Sujet: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Mer 4 Déc - 19:08
Samedi matin, six heures et demie. Le soleil se lève à peine sur la ville. Je ne me suis pas couché, je n'ai pas réussi à dormir. Mes regrets m'ont empêché de dormir profondément. Mon sommeil était bien trop agité, j'ai passé une nuit amère et glaciale à tourner en rond chez moi. Si encore il n'y en n'avait qu'une... Cela fait bien une semaine que je ne trouve plus Morphée. Il me fuit. Tout le monde devrait prendre son exemple... Lui a eu le contrôle bien trop souvent pour que je sois inoffensif... Il était allé beaucoup trop loin. Par sa faute, la chanteuse de Firefly qui avait perçé à jour le secret de sa présence, qui pouvait potentiellement être une précieuse alliée contre lui a fini par me détester, si elle avait pu m'arracher la chair, elle l'aurait fait. J'avais... Enfin... Il avait détruit sa carrière. Je ne pouvais que comprendre son choix de couper les ponts avec moi. La télé affichait un des nombreux épisodes de Dr. Who. Ah, Doctor, si seulement j'avais la même capacité à me déplacer dans le temps... Le Tardis n'existe malheureusement pas... Je me lève de mon canapé, en criant un "Mais c'est bien sûr !". Je ne pouvais pas remonter le temps, mais je pouvais toujours réécrire la critique, de sorte à me racheter... Savait-on jamais, peut être qu'elle allait me pardonner... Je voulais vraiment regagner de l'estime vis à vis d'elle. Mais au fond, pourquoi faire ça ? Si ç'avait été une banale pisseuse de joueuse de faux rock primaire complètement gamine et assez starlette pour la société de consommation actuelle, je n'aurai pas à pleurer sa perte et à ne pas trouver le sommeil à cause des regrets causés par Lui... Au contraire, j'aurai même plutôt regretté de ne pouvoir la critiquer moi même... Mais non, elle n'était pas comme ça. Ses yeux couleur cristal avaient le don de me faire froid dans le dos, mais en même temps si troublants... Ils me rendaient fou. Cet intermédiaire entre émerveillement et effroi était digne d'une toile de bien des artistes de la Renaissance... Je me rasais avant d'arriver à mon PC pour réécrire ma critique. Huit heures du matin.
Suite à de nombreux courriers de mes chers lecteurs me demandant une nouvelle critique du groupe Firefly, j'ai alors décidé de réécrire la précédente. Firefly donc, groupe toujours composé de trois personnes n'est pas le groupe qui révolutionnera le monde de la musique, mais c'est néanmoins un groupe qui saura distraire les oreilles à qui aime le genre punk, bien que je ne l'affectionne pas, ce registre musical sait atteindre les oreilles de celui qui écoute jusqu'au plus profond de lui, et ça, c'est un très bon point.
Je regardais le collier doré sur l'étagère, cadeau d'une fan qui n'avait pas compris que je critiquais pour critiquer et non pour démanteler les groupes que j'ai estimé mauvais. En effet, ce collier fort beau était au cou de la chanteuse aux cheveux d'aile de corbeau... J'avais envoyé la critique à l'impression, elle allait être dans le numéro d'aujourd'hui, et ça, c'était un excellent point pour moi...
Quatorze heures. J'étais prêt à sortir. J'achetais un bouquet de fleurs chez le fleuriste avant d'arriver au magasin de vinyles. Je marchais mine basse avant de pointer les fleurs vers la demoiselle auprès de qui je voulais me racheter. J'avais vu qu'elle avait lu le journal, mon article... Espérons qu'elle se soit calmée... Je parlais d'une voix légèrement gênée et mal à l'aise, mais après tout, qui ne le serait pas dans la même situation ?
- Salut... Je tenais à m'excuser pour la critique et j'ai... réctifié le tir. J'espère que ça... Ira
Dernière édition par Anthony T. Cohen le Dim 1 Juin - 2:52, édité 1 fois
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Mer 4 Déc - 22:17
La semaine avait été pour le moins morose. La nouvelle de l’annulation des concerts de mon groupe avait réussi à plomber magistralement le moral. J’étais arrivée à la Nouvelle Orléans dans le but de tourner un nouveau chapitre de ma vie, de voir autre chose, de découvrir une nouvelle ville. Je me comptais pas rester à tenir ma boutique de vinyles jusqu’à la fin de mes jours, et quand, le soir où j’ai rencontré les garçons, et que l’idée de monter un groupe de rock était venue, je me suis mise à croire que ça pourrait marcher. Qu’on pourrait percer dans le milieu de la musique. Alors bien sûr, j’avais gardé les pieds sur terre, et je pensais bien qu’on n’arriverait jamais à remplir des stades, mais avoir une honorable carrière de groupe de rock sympa, sur les routes pendant plusieurs années et avec un ou deux albums à notre actif, était déjà un rêve génial. Sauf qu’il aura suffi d’une page de journal, de quelques lignes de textes, de quelques caractères d’imprimerie, pour que tout soit balayé comme une bougie sur un gateau d’anniversaire… J’avais toujours le magasin, c’était certain, mais bon, point de vue rêve, strass et paillettes on repassera. Les garçons venaient souvent pour qu’on se serre les coudes, mais heureusement l’arrivée du carnaval amenait son lot de touristes, et le magasin ne désemplissait pas. Au moins j’étais occupée. La matinée s’acheva rapidement, et je m’arrêtai une heure le temps de grignoter un bout et de faire une petite sieste réparatrice. Ces derniers temps, mes nuits étaient remplies de mystères effrayants, toujours cette pièce avec ce miroir, ces bougies…
Je viens d’ouvrir depuis dix minutes quand je le reconnais. Sa silhouette ne passe pas inaperçue. Putain mais qu’est-ce qu’il peut bien foutre ici ! La merde qu’il a faite l’autre jour ne lui a pas suffi ? Sérieusement… Il s’approche de moi, l’air penaud, avec un bouquet de fleurs en main. Je ne lui laisse pas vraiment le temps de s’expliquer.
Ecoute, j’ai plein de monde dans le magasin. Tu peux attendre, si tu veux.
La chance est avec moi, et l’afflux de clients m’occupe pendant bien une heure avant que je ne puisse venir vers lui à nouveau. J’avoue que je lui ai jeté plusieurs coups d’œil, et il est resté assis sagement, ses fleurs en main, à m’attendre patiemment. Je lève la punition.
J’attrape les fleurs tant bien que mal avec mon bras valide.
Merci pour les fleurs, mais tu n’aurais pas dû. Elles sont belles mais… on en est toujours au même point. Je…attends, comment ça t’as rectifié le tir ?
Il sort de sa poche une feuille de journal froissée qu’il me tend. Il me débarrasse des fleurs le temps que je la déplie et que mon regard la parcoure. Ma gorge se serre un tout petit peu en voyant le mal qu’il s’est donné pour tenter de rattraper son erreur. Je soupire profondément et lève les yeux vers lui.
C’est très gentil d’avoir fait ça… mais je ne sais pas si ça va changer grand-chose… On a pas un million de chances dans ce milieu…
Il me suit jusqu’au comptoir, où je mets les fleurs dans un vase, et je profite d’une accalmie de clients pour pouvoir discuter sans être interrompus.
Pourquoi ? Pourquoi avoir fait tout ça ? Et pourquoi t’es revenu ?
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Sam 7 Déc - 18:54
Il y avait du monde autour de nous, j'attendais patiemment qu'ils partirent tous au bout d'une bonne heure. Je préférais attendre d'être seul avec elle, de sorte à éviter, en cas de débordement qu'il aie des témoins et d'éventuels dommages collatéraux. Elle semblait un peu plus calme quand elle lut la refonte de la critique, c'était déjà un bon point... Je la suivais quand elle mettait les fleurs dans l'eau. Paradoxalement elle semblait gênée, mitigée, peut être. Il fallait dire que je n'étais pas un expert en langage du corps humain et pour déduire les émotions d'une personne, je devais la regarder dans les yeux. Elle, je ne pouvais pas...
- Je me suis dit que ce n'était pas une critique que j'avais fait la dernière fois, c'était plus une execution... C'était une faute professionnelle, j'ai mal fait mon travail, bien que mes collègues aient adoré... Mais mes collègues sauraient à peine distinguer un orchestre symphonique d'une alarme de voiture, alors leur avis, on s'en tape... Je suis revenu sur ma critique pour vous critiquer plus justement sans détruire votre groupe...
Je m'accoudais au comptoir pour continuer ma tirade, en effet, j'étais loin d'avoir fini. Très loin...
- Et honnêtement, j'ai l'espoir que ton groupe va devenir un très bon groupe. J'y crois. J'ai entendu ta voix quand j'étais inconscient, quand tu m'as empêché de me faire buter dans un crime raciste par ces enfoirés de skins. J'ai rarement entendu une voix aussi belle, sans plaisanter... C'est que mon avis personnel mais ta voix convient mieux à une balade qu'à du screaming... J'aurai pu te laisser avoir la surprise en lisant la nouvelle critique, mais je voulais te demander si t'accepterais mon invitation à aller dîner en ma compagnie, ce soir...
Mais qu'est ce que je lui demandais là ? Durant un dîner, on est plus posés, c'est au cours des repas que les hommes politiques prennent des décisions, qu'ils peuvent y penser plus posément. Mon coeur avait raté un battement quand j'entendis la porte de la boutique s'ouvrir d'un coup de carillon. La voix d'un homme accompagna le bruit de la petite clochette postée sur la porte...
- Hey Nitzi, on dirait que l'enfoiré de critique est revenu sur sa... Ah...
Je me tournais, faisant face à deux mecs assez bien bâtis, l'étant moi même aussi, on aurait dit une assemblée de colosses. Mon regard était neutre, les leurs un peu moins... Un peu plus surpris. Je romps le silence le premier.
- Bonjour à vous.
Il soufflait un vent tendu entre nous trois, ces deux hommes et moi même... J'avais vite supposé qu'il s'agissait des deux autres membres de Firefly. Convention sociale oblige, je fendis le silence de la pièce une nouvelle fois
- Hmm je me vois obliger de vous remercier pour l'autre jour, sans vous j'étais mort... "Nitzi" m'a dit ce qu'il s'est passé, c'était vraiment appréciable de votre part, vraiment.
Je leur adressais à chacun une poignée de main cordiale. C'était bien comme ça que l'on remerciait quelqu'un, non ? Je me retournai vers la dame aux cheveux aile de corbeau qui avait entre temps accepté mon invitation, contre toute attente... A croire qu'elle croyait en mon repentir et en cette idée de faire table rase de ce qui s'était passé entre nous...
- Eh bien je passerai te chercher pour vingt heures, alors... A tout à l'heure.
Je tournais les talons vers la sortie et ponctuant d'un "Messieurs" respectueux aux autres membres de Firefly. J'ouvris la porte et d'un geste de la tête, les saluais avant de sortir de la boutique...
Dix neuf heures trente. J'étais prêt, vêtu de noir, avec mon blouson en cuir. Mais je n'allais pas prendre la Harley pour ce soir. J'allais prendre la voiture. Cette bonne vieille Maserati coupé datant des années 90... Un des trucs que celui qui fut mon père m'a laissé et qu'il n'a pas reprit. Mais le jour où je rencontrerai ceux qui partagent mon sang... Je préfère ne pas y penser. Je fouillais dans la collection de vinyles que j'avais récupéré y a un temps et que j'avais coupé avec ma collection personnelle... Je sortis de cette assemblée de disques un vinyle que je pensais ne jamais sortir de ma vie... Le Welcome to the Black Parade. J'avais eu l'occasion par le passé de critiquer un groupe que j'avais vu en plein enregistrement de leur album. Afin de me faire changer mon rendu littéraire, ils avaient utilisé un argument qu'ils n'ont rien inventé car il existe depuis des millénaires : Le pot de vin... Un vinyle collector dédicacé par tous les membres... Ca allait valoir son pesant de pognon tout ça, si ma critique était enflammée... Belle magouille. Dans la mesure où Nitzi avait un mug de ce groupe, je me suis dit que j'allais marquer des points... Mais il était maintenant l'heure de partir. Je pris le vinyle et une boîte dans laquelle j'avais rangé le collier d'or. Derechef, je pris la voiture avant de foncer à la boutique. Elle m'attendait déjà sur le pas de la porte.
On était parti pour un classe restaurant français... On s'assit à notre table et pendant les amuse bouche, je sortis de mon petit sac en papier la boîte blanche dans laquelle le bijou se trouvait. J'allais devoir mentir, mais après tout, l'essentiel, c'était qu'il soit là, qu'elle retrouve son bien...
- L'autre jour, j'ai vu en passant à côté d'un préteur sur gage un collier d'or semblable à celui que tu portais le soir de ton concert où je t'ai rencontré, depuis j'ai vu que tu ne l'avais plus alors... Voilà
Je la vis ouvrir la boîte...
- Enfin, c'est pas grand chose, mais bon...
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Lun 9 Déc - 12:51
Je l’avais fait poireauter une heure, parce qu’il y avait du monde, mais aussi un peu pour le punir. Je suis la première à tendre la main si ça ne va pas, mais j’ai aussi la rancune tenace. L’avoir sauvé des skins alors qu’il venait de démonter mon groupe, c’était une chose, que l’esprit qui le possède, passe encore, mais qu’il réduise à néant toutes les chances de réussite de mon groupe était une chose que je pouvais beaucoup plus difficilement pardonner. Pourtant, il s’accrochait, et semblait vraiment tenir à se racheter, et à ce que je lui pardonne. Avoir réécrit sa critique, m’avoir encore une fois ramené des fleurs… Je suis touchée par le geste, et arrive à trouver un deuxième vase, le premier étant encore occupé par son premier bouquet, offert quelques jours plus tôt.
Je relève les yeux vers lui alors qu’il se met à m’expliquer sa démarche, et à nouveau, je le trouve émouvant. Il a l’air d’avoir sérieusement gambergé avant de venir, et je l’écoute sans l’interrompre. Une chose m’étonne pourtant… on dirait qu’il a du mal à croiser mon regard. Il me jette de petits coups d’œil de temps à autre, mais nos regards ne se croisent pas très longtemps. Il reconnaît ses torts, s’excuse, et parle ensuite de ma voix. On m’a rarement dit ces choses pareilles, et venant de lui, un critique, ça me touche d’autant plus. Je suis quand même surprise qu’il se soit rappelé de cette ébauche de chanson sur laquelle je travaillais pendant qu’il était dans les vapes. Et pour finir, histoire de me surprendre encore un peu plus et d’enfoncer le clou, il propose de m’inviter à dîner.
A ce moment-là, le carillon de la porte tinte joyeusement, et je reconnais les voix familières de Jeff et Nate. Je tourne la tête, et j’ai juste le temps de saisir ce qu’ils me disent à propos de la critique qu’ils le reconnaissent. Lui, ce type dont je ne connais le nom que par sa carte de visite : Anthony. Celui qui nous a cloués au pilori devant toute la Nouvelle Orléans. La température baisse d’un coup et devient subitement glaciale. Comme des coqs, les trois hommes se jaugent du regard, et pas un mot n’est prononcé jusqu’à ce qu’Anthony rompe la glace. Manœuvre assez futée, car, même si les garçons ne redeviennent pas au comble de la joie, ils reconnaissent l’effort. Chacun lui serre la main sans l’écraser.
- T’as peut-être merdé, mais on pouvait pas te laisser là… même si l’idée m’a traversée pendant un temps. - Ouais, c’est surtout grâce à Nitzi que t’as sauvé ta peau… En tout cas c’est cool d’avoir réécrit ton truc. On sait qu’on est pas les rois du monde, mais on méritait pas ça…
Je profite du fait que la situation peut encore être sauvée, et bredouille un « D’accord, ça me va » avant qu’il ne quitte rapidement le magasin. Bonne manœuvre encore une fois, le ton serait peut-être monté s’il s’était éternisé. Pourtant, même s’il n’est plus là, les garçons continuent de parler de lui. - Tu… tu vas dîner avec lui ? - Oui pourquoi ? - Mais… ce mec nous a bousillés ! - C’est vrai, mais il a aussi rectifié le tir, alors que rien l’obligeait à le faire… - T’as couché avec lui le soir où on l’a ramené ici ? - Mais de quoi tu parles ? - Bah ça expliquerait qu’il ait si rapidement changé d’avis.. - Nate, tu te casses, et tu te casses vite. Je pensais pas que tu puisses être aussi con ! - Ca va ça va…
Il tourne les talons et sort sans rien ajouter, visiblement en colère. Jeff s’assied en face de moi. - Tu sais qu’il a toujours été super protecteur envers toi… - Oui mais c’est pas mon mec. - Pourtant lui aimerait bien… - Je sais… mais il a pas le droit de balancer des trucs pareils…
J’ai toujours senti ce que Nate éprouve pour moi, mais je n’arrive pas à le voir autrement que comme un très bon ami, un frère. Jeff reste encore une petite heure, je lui fais écouter quelques nouveautés que j’ai reçues, et il retourne bosser. Le reste de l’après-midi est calme, et j’ai juste un coup de feu de 17 à 19h. Je ferme boutique, et monte me préparer. Comme je ne sais pas trop où va se passer la soirée alors j’opte pour du passe-partout. Une robe noire près du corps, des escarpins de la même couleur, et les cheveux relevés en un chignon en bataille.
A la minute près il s’arrête devant ma boutique et je grimpe dans son vieux coupé de sport. Pas forcément ce que j’aurai choisi, mais ça a de la gueule. Je me glisse sur le siège passager et le laisse m’emmener sur le lieu du rendez-vous. Et, j’avoue que je n’en reviens pas de l’endroit où il m’emmène : Le pêcher en fleur, un des restaurants les plus classes et les plus chers de la ville. Je ne pensais pas y mettre les pieds un jour, et il a intérêt à m’inviter car je serais bonne pour vendre le magasin si jamais on sépare l’addition. Je marche à petits pas sur la moquette épaisse et un majordome en queue de pie nous guide à travers une pièce au décor feutré, sobre et terriblement classe. Du genre cristaux, argenterie et bouquets énormes. On nous installe à une petite table dans un coin, séparée des autres par des sortes de paravents.
Heureusement, je ne fais pas trop tache dans cet endroit. Lui semble très à l’aise, dans son bain, alors que je flippe déjà face à tous les couverts qui se trouvent sur la table. Merde, c’est lequel que j’utilise en premier ? Mais pour l’instant on nous apporte des petits fours et du champagne alors qu’on a encore rien commandé, avant d’allumer le chandelier qui se trouve au milieu de la table. C’est ça la grande classe. Je n’ai jamais bu de champagne, mais c’est juste une tuerie. Etonnamment, il reste à l’eau. Je commence à peine à prendre mes marques, quand je le vois farfouiller dans les tréfonds de son blouson en cuir, et sortir une petite boîte qu’il me tend. Je le regarde sans comprendre, et l’ouvre. Qu’est-ce qu’il peut bien m’offrir ?
C’est alors que je le reconnais. Mon collier. Une des choses les plus précieuses que j’ai jamais eues. Une parce qu’il est en or, très vieux, avec un rubis en son centre, et de deux parce que c’est un objet qui est dans ma famille depuis des générations, et j’en étais malade de l’avoir perdu.
Mes mains se posent sur ma bouche pour étouffer un petit cri de surprise, et je sens les larmes perler au coin de mes yeux.
Merci ! Merci merci merci ! C’est juste… juste un miracle ! Ce collier est dans ma famille depuis des générations, et je croyais que je ne le verrais plus quand on m’a cambriolé il y a quelques semaines. C’est juste… c’est juste énorme. Je suis plus touchée que tu ne l’imagines. Merci… Anthony, c’est ça ? Ou tu préfères que je t’appelles Scarlet ?
Je prends le collier et le fais rouler entre mes doigts, le rubis projetant de petits éclats de lumière sous les bougies. Il m’a tellement manqué. Il se propose de m’aider à l’attacher, et je frissonne alors que je sens ses doigts frôler ma nuque délicatement. Son contact familier sur ma poitrine est rassurant, et je dois passer plusieurs fois la main dessus pour m’assurer qu’il est bien là.
Tu n’étais pas obligé de faire ça tu sais.. Même si tu as marqué un sacré nombre de points ! T’es ptet pas aussi nul que ce que pensaient les garçons, au final !
Je ris doucement, et bois une gorgée de champagne, avant de lancer le sujet sur un terrain plus personnel.
Parle-moi de cet esprit… ça fait longtemps que vous vivez ensemble ? Comment est-ce qu’il se manifeste ?
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Jeu 12 Déc - 19:31
Première étape, passée, elle a récupéré son bien, elle était soulagé, j'avais grappillé un maximum de points. Alors qu'elle buvait dans sa coupe de champagne, j'attachais le bijou autour de son cou. Elle ne lâchait plus le collier de sa main, je pensais presque qu'il s'agissait d'un objet qui était le prolongement de son âme sans lequel on est pas grand chose. Pour ma part, c'était mon stylo rouge qui m'a valu le sobriquet de Scarlet Feather. La voleuse avait fait quelque chose d'horriblement dur pour Nitzi... Elle ne négligeait pas sur ses remerciements, demandant finalement comment elle devait m'appeler. En prenant un amuse gueule je lui répondis calmement, dans un sourire.
- Appelle moi comme tu désires m'appeler. Scarlet n'est que le nom que j'utilise dans mon travail. Mais tu ne t'es pas trompée sur mon nom, bien qu'on m'appelle Tony quand je suis entre guillemets en civil... Et pour toi, "Nitzi", comment je peux t'appeler ? Nitzi ? Madame la Disquaire ? Dame aux cheveux d'aile de corbeau ?
Elle sortit l'indémodable convention sociale du "fallait pas faire ça" après que j'ai fini de plaisanter. Je l'avais arrêtée d'un banal geste de la main, l'air de dire "c'est rien, c'est pour moi" Ah, je voyais déjà les constellations s'illuminer dans son regard au seul retour de son collier... La soirée ne fait que commencer, je lui réserve bien des surprises encore, le vinyle entre autre, qui est tranquillement dans son sac en papier à côté de moi. Je lui souriais alors qu'elle picorait dans les hors d'oeuvres et qu'elle se lança sur un terrain fort glissant pour poursuivre une soirée pourtant si bien commencée. Je me mis à lui répondre à voix relativement basse. On était isolés, mais je n'étais jamais trop prudent...
- Tu vas me prendre pour un fou mais soit... Je vais pas te raconter ma vie mais quand j'ai perdu l'amour de ma vie, je suis devenu fou. C'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à avoir une voix au fond de moi. Bref, il est arrivé comme ça, ça remonte à quelques années, mais j'ignore combien exactement...
En effet, c'était une bonne question. Depuis combien de temps m'a-t-elle abandonné ? Depuis combien d'années elle m'a laissé sombrer dans les ténèbres de la souffrance et de la folie ? Bien trop longtemps... En prenant une longue respiration, je continuais ma réponse.
- En fait, il se manifeste quand je suis mentalement affaibli, déprimé, en colère... Mais en fait, il est la moitié de moi, donc niveau violence, c'est lui qui a tout. L'affaire des skins, j'imagine qu'il y en avait plus d'un qui était par terre quand vous êtes arrivés, eh bien c'est lui qui a fait ça. Quand tu m'as frappé, celui qui a contré, c'était lui... Bref, voilà. Moi, ma vie, mon oeuvre, mon double...
Je m'étais autorisé un léger rire un peu gêné, mais après tout, l'heure était à la détente. C'est alors que le serveur arriva avec les menus et la carte des vins, tout sourire. Il s'éclipsa rapidement, nous laissant seuls... Je m'autorisais un nouveau sourire en buvant mon eau pétillante.
- Je t'ai apporté un cadeau, j'y pense.
Et ça y est, voilà que j'empoigne le sac où se trouve le vinyle avant de le poser lentement sur la nappe blanche immaculée. J'étais en première loge pour assister à sa réaction...
- C'est peu de choses, mais je me suis dit "après le cadeau d'excuses, pourquoi pas un cadeau juste pour faire plaisir ?" et donc te voilà avec un présent de plus...
J'espérais ne pas en faire trop, mais maintenant il est trop tard pour regretter. Je la vis mettre la main dans le sac et petit à petit, sortir le trésor de son coffre de papier... J'avais un sourire en coin, guétant sa réaction...
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Lun 16 Déc - 18:52
On efface tout et on tente de recommencer
Ah, distinctly I remember it was in the bleak December, And each separate dying ember wrought its ghost upon the floor. Eagerly I wished the morrow; - vainly I had sought to borrow From my books surcease of sorrow - sorrow for the lost Lenore - For the rare and radiant maiden whom the angels name Lenore - Nameless here for evermore. (E.A Poe, Nevermore)
Tony & Nitzan
Je me remets doucement de l’émotion qu’il a provoquée en retrouvant mon collier chéri, et en me l’offrant ce soir en guise de cadeau de réconciliation. C’était juste… magnifique. Et pourtant, il vient de me rendre un des objets auxquels je tiens le plus, et je ne sais même pas son vrai nom. Enfin, il ne me l’a pas officiellement dit. Je bois une gorgée de champagne quand il répond à ma question à propos de son nom.
Je pense que Scarlet je vais éviter, j’ai pas tellement de bons souvenirs qui sont liés à ce nom… Tony ça me va, même si je préfère encore Anthony. Ou Anton ! Pour moi… mon prénom, tu ne vas pas l’entendre deux fois dans ta vie : c’est roumain. Nitzan. Nitzi ça me va très bien aussi… Oublie les autres, ils sont nuls !
Je souris en piochant un des derniers amuse-bouche , et notre conversation s’interrompt quelques minutes le temps que le serveur arrive discrètement, et nous demande ce qu’on a choisis. J’avoue que je n’y avais pas vraiment réfléchi, et je plonge dans le menu pour pouvoir lui répondre. Je prends du foie gras, un truc dont tout le monde dit que c’est génial, mais que je n’ai jamais eu l’occasion de goûter. Il commande à son tour puis on se retrouve à nouveau en tête à tête. La conversation prend une autre tournure, mais c’est vrai que je suis curieuse d’en apprendre plus par rapport à l’esprit qui le possède. Et pourtant, même si je suis medium depuis de longues années, j’ai toujours du mal à me faire à l’idée de cohabiter dans ma carcasse. Je m’en débarrasserais dès que j’en aurais l’occasion… mais ça ne semble pas être le cas de tout le monde. Je hoche la tête, comprenant mieux que personne le concept de « voix dans ma tête ».
Il fait remonter à la surface l’incident avec les skins, et je ne doute pas de sa parole. Je suis juste arrivée trop tard pour pouvoir avoir vu quoi que ce soit.
Les esprits sentent les gens qui sont vulnérables. C’est comme des phares dans la nuit. Ils devinent la détresse, le chagrin, la confusion… et en profitent. L’esprit qui t’occupe a profité de ta rupture pour se faire une place… J’ai déjà vu des cas comme ça… Maintenant… reste à voir si tu veux continuer à vivre avec lui… ou non. J’ai envie de tenter quelque chose…
Je me penche vers lui et pose le bout de mon index et mon index sur son front, alors que je ferme les yeux et murmure une incantation très ancienne. En moins d’une seconde, je sursaute, et secoue les doigts, étouffant un petit cri de douleur mêlé de surprise. Pendant une seconde j’ai ressenti une rage immense. Malfaisante. Et une puissance impressionnante, pour qu’il me repousse aussi facilement. Je tiens mes doigts dans mon autre main, le temps que la douleur disparaisse un peu, puis retourne à la conversation.
C’est un esprit très ancien et très coriace… J’ai… j’ai rarement ressenti autant de colère, de rage… J…j’en ai presque eu le souffle coupé.
Mais il ne semble pas vouloir prolonger la discussion, car il m’annonce qu’il a à nouveau quelque chose pour moi. Je hausse les sourcils. Ca, je l’ai franchement pas vu venir. Je bredouille un « merci » timide avant de prendre le sachet, le poser sur mes genoux, et plonger mes mains à l’intérieur pour en sortir un vinyle. Il a peut-être oublié que je bosse dans un magasin qui en vend… « Welcome to the Black Parade » de My Chemical Romance. Un de mes albums préféré d’un de mes groupes préférés. Bon choix, mine de rien. Surtout qu’il est assez rare.
Pourquoi celui-là et pas un autre ? Je retourne le vinyle, et je remarque des sortes d’écritures. Je dois approcher le disque du chandelier pour remarquer que le vinyle est dédicacé. Merde. Bordel de merde. Je l’examine pendant de longues secondes, passant le bout des doigts sur les signatures, avant de relever les yeux vers lui. Mon cœur bat à cent mille, et pourtant.
Je… c’est juste génial. Un des trucs que j’ai cherché pendant des années… Dédicacé en plus, t’as dû payer ça une fortune ! Mais…-mon ton se fait plus calme et posé- pourquoi ? Je veux dire, ok pour le bon restau et pour mon collier, mais ça en plus… ça vaut une fortune. Ecoute, on va jouer cartes sur table… Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que t’attends de moi ?
Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Mer 18 Déc - 15:30
Elle avait trouvé le nom par lequel elle allait m'appeler. J'avais la réponse à ma question concernant son nom. Cette belle inconnue, chanteuse de Firefly, gérante d'une boutique de vinyles et arborant une chevelure aussi noire que la nuit répondait au nom de Nitzan. En me disant que ce nom est d'origine roumaine, je pense tout de suite à Dracula de Bram Stoker. Elle avait ce petit je ne sais quoi qui lui aurait promis une place de choix dans les fiancées du comte. Le teint pâle, les cheveux sombres, les yeux à glacer le sang... Et aussi son charme naturel. Par chance, la comparaison avec les créatures vampiriques s'arrêtait là, elle ne pourrait pas m'envouter, me mordre ou me tuer... Quoique je n'étais pas sûr pour cette dernière certitude... Nous avions commandé et elle eut la gentillesse de m'éclairer sur les esprits. En parlant d'esprit, Lui semblait se tenir tranquille. Il aimait les lieux sophistiqués comme ici, Il se sentait à l'aise, disait-Il... Elle voulut tenter quelque chose. Par curiosité, je la laissais faire. Elle murmurait des mots dans un dialecte qui m'était étranger. Certainement du roumain. Je fermais les yeux quand elle approcha ses doigts de mon front. L'Imaginaerium. Je vis dans le miroir la suite des événements. Mes yeux et ma bouche commençaient à avoir Ses marques... Les yeux ombrés, la bouché élargie par un jeu d'ombres amplifié par le chandelier... Mes yeux s'ouvraient, elle s'était retiré à grande vitesse, comme si elle s'était brûlé la main sur une casserole d'eau brûlante. Je devais intervenir. Je reprenais conscience face à Nitzan... Je regardais la dame aux cheveux d'aile de corbeau, l'air presque appeuré... Je voyais mon reflet dans une cuillère en argent. Les marques de Lui commençaient à partir... Si j'étais croyant je remercierais Dieu, Allah, Bouddha, Amaterasu ou Chuck Norris de m'avoir grâcié d'un moment gênant dont je me serais très bien passé.
- Je suis désolé que tu te soies fait mal en voulant voir les ténèbres en moi, je suis vraiment confus...
Elle ne m'apprenait rien. Je savais qu'Il était coriace, mauvais. Mais il était une partie de moi. Je ne savais pas s'il était possible de renoncer à Lui. Il était après mûrement réfléchi quelqu'un à qui je peux toujours parler, il me comprend, il me protège. Les skins m'auraient tué s'Il n'avait pas été là. De toute façon que pouvait-elle changer à ma situation ? Elle est chanteuse, disquaire et elle semble être médium en plus de ça, je n'allais certainement pas rajouter à son arc, la corde "Exorciste". Elle eut un moment d'égarement après avoir vu mon petit cadeau. Présent en effet rarissime, je ne me moquais pas d'elle. Quit à faire les choses, autant les faire bien. Quand j'offrais un cadeau, je ne faisais pas semblant. Elle semblait un peu gênée quand elle m'avait demandé ce que j'attendais en échange. Attendre d'elle ? Mais quoi donc ?
- Je n'attend rien de toi, Nitzan. Je tiens juste à me faire pardonner de la critique, te remercier pour l'affaire des skins... Je me doutais que ce vinyle te ferait plaisir alors j'ai décidé de t'offrir le mien. Un cadeau d'amitié, dirons-nous... Mais rassure toi, je ne m'attend pas à plus ! C'est un moyen comme un autre de faire table rase du passé quelque peu obscur qu'on a en commun...
Le serveur commençait à pointer le bout de son nez. Je lui désignais Nitzan de la main comme pour lui demander de commander en premier. Quand vint mon tour de demander le plat principal, j'eus un moment d'hésitation avant de répondre.
- Un Boeuf bourguignon, ça ira très bien, vous êtes bien aimable.
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Sam 21 Déc - 14:55
On efface tout et on tente de recommencer
Ah, distinctly I remember it was in the bleak December, And each separate dying ember wrought its ghost upon the floor. Eagerly I wished the morrow; - vainly I had sought to borrow From my books surcease of sorrow - sorrow for the lost Lenore - For the rare and radiant maiden whom the angels name Lenore - Nameless here for evermore. (E.A Poe, Nevermore)
Tony & Nitzan
Après avoir essayé de rentrer en contact avec l’esprit qui le possède, je l’entends qui s’excuse doucement, vraiment désolé que j’aie souffert à cause de lui. En comparaison avec mon bras toujours en écharpe, cette petite douleur au bout de mes doigts n’est franchement pas grand-chose. En même temps, je me rends compte que je ne lui ai presque rien dit que mon don, et sur mes capacités. Il mérite d’en savoir plus, une pour ne pas que j’apparaisse comme une folle, et de deux parce qu’éclairer sa lanterne l’aiderait peut-être à mieux se comprendre lui-même.
Ce n’est rien, t’en fais pas… J’ai connu pire en rencontrant des esprits. –D’un petit signe de la tête, je désigne mon bras en écharpe- Si j’en connais autant c’est que… je suis medium. Mon don se transmet dans ma famille depuis des générations, mais parfois, ça peut sauter. Ma mère ne l’a pas par exemple. Ma famille vient de Roumanie, des princes gitans. Ma grand-mère, qui m’a tout appris, est une medium très puissante. Je sais parler aux esprits, communiquer avec eux. Pour les plus puissants, je peux les voir, mais en général je ne peux que les entendre. C’est un esprit qui m’a sauvé d’ailleurs, la fois où celui qui te possède s’en est pris à moi. Nana, mon arrière-grand-mère, m’a poussée juste à temps pour que ton poing frappe le mur au lieu de mon visage… J’ai connu des esprits pires que lui, c’est juste que je ne m’y attendais pas…
Je tente de le rassurer avec un sourire, et c’est alors qu’il me tend un paquet, un nouveau cadeau. Le premier m’avait touchée, le second me laisse perplexe. Je lui exprime ma réserve et mes doutes, car c’est le genre de cadeau qu’on ne fait pas sans arrière-pensée. Il me regarde comme si je l’avais insulté, et prend quelques secondes avant de me répondre. Mes yeux ne le quittent pas alors qu’il s’explique calmement, et je respire un peu plus librement. En voyant ce beau cadeau, j’avais d’abord senti le traquenard, mais je me détends petit à petit. Je lui souris légèrement et bois une gorgée de champagne, acquiesçant à ses explications. Les choses sont claires et c’est tant mieux.
Le serveur vient nous interrompre, il me fait signe de commander la première, puis vient son tour. A nouveau un plat étrange dont je ne connais rien, commandé en français. Il a vraiment le don de me surprendre. Je remercie le serveur d’un sourire et le suis du regard alors qu’il s’éloigne entre les tables à l’éclairage intime, au son d’une musique classique feutrée. Tout ici respire la classe et l’élégance, et mon hôte a l’air d’être tout à fait à l’aise, pas comme moi.
Ne le prend pas mal, mais je suis quand même curieuse. Je veux dire, m’inviter pour t’excuser de ce qui s’est passé, je comprends. Mais… pourquoi vouloir qu’on soit amis ? Je suis quelqu’un de compliqué et de pas très intéressant, et qui, d’après un critique que je connais (un chieur, en passant) ne sais chanter que des ballades… Pourquoi vouloir qu’on soit amis ?
Pour toute réponse il dépose la serviette de tissu qu’il avait sur ses genoux sur la table, se lève et me tend la main. Je glisse la mienne dans ses longs doigts et me lève à sa suite. Qu’est-ce qu’il se passe ? On va se barrer sans payer ? Je le suis docilement alors qu’il m’emmène un peu plus loin. Je remarque qu’il y a une piste de danse, sur laquelle quelques couples évoluent lentement. Je ne sais pas trop ce qui va se passer, alors je me laisse faire. Il m’attire doucement contre lui, pose une de ses mains au creux de mes reins, alors qu’il prend l’autre, croisant ses doigts avec les miens. Et il me fait doucement bouger au son de la musique.
Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Lun 6 Jan - 17:21
Elle m'avait expliqué alors pourquoi elle m'avait touché de la sorte. Tout s'expliquait. Des techniques ancestrales roumaines, je ne connaissais rien de cet art toutefois fascinant... Lui n'était certainement pas de cet avis, mais qu'importe, il ne disait rien pour l'instant. C'était ce qui comptait, pour moi. Qu'il reste tranquille dans l'Imaginaerium le temps d'une soirée était déjà un voeu en soi... Elle était médium. En même temps, je m'y attendais au vu des conversations que l'on avait. Qu'elle savait que je n'étais pas toujours aux commandes du corps, de mon corps, que je passais de quelqu'un de droit et calme à une bête enragée avide de sang et de violence en une fraction de seconde sans avoir les symptômes du bipolarisme... Elle regardait le vinyle que j'avais sorti de ma réserve personnelle, comme si elle n'était pas satisfaite d'un cadeau aussi rare... Finalement, après que je lui aie expliqué les choses, elle prit une rasade de champagne... La voilà qui avait commandé. Parfait. Elle se mit à parler et durant son discours je buvais de l'eau, ne la quittant pas du regard. Après une question tout à fait pertinente répétée deux fois, je posais mon verre, ayant alors une envie de danser la valse avec elle... J'enlevais ma serviette avant de lui tendre la main, le sourire aux lèvres... Une fois qu'elle l'eut saisi, je me levais, l'emmenant avec moi au passage pour arriver jusqu'à la piste de danse. Tournaient les violons, les violoncelles et les guitares. Qu'importe la réponse que j'allais lui donner, l'heure était à la danse...
- Je t'enlève un instant pour cette danse, ne t'en fais pas, je sais conduire...
Après cette petite parole pleine d'humour, je posais mes mains sur elle. La première sur sa hanche -Et dieu qu'elle était parfaite pour danser !- et la seconde dans sa main à laquelle nos doigts s'emmelaient. On ressemblait à un jeune couple avec du goût. Dans une envolée de notes en crescendo, je ne résistais pas à me laisser entrainer par cette musique épique en soi. Et malgré tout, Nitzan suivait bien le rythme. Les gitans avaient l'art de la danse dans le sang, c'était indéniable, qu'elle le veuille ou non, elle se débrouillait très bien... Ils n'étaient pas bons qu'à faire du spiritisme et prédire l'avenir dans une boule de cristal ou dans les cartes du tarot. Je me serais cru au beau milieu d'un film romantique pendant lequel les deux protagonistes se découvrent au moyen d'une danse... Bien que la dame aux cheveux aile de corbeau était la belle femme fatale, moi, j'étais plus l'homme bon à enfermer car complètement fou dans sa tête. Il a raison. A nous deux, on fait Double Face sans problème... Sa poitrine s'appuyait sur mon torse, je pouvais sentir son parfum... Délicieuse odeur que je n'aurai su décrire... Et la danse dura encore et encore, durant un long moment... Je ne voyais pas qu'on était les seuls à être encore sur la piste à danser... Les gens nous regardaient, presque l'on aurait pu être confondus avec des chauffeurs de salle si l'on avait été dans un établissement moins classe... Je la penchais finalement, c'était la fin de notre symphonie de mouvements grâcieux et pleins de passion. N'importe qui pouvait me prendre pour un vieux con de l'époque où il fallait danser pour séduire, mais après tout, peu m'importait, maintenant. Je savais que c'était ce qui faisait de moi un homme de goût.
- Tu danses comme l'eau d'une rivière, tu sais, calme mais au final fougueuse...
De retour à notre table, je lui souriais toujours autant. Elle faisait de moi quelqu'un d'heureux, je passais une très bonne soirée... Avant qu'elle n'eut le temps de me poser à nouveau sa question, je lui répondais...
- Eh bien tout simplement parce que tu sais que je n'y suis pour rien à cause de... Mon second moi... Ensuite tu es quelqu'un de très facile à vivre -en tout cas pour l'instant, je n'ai pas à me plaindre de toi !- et tu ne me juges pas sur une première opinion. Et ça, je respecte. Je vais pas te faire une tirade mélodramatique sur mon passé personnel, mais des personnes comme toi, dans mon enfance, j'en ai manqué. Maintenant que je suis adulte, je ne veux plus que ça m'arrive. Je pense que maintenant... Tu as les raisons qui me poussent à t'avoir près de moi.
Le serveur nous servit alors notre plat. Ah, du boeuf bourguignon... Voilà bien deux mois que je n'en n'avais pas mangé ! Cette viande en sauce avait dessiné un sourire léger après avoir effacé l'expression quelque peu triste de la révélation que je venais de faire à la roumaine. Ah, j'aimerais tant tout lui dire sur Lui, tout ce qu'elle veut savoir... Mais je savais que si jamais j'avais le malheur de lui montrer tout ce qu'elle veut sur Lui... J'allais la perdre, elle partirait, comme Mona. Je ne voulais pas ça. Enfin, elle et moi ne nous fréquentions que depuis peu. Mais déjà je ressentais comme une petite flammèche en moi qui me fit sentir bien... En prenant ma fourchette et dans un sourire plus franc, j'annonçais le début du repas.
- Eh bien, Bon appétit, délectons nous de notre festin !
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Jeu 9 Jan - 18:49
On efface tout et on tente de recommencer
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Il écoute patiemment mes explications par rapport à mon don, et heureusement, il ne me traite pas de folle. Enfin, ça serait le comble venant de quelqu’un qui est possédé au point d’avoir intégré l’esprit comme une de ses personnalités. Un cas rare, mais ma grand-mère m’en avait déjà parlé. Comme un parasite, le possédé ne peut plus vivre sans l’esprit, a perdu l’habitude de vivre par lui-même… Et plus que de se montrer simplement attentif, il en rajoute une couche dans la gentillesse en m’offrant un vinyle hors de prix. Comme s’il essayait par tous les moyens de se racheter. Au point de me faire me poser des questions. Mais en guise de réponse, il se lève, prend ma main valide et m’emmène sur la piste de danse. Nan mais sérieusement, un restau avec une piste de danse j’appelle ça un club, ou une boîte ! Surtout qu’ici, c’est des vrais musiciens qui jouent… Et il pense que je vais être rassurée quand il me dit de ne pas m’inquiéter car il sait conduire. Mais bien sûr… ce qu’il ne sait pas, c’est que moi je ne sais pas suivre un cavalier.
Trop tard, il a repris ma main, a posé l’autre dans le creux de mes reins, et je n’ai pas envie de lui foutre une honte monumentale à lui dire non donc… je le suis. Heureusement que c’était pas le genre de danse vraiment technique, avec des pas compliqués, parce que sinon, j’aurais été perdue. Le rythme est lent, et j’arrive assez bien à comprendre ce qu’il veut, dans quelle direction je dois bouger, si je dois reculer ou avancer. Au bout de quelques minutes, je m’amuse même, maintenant que je maîtrise les pas de base qui se répètent, perchée sur mes escarpins à talons hauts. La musique s’arrête, lui aussi, et murmure à mon oreille un compliment qui est à mi-chemin entre le romantique et le cliché. Mais l’intention me touche, et je me contente de bredouiller un timide
« Merci… mais c’est toi qui te débrouilles pas mal du tout à ce petit jeu ! »
On regagne notre table, et je vois qu’entre temps on a été servis. Tant mieux, je meurs de faim ! Il saisit ses couverts, et avant de commencer à manger, répond enfin à la question que je lui ai posée avant de filer sur la piste. Comme si ce moment partagé avec lui, nous deux en train de danser, n’avait eu lieu que dans mon imagination. Une bulle, une projection d’un autre univers, car il continue comme si on ne s’était jamais levés. Il plante ses yeux bleus dans les miens et m’explique d’une voix douce qu’il aime être en ma compagnie, et que le fait que je n’aie pas rejeté l’a beaucoup touché, et étonné. Il me regarde comme si j’étais une énigme, un mystère qu’on aurait posé sur sa route et qu’il se devait de résoudre. Pourtant, je suis pas si compliquée… Mais les gens qui savent vraiment ce qu’il endure, qui comprennent la position dans laquelle il se trouve, ça doit pas courir les rues. Néanmoins, la formulation de sa dernière phrase me choque un petit peu, et je le lui fait remarquer.
Tu sais que le « t’avoir près de moi », me donne l’impression d’être un animal de compagnie que tu gardes avec toi pour te distraire. N’oublie pas une chose, gadjo… les gitans sont libres comme le vent et n’ont pas d’attaches… Alors être ton amie oui, mais ton medium attitré, ça non… Je ne suis pas un de ces petits singes à qui on apprend des tours en leur offrant des cacahuètes... Si tu penses que tes cadeaux peuvent te faire obtenir quelque chose de moi... on est mal partis. Juste pour que les choses soient claires…
Je ne dévoile pas mon don à tout le monde, et encore moins quand je commence à connaître une personne. Parce que je me suis déjà fait avoir pas mal de fois, entre ceux qui me voyaient comme un monstre de foire, ceux qui me voyaient comme une source de profit, et ceux qui me voyaient comme une folle bonne à enfermer. Mon secret, mon don, était un jardin secret que je ne faisais partager qu’à peu, et lui, enfin, l’esprit qui le possède surtout, m’a forcé la main alors que je ne voulais pas céder et en parler… Et je commence à sentir ce goût amer de la déception quand je me dis que lui-aussi veut me garder auprès de lui par intérêt, et m’achetant, qui plus est…
Je pose les yeux sur mon plat, des tranches rose clair et épaisses, disposées en rosace sur mon assiette de porcelaine, avec quelques monticules de je ne sais trop quoi pour faire joli. Je lui rendis un sourire timide, avant de prendre mon couteau et de me préparer à attaquer cette chose. Heureusement, la table à côté en a commandé aussi, et je vois qu’ils mangent ça en en étalant un peu sur un morceau de toast. Je m’exécute et en mange une bouchée, m’attendant à beaucoup de choses… sauf à ça. Une tuerie gustative.
Oh la vache, c’est bon ! M… ercredi. C’est… très bon je voulais dire.
Ou comment se faire remarquer dans un truc hyper classe avec des manières de routier… Je retourne à mon plat, savourant cette nouveauté qui m’était inconnue, et que j’imagine absolument hors de prix…
Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Dim 26 Jan - 21:20
Notre conversation continuait au fur et à mesure que le temps avançait. Une fois que j'avais fini ma phrase, elle ne se gêna pas pour me reprendre et me dire que mon choix de mots pouvait porter à confusion. Pour moi, aucun quiproquo n'était possible dans le contexte de la conversation. Mais après tout, les possédés et les médiums n'étaient pas systématiquement sur la même longueur d'onde. Après sa réponse, je pris le temps de manger quelques bouchées de mon plat avant de lui répondre calmement.
- Jamais je ne me permettrai de prendre un être humain pour autre chose qu'un être vivant et libre. Je pense que tu l'as compris l'autre jour en voyant ce que tu as vu sur ma peau... Je ne veux rien de toi en particulier, je n'achète pas mes amis...
Je faisais référence au tatouage du A d'Anarchie qu'elle avait vu lors de mon entrevue avec les skins. Personne ne l'avait encore vu jusqu'à elle. C'était à ma façon le moyen de me rappeler que j'étais l'unique maître de mon corps. Enfin... Quand Lui veut bien. Il était tranquille dans les tréfonds de mon esprit, à l'intérieur de l'Imaginaerium. La voilà qui essaya le foie gras. Elle semblait apprécier, comme moi avec mon plat au passage. Elle jurait d'ordinaire comme un charretier alors quand elle essayait de surveiller son langage, je ne pouvais m'empêcher d'exprimer un léger rire, non pas pour me moquer d'elle, mais la situation était particulièrement intéressante. Le foie gras lui plaisait et il vallait mieux pour la soirée.
- Je suis content que ton foie gras te plaise, Nitzan, vraiment. J'espère que tu auras assez de place pour un bon dessert !
La soirée continuait. Je sentais bien qu'elle allait être réussie sur toute la ligne. Le repas, les cadeaux, tout était parfait. Et je tenais à ce que Nitzan trouve exceptionnelle notre sortie. Si elle était vraiment médium -et je n'en doutais pas une seconde- peut être que l'on pourrait un jour parler de divination, étant moi même cartomancien... Une bonne heure après, la carte des desserts était arrivée sur la table. Mon boeuf bourguignon fini et son foie gras terminé, elle et moi plongions nos yeux dans les pages blanches du menu.
- Je passe en tout cas une délicieuse soirée en ta compagnie, je tiens à te dire que je ne veux pas t'acheter ton amitié, acheter ta présence auprès de moi. Enfin je vais pas te raconter ma vie mais disons que j'ai appris la valeur de l'amitié et à quel point user de ses moyens matériels pour attirer des personnes souvent hypocrites qui ne sont en rien des êtres fiables et dignes de confiance ne résulte jamais rien de bon... Enfin bref... Tu as choisi ton dessert ?
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Lun 3 Fév - 21:34
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Je lui souris alors qu’il tente de s’expliquer, de me prouver qu’il ne veut pas me garder près de lui comme un chien au bout d’une laisse. Il me voit comme une amie, quelqu’un dont le contact lui est agréable. Bien. Les choses sont claires et c’est tant mieux. Je retrouve mon sourire, rassurée de voir que c’était plus une mauvaise formulation. J’ai toujours lutté pour être indépendante, me débrouiller toute seule, n’avoir de comptes à rendre à personne. Pourtant les batailles n’ont pas été de tout repos. Mes parents, qui voulaient que je fasse un métier bien comme il faut, ma grand-mère, qui désapprouve le fait que je vive autant à l’occidentale, que je sorte, que je fasse la fête, que je joue dans un groupe de rock, ou encore que je m’habille de façon aussi…moi ? Alors ce n’est pas lui, que je viens à peine de rencontrer, qui m’a pété la clavicule et qui m’a fait perdre mes concerts, qui va pouvoir m’imposer quoi que ce soit.
Ton amie, déjà ? Je suis un peu surprise… je n’ai pas fait grand-chose, à part survivre à l’attaque de ton double… Mais je suis flattée…
La tension retombe aussi vite qu’elle est montée, et on retourne à notre repas. Je découvre un truc totalement dément dont je n’ai entendu parler que dans les films : le foie gras. C’est juste divin comme truc ! Et si c’était pas aussi cher, je pense que je pourrais manger que ça, à chaque repas, jusqu’à la fin de mes jours. Je ris doucement quand il me dit de me réserver pour la suite, et je bois une gorgée de vin avant de lui répondre.
Règle sacrée : on a toujours de la place pour un bon dessert !
Le majordome apparaît comme par magie à côté de nous, comme s’il n’avait pas besoin de se déplacer. Je sursaute un peu, attrape les cartes des desserts et me plonge dans leur contemplation. La vache, chaque ligne me fait saliver plus que la précédente, à croire que cet endroit est l’incarnation du péché de la gourmandise. La plus grande question est de savoir quoi choisir… Et puis mon choix s’arrête à celui qui a le nom le plus évocateur. J’échange un regard avec Tony par-dessus nos cartes, avant que je ne passe commande.
Un péché mignon pour moi, s’il vous plait.
Le majordome acquiesce légèrement et disparaît sans un bruit. Je le suis du regard avant de chuchoter un commentaire à mon partenaire.
Tu crois qu’ils ont des chaussures spéciales ? Ou alors ils ont embauché des fantômes…
Le ton devient un peu plus sérieux quand il remet sur le tapis le lien qui est en train de se nouer entre nous. Je hoche à nouveau la tête à ses explications, comprenant un peu mieux pourquoi il réagit ainsi. Les coups de pute dans son passé, plus le fait qu’il soit possédé, ça explique pas mal de trucs sur son comportement. Je commence à peine à le cerner, et il est bien plus complexe que je ne m’étais imaginé. Les desserts nous sont ramenés, et je soupire doucement après avoir goûté une cuillère de ce concentré orgasmique culinaire. Je crois que mes papilles ne pourront plus jamais manger quelque chose d’aussi bon. Je prends mon temps pour le savourer, et m’attristant de le voir disparaître un peu plus à chaque coup de cuillère. Arrive enfin le moment de l’addition. On la lui tend dans un petit calepin en cuir. Tony la regarde sans ciller, glisse sa carte bancaire avant de le refermer. Quelques minutes plus tard, le majordome s’incline en la lui rendant, et Tony engouffre le reçu dans son portefeuille, avec sa carte. Puis il se relève, me tend la main pour m’aider à me relever, et on se dirige vers la sortie. Un serveur nous redonne nos manteaux, Tony m’aide à enfiler le mien, avant de sortir et de retourner à sa voiture. Quelques minutes plus tard, on s’arrête devant la boutique.
Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Ven 28 Fév - 20:57
La soirée était bien avancée et notre plat de résistance fut terminé. Mon invitée semblait apprécier ma présence, son repas, de toute évidence, tout ça était parfait. Parfait... Notre commande des desserts passée, la dame aux cheveux aile de corbeau se permit une plaisanterie qui me fit sourire. Elle avait tout pour elle, au fond. Pas méchante, le coeur sur la main, de l'humour, avec du talent au chant, plutôt jolie... En plus d'avoir du goût ! Elle avait choisi un délicieux dessert. Le serveur tourna la tête vers moi. J'avais choisi également.
- Un bon fondant au chocolat, je vous prie.
Le serveur s'était éclipsé, nous laissant une nouvelle fois seuls... Cette soirée se déroulait comme prévu, sans encombres, sans Lui pour me la pourrir, avec une charmante jeune femme avec qui j'avais maintenant sympathisé et que je pouvais maintenant compter parmi mes rares amis... Très rapidement, nos desserts furent servis et elle attaqua tout aussi promptement son mets. J'attaquais le mien. Le temps s'écoulait, aucun bruit, seulement un ballet de saveurs dans nos bouches... On était d'accord. Un dessert se savoure, on ne parle pas pendant qu'on le mange... C'est ainsi que je demandais l'addition qui me fut rapidement apportée. Une somme rondelette, mais après tout, pour un bon repas, pour faire table rase, l'argent était bien le cadet de mes soucis... Je glissais ma carte bancaire dans le carnet avant de le clore pour le tendre au serveur. Rapidement, mon bien me fut rendu. Je rangeais ma carte dans mon portefeuille. Je me relevais, tendis la main à Nitzan avant de partir pour ma voiture. Nos manteaux récupérés, nous étions à ma voiture. Elle et moi nous installions dans mon véhicule avant que je le démarre...
On avait fini par arriver devant sa boutique de vinyles. Elle avait son sac en papier à la main où se trouvait mon cadeau rarissime, devant sa porte. Je pris la main libre de la dame aux cheveux aile de corbeau avant d'en baiser le dos.
- J'ai passé une délicieuse soirée en ta compagnie, au plaisir de te revoir et d'à nouveau passer du temps avec toi, Nitzan...
Je remontais dans ma voiture pour rentrer chez moi. J'étais calme, je me sentais bien. Une bonne soirée était passée... Perdu dans mes pensées, j'étais rentré chez moi...
Le lendemain, l'ordinateur allumé, je regardais mes courriels. Pas grand chose d'intéressant. C'est alors que mon téléphone se mit à brailler. Un appel. Je décrochais avant de répondre...
- Allô ? - Salut, Tony, c'est Shawn !
Shawn. Très bon compositeur que je connaissais depuis déjà quelques années. Je n'avais pas de nouvelles de lui depuis quelques temps. Il travaillait aux dernières nouvelles sur la bande son d'un film qui était annoncé pour les prochains mois... Que me voulait-il ?
- Ce cher Shawn... Comment vas-tu ? - Très bien, et pour toi ? - Très bien également, ma foi... Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? J'imagine que tu ne m'appelles pas pour me demander des nouvelles ! - Ah Ah ! On peut rien te cacher, Super Cohen ! J'ai en effet besoin de toi. - Je t'écoute ? - Eh bien j'ai un petit souci, le groupe qui s'occupe de jouer ma bande son m'a fait faux bond... - Et tu me demandes donc... - Si tu connaîtrais pas un groupe qui pourrait s'occuper de la bande son de mon nouveau film.
Le téléphone à l'oreille, je regardais dans les derniers groupes que j'ai écouté récemment...
- Quelle ambiance ton film ? - Un peu sombre, malsaine, triste aussi...
Un tilt. Nitzan. Je répondis immédiatement d'une voix assurée...
- J'ai ce qu'il te faut. - C'est vrai ? Tu me sauves la vie ! - Bah ! C'est pas encore très connu comme groupe, mais ça va le faire, t'en fais pas ! Tu peux me mailer un petit quelque chose là dessus histoire que je t'oublies pas ?
La conversation dura encore quelques minutes puis il m'envoya sa demande par mail. Je l'imprimais vite fait avant de me préparer. Direction la boutique de Nitzan... Mes doc martens aux pieds, mon cuir sur le dos et ma pochette à la main. Un nouveau cadeau était prêt à être offert à jeune femme... Je ne mis pas longtemps avant d'arriver à sa boutique. J'ouvris la porte tout sourire avant de la saluer, de très. Très voire... Excellente humeur. Je l'embrassais sur les deux joues avant de lui donner la raison de ma présence...
- Nitzan, chut ! Tais toi et laisse moi parler, tu vas halluciner !
J'ouvris ma pochette pour sortir la copie du mail de Shawn avant de le mettre sur le comptoir sous les yeux de la demoiselle à la chevelure d'ébène.
- Shawn Green, le compositeur de bande son de films, est un ami de longue date. Le groupe à qui il a demandé de jouer les musiques d'un film très attendu lui a fait faux bond, il a besoin de toute urgence de quelqu'un pour sa bande son. Il m'a demandé si je connaissais quelqu'un pour le sortir de la mélasse... Et devine à qui j'ai pensé ? Je te la donne en mille, toi !
Je croisais les bras le sourire en coin, fier de lui présenter une telle opportunité sur un plateau d'argent... J'étais sûr qu'elle allait accepter mais après tout, j'étais sûr que Lui allait ajouter son grain de sel à notre soirée et il n'en fut rien...
- Bien entendu, tu n'es pas obligée de répondre tout de suite et il va de soi que tu vas toucher un sacré pactole à l'arrivée en plus de la renommée ! Qu'est-ce que tu en penses ?
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Dim 2 Mar - 12:03
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Ah, distinctly I remember it was in the bleak December, And each separate dying ember wrought its ghost upon the floor. Eagerly I wished the morrow; - vainly I had sought to borrow From my books surcease of sorrow - sorrow for the lost Lenore - For the rare and radiant maiden whom the angels name Lenore - Nameless here for evermore. (E.A Poe, Nevermore)
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Arrive le moment classique ou les deux personnages d’un film se tiennent devant la porte de la fille, et attendent, gênés, quelques secondes. Je flippe un peu quand il prend ma main, espérant qu’il n’a pas pris cette soirée très sympa pour les préliminaires à une nuit torride. Je ne bouge pas, j’attends de voir ce qu’il va faire, et je me détends, soupirant légèrement de soulagement quand il porte ma main à ses lèvres, et je sens sa moustache chatouiller légèrement ma peau avant qu’il ne l’abandonne. Wow, un baisemain, je n’y avais jamais eu droit ! Ma foi, c’est assez agréable, j’ai l’impression d’être une princesse.
Je… moi aussi Tony, c’était très sympa ! Mais la prochaine fois, tu ne seras pas obligé de sortir le grand jeu. Un bon hamburger, ou un plat mexicain, ça me va très bien. En tout cas merci pour la soirée, pour le vinyle, et surtout, pour le collier… il compte énormément pour moi et t’imagines pas à quel point je suis heureuse de l’avoir retrouvé. Grâce à toi.
En disant ça je porte la main à ma poitrine, et j’effleure le pendentif du bout des doigts, retrouvant la sensation familière de l’avoir autour de mon cou. Je lui souris, et lui fais un petit signe alors qu’il remonte en voiture, avant de retrouver mon antre familière. Au passage, je souhaite bonsoir à Ludwik, l’esprit mélomane qui aime rester près de mes instruments, et vais m’allonger sur le canapé du magasin après avoir mis le vinyle qu’il m’a offert sur la platine. Une tuerie. Je savoure tous les morceaux avant de relever le diamant et de monter me coucher, faisant gaffe à ranger mon collier dans ma boite à bijoux.
Les jours suivants sont calmes, j’ai enfin le temps de revoir Pearl et Az, que j’avais honteusement négligés pendant la période de fou du carnaval. On est au beau milieu d’une après-midi comme les autres quand le carillon de la porte tinte joyeusement. Je tourne la tête pour voir qui entre, reconnais Tony à qui j’accorde un grand sourire, avant de finir de conseiller un vinyle à un client. Quelques minutes plus tard, je viens le voir.
Hey ! Alors, je te manquais tellement que tu sois déjà de retour ici? Je…
Je suis un peu surprise de son accueil à la française, déposant deux baisers sur mes joues pour me faire taire, et prends quelques secondes pour le regarder. Il est de meilleure humeur que je ne l’ai jamais vu, un vrai sourire aux lèvres. Il a une pochette sous le bras, qu’il ouvre et me fait glisser une feuille. Avant d’y jeter un œil je l’écoute finir son discours, et les informations s’accumulent avant de finalement comprendre où il veut en venir. Il me propose un…quoi ??
Nan… t’es sérieux là ? Tu me proposes ça à MOI ? MOI, la bande-son d’un film ? Mais, mais t’as dit que t’aimais pas la musique de Firefly alors je comprends pas trop. Pourquoi tu veux quand même nous mettre sur le projet ?
J’écoute ses explications, m’annonçant que c’est un projet solo, sur la chanson qu’il avait entendue l’autre soir, quand je l’avais sauvé et recueilli ici. La balade qui me trottait dans la tête et qu’il était le seul à avoir écoutée.
Wow ça serait… ça serait… oh putain c’est juste énorme ! Merci !
Et sans trop réfléchir, je me hisse sur la pointe des pieds et glisse mes bras autour de son cou, ma tête contre son torse. C’est une putain de nouvelle ! Je le serre contre moi quelques secondes, avant de me détacher légèrement, gardant mes bras autour de son cou, mais plaçant mon visage en face du sien, séparés par quelques centimètres à peine.
Mais tu penses vraiment que je peux le faire ? Je veux dire, la chanson est encore une ébauche, je sais pas du tout ce qu’il veut, ton pote. Je…
Je reste près de lui, à le regarder, attendant qu'il me rassure ou qu'il me conseille, parce qu'à cet instant précis, j'ai exactement un million de pensées contradictoires qui s'affrontent dans ma petite tête.
Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Lun 24 Mar - 13:01
Elle était d'abord interpellée par ma proposition. Il y avait de quoi ! Peu pouvaient se vanter d'avoir eu une offre de la part d'un grand nom de la musique de films, je pense que venant de moi, c'aurait pu paraître louche... Je n'aimais pas Firefly, mais j'adorais l'écriture des partitions de Nitzan. Elle confirma d'ailleurs le fait que je m'étais bien assez fait comprendre sur le sujet de Mouche de Feu...
- En fait, cela concernerait surtout ta personne et non ton groupe, en effet quand j'ai passé la nuit chez toi, blessé, tu avais joué une ballade très belle, sombre, intéressante... Et c'est précisément ce genre de chanson dont aurait besoin mon cher ami.
Sa réaction ne se fit pas attendre. Joie et allégresse. Elle me prit dans ses bras... Je sentais son parfum sauvage, elle respirait la fougue et la liberté. Une odeur qui me plaisait... Je ressentais les battements de son coeur très distinctement. La moindre pulsation faisait accélérer la vitesse des battements de mon coeur. Du calme Tony, me dis-je. Tu es là pour faire preuve de professionnalisme... Mais en même temps, son odeur, sa présence qui me troublait me rendaient tout chose. Je passais mes bras sur sa taille, tant la tentation fut forte. Une taille de guêpe, je sentais mes doigts devenir mous et les fourmis les posséder tant que je la touchais. Étrangement, au fond de moi, Il ne se manifesta pas. Il l'aurait déjà prise avec envie contre son comptoir ou son piano. Ne L'attirerait-elle pas ? Ce serait une première... Je me sentais en sa présence comme libre, apaisé, sans Lui... Comme si j'étais complet, mais paradoxalement en ne l'étant pas. Je ne comprenais plus rien. Elle resta quelques instants contre moi. Ses bras étaient toujours enroulés dans mon cou et les miens encadraient sa belle taille. Nous avions l'air d'un couple. Clairement. Bien que l'idée ne me dérangeait pas vraiment, ce n'était pas le cas. J'étais là pour affaires... Pour affaires... Ou affaires personnelles ? Elle brisa le silence qui régnait en maître dans la petite boutique. Sa voix pourfendait ce malaise et pourtant également une sensation de bien être... Ses yeux cristal fixèrent les miens. La première fois que je peux regarder en face des yeux d'une pareille couleur sans avoir la peur de ma vie... Elle demanda si elle avait les capacités pour réaliser ce projet. Je répondis simplement, d'une voix calme, douce et tout en étant souriant.
- Sans aucun doute, tu as un potentiel que tu n'imagines même pas. Ta voix est plus faite pour les ballades selon mon avis de critique... Sois rassurée, je compte t'aider au mieux pour perfectionner la chanson que tu m'as fait écouter, si tu le veux bien, bien sûr... Mais c'est tout Green de vouloir ce genre d'atmosphère pour ses bandes son, on va y arriver !
Tout sourire, je me voulais rassurant vis à vis d'elle. Elle ne devait pas avoir l'habitude de pareille aubaine. Le rêve pour tout musicien qui débute... Voilà qu'elle suggéra que l'on travaille immédiatement sur la chanson. Je lâchais sa taille -à contrecoeur- avant de la suivre vers le piano. Je m'assis près d'elle sur le banc, la regardant s'installer et échauffer sa voix. Je m'autorisais à poser mon regard successivement sur elle puis le piano avant de poser ma main sur son épaule me voulant au mieux rassurant vis à vis de son groupe...
- On va s'éclater, tu vas voir... Mais tu sais, ton choix ne signifie en aucun cas que tu doives renoncer à ton groupe, que l'on soit bien clairs là dessus, je ne t'enlève pas à tes amis...
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Mer 26 Mar - 14:44
On efface tout et on tente de recommencer
Ah, distinctly I remember it was in the bleak December, And each separate dying ember wrought its ghost upon the floor. Eagerly I wished the morrow; - vainly I had sought to borrow From my books surcease of sorrow - sorrow for the lost Lenore - For the rare and radiant maiden whom the angels name Lenore - Nameless here for evermore. (E.A Poe, Nevermore)
Tony & Nitzan
Il semble avoir compris que tout ce qu’il me dit me paume un peu, et que j’ai besoin qu’on éclaire ma lanterne, même si ce n’est qu’un petit peu. Et je souris en me rappelant de la fameuse soirée, pas si lointaine. Les garçons et moi l’avions sauvé d’une bande de skins en colère, et il s’en est fallu de peu pour qu’il ne soit très sévèrement amoché. C’est ce soir-là que j’ai commencé à entrevoir qui il était vraiment, à savoir : pas juste un connard de base qui prend son pied à démonter des groupes, mais un être en souffrance qui était possédé par un démon particulièrement mauvais. Je l’avais soigné pendant une bonne partie de la nuit, utilisant les recettes de ma grand-mère pour faire partir la douleur et atténuer ses contusions, et je m’étais installée au piano le temps qu’il se remette un peu, ne voulant pas le laisser seul. Ma chanson semblait l’avoir marqué plus que ce que j’avais pensé. Petit à petit je commence seulement à entrevoir tout ce que cette opportunité représente, et je ne peux pas m’empêcher de lui sauter au cou pour lui témoigner ma gratitude. Sauf que lui n’a pas l’air aussi ravi que moi. Tout du moins au début. Il se raidit, visiblement surpris, mais une seconde plus tard je le sens m’enserrer doucement. Ses grandes mains emprisonnent ma taille, et j’avoue que je suis parcourue de frissons électriques rien qu’à ce contact. C’est super bizarre, parce qu’aucun mec ne m’a jamais fait cet effet-là. Et pourtant des mecs j’en ai connus, mais celui-là est entouré d’une aura de danger, un mélange de bon et de mauvais qui me laisse pas insensible. Plus d’une fois j’ai pensé à… mais aussitôt après je me suis calmée, me rappelant ce que je risquais à trop me rapprocher de lui. Je n’aimais pas ça du tout, ne pas savoir quoi faire ni comment réagir, surtout que l’opportunité qu’il m’offre va nous obliger à passer pas mal de temps ensemble. Je change de sujet histoire d’envoyer valser mon trouble, ramenant la conversation sur le sujet qui l’amène : ma chanson, et ma voix.
Eh, je veux bien faire des balades de temps en temps, mais je ne pourrais pas faire que ça ! Je suis une rockeuse dans l’âme, il me faut des riffs de guitare incendiaires et une batterie qui donne comme une mitraillette ! Pour une chanson ouais, je marche, mais oublie tout de suite l’idée de me reconvertir en chanteuse trop sage hein !
Je lui demande s’il m’aidera, et je lui propose qu’on se mette au boulot tout de suite. Il garde encore ses mains autour de ma taille pendant une seconde, avant de les enlever comme à regrets, les faisant doucement glisser sur mon pull alors que je me recule. J’avoue que c’était pas désagréable d’être dans ses bras… Il a un côté rassurant et protecteur, alors que je sais très bien que dans une seconde, l’esprit qui l’habite peut prendre le dessus et me tuer d’un claquement de doigts. Putain Nitzi, t’as vraiment le don de te mettre dans de sacrées emmerdes… Il me suit jusqu’au piano à queue qui trône dans le magasin, et je lui laisse mes partitions le temps de me faire un thé brûlant, histoire de me décrasser la voix. Je le rejoins quelques minutes plus tard, et je m’assieds à côté de lui. Je sursaute en sentant sa main sur mon épaule, ne le pensant pas très tactile, mais je me détends et lui souris.
Même si c’est moi qui l’ait composée, je veux que le groupe l’enregistre, et qu’on soit tous crédités. Je serais pas là où j’en suis sans Jeff et Nate. Enfin bon, on a le temps d’y arriver. Je vais te jouer le morceau en entier, vu que la dernière fois tu n’en as entendu qu’une petite partie.
Mes mains se posent sur les touches d’ivoire, et ma voix à besoin de quelques mesures pour prendre de l’assurance, ce qui m’étonne. En temps normal, chanter ne m’a jamais foutu la trouille, enfin, pas depuis que je suis dans un groupe. Mais le fait de chanter que pour lui m’intimide. Comme si j’avais peur de son jugement, qu’il me dise que c’était mal. Je me détends un peu, ma voix gagne en puissance et en maîtrise, et les mesures s’écoulent jusqu’à ce que le ruban de notes soit finalement déroulé. Je soupire doucement, maintenant que mon « épreuve » est terminée, et je pose mes yeux sur lui alors que mes mains sont toujours sur les touches.
Alors, selon toi, qu’est-ce qu’il faudrait changer ? On garde ce tempo ou tu veux le modifier ?
Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Jeu 27 Mar - 12:49
Comme je l'imaginais, son caractère de feu et son besoin de crier qu'elle est libre me firent comprendre que je n'arriverai jamais à changer sa façon d'être et de penser. Tant mieux, c'était justement les artistes comme ça qui arrivaient à percer le mieux. Ceux qui jamais n'abandonnent leurs rêves et leurs idéaux... Je comprenais qu'elle ne voulait pas faire uniquement des ballades. Mes oreilles n'appréciaient que très peu qu'elle chante fort, malgré que sa voix rauque dans ces moments là se marie à merveille avec le registre musical -trop limité à mon goût- de Firefly... La voix enjouée et très encourageante, je répondis à sa légère objection, le sourire aux lèvres.
- Ah, ça, c'est un discours d'artiste ! C'est ce que je voulais entendre... N'aie crainte, je ne chercherai jamais à changer la nature d'un être humain pour la manipuler comme une marionnette... C'est ce qui m'a plu chez toi, que tu soies une artiste qui pense ce qu'elle dit et qui dit ce qu'elle pense et ce quel que soit le point de vue adverse.
Au piano, elle apporta du thé bien chaud. Très bonne idée. Je regardais la partition de la chanson attentivement durant son absence. J'avais des frissons dans le dos rien qu'à toucher du doigt la portée, les notes... Mes yeux lisaient le texte de cette chanson qui me parlait tant... Clairement une référence à Lui. Et à moi, peut être ? Quoiqu'il en soit, elle arriva et apposa une condition : Celle d'être payée avec son groupe...
- Pour ce qui est de l'enregistrer avec tes amis, je n'ai aucune objection. Il est tout à fait naturel de revendiquer ça. Et vous serez payés tous les trois, n'aie crainte à ce sujet. Enfin, ce n'est pas moi qui vous paierez, mais je pourrai jouer en votre faveur auprès de Green... Mais trêve de bavardages, fais moi écouter ton oeuvre, éblouis moi !
Son morceau résonnait dans tout la boutique. Une légère aura de malaise, de mélancolie, on aurait presque cru à la présence d'un esprit ou démon dans ce lieu... D'ailleurs la musique aurait très bien pu m'en faire voir un si je n'avais pas fixé mon regard sur la bouche de Nitzan. Elle pourrait monter d'un demi ton sur certains pics de sa gamme afin de rajouter plus de mystère et de malaise mais paradoxalement plus de douceur... Je m'égarais à voir la couleur rose presque brillante de ses lèvres qui semblaient être délicieuses à embrasser... Je sentais la chaleur de son souffle à faire monter la fièvre à n'importe quel homme... Du calme, Tony... Tu n'es pas Lui... La tentation était forte, délicieusement trop forte. Ma raison me disait de me calmer, mais ma curiosité et -je l'avoue- mon envie me suppliaient d'aller plus loin, de les toucher, de les embrasser... Elle me berçait de sa voix de sirène, peut être un peu trop rapide, mais tellement harmonieuse... En parlant du tempo, elle posa la question. Le modifier ou le laisser tel quel ? Le cou brûlant, je tentais de lui répondre le plus calmement possible... Vive le moment "Masque tes émotions" datant du Collège...
- Hmmm... Ca va pas. Tu es peut être un peu trop rapide sur cette mesure là, on pourrait essayer d'aller plus doucement sur ce passage et faire cette phrase un demi ton au dessus... Après, ce qui est dommage, c'est que tu n'exprimes pas assez à la voix la sensation de mystère, de doute qu'il y a sur ta partition...
Le critique en moi avait parlé. Et je sentais que Nitzan au caractère si sulfureux allait rapidement perdre son sang froid. Enfin... Allait rapidement devenir ce qu'il est : passer de chaud à très chaud... Et je me surpris à la regarder successivement ses yeux de glace et sa bouche si parfaite... Embrasse la, Tony... Calme toi, Tony... Même quand Il ne se manifestait pas, j'étais pris par des envies... D'ailleurs, Lui, pourquoi ne se manifestait-il pas ? A l'intérieur de l'Imaginaerium, personne. Personne... C'était louche. Je me répétais sans cesse de me calmer d'un côté, mais de l'autre je brûlais de l'envie d'elle... Elle recommença sa chanson et le critique en moi parla une nouvelle fois. Je suis étonné du professionnalisme dont je peux parfois faire preuve sans m'en rendre compte...
- Ah non, ça va pas du tout ! Ca, c'est mauvais, tu t'écoutes ? C'est une fausse note de compétition, ça, fais attention, concentre toi... Bon. On souffle, et on reprend... On va y arriver, Nitzan, on va y arriver... Ca arrive...
Oui... "Ca arrive" souvent de désirer autant quelqu'un à côté de nous comme ça..?
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Ven 28 Mar - 18:34
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Ce mec m’énerve. Il semble avoir ce don particulier pour arriver la plupart du temps à me balancer LA chose qui va me faire réagir au quart de tour, qu’il va ensuite expliquer lentement et calmement, et je me retrouve comme une grue, à m’être énervée pour rien… Je me radoucis quand il me rassure, qu’il me dit qu’il croit en moi et qu’il aime mon caractère de merde. D’un côté, j’ai envie de dire, encore heureux. Je suis pas un paillasson qui s’écrase à longueur de temps de peur de froisser les autres. Je suis entière, j’ai un caractère de feu et je le tiens totalement de mon côté gitan. Je n’ai jamais vu ma grand-mère céder un pouce de terrain à qui que ce soit, et je lui suis reconnaissante d’avoir été un tel modèle pour moi. Elle dirige le clan d’une main de fer dans un gant de velours, dure mais juste, et respectée.
Enfin, on passe aux choses sérieuses, et je lui propose qu’on bosse tout de suite la chanson. A l’entendre, ça avait l’air assez urgent, donc autant s’y mettre de suite. Je prépare du thé, commence à m’échauffer la voix, et pendant que je me mets en condition, on reprend notre discussion sur le « qui fait quoi » et je suis soulagée qu’il accepte que les garçons m’accompagnent, et que la chanson soit créditée au groupe. On a monté tout ça ensemble, je ne peux pas les laisser tomber maintenant, à la première opportunité en solo qui s’offre à moi. Hors de question, la loyauté est une qualité essentielle chez moi. Maintenant que tout est clair, il me pousse à me lancer. Et bizarrement, là où d’habitude je suis super à l’aise, je bloque un peu. Ma voix n’a pas autant de force et de justesse que d’habitude. Même lors des auditions et autres, j’avais le trac, mais pas à ce point-là. Plus je le fréquente, et plus je me rends compte qu’il y a quelque chose en lui de particulier. Il me déstabilise, m’effraie et m’attire. Tout ça à la fois. Je ne suis pas totalement détendue quand je suis à son contact, et en même temps je veux l’impressionner, l’entendre dire que j’ai du talent et qu’il adore ce que je fais. Tant qu’il n’était qu’un critique, son avis comptait moins, mais là, avec ce qui est en train de se nouer entre nous… je suis paumée.
Heureusement, mes doigts ont suffisamment l’habitude de jouer ce morceau pour qu’ils courent tous seuls sur l’ivoire, et je me détends petit à petit, fermant les yeux pour me mettre dans ma bulle. Mon chant s’amplifie, le visualise ma voix comme une vague qui s’étend autour de moi, et je me laisse aller. Quand j’ouvre les yeux, je lui demande son avis, et après une seconde d’hésitation, il ouvre la bouche. Sauf que je n’ai pas droit aux louanges auxquelles je m’attendais. Bon, ses critiques sont justifiées, je hoche doucement la tête pour lui montrer que je suis d’accord, et j’essaie de prendre en compte ce qu’il me dit pour recommencer. Je fais à nouveau courir mes doigts, me remet à chanter, essaie de faire ce qu’il me dit. Mais encore une fois, autre chose à changer, un détail à rectifier. Et ça pour un demi-ton trop haut ou trop bas, ou un micro-retard sur le phrasé. J’accepte ses commentaires, patiente, me disant qu’il fait ça pour mon bien, pour la chanson, pour mon projet, mais au bout de deux heures je sonne le repli. Ma gorge est fatiguée, mes doigts sont noués et j’ai mal au dos. Là je suis juste fatiguée et énervée de n’arriver à rien, ou, plutôt, que tout ce que je fais ne soit pas assez bien pour lui. Merde, il me dit que j’ai du talent et je n’ai droit qu’à des reproches. Je suis un peu froide au moment de lui souhaiter bonne nuit en le raccompagnant à la porte, mais ma patience à des limites. Je monte ensuite me faire couler un bain et m’écroule dans mon lit.
Le lendemain soir il est de nouveau là pour une nouvelle session. La journée a été calme, j’ai pu faire pas mal de trucs que j’avais laissés en plan depuis des semaines, donc je suis de bonne humeur et contente de moi. Je l’accueille en déposant un baiser sur sa joue, et je sens mon cœur qui s’emballe comme une collégienne rien qu’à sentir mon corps contre le sien au moment où je me hisse sur la pointe des pieds pour le saluer. Putain Nitzi tu déconnes. Tu craques pour un possédé, et Az t’avait bien mis en garde… Je retombe sur mes pieds, remonte faire du thé que je viens déposer sur le guéridon près du piano, et on se remet au boulot après que j’aie fermé boutique. On échange quelques banalités et je ferme à nouveau les yeux, soupirant doucement avant de laisser courir mes doigts. Les notes défilent, s’enchaînent, se tissent et se déroulent dans le magasin, et je reprends ma chanson avec plus d’assurance et de fluidité que la veille. Sauf qu’au lieu de compliments, je me fais encore une fois rabrouer. Je ne suis pas patiente, et si les choses commencent comme ça, elles vont mal se finir, je me connais. Je prends sur moi pendant encore un ou deux rounds, mais petit à petit mes doigts se crispent, ma voix se tend, ce qui amène à de nouveaux reproches, donc énervement, donc de nouvelles conneries… Et il m’assène le coup de grâce quand il me balance que ce que je fais c’est mauvais. LA chose à ne pas dire. Je referme brutalement le couvercle en bois sur les touches et me tourne vers lui. Il a ouvert la boîte de Pandore, il va être servi.
Ta putain de chanson, tu peux l’écrire tout seul ! Nan mais qu’est-ce qu’on en a à foutre qu’on soit un demi-ton trop haut ou trop bas ? Merde quand t’entends la daube qui passe à la radio, c’est bourré d’incohérences de composition mais personne, PERSONNE n’en a rien à carrer !!! Deux jours que je n’ai jamais un mot d’encouragement, rien de positif ! J’en ai plein le dos ! Moi au moins j’ai un groupe qui tourne, je ne suis pas un critique raté qui…
La suite, je ne l’ai carrément pas vue venir. Alors que je suis en train de lui hurler dessus, il m’a regardée sans rien dire, puis s’est avancé vers moi, a glissé une main dans mes cheveux et l’autre sur mon épaule, et m’embrasse avec passion. Pendant un quart de seconde, j’ai envie de le repousser, de le gifler, de lui hurler que je ne suis pas en libre-service… avant de rendre les armes et de me rendre compte qu’il a juste été le premier à faire quelque chose dont on mourait d’envie tous les deux.
Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Sam 29 Mar - 18:47
Second round, seconde journée, seconde bataille de la guerre pour la finition de cette chanson. Nitzan avait clairement un souci au niveau de sa concentration. Sa voix tremblait parfois, ses doigts étaient crispés sur le clavier blanc. Irrémédiablement la chanson était à recommencer. Le critique en moi ne pouvait laisser passer de pareilles fausses notes... Non, clairement pas. Mais en même temps, elle avait tellement cette envie d'y arriver... Cette hargne, cet esprit de compétition que je connaissais bien chez les artistes, que je le veuille ou non, elle m'avait prouvé qu'elle en était une. Et une bonne.
Elle m'avait hanté toute la nuit précédente. Pas comme Lui qui me rendait insomniaque et relativement de mauvaise humeur. Il était certainement dans ses vacances annuelles. Depuis le repas au restaurant avec elle, il s'était tû. Pas comme Marianne qui me hantait, me faisant regretter mes méfaits, les gens que j'ai blessé... Non. Elle me hantait comme... Comme... Comme la personne qu'on veut pour soi seul, comme la personne qui fait battre à elle seule notre coeur, comme à celle que l'on aime. Dans l'Imaginaerium, elle était assise à la table, vetue de sa longue robe noire, arborant fièrement son collier incrusté de rubis et d'or et la coiffure aile de corbeau, sauvage... Elle avait les jambes croisées, escarpins vernis aux pieds. Ses yeux de glace brillaient dans l'obscurité, comme le rubis de son collier, offrant à eux seuls de belles lumières... Elle se leva et arriva vers moi, d'une démarche féline, souple. Tentatrice. Je la voulais... Elle était d'une élégance à en faire pâlir la plus belle des reines et d'une fougue à rendre le plus beau des brasiers à l'état de flammèche produite par une banale allumette... Je passais mes mains sur sa taille curieusement fine et sa voix arriva à mon oreille. Aussi pure que le tintement d'un verre en cristal. Elle murmurait de cette voix si transcendante les mots "Embrasse-moi."... Comment refuser un baiser à de si belles lèvres ? A une si belle femme ? On ne pouvait pas dire non à Nitzan...Je déposais mes lèvres sur sa bouche avant de profiter d'un long échange de souffles chauds, de langues débordantes d'envie... Ses bras se joignirent dans ma nuque alors que notre baiser se voulait palpitant, ardent, brûlant... Elle leva sa jambe pour me caresser la cuisse. L'une de mes mains arriva dans sa chevelure noire d'ébène, si douce, si parfumée, si longue, tellement parfaite... Ma seconde main prit la cuisse de la dame noire avant qu'elle noue ses jambes dans mon dos. Je l'allongeais sur la table de bois dur avant de l'embrasser dans le cou. J'entendais ses soupirs, ses murmures...
Le réveil... J'étais inconscient et j'avais rêvé dans mon Imaginaerium... Elle avait la capacité de me faire rêver même dans un lieu où l'on ne peut rêver. Elle est une perle de pluie qui vient de pays où il ne pleut pas, pour citer un chanteur français. Pour citer un poète, la courbe de ses yeux faisait le tour de mon coeur... Oui... Je m'étais rendu à l'évidence. J'en étais amoureux. Je portais ma main à mon torse. Là où se trouvait mon tatouage d'Anarchy avant de sentir mon coeur. Il battait la chamade à la moindre pensée portant sur cette femme si... Parfaite à mes yeux...
Le soir... J'étais devant la boutique de vinyles de la dame noire. La journée avait paru être aussi longue qu'une éternité sans la revoir. Rasé de près, chemise noire à manches longues... J'entrais dans l'antre de la femme aux cheveux aile de corbeau qui me salua d'un baiser que je lui rendis. Elle monta faire du thé alors que je m'installais au piano. On échangea quelques mots. Alors qu'elle s'exprima de sa délicieuse voix de miel, je mourrais d'envie de finir ce que j'avais commencé dans mon sanctuaire des rêves perdus... Calme toi, Tony... Pense à la chanson... Heureusement pour moi, notre conversation s'arrêta puis la chanson revint sur le tapis... Professionnel jusqu'au bout des ongles, j'étais obligé de dire ce que je pensais. J'en attendais peut être trop d'elle ?
- C'est mauvais, arrête toi. Pose mieux ta voix, tu es encore une fois trop haute niveau ton et tu vas beaucoup trop vite ! Vis la musique...
Ce fut l'explosion. Elle ferma le clavier avant de hurler. Elle en avait certainement assez que je ne lui dise pas assez de compliments sur ce qu'elle faisait. Même quand elle s'énervait, la dame noire restait élégante, belle... Sa bouche était tout aussi magnifique... Tony... Arrête... Arrête, Tony ! Je n'en pouvais plus... Je m'approchais d'elle pendant son hurlement qui aurait fait fuir n'importe qui et comme pour la faire taire, je posais un profond et langoureux baiser, mes mains la tirant vers moi... Tais toi, Nitzan, embrasse moi... Ou plutôt non, c'est moi qui l'embrassais pour qu'elle se taise... La douceur de la caresse du vent, l'odeur d'une fleur qui s'éclot, la beauté d'une flamme dans la nuit... Elle me rendit mon baiser... Je sentais son souffle chaud se mélanger au mien, nos langues danser ensemble, la passion brûler dans nos coeurs battant à l'unisson... Je posais mes mains sur sa divine taille avant de l'asseoir sur le clavier du piano avant d'enchaîner sur le baiser le plus fiévreux que j'ai donné de toute ma vie... Plus jamais je ne pensais pouvoir donner de l'amour... Notre baiser ne s'arrêta pas. Chaud, brûlant, excitant et débordant d'envie... J'étais amoureux. J'étais heureux... Nos corps étaient l'un contre l'autre... Elle noua ses jambes dans mon dos. J'avais cette impression de déjà vu... J'étais à dire vrai étonné qu'elle me rende mon baiser. Après tout je lui avais apposé un doux bâillon... J'aimais ça. J'adorais ça...
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Sam 5 Avr - 14:05
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Tony & Nitzan
J’explose, je suis à bout. Alors oui c’est une opportunité en or qu’il me propose, d’enregistrer une chanson pour un film. Un tremplin génial. Mais putain qu’est-ce qu’il peut être chiant ! Limite un dictateur, avec pourtant un tatouage d’Anarchie sur son torse pâle. Je savais que j’allais en chier, mais certainement pas à ce point. Et me sortir que c’est mauvais est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Tant pis pour la chanson, tant pis pour ma carrière, mais je ne m’écraserai pas face à lui, comme un mouton docile. Le ton monte, je lui hurle mes quatre vérités. Et il m’embrasse.
En une seconde le monde bascule. Ses lèvres caressent les miennes avec fièvre, et il m’attire contre lui, glissant une main dans mes cheveux, les agrippant presque. Un brasier s’allume en moi alors que je sens son corps contre le mien, son envie qui décuple la mienne. Je le veux. Une de mes mains se pose sur sa joue, l’autre se pose sur son torse, qu’elle caresse fiévreusement. Je le veux. Je le veux au point d’avoir mal. Sans quitter mes lèvres, il se redresse, glisse ses mains sur mes hanches et me hisse sur le clavier fermé du piano. La température monte encore d’un cran alors qu’il presse son corps contre le mien, que ses mains allument des incendies sur ma peau, et que je resserre mes jambes contre sa taille pour le garder encore plus près. Je le veux. Les quelques couches de tissu qui nous séparent me paraissent un océan à franchir, et mes mains se mettent à ouvrir les boutons de sa chemise, les faisant sauter sur la fin tellement je suis impatiente. Les siennes remontent lentement le long de mes cuisses, et j’ai envie de hurler qu’il arrache tout ce que j’ai sur moi, qu’il me prenne, qu’il entre en moi, qu’on mette enfin un terme à cette attirance un peu tordue qui s’est installée depuis la première fois qu’on s’est vus. Mes lèvres laissent échapper quelques soupirs impatients alors qu’il couvre mon corps de caresses, qu’il vient encore plus près de moi, contre moi, brûlant et excité. Là je ne pense à rien. Pas au lendemain, pas aux conséquences. Il a allumé une fièvre que lui seul va arriver à éteindre, en allant au bout de ce qu’il a entrepris, et je m’abandonne totalement.
Sauf qu’au moment où ses mains commencé à dégrafer mon corsage, qu’il est torse nu face à moi et que nos lèvres ne se sont pas quittées, un bruit de tonnerre résonne plus loin dans le magasin. Je sursaute, on s’arrête, le charme est rompu. Je mets quelques secondes à réaliser ce qui se passe et me recule légèrement avant de baisses les yeux, gênée. Wow il était en train de se passer quoi là ? On était vraiment à deux doigts de… Un silence pesant s’installe alors qu’il fait un pas en arrière, et que je glisse sur mes pieds, remettant en place mon corsage et redescendant ma jupe.
Je… je vais voir ce qui s’est passé… Je reviens.
Je m’éloigne à l’autre bout du magasin, encore toute retournée de ce qui vient, et ce qui a failli avoir lieu. Lui. Le type que je déteste et qui m’attire en même temps. J’effleure mes lèvres du bout des doigts, là où une seconde encore… et m’arrête quand je remarque un présentoir de partitions renversé. Je fronce les sourcils, cherchant une explication logique à tout ça, quand j’entends la voix de Nana qui se manifeste.
Pas lui mon chaton. Il est dangereux, il te fera du mal…
Nana, c’est ma vie ! C’est gentil de t’inquiéter mais je suis une grande fille… Je murmure le plus doucement possible, pour qu’il ne m’entende pas. Manquerait plus qu’il me prenne pour une folle, à parler toute seule. Et je reviens vers lui.
C’est rien… une des fixations du présentoir a pété… rien de grave. Je… pense que je vais aller me coucher. Il se fait tard. Tu… tu me dis quand on… on continue à bosser ? Hein ? Je… bonne nuit Tony…
Je le guide jusqu’à la porte, et essaie de ne pas croiser son regard. C’est trop bizarre ce qui s’est passé. Pendant une seconde j’avais envie de lui à en crever, c’est le meilleur baiser que j’ai eu de toute ma vie, et pourtant quelque chose au fond de moi me hurle que je suis en train de faire une connerie et que je vais m’en mordre les doigts. Une fois la porte fermée, je m’adosse contre le bois et reste là un long moment, à réfléchir à tout ce qui vient de se passer…
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Jeu 1 Mai - 13:13
Ce sujet n'a pas eu de réponse depuis 1 mois, merci d'y remédier =)
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Dim 4 Mai - 3:06
Mais qu'est ce que je fais..? me disais-je. Je ne me contrôlais plus. Nitzan ne me repoussait pas. Elle me rendait ce délicieux baiser qui me semblait pourtant si interdit, ne le rendant que meilleur... Ses soupirs chauds et légèrement humides ne faisaient que me rendre encore plus incapable de me contrôler. Ce n'était pas Lui, c'était clairement moi. Mais je ne voulais pas m'arrêter, je ne le pouvais pas. Je sentis ses mains sur ma chemise qu'elle commença à essayer de déboutonner. Je l'installais sur le clavier du piano avant de la caresser avec la fougue et l'envie on ne peut plus chaudes... Je voulais tout lui offrir. Je commençais à dégrafer son corsage et à lever sa jupe. Je la voulais. J'avais envie d'elle comme jamais je n'ai eu envie d'une femme. Il pouvait se passer la plus sanglante des fusillades dehors que je ne m'arrêterais pas. Ses mains, son souffle, ses soupirs, sa chaleur... Tout chez elle était si parfait, ce moment l'était tout autant. Pas calculé, mais je prenais du plaisir comme s'il l'était. Une attirance charnelle aussi forte ne m'était pas arrivé depuis Emma... Je me sentais brûler de désir. Ce simple baiser et ce qu'il y avait tout autour de lui ressemblait en tout point aux délices de l'enfer...
Puis comme un coup de tonnerre retentit. Lentement, après quelques secondes où le temps s'était arrêté et à regret, je me détachais d'elle. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais torse nu... On l'aurait réellement fait, comme dans mon fantasme de l'autre nuit. C'aurait été tellement bon mais si interdit... Je reculais d'un pas pour la laisser descendre de son perchoir et aller voir ce qu'il s'était passé dans l'arrière boutique. J'étais seul. Je l'avais vue s'enfoncer dans le couloir, puis elle avait disparu.
Je me touchais les lèvres, encore humides par celles que j'avais fait taire d'un baiser... Mon nez baignait encore dans son délicieux parfum sauvage, mes mains tremblaient encore d'avoir enlacé ce corps si beau et si agréable à la fois à voir et à toucher. Sa taille si fine et élégamment courbée, ses cuisses minces mais tellement puissantes, ses cheveux noirs pour capturer le vent... J'avais chaud à penser à elle... J'empoignais ma chemise avant de la remettre. Je m'étais surpris à devoir m'y prendre à plusieurs fois pour remettre correctement mon vêtement. Elle me troublait comme jamais personne ne m'avait troublé... C'était elle que je voulais.
Je faisais les cent pas autour du piano, mal à l'aise... Et si elle avait profité de ce grondement pour fuir par la porte de derrière le temps de réfléchir..? Et si j'avais mal fait de l'embrasser, de céder à cette douce mais brûlante tentation ? Mes doutes s'envolèrent quand elle réapparut, me donnant l'explication du bruit qui nous avait tirés de notre moment idyllique. Il était en effet tard et avait décidé d'aller dormir. Je n'allais pas rester près d'elle cette nuit, malgré mon profond désir de le faire, rappelant qu'on allait toujours travailler ensemble, malgré notre petit débordement qui m'avait plus fait de bien que de mal de mon côté.
- Aucun problème, passe moi un coup de fil dès que tu veux qu'on reprenne, je viendrai dès que je le pourrai. Bonne nuit, Nitzan.
Nos yeux ne se croisaient plus, s'évitaient, certainement par la gêne... La porte se referma derrière moi. Je posais la paume de ma main sur cette dernière. Elle était derrière. Je n'avais qu'une envie, ouvrir la barrière qui nous séparait pour finir ce qu'on était en train de faire. Maudit soit ce présentoir qui nous a arrêtés dans ce moment magique !
Je marchais lentement vers ma maison, les doigts effleurant mes lèvres humides, me semblant cruellement amères depuis qu'elles avaient quitté celles de la dame à la chevelure d'aile de corbeau. J'étais chez moi... Je me posais dans mon lit, sans manger, sans me laver, sans rien faire. Je ne fermais pas les yeux... J'étais dans le vide. J'étais resté maître de mon corps toute la journée. Chaque journée que je passais avec elle depuis notre dîner était une journée sans Lui. J'ignorais pourquoi et à dire vrai, je n'étais pas rassuré. Il était aux abonnés absents, même dans l'imaginaerium. C'était louche... Je m'endormis dans mon lit. Curieusement, bien, cette fois ci, comme si Nitzan avait développé son aura autour de moi, pour me protéger...
Les jours s'étaient écoulés lentement. J'allais la voir pour travailler la chanson d'arrache pied. J'évitais son regard comme elle esquivait le mien. Le même schéma. Lever, déjeuner, chanson chez Nitzan, embarassés tous les deux, moi qui rentre, dormir. Ce manège avait duré une semaine et demie. Jusqu'à ce qu'on finisse enfin par faire la version finale de la chanson. Celle qui plaisait à la dame à la chevelure aile de corbeau et qui me plaisait à moi aussi...
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Sam 24 Mai - 17:11
On efface tout et on tente de recommencer
Ah, distinctly I remember it was in the bleak December, And each separate dying ember wrought its ghost upon the floor. Eagerly I wished the morrow; - vainly I had sought to borrow From my books surcease of sorrow - sorrow for the lost Lenore - For the rare and radiant maiden whom the angels name Lenore - Nameless here for evermore. (E.A Poe, Nevermore)
Tony & Nitzan
Jamais, jamais je n’avais été autant attirée par quelqu’un. Bien sûr il y a eu Drake, mais il était mignon, et sexy, et j’avais envie de lui de façon bête, sur l’instant. Lui… il y a quelque chose dans l’air dès qu’il est près de moi, un mélange d’attirance, de rivalité et de haine. Le truc typiquement malsain, idéal pour élever la température. Jamais des mains ne m’ont caressée avec autant d’envie, jamais on ne m’avait embrassée comme si c’était la dernière chose à faire avant de mourir. Lui oui. Avec lui je suis paumée. J’ai envie de lui arracher ses vêtements, de le sentir contre moi, continuer, et en même temps j’ai le pressentiment qu’avec lui, auprès de lui, je vais souffrir. Je dois descendre un ou deux verres de tord-boyau made in Roumanie pour arriver à me calmer, et pour faire taire le flot de questions et de pensées qui valsent dans ma tête en vrac. Parfois, je me surprends à effleurer mes lèvres du bout des doigts, à me souvenir de la chaleur de ses mains sur mes jambes… Un délice, une torture. Et c’est très tard, ou très tôt, que j’ai enfin réussi à voler quelques heures de sommeil.
Je laisse passer un jour ou deux, avant de reprendre de ses nouvelles, de programmer une nouvelle session de travail pour tous les deux. Et ce que je craignais : la gêne, poisseuse et dérangeante, celle qui évite aux regards de se croiser, aux sourires de s’échanger. Pour ne pas être interprétés pour ce qu’ils ne sont pas. Pour des tentatives ratées de recoller quelque chose qui s’est brisé. Une froideur polaire professionnelle s’est installée, et chacune de nos sessions de travail se résume à des commentaires qu’il évite d’être trop durs et cassants, alors que de mon côté j’accepte docilement ce qu’il me dit. Et au bout de plusieurs jours, enfin, on passe en studio pour enregistrer proprement tout ça, avec les garçons aux différents instruments. En deux heures à peine, la chanson est dans la boîte, et j’avoue que je me sens un peu bizarre quand la console s’éteint, que les garçons rangent leurs instruments dans leurs étuis, et que Tony vient nous rejoindre après que l’obscurité ait gagné le studio.
Je propose un verre à tout le monde, Tony compris, et on échoue tous les quatre dans le bar d’Azraël. Je sens qu’entre Tony et les garçons c’est un peu tendu, mais ils font des efforts, conscients de l’opportunité que cette chanson, si elle est gardée et si ça marche, représente. Petit à petit, au fur et à mesure des verres qu’on descend, l’atmosphère se réchauffe. On rigole, on dit des conneries, le genre de soirée sympa quand t’es fait comme un coing. Comme nous. On se fait jarreter proprement à la fermeture, et on se sépare devant le bar, Jeff et Nate allant dans l’autre direction. Tony me propose de me raccompagner chez moi, étant donné qu’il n’habite qu’à deux rues du magasin. A peine quelques pas et le tonnerre gronde. C’est vrai qu’il a fait chaud et lourd ces derniers jours. On accélère un peu, bavardant en chemin. Je me sens plus légère maintenant que les tensions se sont dissipées, il n’y a plus cette gêne poisseuse qui nous avait fait éviter de nous regarder, de trop parler, et ce genre de trucs.
Soudain, je lève la tête en sentant des gouttes de pluie commencer à s’écraser sur les pavés usés, et un éclair zèbre le ciel. J’aime les orages, je les ai toujours aimés. C’est le genre de moments où dame nature envoie un message pour rappeler que l’humain n’est qu’une fourmi perdue face aux éléments. C’est pour ça que je ne me presse pas quand des trombes d’eau s’abattent sur la ville. J’aime sentir la pluie chaude sur ma peau, et j’enlève juste mes escarpins, pour ne pas les flinguer, marchant pieds nus sur la couche d’eau tiède, penchant par moments la tête vers le ciel. Ma robe est déjà collée à ma peau mais je m’en fous. Je pourrais toujours me changer en arrivant. Je ris, tout simplement.
Et enfin on arrive devant ma porte. Je me glisse dans l’embrasure de la porte, le temps de trouver mes clefs, et Tony vient m’y rejoindre. On est tout près l’un de l’autre, la devanture n’étant pas super large. J’ouvre la serrure et lève les yeux vers lui. Il est beau comme un ange déchu d’une statue gothique, ses longs cheveux humides retombant sur ses épaules, sa chemise entrouverte, trempée, et sa peau rendue brillante par l’eau de pluie. Nos regards se croisent, pour la première fois depuis longtemps, et je vois ses yeux bleus. A sa façon de me regarder, je lis son envie, son désir pour moi qui ne l’a pas quitté, et qu’il a juste fait taire ces derniers jours. Et je dois me rendre à l’évidence que son baiser, ses caresses m’ont laissé un goût d’inachevé sur les lèvres, et je meurs d’envie de finir ce qu’on a commencé…
J’hésite pendant une seconde, toujours sur le pas de la porte. Et puis merde, on ne vit qu’une fois. Un léger sourire naît sur mes lèvres alors que j’attrape sa chemise pour l’attirer vers moi, et que je l’embrasse avec fièvre.
Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Dim 1 Juin - 2:51
Les jours suivants à répéter avec Nitzan étaient une véritable torture. De longues minutes, de très longues heures, d'interminables jours à faire preuve du professionnalisme le plus sec que je n'ai jamais eu à réaliser auprès de quelqu'un. C'était aussi en partie pour cette raison que j'avais tendance à préférer travailler seul. Nos regards se fuyaient. Pour moi, c'était ça, le pire... Ses yeux de cristal, les mêmes que Marianne, qui me glacent le sang rien qu'à penser à la couleur si bleue est si pure de ses iris et qui en même temps m'attiraient. Je ne comprenais pas pourquoi elle m'attirait autant. J'étais presque envoûté par sa présence, son aura, son odeur, sa voix... Jusqu'à me rappeler chaque nuit de ce baiser fougueux, fiévreux, brûlant d'envie d'en finir avec le malaise qu'il y avait entre nous depuis des semaines... Ce baiser... Chaque nuit, je posais les doigts sur mes lèvres, rien qu'à la réminiscence de ce moment qui a engendré chez nous autant de gène...
Plusieurs jours plus tard, j'avais fait réserver une salle de studio au nom du groupe Firefly pour le compte de Shawn Green, bien qu'il fut absent ce jour là. Le tremplin de la vie de ce petit groupe de rock dans la bande son d'un film. La chanson principale était pliée, on avait déjà tellement travaillé dessus qu'ils ont juste eu à la refaire deux ou trois fois à cause d'une fausse note malencontreuse... Les membres du groupe rangèrent les instruments alors que j'éteignais la plateforme. J'avais le temps d'envoyer par mail une copie de la maquette à l'intéressé avant de rejoindre le groupe qui décida, dans la bonne humeur, de boire un verre tous ensemble. C'aurait été malvenu de refuser, bien qu'entre les deux garçons et moi, la relation n'était pas toujours joyeuse. Ils buvaient dans l'allégresse. Je ne voyais pas comment ils pouvaient boire autant d'alcool comme ça... Je restais au soda, au risque de passer pour le paria dans cette assemblée, ce qui au fond n'allait pas changer grand chose à ma vie d'avant... Nitzan était heureuse, elle éclatait de rire avec ses amis. Pour éviter de les mettre mal à l'aise, je faussais un rire, bien que je pensais mon sourire. J'étais heureux de la voir aussi bien dans sa peau...
A la fermeture du bar, notre groupe de quatre se scinda. J'accompagnais Nitzan chez elle quand je constatais que la pluie et l'orage grondaient. J'aimais le tonnerre, les éléments qui se déchaînent, qui nous submergent, qu'on le veuille ou non. Mère Nature nous avait interrompu dans notre conversation. Elle prit ses escarpins à la main avant de presque danser dans ce déluge. Elle semblait en totale harmonie avec le vent, la pluie et l'orage... Elle dégageait une élégance si naturelle, si spontanée, d'une fougue entraînante... Je voulais danser avec elle. Même trempée, sa robe la rendait belle... Sans comprendre, sans le voir venir, moi aussi, j'étais mouillé. Je sentais ma chemise devenir à chaque goutte plus lourde...
Et là, le moment fatidique... Elle et moi nous faisant face, avec pour témoin la nature qui se déchaîne. Mes yeux dans les siens, le sourire l'un pour l'autre... Puis lentement, elle s'empara du col de ma chemise mouillée. Puis un baiser. Un baiser... Sa langue qui caressait la mienne avec la même passion qui nous animait avant ces interminables jours de malaise. Je ne mis pas longtemps avant de la suivre, de lui offrir un baiser tout aussi fort. Peut être même encore plus fort... Mon coeur battait comme les sabots d'un étalon sauvage au galop. La fraîcheur de la pluie, la puissance de l'orage, à côté, notre baiser ne pouvait pas être grand chose. Mais pour moi, il représentait tellement... Je la serrais fort contre moi pendant cet échange intime si privilégié, si simple mais pourtant si interdit... La fièvre montait, mes mains aussi. Sur sa taille, dans son dos, derrière ses cuisses... Ce corps si parfait, je le touchais, l'embrassais, la magie opérait à nouveau. Son parfum, inimitable, sauvage, chaud à s'en brûler les ailes allumait tout au fond de moi un brasier que je croyais à jamais éteint. Des chandeliers à sept branches qui font luire leurs lumières chaudes et aveuglantes en faisant même pâlir de jalousie le soleil... Je revivais... A l'intérieur de l'Imaginaerium, aucune source de ténèbres se trouvait, l'espace d'un instant... Ce qui se passait tout autour de nous, de notre alchimie, de notre union... Était digne d'un beau film à l'eau de rose que ma mère aimait regarder. A la fin, le couple s'embrasse, souvent sans retenue, d'un baiser qui pour eux veut tout dire et s'y accrochent comme si c'était la personne en face de soi était la chose la plus précieuse au monde...On entrait chez elle avant de refermer la porte, nos lèvres ne s'étant pas quittées depuis leur premier contact. On était trempés jusqu'aux os, mais ça ne nous empêchait pas de s'embrasser comme jamais personne ne s'était embrassé. Je finis par l'installer sur le clavier fermé du piano. Comme la première fois... Je libérais un instant ses lèvres, à regrets avant de lui murmurer à l'oreille.
- Je n'aime pas non plus... Être interrompu...
Je repris ses lèvres après lui avoir lentement enlevé sa robe et passé mes mains sur sa taille nue. Un nouveau baiser brûlant et débordant de passion fut donné pendant de longues, très longues minutes alors que les éléments étaient toujours aussi déchaînés, comme si l'apocalypse allait sonner. Si c'était le cas, vivre la fin du monde en faisant l'amour, c'était vraiment la plus belle manière de finir sa vie... J'attrapais le repose pied avant de m'agenouiller dessus, de saisir l'élastique de son bas, et de lentement lui enlever cette barrière de tissu. Je la regardais avec un sourire avant de poser mes mains sur ses fesses et de donner des coups de langue à son entrejambe... Cette odeur me rendait fou. Je glissais doucement mon muscle à l'intérieur afin d'y rencontrer le maître de son plaisir. Avec une passion, une envie et une frénésie presque animale, je la mordillais, parfois la suçotais, donnais des coups de langue allant parfois jusqu'à entrer en elle... Je palpais ses fesses avec une profonde sensualité, c'en était presque même un massage. Je goûtais à l'eau de son puits d'amour. Ce précieux nectar qui en répugne plus d'un est pour moi quelque chose de tellement doux et au parfum apaisant que j'en réclame beaucoup. Beaucoup... En sentant la main de la dame aux yeux de cristal dans mes cheveux et qui me poussait presque pour que je puisse davantage y entrer, je redoublais d'ardeur, encore plus d'envie, plus de fougue... J'étais encore loin d'être satisfait. Cette odeur parvint à mon nez. Je me sentais comme transporté, si bien, si apaisé que je voulais encore et encore la goûter... J'espérais que la dame à la chevelure d'aile de corbeau allait apprécier mes petits soins à son égard...
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Sujet: Re: [-18] On efface et on tente de recommencer [Feat. Nitzan] Mar 10 Juin - 22:11
On efface tout et on tente de recommencer
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Tony & Nitzan
Je suis un cheval fou, un oiseau ivre de liberté, je suis une forte tête. Et je fais ce que je veux. Après des jours de torture, de réflexions, à peser le pour et le contre, j’ai décidé de m’écouter moi. Ecouter mes envies, et mes pulsions. Comme celle-là. Le fait d’avoir terminé la chanson avait fini par ôter un poids de nos épaules. Peut-être parce qu’à partir de maintenant, on savait qu’on serait plus obligés de se voir, si on n’en avait pas envie. Et mine de rien, c’était ça qui pouvait expliquer que les tensions qui régnaient entre nous s’étaient en partie envolées ce soir. Le fait de se voir dans un terrain neutre, à boire et à rigoler aussi, qui sait.
On rentre sous l’orage, et je le vois sourire en me voyant apprécier la pluie tiède, pieds nus et riant, m’en foutant royalement de ce qu’on pourrait penser de moi. Je suis une créature sauvage, et apprécier tous les éléments de la nature est dans mes gènes. Ma grand-mère me l’a appris, m’a enseigné le fait de voir le bon dans tout, et que la pluie, le soleil, le vent et l’orage sont des choses indispensables au bon fonctionnement de la nature, et contre lesquels ça ne servait à rien de râler, à moins d’être con. Dixit grand-mère. Et puis la situation classique, on se retrouve tous les deux devant la porte, alors qu’il est venu me raccompagner devant chez moi. Il est beau comme un dieu, là, trempé et tout près de moi, et je sens à son regard et à son souffle qu’on a tous les deux envie de la même chose.
Je saisis sa chemise et le rapproche de moi pour l’embrasser. Et comme la dernière fois, il faut à peine une seconde pour que je m’embrase. Tout mon corps s’enflamme, au point d’en avoir mal. Et cette fois, je compte bien aller jusqu’au bout, parce que les longues journées qui ont suivi notre première entrevue, avec un goût amer d’inachevé dans la bouche, ont été une torture. Là, je veux me laisser aller, dans un plaisir égoïste partagé. Ses mains glissent sur ma robe trempée et me ramènent contre lui. Je me sens petite et fragile entre ses bras, et pourtant je sais que je mène la danse. Petit à petit on s’avance dans le magasin plongé dans l’obscurité, avec les grondements du tonnerre et le martèlement de la pluie en arrière-plan. Mon souffle s’accélère alors que ses mains se promènent sur moi, soupirant d’envie.
Bientôt je sens que je touche quelque chose, dans mon dos. Et en tâtonnant légèrement je reconnais le piano. Le piano… En moins d’une seconde ses mains puissantes me soulèvent et m’installent sur le couvercle qui protège les touches. Il libère mes lèvres, mais se presse encore plus contre moi, pour murmurer à mon oreille qu’il déteste être interrompu. Le souffle court, je murmure rapidement.
Alors… ne nous interrompons pas…
Il revient pour m’embrasser, avec autant, voire plus de fièvre qu’avant. Son corps est brûlant contre le mien, et je resserre mes jambes contre ses hanches. Ses mains caressent ma nuque, et je bascule ma tête en arrière, avant de faire doucement glisser les bretelles de ma robe le long de les épaules. Avant de l’enlever tout à fait. Là ça va vite, très vite. Et j’en meurs d’envie. Mes mains agrippent sa chemise trempée, qu’elles ouvrent en faisant sauter les boutons. La patience n’a jamais été une vertu. Mes mains courent sur sa peau nue, sur ses cicatrices et ses tatouages, alors qu’il vient encore plus près. Pendant de longs moments, nos corps entament une lente valse torride, lui une main dans mon dos, bougeant au rythme de nos baisers. Puis il s’arrête, et je mets une seconde à comprendre ce qu’il fait. Il se met à genoux face à moi, et ses mains glissent sur mes hanches pour ôter mon boxer. Il le fait lentement glisser le long de mes jambes blanches, et je me retrouve nue, totalement offerte et abandonnée contre lui. Et il glisse son visage entre ses jambes. Je m’y attendais pas du tout à celle-là. Ses mains agrippent alors mes fesses avec force, et il commence. En moins d’une seconde, je suis en transe. Il est diablement doué à ce jeu là… un vrai démon, pour arriver à me mettre à genoux aussi vite. Je ferme les yeux, me cambrant en arrière, et abandonne toute résistance. C’est bien trop bon. Des vagues de plaisir déferlent en moi alors que mes jambes se mettent à trembler. Ma poitrine se soulève rapidement, et mes mains s’agrippent à ses épaules puissantes. Encore et encore, seconde après seconde, minute après minute il continue son traîtement génial. J’en peux plus, mon corps crie grâce, ma respiration est hachée, et je suis à deux doigts de me briser, sauf qu’à chacune de ses attaques, il repousse encore plus loin les limites de ce que j’avais pu éprouver.
Des gémissements rauques, entrecoupés de « oh, Doamne” s’achappent de mes lèvres, au fur et à mesure, et bientôt c’est l’explosion. Des violents éclairs me frappent, alors que je me penche vers lui, me raccrochant à lui, mon front contre le sien. Enfin j’ouvre les yeux.
Wow je... ça, gadjo... c’est ce qui s’appelle faire crier une fille...
Je lui caresse doucement la joue, un sourire ravi mais épuisé aux lèvres, et je le guide pour qu’il se redresse pour me faire face. Toujours nue, je tends les mains pour défaire rapidement la boucle de sa ceinture, et ouvrir les boutons de son pantalon, avant de l’attirer vers moi, une main se glissant dans sa nuque pour reprendre ses lèvres