Les marches, deux par deux. Avalées par ses longues jambes tremblantes. Les yeux brillants de larmes ; ses doigts agrippés autour de la rampe qui lui sembla peu solide bien qu'elle ne montra aucun signe de faiblesse. Son visage caché derrière ses mèches noires ; puis enfin il relevait le nez derrière ce rideau mal peigné. Il était arrivé. Il avait besoin d’une amie à cet instant ; voir deux… Oui deux amis. Il avait voulu la voir ; dessin à la main. Innocent et craintif. Il arrivait les mains vides ; il arrivait bien plus brisé encore. Il frappa à la porte ; se collant contre celle-ci. Chaque coup donné sonnait comme une supplication : ouvrez-moi mes amis ; ouvrez-moi… Mais il n’eut nulle réponse à sa requête et sa mine se renfrogna. Pourquoi diable personne ne voulait lui ouvrir ? Il frappait encore, pas très fort. Et si elle ne voulait pas le voir. Doucement sa main déplia un morceau de papier un peu abimé de son adresse donnée. N’avait-elle pas dit qu’il pourrait venir lorsqu’il le voudrait ? Aurait-elle menti ? Il ne voulait pas le croire. Peut-être était-elle assoupie et qu’elle n’entendait pas. Alors il insista encore. Toujours pas de réponse. Une personne sensée aurait renoncée et serait repassée plus tard. Mais il était Maddox Seelerk et son monde était loin d’être conventionnel.
Il était assit au sol, à même le paillasson inconfortable ; le dos callé contre le mur, la tête penchée en avant et ses cheveux noirs masquaient son visage et son état. Une main restée collé au bois de la porte ; comme s’il avait passé des heures à la gratouiller comme un chaton abandonné avant de s’endormir là. Il s’était assoupi, épuisé par ses larmes. Parce que les minutes étaient devenues des heures et qu’il n’arrivait pas à accepter l’idée qu’elle ne lui ouvre pas la porte. Il se disait, que tôt ou tard ; elle voudrait de nouveau être son amie. Mais la réelle logique des choses était de comprendre que l’appartement était tout simplement vide.
Ses talons hauts frappaient le parquet et bientôt il ouvrit les yeux avec paresse. Découvrait deux longues jambes face à son museau ; il relevait doucement la tête c’est alors qu’il la vit. Mais il ne vit aucun sourire sur le visage de la belle ; la stupeur. L’effroi. Il ne la quitta cependant du regard ; lui le si laid. Oh mon amie ; je m’étais pourtant fait si convenable pour venir te voir. Ma chemise est tâchée de rouge et ma peau de violet. Regarde ce qu’il a fait de mon œil, je ne vois plus très clair. Est-ce que je vais devenir aveugle ? Regardez ce que me font les gens, ils me frappent et j’ai beau pleurer ils ne cessent pas. « Il a déchiré mon dessin, l’inconnu en noir. Il a tiré sur mes poches et il n’a rien trouvé alors il cogne. J’ai mal, on dirait qu’il me bat encore ; est-ce de ma faute si je suis trop stupide pour avoir de l’argent à lui donner ? J’ai saignée ; j’ai voulu crié alors il a serré. Regarde ma gorge, ses doigts se dessinent de violet. Ce n’est pas un si joli collier tu sais… » Puis ses lèvres se firent muette ; il avait un peu de sang sécha sous le nez, sa lèvre un peu gonflé. Le pauvre garçon se sentait défiguré ; une fois de plus.
Il se relevait ; maladroit et vacillant ; fit face à Amelia et aurait voulu la prendre dans ses bras. Mais il avait attendue toute la journée, pourquoi cela avait été si long pour qu’elle prenne pitié ? Puis enfin, sa petite voix fit une percée ; tremblante et peu rassurée « Je suis un mauvais tableau, l’on devrait m’effacer. Il ne faut pas que Nitzan me voit comme cela… Aides-moi Amelia… » Il avait si honte, il était humilié une fois de plus. Maddox qui se battait pour garder un semblant de dignité ; un combat perdu d’avance car l’on s’acharnait à la lui voler. Il était la proie idéale des brutes ; la victime préféré des psychopathes attiré par son innocence comme des aimants. Cette âme naïve et sensible ; cette gueule d’amour que l’on se plaisait à esquinter. Il se mit à pleurer ; cachant son visage entre ses mains, l’échine courbée par le poids de la honte. Il voulait rentrer chez lui ; il voulait que quelqu’un le garde ; que maman revienne et que rien ne puisse jamais plus arriver. Il voulait qu’elle revienne ou voulait tout simplement la rejoindre dans son paradis et être un ange.
Il était resté des heures devant cette porte ; les voisins avaient prit grand soin de ne faire aucun bruit ; apeuré parce qui semblait être un clochard et ils songeaient bien appeler les flics. Maddox pleurait et elle ouvrait la porte ; elle le poussa à l’intérieur et il sursauta. Il se laissa faire docile. Son regard azuré parcourait la pièce inconnue avec angoisse entre ses doigts légèrement écartés. Il avait mal à toucher sa peau, sa joue bleuie ; il avait mal partout et surtout des bleus à l’âme. Une question brulait ses lèvres. Pourquoi ? Pourquoi toutes ces choses lui arrivaient à lui ? Pourquoi tout ce malheur et cette désolation ? Le sort n’avait-il donc personne d’autre à tourmenter ? Pourquoi sa vie devait être aussi malheureuse ? Pourquoi est-ce qu’on le punissait ? Était-il une si mauvaise personne ? L’endroit était plutôt rassurant ; alors doucement ôta ses mains, les lèvres pincées de honte et d'intimidation. Quand il leva les yeux vers elle ; il vit la colère sur son jolie visage alors qu’elle apportait une trousse de secours. Il en fut effrayé « Pourquoi es-tu fâchée contre moi… » Pourquoi le monde entier l’était-il ? Il ne pouvait pas comprendre qu’elle était en colère parce que quelqu’un l’avait frappé, il ne pouvait pas comprendre qu’elle avait une part masculine donc l’instinct premier était la colère. Mais pas chez Maddox, incapable de se révolter ou de témoigner une quelconque rage. Un sentiment bien trop inconnu qui lui faisait grandement peur.
Mon appartement était mon havre et la Nouvelle-Orléans était mon île. Une île que j'aimais à explorer, mais que j'avais aussi appris à connaître par coeur. J'en connaissais les cachettes, les endroits de prédilections pour les touristes comme pour les locaux. Il était d'ailleurs temps pour moi de faire quelques provisions, de retourner à ces endroits que j'aimais tant. Je n'aimais pas particulièrement les supermarchés, ceux-ci me rendaient souvent mal à l'aise avec leurs grandes allées si droites et parallèles. De plus, nous avions ici les plus belles boutiques qui soient, avec d'excellents produits frais du jour. À l'occasion, comme aujourd'hui, je les parcourais donc, question de remplir ce qui me servait de réfrigérateur.
C'était avec une certaine lenteur que j'avais effectué mes achats. Après tout, pourquoi aurais-je voulu les finir rapidement? Je n'avais rien de prévu, rien qui m'attendait chez moi... enfin, pensais-je. Vous saviez, c'était une de ces journées qui avaient si bien commencées. Je m'étais réveillé avec un sentiment de bonheur, j'avais pris une douche, m'étais même maquillée légèrement et j'avais enfilé de jolis vêtements avant de sortir. C'était avec mes sacs à la main et mes petits talons cognant sur le plancher que j'étais revenu à la maison, toujours avec cette même impression de bonheur. Cette sensation qui m'avait envahi toute la journée s'était rapidement envolée quand j'avais finalement vu Maddox assis devant ma porte. Devant moi se trouvait alors une vision d'horreur. Le pauvre garçon avait les vêtements en loque, le visage dans un état lamentable et son expression me brisa le coeur. Je réalisai à peine que j'avais laissé tomber mon sac par terre lorsque j'accourus vers lui. M'agenouillant à ses côtés, je posais une main sur sa joue, caressant doucement la peau sous son oeil amoché. Il me fallut un moment pour trouver quelque chose à dire tant j'étais abasourdie par cette vision.
«Ça va aller Maddox, je suis là maintenant. Nous allons pouvoir rentrer chez moi et là, tu seras en sécurité. Je vais m'occuper de toi, tu vas voir.»
Je dus l'aider pour qu'il puisse se relever. Je tenais son bras alors qu'il me faisait face. Qu'il était difficile de voir la tristesse de son regard. Il était évident qu'il était ébranlé et en même temps, cela ne me surprenait pas. Maddox était un être fragile et suite à l'agression qu'il venait de connaître, il ne pouvait être que bouleversé. Je lui offris un sourire qui se voulait rassurant. Il fallait que je m'occupe de lui.
«Ne dis pas ça, tu n'as rien d'un mauvais tableau. Je vais t'aider Maddox, ne t'inquiètes pas.»
Je pris ma clé dans ma poche avant de tendre le bras vers la serrure. J'ouvris la porte et me retournai pour inviter Maddox à entrer. C'est à cet instant qu'il éclata en sanglots. Des pleures qui me déchirèrent un peu plus. Je l'attirai vers l'intérieur, l'invitant doucement à faire ses premiers pas dans mon domicile pour venir le faire s'asseoir sur mon canapé.
«Ne bouges pas, je reviens, je vais chercher ce qu'il faut pour te soigner.»
Je me rendis jusqu'à la salle de bain pour saisir la trousse de secours. Quand je revins dans la pièce, je sentis alors une intense colère m'enflammer le coeur. Bien sûr, j'étais en colère qu'on ait fait du mal à Maddox, mais je savais que cette colère si vive n'était pas la mienne : c'était Evan. Il était enragé, comme une bête en cage qui rougit. Il ne comprenait pas qu'on puisse faire du mal à Maddox. Moi non plus. Je revins vers Maddox et visiblement je ne pus cacher la colère qui m'habitait. Je m'agenouillai devant lui et immédiatement il me fit part de ses craintes. Cela sembla d'ailleurs calmer la colère d'Evan, ce qui me permet de lui sourire tendrement.
«Fâchée contre toi? Jamais, cela me serait impossible. Mais je... enfin... nous sommes en colère contre cet homme en noir, contre celui qui a osé te faire du mal...»
J'ouvris ma trousse et en sortit une petite bouteille de désinfectant à base d'alcool. J'en imbibai une compresse et j'avertis Maddox que cela allait chauffer, mais que c'était pour éviter que ses plaies ne s'infectent. Je fis cela le plus délicatement possible. Son oeil m'inquiétait particulièrement. Une fois les plaies nettoyées, je me rendis jusqu'à la cuisine d'où je revins rapidement avec de la glace.
«Mets ça sur ton oeil, ça va aider à réduire l'enflure. Comment te sens-tu? Où la douleur est-elle la plus forte? Je suis vraiment désolé de n'être pas arrivé avant, j'ignorai que tu étais là. Si j'avais su je serais arrivé bien avant»
Je lui parlai doucement en sortant quelques sparadraps que j'appliquais sur les plus petits plaies. Je n'étais pas infirmière et je devais avouer que s'il avait quelque chose de casser, alors je ne saurais quoi faire si ce n'était que de le mener jusqu'à l'hopital. Cependant, j'avais grandi dans une famille nombreuse. J'avais eu l'occasion maintes fois d'exercer ce que j'avais appris dans mes cours de secourisme avec les plus jeunes. Je faisais donc de mon mieux pour qu'il en soit de même avec Maddox.
Elle le rassura de ses mots ; promis de le mettre en sécurité et il se lève avec peine. Assez douloureux. Il avait honte surtout. Bien trop honte pour se regarder de nouveau dans un miroir. Comment allait-il faire maintenant ? Ô Nitzan, je suis tellement désolé tu me faisais confiance et moi… Moi je suis trop faible et j’aurais toujours besoin de toi. Il aurait voulu la rendre fière. Elle posait sa main sur sa joue ; elle ouvrait la porte doucement et il la suivait. Ses yeux scrutaient les moindres recoins de l’appartement d’Amelia d’inquiétude. Cherchant à apprivoiser le décor pour s’assurer qu’il n’encourait aucun risque entre ces murs. Il s’assoit sur le canapé une fois quelque peu rassuré, il ne connaît pas cet endroit mais c’était beaucoup mieux que le couloir. Elle le laisse seul et quand elle revient, il eut peur de sa colère. C’est alors qu’elle lui afficha un sourire tendre à sa question ; il le lui rendit timidement. Elle lui disait être en colère envers l’homme qui avait levé la main sur lui, Prince la croyait alors. Il la laisse mettre de l’alcool sur ses plaies, de ses lèvres s’échappait un couinement de douleur. Une fois fait, elle lui donna de la glace dans un torchon et il l’appliqua en grimaçant sur son œil. Elle lui posa de nombreuses questions avant de s’excuser. Alors enfin il lui adressait un léger sourire, rassuré. « J’avais peur que tu ne viennes jamais m’ouvrir… » Soufflait-il simplement, fragile. Il avait du mal à se remettre de ses émotions. Il ne comprenait pas pourquoi cet homme l’avait battu de la sorte. Il espérait qu’il ne serait plus en colère contre lui et ne le frapperait jamais plus. Mais l’homme en noir n’avait pas de visage dans ses souvenirs, peut-être que si… Il essaya de se souvenir alors de son visage.
Une légère barbe… Des yeux gris, non plutôt vert… Ô il ne se souvenait de rien… Il soupire doucement de tristesse. Où avait-il le plus mal ? Il la laisse lui coller des pansements avant de passer doucement sa main au niveau d’une de ses cotes et de grimacer. Fort heureusement, il n’avait rien de casser ; ‘juste’ un hématome des plus colossaux. Mais malheureusement, le pauvre fou avait connu bien pire. Chaque coup lui rappelait ses douleurs auprès d’Alexey, les fractures qu’il lui infligea alors qu’il devenait complètement fou. Maddox ne pouvait pas l’aider, il ne comprenait pas. Il pensa juste être une horrible personne qui méritait d’être frappé, jusqu’au jour où il prit la fuite parce qu’il pensa bien mourir s’il levait de nouveau la main sur lui. Quand elle va pour soulever son tee-shirt il gémit alors effrayé en serrant un peu sa chemise abimée ; ne tenant nullement à se dévoiler devant les beaux yeux de la blonde. Il ne voulait qu’elle le voie, sa pudeur fit battre son cœur d’alerte. Craignant ses yeux sur son corps si immonde. Son regard est triste et il souffle la gorge serrée « Ne me regarde pas… » Presque un supplice, la honte le rongeait à cet instant.
Il relève les yeux pour la regarder ; tenant toujours de sa seconde main les glaçons sous son œil avant de dire d’une voix fragile « Il ne faut pas être en colère contre lui. C’est de ma faute, je ne pouvais pas lui donner ce qu’il voulait. J’aurais bien voulu tu sais ; il le voulait vraiment cet argent. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs… » Il s’attardait une fois de plus sur des détails tout bonnement inutiles à priori. Il observait la libraire cependant avec cette sincérité déconcertante dans ce qu’il disait. Il était d’une sensibilité et d’une douceur émouvantes, elle était tendre à ses yeux et il se sentit rassuré. Elle soulève doucement sa chemise, il se crispe mais se laissa faire. Il baisse la tête, il n’aime pas qu’on le regarde de la sorte. Il n’aime pas qu’on le regarde tout simplement. Il pose ses doigts sur la main de la jeune femme, apeuré alors qu’elle le badigeonne d’arnica. Puis quand elle le regarde ; il sentait son petit cœur se serrer beaucoup trop fort ; alors il se mit à pleurer de nouveau. Ô maman, je veux aller dans tes bras de nuages, garde moi à l’abri du monde et de ma bêtise…
Je prenais soin de Maddox de mon mieux. En ce moment, j'avais peur de ne pas être à la hauteur. Je savais que Maddox avait confiance en moi, jusqu'à un certain point, et que je lui avais promis d'être toujours là pour lui, mais s'il était blessé gravement je ne saurais lui donner toute l'aide dont il avait besoin. J'avais aussi l'impression d'avoir manqué à ma promesse. Je lui avais promis d'être toujours là pour lui et voilà qu'il avait attendu pendant des heures devant ma porte, priant surement pour mon aide. Et qu'avais-je fait? Je n'étais arrivé que bien trop tard. J'aurais dû être là plus tôt, mais comment aurais-je pu savoir? Quelque chose me disait pourtant que j'aurais dû savoir. La culpabilité est parfois un sentiment bien irrationnel. Les paroles de Maddox me déchirèrent le coeur bien qu'il souriait en les prononçant.
«Je suis tellement désolé. Je ne voulais pas que tu aies peur, jamais je ne t'aurais laissé volontairement ma porte fermée. Jamais.»
Une idée commença à germer dans mon esprit. Si une situation comme celle-ci arrivait à nouveau? Qu'il cherchait un endroit, mais ne trouvait aucun réfuge? Qu'il se pointait chez moi et que je n'y étais pas? Cela me tracassait, énormément. J'y pensais, de plus en plus, mais pour l'instant, je devais surtout m'occuper de Maddox. Un Maddox qui souffrait terriblement, le pauvre. Il posa doucement sa main sur sa côte et à voir sa grimace, je compris que cela le faisait souffrir. Une côte brisée peut-être? Cette idée me fit bien peur, car si c'était bien le cas, je devrais alors le mener à l'hôpital. J'approchai ma main de son tee-shirt pour le soulever et je perçus immédiatement les crispations de Maddox. Je ne pus aller contre sa volonté et relâchai immédiatement le vêtement. Je levai les yeux vers lui, le voyant tenir sa chemise dans ses mains. Ses paroles me brisaient le coeur, les unes après les autres. J'avais tant de peine pour lui et je dus faire un effort pour ne pas pleurer. J'avalai ma salive difficilement en le regardant, lui adressant alors un sourire rassurant. Je pris doucement sa main qui serrait sa chemise, en caressant la paume pour l'inviter à se détendre. Evan murmurait en moi, des paroles rassurantes, m'invitant à en faire de même avec Maddox.
«Regardes-moi Maddox et écoutes bien ce que je vais te dire : Ce n'est pas de ta faute. Tu ne dois absolument pas penser que c'est de ta faute. Tu es quelqu'un de gentil, qui aurait donner ton argent à cet inconnu si tu en avais eu, je le sais. Tu n'as jamais voulu faire de mal à qui que ce soit. Il y a cependant des personnes dans ce monde qui sont méchantes. Des personnes qui volent et qui blessent. Comme cet homme qui s'est attaqué à toi. Peu importe la raison pour laquelle il voulait de l'argent, cela ne justifie pas qu'il fasse du mal à d'autres, tu comprends? S'il y a un responsable, c'est lui et uniquement lui, d'accord?»
Ma main serrait toujours la sienne et il tenait toujours son vêtement dans le creux de celle-ci. Je savais qu'il avait peur, je savais qu'il ne voulait pas que je le vois. Comment se voyait-il? Pensait-il vraiment qu'il était horrible? Si seulement il pouvait se voir avec mes yeux, il saurait qu'il n'avait rien de laid, bien au contraire. Un coeur aussi pure que le sien ne pouvait qu'inspirer la beauté, mais ça, il ne pouvait pas le comprendre.
«Fais-moi confiance, Maddox. Il faut que je vois si tes blessures sont graves... Je suis ton amie. Evan aussi est ton ami. Et nous sommes là pour t'aider.»
Je soulève très doucement le chandail pour découvrir sa peau. Une peau qui a une histoire, j'en suis certaine. Je vois du rouge sur sa peau, des traces de ce qui s'est passé plus tôt. Je pose ma main sur sa peau, et constate avec soulagement que les côtes ne semblent pas être cassées. Mon soulagement n'est que de courte durée quand je sens les doigts de Maddox s'agripper à ma main. Relevant la tête vers lui, je n'ai pas le temps de l'observer bien longtemps pour comprendre qu'il est terrorisé. Je me redresse alors pour venir m'asseoir près de lui et je lui ouvre mes bras. Que pourrais-je faire d'autres? Je l'accueille contre moi, le coeur lourd de le sentir si triste.
«Ça va aller Maddox, je suis là pour toi... N'aies pas peur. Je ne ferai jamais rien qui pourrait te faire du mal, je te le promets.»
Elle lui assura que jamais elle ne l’aurait laissé à la porte et cela le confortait dans l’idée qu’il avait eu d’elle ; d’une femme douce et gentille. Voila comment elle était perçue par ses yeux. Elle était belle, avec une âme pure. Alors qu’il fut effrayé qu’elle le regarde, elle prit doucement sa main et se laissa caresser l’intérieur bien qu’il demeurait particulièrement nerveux à l’idée de se toucher et aussi de ses yeux sur lui. Elle lui demandait de le regarder et Maddox ne l’osait que très peu, l’observant du coin de l’œil ; planqué derrière ses cheveux tandis qu’elle lui assurait que ce n’était pas de sa faute. Il avait du mal à penser comme elle lui conseillait de faire, il était gentil peut-être. Mais il n’avait pas donné à cette personne ce qu’elle voulait et cela avait été méchant. Terriblement méchant. O que peu étonnant qu’Alexey l’ai frappé de la sorte, qu’il était juste horrible. Elle lui parle du malin, il n’aime pas ça. Il n’aime pas croire qu’il y est des personnes qui puissent être mauvaises. Il n’aime pas ça, il n’aime pas. Il se balance un peu, nerveusement. Essai de se calmer de l’idée que le mal existe vraiment. Il acquiesçait parce qu’elle le lui demandait, il acquiesçait parce qu’il n’y avait rien d’autre qu’il puisse faire. Parce qu’il ne voulait pas la contredire. Elle tenait sa main, il tenait sa chemise.
Elle lui demande de lui faire confiance, il a peur. Son cœur se serre et personne n’y fait rien. Elle appuya être son amie, et alors qu’elle lui parle. Il sent qu’elle le déshabille. Il vivait cela comme une seconde agression. Elle posa sa main sur sa peau, il se crispait de plus belle, donne quelque coup de talon sans la moindre force contre le canapé où il est installé. Au secours maman, viens me chercher… Viens, sauves moi de cet endroit. Sauve moi, les gens me touchent, ils me touchent… Viens me chercher…
Il tremble, il attrapa le poigné de la jeune femme. Il n’arrive pas à respirer. On le viole, voila ce qu’il ressentait. On volait sa dignité, du moins ce qu’il en restait. Elle relâche ses vêtements, le laisse se couvrir puis l’attire dans ses bras. Il est tremblotant, il a du mal à s’y faire. Il veut qu’elle soit son ami, mais il avait peur. Il pleurait silencieusement, ce sont des diamants qui coulent sur ses joues. Elle le rassure, il ne répondait toujours rien. Le cœur serré. Il voudrait guérir, mais il ne le serait jamais. Après quelques minutes, il sortait de sa torpeur, restant contre elle. Posé contre sa poitrine, contre son petit cœur qu’il n’entendait pas souffrir pour lui, avec lui. Il bouge enfin, porte ses doigts sur sa bouche et touchait doucement ses lèvres comme pour reprendre conscience de son propre corps. « Non… Ne me frappe pas… Me frappe pas… » Répétait-il, passant inlassablement la scène en boucle dans son esprit. Pousse un petit cri terrorisé, sursaute violement. Il fixe son environnement nouveau. Non… Il ne connaissait pas cet endroit. Il ne le connaissait pas.
Ses yeux se baladent nerveusement puis se ferme, reste près de la jeune femme ; son seul repère. Il avait peur que Nitzan se fâche, parce que c’était des vêtements qu’elle lui avait offert, parce qu’il avait été méchant. « Ne me regarde pas… Pourquoi tu me regarde ? Ils m’enfermeront parce que personne ne veut me voir. » Pleurnichait-il apeuré, il ne voulait pas qu’on l’enferme encore. Il avait bien du mal à se calmer, à chasser ses idées noires. Prince se mit à triturer entre ses doigts la poche de glace qu’il ne mettait plus sur son œil, ce n’était pas confortable. Il la maltraite, transmet ses angoisses. Il ouvre les yeux, regarde les mains de sa sauveuse qui ne savent quoi faire. Puis il les sent, dans ses cheveux, les doigts qui courent. Ils se promènent, doucement, comme si rien de grave ne s’était passé. Comme s’il n’ u avait aucune raison de fuir, ils butinent doucement… Comme un jour ensoleillé.
« Est-ce que ça sera toujours comme ça, dehors ? » Est-ce qu’il serait toujours la victime de tout, malheureusement oui. Les lapins sont heureux mais, les chasseurs existent toujours. Il devait apprendre à l’accepter.
Comment le rassurer? Comment lui faire comprendre que jamais je ne lui ferais de mal. Pour un pauvre garçon qui a connu tant de mauvaises choses, c'était plutôt difficile. Je n'abandonnerais pas, surtout pas, cela ne serait que lui prouver que je ne valais pas mieux que les autres. Il devait pouvoir me faire confiance et pas seulement à moi, à Evan aussi. Parfois, je maudissais Evan pour ce qu'il me faisait subir, mais je ne pouvais jamais totalement oublier qu'il n'était pas un mauvais garçon. Au contraire, il pouvait être si gentil. Je le savais plein de compassion et au fond, il n'avait pas voulu me... posséder pour de mauvaises raisons. Il voulait veiller sur moi. À sa manière. Il ne savait pas ce que cela impliquerait et surtout, il n'arrivait pas à comprendre les incidences que cela avait sur ma vie. Il ne le comprenait pas et ne le comprendrait surement jamais. Plus il vivait en moi et plus je le comprenais. Je le sentais plutôt. Il arrivait à saisir précisément les émotions de Maddox, mais les miennes... Il semblait préféré l'ignorer, ne pas voir la vérité. Et la vérité c'était que même si je l'appréciais, sa présence au final me faisait souffrir.
Je le serai contre moi, sentant ses larmes coulés et l'entendant pleurnicher. Je comprenais sa peine. Je n'avais pas vécu personnellement ce dont il souffrait, mais j'arrivais à l'imaginer. Comment ne pas ressentir sa douleur alors qu'il pleurait à ce point. Doucement il se détacha de moi et recula légèrement pour poser ses doigts sur ses lèvres. Son expression était troublante, mais pas autant que ses paroles. Ne me frappes pas, disait-il à répétition. Cela m'horrifia! Je n'avais pas l'intention de le frapper! Je compris vite qu'il ne me parlait pas nécessairement, c'était plus... un souvenir. Le pauvre il était chamboulé. Il regarde, partout, désorienté et j'en panique presque avec lui.
«Maddox... Regardes-moi... Je suis là et je ne te ferai pas de mal»
J'essayais bien sur de ne pas le brusquer, alors je n'osais pas vraiment le toucher, gardant mes mains près de lui, sans oser les poser sur ses épaules. Il jouait nerveusement avec le sac de glace que je lui avais donner. Il fallut un moment avant qu'enfin il n'ose ouvrir les yeux et me regarder à nouveau. C'est alors que je glisse doucement mes doigts dans ses cheveux, lui adressant un petit sourire. Car je ne sais quoi faire de mieux que d'essayer encore une fois de le rassurer.
«Bien sûr que non! Il ne faut pas que tu aies peur de dehors. Je sais que c'est difficile après ce que tu as vécu, mais tu dois me croire. C'est vrai qu'il y a de mauvaises choses, parfois , mais il y a aussi des belles choses, tu le sais ça?»
Que pouvais-je lui dire? Qu'il ne souffrirait plus jamais? C'était là une promesse que je ne pourrais pas tenir. Que j'aimerais lui faire, mais que je ne pouvais malheureusement pas. Je continuai de lui caresser les cheveux avant de m'approcher de lui. Je posai doucement un baiser sur sa tempe avant de lui prendre le sac de glace qu'il tenait dans ses mains pour le déposer sur la table.
«Tu es en sécurité ici, tu le sais ça aussi? Jamais personne ne pourra te faire du mal tant que tu seras chez moi et ça je peux te le promette.»
Je lui adressai un nouveau sourire. Je me dis qu'il faudrait peut-être que je lui change les idées. Mais comment?
«Tu te sens mieux? As-tu faim... ou soif peut-être? Tu pourras rester ici aussi longtemps que tu veux.»
Je parlerais à Nitzan plus tard, pour l'instant c'était Maddox dont il me fallait me préoccuper.
La peur l’envahissait, la peur le dévorait. Il revoyait les images d’une violence sans nom dans son esprit. Il pleure, il cris. Il ne sait plus quoi faire. Il voudrait aller dans une autre réalité, mais il ne la trouve pas. Elle caresse ses cheveux, il est effrayé. Il ne sait pas vraiment que faire. Alors, il se laisse faire tout simplement. Il observe son sourire, il veut al croire. Elle lui promet de ne pas lui faire de mal, il sait bien qu’elle ne lui en fera pas. Elle le rassure, lui affirme que dehors ce n’était pas aussi dangereux qu’il pouvait le croire. Il l’observe. De belles choses. Oui, il y en avait beaucoup. Il y avait de si belles choses dehors. « Des belles choses, comme toi. » Non pas qu’il la considérait comme une chose, mais la rencontrer fut une belle chose. Oui, une si belle chose. Elle lui caresse les cheveux et il calme ses sanglots.
Elle pose ses lèvres sur sa tempe, il ferme doucement les yeux. Il aurait presque voulu se blottir contre elle. Si seulement il n’était pas si grand. Il était un enfant dans son cœur, mais il ne l’était pas. Il était plus grand qu’Amelia et pourrait difficilement se rouler en boule sur ses genoux, bien qu’à cet instant ce fut exactement ce dont il aurait tant eu besoin. Elle prend le sac de glace, il l’observe de ses grands yeux bleus humides. Il espère que la vie serait moins cruelle. Elle lui assure qu’il est en sécurité, il ne veut que la croire. Que pourrait-il faire d’autre ? Une autre réalité lui ferait bien trop peur. Elle promet de la protéger et cela le rasure. Il répondit de façon très légère à son sourire. Elle est son amie, il avait tant besoin d’elle.
Elle lui demande alors s’il désire quelque chose, lui assure qu’il peut rester là ; avec elle. Il finit par sourire un peu plus franchement. Il est fatigué. Maddox prit doucement entre ses doigts le collier qui pendait autour du cou de la jeune femme ; l’observe, le tourne et le retourne. Fascinant. Il aurait voulu avoir sa maman. Mais elle n’était plus là. « Je voulais te voir, tu me manquais… » Confessait-il alors. Il est assez gêné, il ne sait pas si elle aurait voulu le voir. Il ne savait pas même s’il lui manquait. Il avait un peu peur qu’elle ne l’aime pas, qu’elle ait juste eu pitié de lui. C’était ce que les invisibles disaient. Ils disaient tous que les autres ne veulent pas de lui. « Les voix… Elles sont de plus en plus nombreuses… Elles disent que tu vas m’oublier. Et moi je ne veux pas, elles disent que je suis tout seul. Que quelque chose va arriver. Mais il y a toujours quelque chose qui arrive, pas vrai ? »
Il ne peut pas s’en empêcher, malgré la peur. La solitude l’effraie bien plus encore. Il se colle à elle, un peu maladroitement. Probablement donne t-il un coup de coude dans sa poitrine par accident. Il fini par se trouver un peu plus confortable et il comprend qu’il ne veut qu’une chose. Il veut être avec elle, calme. Juste discuter. « Est-ce que tu entends les voix ? Elles me font peur, elles ne veulent pas me laisser tranquille. J’ai beau leur dire que c’est faux. Ils parlent tellement, que des fois… Je crois tout ce qu’ils disent. Tu les entends toi ? La nuit ? Ils murmurent tous… » Il aimerait le savoir, elle le croit n’est-ce pas ? Que les voix existent. Les voix sont réelles. Il y avait une tension oppressante, depuis quelques jours déjà. Il le vivait, de plein fouet. Victime idéale. Nitzan, le laissait seul le moins possible. Il était si fragile, la preuve était là. Sous les yeux de la jolie libraire.
Je m’efforçais d’être à la hauteur. Cela peut sembler idiot, je n’en doute pas, mais avec Maddox, j’avais toujours peur d’être un peu gauche. Ce garçon était si gentil et aussi si fragile, je ne voulais pas le froisser ou lui faire de la peine. Bien au contraire, je ne désirais que son bien. Cependant, j’avais toujours au fond de moi cette impression de ne pas être la meilleure personne pour m’occuper de ses états d’âme. Je le faisais avec tout mon cœur, mais je parvenais à peine à prendre soin de moi. Comment aurais-je pu être à la hauteur dans une situation comme celle-ci? Je l’ignorais, mais je devais au moins essayé. Pour lui.
Je le vis soudain contempler mon cou et il me fallut un moment pour comprendre qu’il regardait le collier qui y pendait. J’avais oublié sa présence, moi qui portais si peu de bijou. Aujourd’hui pourtant j’en avais eu envie, comme j’avais eu envie de me préparer légèrement avant de sortir. Je m’en sentais un peu ridicule maintenant, à bien y penser. J’eus un petit rire, presque complice, aux paroles de Maddox.
«Tu me manquais aussi Maddox… J’espérais que tu viennes me voir, ici ou à la bibliothèque. J’avais peur que tu aies perdu mon adresse. »
Je savais bien sûr que je pouvais prendre contact avec lui par l’intermédiaire de Nitzan, mais je n’avais pas osé. Peut-être avait-ce été une réflexion stupide, mais j’avais cru qu’il serait mieux de le laisser faire les premiers pas vers moi. Je ne voulais pas le déranger et puisqu’il avait mon adresse et il savait où je travaillais, je m’étais dit qu’il viendrait me voir quand il en aurait envie. Peut-être avais-je eu tort et peut-être aurais-je dû aller le voir. Voilà soudain que le remord s’insinuait en moi. Je fus cependant soutirer à mes pensées par ses paroles. Des paroles qui créèrent en moi une drôle de sensation. J’avais compris déjà que Maddox n’était pas comme les autres. Seul lui et Nitzan avait ressenti la présence d’Evan en moi. Cependant, je n’avais pas réalisé que cela ne s’arrêtait pas là pour Maddox. Je me sentis un peu démuni face à ses questions, car que connaissais-je à ces voix? Rien du tout. Je me devais cependant de lui faire comprendre une vérité :
«Elles te disent que je vais t’oublier? Qu’en savent-elles? Tu sais bien que je ne pourrai jamais t’oublier… Comment pourrais-je oublier celui qui m’a offert un si joli dessin.»
Je tendis la main pour lui indiquer le dessin que j’avais affiché sur le mur. C’était le portrait qu’il avait fait d’Evan pour moi. J’avais hésité longtemps il est vrai à l’afficher, mais j’avais fini par m’y résoudre. Peut-être parce que cela me rappelait que je n’étais pas folle et qu’Evan n’était pas qu’un produit de mon imagination. Je commençais lentement à me résoudre à vivre avec Evan et je ne pouvais concevoir de le faire sans imaginer son visage. Malheureusement, son visage me rappelait aussi parfois à quel point nous étions seuls au monde, moi et lui. Heureusement, Maddox était là. Evan le laissait prendre place dans ma vie et cela me soulageait. Il me laissait voir Nitzan, mais je savais qu’il se méfiait d’elle… Peut-être n’avait-il pas accepté le fait qu’elle m’ait parlé qu’il existait des «solutions à mon problème».
Une fois de plus et heureusement, Maddox me sort de mes rêveries. Il se réfugie contre moi et je l’enserre de mes bras. C’est une accolade maladroite du jeune homme et je me retiens de réagir à son léger coup de coude. Cela n’est que secondaire. Je m’assure qu’il soit confortable, venant appuyer ma tête au sommet de son crâne, glissant ma main dans ses cheveux ébouriffés.
«Il ne faut pas que tu écoutes ces voix qui te font peur. Je comprends qu’elle soit effrayante, tu sais, mais parmi ces voix, y en-a-t-il des gentilles? Moi j’entends souvent une voix… la même… Tu le connais je crois. Elle n’est pas méchante et elle ne veut pas te faire peur. Au contraire, elle ne demande qu’à être ton ami…»
Evan. Il était là, présent. J’avais l’impression à cet instant qu’il était sur mon épaule et qu’il regardait Maddox avec moi. Il y avait ces instants, parfois, où Evan ne me semblait plus oppressant, où je le sentais plutôt comme un prolongement de moi-même. Sur certains points, nous étions si semblables, comme dans l’affection que nous portions à Evan. Et je l’entendais à mon oreille, qui résonnait en moi. Il ne voulait qu’une fois : que Maddox l’entende. Evan avait toujours eu de si beaux mots, il s’exprimait bien mieux que moi. À cet instant, je l’entendais murmurer des mots d’une douceur infinie. Il n’était peut-être pas de forces à lutter contre d’autres voix, je l’ignorais car celles-là je ne les entendais pas. Cependant, j’entendais Evan. Sa voix tranquille me fit frissonner un instant alors qu’il disait à Maddox être là pour lui. J’eus soudain une envie d’étreindre Evan. C’était dans des instants comme ceux-ci qu’il me rappelait qu’il n’était qu’un jeune homme au grand cœur qui n’avait jamais demandé à mourir. Même sous la forme d’esprit, il était gentil, protecteur envers Maddox. Il aurait voulu être de force à lutter comme ces voix, mais il n’était qu’un esprit mineur. La seule personne qu’il pouvait maîtriser sans trop de peine, c’était moi.
Quand elle lui avoue qu’il lui eut manqué, il ne pu réprimer un très léger sourire sur ses lèvres malgré la fatigue. Ravi qu’elle eut pensé à lui. C’était rassurant pour lui, parce qu’il n’aimait pas déranger. Il était quelqu’un de bien. Elle lui répond que les voix se trompent et après avoir vu le dessin d’Evan accroché au mur, il vint se refugier dans les bras de la jolie blonde. Soupirant doucement de bien aise. Il aimerait rester là pour toujours. Il sait que c’est impossible, mais l’idée lui est plaisante. Elle l’enlace, il ferme tendrement les yeux. Il sent ses doigts glisser dans ses cheveux et il apprécie cela. Il se laisse toucher. Il aime ça. C’est nouveau avec elle ; il lui offre sa confiance totale à cet instant. Bien sur, pas au point de l’autorise à toujours son torse, mais elle pouvait l’encercler de ses bras, ce qui était une bien grande progression. Amélia lui explique qu’il ne doit écouter les voix ; elle parle. Il l’écoute elle. Ici il n’y a pas de voix. Il n’y a qu’eux. Cela est tellement rassurant. Elle assure qu’il y a des esprits bienfaiteurs. Mais ils sont tellement rares. Il aurait voulu en rencontrer davantage. La douce parle d’Evan et il sourit faiblement à cette pensée.
C’est alors il l’entendit tout simplement Evan. Sa voix est faible, comme s’il était très loin. Mais il sent qu’il est juste là. Il se garde dans les bras de la jeune femme. Il ne veut pas en partir malgré la douleur. Il se sent divinement bien, ça n’a pas de prix. Puis enfin, le dément finissait par demander « Est-ce que tu es fatigué Evan ? » L’esprit le rassura. Maddox se replia un peu plus. Sa main qui touchait le pendentif de la jeune femme, touchait à plusieurs reprises par accident la peau de la gorge de la jeune femme. Il se sentait rougir légèrement à ce contact. Puis enfin, il relâche cette forme métallique et redresse la tête pour observer la jeune femme. Il fixe ses yeux. Il se demande si c’est vrai. Si le jeune garçon est là, derrière de si beaux yeux. Il se fait un peu moins collant, un peu craintif par la possession d’Evan. Finalement, il avait la sensation de mal le connaître malgré tout ce qu’il avait pu en savoir. Il avait un peu peur, parce qu’il sentait sa présence gagner. Comme s’il était moins fatigué tout à coup. Il était là, caché derrière les si beaux yeux d’Amélia.
« Pourquoi tu te caches… On dirait que tu as peur… Mais personne ne peut te faire de mal à toi… » Il n’était pas très futé, il n’était pas idiot pourtant. Si bien des choses lui échappent ; mais il avait bien ressenti ce changement en elle. Il avait senti la force grandissante d’Evan, cette force protectrice. Cette aura bienveillante. Il se demandait si elle le sentait aussi. Si elle sentait qu’il était là, qu’il prenait bien plus de place. Il fixe ses yeux. Encore et toujours. C’est la première fois qu’ils vont pouvoirs se parler à travers ses lèvres. Il le sent. Il a peur qu’elle ne soit plus jamais elle, il aime beaucoup Evan. Mais au fond de lui, il aime bien plus Amélia encore. Il se trouve injuste. Mais c’est comme ça. Il avait bien plus confiance en elle. Par cette aura féminine qui l’avait toujours rassuré. Ce besoin de maternité qui l’oppressait. « Pourquoi tu ne veux pas sortir, est-ce que toi aussi tu as peur du dehors ? » Est-ce que la tête d’Amélia était sa maison ? Son abri ? Son Bunker ? Un refuge unique. Il voulait croire qu’il y était bien. Mais il n’était sur de rien. Peut-être est-il coincé ? Qu’il ne savait tout simplement pas comment en sortir. Il ne pourrait donc jamais tenir la main de la femme qu’il aime ainsi prisonnière. Cela devait être si atroce…
Cela me fit un drôle d'effet et pas seulement à moi. Evan réalisa que Maddox l'entendait. Bien sûr, il entendait ma voix, mais il entendait aussi la sienne. Outre moi, avec qui avait-il eu de contact depuis sa mort? Personne. Personne de vivant du moins. Seuls les autres esprits jusqu'à maintenant l'avait repéré et avait senti sa présence. Maintenant, il n'était plus Evan, il était l'esprit qui avait pris par au corps d'Amelia, à mon corps.
À cet instant, il devenait de plus en plus imposant. Je le sentais s'imposer en moi et j'avoue que je ne savais que faire. Après tout, Maddox semblait s'intéresser à sa présence, lui demandant s'il était fatigué. Evan toujours aussi gentil s'empressa de le rassurer. Ça pouvait aller, il était fatigué, mais il ne fallait pas s'en inquiéter. Moi je regardais Maddox en suivant cet échange étrange. Le jeune homme jouait toujours avec mon pendentif et je souriais quand il touchait ma peau, par accident. Je sentais bien que cela le surprenait, le gênait même. Moi, ça me faisait sourire, j'aimais tant sa douce naïveté. Je le vois se redresser doucement et le regarde dans les yeux. Je le vois dans ses yeux qu'il se pose des questions et moi je lui souris. J'acquiesce doucement d'un signe de tête, comme s'il m'avait posé une question, pour le rassurer peut-être. Evan est là, nous le savons tous les deux. J'ai cru être folle longtemps, mais maintenant je sais.
À la nouvelle question de Maddox, j'avais fermé les yeux. Soudainement, sa voix dans ma tête était devenu plus forte et sa présence pour prenante. Habituellement, je lutte. Cette fois cependant, je ne sais plus. Je sens qu'il s'insinue en moi, presque doucement, me demandant la permission et moi je ne sais que faire. Parce que perdre le contrôle de soi n'est jamais amusant, toujours un peu effrayant, mais je sais qu'Evan me redonnera mon corps, il la toujours fait. J'ouvre les yeux, ou plutôt est-ce Evan qui m'y oblige. Cette fois, je ne suis qu'un spectateur de ma propre vue et je sens mes lèvres s'étirer dans un sourire rassurant.
«Il ne faut pas avoir peur Maddox. Je me cache la plupart du temps car je n'ai pas le choix. Je dois laisser son corps à Amelia, après tout c'est le sien. Moi je suis simplement là, avec elle et toi tu peux m'entendre, même quand je ne me sers pas de ses mots, comme présentement»
C'était étrange, entendre ma voix, légèrement modifiée, je le consens. C'est encore la mienne, mais la manière de parler est différente, les expressions, le ton. Il est doux et je sais qu'il crains d'effrayer Maddox. Compréhensible. Qui ne nous prendrait pas pour des fous? Evan rit à l'aide de mes lèvres, adressant un nouveau sourire à Maddox.
«J'ai souvent peur, oui, mais surtout pour Amelia. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose... J'aimerais pouvoir sortir, être avec vous, mais je dois rester ici...»
Ce fut soudain comme une vague, je me sentis remonter à la surface. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Evan avait soudainement été déstabilisé et il était revenu se terrer en moi. Cet endroit qu'il ne pouvait pas quitter et qui, je le savait, ne voulait surtout pas quitter. Je clignai des yeux un moment, prenant une longue inspiration. Ce fut un retour soudain et je m'en sentis étourdie. Je m'appuyai à Maddox un instant pour chasser l'étourdissement et finalement j'eus un petit rire gêné.
«Pardon, je... je n'ai pas l'habitude qu'il... enfin...»
J'eus un petit sourire désolé. J'espérais que nous ne lui avions pas fait peur. C'était si étrange. Je n'avais pas compris le retrait soudain d'Evan, comme s'il avait soudainement eu peur de ses mots. Je l'avais senti fébrile, quand il avait parlé de «devoir rester ici».
Je l’avais cherché, au fond de son regard. J’avais senti la présence de cet autre, de cet ami que personne ne peut voir. J’avais l’impression de le voir, je voyais dans les yeux d’Amelia la couleur de son iris se déchirer de tellement de nuances différentes et j’avais la sensation que parmi tous ces cristaux il se trouvait là. Evan. Tu es là n’est-ce pas ? Je la regarde. Elle me parle. Il me parle. Je sais que c’est lui. J’ai un peu peur, malgré son sourire. Elle sourit. C’est lui. Qu’est-ce que ça peut bien faire en dedans ? De sourire, alors que ce n’est pas soi. Et moi alors, quand je souris, est-ce vraiment moi ? Est-ce qu’elle le sait au moins ? Je me sens pris, dans un tourbillon de pensées ; ça vole partout. Elles dansent autour de nous, je suis le seul à les voir. Je suis seul. Je suis toujours seul.
Il n’a pas le choix. Pourquoi ne l’aurait-il pas ? Tout le monde me dit sans cesse, que l’on a toujours le choix. Est-ce que c’est vrai ? C’est un mensonge, Evan. Est-ce qu’ils m’ont menti ? J’n’aime pas le mensonge. Je n’aime pas ça. Ce n’est pas son corps. Est-ce qu’elle est d’accord ? Est-ce qu’il la voit nue, dans le miroir chaque matin ? Est-ce qu’il sait, quand elle a faim ? Est-ce qu’il sait tout d’elle ? Est-ce qu’il sait tout de moi ? Et si nous étions vides ? Personne n’a vérifié. Peut-être faut-il s’ouvrir pour le voir. Mais à moi. Cela me fait peur, de m’ouvrir les entrailles pour voir si j’ai une âme. Il est avec elle. Il est en elle plutôt. Moi j’ai mal. Ma peau elle me fait mal, est-ce que je peux la changer ? J’en voudrais une neuve. Une peau sans bleu, sans rouge, sans violet. Je voudrais une nouvelle peau. Douce. Qui n’ai jamais eu mal. Est-ce qu’il y a un marchand de peau, comme il y a marchand de sable. Qui vend des rêves, moi on me donne que des cauchemars. Je voudrais une peau douce, mais forte. Si forte que l’on pourrait cogner dessus sans qu’elle se déchire. Sans que je n’aie mal. Toi aussi tu voulais une nouvelle peau ? Alors tu as pris la sienne…
Il a peur pour elle. Qui a peur pour moi ? J’ai suffisamment peur pour tous ceux que j’aime. Je voudrais qu’il n’ait plus peur. Il doit rester ici ? Pourquoi… Je voudrais comprendre. Je la regarde. Je ne sais pas ce que je vois. Des choses étranges. C’est bizarre la mort. Elle ferme les yeux. Je ne sais pas ce qui se passe. Je ne suis pas dans sa tête moi. Quand elle ouvre les yeux. Elle pose ses mains sur moi. Je me laisse faire. J’aime bien croire qu’elle ne me fera pas de mal. Tu n’as pas menti n’est-ce pas. Tu ne me feras rien. Elle rit. Je ne sais pas pourquoi. Pourquoi tu ris ? Tu te moques de moi ? Parce que je ne comprends rien ? C’n’est pas ma faute d’être si bête.
Elle s’excuse. Je soupire doucement. Je prends sa main. Elle est si douce. On dirait de la soie. « Tu es tellement triste… » Je n’aime pas la voir triste. Je n’aime pas cette lueur sombre sur son visage. Je me pousse un peu. J’arrête de l’écraser. Mais je ne veux pas qu’elle me repousse. Je veux rester avec elle. Parce que la rue me fait peur maintenant. Je ne sais pas ce qu’il m’y attend. « Est-ce que tu as entendu ? Tu as parlé… C’était lui, sur tes lèvres. » Je ne sais pas quoi dire. Les mots sont compliqués. Je n’arrive pas à les choisir. Ils se bousculent dans ma tête et je n’avais personne pour y mettre de l’ordre. « T’en vas pas Amélia… » Non… Je ne veux pas. Je ne veux plus que ça arrive. Je ne veux pas la perdre, je veux qu’il prenne sa peau. Alors je pleure, parce que je n’arrive pas contrôler tout ça. Cette tristesse, elle m’étouffe. Je ne veux pas qu’elle disparaisse. Parce que je l’aime. Je n’ai pas dit ‘je t’aime’ depuis tellement longtemps. Pourquoi je n’y arrive pas ? Je ne fais que pleurer depuis des années. Apeuré d’aimer, je pleure. J’ai envie de le crier, regardes je t’aime… Mais je pleure. Est-ce que tu peux comprendre alors ? Que moi je t’aime, mon amie. Je voudrais qu’Evan soit comme les autres invisibles, je voudrais qu’il arrête de se cacher en elle. Je ne veux pas qu’il s’en aille non plus. Si seulement tu n’étais pas mort…
ORP : Coucou, sois pas étonné. Je teste le changement de style pour mon rp. J’espère que c’est buvable lol.
Nous lui avions fait peur, je le voyais dans ses yeux. Il prit doucement ma main alors que je reprenais peu à peu mes esprits et la possession complète de mon corps. Il me surprend quand il me dit que je suis triste, me demandant s'il l'avait simplement perçu en moi ou si cela paraissait sur mon visage. Difficile de ne pas l'être, je l'étais plus souvent qu'autrefois il est vrai. Avant, je n'étais peut-être pas la plus enjouée des jeunes femmes, mais je ne m'étais jamais considérée comme malheureuse. Simpliste peut-être, mais rarement triste. Cela m'arrivait désormais fréquemment. Quand je pensais à Evan, j'avais de la peine pour lui. Je savais que cela le déchirerait si nous en venions à nous séparer... l'idée de rester à jamais deux dans un même corps me rendait peut-être encore bien plus triste.
Je lui souris, pour lui faire comprendre que ça va. S'il y a une personne dans l'univers à qui je ne me plaindrai jamais, c'est bien Maddox. Le pauvre vit des situations bien pires que les miennes et je ne peux qu'avoir de la compassion et énormément d'affection à son égard. J'acquiesce quand il me pose quelques questions. Bien sûr que je l'ai entendu, j'ai entendu les mots d'Evan, comme s'il avait été les miens. C'est là ce qui me fait horreur : cette sensation étrange d'être soi sans l'être. D'être un visiteur dans son propre corps. J'entends ma voix, je me voie bouger, mais rien n'est de mon gré.
«Oui, j'ai entendu. Je n'ai jamais disparu, j'étais là tout le temps...»
Je sentis son inquiétude et ce fut mon tour de prendre ses mains dans les miennes. Les siennes tremblaient légèrement et je le sentais en proie à un grand émoi. Avait-il eu peur que je ne reviennes pas. Je sentis une pointe de jalousie en Evan, au fond de lui il sentait que Maddox l'avait crains un instant et que, peut-être oui, il préférait que ce soit moi qui occupe mon propre corps.
«Je ne m'en vais nul part. C'est moi, je suis là.»
Je sentis Evan le rassurer lui aussi, lui assurant qu'il ne prendrait plus le contrôle de ma voix, qu'il ne voulait surtout pas lui faire peur. Après tout, il serait toujours là quand même, même s'il ne pouvait pas le voir. Il ferait parti de ses voix et ne voulait qu'être son ami. C'est alors que Maddox pleure à nouveau. Peut-être l'avions nous trop effrayer. Tout cela était si compliqué. Je prends doucement son visage entre mes mains, essuyant ses larmes de mes pouces. Avec une lenteur calculée, je viens appuyée mon front contre le sien, hésitant à le prendre dans mes bras à nouveau.
«Tout va bien Maddox...»
Je le rassurai un moment, faisant de mon mieux pour que ses pleures cessent. Il avait tant pleuré le pauvre et je m'en sentais un peu coupable. Je posai de nouveau un baiser sur son front avec un petit sourire.
«Je ne veux pas que tu sois triste, je t'aime trop pour cela... Alors sèches tes pleures je t'en prie et souris-moi plutôt.»
HRP : Ne t'inquiètes pas, j'aime beaucoup ce nouveau style ♥
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Ven 3 Oct - 20:33
Elle ne partira pas, ses mots me sonnent comme une promesse. A moi, ça me fait peur la promesse. J’ai l’impression que les gens ne savent pas ce que ça veut dire finalement. Qu’ils oublient tout simplement le sens de ce mot. Pourquoi font-ils des promesses ? Ils trahissent toujours. Je ne les aime plus ces promesses, pourtant ça me rassure toujours. Elle sera toujours là. Toujours. Elle efface mon chagrin de ses doigts si fins. J’aime sa peau. Elle est si douce. Je la regarde, je la fixe. Je trouve les yeux d’Amélia tellement sincère. J’aime le regard des autres et tout ce qu’il peut me dire. Elle me dit que tout va bien. Je sais qu’elle ne ment pas. Elle m’aime, moi je le sens. Elle ne m’aime pas comme Evan l’aime, elle m’aime c’est tout. Et moi aussi, je l’aime vraiment.
Elle veut me voir sourire. C’est vrai qu’il n’est pas facile de sourire quand on a eu peur à ce point. J’ai vraiment eu la trouille. J’essaie de sourire alors. Parce qu’elle me sourit. Parce qu’elle est tellement belle. Je suis tellement laid à coté d’elle, j’aimerais me cacher quelque part. Je suis tout abimé ; je me demande si j’ai l’air encore humain. Est-ce que je suis encore cette chose que l’on enfermera ? Je ne veux pas… Oh non, je ne veux pas me voir. Je ne veux pas que l’on me regarde. Je baisse la tête. Je me sens si bête, pourquoi j’ai souri ? Je suis tellement immonde… Il faudrait ma cacher quelque part. Cette idée me rend si malheureux. Je me sens si fatigué. Je voudrais retrouver mon lit, mais je ne veux pas sortir. Jamais plus. J’entremêle mes doigts. Nerveusement. Je ne sais pas vraiment quoi dire. J’ai laissé la panique envahir mon cœur. Et maintenant, j’ai peur qu’Evan ne me déteste. Parce que je ne voulais pas de lui, en fait, je ne veux pas de lui comme ça. Cela me fait bien trop peur, j’ai cru voir Amélia mourir. Je ne veux pas qu’elle meurt. J’en ai assez de ces gens qui meurent autour de moi.
« J’avais peur… » Soufflais-je d’une voix brisée. Je ne la regarde pas. J’ai tellement honte. Je sais bien, quand je me regarde dans le miroir le matin, que je suis une grande personne. Je suis un homme, même si je ne suis pas très fort. Pas très beau. Mais je suis un homme, aussi vilain sois-je. Mais j’ai peur. Je me sens pas si grand que ça, je ne me sens pas si vieux. Je me sens si fragile, j’ai l’impression qu’un rien ne peut me faire tomber. Que je vais me casser en un millier de morceaux. Est-ce que je suis en porcelaine ? Je sais que non, mais des fois c’est un peu comme si. « Je t’ai vu… Comme si tu te noyais. Je ne veux pas que tu meurs. Je sais que tu es vraiment gentille. Pourquoi il faudrait que tu partes… Moi je ne veux pas… » Je me colle au dossier du canapé. J’ai un peu froid. « Est-ce que je peux rester ici ? Je ne veux plus sortir. » Garde moi, je serais sage ! Je ne ferais pas de bruit. Je serais si gentil. Gardes moi, je sais que Nitzan comprendra. Je ne veux plus sortir. Elle sait comme j’ai peur. Elle sait ce qui est mieux pour moi. Pourquoi est-ce que je ne sais pas me débrouiller seul ? Oh, si je n’étais pas si stupide… J’aimerais que tu m’aimes Amélia, que nous lisons des livres et je dessinerais pour toi. Parce que c’est tout ce que je sais faire. Je n’ose pourtant pas la regarder, j’ai bien trop peur qu’elle me dise ne vouloir de moi ici. J’ai peur qu’elle ne m’aime pas assez pour me garder. Moi je l’aime déjà beaucoup trop. Pourquoi tous ces gens prennent mon cœur sans que je sache s’ils veulent me donner le leur ?
HRP: Graou tant mieux alors x3 C'est une expérimentation ahahaha
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Mar 7 Oct - 21:11
Guillotine
Amelia K. Donovan & P. Maddox Seelerk
Je me sentais responsable de ses pleures. Étais-ce de ma faute s'il pleurait ou pleurait-il simplement souvent? Je n'en savais rien. Il m'était cependant difficile de faire comme si ce n'était moi qui avait engendré cet éclat en sanglot. J'essayai de le faire sourire, espérant vraiment qu'il le ferait. Et il me fit. Un petit sourire, presque timide. Pourtant, même s'il essaie de me sourire, je sais qu'il le fait plus pour moi que par réelle envie de sourire. Ce que je vois surtout, c'est la peur au fond de ses yeux. Qui pourrait le lui reprocher quand la vie avait pris un soin particulier à faire de son existence une succession de terreur et de malchances. J'aimais à penser que cela ne pouvait être que de la malchance, l'être humain pouvait-il vraiment être mauvais au point de s'en prendre sans cesse à ce pauvre Maddox. Si oui, j'avais pitié en ce que nous étions devenus. Collectivement. Cela m'étonnait-il vraiment? De manière très pessimiste, j'avais envie de répondre que non. Ma vie avait changé depuis quelques temps, je voyais le monde d'une autre manière. Je savais que nous étions plusieurs à porter un fardeau, je pensais surtout aux possédés et aux médiums. J'avais tendance à l'oublier, mais ce qui nous hantait avait autrefois été humain. Et à voir ce qu'ils étaient devenus, je perdais un peu espoir en la bonté humaine. Maddox me rappelait pourtant qu'il y avait du bon, mais il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre à quel point il m'était important et à quel point il était une lueur, celui qui me rappelait que je pouvais encore sortir, car peut-être y avait-il d'autres personnes comme lui à rencontrer à l'extérieur.
Il me parla de sa peur et je sentis à quel point cela pesait sur son coeur. Le pauvre. Effrayé à cause de nous. Je ne pouvais pas l'en blâmer, je savais bien qu'il ne comprenait pas tout... et malheureusement, je ne comprenais pas plus que lui. Ses paroles me firent sourire, malgré la peur que je ressentais dans sa voix. Je souris parce que je le trouvai attendrissant, à tant craindre pour moi. Je le vois qui grelotte un peu, peut-être la peur, mais je crains que ce ne soit dû au froid. Je tends donc le bras et attrape la couverture qui traînait près de moi pour la déposer sur ses épaules avec un sourire bienveillant.
«Je sais que cela semble bizarre, mais ne t'inquiètes pas. Je n'ai pas l'intention de mourir, ni de me noyer. Tu sais bien qu'Evan ne permettrait jamais une telle chose.»
Je frictionne doucement ses épaules à l'aide de mes mains, peut-être pour lui donner chaud ou peut-être pour le rassurer, je ne sais plus. Une chose est certaine : je ne supporte pas de le voir dans cet état. Evan non plus et je sais qu'il reste tranquille, se sentant coupable de la peur qu'il a infligé à Maddox. Il aurait voulu être vivant à cet instant. Cela est étonnamment une pensée qu'Evan n'a pas souvent. Souvent, il semble apprécier sa présence dans ma vie, sans vraiment regretter la vie. À cet instant pourtant, ce fut le cas.
« Tu es ici chez toi, tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux. Mais il faudra bien sortir un jour.. et puis Nitzan doit s'inquiéter tu sais. »
Nitzan était pour moi une femme admirable. Elle m'avait aidé, elle aidait Maddox continuellement et je ne demandais s'il y avait une limite à sa gentillesse. J'eus un sourire en pensant à elle et à cette soirée où nous nous étions rencontré. J'eus une brève pensée pour Nate, le membre de son groupe. J'aurais aimé lui parler plus... le voir peut-être une autre fois, mais cela était impossible, j'avais eus déjà tant de difficulté à lui parler la première fois. Mieux valait que j'oublie et qui voudrait d'une possédée hantée par un esprit jaloux dans sa vie?
«Il faudrait que tu me fasses visiter ton chez toi un jour, avec Nitzan! Qu'est-ce que tu en dis?»
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Ven 10 Oct - 13:28
Elle m’enveloppe dans cette couverture ; je me contente alors de lui décrocher un sourire sincèrement reconnaissant. Il fait bien chaud, j’aime tellement ça. En fait, si je pouvais m’enfermer dans un cocon comme les papillons, je le ferais. Mais je me dis seulement que l’on doit s’y sentir seul. C’est pour cela que le papillon déchire sa chrysalide pour retrouver les autres. Moi, j’aurais trop peur de sortir. Alors je vais mourir d’ennui et de solitude. Elle me frotte les épaules tandis qu’elle me rassure encore. J’aime les mots qui sortent de sa bouche. Elle m’assure que je peux rester, mais qu’il faudra bien sortir. Pour Nitzan. J’ai l’impression qu’elle ne veut pas de moi pour toujours, cela me rend triste. Mais je sais comme il est difficile de s’occuper de moi. Elle doit déjà s’occuper d’Evan et il ne voulait pas qu’il soit mécontent parce qu’il est bien trop présent dans la vie de la libraire.
Je souris pourtant, faiblement. A la simple pensée de Nitzan. Marraine la bonne fée, plutôt une reine. Mais ça, je ne le disais pas. Parce que je ne veux pas qu’elle pense que je suis bête. Mais, j’aime beaucoup Nitzan. J’ai eu du mal, à me remettre du départ de Tamina. C’est idiot, mais j’ai pensé qu’elle avait aimé. Je pense que si elle m’avait embrassé, c’était peut-être qu’elle ne m’abandonnerait jamais. Mais c’était faux. Ces femmes qui ont embrassé mes lèvres sont si rares et je me souvenais de chacune d’elles. J’étais un homme, pas totalement. C’était difficile. Je ne savais pas ce que j’étais. Ni enfant, ni homme. En fait, je suis juste fou.
Ces pensées là m’attristent. Alors, mon sourire se meurt et je la fixe de mes yeux insistants. Elle est si jolie. Je voudrais que personne ne lui fasse jamais de mal. D’ailleurs, j’aimerais qu’elle ne me regarde pas, parce que je suis vraiment abominable à coté d’elle. Elle me propose de venir voir mon abri chez Nitzan. Je rougis alors de plus bel. Entrainer quelqu’un dans mon intimité était une chose que je ne faisais jamais. Presque. C’était avant de rencontrer Collin. Et sans savoir pourquoi, nous nous sommes retrouvés tous deux chez moi. Je suis bien là, assis à coté d’elle. Elle me regarde et je baisse progressivement la tête. « Oui, d’accord… » Je n’arrive pas à savoir si j’ai peur ou si je suis ravi, ou intimidé et comblé. Je ne sais pas. Je grimace légèrement en remuant, j’ai mal aux côtes. « J’aimerai ne pas être fait avec des os. » Lui déclarais-je. Est-ce que voulais être un esprit. Je ne sais pas, je pense qu’ils n’ont pas de douleur, mais Amelia n’aurait pu me tenir dans ses bras comme tout à l’heure. J’aimerai ne pas avoir d’os, parce que j’ai l’impression que c’est ça qui me fait le plus de mal.
Je relève les yeux, puis je souris. En signe que je sais que c’est impossible. Que les choses, sont comme elles sont. Je sors un bras de la couverture, doucement je viens toucher ses cheveux dorés. J’aime beaucoup cette couleur. Comme maman. « Est-ce qu’Evan est fâché contre moi ? » Est-ce qu’il est en colère que je préfère Amélia à lui ? Aussi, je la connais bien plus. Puis, j’aimerais qu’il sorte de sa tête parce qu’il n’y a plus vraiment de place pour les deux. Je lâche sa mèche de cheveux, je pose ma tête sur le dossier du canapé et je la regarde de mes yeux globuleux épuisés de larmes. Et moi, j’aimerai bien dormir. J’aimerais qu’elle surveille que les cauchemars ne viennent pas à moi. Soit une étoile. Mon étoile.
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Mar 14 Oct - 6:03
Guillotine
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J'ai posé doucement la couverture sur ses épaules. Le pauvre, à frissonner ainsi. J'essaie de comprendre tout ce à quoi il pense et malheureusement, je ne parviens pas à le savoir. Ce que je sais, c'est qu'il a souvent des pensées tristes. Je le vois à son sourire qui s'efface doucement. Je sais aussi que son sourire sert surtout à me rassurer et à me faire plaisir. Cela me touche, mais en même temps, je veux surtout qu'il sourit parce qu'il est heureux. Suis-je vraiment la bonne personne pour apporter le bonheur dans sa vie? Je l'ignore, mais je ne peux pas faire autrement qu'essayer. Et puis j'ai Evan à mes côtés, bien que je sais qu'il est parfois la source de certaines réflexions chez Maddox. Difficile pour lui de comprendre ce qui se passe avec Evan et je sais que tout cela peut sembler très étrange. Je ne veux pas qu'il sente que la présence d'Evan n'est pas toujours facile. Il est son ami et bien sûr, je le suis aussi, mais parfois je n'arrive plus à supporter la présence d'Evan en tant qu'esprit. J'aimerais qu'il soit vivant, dans un corps bien en chair et en os, ce serait alors si simple... mais ce n'est pas le cas et ce ne le sera jamais.
J'eus un petit sourire quand il consentit à demi-voix à me faire visiter où il habitait. Je n'incitai pas, sachant qu'il n'avait pas l'habitude de faire visiter son petit monde. Peut-être était-il trop tôt? Je ne voulais pas le brusquer et je n'avais jamais eu l'intention de le forcer à quoi que ce soit. Avec moi, il pourrait toujours aller à son rythmne. Du temps, j'en avais amplement à lui consacrer sans avoir à me presser. Ce qui m’inquiéta davantage fut ce qu'il me dit ensuite. Je comprenais qu'il avait mal et qu'il aurait voulu ne pas souffrir à cet instant, mais je ne pouvais concevoir 'idée qu'il en fusse pas un être fait d'os; qu'il ne soit qu'un fantôme. Je me serrai un peu plus contre lui, glissant ma main sous son menton pour qu'il me regarde.
«Tu voudrais être un esprit? Je sais que la douleur n'est pas agréable, mais elle disparaîtra tu verras. Sans ton corps et tes os, tu ne pourras pas sentir la bonne chaleur d'un feu, goûter un délicieux gâteau au chocolat ou même encore faire des câlins! Crois-moi, avoir un corps est merveilleux, sois-en heureux. Evan s'ennuie de son corps parfois, malgré les douleurs et les inconvénients que cela peut avoir»
Il me sourit et je le lui rends, un peu soulagée de le voir me sourire après cela. Il caresse mes cheveux et je lui souris davantage. Ses gestes sont toujours si attendrissants et d'une telle naïveté. À sa question, je fais ''non'' de la tête.
«Bien sûr que non, Evan ne pourrait jamais être fâché contre toi. Moi non plus d'ailleurs!»
Je le vois alors s'adosser confortablement sur le canapé. Je le sens épuisé et je ne peux lui en vouloir : qui ne le serait pas à sa place. Je m'approche de lui et dépose un léger baiser sur sa tempe.
«Es-tu fatigué? Tu peux dormir si tu veux. Il y a mon lit là-bas, peut-être y serais-tu plus confortable que sur ce canapé. Oh! À moins que nous restions ici et que nous regardions un film comme ça tu pourrais t'endormir tranquillement? Je contacterai Nitzan pour ne pas qu'elle s'inquiète pour toi et tu pourras rester ici avec moi, autant que tu le voudras»
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Mar 21 Oct - 11:01
Elle m’explique que si je ne sens plus la douleur, alors je ne sentirais plus le confort. Est-ce vrai ? Probablement le sait-elle plus que moi. Evan le lui a probablement dit. Alors, je souris faiblement. J’aime ses longs cheveux blonds. Ils me rappellent maman et elle me manque tellement. J’aimerai qu’elle soit là, avec moi. Qu’elle me regarde avec ces grands yeux bleus et qu’elle me chante une chanson comme avant. L’époque où il n’y avait ni démons, ni douleur. Moi, j’étais jute heureux et c’était bien plus simple. Elle m’assure qu’Evan n’est pas en colère contre moi et cela me rassure grandement. Je me sens mieux, malgré la douleur physique. Je me sens si moche. Un tableau défiguré par de violent coup de pinceaux. Je suis laid. Cachez-moi. Il faudrait me repeindre tout en blanc pour recommencer. Je sens ses lèvres sur ma peau, je rougis de nouveau, je la trouve si douce. Elle me propose alors de prendre son lit. « J’aimerai mieux rester avec toi… » Je ne veux pas être seul dans sa chambre. Alors, elle allume la télévision et mit un film qui n’était pas trop violent, moi je n’aime pas les films où les gens se frappent. Cela me fait tellement peur. Et puis, j’ai mal pour ses personnes. Je me dis que cela doit être horrible. Nitzan m’a expliqué qu’ils faisaient semblant, même lorsqu’ils mourraient et que ce n’était que des personnages. Moi, je n’aime pas qu’il leur arrive du mal, ça n’a pas l’air d’être du semblant pour moi.
Je baille, un peu trop bruyamment. Je me détends peu à peu. L’endorphine fait son effet après la douleur. Je gémis légèrement en bougeant mon bassin. J’aimerai que le mal s’en aille si vite. Cela me rappelle l’époque où Alexey m’eut fait si mal. Je ne veux pas que cela recommence. Je joue avec ces cheveux, je ne regarde pas vraiment la télévision « Tu es belle… » Soufflais-je alors, tandis que mes gestes se font plus lents. Je m’endors doucement. Là. Si paisible. J’ai lentement fermé les yeux en murmurant le nom de celle qui me manquait tant, a qui je pensais tout particulièrement à cet instant. « Maman… »
Quand j’ai ouvert les yeux, j’étais en boule sur le canapé, emmitouflé dans la couverture. C’est la douleur vive qui me réveilla. Avec un léger couinement et des larmes sur mes joues. Je ne sais pas où je suis au je n’ose pas bouger. J’ai si peur, je ne peux pas trembler parce que chaque mouvement me fait souffrir. Je ne reconnais pas ma chambre ni celle de Nitzan. Où suis-je ? Au secours… « Nitzan ? » Appelais-je d’une petite voix sans oser regarder autour de moi. Je suis immobile. J’ai tellement mal.
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Jeu 23 Oct - 5:46
Guillotine
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Maddox avait été clair : il préférait rester avec moi sur le canapé. Cela ne me causait pas de problème, bien au contraire. Nous avions l'occasion de passé un moment ensemble. Maddox était la seule personne qui me permettait réellement de passer de bons moments, en harmonie. Il y avait peu de personnes avec lesquelles je pouvais être moi-même. Bien sûr, il y avait Nitzan et Zéèv aussi, mais c'était différent. Pour l'une, il en faisait que l'ignorer et pour l'autre, c'était simplement qu'il avait peur et il restait terré. Avec Maddox, il était là, très présent en moi, mais il ne cherchait pas à prendre le contrôle, ni à se cacher. Il était là, faisait sentir sa présence à Maddox et cela lui faisait plaisir. C'était les seuls moments où je retrouvais l'humain en lui et où, étonnamment, je me demandais si je voulais vraiment qu'il quitte ma vie. Ma vie serait plus simple, oui, mais il disparaîtrait à jamais. Je préférais ne pas trop y penser, cela menait toujours à des réflexions sans fin, revenant toujours au fait que peu importe ce que je pensais, je n'avais aucun pouvoir là-dessus.
je vis Maddox bâiller. Le pauvre était épuisé et je le comprenais. Il est à côté de moi et même si j'ai mis un film, je vois du coin de l'oeil qu'il m'observe. Je ne peux m'empêcher de sourire, et rougir un peu, à son compliment. Mon regard se détourne totalement du film pour se poser sur lui et ses grands yeux qui m'observent. Des yeux qui deviennent de plus en plus petits et qui finalement se ferment complètement. Il s'est endormi. Et moi, je reste alors, avec Maddie endormie sur mes genoux. Je lui joue dans les cheveux un instant, entendant son murmure qui appelait sa mère. Cette mère qui semblait lui manquer, mais dont je savais si peu de choses.
Je veillai sur Maddox un long moment, tout le film à vrai dire. Je n'avais pas osé me lever, ni le déranger. Pourtant, moi-même je connaissais la fatigue et puis, j'avais le devoir de prévenir Nitzan. Ainsi, je me levai, prenant soin de ne pas le réveiller et allai dans ma chambre où je contactai Nitzan, parlant à voix basse pour ne pas le réveiller. Je me sentis mieux une fois qu'elle fut au courant, je n'aurais pas voulu qu'elle se fasse un sang d'encre pour son protégé. J'avais fini par m'étendre sur mon lit, sans même me glisser sous les couvertures. Je n'avais aucune idée du moment où je m'étais endormie, mais je sus très précisément l'instant où je me réveillai.
Pour être franche, ce n'était pas moi qui avait entendu l'appel de Maddox, mais plutôt Evan. Il n'avait suffit que de quelques instants pour que je me réveille. Je sortis immédiatement de ma chambre et me dirigeai vers la canapé et m'approchai de Maddox. Le pauvre avait l'air terrorisé. J'eus un petit sourire rassurant en me penchant vers lui, essuyant ses larmes.
« Je suis là Maddox, tout va bien... »
Je vis un rictus de douleur sur ses lèvres et compris que ses blessures le faisaient encore souffrir. Malheureusement, je ne pouvais pas faire grand chose et j'ignorais si je devais l'amener voir un médecin. Je caressais doucement sa chevelure, en lui murmurant des mots rassurants. J'attendais qu'il reprenne ses esprits un peu. Pour ma part, j'étais bien éveillée vu mon réveil brusque, mais j'ignorais combien de temps nous avions dormi. En regardant vers la fenêtre, je vis que le soleil ne s'était pas encore pointé, malgré une légère lueur à l'horizon.
« Tu as encore mal, hein? Tu sais... peut-être vaudrait-il mieux que nous allions voir un médecin, pour qu'il aide à te soigner. »
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Ven 24 Oct - 21:43
J’ai peur. Puis une ombre approche. Les larmes coulent sur mes joues. Puis son visage m’apparaît. Elle me sourit et je cessais de hoqueter en l’observant. Amélia. Puis la douleur me vient, laisse échapper une larme. Elle les chasse pour moi. Elle est si douce. Je sens sa main dans mes cheveux, ses lèvres murmurent et je me sens mieux. Elle apaise mes doutes soudains. J’aurais voulu que cela dure encore. Mais elle me demande alors si j’ai mal ; elle me propose d’aller voir un médecin et l’idée ne me plait pas. Je n’aime pas les médecins. Ils ont plein d’aiguilles et ils prennent mon corps pour une poupée de chiffon. Mais moi, j’ai mal. « Non… » Couinais-je alors. Je relevais mes yeux bleus vers elle. Je me redresse difficilement. J’ai mal. J’ai l’impression que je suis tout cassé, pourtant je suis bien entier. Quand je suis enfin assis, je souffle. Je tente de m’apaiser par la respiration.
Je lui fais face. Je l’observe un long moment avant de souffler « J’ai faim… » Je rougis. Je n’aime pas vraiment réclamer, mais hier soir j’ai été privé de diner parce que je me sentais si mal que je n’avais pas même faim. Mais à présent, j’avais terriblement faim. Je voulais mes céréales au chocolat habituelles et un grand lait tiède dans mon bol bleu. Je le fixe de mes grands yeux, j’ai faim Amelia.
Je l’ai suivi dans la cuisine. Docilement. J’ai un peu mal, je suis lent. Je réfléchis alors à quelle chaise prendre. Elle me montre plusieurs paquets de céréales. Il n’y a pas celle que je préfère. Je choisi tout de même les chocolatés. Elle me prépare tout et j’ai fini par m’asseoir près de la fenêtre. « Merci. » Disais-je ravi d’avoir un bol aussi plein. Je m’empresse de prendre ma cuillère pour dévorer mes céréales que je trouve très bonnes à vrai dire. Puis je bois mon petit lait sans rien dire. Je fais beaucoup de bruit, je sais que ce n’est pas très propre et que je ne devrais pas me comporter de la sorte. Mais j’avais eu si faim que c’était comme si je n’avais plus le contrôle sur ce que je fais. Mon estomac est plein de couleurs à présent.
« Est-ce que Nitzan va être fâchée si je reste ici ? » Demandais-je alors, réalisant que je ne suis pas rentré à la maison. J’espère qu’elle ne sera pas en colère, mais je ne veux plus sortir. J’aimerai bien être avec elle aussi, peut-être y aurait-il de la place dans cet appartement pour elle aussi. Je lui adresse enfin un sourire, c’est alors que je vis mon reflet dans la porte du micro onde. Je pousse alors un léger cri en me cachant entre mes mains. Oh non, comme je suis immonde ! Je ne veux pas être ainsi. Je me mis alors à pleurer de nouveau. J’ai l’impression d’être dans des montagnes russes et moi, ça m’épuise tout ça.
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Mer 29 Oct - 23:43
Guillotine
Amelia K. Donovan & P. Maddox Seelerk
Je ne pus qu'avoir un petit sourire compréhensif quand il me fit par de son désir de ne pas aller à l'hôpital, je ne pouvais tout de même pas le forcer. Enfin, peut-être le pourrais-je, mais je ne croyais pas cela nécessaire, pas encore du moins. Je veillerais sur lui, je n'avais pas l'intention de le laisser souffrir pour autant. D'ailleurs, pour l'instant il avait surtout faim. Ce que je pouvais comprendre, le pauvre n'avait pas mangé depuis son arrivée ici. Je me levai donc et l'invitai à en faire de même.
Je déjeunais pas, une mauvaise habitude, je sais, mais je n'avais jamais réussi à la changer. Je n'avais que quelques boîtes de céréales et j'ignorais si cela lui conviendrait. J'avais bien été faire des courses la veille, mais il fallait dire qu'en voyant Maddox sur le pas de ma porte, j'en avais oublié une bonne partie à l'extérieur de l'appartement sur le palier. Il accepta tout de même les céréales que je lui offris et lui en fit un gros bol, avec le verre de lait qu'il m'avait demandé. Influencée par son enthousiasme à manger, je décidai d'en faire de même. Je m'assis à la table et l'observai un long moment, jusqu'à ce qu'il m'adresse la parole. Je lui fis de nouveau un sourire rassurant.
«Ne t'inquiètes pas pour Nitzan, je l'ai prévenu que tu étais avec moi.»
J'eus droit à un sourire et je croyais enfin qu'il allait mieux. Mais il poussa un cri d'horreur et j'en sursautai bien malgré moi. Je ne compris pas la raison de ce cri et n'entendit que le son de ses sanglots. Je m'approchai de lui, me posant à genou devant lui en délaissant mon bol de céréales. Je posai ma main sur son genou, ne sachant que faire.
«Je t'en prie, pleures pas... Est-ce que j'ai dis quelque chose qui ne fallait pas? Si tu veux, je peux te raccompagner jusqu'à chez Nitzan...»
J'étais une telle empotée! Je ne savais quoi lui dire et je n'osais pas le toucher, ne sachant jamais comment il allait réagir. Je me sentais mal pour ses larmes, j'avais toujours l'impression que c'était moi qui le faisait pleurer et qui ne savait pas le consoler.
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Dim 2 Nov - 11:49
Elle me rassure, comme elle sait si bien le faire. Elle avait prévenue Nitzan de mon absence et je me sens mieux de savoir qu’elle ne s’inquiètes pas pour moi. Puis quand je vois mon reflet, je me sens alors bouleversé. Je ne peux retenir mon chagrin, mon désespoir. C’est alors qu’elle s’approche de moi et je ne veux pas qu’elle me regarde. Je me cache, puis je sens sa main sur mon genou. Je me sens si faible. Elle doit me trouve si nul. Elle doit vouloir se débarrasser de moi, qui veux d’une chose aussi moche dans sa maison ? Elle me demande de ne pas pleurer, je me mis alors à renifler. Essayant d’être brave. Mais de qui je me moque ? Je ne le suis pas ! Elle pense que c’est de sa faute, elle ne comprend pas alors qu’elle est parfaite, que c’est moi… Juste moi… Il faudrait me mettre dans une poubelle voila ; je suis tellement cassé que l’on ne peut plus rien faire de moi !
Je relève doucement la tête pour la regarder ; je chasse quelques larmes de mon visage en reniflant de nouveau puis je demande avec une voix faible « Un mouchoir…. » Elle m’en donne un et je me mouche tranquillement bien qu’assez bruyamment. « Merci… » Je la regarde, elle est tellement gentille avec moi. Amelia. Moi, j’aurais voulu avoir une amie comme cela à présenter à Maman, je suis sur qu’elle l’aurait beaucoup aimé. Puis avec ma main j’esaie encore de me dissimuler, derrière mes cheveux tombant devant mes yeux puis je réponds difficilement entre mes sanglots « C’est… C’n’est pas toi… Je… Re… Regarde… Regardes moi… Je… J’suis tout cassé… Et… Et… Je ne suis pas… Pas… Bon… » Non, j’étais un fruit pourri, un fruit tout moche que l’on jette. Je suis comme une vielle pomme que personne ne veux croquer.
Je tente de retenir mes larmes. J’ai des difficultés à affronter mon chagrin. Je voudrais être quelqu’un d’autre. Quelqu’un de fort. Quelqu’un comme les autres. Moi, j’suis bizarre. « Faut… Faut m’cacher… Quelque part… J’suis tellement… Laid. Maman… Maman, elle ne m’a pas fait comme ça… » Elle m’avait fait tout beau, tout neuf. Elle m’avait fait doux et elle m’avait fait un Prince. Je ne suis plus Prince, je ne suis plus que Maddox. Je relève doucement mes yeux bleus vers elle ; je ne sais pas ce qu’elle pense de moi. Je me dis qu’elle doit avoir envie de vomir, comme lorsque l’on regarde ces crapaud au bord des lacs.
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Dim 2 Nov - 17:59
Guillotine
Amelia K. Donovan & P. Maddox Seelerk
Il pleurait à chaudes larmes. J'imaginais bien le portrait que nous faisions vu de l'extérieur. Lui qui pleurait sans s'arrêter et moi qui peinait à le consoler. Je ne savais plus comment consoler Maddox. Lui qui avait un si beau sourire tombait si facilement dans la tristesse et les larmes et je ne savais pas comment lui faire comprendre qu'il ne devait pas se mettre dans un tel état. Le pauvre avait tant souffert et visiblement, il souffrait encore beaucoup. Il était si fragile, je ne savais comment lui parler sans l'effrayer. Il me fallait être prudente et surtout présente pour lui. Il me faut un moment pour comprendre sa demande et je laisse finalement échapper un «Oh... oui!» avant d'attraper la boîte de mouchoirs et de les lui tendre.
Je le regarde se moucher, toujours accroupie face à lui. J'attends qu'il se calme pour enfin être capable de me parler. Les mots sortent difficilement, mais je finis par en comprendre l'essentiel. Visiblement, cela concerne encore son estime personnel. Je ne comprends pas comment il peut penser qu'il n'est pas beau, qu'il est cassé. Maddox est un bel homme. Il est un garçon dans un corps d'homme, loin d'être déplaisant à regarder. Ma main est toujours posée sur son genou, sans faire trop de geste, je sais que parfois, les contacts le déstabilisent.
«Maddox, tu n'es pas cassé, ni pas bon comme tu dis. Ne dis pas de telles choses voyons...»
Il essaie de ne pas pleurer, mais ses yeux brillent malgré tout. Il n'arrête pas de parler de sa laideur et je ne supporte pas de le voir ainsi. Je me redresse un peu et prend soudainement le visage de Maddox entre mes mains. Peut-être suis-je un peu plus ferme que je ne l'aurais voulu. Pas brusque, simplement déterminée. Je le regarde dans les yeux.
«Ça suffit Maddox. Je ne veux pas entendre des paroles comme ça. Tu ne te cacheras pas, car tu n'es pas laid. Bien au contraire.»
Je prends une inspiration, cherchant les bons mots. Je relâche doucement son visage pour prendre ses mains entre les miennes. Je les serre doucement dans les miennes alors que je lui adresse un faible sourire. Un sourire qui se veut sincère, rassurant. J'aimerais tellement qu'il puisse se voir avec mes yeux.
«Changer ne veut pas dire enlaidir tu sais. Changer, c'est être différent, mais ça ne veut pas dire moins beau. Tu es beau. Tu sais que je le pense, Nitzan aussi! »
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Mar 4 Nov - 14:30
Elle me dit des choses si gentilles, je sais qu’elle dit cela pour me consoler. Je ne veux pas croire qu’elle me ment pour me faire plaisir, je veux croire qu’elle me dit la vérité. Mais j’ai bien vu mon visage, j’ai bien comme je suis violet. Je me déteste tellement. Elle me prend le visage entre ses mains, je me laisse faire et la regarde tout simplement. Elle plonge son regard dans la mien et je me sens bien quand elle me regarde comme ça. Comme je suis. Sans dégout. Pourtant, je dois l’être dégoutant. Mais elle me dit le contraire. Puis c’est mes mains qu’elle prend, avec cette douceur si tendre qu’elle a mon égard. Elle me dit alors que je suis beau, je me sens étrange. Peut-être suis-je narcissique. Mais j’ai besoin d’être rassuré. Je ne suis pas très intéressant, alors si je suis hideux pourquoi voudrait-on me garder ? Joli, c’était bien trop demandé. Mais je ne suis pas normal, j’aimerais juste être comme les autres.
Je sers à mon tour ses mains. « Je suis désolé… » Soufflais-je à mi voix. Je m’en veux d’avoir agi de la sorte. Je me dis qu’elle va finir par m’en vouloir. Parce que je suis faible. Je lui adresse un léger sourire, assez craintif dans le fond. Je n’ai pas vraiment envie de sourire, je n’aime pas lui mentir. Des fois, je fais semblant. C’est comme mentir n’est-ce pas ? Je la prends dans mes bras, ce câlin me fait du bien même si j’ai mal aux cotes. Je soupire faiblement. Puis je me lève pour retourner dans le canapé. Je m’enroule dans les couvertures avec bien du plaisir. « Tu viens ? » Appelais-je après quelques bruits de vaisselle. J’attends silencieusement et quand elle revient prés de moi, je lui souris plus sincèrement cette fois ci.
« Tu veux faire un jeu ? » Demandas-je alors gentiment. Je ne sais pas vraiment quoi d’ailleurs. J’espère qu’elle ne doit pas partir. Je ne veux pas me retrouver seul ici. J’aimerais simplement que nous restions ensemble ici. « Peut-être Nitzan viendra m’voir un jour… » Disais-je pensif. Persuadé alors, que je peux rester ici comme si rien n’était. Je pensais qu’elle pourrait apporter quelque affaire. Quelques jeux peut-être. Puis je me rends compte qu’elle me manque. Etre loin d’elle, moi j’aurais voulu que nous soyons tous les trois. Je crois que j’aimerais juste un endroit où je puisse vivre avec tous ces gens que j’aime. Cela n’existe pas. Je m’approche d’elle, je me rends compte que je suis probablement un peu trop grand pour me coller à elle. Je m’arrête là alors, je soupire faiblement.
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Mar 11 Nov - 7:15
Guillotine
Amelia K. Donovan & P. Maddox Seelerk
Il finit par s'excuser et moi je pousse un soupir de soulagement. Il semble enfin s'être calmé et cela me rassure. Je le regarde partir vers le salon, me sentant un peu mieux alors. Au moins, pour l'instant, il se sent mieux. Autant physiquement que mentalement. Je sais qu'il a encore mal, encore peur aussi, mais malheureusement je ne peux pas faire grand chose pour l'aider. Je fais doucement la vaisselle, rangeant le peu de choses que j'ai sorti pour ce petit déjeuner. Il m'appelle finalement et je finis par aller le rejoindre, une fois l'état de la cuisine me satisfaisant. Je ne peux m'empêcher de sourire quand il me propose un jeu, venant m'asseoir à ses côtés.
« Un jeu? Pourquoi pas! »
En même temps, des jeux, j'en avais bien peu. Il fallait dire que je vivais seule alors j'avais peu l'occasion de m'adonner à des jeux. Je pensais à cela quand il parla de Nitzan. Ses paroles m'inquiétaient, surtout car je compris que je devais mettre les choses au clair avec lui. Comment le faire sans lui faire de peine? Ce n'était pas que je voulais me débarrasser de lui, bien au contraire, simplement je ne pouvais m'occuper de lui. Je devais travailler et ne pourrait veiller constamment sur lui. Je ne pouvais pas non plus lui offrit la même qualité de vie que Nitzan. Ici, ce n'était qu'un minuscule appartement pour une seule personne. Surtout, il y avait le fait que je ne parvenais déjà pas à m'occuper de moi. Avec Evan, c'était compliqué et je ne pourrais pas en plus prendre soin de Maddox. Pas en permanence du moins. Je me serre doucement contre lui, lui caressant l'épaule.
« Maddox, ta place n'est pas ici. Enfin, pas tout le temps. Tu as déjà un foyer qui t'attend quelque part, avec Nitzan. Je ne peux pas te garder avec moi, je dois quitter l'appartement pour travailler et tu serais seul. Avec Nitzan, tu es en sécurité et tu es toujours prêt d'elle. »
Je posai un baiser sur sa tempe, ayant déjà peur de sa réaction. Je ne pouvais pas le laisser vivre dans une illusion, mais j'avais peur qu'il pleure encore. Je ne savais plus comment le consoler et me sentait démuni face à sa tristesse.
« Je ne veux pas que tu penses que je ne veux pas de toi, c'est faux. Je veux ce qu'il y a de mieux pour toi. Et tu sais, tu pourras venir me voir autant que tu veux et je peux aller te voir chez Nitzan aussi, pour qu'on passe du temps ensemble tous les trois. Ça te dirait? Et puis... tu as surement bien plus de jeux là-bas que j'en ai ici. »
Je lui fis un sourire, ne sachant que faire d'autre. J'espérais tellement qu'il comprenne. Et puis, je savais qu'il manquait à Nitzan, surement lui manquait-elle aussi. Je ne pourrais être aussi douée que Nitzan, mais je voulais tout faire pour rendre Maddox heureux, même si parfois, je semblais surtout maladroite dans mes tentatives.
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Sujet: Re: Guillotine ▬ Amélia & Maddox Mer 12 Nov - 21:27
Ma place n’est pas ici. Ces mots là me font terriblement mal, mais je tente de ne pas le lui montrer si ce n’était pas mon regard si triste. Elle me rejette et… Je comprends finalement, je ne suis pas un cadeau. Je commence à prendre conscience du poids que je peux représenter pour les autres. Et cela me fait bien souffrir de savoir à quel point je ne suis utile pour personne. J’essaie d’être heureux moi, mais en ai-je seulement le droit ? Est-ce pour cela que je ne le suis pas ? Elle m’expliquer qu’elle doit aller travailler et que je me retrouverais seul ici. Je la laisse venir m’embrasser sur la tempe sans vraiment réagir. Préoccupé à entremêler mes doigts ; je ne la regarde pas. Je me sens si triste et je ne voudrais pas pleurer encore. Maman, je voudrais être avec toi. Elle me dit que c’est mieux pour moi, ils savent toujours mieux que moi après tout. Je suis tellement bête. Des jeux ? En fait, je n’ai plus vraiment envie de jouer à présent. Je soupire simplement ; sans la regarder. Je me dis que c’est de ma faute, que je n’ai pas été assez gentil avec elle. Peut-être n’aurais-je pas du mettre les pieds sur son canapé, où j’ai mangé trop de céréales…
Après quelques instants de silence, il ne se dit plus rien. Comme si j’avais simplement attendu, animé par l’espoir qu’elle change d’avis. Mais cela ne vint pas et je comprenais qu’elle voulait vraiment que je m’en aille. « Tu m’accompagnera ? » Demandais-je alors en relevant mes yeux vers elle ; je ne voulais pas vraiment rentrer tout seul. J’avais peur que cet homme revienne, parce que je n’avais toujours pas d’argent à lui donner. J’aurais aimé être tout simplement dans ses bras et que le temps passe comme ça. Puis finalement, je comprenais qu’elle m’avait déjà beaucoup trop prise contre elle. Je ne suis pas son fils, d’ailleurs on dirait que je suis plus vieux qu’elle. On dirait, j’en suis pas sur. Moi, j’suis si petit. Oh je ne sais plus… J’ai mal partout, je ne voudrais pas trop marcher, mais je ne pouvais plus rester caché ici. Je lui adresse alors un léger sourire, je me dis qu’elle acceptera peut-être un peu plus facilement de m’aider alors si je suis gentil. Ô mais que va penser Nitzan ? Je frisonne légèrement d’angoisse en enfilant mes chaussures restées au pied du canapé. J’ai si peur de dehors, de ce qui m’attend… Oh non, ils vont tous m’y retrouver. Ils vont me regarder et se moquer de moi. Je suis tellement horrible à voir, je n’y crois pas. Je suis tout cassé. Je regarde mes mains blanches et je ne dis plus rien. Comme si le moindre mot allait me faire pleurer. J’ai froid. Je ne veux pas sortir ! Pourquoi, maintenant… Non pitié… Demain… Je ne veux pas y aller, pas aujourd’hui. Je tremble en silence incapable de formuler toutes ces prières. Je ne peux plus respirer, qu’est-ce qu’il se passe ?