Sujet: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Dim 29 Sep - 11:58
C'était un souvenir délicieux, un souvenir gourmand. Allongé sur une banquette, Alastair regardait le spectacle qui était entrain de s'effectuer dans le chat noir. Enfin, s'effectuer, c'était plutôt la répétition. Les acteurs et actrices répétaient à tour de rôle, s'engueulaient, se changeaient, riaient mais surtout, critiquaient les clients. L'esprit se pencha en avant en voyant une actrice plus intéressante. Sa manière de se mouvoir, son rire, tout en elle rappelait Rebecca. Furfur sentait l'affluence de la violence remonter en lui par vague destructrice dans son esprit. Se souvenir de sa femme adultère créait toujours un méli-mélo dangereux de sentiments. Il continua de l'observer, de plus en plus fasciné alors qu'elle se mit à mimer une danse, ondulant comme une tentatrice. Il pouvait la tuer, fondre sur elle. Lentement, Alastair se leva et traversa la pièce pour s'approcher d'elle. Elle lui passait à travers, frissonnait car une petite voix en elle devait lui souffler que quelque chose clochait mais sinon rien. Elle continuait à faire son petit spectacle. Les pulsions de Furfur demandaient à être assouvies mais il n'avait encore aucun corps d'emprunt pour le faire.
Sa frustration était sans limite à cet instant. Il se pourlécha les lèvres mais décida de partir avant de commettre quelque chose qu'il payerait chèrement. Après tout, il n'oubliait pas les paroles de Sophya qui disait qu'un jour, il se retrouverait avec un groupe tellurique entrain de faire des recherches. C'était mieux d'éviter le Diable quand on le pouvait. Furfur erra encore un sacré moment dans la ville avant de réagir et d'observer le city hall. Il y avait peut-être quelque chose qu'il pouvait faire... Il s'approcha de l'immense bâtiment et pénétra les lieux, les mains dans les poches. Dans le poste de police, c'était l'agitation complète et il se mit à déambuler, cherchant quelqu'un de bien précis. Un visage se dessina devant ses yeux et il fit un sourire mauvais. Il se souvenait de cette fille qu'il avait violé et battu, avant qu'il n'abandonne son corps d'emprunt. Il les avait étudiés durant des semaines, un frère et une sœur. Des adolescents inconscients et ils en avaient payé le prix cher.
Alastair s'arrêta en passant à travers un mur et en voyant Lucas dans un coin. Il ne savait pas son prénom à l'époque et s'en moquait. Il l'avait appris un soir où il squattait chez Chase. Il avait reconnu Lucas à sa manière de parler et de se mouvoir. Il avait toujours une excellente mémoire des visages en ce qui concernait ses proies. Il lui avait laissé un petit souvenir de son passage. Le Dibbouk avait été étonné de découvrir son ancienne proie chez son Chase adoré. Ce que le monde pouvait être sadique. Furfur inspira longuement et s'accroupit. Le cuir souple de ses bottes se plia sans difficulté, comme quand il était vivant. Sa dernière tenue avant de mourir. L'odeur du crottin avait disparu, comme sa propre odeur de sueur. Il était un esprit, quelque chose qui restait raccroché à ce monde alors qu'il était mort.
Furfur restait une sorte de voyeur et il se délectait du spectacle devant lui. C'était sa chance, Lucas seul. Ce loup solitaire allait un jour payer son vilain côté sauvage. Car être seul c'était s'exposer encore plus aux autres prédateurs. Alastair se redressa et ferma la porte. Comme il ne s'était pas rendu visible, on aurait pu croire à une porte qui claquait un peu violemment à cause d'un courant d'air. Le son vibra le long du mur et lentement, Alastair s'approcha d'une pile de feuilles qu'il fit voler. Il y avait un miroir dans la pièce, et volontairement, il apparut dans le reflet de l'objet.
« Lucas. »
Sa voix était basse, suave. Il allait s'amuser comme un petit fou, c'était sur et certain. Un sourire mauvais se logea sur son visage tandis qu'il continua d'observer le pauvre humain. Un nouveau jeu allait s'engager, un jeu pervers qu'il allait le nourrir.
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Mer 2 Oct - 15:57
L'enquête piétinait. Quand il n'était pas sur l'affaire des meurtres de Trême, il cherchait, envers et contre tous, contre toute raison, le meurtrier et violeur de sa sœur. A l'époque, l'homme n'avait pas été retrouvé. Lucas soupçonnait la police d'alors d'avoir bâclé le travail, mais c'était sans doute le ressentiment d'une ancienne victime qui avait vu sa sœur adorée souffrir et périr devant ses yeux. Ses gémissements étouffés par la main du tueur hantaient encore ses cauchemars. Il était persuadé qu'il mourrait en ayant toujours ce son dans les oreilles. Mais c'était également lors de cette expérience qu'il avait fait une expérience de vie après la mort, qu'il avait conversé avec sa sœur. Une discussion restée gravée au fer rouge dans sa mémoire. Il était persuadé que c'était arrivé. Ce n'était pas un tour que lui jouait son esprit comme les médecins le lui soutenaient. Il n'aurait pas inventé cela...
La Nouvelle Orléans était riche en surnaturel. Enfant, il y avait cru, bercé par les contes de sa nourrice, intarissable sur le sujet. En devenant adolescent, il s'en était joué, persuadé que ce n'étaient que des histoires pour impressionner les enfants crédules. Les fantômes, le diable, le vaudou... Du folklore. Un reste de l'histoire des esclaves africains. Un attrape touriste. Ou attrape con. Pourtant, cette expérience avait radicalement changé sa façon de voir et il en était ressorti totalement convaincu que les âmes torturées hantaient encore ce monde. Il s'était renseigné à ce sujet, avait tout lu, avait même demandé à Chase de contacter sa sœur. En vain.
Avec le temps, il avait compris que malgré sa mort atroce, elle était partie en paix. Elle ne voulait pas que l'assassin soit retrouvé et puni. C'était la vengeance de Lucas et sans doute que Constance serait fortement attristée de voir ce qu'était devenu son frère... Un mec bien ? Sûrement pas. L'adolescent qu'elle avait connu avait bien changé, à jamais transfiguré par cette expérience de mort imminente. Depuis, il se comportait comme si sa vie n'avait guère d'importance alors qu'il était passé très prêt de la perdre. Il buvait, il fumait, traînait les bars, incapable de se fixer, de construire quelque chose de productif. Le tueur ne l'avait pas tué, mais quelque part, il avait fait pire en l'amputant d'une partie de son âme...
Lucas avait demandé la réouverture du dossier. Il voulait que soient analysées des preuves, des échantillons d'ADN, qui en étaient encore aux balbutiements à l'époque. Avec l'aide de la nouvelle technologie, peut-être que certaines choses pourraient être découvertes. Absorbé par la lecture de coupures de presse de l'époque et de divers rapports, il sursauta assez violemment quand la porte claque, sans doute victime d'un coup de vent... Mais si c'était le vent, alors pourquoi sentait-il ses cheveux se hérisser sur sa nuque, avec la désagréable impression d'être observé ? Bon sang, il manquait cruellement de sommeil... Son esprit lui jouait des tours. Il prit une gorgée de café, avant que les feuilles volantes ne décident d'aller faire un petit tour dans l'air au lieu de rester sagement sur le bureau. Euh d'accord... S'il y avait un courant d'air qui a fermé la porte, comment les feuilles pouvaient-elles s'envoler ?
Il se leva alors brusquement en entendant quelqu'un susurrer son nom d'une manière qui le fit frissonner. Il dégaina son arme, par réflexe, plus que par raison, cherchant un éventuel intrus, mais sans apercevoir quiconque... Jusqu'à ce que son regard accroche le miroir et qu'il ne voit le reflet d'un homme. Il fit volte face, prêt à tirer, mais ne vit personne derrière lui, à sa grande surprise.
« Bordel de merde... C'est quoi ce délire ? »
Il jeta un regard au miroir... Toujours ce reflet. Juste un reflet, personne de tangible dans la pièce. Il se passa une main sur le visage, devenu pâle. Son cœur battait la chamade alors qu'il tentait de conserver son calme. Un esprit ? Hormis cette discussion avec sa sœur, jamais il n'y avait été confronté... Et entre y croire et en voir un, il y avait une différence. Un gouffre même.
« Je crois pas que nous ayons été présentés. »
Un peu d'humour alors qu'il se disait que là, il perdait sévèrement les pédales tandis qu'il parlait à un miroir. Il s'en approcha pourtant, curieux. C'était peut-être une déformation qui lui faisait voir ce qui n'existait pas, son imagination faisant le reste. Sauf qu'il n'avait pas rêvé la porte ou les feuilles qui volent. Ni même son nom soufflé de façon caverneuse. Et fantomatique.
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Lun 14 Oct - 22:12
Oh qu'il était mignon et jeune. Furfur avait eu cet âge aussi, il savait ce qu'on pensait mais que pensait son petit Lucas ? Lui à qui il avait violé et tué sa sœur ? Lui qui l'avait blessé aussi ? Il arqua un sourcil quand il vit le policier dégainer son arme, sérieusement ? Le petit humain était tombé de haut dit donc. Il avait un sérieux grain s'il commençait à pointer le vent d'une arme. Oh, intéressant il l'avait vu et venait de méchamment pâlir. Alastair ne bougea pas, mais ne cacha pas la lueur d'amusement dans son regard clair. On avait bien le droit de s'amuser dans la vie, pas vrai ? Il se retenait de rire. Sophya l'aurait engueulé de faire peur à un pauvre flic, surtout quand le dit flic était une ancienne victime. Mais si on ne s'amusait pas un minimum dans la vie, alors que faisait-on hein ? Alastair occupait son temps libre depuis 249 ans de cette manière. Il adorait tourmenter les gens, les rendre à moitié fou. Même si pour cela, il fallait ensuite éviter les prêtres.
Il ne voulait pas être renvoyé dans l'autre monde. Il devait se venger de l'affront de Rebecca, lui faire payer tout – aux autres femmes comme elle était morte -, exactement tout. Bon d'accord, il n'était pas ce genre de nana qui venait de se prendre en photos, les cheveux devant la gueule mais quand même, jamais il n'aurait pensé que son ancienne victime en devienne pâle face à sa tronche. Alastair allait se vexer, lui qui se croyait beau ! Le Dibbouk avança son visage en direction du miroir pour que son reflet apparaisse mieux tandis que Lucas faisait pareil en lui disant qu'ils n'avaient pas été présentés.
« Oh, j'en oublie la politesse Lucas. »
Il avait envie de jouer, sale habitude qu'il avait le vilain. Il n'était pas Dibbouk pour rien, il avait un véritable fond de méchanceté mine de rien.
« Mais je pourrais bien être ton petit délire de la journée. Je crois que tu devrais prendre une pause et surtout poser ton arme. Sinon ça va mal finir, c'est moi qui te le dit. »
Il arqua un sourcil, provocateur à souhait. Oh oui, Furfur était tout à fait un provocateur. Il s'amusait de tout et de n'importe qui. C'était son carburant dans la vie pour réussir. Mais si on ne riait pas un minimum des autres, de qui riait-on hein ? Il fallait s'amuser dans la vie. Mais franchement, il était déçu, jamais il ne penserait que Lucas se mettrait dans un tel état. Où était donc l'adolescent insouciant à qui il avait volé la sœur, quelques années auparavant ? Oups, il avait oublié que c'était probablement à cause de lui que Lucas avait changé. C'était vrai qu'entendre sa sœur hurler durant un viol et l'entendre se faire massacrer changeait quelque peu. Les gens, guère résistants aujourd'hui. Bon aussi particulièrement inconscient. Lui, s'il avait eu des enfants, jamais il ne les aurait laissés sortir comme ces deux étaient sortis, surtout la fille.
Les femmes étaient cruches, même si aujourd'hui, il y avait des drôles de théorie. Alastair vivait toujours à son époque, 249 ans en arrière, avec des préjugés gros comme des maisons.
« Mais bon je m'appelle Alastair, ça te va ? »
L'esprit ne pouvait pas vraiment bouger du miroir. Il était bien trop amusé pour retirer son reflet à Lucas. Il tenait l'humain entre ses griffes, du moins était-ce ce qu'il croyait. Comme c'était amusant de voir le flic dans cette position. Mais il verrait bien comment son ancienne victime allait réagir. Au fond, Alastair aimait bien sortir les cadavres du placard, et là, pour le coup, c'était bien le cas de le dire. Ils avaient un sacré cadavre en commun ces deux-là. [/color]
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Mar 29 Oct - 9:22
Il fallait l'admettre : entre savoir que les esprits des défunts arpentaient ce monde et avoir à faire à l'un d'eux, il y avait un sacré fossé et là, Lucas avait l'impression de tomber dedans et de se fracasser au fond. Difficile de rester calme face à une manifestation surnaturelle de ce genre. Il avait vu sa défunte sœur, avant que son âme ne quitte la terre. Il avait vu quelques mediums, mais jamais aucun fantôme ne s'était présenté à lui spontanément. Et que cet esprit connaisse son nom ne lui disait rien qui vaille. Une ancienne connaissance ? Cette apparence ne lui disait strictement rien, bien qu'il lui sembla familier. Il avait une mauvaise impression. Un sentiment de danger, quelque chose de malsain. Il fallait vraiment prendre sur lui pour ne pas briser ce miroir et ainsi effacer le visage de cet esprit. Lucas n'était pas medium, n'avait aucune affinité avec le surnaturel. Plus de miroir, plus d'esprit, pas de discussion, fin. Sauf que s'il se trouvait là, il pouvait très bien revenir plus tard et Lucas ne pouvait pas éviter indéfiniment les miroirs, n'est-ce pas ? Il espérait juste que c'était un esprit farceur qui allait disparaître très vite et ne pas venir le hanter par la suite. Sinon, il se ferait un plaisir de trouver quelqu'un capable de l'envoyer dans l'au delà et fissa.
L'esprit susurra alors l'idée que Lucas pouvait tout aussi bien rêver cela, harassé de fatigue pour cause de trop de nuits sans sommeil. Mais la menace sous-jacente concernant son arme ne lui échappa pas.
« J'pense pas pouvoir halluciner sur un mec comme toi. Quitte à avoir des hallucinations, je les préfère pourvues d'attributs plus alléchants. »
L'humour. En voilà une arme solide pour affronter la vie. Mais quand il s'agissait de la mort, est-ce que cela fonctionnait toujours ? Pas sûr. Alors, est-ce qu'il imaginait tout cela ? Il recula légèrement, serrant le poing et s'enfonçant les ongles dans la paume. Non, il n'était pas endormi. Et il pouvait bien fermer les yeux et les rouvrir, l'esprit était toujours là. Néanmoins, il rangea son arme, non sans y mettre la sécurité, prudent. Il semblait calme, mais il ne l'était pas tant que ça. Qui le serait en se retrouvant face à un esprit et en n'ayant aucun moyen de se défendre contre lui ? Merde, il aurait peut-être du passer un peu plus de temps avec Chase. Ça aurait été une bonne idée ça ! Il se promit quand même d'y penser à l'avenir.
L'esprit consentit à lui donner un nom. Que cela soit le sien ou pas, importait peu. Et finalement, son nom n'avançait pas vraiment Lucas. Il ne connaissait aucun Alastair. Alors qu'est-ce qu'il foutait là ?
« Je suppose que oui. »
Lucas se passa une main dans les cheveux, ayant encore du mal à se dire que cela lui arrivait. Était-ce un ancien malfrat qu'il aurait pu tuer ? Foutre en taule et qui serait mort ? Un mec qui aurait une dent contre lui et voudrait se venger ? Après tout, il connaissait son nom, ce n'était pas un hasard, il n'avait sûrement pas décidé de suivre Lucas pour le simple plaisir.
« Je peux savoir ce qui t'amène à venir me hanter ? »
Sans doute pas, ce ne serait pas amusant n'est-ce pas ? Allez Lucas, on garde son calme, tout va bien se passer. Mais pourquoi était-il revenu dans cette satanée ville ? Tout était bien plus facile avant... Pas de magie, pas de spiritisme, pas de fantômes casses-pieds... Pas d'esprits Malfaisants. Et il ne savait pas encore à quel point celui qu'il avait en face de lui l'était. Mieux valait être la cible d'un esprit farceur que d'un Dibbouk de cette envergure. Et dire qu'il était revenu pour trouver l'assassin de sa sœur sans savoir qu'il était devant lui. Ah que le destin pouvait se montrer cruel dans son ironie. Et s'il l'apprenait, que ferait-il ? Que pouvait un pauvre mortel face à un esprit ?
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Dim 10 Nov - 15:40
Lucas avait grandi, il n'était plus l'adolescent imbécile que Furfur avait blessé. Quelle dommage, la vie était parfois si injuste. Même si le mauvais esprit savait parfaitement que si cet humain devant lui était ainsi aujourd'hui, c'était parce que lui, Alastair, avait violé et tué sa sœur avec une joie infinie. De toute manière la gamine était une pu** avec un grand panneau sur le front. Elle n'attendait que cela, ne demandait que cela. Alastair l'avait traquée des semaines avant de trouver le bon moment. Affronter un adolescent ne lui avait pas posé plus de soucis que cela. Il avait la mentalité assez solide pour se frotter aux autres. Surtout quand on savait en faite qu'il avait été capable de tenir tête à des bêtes de trois cent kilos. Dans ces conditions, on s'en moquait bien de faire face à un petit humain. Alastair émit un rire rauque quand Lucas lui affirma qu'il n'hallucinait pas sur ce genre de personne mais clairement les femmes. Ah, là l'esprit le comprenait bien. Il le regarda ranger son arme, amusé et ayant l'impression de gagner une manche.
Il ne gagnait pas la guerre mais c'était un début qui le satisfaisait à dire vrai. C'était quand même frappant la ressemblance entre Lucas et sa sœur, même si soyons honnête, Alastair avait préféré la sœurette. Il n'était clairement pas attiré par les corps masculins et cela avait toujours été ainsi. Satisfaire Lucas, enfin façon de parler, le faisait jubiler intérieurement. Le mauvais esprit fit un large sourire candide, comme si soudainement, il n'avait pas 249 ans, trente ans physiquement, mais beaucoup moins. Sauf qu'il y avait des signes sur son visage qui ne trompait pas. Un coup d’œil avertit montrait bien que c'était le visage d'un homme mûr. En plus le visage mal-rasé accentuait cet effet.
« Tu m'as tapé dans l’œil. »
Fut sa réponse ironique et cynique quand Lucas lui demanda le pourquoi du comment. Alastair ignorait que le petit était revenu pour chercher l'assassin de sa sœur tandis que lui, le Dibbouk, était tombé par hasard sur lui mais avait été heureux de le croiser chez Chase. Si son petit médium adoré apprenait que Furfur était l'esprit qui avait tué la sœur de son ami, il se demandait ce qui lui tomberait sur la tête. Alastair n'irait pas volontiers se frotter au photographe, ayant le pressentiment qu'il s'en prendrait vraiment plein la tête s'il ne faisait pas un minimum gaffe. Mais bon, si l'esprit voulait éviter de se frotter au médium, il devait être prudent avec Lucas et cela commençait par les bonnes paroles. Même s'il fallait bien l'avouer, le Dibbouk avait du mal à rester simplement calme et afficher une froideur évidente. C'était prendre énormément sur lui et enfin bon, il était extrêmement impulsif. Ses sentiments et pulsions étaient ses pires ennemis.
« C'est marrant de voir un humain suffisamment ouvert d'esprit pour m'entrevoir. Je n'aurais pas pensé. »
Car les humains, d'habitude, s'avéraient complètement hermétiques à ce monde et plus ils se fermaient, moins ils voyaient. Or, Lucas semblait suffisamment ouvert d'esprit pour l'entrevoir dans le miroir et accepter le fait de le voir. Alastair ignorait que c'était du fait que l'humain avait eu des contacts avec sa proie. Le Dibbouk n'avait jamais revu sa victime. C'était arrivé dans des rares cas que ses victimes reviennent en tant qu'esprit mais ce n'était pas forcément courant à dire vrai.
« Tu vas m'occuper. Je trouve ce commissariat terriblement ennuyeux. Qu'en penses-tu Lucas ? »
Une sorte de menace grondait dans sa voix. Pour l'instant Alastair ne s'amusait pas complètement mais il risquait de bientôt lancer les hostilités et d'être tout sauf sympa. Il était assez puissant pour interagir avec les objets et faire réellement peur aux humains. Même si cette carte-là, il la réservait. Il ne voulait pas que Lucas comprenne de suite qu'il ait face à lui un Dibbouk. Sur l'échelle des esprits, c'était en quelque sorte la dernière étape, sauf si comme Alastair, vous étiez si mauvais que vous finissiez directement ainsi. La folie, la haine et la douleur le rongeaient tellement qu'il était revenu en tant que Dibbouk. Il avait hâte de trouver son prochain corps pour faire du mal à bien des gens, oh oui. Lucas serait sa prochaine victime, comme d'autres sur la liste de Furfur.
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Ven 22 Nov - 17:11
Quelle chance ! Non franchement, il allait devoir aller se trouver un ticket à gratter en sortant d'ici, parce que ce n'était pas tous les jours qu'on croisait un fantôme et encore moins un fantôme avec de l'humour... Et du goût. Lucas n'avait eu qu'une seule et unique expérience de rencontre un peu paranormale avec sa jeune sœur et s'il restait persuadé que cela avait eu lieu, ce n'était pas toujours évident de s'accrocher à cette croyance quand on vous serinait que ce n'était là qu'un rêve du à un cerveau malmené. Depuis, il avait fait des séances de spiritisme, en vain. Il avait fini par abandonner, croyant en l’existence des esprits mais se disant qu'il n'avait pas du tout les aptitudes pour en voir. Et bien, son avis venait de changer à ce sujet. Pourquoi voyait-il CE fantôme justement et pas les autres ? Chase disait qu'il y avait énormément d'esprits ici.
Apparemment, l'esprit était aussi surpris que lui, alors qu'il disait trouver étonnant de rencontrer un humain capable de le voir. Et bien, ce ne devait vraiment pas être marrant de vouloir jouer des petits tours en apparaissant dans un miroir et de faire un bide monumental parce qu'on ne pouvait pas vous voir. Frustrant, non ? Mais Lucas se demandait si ceux qui n'étaient pas réceptifs étaient à l'abri des méfaits des esprits... Si lui, il voyait celui-là, est-ce qu'il pouvait lui faire du mal ? Le hanter ? Lui en faire voir de toutes les couleurs ? Dans ce cas, ne valait-il pas mieux être hermétique finalement ?
« Donc, tu as fait le coup du miroir sans savoir si j'allais te voir ? T'as du te prendre une paire de vents. »
Ah ben même face à l'étrange, Lucas restait Lucas. Après, ce n'était sans doute pas une très bonne idée de venir titiller un esprit... Il fallait espérer qu'il avait un peu d'humour et ne prenait pas ombrage des remarques un brin sarcastiques. Et puis, cela permettait aussi à Lucas de tenter de cerner un peu ce drôle de fantôme qui venait d'apparaître dans sa vie sans crier gare. En espérant qu'il allait aussi vite en ressortir, il n'avait pas spécialement envie d'avoir un esprit domestique, il laissait ça aux mediums comme Chase. Chacun sa croix hein.
« Cela dit, étonnement partagé, paraît qu'il y a masse d'esprits dans le coin, mais t'es le premier que je croise de cette façon. »
Sa sœur, ça ne comptait pas, il était inconscient, comateux... là, il était parfaitement réveillé, en pleine possession de ses moyens et il ne fantasmait sans doute pas une rencontre avec le fantôme, même s'il devait beaucoup plaire à la gente féminine de son vivant. Lucas n'étant pas de ce bord là, il ne pouvait pas en juger réellement.
Il prit alors son courage à deux mains et demanda au fantôme pourquoi il était là. Sa réponse ne plut pas vraiment à l'humain qui se renfrogna. L'occuper ? Il trouvait le commissariat ennuyeux ? Merde, ça puait les emmerdes à plein nez ça. Et si Lucas était en général le premier à foncer dedans, là, il était plutôt récalcitrant. Il était en terrain totalement inconnu avec ce type ectoplasmique.
« Je pense que t'as choisi le mauvais copain de jeu. Je t'invite à aller trouver quelqu'un d'autre. Je sais que ça ne veut plus dire grand chose pour toi, mais j'ai du boulot. C'était sympa cette petite rencontre du troisième type... Ou du quatrième, je sais pas trop comment ça s'appelle. »
Lucas avait un ton détaché, bien décidé à signifier à l'esprit que le petit quart d'heure spirituel était terminé. Mais quelque chose lui soufflait que ce n'était pas si facile. Merde, comment on se débarrassait d'un esprit collant ? Une petite prière, ça suffirait ? Il aurait du demander à Chase tiens. Il avait peut-être encore le temps de passer un coup de fil à un ami ?
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Jeu 28 Nov - 21:38
Alastair trépignait d'impatience, se demandant bien quel genre de crasse il pourrait faire à son ancienne victime. D'habitude, il préférait les femmes mais bon Lucas était sa petite exception. Furfur n'avait pas été jusqu'à le violer parce que non, définitivement les femmes ne restaient que son domaine. Le Dibbouk fit une petite moue quand Lucas lui demanda pour le miroir.
« J'aime bien voir si on m'entrevoit. Et pis bon, quand on passe son temps à observer les gens, on devient plus ou moins voyeur. »
Dit-il avec un haussement d'épaule. Avec le temps, il avait appris à se faire aux vents que les vivants faisaient. Il était devenu voyeur car il n'y avait que cela à faire quand on était mort à dire vrai. Furfur ne se voyait pas faire autre chose qu'observer les gens, sauf s'il acceptait de passer de l'autre côté, ce qu'il n'était pas encore prêt. Sauf si demain, un prêtre l'envoyait de force l'autre côté. Là, il ne pourrait pas dire grand chose à dire vrai, sauf subir. Sauf qu'Alastair ne voulait pas passer de l'autre côté, depuis 249 ans qu'il était ici, il ne voulait plus partir. A se demander s'il avait voulu passer de l'autre côté un jour, difficile à dire, il en doutait même pour le coup. Sa haine le rongeait tellement qu'il ne se croyait pas capable de partir. Il se sentait dans l'obligation de subir les choses pour le coup. Car il fallait bien l'avouer, reste coincé deux siècles dans cette ville, c'était clairement subir les choses. Alastair voyait les mentalités changer tandis que la sienne semblait figé à un certain stade, il fallait bien l'avouer.
Il était né à une époque où les esclaves étaient quelque chose de considéré comme normal et il y avait bien d'autres choses qui à son époque étaient qualifiées de normal mais qui aujourd'hui, insurgeaient les gens. Alastair était définitivement d'une autre époque, coincé ici à cause de sa haine et ne se contentant pas de subir sa haine, tout simplement. Il la distribuait allègrement et se plaisait à faire des dommages collatéraux au passage. Sinon, ce n'était pas drôle voyons ! Il adorait par-dessus tout faire des victimes. Sa dernière victime commençait à dater de longtemps. Ce qui commençait à faire des effets de manque dans son organisme. Tuer était une drogue pour lui, une drogue extrêmement dangereuse. Ah bon il y avait énormément d'esprits dans le coin ? Le Dibbouk fronça les sourcils, c'était bien le premier humain qui lui disait cela tout naturellement alors qu'il n'était en rien médium.
« Ah bon ? Tu m'apprends quelque chose, je ne suis pas sociable. »
Il mentait, Alastair était sociable, même s'il n'aimait pas forcément ses compères. Certains esprits étaient chiants, particulièrement les jeunes qui passaient par ce stade de refus qu'ils étaient morts. Avec Furfur, cela avait été plus facile, mort par pendaison, difficile de croire dans ce cas qu'on n'était pas mort. Il n'avait pu faire un déni incroyable comme d'autres esprits, il était mort, point. Son esprit s'était magnifiquement bien amusé à imprimer cette scène en l'obligeant à ne jamais oublier. Il y avait certains qui avaient de la chance, des cerveaux en forme de passoire et il y avait les autres. Ceux qui n'oubliaient pas et qui se souvenaient très exactement pourquoi ils étaient là. Rongés par leurs démons les plus perfides. L'existence pouvait avoir un goût extrêmement amer. La preuve qu'on n'avait intérêt à ne pas trop merder dans la vie, sinon, on en prenait plein la tête une fois mort.
Par contre, Alastair n'aimait pas qu'on le congédie et Lucas le faisait.... Une lueur de rage passa dans le regard clair du Dibbouk.
« Attention gamin, tu risques de ne pas aimer ce que tu vas trouver si tu fais ça. »
Il était clairement menaçant, ayant perdu son air d'amabilité. Furfur était comédien mais plus volontiers avec les femmes. Il entrait facilement en conflit avec les autres mâles, ayant comme l'obligation de se confronter à eux. Pourtant, il n'avait rien à prouver, il était mort. Et le fait qu'il soit mort, et donc un être non viril auprès de la gente féminine, signifiait que théoriquement, il ne pouvait avoir de rivaux. Sauf si on comptait les rivaux d'amour platonique mais Alastair n'en n'avait jamais vécu. Il avait toujours eu Rebecca dans la peau et 249 ans après sa mort, il avait toujours sa défunte épouse dans la peau même si c'était lui qui l'avait massacrée.
« Du boulot, c'est vite dit Lucas. De quel boulot parles-tu ? Le boulot personnel ? Tes collègues connaissent ton petit secret dis voir ? Il paraît que les flics ne sont pas les gens les plus causants de la planète à ce que j'ai cru comprendre. »
Dit-il avec un sourire entendu. Il le cherchait, le poussait dans le début des retranchements pour voir. Voir si le gamin de seize ans était toujours là ou s'il avait réellement affaire à un homme. Peut-être que Furfur venait de retrouver une proie intéressante, vive et combative, ou pas. Cela restait à voir. Il fallait aussi se demander si le Dibbouk résisterait à ne pas dévoiler des informations que seul lui et Lucas connaissaient, des informations sur cette fameuse nuit de folie. Folie meurtrière pour l'un, folie de tristesse pour l'autre. Quoi qu'Alastair se demandait si on pouvait être vraiment triste face à la mort de quelqu'un. Le Dibbouk manquait cruellement d'empathie, surtout que lui, il n'avait pas souffert de tuer sa femme qu'il aimait à mourir, bien au contraire. Il avait pris son pied comme jamais avant il ne l'avait pris. Ce plaisir infini lui avait coûté sa vie.
Lucas A. Duplessis
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Jeu 19 Déc - 18:37
Alors ça c'était super rassurant quand même... Savoir qu'un fantôme vous matait alors même que vous n'en aviez absolument pas conscience. Mais c'était génial ma parole ! De quoi devenir légèrement parano après, non ? S'il pensait vexer le fantôme ou obtenir une réaction quelconque d'Alastair, il fut déçu, ce dernier répondant assez calmement à sa petite provocation.
« Je suppose qu'il faut trouver quelques avantages à être invisible. »
Comme de voir des choses qui auraient du rester privées. Bon sang, que c'était malsain de penser à ça ! Lucas en était complètement dégoûté. Pourtant, n'avait-il pas apprit à se faire à l'idée que les fantômes pouvaient parcourir ce monde ? N'avait-il pas l'intime conviction que les âmes ne disparaissaient pas purement et simplement ? Il en avait parlé un peu avec Chase, il n'était donc pas totalement tomber des nues, mais c'était quelque chose de discuter avec un mec qui était mort depuis... Tiens depuis quand d'ailleurs ? Bonne question. Là, c'était impossible à deviner malheureusement. Sérieusement, comment faisait Evans pour vivre tranquillement avec cette connaissance ? Lui, il en voyait souvent des esprits. C'était à devenir dingue. De ce que Lucas savait, ceux qui restaient sur terre, c'était soit parce qu'ils étaient confus ou perdus, soit parce qu'ils étaient mauvais. Et malheureusement cet Alastair n'avait pas l'air spécialement perdu. Alors fallait-il le ranger dans la catégorie « j'aime te hanter jusqu'à te faire crever ? ».
Lucas enchaîna alors en avouant qu'il n'avait pas l'habitude de ces « visites spectrales ». Il n'était pas medium, il n'avait aucune facilité à ce niveau, alors pourquoi voyait-il cet esprit là ? Parce que l'esprit l'avait souhaité peut-être ?
« Oh, tu fréquentes pas les autres macchabées du coin ? »
Fallait reconnaître qu'avec la magie vaudou, les mediums, tout ça, les esprits étaient à la fête à la Nouvelle Orléans, ils faisaient même partie du folklore. Cela enchantait les touristes. Idiots. S'ils savaient seulement ce qu'il en était réellement, ils s'enfuiraient en hurlant de peur. C'était toujours ainsi : on cherchait les sensations fortes, sans vraiment y croire et quand on avait une preuve... On refusait d'y croire ou on avait peur. En règle générale, il y avait, bien entendu, des exceptions.
Quoiqu'il en soit, l'esprit n'avait peut-être que cela à foutre de sa journée de glander, mais ce n'était pas le cas de Lucas, surtout que, même s'il se la jouait nonchalant, en réalité, il était angoissé de se retrouver face à cette manifestation occulte qu'il ne savait absolument pas comment gérer. Alors si l'esprit pouvait aller jouer ailleurs, il se sentirait mieux. Il lui fit donc comprendre qu'il pouvait aller traîner ses guêtres spectrales ailleurs, ce qui ne plut absolument pas à Alastair. La lueur de colère dans son regard n'échappa pas à Lucas qui se raidit. Ni la menace dans la voix de l'esprit. Bon, mettre un fantôme en colère, c'était sûrement une mauvaise idée, voire un bonne position dans le classement des mauvaises idées. Le policier resta coi. Bon sang, il ne pouvait pas y avoir un abruti qui entrait et le demandait pour une fois ? Là, il voulait bien être dérangé ! Mais non, quand on en avait besoin, cela ne se produisait pas, pfff, on ne pouvait compter sur personne !
Alastair lui demanda alors de quel boulot il parlait. Quand il aborda le sujet d'un secret, le regard de Lucas s'étrécit, soupçonneux. De quoi parlait-il ? Comment pouvait-il savoir qu'il menait sa petite enquête en parallèle ?
« Depuis combien de temps est-ce que tu me suis sans te montrer ? Combien de temps que tu m'espionnes en bon voyeur que tu sembles être ? »
Parce que pour savoir cela, il n'y avait qu'une explication : Alastair le surveillait et avait même lu au dessus de son épaule, sans que Lucas le sache. Cette pensée le rendait malade. Ou alors... Le fantôme savait ce qu'il s'était passé des années plus tôt... Et il s'amusait.
« A moins que tu ne saches des choses que j'ignore ? »
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Jeu 26 Déc - 17:32
Oui, il fallait trouver des avantages à être invisible, c'était une manière de voir les choses. Surtout si on voulait supporter cette existence depuis si longtemps. Néanmoins, Alastair ne dit rien, se contentant de dévisager l'autre homme, tout simplement. Il n'aimait pas répondre quand la réponse pouvait être défavorable en sa faveur. Par contre, la suite ne manqua pas de lui faire lever les yeux au ciel.
« Oui bien sûr ! On a même une association pour les morts. On fait des petites réunions et on se soûle au whisky. »
Dit-il avec un air particulièrement cynique. Quand il s'y mettait, il agissait comme le roi des cons mais c'était en rien pour le gêner. Et tant pis si cela gênait les autres. Non il n'y avait pas d'association pour les morts. Peut-être bien l'agitation locale faisait qu'il y avait plus d'esprits que d'habitude mais cela emmerdait Alastair plus qu'autre chose. Il n'aimait pas voir les autres sur son terrain de chasse, cela lui mettait vilainement les nerfs en pelote. En soi pas une nouveauté avec ce Dibbouk qui était continuellement de mauvaise humeur ou ronchon. Ce n'était pas demain la veille qu'il deviendrait le bon petit samaritain du siècle. Quand sa petite proie tenta de la congédier, Alastair prit particulièrement bien la mouche, pas du tout prêt à se laisser faire. Il n'aimait pas qu'on le congédie ou qu'on le traite comme quelqu'un de seconde zone. Furfur savait qu'il valait nettement mieux que cela et que les jeunes de cette génération lui devaient un peu plus de respect. Enfin le Dibbouk n'attendait pas du respect, impossible de le respecter quand on ignorait tout de sa nature. Par contre, on pouvait éviter de dire des bêtises, ça par contre, ce serait un bon début.
Alastair vit bien Lucas se raidir et il cacha difficilement sa joie face à ce mouvement. Apparemment, il provoquait quelque chose chez cet homme, il se demandait juste quoi. Mais avec un petit peu d'imagination, Furfur n'aurait aucun mal à trouver, il en était sûr et certain. Ah nous y voilà, petit Lucas avait des soupçons, il ne savait juste pas sur quelle piste s'engager. L'humain lui demanda depuis combien de temps il l'observait. Pas tant de temps que cela, le petit n'était pas là depuis longtemps, il avait fui la ville après le meurtre de sa très chère sœur.
« Depuis combien de temps ? Sache juste que j'avais autre chose à faire que m'enfiler dans ta valise. Donc je suppose, pas tant de temps que cela. »
Il n'avait pas la même notion du temps que les vivants. Son temps ne servait qu'à faire des conneries, à faire de l'économie d'énergie pour tenter un jour une possession. En gros, son temps, Alastair ne le passait pas à courir comme les vivants. Un joli sourire angélique traversa son visage quand Lucas lui posa une question encore une fois amusante. Très amusante même dirait l'esprit.
« Des choses que tu ignores ? Et comment suis-je sensé savoir ce que tu ignores ? Tu crois que je peux lire dans ta tête ou quoi ? »
Demanda-t-il simplement mais sa voix doucereuse cachait une moquerie évidente, en plus de le prendre pour un débile. Et oui, Alastair ne faisait définitivement pas dans la dentelle.
« Parce que tu te sens espionné maintenant ? Tu sais comment on appelle ce sentiment ? Paranoïa mon cher, paranoïa. »
Furfur tentait d'embrouiller son esprit, pourtant, il ne se faisait guère d'illusion. Il savait Lucas fort, s'il était aussi fort que quand il l'avait laissé adolescent. Néanmoins, le mauvais esprit ne put s'empêcher de préciser quelque chose qui lui semblait essentiel.
« Mais ne t'inquiète pas joli cœur. Les hommes ne m'intéressent pas. »
Dit-il de manière profondément doucereuse. Pas que la méfiance de ce très cher Lucas augmente encore et encore. Si le Dibbouk avait été intéressé par lui, c'était pour une autre raison, bien trop obscure. Furfur avait été trop impatient pour cette première rencontre, trop vif, trop gourmand. Il manquait tellement du sang d'un cadavre que l'irlandais commençait à devenir imprudent, quitte à mettre sa vie en péril. On dirait bien que le prédateur prenait enfin des rides dans sa manière de chasser...
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Mar 21 Jan - 16:47
« Des fantômes alcooliques... »
Un pli amusé et bien sûr, incrédule, se dessina sur les lèvres du flic. Cet esprit se foutait de sa gueule. Enfin, il répondait avec ironie et finalement, son ton n'était pas très éloigné de celui que Lucas pouvait employer parfois. Alors voilà l'impression qu'il pouvait donner aux autres quand il faisait sa tête de con ? Intéressant. Mais cela ne le ferait pas changer d'attitude. En revanche, ce qui était étrange, c'était d'en arriver à oublier que le type devant lui n'était pas palpable, qu'il était mort depuis... il ne savait pas vraiment quand d'ailleurs. Il avait des réparties si... normales, qu'il aurait pu être en chair et en os.
Et c'était bien ça qui déroutait Lucas. Ce mec arrivait à lui faire oublier la situation. Qu'il était un vivant qui discutait avec un mort, avec un esprit, qui aurait du reposer en paix quelque part et sûrement pas se retrouver à errer sur terre. Les plus grands chercheurs, les plus grands esprits s'étaient penchés sur l'histoire de la vie après la mort. De grands écrivains avaient testé le spiritisme. Certains étaient convaincus que les esprits existaient. Les scientifiques ne cessaient de faire des expériences, totalement irréfutables. Et voilà que Lucas se retrouvait dans cette situation, qu'il pouvait presque trouver...
Normale.
Conscient que tailler une bavette avec un esprit était de la folie et qu'en plus, celui-là ne lui inspirait aucune confiance, il lui fit savoir qu'il pouvait aller hanter quelqu'un d'autre. Grave erreur. Apparemment, Alastair n'était pas du genre à se laisser donner des ordres, ni à être plus ou moins ignoré et la menace n'échappa pas à Lucas. Comme s'il n'avait pas assez de problèmes comme ça ! Pas besoin d'un poltergheist en plus. Mais ce qui causa un choc à Lucas, ce furent surtout les insinuations de l'esprit.
Il savait des choses qui auraient du rester secrètes.
Lucas se raidit naturellement, avant de l'interroger d'une voix guindée. Depuis combien de temps le suivait-il finalement ? Que savait-il du cajun ? Les premières réponses d'Alastair ne rassuraient pas vraiment le jeune homme. Même si cela lui donnait une petite idée. Cet esprit ne s'était intéressé à lui que depuis son retour dans cette ville. Mais pourquoi était-il revenu se frotter aux fantômes du passé et à ceux présent ? Il était peinard avant... Pas de surnaturel, juste des trucs bien gores, mais profondément humains. Se retrouver confronté au surnaturel ne lui rappelait que trop sa propre expérience... Et de mauvais souvenirs.
L'esprit se jouait de lui, faisant l'innocent. La colère flamba dans le cœur et le regard du policier. Il n'appréciait pas qu'on se paye sa tête. Alastair pouvait faire l'innocent, il ne l'était pas. Dommage qu'il soit intangible, dans ce genre de cas, Lucas avait tendance à utiliser ses poings. Mais là, c'était totalement inutile.
« Tu as l'air de savoir des choses que personne ne connaît. Ce n'est pas de la paranoïa, c'est de la déduction. Et il n'y a pas 36 manières de l'expliquer. Soit tu m'as espionné, soit tu me connais, et depuis bien avant mon retour ici. »
Lucas était un impulsif, mais pas un idiot. Il avait un solide sens de la déduction. C'était bien son flair qui faisait de lui un si bon flic, pas encore viré pour ses frasques. C'était cela qui le sauvait. Et il avait l'intime conviction que ce salopard était lié à la mort de sa sœur. Directement ou indirectement. Peut-être comme témoin. En tous les cas, il savait des choses, sans doute même ignorée de Lucas, le principal intéressé. L'avantage d'être mort et invisible. Y avait-il assisté ? Avait-il entendu parler de l'histoire ? Lucas ignorait tout des liens entre fantômes, s'ils se parlaient, s'ils s'ignoraient, s'ils se faisaient la guerre. Il ne pensait pas qu'Alastair bluffait, il ne pouvait savoir que Lucas faisait des cachotteries et menait sa propre enquête. Après, il ne l'avait peut-être qu'espionner et se servait de cela pour remuer le couteau dans la plaie et en tirer satisfaction. Mais étrangement, Lucas pensait davantage qu'il savait et jouait avec son nouveau jouet.
Et il se glaça quand le fantôme ajouta qu'il n'était pas intéressé par les hommes. C'était une réponse aux paroles proférées un peu plus tôt par Lucas. Cela aurait du être anodin... Mais non, cela ouvrait une porte dans la mémoire de Lucas. Sa sœur avait été violée avant d'être tuée. Comme Alice qui bascule dans le terrier du lapin, Lucas bascula dans ses souvenirs. Il n'aurait su dire pourquoi, mais les paroles du fantôme, il les prenait au premier degrés, comme des indices. Pas comme de l'humour anodin. Peut-être le flair, l'instinct, l'expérience en côtoyant des pourritures.
Il était devenu livide, mais il se reprit très vite, plongeant un regard étincelant sur le fantôme. Quel dommage qu'il ne puisse pas le saisir par le col et le menacer tiens.
« Le contraire m'aurait étonné. »
Il y avait quelque chose de malfaisant chez cet être.
« Il y a 13 ans, une adolescente de 16 ans a été violée et assassinée. Mais je suis certain que tu sais déjà de quoi je parle. Maintenant, j'aimerais savoir comment tu connais cette affaire. Cette rencontre n'a rien de fortuite. C'est comme ça que tu prends ton pied ? En venant remuer le passé ? »
Plus de peur chez Lucas, plus de vulnérabilité non plus, juste une colère devenue froide. Il n'était plus un enfant, il n'était plus l'adolescent blessé et terrifié. Il était devenu un homme qui avait besoin de réponses.
Spoiler:
Vraiment navrée du temps d'attente, je n'ai vu que tu m'avais répondu que vendredi en faisant le tour de mes sujets ><
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Mar 28 Jan - 9:44
Voir Lucas avait quelque chose de profondément malsain et Alastair n'était pas sans l'ignorer, bien au contraire. Un frémissement courut le long de son échine. Il tentait de manœuvrer avec les questions mais ce n'était pas aussi facile qu'on ne pourrait le penser, bien au contraire. Et Furfur vit bien en face de lui, l'homme se raidir. Le Dibbouk devait avoir dit un mot de trop, un mot de travers et il venait de commettre une erreur. Une erreur qui semblait mettre le flic sur la bonne piste. Alastair s'était cru malin, plus malin que sa victime. Il avait juste oublié dans l'équation l'instinct et Lucas en avait. Comme si la proie flairait le prédateur. Quelle chance ! Ou quelle malchance dans ce cas-ci. L'homme en face de lui ne se laissait pas si facilement déstabiliser, bien au contraire. Il se défendait bec et ongle et parlait d'une voix claire et nette. Mais pour continuer de le défier, Furfur leva un doigt à chaque proposition de comment il savait les choses et le mauvais esprit regarda ses deux doigts.
« Deux possibilités. Cela en fait beaucoup non ? »
Déjà trop pour lui et cela ne lui donnait pas envie de répondre, clairement pas. Une note de défi claironnait dans sa voix et il était évident qu'il continuait de s'amuser. Même si intérieurement et clairement, il commençait à se méfier comme de la peste de l'homme en face de lui. Mais il était bien trop arrogant le Dibbouk, peut-être trop pour son propre bien. Comme une statue, Lucas se figea. Alastair se demandait ce qui avait autant attiré son attention. Il cherchait l'erreur qu'il avait commise sans la trouver. Peut-être parce qu'il ne se rendait plus vraiment compte que parler de viol n'avait rien d'anodin, bien au contraire. C'étaient des mots durs, violents et qu'il lançait ainsi, sans se retourner. Alastair ne frémit pas face au regard de Lucas. Au contraire, il fut terriblement amusé de voir ce gamin qui avait tant changé. Ce n'était plus un gamin mais un adulte, fascinant, n'est-ce pas ? Terriblement fascinant pour lui dans ce cas-ci. Un léger sourire commença à flotter sur les lèvres du Dibbouk. Il s'amusait comme un petit fou et inutile de s'en cacher. Plus le temps passait et plus il trouvait qu'il avait bien eu raison d'épargner la vie de Lucas. La rage et la rancœur avaient rongé l'adolescent pour faire l'homme d'aujourd'hui.
Un homme fascinant pour le mauvais esprit. Il se nourrissait de ce moment comme jamais, s'en délectant le plus possible, en profitant. Il ne savait pas quand une prochaine occasion se présenterait, ni même si Lucas serait mieux armé. Car ce n'était qu'une question de temps avant que l'homme ne comprenne certaines choses et agisse. Treize ans déjà ? Grand Dieu que le temps passait vite, terriblement vite ! Alastair ne s'y était pas attendu, un peu surpris pour le coup. Bon, inutile de cacher qu'il savait vu que Lucas avait deviné. Mais pas pour autant que le mauvais esprit allait avouer que c'était lui le tueur. Ce serait un peu trop facile... Et trop rapide. Hors, il dégustait ses méfaits, tout simplement. Lucas avait une voix forte et affirmée, pas la voix paniquée du petit con qu'il avait été. Furfur pencha la tête sur le côté et le toisa avec un sérieux évident.
« Je connais quelqu'un qui a été sur cette histoire. Disons que ça a fait du bruit à l'époque. C'était calme avant, bien calme treize ans auparavant. Mais comment un gamin comme toi connaît cette affaire ? Il y a treize ans, tu n'étais qu'un mouflet, pas vrai ? »
Pas vraiment, il se souvenait encore de son apparence d'adolescent. A son époque, le terme adolescent n'existait pas, on les considérait comme adulte et fin de l'histoire. A l'âge de ce « mouflet », lui travaillait déjà et s'amusait dans les bars. Si Alastair ne mentait pas sur un point, c'était sur l'animation de la ville, treize ans auparavant. Maintenant, il y avait un pique de spiritualité et de violence. Chose qui ne le dérangeait pas plus que cela.
« Mais oui j'adore remuer les choses. Comme je t'ai dit, le temps passe lentement, faut que je m'occupe. »
Dit-il avec un petit mouvement d'épaules désinvolte, l'air de rien. Oui, il s'amusait vraiment de tout et de rien. Là, il se foutait de la poire de Lucas mais cela n'en n'était que plus meilleur. Jusqu'où pourrait-il s'amuser avec cet homme ? Un homme qui avait aujourd'hui le même âge que lui – à un an près – avant sa mort. Mais malgré tout, Alastair semblait plus marqué, plus frappé par le temps. Preuve qu'à son époque, trente ans était considéré comme un âge suffisamment avancé chez les gens. Un âge relativement proche de la mort. Au moins, le Dibbouk avait avoué qu'il adorait remuer les choses mais il n'avait vu aucune raison de ne pas le dire. Pourquoi mentir sur ce point qui lui paraissait naturel ?
Spoiler:
Pas de souci^^
Lucas A. Duplessis
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Jeu 6 Fév - 13:00
Le flic plissa les yeux alors que, naturellement et il n'en attendait pas moins, l'esprit ne répondait pas à ses questions implicites. Depuis le début, il jouait au chat et à la souris et embrouillait l'esprit du jeune homme. Sauf que Lucas n'était pas terrorisée et incapable de réfléchir. Il avait déjà vécu et traversé l'enfer et il en était revenu. Il avait connu le pire... C'était sans doute sa force. Autant que son talon d'Achille d'ailleurs. Mais en devenant flic, en étant sans cesse confronté à l'horreur, il s'était endurci et il n'y avait plus grand chose capable de le paralyser... Pas même un fantôme qui semblait en savoir un peu trop. Il privilégiait la curiosité à la peur. Ce fantôme n'était pas là par hasard et il ne s'était pas intéressé à Lucas pour rien. Il savait des choses, il devenait donc un témoin et qu'importe qu'il soit un ectoplasme, Lucas ne le lâcherait pas. Bon, évidemment, si Alastair décidait de disparaître, il ne pourrait rien y faire. S'il décidait de déchaîner ses pouvoirs parce qu'il en avait marre de l'insolence de l'humain... Mais au fait, qu'était-il capable de faire ? Déplacer des objets, comme dans Poltergheist ? Pouvait-il blesser Lucas ? Ou bien le tourmenter pendant des jours et des jours jusqu'à le rendre fou ? Quelle était la part de fiction et de réalité ? Ce que Lucas savait des esprits, c'était ce qu'il avait pu voir dans les films... Autant dire que ce n'était pas forcément hyper fiable.
Pourtant, s'il y avait bien quelque chose capable de toucher Lucas, c'était de parler du viol et de la mort de sa sœur. Davantage encore du viol... Parce qu'elle avait été torturée avant de mourir. Pour une gamine de 16 ans, se faire violer, c'était vraiment le pire. Il avait entendu ses sanglots, sa faible façon de se débattre, avant de se résigner en gémissant... Des bruits, des sons, qui hantaient ses cauchemars les plus horribles. Et à sa façon de dire que les hommes ne l'intéressaient pas, avec ce petit ton à faire frémir n'importe quelle femme qui se retrouvait face à un prédateur sexuel, Lucas comprit que le fantôme était loin d'être un enfant de cœur et qu'il devait aimer la violence. De là à prendre de force une femme ? Peut-être... Encore une fois, tout était affaire d'instinct et d'intuitions. Ce ton, il l'avait déjà entendu chez des malades... Ils ne voyaient même pas le mal dans ce qu'il faisait. Psychotiques.
Alors Lucas y alla au bluff. Il parla de la mort de sa sœur, assurant que cet esprit savait déjà ce qu'il en était. Le ton du flic était assuré, comme quand il menait ses interrogatoires. Il faisait ses déductions et il suivait sa logique et ses tripes. Il avait décidé d'acculer le fantôme et il ne lâcherait pas. Quitte à en encourir de graves conséquences. A sa grande surprise, Alastair le considéra gravement avant d'avouer connaître quelqu'un qui avait été sur cette histoire, une affaire qui avait, semble-t-il, fait grand bruit à l'époque. En effet, dans la catégorie faits divers, le viol et le meurtre d'une adolescente, couplé à l'agression de son frère, c'était du lourd. Et surtout, il y a 10 ans, ce genre d'affaire restait exceptionnel. Alors que maintenant... Lucas n'était pas prêt de se retrouver au chômage.
Il eut un rictus quand Alastair lui demande comment il connaissait cette affaire alors qu'il ne devait être qu'un gamin. Pas vraiment. A 16 ans, était-on encore un gamin ? Mentalement, oui, sans doute. Il avait fallu un drame pour qu'il prenne du plomb dans la tête.
« Je suis déçu de ton manque de clairvoyance sur ce point. »
Il était pourtant assez facile de faire le rapprochement entre l'obsession du jeune homme pour cet affaire et son âge qui correspondait bien aux faits. Soit il avait été un ami de cette fille... Soit le frère agressé et qui aurait du mourir. Il s'était juste retrouvé privé d'un rein. Et amputé d'une partie de son âme. Il avait eu de la chance. A moins qu'il ne soit coriace ? Peut-être un peu des deux.
« J'avais 16 ans, comme elle. Et j'étais présent. »
Il avait parlé sombrement. Remuer tout cela ne lui faisait aucun bien, mais s'il avait encore quelques réactions qui prouvaient que cela demeurait douloureux, elles demeuraient fugaces et vite balayées par l'homme qu'il était devenu, porté par sa détermination. Alastair avoua adorer tourmenter ainsi les vivants avec leur passé, tellement le temps lui semblait long.
« J'espère sincèrement que quand je mourrais, je ne me retrouverais pas bloqué comme toi. »
Cela lui semblait une punition bien sévère. Condamné à errer, à devoir posséder pour pouvoir toucher... A n'être vu que par certains. Oui, ça devait être long. Cela le serait pour lui, en tous les cas.
« Parait qu'il n'y a que les morts violentes avec quelque chose d'inachevé qui font des fantômes. T'as un avis sur la question ? »
Il laissait tomber, momentanément, le meurtre de sa sœur. Mais qui savait par quels détours Lucas allait amener l'esprit à lui dire ce qu'il voulait ?
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Jeu 20 Fév - 21:49
Alastair avait pensé que le flic lui répondrait de milles manières mais jamais ainsi. Lui, manquer de clairvoyance ? Il fut déstabilisé, non pas par la remarque mais par le mot qui le renvoyait plus de deux siècles en arrière. Il se souvenait du rire de Rebecca, de sa manière de parler quand elle lui avait dit que clairement, il manquait de clairvoyance. Il savait qui était Lucas mais à l'époque, quand le Dibbouk avait été vivant, il n'avait pas su voir que sa femme le trompait, par désespoir. Un tressaillement courut le long de son échine tandis qu'il voulut assommer le misérable homme en face de lui. En faire de la bouillie, tout simplement. Extérieurement, son visage n'exprimait rien mais intérieurement, c'était une tempête de haine. Il ne pensait qu'à lui et sa haine qui le dévorait depuis près de deux siècles. Comme s'il était altruiste, bien loin de là, c'était un puits sans fond d'égoïsme. Même vivant, Alastair n'avait jamais fait preuve d'une grande sollicitude envers les autres. Il avait été très tôt coupé des autres êtres humains et s'était donné entièrement à l'art équin. Chez lui, ce sport avait réveillé son côté ermite et l'avait éloigné des autres.
Jusqu'au beau jour, de rage, tout simplement, il tue sa femme. N'acceptant pas le fait que le monde ne tourne pas comme il le disait. Lucas était donc bien celui qu'Alastair pensait. Il était le gamin sur la scène du crime. Le Dibbouk se retint de sourire.
« Présent ? Tu étais un témoin ? »
Difficile de cacher sa joie quand on avait en face de soi une ancienne victime. Furfur avait envie de le tourmenter, de lui dire la vérité, que c'était lui. Il avait énormément de mal à se contrôler, à ne pas tout déballer maintenant. Mais la patience servait à mieux savourer son repas et dans ce cas, sa victime. Furfur était quand même « fier » de voir une victime moins effrayée que dans le passé. On pouvait presque dire que c'était grâce à lui que Lucas était devenu l'homme qu'il était. Bon d'accord, c'était un discours complètement psychopathe mais Alastair était bien trop dans son monde pour s'en rendre compte. Mais quelque chose le sortit de son monde, quelque chose de violent, quelque chose qu'il n'aurait jamais dû entendre. « Pas bloqué comme toi. » La phrase flotta dans son vieil esprit et Furfur cligna des yeux. C'était une phrase qu'un adolescent turbulent aurait pu lui sortir l'air de rien, cinglant à sa manière et méchant envers son père. Sauf que Lucas n'était pas son fils et le mauvais esprit encore moins son père. Cette situation avait quelque chose de violent, de troublant. Alastair était tellement malade que son passé et la réalité se mélangeaient pour donner une chimère terrifiante.
Il ne se rendait pas compte qu'il pouvait faire pitié. Il ne se rendait pas compte que sa méchanceté cachait autre chose, une méchanceté gratuite envers les autres. Alastair était jaloux du côté vivant de Lucas mais pas seulement, de tous les autres aussi. Jaloux de tout, être coincé dans le même état qu'à trente ans, deux-quarante-neuf ans dans le passé. Lucas commençait à le coincer et cela ne plaisait pas au Dibbouk qui décida d'être agressif. Le seul moyen de communication qu'il connaissait. Montrer les crocs pour faire peur et gagner. Car quand les gens avaient peur, ils fuyaient avant de tenter de comprendre la réalité.
« Va te faire foutre. »
Ce n'était pas une réponse intelligente, bien loin de là, mais il n'était pas capable de formuler mieux pour le coup. L'esprit n'aimait pas être confronté à sa réalité, la réalité d'un tueur mort violemment.
« Mon avis ? »
Un rire cynique franchit sa bouche et son visage transfiguré par la haine n'avait rien d'humains. Les démons n'étaient qu'un mirage mais la haine et la folie des hommes faisaient un excellent support pour ceux qui voulaient croire au Mal et aux démons. Alastair apparut devant Lucas et ses mirettes claires semblaient un puits sans fond de rage.
« Je ne crois pas que ce soit une mort violente qui retienne ici. Sinon, ta sœur serait ici, entrain de te hurler dans les oreilles que tu n'es qu'un crétin. Tu as eu le malheur de survivre et elle, de mourir. Alors dis-moi, ne serais-tu pas entrain de regretter ton état ? Tu es coincé ici, obliger à vivre, à grandir, et maintenant, à vieillir pendant que les morts eux, ne se soucient plus de cela. Je suis peut-être bloqué comme tu dis, mais moi, j'ai une bonne raison d'errer. Toi ? Pas vraiment. Tu es juste faible. »
Dit-il d'un haussement d'épaules. Cette confrontation n'en cessait pas, aucun refusant de plier face à l'autre. Sans aucun doute, Alastair risquait de partir en cassant quelques meubles au passage pour se venger mais sans avoir réellement un but.
Lucas A. Duplessis
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Ven 14 Mar - 13:34
Lucas tressaillit au sourire et surtout aux paroles du fantôme. Il se demandait s'il se fichait de lui. Etait-il aussi ignorant qu'il voulait le laisser penser ou bien cela n'était-il qu'un petit jeu pervers qui amusait l'esprit ? Le flic n'en avait aucune certitude. Il n'était pas aisé de discuter de tout cela sans que les souvenirs ne viennent lui rappeler cette nuit fatale. Lucas les refluait à grand peine, n'étant pas particulièrement pressé de sentir la rage et le chagrin lui étreindre le cœur comme à chaque fois qu'il se rappelait cette nuit là. Et la peur... Jamais il n'avait eu aussi peur de toute sa vie. La peur de mourir, la terreur d'assister à la mort inéluctable de sa sœur, cette mort qu'il n'avait pas pu arrêter... Ni empêcher. Une terreur qui lui avait glacé les entrailles et l'avait réveillé bien des nuits pendant les années suivantes. Cette attitude désinvolte ne faisait que masquer cette peur qu'il s'était juré de ne plus jamais ressentir, préférant la muer en une rage salvatrice qui lui permettait d'avancer au lieu de pleurer.
« On peut dire ça. »
Il se refusa à lui répondre qu'il était même une victime. Il n'aimait pas spécialement parler de son passé. Ces événements avaient sans doute dicté sa conduite et forgé l'homme qu'il était devenu d'une toute autre façon que s'il ne s'était rien passé et que Constance était encore en vie. Cela l'avait rendu plus fort, capable d'encaisser les coups et de les rendre. L'insouciance s'était envolée cette nuit-là. Lucas en avait été à jamais changé. Tout cela à cause d'un psychopathe qui prenait son pied en violant et tuant des adolescentes. C'était à vomir. Alastair devait être là cette nuit là, sans doute à se délecter de la scène, en bon esprit pervers et malfaisant. Lucas ne l'avait évidemment pas vu, il n'était pas medium. Aujourd'hui était la première fois qu'il voyait un esprit. Et malheureusement, pas un gentil fantôme.
Mais l'humain refusait de céder aux provocations gratuites de l'esprit et gardait son sang froid, le blessant avec ses paroles puisqu'il ne pouvait le faire avec ses poings. Pour une fois qu'il faisait preuve d'un minimum de pondération... Mais s'il était volontiers impulsif et belliqueux, il n'en était pas moins un minimum intelligent et il savait bien que cela ne servirait à rien d'user de violence physique avec un corps immatériel. Cela dit, on pouvait se demander quelles étaient les limites de son intelligence quand on considérait qu'il provoquait un fantôme qui pouvait bien faire de sa vie un enfer ensuite. Il avait vu des films, des documentaires sur ces esprits frappeurs, ces poltergheits qui faisaient les 400 coups dans les maisons, à rendre les habitants fous. Il n'était pas emballé à l'idée d'avoir ce genre de colocataire.
Suite à sa remarque sur l'errance solitaire d'Alastair, il n'eut pour réponse qu'un joli va te faire foutre qui lui indiqua avec limpidité qu'il avait touché un point sensible. Il n'avait pas forcément cherché à blesser par cette pique, mais notait avec une certaine satisfaction que cela avait eu son petit effet. Une information qu'il conserva dans un coin de son esprit, cela pouvait servir. Il posa alors une autre question à l'esprit, ce qui lui permet de reprendre un peu d'aplomb. Un rire cynique retentit et Lucas résista à l'envie primitive de reculer en voyant le visage déformé par la haine du fantôme. Son instinct lui soufflait que celui là pouvait vraiment lui faire mal. Mais quand l'esprit apparut subitement devant lui, cette fois, il ne put rester impassible, reculant très légèrement sous l'effet de la surprise, avant de se reprendre.
Les paroles du spectre le frappèrent alors en plein cœur. Il ne le blessait pas, pas vraiment, il nourrissait sa colère, ce qui lui permettait d'affronter ce mauvais esprit qui se jouait de ses blessures les plus intimes. Et Lucas eut la réponse à sa question : Alastair était là cette nuit-là. Dans sa rage, il lâchait des informations que Lucas n'avait pas dévoilé. Finalement, obtenir les aveux d'un fantôme n'était pas bien différent que de recueillir ceux d'un mortel. Mais c'était beaucoup plus anxiogène et potentiellement mortel. Un lent sourire fleurit sur les lèvres du flic.
« Tu connais bien mal la nature humaine pour asséner de telles inepties. Peut-être es-tu un pauvre fantôme errant depuis trop longtemps... »
Dans sa tête, un signal d'alarme retentissait, lui hurlant d'arrêter ses conneries et de ne pas pousser le fantôme à bout.
« J'ai pensé cela pendant longtemps, quand j'étais un adolescent révolté. Mais j'ai grandi.. Vieilli comme tu le dis si bien et tes piques semblent bien pitoyables. Il fallait venir me voir avant si tu voulais te repaître de ma douleur et me tourmenter avec ça. C'est vrai, les morts ne se soucient plus de cela, du moins, ceux qui ne sont plus là, à se raccrocher au monde des vivants. Mon errance, comme tu la qualifies ainsi, ne durera que quelques dizaines d'années. Mais la tienne ? La faiblesse n'est pas de vivre, mais de désirer mourir. »
Il fit un pas vers l'esprit, le visage grave et le regard limpide et déterminé :
« Qui a tué ma sœur ? »
Il ne s'attendait pas à avoir une réponse. Mais il pouvait toujours tenter. De même, plus tard, quand l'esprit ne serait plus là, qu'il se retrouverait seul, il aurait tout loisir de réfléchir à cette entrevue et de ressentir la douleur. Même s'il semblait assuré et bravait Alastair, ce n'était là que le résultat de sa colère. Une fois balayée, les paroles s'infiltreraient probablement comme un poison. Mais Lucas était un survivant, un battant. Jamais il ne rendrait les armes devant ce fantôme. Ni devant personne d'autre.
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Mar 25 Mar - 22:36
Il n'était plus le gamin qu'il avait délaissé. Il était fort et Furfur l'avait sous-estimé et pas qu'un peu. Une vague de rage traversa le mauvais esprit qui cligna des yeux, plissant les yeux. Il avait bien vu le mortel reculer face à lui mais aussi vite avait-il reculé, que déjà il revenait vers lui. L'humanité, ce n'était plus rien pour Alastair, juste un mot, un vague souvenir qui l'étreignait de temps en temps mais sans plus. Sa mémoire alternée ne savait plus ce que c'était d'être vivant. Depuis plus de 249 ans, il ne savait plus ce que c'était. Il avait des souvenirs mais les souvenirs ne faisaient pas tout. Les souvenirs n'étaient que des images égarées qu'on chérissait sans trop savoir pourquoi au fond. Un bref soupir franchit ses lèvres. Oui, il était errant mais jamais il ne l'avouerait à voix haute. Il n'aimait pas le sourire de Lucas et avait envie de lui taper sur la tronche. Sauf qu'il ne pouvait pas, il pouvait juste le toiser et prier très fort pour quelque chose lui tombe sur le coin du museau, tout simplement. Ses yeux se plissèrent mais sans plus.
Il se contenait. Quelque chose le retenait. Peut-être le fait qu'il jouait son rôle et ne voulait pas dévoiler sa véritable nature, tout simplement. Il ne voulait pas se dévoiler aussi vite. Même si c'était extrêmement tentant, bien plus qu'on ne pourrait le penser. Mais que Lucas ne le cherche pas trop sinon le Dibbouk pourrait bien lui faire du mal et ne pas tenir sa promesse de rester sage. Alastair avait attendu trop longtemps avant de le contacter et il le regretta face au discours de l'humain. Mais quelque chose lui dit qu'il prendrait un malin plaisir à briser le gamin et pas qu'un peu. Il le briserait le plus possible, il ferait tout pour le rendre fou, pour lui rendre la vie le plus invivable possible. Un sourire amusé traversa son visage. Un sourire qui tirait plus sur le mauvais que la joie sincère. Alastair n'était pas souvent joyeux, étant plutôt morbide et gratuitement méchant. Si Lucas croyait que dans quelques dizaines il serait mort, il se foutait le doigt et le coude avec, dans l’œil.
Le mauvais esprit avait soudainement envie de voir cet humain vivre, vivre jusqu'à s'écraser. Le Dibbouk ne pouvait pas expliquer pourquoi il ressentait cela, un sentiment si haineux envers cet homme. D'habitude, c'étaient les femmes ses victimes mais il avait une rage incontrôlée envers celui qu'il voyait toujours comme un gamin. Alastair se contenta d'arquer un sourcil quand Lucas fit un pas vers lui, parlant d'une voix autoritaire, oh, vraiment ?
« Je ne sais pas. »
Il détacha chaque syllabe tandis que sa voix avait vibré avec une certaine dangerosité. Il ne se livrerait pas, pas ce soir. Il voulait assister à la chute de l'homme. Espérant que quelque part dans l'au-delà, sa très chère frangine souffrirait. Furfur fit un pas en avant et une partie de son être traversa Lucas. Il n'aimait pas traverser les vivants mais il le faisait précisément pour déranger son ancienne victime.
« Nous n'en n'avons pas terminé Lucas mais réfléchit bien. Tu penses être un adulte mais je sais que l'adolescent terrifié est toujours là et qu'il hurle en silence. Nous sommes nos propres démons, tu es ton propre diable, tu le comprendras bientôt. »
Car l'ennemi ce n'était jamais celui qu'on pensait mais soi-même. Alastair comptait bien faire chuter Lucas, le précipiter au fond du gouffre et le voir se débattre avec ses propres démons. Il dégusterait cela avec une facilité évidente. Lentement, le Dibbouk recula et comme on éteignait une bougie, il disparut. Un souffle et le voilà loin de la vue des simples humains. Cette histoire ne faisait que commencer. Cette retrouvaille sonnait le début de la fin, mais pour qui, on se demandait bien. Car Furfur ignorait que son adversaire connaissait Chace. Quand on voulait affronter quelqu'un, mieux fallait-il connaître ses atouts, sinon, on se faisait vite avoir.
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Sujet: Re: Tu te souviens de moi ? [PV Lucas] Mar 25 Mar - 22:37