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Ruben Melchior-Curd Marzellus

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Fiche RPG

MessageSujet: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyVen 17 Juil - 22:07

Ruben Melchior-Curd Marzellus
La vérité pure et simple est rarement pure et jamais simple.

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GROUPE: Possédés
ÂGE: 30 ans
DATE DE NAISSANCE: 25 avril
LIEU DE NAISSANCE: Allemagne
METIER: Illustrateur de journaux, de couvertures de livres, magasines...
PARTICULARITES: Consentant à la possession ; déjà fou avant d'être possédé ; me suis tailladé l'avant-bras gauche pour montrer à Krank ma loyauté envers lui.

NOM D'ESPRIT & CLASSE: Je m'appelle Nakhrankhtep, et je suis votre pire cauchemar. C'est juste un petit poltergeist, ne faites pas attention à lui. Et si vous le voulez vraiment, vous pouvez l'appeler Krank.
ÂGE DE L'ESPRIT: En quoi ça vous regarde ?! Il avait 38 ans avant de mourir, et ça fait dans les 600 ans qu'il glande. Je ne glandais pas. Je te cherchais. Mais bien sûr.
AVIS SUR LES ESPRITS: Les Esprits sont tout ce qu'il y a de plus intelligents sur cette Terre. Ils ont bien plus de qualités que quiconque, et même si certains peuvent se révéler à l'occasion très, très casse-pieds, ils sont pour la plupart un fléau que tout le monde redoute. Les plus puissants se font vénérer, et les plus faibles se font écraser. Ainsi va la vie... ou plutôt l'après-vie. Non mais arrête ton baratin ! Tout le monde sait que la plupart des esprits sont justes tarés et égoïstes. D'où leur vient leur envie de faire du mal ? Il y a quelque chose qui ne va pas dans leur tête, un point c'est tout. Faut les faire interner. Tu peux parler... Justement, je parle. C'est toi qu'il faut faire interner ! Ferme-la, sac à puces.
AVIS SUR BELAAM: Belaam ? C'est un taré. J'ai beau être fou moi-même, je sais très bien qu'il y a des limites à ne pas dépasser. Lui les a saccagées sans regard en arrière. D'ailleurs, cette sorte de guerre ne va pas durer ; un jour ou l'autre, l'un des camps gagnera. Si c'est l'Assoc, Belaam sera hors service - même si, à mon avis, cette assoc n'a aucune chance si elle continue comme ça. Si c'est Belaam, bein je vous souhaite bon courage pour la suite. Je ne resterai pas là très longtemps. Il y a bien un foutu moyen de sortir d'ici ! Bref, vaut mieux l'éviter, celui-là.
L'AVEZ-VOUS REJOINT?: Certainement pas. Nous ne sommes pas suicidaires.
AVIS SUR L'ASSOCIATION DE MEDIUMS: Quelle bande de crétins ! Se battre contre Belaam, mais rien que l'idée est impensable. Comme s'ils avaient la moindre chance. Non pas que je sois du côté de ce cinglé - je ne suis du côté de personne excepté le mien -, mais il faut bien avouer que c'est une mission suicide. La plupart de ses "alliés" sont à ses côtés par peur, et non par loyauté. Il doit bien y avoir une raison. Alors cette association a du souci à se faire, si vous voulez bien me croire. Mais après tout, ils font ce qu'ils veulent, du moment qu'ils ne me gênent pas. Sinon, je les écraserai.
ET LA MAGIE DANS TOUT CA?: Quoi, la magie ? Vous voulez me demander on point de vue, à moi, un illuminé parmi tant d'autres ? Plus sérieusement - et ma réponse sera la plus sérieuse que je pourrai vous donner sur le sujet -, la magie, c'est un bord*l sans nom. J'ai connu deux-trois sorciers, dans mon enfance, et tout ce qu'ils ont réussi à faire, c'est me donner envie de me suicider. Heureusement que j'étais là pour t'en empêcher ! Merci qui ? Te remercier ? Elle est bien bonne celle-là.

Caractère
J'ai toujours été un peu fou. Certains vous diront même que je l'étais complètement. Les règles ont été créées pour être bafouées, et ma raison de vivre était de faire en sorte de briser toutes les croyances. J'ai toujours été quelqu'un de fouinard, à la recherche de la moindre occasion de tourmenter quelqu'un - une personne, un animal, un groupe... Rien ne m'arrêtait. J'étais impulsif, j'agissais sans réfléchir - un des pires défauts qui soit. Certaines de mes actions pouvaient d'ailleurs être dangereuses vis-à-vis des autres, je pouvais moi-même être dangereux à certaines occasions. Mon besoin d'empoisonner la vie des autres était trop important pour que je le refoule. Mon esprit enfantin ne m'a d'ailleurs jamais quitté, m'offrant le joli sobriquet de "Sale-cinglé-dégénéré", proféré des dizaines de fois à mon encontre. Et je dois avouer qu'il me plaît plutôt bien, ce surnom. En plus de tout ça, j'étais sournois et rancunier, n'hésitant pas un seul instant à me venger des crasses qu'on ait pu me faire, et les rendre au centuple. La majeure partie des cas était liée à mes objets. Je ne possédais pas grand chose, deux trois babioles durant mon enfance, et guère plus les années passant. Mon côté possessif était exacerbé, et toucher à mes biens revenait - revient - à un affront que je dois punir. Certains disent également que je suis le pire des têtus, concentré dans ma tâche il est presque impossible de m'en détourner. Personnellement, je considère ça comme une qualité - j'en ai trop peu pour cracher dessus -, que beaucoup n'ont pas. Quel est l'intérêt de commencer quelque chose si on ne le termine pas ? « Seuls les idiots ne changent pas d'avis » Alors je dois être un idiot, car il est rare que moi, Ruben, je change d'avis. Après, si Krank n'est pas d'accord... Tout est question de point de vue.
A présent, presque rien n'a changé, si ce n'est que mon côté fou est maintenant bien plus visible. Je parle souvent à Krank à voix haute, peu m'importe les gens autour de moi. Il y a juste quelques petites améliorations. Je suis plus calme, notamment lorsque j'ai une cible en vue. Je prends le temps de réfléchir, je ne me jette plus dans la bagarre sans une pré-réflexion. Je ne suis plus aussi sanguin, je préfère de loin les batailles verbales et indirectes - même si, parfois, de bonnes vieilles bagarres physiques peuvent être drôlement libératrices.
Une dernière petite chose : je n'ai jamais été, je ne suis pas et je ne serai jamais cruel. J'ai beau être complètement cinglé, et être possédé par un fou, j'ai des limites - nous avons des limites. Qui, elles, ne seront pas bafouées.

Histoire

AVANT LE JOUR J...


RUBEN
« Veuillez décliner nom, prénom, âge et la raison de votre présence », tonna une voix grave emplie de lassitude.
Le son âpre, dur, se répercuta longuement dans la salle presque vide du tribunal, donnant une sensation d’étouffement au jeune homme. Celui-ci, habillé avec toute la classe que possible - c’est-à-dire une simple chemise blanche tachée de mayonnaise, un jean bleu foncé délavé et des baskets trouées -, déglutit difficilement en se dandinant. Il n’aimait pas être la source de tous les regards, lourds de jugement. Et pourtant, il était là, en ce lieu, afin d’être jugé sur son comportement, sur ses convictions, sur sa vie.
« Je m’appelle R-Rub-b-ben Melchi-i-ior-Curd Marz-z-z-ellus, j-j’ai 13 ans et je s-suis ici parce que j-j’ai d-dévali-lisé un magasin, M-Monsieur le Juge.
- Il est soupçonné de vol à l’étalage avec délit de fuite, Monsieur le Juge
», reprit Mr. Rizon. « Je tiens à préciser qu’en aucun cas Mr. Marzellus n’a affirmé les dires absurdes des policiers. »
Cet avocat commis d’office était d’un calme olympien, contrastant violemment avec la nervosité de son client, qui tremblait tant qu’on avait l’impression de faire face à un malade de Parkinson. C’était la première fois qu’une de ses blagues l’emmenait tout droit au cœur d’un scandale. Son tout premier canular eut lieu à ses dix ans, lorsqu’en sortant de l’école, il comprit que pour une énième fois, sa droguée de mère ne l’attendait pas. Alors, le petit brun fit la seule chose qu’il connaissait : il chercha à se faire remarquer. Non pas par sa mère, ni même par des filles. Il voulait juste que quelqu’un le voit, le regarde, le fasse exister. Il ne pouvait plus vivre dans l’ombre des autres, trop peureux de s’afficher. Prenant son courage à deux mains, il organisa tout de A à Z, préparant des solutions de secours au cas où tout s’effondrerait. Et quelques jours plus tard, la machine se mettait en route. Ruben était un garçon intelligent, mais quelque peu limité d’esprit. Sa blague ne fit rire personne ; comment un tel acte aurait-il pu être amusant d’une quelconque manière ? Faire brûler vifs les flambeurs de l’école ne pouvait pas être considéré comme une plaisanterie, même si le jeu de mots pouvait en amuser certains. Ruben ne se fit guère prendre, l’affaire fut classée, et ainsi se déroulèrent chacune de ses frasques. Dans l’ombre, sans aucune preuve pouvant l’incriminer directement.
Jusqu’à celle-ci. Un simple vol de rien du tout risquait de le faire plonger. Et bien plus que prévu.
Le procès commença alors. Des témoins défilèrent devant les jurés, affirmant avoir reconnu Ruben comme étant le « sale petit merdeux qui a osé voler cette vieille petite dame sans défense ». Puis, les civils lambdas laissèrent place au personnel plus qualifié, comme les enquêteurs, tous plus différents les uns que les autres. Une telle composition variée de témoins permettait de prouver l’absence de racisme ou toute autre forme de supercherie. Une fois toutes ces personnalités passées, toutes en défaveur du jeune garçon, Ruben fut appelé à la barre. Il dut jurer dire toute la vérité, rien que la vérité, mais savait au plus profond de lui-même que ce ne serait certainement pas le cas. Il n’avait pas envie de croupir dans une prison pour mineurs. Il se sentait déjà assez enfermé lorsqu’il était chez sa mère.
« Monsieur Marzellus, je vais vous poser des questions sur votre vie et votre famille. Cela vous dérange-t-il ? », commença l’avocat de la partie adverse.
Ruben ne connaissait pas son nom, et se fichait royalement du qui il avait en face de lui, du moment que tout cela se termine. Pour toute réponse, il secoua négativement la tête, déglutissant à nouveau bruyamment dans le silence inquiétant de la salle.
« Vous êtes né le 25 avril, n’est-ce pas ? » L’avocat n’attendit même pas sa réponse. « Vous n’avez ni frère ni sœur, vous vivez actuellement avec votre mère Elysha Marzellus dans le quartier ouest de Berlin, vous êtes scolarisé à l’école Edmund Borigde, vous ne faites aucune activité extrascolaire connue et vous possédez, pour le moment, un casier vierge. Ai-je tort quelque part ? »
Ruben se tordait les mains, terrifié à l’idée de savoir qu’un homme, quel qu’il soit, pût connaître sa vie dans les moindres détails, et qu’il pût en profiter pour la dévoiler devant tant de personnes. A nouveau, il secoua la tête négativement, mais le juge claqua la langue contre son palais, agacé.
« Veuillez répondre haut et fort Monsieur Marzellus.
- Non, Monsieur, vous n-n’av-vez p-pas tort p-p-pour le mom-m-ment.
»
L’avocat était grand, particulièrement maigre mais semblait en bonne santé. Ses cheveux noirs étaient tirés en arrière, et, lorsqu’il se mettait de profil, on pouvait voir sa natte descendre jusqu’en bas de ses reins. Certaines personnes l’auraient trouvé trop féminin, d’autres juste comme il fallait. Ruben, lui, ne le trouvait que trop vicieux. Un homme vicieux qui n’hésita pas une seule seconde à entrer dans la brèche.
« Pour le moment ? Vous vous pensez donc non coupable, malgré le nombre de témoignages vous incriminant.
- Objection, Votre Honneur !
», s’écria Mr. Rizon. « Ce n’est pas une question ! Si Mr. Caine n’a pas d’autres questions, il vaudrait mieux...
- J’essaie de mettre l’accusé à l’aise.
»
Le juge arqua un sourcil puis lança :
« Objection rejetée. Reprenez, Mr. Caine. »
Celui-ci acquiesça, l’ombre d’un sourire sur les lèvres, avant de se retourner vers Ruben, un air compatissant plaqué sur le visage.
« Quelles sont les relations que vous entretenez avec votre mère ?
- J-Je... Nous ne s-sommes pa-pas pr-r-roches.
- Pas proches à quel point ?
- Nous ne nous parlons p-presque j-jamais.
- Avez-vous des amis, proches ou non, sur qui vous pouvez vous reposer en cas de coup dur ?
- Non M-Monsieur.
- Quelle est votre situation financière, à votre mère et vous ?
»
La voix de Mr. Rizon monta dans les aigus tandis qu’il criait « Objection ! ». Le juge se tourna vers lui, interloqué, les yeux écarquillés. L’avocat du jeune homme s’empressa de s’expliquer :
« Comment un enfant de 13 ans peut-il être au courant de sa « situation financière » ?
- Ruben m’a l’air d’être un enfant intelligent qui comprend dans quel état est sa famille
», contra la partie adverse.
« Parler de sa famille n’a aucun rapport avec l’affaire...
- Au contraire ! Votre Honneur, la situation financière précaire de Mme Marzellus peut être un facteur qui a déclenché l’envie du jeune homme de voler.
»
Le juge soupesa la question quelques minutes, avant d’acquiescer.
« Continuez.
- Ruben, penses-tu...
- Je n’ai j-jamais volé cet-tte f-femme !
», gémit Ruben.
« Très bien. Imaginons que cela est vrai. Comment cela se fait-il qu’il y ait autant de témoins contre vous, affirmant vous avoir vu voler cette dame ?
- J-Je ne sais p-pas ! C’est un c-coup monté, un...
- Votre Honneur, voici une liste d’affaires qui semblent liées à l’enquête.
»
Le juge accepta le dossier tendu et mit quelques secondes à le feuilleter. Mr Rizon s’étouffa de rage, une couleur rouge désagréable lui montant au visage.
« Ce n’était absolument pas prévu, vous n’avez pas le droit de...
- Allez-y
», trancha le Juge en faveur de Mr. Caine.
Ce dernier avait à présent un air vorace sur le visage, tourné vers un Ruben ratatiné sur lui-même.
« Parlons un peu de l’affaire n°159-587-695, je vous prie.
- Mais ce sont des affaires classées
! », tenta Mr. Rizon.
« Silence ! Écoutez ce que Mr. Caine a à nous dire », tonna le Juge.
« Il s’agit d’un accident de la route, impliquant une voiture Citroën DS1 ainsi qu’un autobus transportant une classe de collège. Votre classe. Il y a eu sept morts, dont six enfants, et dix-neuf blessés. Cet accident est, d’après les rapports, dû au manque de liquide de freinage. Un rapport approfondi a établi que le véhicule a été saboté. Une enquête a trouvé le coupable, Mike O’Donnell, condamné à deux ans de prison ferme dans un bâtiment spécialisé aux mineurs.
- Mais, enfin...
» geignit Mr. Rizon.
« Ensuite, l’affaire n°159-698-487. Un professeur de mathématiques froidement assassiné d’une balle dans la tête par un élève devenu subitement fou. Certains témoignages affirment que vous étiez ami avec l’élève en question, et d’autres vont jusqu’à dire vous avoir vu en sa présence quelques minutes avant le drame. Cet élève a été hospitalisé et s’est suicidé un mois plus tard. L’affaire n°159-258-485. Un magasin vandalisé, le propriétaire gravement blessé - il ne pourra plus jamais marcher de toute sa vie. L’enquêteur a appris par un tiers resté anonyme que vous, Ruben, vous étiez violemment disputé avec ledit propriétaire la vieille. Les agresseurs ont été retrouvés le lendemain, condamnés à plusieurs années de prisons, vous blanchissant. L’affaire n°159-102-401. Trois personnes ont été brûlées vives dans votre lycée. Le rapport d’autopsie - car ces élèves n’ont pas pu être sauvés - détermine une utilisation d’un type particulier d’essence qui ne donne aucune odeur. Le matin même, une personne anonyme vous a vu placé des seaux d’eau à des endroits stratégiques, seaux d’eau emplis non pas d’eau mais d’essence. Je vous laisse deviner qui a reçu ces seaux sur le corps. Néanmoins, vous avez été blanchi par Mr. Weasugly, qui s’est spontanément dénoncé aux forces de l’ordre, condamné à perpétuité. Mort dans sa cellule trois jours après la fin de son procès. L’affaire n°159-654-753. Un homme de votre immeuble a été agressé, et tué, un soir en revenant du travail, à quelques pas de votre immeuble. La police a immédiatement appréhendé le groupe d’agresseurs, qui ont tous avoué. Malgré tout, la veille, d’autres colocataires ont entendu votre mère se disputer avec la victime, allant jusqu’à la violence physique. D’après ces mêmes sources, vous étiez dans les escaliers, assistant à la scène sans réagir. »
L’avocat reprit enfin son souffle, les yeux pétillants d’excitation rivés sur Ruben. Ce dernier lança un regard désespéré à son propre avocat, mais celui-ci semblait aussi perdu que le jeune homme, et il comprit bien vite qu’il n’aurait plus aucune chance.
« Cinq affaires en trois ans », reprit Mr. Caine. « Cinq affaires résolues, mais cinq affaires vous concernant. Que des preuves indirectes. Des témoignages discrédités par des aveux, ou inutiles puisque le suspect a été appréhendé directement sur le lieu du crime. Mais toutes ces affaires avaient un lien avec vous.
- Êtes-vous en train de sous-entendre que Mr. Marzellus ne serait pas étranger à ces affaires ?
», questionna le Juge.
« Oh, je sous-entends bien pire, Votre Honneur. En vous disant tout ça, je veux vous faire prendre conscience que le fait qu’un enfant de 13 ans soit directement ou indirectement lié à cinq affaires sans compter celle du vol à l’étalage n’est pas une coïncidence. Tout est lié. J’aurais juste une dernière question, Ruben. Pourquoi, alors que tu ne t’étais jamais fait prendre, as-tu commis l’erreur absurde de voler un sac à main en pleine journée ? »
Ruben lança un regard empli de mépris à l’avocat, le visage déformé par une haine viscérale.
« Si vous croyez que cette dame n’a qu’un sac en moins, c’est que vous avez mal fait votre boulot », répondit-il sans une once de bégaiement. « N’avez-vous pas appris que la petite dame avait été blessée ? N’avez-vous pas vérifié l’arme utilisée ? N’avez-vous pas appris que l’arme en question avait été trempée dans un poison inactif ? Que le poison en question ne se réveille qu’au bout de dix-sept jours ? »
Ruben ricana.
« Mais non, j’oubliais. Ça ne fait que seize jours que l’agression a eu lieu. La plaie s’est refermée, le poison ne s’est pas encore activé. Mais demain, vous trouverez cette vieille peau morte chez elle, vers 19h, nageant dans son propre sang. Vous y verrez des morceaux de muscles, explosés et dilatés à l’extrême par ledit poison. Mais vous ne verrez rien d’autre. Ni trace de poison, ni trace d’arrêt cardiaque, ni rien qui puisse causer une telle mort. Vous ne saurez qu’une chose : que cette sale peste a souffert pendant des heures, incapable de produire le moindre son, incapable d’appeler à l’aide. »
Les regards autour de lui étaient choqués, le silence était encore plus assourdissant qu’alors. Personne ne savait comment réagir. La haine et la cruauté était présente en Ruben, mais tous auraient dit qu’il était fou. Et il l’était.
Un sourire naquit sur ses lèvres, avant qu’il ne finisse en beauté :
« Vous pouvez toujours aller la voir, lui expliquer ce qui s’est passé. Mais comme je vous l’ai dit, le poison est inactif. Vous n’en trouverez aucune trace. Que vous lui fassiez un lavage d’estomac ou que vous changiez tout son sang n’y changera rien. Elle mourra. »
Et le lendemain, la vieille dame mourut exactement comme Ruben l’avait prédit. A une exception près : elle n’était alors pas chez elle, mais entourée de médecins incapables de l’aider ou même d’abréger ses souffrances.
KRANK
Six cents ans. Voilà six cents longues années que je parcours cette Terre, de fond en comble, cherchant tout ce qu’il y a de plus naïf, crédule et dupe au monde. En clair, je cherche les humains. Car qu’y a-t-il de plus idiot que ces petites choses pourries de l’intérieur ? Chacune d’entre elles cherche à se faire bien voir par les autres, rusant d’une manière ou d’une autre afin de se mettre en valeur. Un coup elles sont esclavagistes, un coup elles sont contre l’esclavage. Un moment elles sont croyantes, un moment elles ne le sont plus. Un instant elles vénèrent la mort et le sacrifice, un instant elles condamnent ces « atrocités ». Leur expression « Seuls les idiots ne changent pas d’avis » est une simple justification construite de toute pièce afin de prouver leur manque de loyauté à toute chose. Ces êtres sont faibles, peu fiables, et manquent de discernement.
Le plus drôle dans tout ça ? Peu importe qui ils sont, peu importe à quelles croyances ils se consacrent, peu importe le siècle pendant lequel ils vivent, tous ont les mêmes frayeurs quant aux esprits. Les humains lambda ne savent pas à qui ils ont affaire, face à quoi ils doivent se battre. Et je me fais un plaisir de le leur apprendre. Certes, toute ma non-vie n’a pas été facile - même, parfois, très dure -, mais depuis quelques années, une poignée à tout casser, je me sens mieux. Ma capacité à devenir le pire cauchemar des autres s’est affirmée, et je sais à présent quel est mon devoir : faire toujours pire.
Curd me demande - ou plutôt, il essaie de m’ordonner, même s’il n’y arrive pas - de me présenter. En quelques lignes, évitant de donner tous les détails sanglants. Résumer six cents ans de non-vie est à la fois compliqué, à la fois facile. Certains esprits peuvent tomber dans la facilité, et le résumer en deux lignes à peine : j’ai passé mon temps à faire devenir fous tous les humains qui s’approchaient de moi, inconsciemment ou non. Mais je ne suis pas un simple esprit. Non, je suis un poltergeist tout ce qu’il y a de plus dangereux, et vous devez me craindre, parce que je ne suis pas...
Oh mais la ferme et balance ton histoire, nom d’un chien ! Je ferai comme si personne ne m’avait coupé la parole.
Je suis né en Egypte il y a de cela très longtemps. Une famille qui m’aimait et me chérissait, deux sœurs, mais je ne me souviens de rien d’autre. Il faut dire qu’à part cette famille, je n’avais rien. Ni amis, ni maison. Je sais que le jour de ma mort humaine, j’ai été trahi par une de mes sœurs, offert à un vieil homme en échange de quelques pièces. Mais je ne pouvais pas l’accepter. Devenir esclave revenait à un sacrilège plus grand encore que la trahison en elle-même, et le soir, le vieil homme me retrouvait baignant dans mon propre sang, les yeux exorbités. Ensuite, c’est très flou - je ne souhaite pas me souvenir de la suite, je me souviens juste de beaucoup de douleur, de cris, bref, ce n’était pas une partie de plaisir. Peu importe, je suis revenu sur Terre sous l’état de
ça. Au début, j’étais plus que perdu. Un jeune poltergeist a beaucoup de mal à se maîtriser, et même si j’ai du mal à le dire, j’avais peur. Je ne comprenais pas vraiment ce que j’étais, ni où j’étais. Car je n’étais pas revenu en Egypte, mais dans un autre pays, sur un autre continent, deux siècles plus tard. La population avait changé, les avancées techniques aussi - un tant soit peu dirais-je, elles n’étaient guère aussi importantes que maintenant. Au fur et à mesure, j’ai réussi à me contrôler, à contrôler mon peu de pouvoir. Et mon massacre a commencé.
D’accord, on ne peut pas appeler ça un massacre. J’ai juste pris mon pied à tourner en bourrique les vieux des villages. Un fou par-ci, un fou par-là. Tiens, celui-là ressemble à celui qui m’avait voulu comme esclave ? Hop, je lui casse trois pots par-ci, trois orteils par-là. Criant à tue-tête qu’un esprit rôdait autour de lui et maudissant qui voulait bien l’écouter, il finit par être pendu. Et ce que je réussis à faire ne fut pas beau à voir.
Jeune comme je l’étais, je n’étais guère au courant des présences de médiums et sorciers. Je pensais être seul parmi tant d’autres, à voyager, s’amuser. Mais ce jour-là, des sorciers entendirent parler de moi. Personne ne les connaissait, mais moi, si. Je leur avais tourné autour durant quelques années, brisant des membres, effrayant des adultes trop fiers à mon goût. Certes, je les avais trouvés étranges, mais tout à cette époque me paraissait étrange. Bref, tout ça pour dire que j’eus du mal à m’en dépêtrer - ils étaient coriaces, ces petites teignes.
C’est ainsi que j’ai passé les siècles. Rendant les gens fous, me battant pour éviter de me faire prendre, essayant de comprendre et de suivre les avancées, les populations. Un jour, vers les années 1850, quelque chose dans ces eaux-là, alors que j’étais tranquillement en train de briser définitivement la vie d’un homme - gentiment, s’entend, je n’allais quand même pas le tuer -, une femme vint à moi. L’air sûr, le regard vivace et lucide, elle prononça alors des paroles dont je me souviendrai toute ma vie : « Ton pouvoir sera plus grand encore, si tu prends possession de moi ». Sur le coup, j’ai ri. Effectivement, cette femme me semblait folle, comme si je n’étais pas assez puissant à mon goût. Mais j’ai voulu essayer. Il m’a fallu quatre jours, et cent soixante-douze essais pour y parvenir. J’entrai alors en elle. Ce n’était pas une simple humaine, mais une médium, essayant de m’ouvrir des portes jusqu’alors inconnues au bataillon.
Je vécus - si je puis dire - ainsi en elle pendant une vingtaine d’années. Minerga fut tuée un soir, sans que je ne puisse rien faire - mort trop rapide, le sang quittant le corps bien trop vite pour moi. Nous nous quittâmes ; je ne sus jamais si elle était partie à jamais, ou si elle était devenue comme moi, un être vivant dans un entre-deux à la recherche d’un bonheur subjectif. Pendant plusieurs années, je me mis à sa recherche, refusant qu’un tel être ait pu quitter définitivement la Terre - nous nous étions en quelques sortes attachés à l’autre, elle m’ouvrant les portes d’une nouvelle non-vie, moi lui offrant un nouvel aspect de sa vie mortelle. Mais rien n’y fit, peu importe où j’allais, je me heurtais à des obstacles plus gros les uns que les autres.
Et je laissai tomber.
Les décennies suivantes furent les plus sombres à mon actif. Je n’hésitai guère à tuer s’il le fallait, épuisant mon ennui dans des meurtres - pousser un humain à la folie était tout ce qu’il y avait de facile, alors pourquoi se priver de finir le travail ? L’ennui est un sentiment terriblement ennuyant - vous avez vu le paradoxe ? -, et tout était bon pour le combattre - tuer, piller, voler, marchander, jouer, massacrer... Je n’avais plus de limites. Ni limites morales, ni limites physiques. Je voyageais où bon je voulais, et même la fatigue ne pouvait pas m’arrêter. C’était comme si j’étais à l’extérieur de moi-même - certains médecins du XXIème siècle appelleraient ça « état de choc » ou même « choc post-mortem ». A vrai dire, je n’en ai toujours pas la moindre idée de ce dont il s’agit, et je m’en fiche un peu. Le passé est le passé, on ne peut rien y faire.
Tout ça pour dire que je me retrouvais vite en Allemagne. L’ennui était tel qu’il m’arrivait d’assister à des procès, recherchant un homme - ou une femme, mais en général les hommes sont plus propices à être cinglés - assez fou pour me plaire. Mais les dix premiers candidats furent décevants. Alors que je comptais partir, l’accusé suivant retint mon attention. Un jeune enfant, maigre, chétif, semblait sur le point de faire dans son froc.
J’écoutais le procès entier, mon regard fixé sur le garçon. A certains moments, il paraissait perdu, apeuré ; à d’autres, il semblait fier, vainqueur. On aurait dit qu’il était bipolaire, passant d’un extrême à un autre sans réelle difficulté, comme un nouveau-né ne comprenant rien à la vie. La fin du procès me plut énormément - comment un tel gamin pouvait-il faire une chose aussi sadique ? - et je me promis de le suivre jusqu’au bout. Jusqu’à ce que je sache s’il était fait pour moi.
Un second procès arriva. Il n’avait plus le même avocat, et le nouveau était terrifié, n’osant jeter un seul coup d’œil à son client, n’osant l’approcher, n’osant lui parler. Je savais que son client, Ruben, n’allait pas être sauvé. Mais la condamnation me surprit ; après tout, les enfants étaient, de nos jours, ce qu’il y avait de plus important au monde. Et ce jour-là, je compris que je devais tout faire pour le sauver. C’était le garçon dont je rêvais. Je devais le posséder. A tout prix.
































































































































LE JOUR J...
« Bonjour, petit garçon ».
La voix grave et traînante du poltergeist résonna dans la minuscule cellule. Les murs gris et ternes étaient durement abîmés, un coup de poing par-ci, des coups de griffe par-là, donnant à la pièce une allure cauchemardesque tout droit sortie des films d’horreur. Ruben sursauta, relevant sa minuscule tête à la recherche du possesseur de cet horrible son. En vain. Excepté les gardes qui faisaient une ronde aux alentours, et quelques autres prisonniers, il n’y avait personne d’autres. Ruben se demanda un instant s’il ne devenait pas fou. Ou encore plus fou qu’avant.
« Tu ne peux pas me voir, petit, mais moi si », continua le poltergeist, riant intérieurement face à la peur inscrite sur le visage du jeune homme.
Voilà cinq jours que Ruben attendait dans cette pièce, attendant son jugement. Il savait qu’il allait mourir, malgré son âge et son apparente fragilité. Tous ceux ayant assisté au procès pouvaient témoigner de son degré de folie, bien plus élevé que ceux même qui hantaient les hôpitaux psychiatriques. Mais Ruben n’avait pas peur de mourir. Ou tout du moins, c’est ce qu’il essayait de se prouver.
« Tu as été un très, très vilain garçon ».
Ruben déglutit, ne sachant que répondre, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, pourquoi répondre ? Ce n’était guère une question, mais une affirmation énoncée avec sûreté. De plus, à qui pouvait-il bien parler ? Son propre esprit devenant encore plus taré qu’il ne l’était avant ? Si tel était le cas, il n’avait pas besoin de répondre ; se parler à soi-même ne servait strictement à rien.
« Sais-tu, je connais l’issue de ta minable vie », murmura le poltergeist, un sourire dans la voix.
Ruben cherchait activement l’origine de la voix. Se pouvait-il que ce soit un micro caché par les avocats de la partie adverse, dans l’espoir de le faire craquer ? Ses yeux écarquillés à l’extrême lui donnaient un air perturbé, craintif, primitif. Il n’était pas dans son état normal. De la sueur lui coulait le long de ses tempes, ses doigts se tordaient les uns contre les autres, des tremblements saccadés secouaient ses membres chétifs.
« Tu vas mourir, mon cher ami ! ».
Ruben ne put s’empêcher de pousser un pitoyable gémissement, avant de se plaquer violemment les mains sur la bouche. Sa respiration rapide et superficielle l’empêchait de respirer correctement, et un médecin aurait tout de suite compris qu’il faisait une crise d’angoisse. Mais il n’y avait pas de médecin. Juste un Ruben terrifié, et bleu. Bientôt violet.
« J’ai... une proposition à te faire. »
Ruben se figea brusquement. Les yeux écarquillés fixés droit devant lui, les mains toujours plaquées sur son visage, la respiration coupée, il attendit. Il ne faisait qu’attendre, depuis cinq jours.
« J’ai été agréablement surpris d’apprendre ce que tu avais fait au cours de ta minuscule existence. Ça faisait si longtemps que je n’avais plus été intrigué par un humain. A toi de choisir : accepte-moi, ou meurs.
- Q-Q-Quoi ? », gémit Ruben.
C’était insensé. Il ne comprenait rien. Accepter quoi ? Pourquoi ? Il allait mourir, d’une façon ou d’autre !
« Accepte-moi, et tu vivras ; refuse-moi, et tu mourras ! », rugit le poltergeist. « Nous n’avons plus le temps ! CHOISIS ! »
Ruben hoqueta et hurla :
« D’ACCORD ! J’ACCEPTE ! »
Et ce fut la dernière chose dont il se souvint avant de sombrer dans la douleur et les hurlements.


APRES LE JOUR J...
Je ne me souviens plus de rien, à partir de ce moment. Juste qu’une douleur sans nom, indescriptible a pris possession de moi. Krank m’a expliqué qu’il mettait en scène ma mort ; mes hurlements ont attiré l’attention des gardes, et à leur arrivée, ils furent incapables de stopper mon supplice. Apparemment, je les ai suppliés de me tuer, de mettre un terme à ma souffrance, à mes horreurs, à ma vie. Mais ils n’avaient pas le droit d’ouvrir la porte. Ils partirent chercher un médecin, mais il arriva trop tard. Du sang avait coulé de mon nez, de mes oreilles, de ma bouche ; la parfaite symétrique de ce qu’avait enduré la vieille peau. Le médecin décréta que j’avais utilisé le même poison, sur moi. Il n’y eut aucune autopsie - je pense que le fait que je sois, à ce moment, un enfant cinglé a joué en ma faveur. Mon corps refroidit, et on faillit m’enterrer.
Mais Krank prit le contrôle pile à cet instant. Alors que personne ne regardait, tous tournés vers les préparatifs, mon cœur reprenait du service - il n’avait jamais arrêté de battre, mais avait ralenti à un point tel qu’aucune machine ne pouvait l’entendre. Ainsi, Krank et moi, nous fuîmes loin de l’Allemagne. La disparition de mon corps n’était guère un embêtement, bien au contraire. La police avait certainement dû penser que des civils l’avaient volé dans le but de lui « faire sa fête », selon Krank.
Je grandis dans les rues, apprenant les langages des autres pays, mangeant quand je trouvais de la nourriture, dormant dès que possible. Avoir Krank à mes côtés m’aidait énormément ; sans lui, je serais déjà mort depuis bien longtemps. Notre voyage fut un long périple ; toute l’Europe fut visitée, et une fois cela de fait, nous décidâmes de partir encore plus loin. Nous prîmes le bateau - clandestinement, bien sûr -, et nous arrivâmes sur une autre terre. Nous la visitâmes également, avant de reprendre le voyage.
Mon comportement changeait. Je n’étais plus cruel et irréfléchi comme je l’étais avant. Krank m’apprit la patience, le détournement. J’appris bien plus en deux années à ses côtés qu’en treize ans seul avec ma mère. Notre collaboration était parfaite ; il prenait le contrôle quand bon lui semblait, du moment qu’il ne me mettait pas en danger, d’une façon ou d’une autre. J’étais devenu, grâce à lui, quelqu’un de calme, d’assuré, et de travailleur. Il fallait bien travailler pour gagner sa vie, et mes talents de dessinateur combinés à l’imagination morbide de Krank apportaient beaucoup.
Et nous arrivâmes à la Nouvelle Orléans. Où l’horreur nous retrouva.

Test RP
Le vent se mit brusquement à souffler, provoquant l’apparition d’un désagréable frisson, qui remonta le long de ma colonne vertébrale pour finir dans ma nuque. Je secouai la tête, faisant voleter mes cheveux tel un chient enragé, afin de me dégager de cet horrible sentiment. A chaque brise, j’avais l’impression que quelqu’un, ou quelque chose, m’observait, m’examinait, me scrutait. Krank me prenait pour un fou - il ne se gênait guère pour me le rappeler toutes les cinq minutes depuis mon départ du studio -, mais impossible de me défaire de cette sensation. La paranoïa avait toujours guidé mes faits et gestes, et même depuis l’arrivée de Krank dans ma vie, je ne m’étais jamais séparé de cette habitude, de vérifier tout autour de moi, de tout étudier, pour en tirer les meilleures options. Et, si j’avais bien fait mon travail ce soir, nous allions tomber dans une embuscade.
Depuis notre arrivée ici, Krank et moi nous étions fait plutôt petits. Nous n’étions pas des criminels à prendre à la légère, mais face à Bellaam, nous ne pouvions rien si ce n’est nous cacher, éviter les ennuis et éviter ses adeptes - mais cela ne voulait pas dire que nous ne nous faisions plus plaisir. Cela voulait juste dire que c’était plus irrégulier, moins rapide, mais surtout beaucoup plus travaillé. Pour le moment, nous n’avions pas grand chose à notre actif depuis notre arrivée, mais un petit nouveau dans une telle ville ne passait pas vraiment inaperçu, surtout dans mon cas. Malgré ma paranoïa, j’avais trouvé le moyen de faire ressortir mon... côté créatif dirons-nous, aux yeux de beaucoup, et Krank trouvait cela inadmissible. Nous nous étions donc cachés, encore plus, jusqu’à attendre que les gens m’oublient.
Ce qui n’avait pas duré très longtemps. Avec Bellaam et ses sbires dans la ville, on a mieux à faire que se souvenir d’un garçon brun et déglingué qui clame haut et fort à qui veut bien l’entendre qu’il est possédé - j’avais légèrement trop bu, ce soir-là. Bref, j’avais eu de la chance que des exorcistes ne soient pas présents.
Mais c’est pas bientôt fini, le monologue ! Ce que Ruben veut vous dire, c’est qu’il a fait une connerie, maintenant, on passe, et on se concentre sur les trois gus qui nous entourent !
Comment ça, les trois gus ?
Je grognai en les remarquant enfin. Perdu dans mes pensées, je n’avais pas entendu le premier me suivre, m’empêchant une quelconque fuite. Comme si j’avais envie de fuir. Dans la nuit noire, je ne pus discerner qu’un simple manteau, assez épais - sûrement pour cacher d’éventuelles armes -, des chaussures de sécurité, ainsi qu’un bonnet plaqué sur une tête assez imposante. Le tout ne devait faire qu’un petit mètre cinquante, assez maitrisable en soi. Le deuxième et le troisième, quant à eux, étaient bien plus imposants. Tous deux devaient facilement faire dans les un mètre quatre-vingts, autant en hauteur qu’en largeur. Ils ne portaient que de simples t-shirts, dévoilant leurs bras aussi épais que ma taille, au bout desquels pendaient des mains serrées en poings, recouvertes de gants. Potentiellement en cuir, mais je ne pouvais rien affirmer.
La ruelle dans laquelle nous nous trouvions n’était pas une impasse, mais quiconque passerait ici comprendrait qu’il aurait vite des problèmes. Et j’avais été trop absent pour m’en rendre compte. Me fustigeant intérieurement pour ma bêtise et mon manque de paranoïa ordinaire, je leur fis un sourire en coin. Du haut de mon mètre soixante-dix-sept, je n’avais guère de chance contre les deux. Ou contre les trois. Mais ça, ils n’avaient pas vraiment besoin de le savoir.
« Vous êtes perdus, les garçons ? »
Krank ne pipait mot, mais je savais qu’il étudiait la scène aussi vite que possible. Ils étaient trois, probablement armés, mais ne se battraient sûrement pas au même moment, soit par peur de se taper dessus involontairement, soit par fierté. Je n’étais pas armé, eux si, mais ils ne devaient sûrement pas s’attendre à ce que j’attaque en premier, vu mon gabarit et ma fragilité apparente. Les surprendre pourrait me donner quelques secondes de plus, qui, dans un cas, pourraient me sauver la vie ou, dans un autre cas, m’être fatales. Mais je misai sur tout ça à la fois.
Alors que le deuxième gus ouvrait la bouche - il avait quand même mis dix-neuf secondes pour trouver une répartie que je n’entendrai jamais -, je sortis brusquement ma main de ma poche pour la lancer contre la joue du troisième - et plus costaud - d’entre eux. Sans leur laisser une seule seconde de répit, je me tournai d’un coup, me jetai sur le plus petit et enfonçai mes pouces dans l’endroit le plus vulnérable d’un humain : les yeux. A peine mes pouces eurent-ils touchés les globes que ceux-ci explosèrent, faisant gicler un liquide dégueulasse partout sur moi. Le gringalet hurla de douleur en me donnant un coup, essayant de me faire lâcher prise, et j’en profitai pour le repousser. Les deux autres avaient sûrement dû avoir le temps de se ressaisir, et je ne perdis pas de temps. D’un bond, j’ouvris le manteau du gringalet, découvris une arme à feu et la pris d’une main experte - Krank m’avait toujours dit qu’il fallait que je connaisse les armes de mon ennemi, et je ne pouvais que l’en remercier.
A DIX HEURES !
Je vis une ombre à ma gauche au même moment, et j’eus à peine le temps de lui tirer dessus avant qu’elle ne s’effondre sur moi. La repoussant tout en évitant de me tirer sur moi-même, je découvris le cadavre du deuxième gus, mort d’une balle sur la tête. Je me relevai, dépoussiérai les jambes de mon pantalon, et jetai un regard circulaire autour de moi. Aucune trace du troisième - soit il avait pris la fuite, tel le lâche qu’il était, soit il essayait de me contourner. Peu importait, je devais vite quitter les lieux - le bruit de la déflagration allait sûrement ramener des gens, et je n’avais pas envie qu’on apprenne que j’avais tué quelqu’un. Me tournant vers le gringalet, je le découvris à genoux, au sol, pleurant et gémissant de douleur, les mains plaquées sur son visage. Je levai l’arme, et tirai.
« Bonne nuit, petit. »
J’essuyai vite l’arme de mes empreintes, la plaçai sur le corps du gringalet, avant de m’enfuir à toutes jambes. Pas question que je me fasse remarquer. Encore une fois.

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COMMENT AVEZ-VOUS CONNU BM?: J'avais déjà trouvé grâce à PRD en fouinant un peu, et on me l'a proposé sur fb ^^
DEPUIS COMBIEN DE TEMPS VOUS RP?: Oulààààààà, je dirais... 9/10 ans ? Bien que le RPG d'il y a 9 ans n'était pas vraiment du même genre Rolling Eyes
VOTRE IMPRESSION SUR LE FORUM?: J'adore le design, moi qui normalement n'aime pas le sombre, là c'est sublime ballon2 Ce nouveau design est splendide, Idris :pff: :pff: :pff:
DESIREZ-VOUS UN PARRAIN/MARRAINE?: Oh oui, j'adorerais *-* pas de préférence, juste quelqu'un qui adore la CB :string:
FREQUENCE DE CONNEXION? Pendant les vacances, à peu près tous les jours, pendant les cours, un peu tous les soirs pour jeter un coup d'œil mais sinon le week-end uniquement pour rp
VOTRE AVATAR: Jackson Rathbone wii
UN COMMENTAIRE?: Le nom de mon personnage est super long, mais je n'arrivais pas à me décider, désolée :shake oh, et je vais m'éclater à jouer mon lunatique :roti:
ACCEPTEZ-VOUS L'INTERVENTION DE JOUEURS ESPRITS DANS VOS RP'S?: ...joueurs esprits ? Hmm oui pourquoi pas, ça mettra un peu de piquant :fusee:



Dernière édition par Ruben M. Marzellus le Mer 12 Aoû - 17:54, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyVen 17 Juil - 23:15

Bienvenue officiellement parmi nous Ruru! ♥️

Contente que tu aies craqué alors! *_* N'hésite pas si tu as la moindre question, le staff sera là pour te répondre avec plaisir!

Courage pour la rédaction et puis, si personne ne se propose pour être ton parrain/marraine, je suis partante! ^^

:coeur3:
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyVen 17 Juil - 23:39

Bienvenue et bonne rédaction de fichette nemu

Je suis dispo pour être parrain si ça t'intéresse ballon2
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptySam 18 Juil - 7:37

Bienvenuuue !

mais c'est qu'il est mimi Ruben ** courage pour la fichette ! :loki:
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptySam 18 Juil - 17:29

Merci vous trois nemu Ouuuh, vous avez hâte d'être persécutés muahaha :cis:
Pour les questions, vous aurez sûrement un mp dans les prochaines heures :calin3: (le temps que je fasse la liste... :shake )

Liam, ce serait super cool que tu sois mon parrain pour que je puisse commencer mon massacre amoureux
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Liam Hewson
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptySam 18 Juil - 22:23

Oh yeah, je serais ton maître Jedi avec plaisir nemu Ma boîte à MP est ouverte, n'hésite pas !

Que le massacre commence jedi
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyDim 19 Juil - 0:48

Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire en CB, mais bienvenue, en fait. :coeur3:

(Que ce garçon est impoli, j'vous jure)

Big up daddy ! :gagnam:
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyLun 20 Juil - 9:44

Mais quelle impolitesse ! Tu mérites la potence :chasse:
Merci quand même :freehug:

Je pourrais avoir un délai supplémentaire ? Je n'aurai pas le temps de faire ma présentation cette semaine, on a finalement pleins de trucs de prévus :shake enfin, peut-être la nuit ou bien jeudi, mais comme ce n'est pas sûr... (la chieuse de service What a Face )

Oh, et Liam, je ne t'oublie pas pour les questions, je suis encore dessus innocent
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyLun 20 Juil - 10:55

Ton personnage s'annonce exceptionnel ( j'ai déjà pleins d'idées pour que Julia vienne t'embêter, héhé).

Bienvenue et bon courage pour ta fiche ! o/
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyLun 20 Juil - 11:11

Aucun souci pour le délai Ruru! N'hésite pas à nous laisser un petit message avec ton avancée! ^^
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyMar 21 Juil - 22:14

Hey mon petit Benny! Je te souhaite officiellement la bienvenue ici!! Comme dit sur la cb, n'hésite pas si tu as besoin et bon courage pour ta fiche!!

C u soon boy! Wink
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Lucas A. Duplessis
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyMer 22 Juil - 12:12

Bienvenue parmi nous Wink
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyDim 26 Juil - 17:29

Julia : Haha, je pense plutôt que c'est Ruben qui va venir t'enquiquiner :cis: Merci à toi :hey:

Calixte : Thank you woman ! Ne t'inquiète pas, je harcèle Lili :rire:

Lucas : Merci :freehug:

Sophya : J'avance, j'avance, j'essaie de finir tout ça pour demain :hihi:
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyDim 26 Juil - 20:22

Bienvenue :-D
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyDim 26 Juil - 22:03

Bienvenue en retard (:
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyLun 27 Juil - 14:13

Merci les filles I love you
Et finalement je ne pourrai m'en occuper que demain, j'ai un petit imprévu aujourd'hui :pff:

EDIT : ça prendra un petit plus de temps que prévu, j'ai enfin trouvé comment écrire mon histoire, mais du coup c'est plus long innocent
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyDim 2 Aoû - 18:25

Désolée du DP, c'est pour que tout le monde le voit I love you
Ouh là là, je suis vraiment désolée du retard, je ne pensais pas prendre tout ce temps :pff: je devrai avoir fini demain soir au plus tard ! J'espère que mon histoire ira, vu le temps que j'y passe :rire:
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyDim 2 Aoû - 19:41

Courage filleul ! SP

En tout cas, la structure est bien, on en saura sur Ruben et l'esprit, ça, c'est cool ! nemu (Et ça plaira beaucoup aux admins, je pense xD)
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyDim 2 Aoû - 20:48

T'en fais pas, on prend note Wink Bon courage pour boucler ta fiche ! ^^
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyLun 3 Aoû - 20:56

J'ai posté la partie Ruben ! Par contre, j'ai dû la coller aussi chez Krank sinon le codage faisait des siennes Rolling Eyes Je ne pense pas pouvoir finir Krank aujourd'hui, donc demain, promis promis work (j'espère avoir assez de place pour tout mettre, parce que Ruben fait déjà 2 000 mots :rire: )
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyLun 3 Aoû - 23:17

Oooh *_* J'ai hâte de lire la suite! ♥
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyVen 7 Aoû - 9:57

Bonjouur !
Je suis désolée, je n'ai rien posté mais j'ai eu une panne d'inspiration, j'ai une sainte horreur des pages blanches et disons que j'ai du mal à écrire la suite :pff: sachez juste que je ne vous abandonne pas, j'essaie de faire au plus vite (et mes rps ne seront pas aussi long à écrire et à être posté, je vous rassure :rire: )
Voilà, désolée du dérangement et j'essaie vraiment d'aller au plus vite ! :coeur3:

EDIT : En plus, y'a pleins de fautes, la hoooonte lance

EDIT 2 : Krank est fini ! cheers Il me reste deux morceaux de l'histoire et le test rp (: (et j'ai enfin réussi à mater ces fichus codes :calin3: )
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R. Syrah Ford
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyVen 7 Aoû - 13:19

Super nouvelle! *_*

Courage Ruru! SP :YMCA: :lama: :tortuninja: :string:
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyMar 11 Aoû - 15:25

L'histoire est finie drunk J'espère qu'elle vous conviendra, je me suis éclatée à l'écrire :calin3: :tadaaa: :why:
Je pense faire le test rp demain ! Et encore désolée du retard que ça prend, dans ma tête c'était beaucoup plus rapide '-'
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MessageSujet: Re: Ruben Melchior-Curd Marzellus Ruben Melchior-Curd Marzellus  EmptyMar 11 Aoû - 15:29

Aucun souci Ruru! =D

(promis on retiendra les coups de fouets... on donnera juste ton bras à manger à Abigail, vala! xD)
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