Le soleil perçait doucement à travers les persiennes du supermarché. Il devait être approximativement midi, tout au plus et l'hiver faisait lentement sa place à la Nouvelle Orléans. Chacun sortait emmitouflé dans son manteau, écharpe et gants et ce même si le climat s'avérait encore doux cette année.

Des chants de Noël se faisaient entendre encore dans les rayons, entre les décorations de fin d'année et les rayons alimentaires. On croisait souvent un voisin venu réapprovisionner son placard, bien vidé par les repas de réveillon. On se souriait, se saluait aimablement. Noël et ses miracles parvenaient encore à toucher les gens, après tout.

Pourtant les portes d'entrée laissèrent retentir le carillon sans que personne ne se retourne vraiment, vaquant toujours à ses occupations sans se soucier du reste. Mais très vite, le silence se marqua, loin des conversations et des bruits de chariots, uniquement perturbé par les champs de Noël et le coup de feu qui venait de retentir dans le magasin. Des hommes, cagoulés, armés, venaient de pénétrer dans les rayons pressant chacun de se retrouver à l'avant du magasin, devant l'immense vitrine et de ne pas dire un mot.

« Tout le monde à terre ! »

On était le surlendemain de Noël et la Nouvelle Orléans connaissait déjà sa première prise d'otage.

Spoiler:

Elle était à la caisse lorsque le coup de feu avait retenti. Sophya s'était automatique baissée, les bras autour de la tête, dans une vaine tentative de protection. Pourtant il était inutile de préciser que la chose ne valait très certainement pas la peine étant donné que si une balle devait fuser, cela la toucherait sans aucun doute.

Son regard balaya l'assemblée à la recherche de ceux qui avaient causé le tir alors que son corps se tendait sous l'effet du stress montant. Tous furent amenés devant la vitrine de la boutique et furent obligés de s'asseoir au sol. La brune porta ses mains aux tempes, avant de se recroqueviller dans son coin, loin d'être rassurée.

Noel avait eu lieu deux jours auparavant, agréable soirée passée avec Tamina bien que Maddox fut assez gêné du fait qu'elle ne puisse pas le faire avec sa famille par sa faute mais au fond de lui, rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Un cadeau, juste un moment devant la télévision puis à dessiner. Allongé dans son lit dés onze heure du soir, épuisé par une malheureuse coupe de champagne. Une terreur nocturne pour le matin de noël, un appartement vide... Il avait attendu qu'elle revienne dans ses draps froids humides de sueurs refroidi. Un noël tellement beau, bien plus beaux que les précédents. Il n'aurait rien voulu de plus... Si ce n'était que lui aussi aurait voulu offrir quelque chose à sa belle thérapeute. Nul meilleur endroit que le supermarché, inquiet avec sa poignée de dollar entre les mains ; c'était en compagnie d'Harry qu'il se rendait dans cette grande surface de la ville. Qu'est-ce qu'on ne fait pas par amour ? Il était dans l'un des rayons regardant ses pieds plutôt que les étalages, mais sa peur n'était que moindre vis-à-vis de ce qui l'attendait ; Harry lui demandait de l'attendre quelque instant faisant volte face pour aller chercher un article dans le rayon voisin. Un coup de feu le fit sursauter, des cris se firent entendre de par et d'autre du magasin, Maddox sursautait alors avant de se laisser conduire vers les vitrines avec les autres quand on ordonnait de se mettre à terre, il ne comprenait plus rien. Le beau brun regardait les otages qui avaient peur et pleuraient pour certains « Harry qu'est-ce qu'il se passe ? » Demandait-il et sa voix lointaine lui répondait « Maddox assieds-toi à terre et ne bouge pas ! » Alors doucement il obéissait complètement perdu avant que son regard ne se fige sur l'un de ses types cagoulés l'air totalement ailleurs.

Non mais sérieusement ? Ce n'était pas possible d'avoir UN jour de repos sans qu'il n'y ai une merde qui ne lui tombe sur le coin du museau ? On ne pouvait même plus faire une course tranquillement sans se faire braquer ? Tout ça pour des piles... De malheureuses piles. Une course de 5 minute à peine. Et pourtant, alors qu'il faisait la queue à la caisse et qu'il se tâtait pour les reposer et se barrer tellement il en avait marre, il y eu un coup de feu. D'instinct, sa main se porta à son arme, camouflée sous sa veste, il n'était pas en service, mais ne se baladait jamais sans, mais il se ravisa en voyant le petit groupe, bien armé. Et bien sûr cagoulés. Sans broncher, il se laissa conduire vers les vitrines. C'était une tête brûlée et il n'aurait pas hésité à leur savater la tronche s'il n'y avait pas eu autant de civils qui risquaient de morfler. Il se retrouva ainsi près du type qu'il avait déjà vu lors de l'assassina mystérieux de cette fille dans la rue, d'une ravissante brune qui s'avéra être Sophya, l'ex de Chase..

«  Salut Sophya. »

Il lui adressa un léger sourire, avant de regarder Maddox.

« Décidément, toujours dans de sales draps. Restez calmes et tout se passera bien. »

Il avait chuchoté, peu désireux d'attirer l'attention des braqueurs sur lui. Maintenant, il fallait réfléchir et vite... Pour que tout se passe bien. La sécurité des civils était primordiale.

La brune se fendit d'un regard soupçonneux à l'encontre de l'esprit qui s'était porté tel un preux chevalier à ses côtés. La médium ne put retenir un sifflement moqueur alors qu'elle songeait qu'il ne pourrait pas faire grand chose pour l'aider de toute manière. Un pincement au coeur la saisit lorsqu'elle vit Maddox plus loin s'asseoir sous les remarques pressantes d'Harry avant de tourner ses yeux vers Lucas.

"Hmmm. Salut."

Elle laissa glisser son pied au sol, avant de tourner son regard vers l'esprit à nouveau. Elle ne le sentait pas vraiment, sans savoir pourquoi. Mais en cet instant, il était encore le seul à pouvoir les sortir de là, sans se faire prendre... Du moins c'est ce qu'elle pensait.

" Dis moi que t'as une idée pour sortir d'ici..."

Elle ne supportait pas la vue des armes et celles de ces foutus braqueurs la mettait bien mal à l'aise. Son regard se tourna à nouveau vers Maddox et la jeune femme poussa un profond soupir.

" Lucas a raison... Autant rester calmes... et surtout ne pas bouger..."

Au loin des sirènes de police résonnaient, devenant de plus en plus fortes et aigues au plus elles se rapprochaient. Quelqu'un avait sonné l'alarme. Au vu des mines furieuses de leurs braqueurs, cela était vraiment loin de leur plaire, bien loin de leur plaire. Un hurlement rageur finit par sortir de la bouche de l'un d'entre eux avant qu'il ne finisse par crier.

“Quel est l'abruti qui les a prévenu?”

Un coup de feu retentit dans l'air, faisant tréssauter chacun, les uns se recroquevillant, les autres jetant des regards apeurés autour d'eux.

“Parlez! Maintenant! Qui?”

Il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait là ; perdu une fois de plus. Pourquoi est-ce qu'il devait s'asseoir par terre ? Obéissant à la voix de son ami quand il se rendait peu à peu compte des gens qui étaient là autour de lui ; ce type qu'il avait vu quand une femme s'était faite tuer en pleine rue ; cette grand-mère qui n'avait pas l'air d'arriver à lire le prix des biscuits qu'elle voulait prendre, cette jeune fille qui comparait les calories de deux plats cuisinés et Sophya... Cette femme qu'il avait de nouveau rencontrée sur le pallier de chez lui... Le type venait lui murmurer quelque chose et Maddox ne pu s'empêcher d'avoir un comportement de repli sur soi : pourquoi est-ce que cet inconnu lui parlait ? Il se souvenait quelque peu de lui, de cette façon qu'il avait eu de parler ; Prince avait le jugement un peu facile quand on haussait la voix et pourtant il osait croire que cet homme n'était pas une si mauvaise personne. C'est alors que des coups de feu retentissaient à nouveau alors que commençait à résonner la sirène des secours ; candide il pensait que la situation allait s'améliorer. Quelqu'un avait-il fait quelque chose de mal ; reculant doucement jusqu'à ce que son dos percute la vitrine ; les accusations commençaient à l'assaillir ; le risque de faire une regrettable connerie était bel et bien présent. Harry était là pour le protéger certes ; mais que pourrait-il faire pour le sauver si c'était mourir pour lui ? « J'voudrais rentrer... » Soufflait-il désorienté.

Bien, il fallait analyser la situation. Si Lucas était calme, ce n'était pas le cas de la plupart des otages. Mais les choses s'accélérèrent quand les sirènes de police se firent entendre. Ils étaient repérés. Soit ils filaient maintenant. Soit cela allait tourner à la prise d'otage. Un coup de feu fut tiré et Lucas tressaillit quand la plupart hurlèrent. Un avertissement. Un moyen d'avoir l'entière attention de l'assemblée alors qu'ils réclamaient le nom du coupable. Ben tiens, tu penses qu'il va se dénoncer ! Le type déjà rencontré lors du meurtre de la jeune fille se recroquevilla et lâcha une phrase digne d'un gamin. Ça servait à quoi de se lamenter ? Ils étaient là, ils étaient bloqués, fallait faire avec. Mais Lucas était sans doute un peu trop dur avec les autres.

« Je ne pense pas que tirer un coup de feu incite la moindre personne à se dénoncer. Vous feriez mieux de vous sauver avant que la police n'arrive et que vous vous retrouviez acculés ici. »

Avec des innocents comme otage. Pfff, on ne pouvait même plus faire ses courses tranquilles. Lucas avait la voix ferme qui ne tremblait pas et avait parlé doucement, pour ne pas exciter les braqueurs.

La brune se crispa à l'entente du coup de feu et se recula contre le comptoir, jetant un regard paniqué autour d'elle. Elle n'aimait pas être ici en cet instant et se sentait de plus en plus angoissée. Sa main s'enroula autour de la lanière de son sac et ses yeux s'emplirent doucement de larmes alors qu'elle se sentait de plus en plus effrayée. Ses yeux humides rencontrèrent la silhouette de Maddox et Sophya ne put s'empêcher de ressentir un excès de rage la saisir, alors que ce dernier soufflait qu'il voulait partir. Elle aussi, le voulait. Lucas, bien plus pragmatique, tenta de raisonner les braqueurs. Peine perdue, selon Sophya, qui elle se sentait réellement paniquer.

" Qu'est-ce que vous nous voulez? Qu'est-ce que vous attendez de nous?"

Elle délaissa la lanière de son sac avec regret, avant de s'adresser à ses compagnons.

" Si on reste calme, on partira plus vite..."

Plus de promesses, plus de certitudes. Elle n'en avait pas à donner, après tout.

Le type se mit alors à parler à l'adresse des agresseurs ; le dément l'observait perplexe alors que Sophya prità sont tour la parole avant de dire à l'adresse des otages de rester calme ; Maddox peu courageux sentait ses nerf le lâcher ; il savait pertinemment que ce n'était pas le moment de faire une crise d'angoisse ; mais c'était plus fort que lui. Les attaques de panique chez l'artiste étaient bien souvent d'apparition brutale et si on savait quand elle commençait, on ne savait jamais vraiment quand celle-ci prendrait fin. L'anxiété qu'il éprouvait de cette situation venait la déclancher crescendo. Son coeur palpitait si fort que la douleur devenait difficilement supportable, prit en étaux il se sentait tout à fait mal ; la respiration difficile il commençait à faire un tirage sus sternal quelque peu sifflant pour tenter de s'oxygéner bien qu'il sentait déjà la sueur perler sur son front. Contrôlant tant bien que mal contre l'aggravation de cette crise d'angoisse dont les symptômes risquaient d'être particulièrement spectaculaire et de lui fait perdre le contrôle de lui même. C'est alors qu'une voix familière prit le dessus, Harry s'était approché à tâtons de son ancien patient en s'adressant aux braqueurs « S'il vous plait, cet homme est malade... » Induisant évidement une demande de la libération de cet otage. Qu'il détestait entendre les gens dire qu'il était malade, même s'il savait que c'était probablement vrai puisque personne ne le croyait, mais c'était toujours une peine pour lui d'entendre sa différence. Maddox se sentait étouffer à cet instant bien qu'il luttait encore, il avait l'air d'un asthmatique à ce stage de la crise et il n'arrivait plus à reprendre le contrôle de sa respiration. Il allait certainement mourir ici, ils allaient tous mourir ici... Qu'il aurait souhaité ne jamais être sorti de chez lui ; juste rester enfermé à l'abri avec Tamina...

Chacun suppliait. Certains remettaient de l'huile sur le feu, tandis que d'autres couinaient dans leur coin. L'agitation commençait à monter dans la salle tandis que les braqueurs commençaient à s'énerver sur certains otages. Plusieurs d'entre eux entreprirent de tirer sur les caméras de surveillance tandis que les autres se mettaient en ligne devant les captifs du jour. Au loin, des sirènes de police se firent entendre provoquant des réactions dans le supermarché.

"Bien. Puisque c'est ainsi. Tout le monde debout."

Si la plupart se relevèrent, ils durent donner un petit coup de main aux otages récalcitrants. L'un des membres du gang se détacha et pointa son doigt vers deux hommes dans la foule, Maddox et Hayel.

"Hé bien s'il est malade, nous n'allons pas l'embêter plus longtemps. Avance jusqu'au fond jeune homme et toi, suis le. Vous passez devant nous. Ces deux jolis coeurs vont juste nous remettre le coffret. Personne ne voudrait qu'il leur arrive quelque chose de mal, pas vrai?"

Un rire gras s'échappa de sa gorge alors qu'il les poussait doucement du bout de l'arme. Les sirènes se rapprochaient tandis qu'il reprenait.

"L'asiatique, le beau gosse moralisateur, et les deux casses-cou, vous allez vous mettre devant la vitrine, et vous vous y collez en regardant droit devant vous. Le premier qui bouge se prend une balle dans la tête."

[HJ: nous parlons bien entendu de Billie, Lucas, Drake et Daniel =D C'est à Lucas et Hayel de répondre! Lâchez-vous ]