« We Will, We Will... Rock You.... »

Les rues de la Nouvelle Orléans avaient revêtu leurs plus beaux habits. Des banderoles de couleurs ornaient les fils électriques qui couraient le long de la cité. Musiciens, fanfares, danseuses se préparaient dans les rues, chantant et parcourant l'itinéraire prévu par les autorités. Le Carnaval de la Nouvelle Orléans venait d'être lancé. Bonne humeur, cortèges, musique, couleur allaient faire pulser les âmes de chacun. Parce que personne ne restait insensible à LA festivité de l'année.

Le premier char se lança, méli-mélo de couleur bleuté, de vert, mais aussi de masques blancs. Les danseurs tournoyaient, s'amusaient tandis que les accords de jazz fusaient dans les rues. Parmi les chars, le cortège, des répliques de Papa Legba, la frontière entre le monde des humains et des esprits était très fine aujourd'hui. C'était mardi gras, et on s'amusait dans les excès.

Pensez bien à vous amuser mes amis. Parce qu'en cet instant vous êtes surveillés. Et s'ils n'ont pas encore décidé de pourrir la journée, les Esprits ne sont jamais loin d'une mauvaise idée. Eux aussi étaient de la partie, certains visibles et passaient inaperçus avec leurs tenues de l'ancien temps, d'autres invisibles. Ce qui était sûr, c'est qu'à cet instant, vivants et esprits ne se mêlaient mais pas pour les mêmes raisons.




Spoiler:

J'aimais la vie et cette dernière me le rendait bien, je croquais dedans à pleines dents, préférant ainsi laisser de côté toutes ces sombres affaires qui avaient à un moment où à un autre obscurcit le ciel de NOLA. Ah la Nouvelle Orléans, ville aux mille et un visage et à l'histoire aussi sombre qu'éblouissante. Il était venu le temps de retrouver ton éclat d'antan et il n'y avait rien de mieux à mes yeux que Mardi Gras pour permettre cela. J'avais décidé de jouer le jeu et de me costumer pour l'occasion, à mi-chemin entre un costume brésilien et une tenue Victoria Secret Like, je déambulais en dansant au rythme de la musique à travers les rues de la ville. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'avec mes plumes oscillant entre le rubis et le pourpre, on pouvait difficilement me louper, le reste de la parure se voulait d'un blanc argenté afin de sublimer la tenue. M'enfin, se mouvoir dans une telle foule était un véritable merdier, il fallait bien le dire, aussi lorsque quelqu'un me bouscula, je ne pris même pas la peine de râler. Je me retournais lascivement, soupirant à la vue du jeune homme. Au moins, il avait le mérite d'être beau garçon. Taquine, je lui adressais un clin d’œil avant de tiquer l'inconnu:

"Merde désolé? C'est tout l'effet que je vous fait? Hé ben... Soit vous êtes gay, soit ce costume est loin d'être aussi extraordinaire que je le pensais... Dans les deux cas, me voilà bien déçue!"

Je lui souris une dernière fois avant de balayer la foule du regard tout en montant sur la pointe de mes pieds:

"M'enfin, ce n'est pas grave! Vous cherchiez quelqu'un non? Désolée de briser vos espérances mais, je crains que votre mission s'avère perdue d'avance..."

Encore une sortie orchestrée par Tamina, elle lui dirait que cela lui ferait le plus grand bien. Mais Maddox était loin d'en être rassuré, la dernière fois qu'il avait assisté à une parade de la sorte il s'était fait piétiné par la foule... Alors que tout le monde portait un costume, Maddox s'était habillé le plus simplement possible, laissant sa tutrice lui mettre un coup de peinture sur le visage ; un eyesband bleu dont il ne comprenait pas vraiment le principe. Elle lui disait qu'il fallait bien qu'il ait quelque chose sans quoi il se ferait certainement charrié et ce n'était pas quelque chose qui puisse le rassurer. Sortant dans la rue, tenant farouchement la main de la jeune femme comme un enfant qui a peur de se perdre au supermarché. Se laissant emporté par le mouvement de foule quand une jeune femme en tenue aguicheuse venait lui faire un étrange numéro qui le fit passer au rouge vif avant de jeter un coup d'oeil à Tamina assez mal à l'aise par un contact un peu trop rapproché avec cette inconnue. « On peut rentrer maintenant ? » Demandait-il alors que le premier char venait seulement de faire son entrée en piste ; c'est alors qu'il aperçu cette gamine qu'il avait rencontré au supermarché. Personne ne semblait la voir, elle avait l'air complètement perdue dans la foule ; probablement cherchait-elle encore sa maman. Cela devait être terrible de la chercher des jours durant, il aurait tellement voulu l'aider... Oubliant temporairement son désir de partir d'ici, fixant la petite fille égarée « Il faut l'aider... » Soufflait-il avant de commencer à se faufiler tant bien que mal dans la foule malgré cette appréhension flagrante qu'il avait vis-à-vis des autres. « Elianor c'est toi ? » Il y avait tellement de monde ici, il se sentait perdu à son tour, lui aussi aurait voulu être avec sa mère à cet instant...

Elianor avait peur. Parmi tous ses gens, parmi tous ses enfants en train de rire, la foule, l’ambiance festive, elle avait peur. Trop d’artifices, trop de choses nouvelles dont elle se demandait encore d’où lui sortaient toutes ses idées pour faire de ses cauchemars de pales figures de réalités. Parmi eux des inconnus, des personnes étranges, des personnes costumées. Oh, elle se souvenait vaguement avoir vécu un carnaval, cependant pas aussi coloré ou bruyant. La musique ne ressemblait pas à ses notes parfois en bourdon, qui restaient longtemps sans rythme ni vivacité. De la techno que ça s’appelait dans le monde d’aujourd’hui, mixée froidement par les DJs s’amusant à la faire parfois saturer un maximum. Au loin, on entendait un autre style de musique, plus jazz et bien plus dansant, tout dépendait de l’endroit. Tout avançait sans que les personnes n’aient pas à marcher. Elianor ne remarqua pas Maddox s’avancer vers elle et l’appeler, un masque venait de l’effrayer. Elle cria, effectuant un bond et rentrant dans un humain qui se demanda ce qui lui arrivait. Assurément, il ne l’avait pas vue. Elle non plus. Cherchant le masque des yeux, elle ne retrouva pas, mais craignait qu’il ne la retrouve elle. Morte de peur et de trouille, sentant la panique monter en elle. Alors elle se mit à courir, se faufilant entre les jambes des danseurs marchant à côté des chars. Le spectacle en était même d’ailleurs burlesque, aucun d’entre eux ne comprit ce qui lui arrivait, n’ayant pas aperçu l’esprit… les catastrophes ne faisaient que commencer, car la demoiselle n’était même prête de cesser sa course… du moins tant qu’elle serait baignée par la foule.

La réponse de cet inconnu me fit sourire, puis, laissant éclater un rire cristallin je me rapprochais légèrement du brun:

"Ah... En voilà une réponse beaucoup plus satisfaisante... En tout cas, vous avez misé juste, cette parure est une de mes créations, elle a été confectionnée avec amour par ces petites mains là, pour ce corps-ci."

A ces mots, je fis un tour sur moi-même et pris une brève pose, puis riant légèrement de nouveau afin de souligner le trait d'humour, je redirigeais mon intention sur le jeune homme qui semblait apprécier mes..."plumes". D'un geste lent et gracieux, j'arrachais l'une d'elles puis, me rapprochant de l'homme à pas de félin, je profitais de cette nouvelle proximité pour venir effleurer avec cette dernière la base de son cou puis sa joue. Je souris de nouveau à sa remarque avant de lui répondre avec une lueur luxurieuse brillant au fond des yeux:

"Si je suis presque parvenue à un tel exploit, sans doute que ce que vous cherchiez n'était pas si important que ça? Alors, autant profiter de cet instant pour effectuer un véritable lâché prise vous ne pensez pas?"

Lorsqu'il me révéla qu'il cherchait sa sœur, je m'écartais légèrement afin de reprendre un minimum de sérieux puis, croisant les bras :

"Ah, là ça risque d'être plus compliqué... Quel âge à-t-elle? J'ose espérer pour vous qu'elle n'est pas mineure ni du genre tête brûlée..."

Sous-entendu: Si c'est le cas, c'est peine perdu joli cœur, aujourd'hui est le jour de la grande décadence, tu ne la reverras pas avant l'aube.

Spoiler:

Tamina lui avait dit que tout se passerait bien, lui demandant de rester avec elle. Mais ce fut à cet instant qu’il aperçu Elianor dans la foule, complètement perdue. Et plus il s’approchait d’elle, plus en s’éloignait et il voyait la panique sur son visage d’enfant si bien que cela lui brisait le cœur. Elle avait fini par disparaître de son champ de vision. Happé par la foule costumée et adulte et elle qui était si petite dans cette marée humaine. Tournant sur lui-même forcé de constater qu’il était seul dans cette foule à présent. Il se sentait particulièrement mal à l’aise tout à coup ; encore en cavale malgré lui. On le forçait à suivre le mouvement et il se sentait complètement perdu. Sortant son téléphone portable tremblant avant de le porter à son oreille « Harry… Harry vient me chercher je me suis perdu… Harry ? » Mais le téléphone lui répondait d’une voix féminine « Bonjour, le numéro que vous avez composé n’est pas attribué. ». Retirant lentement le téléphone de son visage ; il avait encore du mal à se faire à l’idée que son ami n’était plus là… Plus jamais et nulle part… Il était mort sous ses yeux dans ce magasin sans qu’il n’ai pu rien faire pour l’aider après tout ce que lui avait fait pour aider Prince… Il voulait juste qu’il revienne ; encore dans le déni qui tournait au pathologique à refuser d’admettre que le médecin qui lui avait sauvé la vie avait perdu la sienne.

C’est alors qu’un type avec un costume des plus extravagant se faufilait face à lui pour lui dire de sourire que c’était la fête « Je ne peux pas… » Non, il ne pouvait plus sourire… « J’voudrais juste m’en aller d’ici… Aidez-moi… » Le type qui lui faisait face semblait alors désarmé face au comportement de Maddox avant de le prendre par le bras et l’attirer dans la foule pour le mêler à ses amis en lui disant que tout allait bien, qu’il pouvait avoir confiance. Où était passé Tamina ? Ses yeux bleus cherchaient encore avec désespoir un visage familier et rassurant. Ce regard perdu qui cherchait du secours, il ne savait pas où est-ce qu'on l'emmener et il était terrifié; est-ce qu'on était encore en train de le prendre pour otage ?

Elle courrait aussi vite que ses jambes le lui disaient car elle avait peur. Tout cela était bien trop étrange et mystérieux. Le cauchemar recommençait sans qu’elle n’ait moyen que cela ne s’arrête. Jamais il ne partirait, jamais jamais ! Alors elle courrait, se demandant jusqu’où cette foule s’étendait, car elle voulait s’en sortir. Et puis elle rentra dans un homme brun. Il était grand très grand, et puis il avait la carrure imposante des policiers. Toute tremblotante, elle s’excusa, non sans être certaine qu’il ne la verrait pas.

« Pardon pardon, je ne voulais pas…. »


Dans l’attente d’une réponse de sa part, elle finit par s’énerver, très fort et très rouge. Il y avait une autre dame près de lui, mais elle s’en fichait. Alors elle cria, certaine que de toute évidence, quoi qu’elle fasse, personne ne prêterait attention à elle. Elle tapa très fort du pied.

« POURQUOI TOUT LE MONDE M’IGNORE ? J’en ai marre ! »

Croira qui voudra, mais l’émotion forte la rendit suffisamment visible à tous les protagonistes lorgnant dans sa direction. Sa parole était entendue, la voilà qui se montrait visible aux autres. Etait-ce de la magie ? Pour la petite fille, c’en était, son cauchemar l’écoutait, et ce n’était pas souvent que cela arrivait.

« Hey, ce gars là ne se sent pas bien. » Fut alors clamé à travers la foule, refermé sur lui-même ; son regard rivé vers le sol alors qu’au fond de lui il priait pour que l’on vienne le chercher. Un type se place devant lui, le regarde dans les yeux et lui demande comment il se sent, il ne répondait pas. Il était terrifié. Un regard furtif du groupe d’amis vers le bout de la foule qui semblait se trouver trop lointain. Voila que maintenant c’était lui qui était perdu dans cet endroit trop grand où il y avait bien trop de monde. Maddox se laissait diriger ; craignant les masques dont les yeux le fixaient, les couleurs artificielles qui se brouillaient et cette musique qui bourdonnait. Les gens cris, ils sont heureux. Que fêtent-ils ? Est-ce qu’il ne comprennent pas qu’Harry était mort ? Non, ils s’en fichaient tous et lui avec son regard triste, il était perdu au milieu de cette joie intense. « Viens. » Alors il les suit, il ne sait pas trop où il va. Le char à coté d’eux avance lentement et hop ; ses pieds quittent le sol. Un sentiment de lourdeur, comme si son cœur venait de se transformer en pierre et voulait l’entraîner vers le fond.

Il est assit là sur le bord du char ; quelqu’un s’assoit à coté de lui, il repliait doucement ses jambes contre lui, les gens cries ; mais d’ici il se sent un peu plus en sécurité bien qu’il a de plus en plus l’impression que tous ces masques le regardent et semblaient près à le dévorer. « Comment tu t’appelles beaux-yeux ? » Le masque tombe, il peut voir son visage. C’est un adolescent, étudiant en médecine de première année profitant de cette journée pour oublier les tracas de la fac, il n’avait rien d’un monstre. « Maddox… » Doucement, il pose sa main sur son cœur, comme s’il voulait vérifier que celui-ci n’était pas véritablement devenu une pierre. « Tu as mal ? Tu veux que j’appelle un médecin ? » Relevant brutalement la tête, faisant bondir ses mèches brunes qui tombaient devant ses yeux emplis tout à coup d’espoir « Tu peux appeler Harry ? » Le type ne su alors que répondre ; troublé par le comportement de Prince, songeant que celui-ci avait grandement besoin d’aide, mais quelle aide ?

"Je dirais même une myriade et... Il ne tient qu'à vous de les découvrir"

Je riais à la remarque de ma nouvelle proie, ce jeune homme n'avait pas tort et je voulais lui apprendre que le meilleur moyen de résister à la tentation était d'y céder.

"Oh c'est une si bien belle bouche qui le dit, aussi, je n'oserai la contredire. Il ne reste plus qu'à savoir quel genre d'homme vous êtes. Vertueux ou Pêcheur aux plaisirs coupables?"

Je fus d'autant plus sereine lorsqu'il m'expliqua que sa soeur était une personne raisonnable. Ainsi, j'espérais pouvoir continuer mon numéro tranquillement sans avoir à me soucier d'un quelconque rebondissement aux allures de drame familiale. Alors que je m'apprêtais à lui répondre, une femme vint nous interrompre. Sa détresse et son air paniquée n'allait pas pour me rassurer et, alors qu'elle s'entretenait avec mon interlocuteur, je l'observais attentivement, essayant de me faire une représentation visuelle de la description qu'elle nous donnait. Je ne pus m'empêcher d'écarquiller les yeux lorsque le bellâtre me fit un bref topo du passif de cet inconnu vagabond.

"Ah ouais quand même..."

Penchant la tête sur le côté puis hochant les épaules, je me tournais vers la jeune femme:

"Hum vous savez, loin de moi l'envie de vous démoraliser mais, il y a une centaine de type qui correspondrait à cette description, vous n'avez pas plutôt une photo de lui ou quelque chose du genre?"

Alors que je commençais à regarder autour de moi si je ne voyais pas cette petite âme en peine que l'autre brune semblait si désespérément chercher, j'entendis le jeune homme jurer, me retournant subitement vers lui j'en vis la raison et ne pus que continuer sa phrase:

"... De merde... C'est quoi ce délire ..."

J'étais devenue blême, limite bouche bée, me demandant si je n'étais pas en pleine hallucination. D'un geste téléphoné, je baladais ma main dans le vide avant d'enfin attraper le bras de la brune, puis les yeux toujours rivés sur l'apparition aux boucles d'or:

"Vous... vous la voyez n'est-ce pas? Je... Je ne suis pas en train d'halluciner là?"

Pendant un bref instant, je fus tentée de la toucher, de voir si cette enfant était bien réelle. Elle le paraissait tellement... J'avançais une main hésitante vers elle quand brusquement, je me ravisais, lui tournant ensuite le dos et faisant face à mes deux interlocuteurs:

"Ahh ! Mon Dieu, c'est du grand n'importe quoi! Les gens sont capables de faire des trucs vraiment dingues avec la technologie. Ça doit encore être un effet holographique bizarre qu'on a voulu tester pour le Carnaval... Bref, votre ami, il ressemble à quoi au juste? Si le Don Juan ici présent n'a rien contre, je veux bien vous aider à le retrouver."

Non, je n'en avais rien à faire de ce type, je voulais juste m'occuper l'esprit afin de ne pas penser à cette idée absurde qui me trottait peu à peu en tête. Les fantômes, le surnaturel... Non! Non! Et Non!Et puis quoi encore?! À ce train là, j'étais bonne pour croiser Casper en montant sur un char. C'était ridicule, je devais penser à autre chose.

Spoiler:

Dans l'ensemble ce cortège de Carnaval se déroulait plutôt bien. Chacun s'amusait et si quelques tensions naissaient, cela ne troublait en rien l'atmosphère festive de la journée. Les couleurs s’enchaînaient dans des costumes plus somptueux les uns que les autres et les musiciens semblaient faire revivre pleinement la ville.

Un sourire se glissa discrètement sur les lèvres de Belaam alors qu'il observait la divine comédie se dressant devant lui. Un geste de la main lui permit de mettre en place ses troupes tout autour de la foule qui ne se doutait strictement de rien. Il avait décidé de s'offrir un peu d'amusement lui aussi. Les terrorise, les terrifier tous jusqu'au dernier et leur faire comprendre que rien dans cette ville ne serait plus en sécurité tant qu'il s'y trouverait.

Un bruit de détonation survint, juste à l'emplacement d'un char qui avait désormais prit feu, stoppant derechef le cortège et faisant se précipiter les habitants dans la débâcle la plus totale. Les gens couraient en tout sens, hurlant, pleurant, se demandant réellement ce qu'il se passait pour que leur ville devienne un tel bazar. Au loin, le Chef des Esprits souriait, regardant le chaos qu'il créait petit à petit à la Nouvelle Orléans.

« Ça, c'est ce que j'appelle du spectacle. »

Une si jolie jeune femme asiatique venait de prendre la parole, Maddox pâle comme un linge lui tendait fébrilement son téléphone portable où était encore affiché le numéro de son ami avant de lui dire effrayé « C’est une femme qui répond… » Hors, Harry n’avait pas de femme n’est-ce pas ? Sinon il le lui aurait dit. Bien évidement, l’on était loin de ce genre de réalité car il n’agissait là que d’un robot au bout du fil ; mais comment pourrait-il le savoir. C’est alors qu’une voix l’interpellait et ses yeux bleus se posaient sur Tamina qui se faufilait entre les gens costumés pour le rejoindre. Alors avec peine, il remua quelque peu. Toutes ces choses qui l’observaient lui faisaient tellement peur et dans cette nouvelle assemblée les monstres s’y cachaient si facilement. « Pourquoi m’as-tu emmené ici… » Lamentait-il en essayant de la rejoindre malgré la foule, attrapant finalement le poigné de la jeune femme aux cheveux tirés de peur de se faire engloutir dans cette foule. C’est alors qu’un visage assez familier les rejoignait avec Tamina. Cette homme qui lui donnait finalement froid dans le dos tant celui ci lui paraissait étrangement antipathique. Il s’adressait à la jeune femme quand une explosion fit sursauter Prince qui plaquait l’une de ses mains sur son oreille gauche alors que sa main droite serrait un peu plus le bras de l’inspecteur de police.

L’homme le fusillait du regard comme si c’était de sa faute et le pauvre dément se refugiait particulièrement craintif derrière l’inconnue. Les hurlements bourdonnaient dans ses oreilles alors que le flic s’éloignait « Tous ces gens cris, oh non, je ne veux pas partir avec vous… » Déclarait-il en luttant pour ne pas tourner de l’œil.

L'explosion partait en chaîne, et d'autres chars implosèrent à la suite du premier assaut. Les sirènes de pompiers retentirent tandis que les policiers présents faisaient reculer les personnes trop curieuses. Une barrière de sécurité se créa alors entre les chars et la population, uniquement dans le but de protéger cette dernière des possibles éclats restants.

Peu l'avaient deviné, semblant songer à une défaillance technique, mais la Nouvelle Orléans venait d'être atteinte par son premier attentat. Une moue joyeuse s'installa sur le visage de Belaam tandis qu'il s'avançait parmi le chaos qu'il avait créé. Détruire le Carnaval si précieux de la Nouvelle Orléans n'était qu'une première étape. Parce qu'il comptait tout simplement détruire la ville.

Un sourire mauvais anima les traits de l'esprit alors qu'il s'approchait du cordon établi par les policiers. Un rire léger, quasiment inaudible retentit à l'oreille de l'un d'entre eux avant que celui-ci ne soit violemment tiré en arrière et jeté dans les flammes. Aux yeux de tous, cela passait pour une banale chute. Enfin aux yeux de presque tous.

Spoiler:

Je souriais face aux répliques du brun, me contentant de lui lancer ce regard qui en dit long et que les femmes aiment tant lancer lors d'une phase de séduction. Je continuais néanmoins à suivre celui que j'avais surnommé Don Juan et la femme qui nous avait demandé de l'aide, apparemment la situation n'était pas si catastrophique que ça puisque son "Maddox" avait été rapidement retrouvé. Je me retournais vers mon flirt du soir:

"Hé bien, il semblerait que vous vous soyez trompé" Puis, faisant mine de regarder aux alentours "Hum, aucune catastrophe en vue... Et, il semblerait en prime que la situation soit sous contrôle... Mais dites-moi, votre chat noir a perdu de sa superbe ou bien est-ce ma simple présence qui ait suffit à rompre la malédiction?"

Nous nous rapprochâmes, du reste du groupe, rencontrant ainsi une autre personne. Je souris à l'asiatique afin de la saluer. Plus de peur que de mal en sommes, enfin, jusqu'à ce qu'un char n'explose non loin de nous, suivi d'autres explosions en série. Je regardais celui que les autres avaient nommés Maddox puis le beau gosse brun qui s'en était allé jouer aux super héros:

"Je... retire ce que j'ai dit, certains ont la poisse et cette ville ne fait rien pour arranger le tout"

Je contemplais le chaos alentour avant de remarquer ce flic qui avait été propulsé à travers les flammes par je ne sais quelle force. Je clignais plusieurs fois des yeux, comme interdite face à ce que je venais de voir puis, me tournant face aux survivants du groupe à savoir, les deux jeunes femmes et notre porte guigne sur patte :

"Je ne sais pas vous, mais personnellement, je vais rentrer, je n'ai absolument aucune envie de rester à rôtir ici, donc au plaisir!"

Je tournais rapidement des talons, m'évanouissant à travers cette foule totalement paniquée qui n'avait qu'une seule envie, fuir ces rues consumées par le chaos.

Spoiler: