James est né le 12 janvier 1980, dans la belle ville de New york. A vrai dire, le nom que ses parents lui donnèrent est Nikolaï, son père étant un russe pure souche venant de St-Petersbourg et sa mère, une américaine descendant de parents russes aussi. Mais par facilité pour leur enfant, ils lui donnèrent aussi un prénom américain, eux même ayant eu beaucoup de mal à s'intégrer. Leur famille n'était pas bien riche, mais le petit garçon reçut tout l'amour que ses parents pouvaient lui donner, comme ses deux soeurs et son petit frère après lui.
Très tôt, il montra une intelligence très développée et une créativité sans borne. Toujours à dessiner, ou construire des palaces avec des cubes... Ses jeunes années se passèrent calmement, bercé par la culture de ses ancêtres tout en intégrant le mode de vie américain. Il était d'ailleurs parfait bilingue, pour la plus grande fierté de ses parents.
Il grandit doucement, devant parfois faire face à une rancune tenace contre la terre de ses racines... Mais son caractère doux ne faisant pas de lui un garçon prompt à s'énerver, les moqueries et les insultes ne l'atteignait pas vraiment. Sa passion pour le dessin ne cessa de grandir avec lui, ainsi que l'envie de découvrir le monde, mais plus précisément l'Europe, qui le faisait rêver. C'est ainsi qu'il fit le projet de partir étudier la bas...
Quand il eut obtenu son bac, il vint poser ses valises à Paris! Ah Paris... Il avait préparé sa venue avec le plus grand soin, prenant des cours de français, repérant l'école de ses rèves et tout ce qu'il était possible d'imaginer... Il avait aussi travaillé très dur pour mettre de l'argent de côté et il avait également remporté un concours qui lui offrit une bourse pour soutenir son projet. Son projet? C'était d'entrer dans cette école de stylisme dont il rêvait depuis plusieurs années... il voulait créer! et pas de la déco d'intérieur, non, non... il avait eu l'occasion d'assister à plusieurs défilés de mode grâce à sa petite amie et ça avait été une véritable révélation... C'était ce qu'il voulait faire de sa vie. Et on peut dire qu'il réussit plutôt bien! Il était travailleur et il en voulait, ce qui l'aida beaucoup à se faire une place dans l'école, mais aussi dans le milieu, car dans l'année qui suivit son dîplome, il devenait entrepreneur et créait son atelier pour lancer sa ligne de vêtements pour hommes. En même temps, il travaillait en freelance pour d'autres maisons, afin de se faire encore plus d'expérience... Il donnait tout pour son travail et tout ce qu'il s'autorisait comme loisir, c'était sa nouvelle passion... La photographie. Grâce à son travail acharné, il put très vite sortir sa première collection, donc il réalisa lui même la campagne publicitaire. Il avait du talent, c'était indéniable...
Il parcourut l'Europe pour faire connaître sa marque, tout en continuant de s'exercer à la photo, sentant qu'il y avait quelque chose à exploiter par là... Il rentra enfin aux Etats-unis, prenant quelques semaines pour retrouver sa famille. Mais James étant un Nomade dans l'âme, il repartit sur les routes, mais cette fois... C'était un appareil photo qu'il avait en main. Il alla se poser un peu du coté de Los Angeles et commença à faire des shooting photos pour des agences de mannequinat. Petit à petit, il développa son activité, dénichant quelques talents par ci, par là. Mais ce qui le décida vraiment à ne pas s'encrouter dans un vie de tireur de portraits, c'est sa rupture avec Joyce, une mannequin dont il était devenu le photographe principal... Il ne supportait pas de devoir faire uniquement ce qu'on voulait... Il tenait aussi à mettre sa touche dans ce qu'il faisait, et travailler avec des gens qui avaient réellement quelque chose à montrer et pas un ramassis de connasses anorexiques et surmaquillées...

C'est ainsi qu'il commença à faire le tour des cabarets, bar à strip-tease et autres. Il dénicha quelques jeunes gens comme ça, les lançant dans un autre type de carrière. Avec un ami, il reprit la route, parcourant le pays, toujours à la recherche de quelque chose qu'il n'arrivait pas à définir... Jusqu'au jour où il le trouva...
Azazel... Il ne connaissait pas encore son nom que son coeur le chantait déjà... Il ne s'est certainement pas dit ça, ce soir là, alors qu'il ne pouvait détourner son regard du corps de ce jeune homme. Il était beau, mais pas seulement... quelque chose appelait James... Irrésistiblement. C'est pour cela qu'il proposa directement au jeune homme de l'aider à percer comme modèle... Quelle ne fut pas sa joie quand celui ci accepta!
Plus tard, il comprit qu'au fond, le jeune homme était sa muse, ce qu'il avait toujours recherché dans sa vie "d'artiste"... Il lança lui même la carrière du jeune homme et en fit la nouvelle image de charme de sa collection... Ils devinrent inséparables, voyageant ensemble pour le travail, la plupart du temps. Il fallu quatre longues années pour que James comprenne que ce n'était pas amical, et encore moins fraternel quand il voulait protéger le jeune homme, prendre soin de lui... Cependant, il n'aurait jamais osé prendre le risque de le perdre si un drame n'était pas survenu dans la vie d'Azazel... La perte de sa mère affecta son protégé comme jamais il ne l'avait vu... C'est ainsi qu'un soir, alors qu'il le consolait, il le supplia de le laisser prendre soin de lui, qu'il le protégerait de tout, qu'il l'aimerait au delà de tout... Et pour son plus grand bonheur, son cadet accepta.
Durant deux ans, James vécut la plus belle relation de sa vie... Amoureux comme jamais, il était persuadé que rien ne pourrait briser leur couple et qu'il finirait sa vie avec son amant... Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin...
Lors d'une réunion de partenariat, ils séjournèrent à NOLA. Jolie ville, au demeurant... Cependant, lorsqu'ils rentrèrent chez eux, Azazel avait changé... Il semblait obsédé par quelque chose que James ne comprenait pas. Il ne savait plus comment aider son amour... Alors il prit la décision qui lui paraissait la meilleure... Il rompit avec le jeune homme, dans l'espoir qu'il trouve quelqu'un qui pourrait le soutenir mieux que lui... Il s'en est voulu de ne pas réussir à comprendre... Malgré la rupture, ils continuèrent à se fréquenter, allant parfois jusqu'à repartager le même lit. Au fond de lui, ça tuait James, mais il tentait de se persuader que c'était le meilleur choix qu'il avait pu faire... Jusqu'au jour où son ex décida de partir vivre à la Nouvelle-Orléans... Ce fut un véritable déchirement pour le photographe, qui n'arrivait pas à dépasser la rupture, même s'il s'efforçait de montrer le contraire.
Il tenta de changer sa façon de penser, refaire sa vie... et il arriva presque à se persuader que tout allait bien dans sa vie... Sauf que James n'est pas bon menteur... Surtout par rapport à lui même... Alors il débarqua à NOLA... Juste pour voir où en était Azazel dans sa vie et si tout allait bien... Oui, c'était l'unique raison...

James était un homme curieux de nature, mais aussi très sensible. Son voyage en Louisiane était professionnel, lié à sa marque, en vue d'implanter un magasin dans la région. C'est pour cela qu'il n'avait pas rechigné, alors qu'il tentait d'aménager un peu de vacances à son compagnon et lui même... Ils s'étaient mis d'accord sur le fait de profiter du voyage pour prendre quelques jours de repos et profiter un peu du folklore de la ville.
Maintenant que leurs obligations étaient expédiés, ils avaient pu profiter de la ville, mais le coeur tendre de James ne pouvait oublier le drame qui avait touché le coin, quelques années plus tôt... Il avait d'ailleurs fait plusieurs dons relativement élevés à différentes associations. La misère humaine lui faisait personnellement du mal... et il savait ce que c'était, d'être dans le besoin. Il n'avait jamais oublié d'où il venait, ni que son père avait connu le regime totalitaire soviétique... Après cela, il avait laissé son bel amour à l'hotel pour prendre son appareil photo. Il y avait trop de souffrances à montrer ici... Trop de choses à exorciser pour ne pas qu'il ne s'y penche... Il n'était pas vraiment un photographe paysagiste, mais parfois, il laissait simplement parler son instinct.
Son instinct le mena à travers la ville, lui faisait découvrir des endroits magnifiques, des choses étranges, des gens heureux, des enfants tristes... pour finalement se retrouver dans un quartier dévasté, qui n'avait toujours pas été reconstruit... Il sentit l'émotion le prendre à la gorge alors qu'il marchait dans ce décor de fin du monde... On aurait pu croire que l'apocalypse avait eu lieu à cet endroit... Tant de vies perdues... Il ne restait plus rien... à peine quelques vestiges de maisons un peu plus solides que d'autres... Alors il laissa parler l'objectif, cadrant sa peine dans les clichés qu'il prenait...
Il se sentait mal à l'aise dans ce lieu, et pourtant, il y restait... Pourquoi? il n'en avait pas la moindre idée... Il avait l'impression de fouler le sol de Sobibor... Un cimetière invisible et ouvert à tous... Il avait l'immonde sensation de ne pas être seul... De déranger quelque chose... De ne pas être à sa place... Il s'assit sur un parvis qui avait survécu à la tempête et laissa son regard vagabonder autour de lui... un morceau de métal accrocha son regard. Il fronça un peu les sourcils et plissa les yeux pour tenter de voir mieux ce qui retenait son attention... Il crut voir un reflet qui disparut l'instant d'après... Perturbé par cette vision sans savoir pourquoi, il secoua la tête et regarda sa montre. Déjà si tard! Il était très certainement fatigué... Il rangea son appareil et se leva, chassant cette étrange sensation de sa tête. Il avait besoin de voir son Zazel, le prendre dans ses bras pour oublier un instant le monde au dehors... Il quitta rapidement ce champ mortuaire, sans même se rendre compte qu'il courait presque... Comme s'il avait quelqu'un sur les talons qui l'accompagnait jusqu'à la sortie...
Il n'évoqua pas une minute de cette journée à son amant quand il le retrouva, mais il fut encore plus câlin que d'habitude... Comme s'il avait besoin d'atténuer tout ça par la douceur et l'amour...