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Somewhere, over the rainbow

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MessageSujet: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyVen 4 Oct - 7:52

Le réveil sonne et je dois faire preuve d’une force surhumaine pour l’atteindre et arriver à le faire taire. Saleté d’engin de torture moderne... Je traîne encore de longues minutes, oscillant entre rêve et réalité, avant de trouver enfin assez de courage pour repousser les couvertures et m’extirper du lit. Pourquoi est-ce que les hommes ont inventé quelque chose d’aussi barbare que le matin?

Je me traîne sous la douche, qui arrive à gommer quelque peu la fatigue de la veille. Comme je l’ai entendu dans une chanson française «Je me suis couchée trop tard, je me suis rendue sourde», et les quelques verres bus en compagnie des musiciens qui ont assuré le spectacle n’ont pas aidé. Mais bon, j’essaie de me dire qu’il est de mon devoir de me tenir au courant des productions des derniers groupes à la mode en ville, histoire de les avoir en magasin au cas où les quelques fans qu’ils ont en voudraient. Mais la vraie excuse est que j’aime sortir, et que je suis un oiseau de nuit. L’avantage d’être son propre patron, c’est qu’on peut plus ou moins jongler avec ses horaires, mais je ne peux pas me permettre de laisser la boutique fermée toute la matinée...

Je m’habille rapidement, passe par la case maquillage et descend l’escalier en colimaçon qui mène à l’arrière-boutique. Mon deuxième chez-moi. Comme chaque matin, je proclame un très officiel «Bonjour magasin!», avant de trottiner jusqu’à la porte et la déverrouiller, avant et retourner l’écriteau «Ouvert» face à la rue. J’ouvre les volets et la lumière pénètre à flots à travers les vieilles fenêtres dans mon royaume. Puis je vaque à mes tâches habituelles après avoir pris mon café réglementaire : factures, réception de colis, conseils aux clients et négociations par rapport à certains vinyles qu’on essaie de me faire acheter « Non mais sérieusement, il y a une rayure grosse comme le grand Canyon sur cette face, hors de question que je paie pour ça!», un petit tour entre les rayonnages «Mais quel est le crétin qui a rangé ‘’Black Sabbath’’ sous la lettre S!» et les heures défilent rapidement.

Courant d’après-midi, c’est ce que j’appelle ‘’le creux’’, à croire que tout le monde est trop abattu par la chaleur et reste chez lui pour faire la sieste. C’est vrai qu’il fait lourd aujourd’hui, et je commence à piquer du nez, bercée par le ronron monotone du ventilateur à grandes pales fixé au plafond. Allez ma grande, secoue-toi un peu. Je me lève, m’étire et me dirige vers un piano droit qui se trouve contre le mur. Je m’installe en face de lui et commence à faire courir mes doigts sur les touches. Bientôt, c’est «Don’t Stop Me Now» de Queen qui résonne à en faire trembler les murs, et je pousse le vice jusqu’à donner de la voix. Après tout, je suis seule et c’est pas ma caisse enregistreuse qui va se plaindre. Enfin, seule, c’est ce que je croyais jusqu’au moment où, tournant un petit peu la tête, je distingue une silhouette du coin de l’œil. Je sursaute violemment et me remets sur mes pieds, avant de contempler mon intrus. Enfin non, même si c’est chez moi, les gens qui viennent ici sont des clients. Et celui-là a l’air gentil, avec de grands yeux bleus magnifiques et un regard perdu. Mon cœur a l’air de comprendre que je ne vais pas mourir dans la minute et ma respiration se calme.

Bonjour! Désolée pour la cacophonie mais je pensais être toute seule... Est-ce que... est-ce que je peux vous aider? Vous cherchez quelque chose de précis?
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyDim 6 Oct - 17:48

Juste une conviction, celle qu'il devait le faire. Il devait sortir dehors, il devait franchir ses peurs, entrer dans cette boutique et récupérer cet instrument. Il était là bas, c'était une certitude. Comment pourrait-il le savoir ? Il ne l'expliquerait pas, c'était comme ça et pas autrement. Il avait cette conviction que cet instrument lui appartenait à lui, qu'il venait juste le récupérer. Il n'avait jamais touché un saxophone de sa vie, et ce n'était pas un instrument rare à la nouvelle Orléans qui se voulait être la merveilleuse capitale du jazz ! Il avait poussé la porte de chez lui avec une grande appréhension, mais il s'était vu sur cette scène à jour le plus grand concert de sa vie, il avait vu les regards tournés vers lui qui voulait juste dire : je comprends ta douleur. Un sentiment de solitude et pour seule attache ce saxophone qui était tout simplement son meilleur ami. Il ne savait pas vraiment pourquoi il ressentait cela, mais son saxophone à sa mort avait été vendu à ce petit magasin qui vendait parfois des occasions. Il n'avait pas eu d'enfant, mais il ne supportait pas que son instrument puisse tomber entre de mauvaises mains. Il voulait le donner de lui-même à quelqu'un qui le mérite. Un jour oui, quelqu'un de seul comme lui trouvera un ami fidèle à travers cet instrument qui lui insufflera un air de liberté...

Ce fut grâce à ses émotions là qu'il eut le courage de franchir les barrières de son immeuble pour se retrouver dans la ville si effrayante à ses yeux... Il était quinze heure et sa thérapeute était partis faire les courses, il n'y avait pas grand danger pour lui en l'espace d'une heure n'est-ce pas ? C'était mal connaitre le beau brun, sous l'influence des voix ou des visions il était bien capable de se mettre en danger. C'était là tout la complexité de sa psychose mêlée à son don... Enfermé dans son manteau, il regardait par terre. L'heure choisie n'était pas trop mal car il n'y avait personne. Il poussait la porte d'entrée du magasin situé assez loin de chez lui finalement. Maddox soufflait enfin, observant l'intérieur du magasin quand une fille se mit à sursauter et il en fit de même par pur mécanisme de défense, il semblait près à prendre ses jambes à son cou pour s'enfuir comme s'il venait d'assister à un crime ou on ne sait quelle obscénité que ses yeux n'auraient du voir... Elle se mit à lui parler et il se sentait assez mal à l'aise, son regard parcourrait les rayons avant de s'arrêter sur le saxophone tout en haut sur l'étagère des occasions... Le prix était quelque peu exagéré et surtout, il n'avait pas le moindre dollar dans les poches...

Se pinçant légèrement les lèvres il pointait l'instrument du doigt avant de dire sans l'affronter pour autant du regard « Je... Celui-ci... C'est... Le mien... » Lentement il relevait ses yeux azurés vers la jeune femme qui semblait ne pas vraiment comprendre ce qu'il lui disait, hésitant il fit un pas en avant pour lui répondre « Carl... Carl Harrison... Je suis... Je suis mort il y'a deux mois et... On vous a vendu mon saxophone à une vente aux enchères... Je ne veux pas que n'importe qui l'achète... Non... Je... Maddox ? Mon nom... Mais, je suis mort... Vu mon poids je... » Tout s'embrouillait dans sa tête, il avait l'air d'un enfant égaré à cet instant. Tellement fragile et sensible n'est-ce pas ? Les renseignements précis prouvaient qu'il n'avait pas sorti cela de son imaginaire ! Il avait posé ses mains sur son ventre, non... Il n'était ni gros, ni plein de cholestérol... Il n'était pas rare que les visions provoquent chez Maddox de sèvre troubles de la personnalité car il ne faisait aucune différence entre le réel et l'imaginaire. Il pensait que c'était lui, c'était une vision... Il se faisait tellement de mal...
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyLun 7 Oct - 21:19

Je ne m’étais pas vraiment attendue à l’irruption d’un client, encore moins quand j’étais en train de m’époumoner sur du Freddy Mercury, et j’ai bien mis quelques secondes à me remettre de ma frayeur. Je souris, histoire de faire bonne impression, et commençai à détailler le jeune homme en face de moi. Enfin, jeune homme… je n’arrivais pas à lui donner d’âge. Il avait le corps d’un homme, mais une sorte de douceur, et d’innocence dans le visage, encore accentué par ses yeux de la couleur d’un ciel sans nuages.

Et ces grands yeux semblaient chercher quelque chose sans savoir précisément quoi. Il avançait timidement, à petits pas, en direction de l’étagère des cuivres. Il resta quelques instants à contempler un sax que j’avais acheté quelques semaines auparavant, et je restai en retrait, au cas où il aurait une question. Il fixait cet instrument sans bouger, me donnant l’impression qu’il pouvait voir quelque chose que moi, je ne pouvais pas. Un peu comme les chats, quand ils fixent quelque chose alors qu’il n’y a rien. Mais après tout, ce n’était pas le premier excentrique, ou doux-dingue que je croisai. Et je préférais encore un de ceux-là qu’un crackhead qui va m’emmerder et essayer de me piquer un truc dès que j’aurais le dos tourné.

Je le laissai donc venir, lui et ses questions, et je sus que j’avais deviné juste quand, comme sortant de sa torpeur, il sembla se souvenir que j’étais auprès de lui. Il tourna la tête vers moi, tout en semblant éviter mon regard. Et il déclara que le saxo susnommé était à lui. Hmmm… il était peut-être attardé ? Après tout… Je pris le parti de me montrer patiente. Je souris avec douceur en essayant de parlementer.

Je ne crois pas non… je l’ai acheté à son vrai propriétaire donc… vous devez vous tromper…

Sauf que là où je suis tombée sur le cul, c’est quand il a commencé par donner le nom du musicien à qui le tromblon appartenait, et, cerise sur le pudding, m’expliquant même comment je m’étais retrouvée en possession de cet instrument. Nom de… Je voulus répondre mais la suite de ses paroles m’intrigua vraiment. Il parlait comme si il était le défunt. Mais pas comme s’il était possédé non… comme s’il… comme s’il connaissait des choses sur ce type … Un… médium ? Ca aurait pu en être un, mais alors il ne savait pas du tout comment gérer son don. La preuve, il se prenait pour l’esprit qui lui parlait.

Dans le doute, j’attrapai mon escabeau et grimpai pour prendre le saxophone de l’étagère. Après tout, peut-être que d’avoir cet instrument entre les mains servirait à quelque chose ? Je n’en savais foutre rien mais qui ne tente rien n’a rien ! Je lui tendis et attendis sa réaction.

Regardez-voir si c'est bien le vôtre...
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyMar 8 Oct - 19:16

Il se sentait affreusement seul à cet instant, troublé par cette situation dans laquelle il se trouvait. Qui était-il finalement... Laquelle de toutes ses vies était vraiment la sienne ? A cet instant, cette vie là faisait tellement pression sur lui qu'il n'arrivait plus à savoir, vacillant entre ce musicien mort d'une attaque cardiaque et Maddox. Lui-même, un artiste, un pauvre fou que personne ne voulait ou ne pouvait comprendre... Le « ne pouvoir » était tellement exploité que s'en était devenu une excuse qui le blessait. Il l'observait grimper en haut avec une légère appréhension puis elle lui descendait son bien, il la regardait alors qu'elle le lui tendait avec un adorable sourire. Ses mains semblaient hésiter à l'attraper avant de franchir le cap et les lancer suffisamment confiante pour attraper l'instrument. Il se mit à le retourner dans tous les sens avec lenteur car il ne pouvait pas s'empêcher de jeter des coups d'oeil craintifs à cette jeune femme excentrique... Il regardait la jeune femme avant de répondre timidement « Oui... C'est le mien... Parce qu'il y est gravé ce signe et... Je me suis tatoué le même... Regardez... » Il tirait sur sa manche pour montrer son poigné mais un autre glyphe y figurait, le beau brun semblait étonné et se mit à gratter ce tatouage comme si l'autre se cacherait en dessous... « Je ne comprend pas... » Lâchait-il perdu en reculant d'un pas, serrant l'instrument contre lui ; il ne savait pas pourquoi il faisait ça. Il ne devait pas le laisser là, il avait ressenti cette tristesse dans sa vision, dans cette vie parmi tant d'autres que le pauvre Maddox c'était tout simplement appropriées.

Il ne pouvait pas faire de différence entre la réalité et l'imaginaire, il ne pouvait pas concevoir que tout ce qu'il vivait ne faisait pas partis de sa vie. Il était tout ces gens et il ignorait combien de fois il était mort, mais il avait toujours été seul dans chacune de ses vies. L'artiste la fixait de ses beaux yeux bleus, elle était d'un style vestimentaire assez particulier mais ce n'était pas pour le déranger, il avait toujours eu une préférence pour la différence. « Je peux le reprendre ? » risquait-il d'une voix d'homme mais quelque peu chétive, il ne prenait jamais autant de risques sans raison. Et comment allait-il expliquer à Tamina qu'il avait un saxophone dans sa chambre ? Et s'il lui disait qu'il l'avait en quelque sorte volé ? Mais il était à lui, alors ce n'était pas du vol n'est-ce pas ? Mais est-ce que seulement il allait réussit à sortir de ce magasin avec ? Alors probablement qu'avant de penser aux conséquences il devrait déjà se focaliser sur ce fait n'est-ce pas ? Lentement il baissait les yeux, il ne pouvait pas expliquer ce qui lui arrivait et même s'il lui disait, elle ne le croirait jamais... Personne ne le croyait. Comment pourrait-il se tromper ? C'était celui là. Il ne saurait jamais en jouer une seule note, il était pathétique n'est-ce pas ? Mais jamais il ne saurait réunir assez d'argent pour l'acheter et il se voyait mal demander un tel caprice sans explication à sa tutrice qui essayera de lui prouver par A+B qu'il n'avait pas besoin de récupérer cet instrument... Cependant, il s'était mis dernièrement à dessine des cuivres et il avait déjà esquivé la question parce qu'il mentait terriblement mal... « C'est le mien... » répétait-il infiniment triste en fixant l'instrument comme s'il ne pouvait plus le lâcher à présent...

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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyMer 9 Oct - 13:32

Depuis mon arrivée ici, et l’héritage qui m’a permis d’acheter et d’ouvrir mon magasin, j’avais assisté à plein de trucs bizarres. Des mecs bourrés qui ont failli vomir dans un piano à queue du début du siècle, quelques junkies qui ont essayé de me piquer des trucs et des témoins de Jéovah tentant de me faire les rejoindre. Sans compter les promoteurs immobiliers qui voulaient m’arnaquer pour racheter mes parts et transformer ce vieil immeuble centenaire en résidence ultra sécurisée pour bobo friqués. J’avais pu gérer chacun de ces cas. Mais le jeune homme qui se trouvait face à moi me laissait totalement désemparée. Il semblait fonctionner dans une logique qui lui était propre, et vivre dans un monde dont lui seul semblait comprendre les règles.
J’avais attrapé le sax et je le lui avais descendu. Il contemplait l’instrument comme si ça avait été la 8e merveille du monde, comme quand on reçoit quelque chose qu’on a espéré très longtemps. Il caressait le cuivre du bout des doigts, comme s’il retrouvait un vieil ami après tant d’années. Dans un sens, je le croyais quand il me disait qu’il était à lui. Il ne l’aurait pas regardé comme ça s’il en avait simplement eu envie pour le revendre ensuite. Quelque chose de fort l’unissait à cet objet, mais je ne comprenais pas encore quoi.

Il tenta maladroitement de se justifier, de me prouver qu’il était le vrai proprio de l’instrument, avec un soi-disant tatouage, et je lus la surprise dans ses yeux quand il se rendit compte que ce qui se trouvait sur son poignet n’était pas du tout le motif gravé sur le métal… Il faisait peine à voir, se débattant avec lui-même, et je commençais à comprendre, ou tout du moins à entrevoir la possibilité que lui-aussi, puisse voir des choses qui n’existaient pas. Sauf que ce n’était pas dans le sens psychiatrique du terme. Et plus comme moi. J’avoue que si ma grand-mère ne m’avait pas préparé à recevoir mon don, j’aurais aussi pu péter un plomb et me retrouver enfermée dans un monde que moi-seule voyait…

Eh… calme-toi… C’est pas grave… Moi aussi je suis sûre de certaines choses, je les vois, et l’instant d’après elles sont totalement différentes…

A vrai dire, j’étais en train d’inventer un mensonge, mais je voulais essayer d’établir un contact avec lui, une passerelle, en lui faisant croire que mes capacités étaient identiques aux siennes.
Je ne pense pas que toi-même tu es musicien de jazz… Je pense surtout que tu vois les souvenirs de l’homme à qui il a appartenu, ce sax… Je vais te montrer quelque chose, viens…

Je lui fis signe de me suivre et me plantai en face du mur du fond, pointant mon doigts vers un poster en noir et blanc représentant plusieurs musiciens de jazz en train de faire un jam dans une cave. Et Carl Harrison s’y trouvait. On le voyait, le saxo dans le bras, et le fameux tatouage dont il me parlait sur le poignet.

Lui, c'est Carl Harrison. Tu vois ? Tu n’es pas du tout comme lui… D’ailleurs, tu n’es pas lui… J’ai juste l’impression qu’il te parle, qu’il communique avec toi… Son fantôme…

Putain c’était tellement taré ce que j’étais en train de dire et de faire… Mais je voulais quand même essayer de le sortir du bain de délire dans lequel il était en train de se noyer. Ressentir les esprits pouvait être sacrément dangereux si on était fragile, et pas assez préparé… J’espérai simplement qu’il ne réagirait pas en se braquant, et pire, en devenant violent…
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptySam 12 Oct - 14:08

Elle lui disait de se calmer, il la fixait avec cette tristesse qui le caractérisait, cette sensation qu'on le prenait pour un fou à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Elle lui disait qu'elle comprenait, qu'il lui arrivait d'en avoir de même. Il l'observait étonné, abandonnant le mystère du tatouage pour l'heure, il l'écoutait assez une légère appréhension. Elle lui demandait de le suivre, il le fit avec une hésitation de taille. Elle lui montrait un poster et ce fut avec crainte qu'il s'approchait un peu plus pour observer la scène qui se trouvait là... Il se souvenait... Le beau brun fixait l'image sans rien dire, il semblait complètement perdu. Maddox ne comprenait plus, il tenait toujours l'instrument contre lui, il ne pouvait pas le laisser ici il en avait l'intime conviction... Elle lui disait que l'homme sur le poster n'était pas lui, elle lui parlait alors de fantôme... L'artiste relevait son regard azuré vers elle, il ne comprenait pas vraiment ce qu'elle voulait lui dire. Le pauvre homme n'avait pas du tout idée de l'étendue de son don, cela n'avait d'ailleurs jamais effleuré sa pensée qu'il puisse avoir une chose ainsi en lui, il pensait bien être différent et c'était bien pour cela qu'on le traitait de fou... « Je suis... Prince... Mais... »Il baissait doucement les yeux pour tirer sur la fermeture de sa veste, ouvrant ainsi sa poche d'où il sortait une feuille pliée en quatre. D'une main quelque peu tremblante il la dépliait pour faire apparaitre le visage de Carl sur un dessin qu'il avait réalisé au crayon de papier. Lentement il conduisait le dessin vers le mur pour qu'elle puisse le voir.

Pourquoi ne pouvait-il pas être Prince, Maddox et Carl à la fois ? Pourquoi ne pouvait-il pas avoir toutes ses vies ? D'ailleurs, il se sentait assez troublé de s'être présenté sous ce prénom don plus personne ne l'appelait ainsi depuis des années à sa demande... Depuis la mort de ses parents, il s'était senti vide, il n'était plus le petit Prince de sa mère puisqu'elle n'était plus là, c'était bien pour cela qu'il avait mis en avance ce second prénom et jamais plus il ne répondait au nom de Prince. C'était assez particulier n'est-ce pas, mais il était un homme tout à fait à part. « J'étais lui... Je l'ai pas inventé, ce n'était pas un rêve... J'avais tellement mal... » Il posait sa main à plat sur son coeur puis également le long de son bras gauche avant de remonter lentement pour montrer sa mâchoire qui était également douloureuse... Dans ses yeux on pouvait lire que la douleur était encrée dans ce qu'il avait vécu. Mais ce n'était pas lui, mais comment pourrait-il faire la part des choses ? Il transmettait tellement de sa douleur dans son regard, il voulait juste qu'il la croit... Mais bien souvent, il avait beau être le plus sincère et expressif qu'il soit ; on ne le croyait pas. « Tout devenait flou, je ne savais pas quoi faire... Mais la dernière chose laquelle j'ai pensé c'était... » Il posait son magnifique regard sur le saxophone qui fut sa dernière pensée, comme l'on pense à un vieil ami qui nous a jamais déçu... Maddox avait l'air complètement perdu dans ses pensées, il ne savait pas si elle allait le croire. Personne ne le croyait de toute façon. Il voulait s'enfuir à cet instant, mais il ne pouvait pas partir sans le cuivre...

Il observait de nouveau la jolie jeune femme, il finissait par lâcher son dessin qui venait tomber au sol et quand elle s'apprêtait à lui répondre, il prit ses jambes à son cou, ne sachant pas vraiment où aller et sa logique des plus douteuses le conduisait à se cacher dans les rayons des vinyles, accroupi à trembler comme une feuille. Petite chose sensible au bord des larmes, il serrait fort cet objet contre lui. Les talons de la jeune femme sur le carrelage se rapprochaient et il avait fermé les yeux comme douloureux... Il ne sortait jamais tout seul en dehors de son immeuble et il craignait tellement de choses du monde extérieur à présent... Maddox aurait juste voulu que tout soit comme avant, cela faisait maintenant un an que son ancien psychologue avait été arrêté, il avait d'abord dû récupérer physiquement et si après de long mois son corps ne portait plus les séquelles de ce traumatisme ; psychologiquement ce n'était pas la même chanson... Quelques mèches brunes venaient tomber sur son visage tel un rideau déchiré devant ses yeux bleus transcendants qui étaient persuadés de leur vérité et rien d'autre... Il se sentait perdu et son seul repère était désormais cet instrument.
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptySam 12 Oct - 17:05

J’avais imaginé que de l’emmener devant le portrait du vrai Carl lui remettrait un peu les idées en place. Ou lui ferait comprendre que ce qu’il disait n’avait aucun sens. Je crois que j’ai rarement eu une idée aussi merdique. Parce que là où je pensais lui sortir la tête hors de l’eau, je l’avais juste jeté dans le grand bain sans qu’il sache nager. Son regard se fit plus lointain encore, et plus confus, comme s’il était en train de mener une âpre bataille intérieure. Se combattre soi-même, c’est ce qu’il y a de pire, parce qu’en quelque sorte, l’ennemi sera toujours là.

Et mes pénibles explications pour l’éclairer sur ce qu’il était vraiment n’arrivèrent pas à trouver leur chemin jusqu’à lui. La seule information que je pus avoir, était son prénom, « Prince ». Un joli nom, mais un peu prétentieux. Enfin, celui qui le portait ne l’était pas du tout, il ressemblait plutôt au Petit Prince, perdu et en quête de sens. Désespérément. Il attrapa une feuille de papier qui dépassait de sa poche et me montra ce qui y figurait. Un portrait au crayon, criant de vérité.

J’étais bluffée. Et mes premières impressions, comme quoi l’homme en face de moi était un médium qui s’ignorait, se confirmaient. Maintenant que j’en étais sûre, je ne pouvais vraiment pas le laisser comme ça, perdu sans comprendre ce qu’il avait de particulier, et croyant qu’il était fou. Il ne l’était pas, il n’était juste pas préparé, ce qui est radicalement différent.
Je l’écoutai, pendue à ses lèvres, attendant la moindre information pour pouvoir le cerner.  Je murmurai doucement.

« Tu ne l’as pas inventé, ni rêvé… c’était… »

La suite me surprit. En plus de partager les souvenirs de l’esprit qui communiquait avec lui, il semblait également partager certaines sensations, comme la douleur. Il avait donc revécu la mort de Carl, et sa crise cardiaque, d’après ce qu’il mimait. Mon dieu… il y avait vraiment de quoi devenir fou…

Mais il se perdit dans ses explications, et comme un enfant tourna les talons et descendit dans la cave aux vinyles. Point positif, la seule sortie était l’escalier par lequel il était descendu, donc il ne risquait pas de se tirer en douce. Mais ce qui m’étonnait c’était que quelqu’un dans une si grande détresse ne soit pas aidé… Je me rappelai de ma grand-mère qui arrivait à invoquer des esprits bénéfiques pour que mes premières rencontres se passent bien, que je ressente de l’amour et de la protection de mes ancêtres. Alors que lui…

Je descendis à sa suite, doucement, pour ne pas l’effrayer. J’entendis sa respiration hachée et je le découvris par terre, serrant compulsivement le saxophone contre lui. Il fallait que je lui apprenne à gérer ce qu’il traversait, car il ne survivrait pas longtemps dans un tel état. Je m’accroupis face à lui et posai doucement ma main sur la sienne.

Hey petit prince… Tu n’as rien à craindre ici. Je peux t’expliquer ce qui t’arrive mais tu dois me croire. Je ne te mentirai pas, mais ça va te sembler bizarre. Tout ce que tu éprouves, ces images que tu dessines… Tu communiques avec un monde que la plupart des gens ne voit pas : le monde des esprits. Ca peut paraître étrange, mais… les esprits des gens qui sont morts existent. Je le sais parce que je les entends, je peux ressentir leurs émotions, et je peux même en voir certains… Moi aussi ils viennent me voir, parce qu’ils ont laissé quelque chose d’inachevé derrière eux, qu’ils n’ont pas trouvé la paix. Tu n’es pas fou… tu peux les sentir, et c’est pour ça que toutes ces choses t’arrivent. Tu as un don et tu n’as pas été préparé à vivre avec …

J’avançai mon autre main et écartai doucement les mèches de cheveux qui barraient son visage, espérant qu’il allait me regarder, et m’écouter. Et je pris une décision qui allait sûrement plomber mon chiffre d’affaires, mais bon…Je la lui annonçai en l’appelant par le titre d’une chanson d’un groupe de rock anglais que j’écoutais en boucle quand j’étais jeune.

« My sweet prince… tu peux garder ce saxophone. Il est à toi. Mais à une condition. Toutes les semaines, tu vas venir ici, et je vais essayer de t’aider à contrôler ton don. Qu’est-ce que tu en penses ? »

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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyDim 13 Oct - 11:14

Tel un animal en danger, il se recroquevillait sur lui-même dévoré par la peur ; il se cachait comme il le pouvait essoufflé par les émotions. Les voix cette fois ci liées à sa psychose ; rendant son cas encore plus particulier... Elle s'approchait de lui et il fixait l'instrument alors que les voix se mirent à le persécuter comme bien souvent « Tu n'aurais pas du venir ici... » Il le savait, ce n'était pas bien... Le beau brun sentait alors la main de la jeune femme sur la sienne et il avait relevé son regard masqué derrière ses cheveux tout en l'écoutant avec intérêt. Petit Prince... C'était tellement étrange, c'était exactement comme cela que sa mère l'avait bien souvent appelé, on lui avait donné ce prénom parce qu'il était leur petit prince, qu'ils lui apprendront à vivre avec ce monde même si ça lui faisait peur et ce prénom avait prit son sens quand l'enfant fut diagnostiqué en insuffisance motrice cérébral ; son regard cognitif et moteur fut un long apprentissage pour le petit Prince qui avait enfin pu marcher de lui-même à l'âge de trois ans. Sa psychose avait bel et bien une source physiologique contrairement à une large majorité des psychotiques de ce monde. Maddox était bel et bien un patient à part... Elle lui assurait qu'il n'aurait rien à craindre, il avait juste envie de la croire à cet instant. Il la fixait de ses beaux yeux quand elle lui parlait d'esprits, d'un monde à part... Est-ce qu'elle aussi avait plusieurs vies ? Est-ce qu'elle était morte plein de fois elle aussi ? Il avait assez peur, elle avait dit qu'elle ne mentirait pas. Elle lui disait qu'il n'était pas fou, c'était tellement étrange d'entendre cela de la bouche d'une inconnue ; cela lui faisait mal et le soulageait à la fois au point qu'une larme venait rouler le long de sa joue.

Un don ? Il la laissait dégager son visage pour le coiffer quelque peu. Doucement il décrochait son regard du saxophone pour la regarder avec une hésitation flagrante. « My sweet prince », encore un tendre souvenir d'une mère qu'il avait aimé de tout son coeur, elle avait cru en lui... Mais elle n'était pas sa mère de sang, mais il l'ignorait. D'où avait-il eu ce don ? Sa mère ? Il ne le saurait jamais. Elle lui disait qu'il pouvait conserver l'instrument et il semblait assez étonné, les lèvres entre ouvertes, il la fixait et écoutait sa proposition. Lentement il se pinçait les lèvres en baissant les yeux avant de lui dire dans un souffle sans la regarder « Merci... » Le regard de Maddox était tout ce qu'il y avait de plus reconnaissant en ce monde, il transpirait de sincérité, c'était à se demander si cet homme était capable de mentir ne serait-ce qu'un fois... Il avait l'air d'un enfant innocent mais il était également un homme. Il resserrait son présent contre lui avant de relever les yeux vers la jeune femme pour lui répondre en complément à ses remerciements « Je... Je ne sais pas si ma tutrice voudra bien... Elle ne sait même pas que j'suis là... Je ne pouvais pas attendre, je pensais qu'elle ne comprendrait pas... » il avait baissé les yeux, honteux de sa fugue... Fuguer à 38 ans, on put se poser des questions, mais s'il avait fait cela c'était juste parce qu'il s'était dit que Tamina ne comprendrait pas pourquoi il désirerait un saxophone aussi onéreux... Elle n'aurait jamais accepté que cette femme le lui donne d'ailleurs... En parlant de tutrice, il avait révélé à la jeune femme qu'il n'était pas autonome et il ne savait pas si elle ferait le lien avec le fait qu'il était « fou »... Lentement il relevait les yeux pour observer cette jeune femme très jolie qui s'était mise à sa hauteur. Maddox hésitait encore, mais il se sentait incité à répondre une fois de plus « Je ne comprend pas de quel don tu parles... Toi aussi tu as plusieurs vies ? Je... Ce n'est pas un don... Enfin... Je ne comprends pas... » Le petit Prince était bien perdu sur sa planète étrange et méconnue, il ne comprenait pas parce que c’était nouveau pour lui, c’était perturbant à ses yeux. Quelqu’un de nouveau était sur sa planète, elle disait le comprendre, elle disait pouvoir lui expliquer ce qui lui arrivait. Mais la notion de magie n’avait pas grande importance à ses yeux, le fantastique était réel. Il lui était impossible de faire la différence, il pouvait même croire en l’existence des licornes si un jour il avait la chance d’en voir une dans une vision ou dans ses hallucinations...  


HJ : c'est parfait tu sais *O*
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyDim 13 Oct - 18:00

Accompagnement, si tu veux ^^:

En ce moment, en face de cet homme qui aurait pu me filer une tarte à m’envoyer bouler à l’autre bout de la pièce mais à la fragilité d’un môme, je travaillais sans filet. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais, je me laissais juste guider par mon instinct. Et depuis un bout de temps, j’avais pu lui faire confiance pour m’épargner un certain nombre de conneries. Et après chaque phrase que je disais, ou en accomplissant le moindre geste, j’avais peur qu’il ne se braque, qu’il ne se ferme définitivement, et que tout soit perdu. Après tout, je pourrais très bien appeler les flics, qu’ils le ramènent chez lui, mais il y avait trop de détresse et en même temps trop d’innocence chez ce jeune homme pour que je le laisse comme ça.

Et quand je lui dis qu’il n’était pas fou, il leva les yeux vers moi, comme si je venais de lui annoncer qu’il avait gagné au loto ou qu’il était le fils caché d’un milliardaire russe. Il semblait que c’était la première fois que quelqu’un lui disait ça. Ou plutôt, la première fois que quelqu’un proposait une alternative à sa folie. Et son visage prit une expression digne encore une fois d’un gamin à qui on dit qu’on l’emmène à Disneyland quand je lui annonçai qu’il pouvait garder le saxo… Bon, faut croire qu’à ce jeu-là, ma vieille, t’es pas si nulle que ça ! En même temps, il bredouilla qu’il devait rentrer rapidement car sa tutrice allait bientôt être de retour. Soulagement de ma part, au moins il n’était pas laissé pour compte, et avait quelqu’un pour veiller sur lui.

Si tu es d’accord, je vais te ramener chez toi ok ? C’est toujours mieux de faire la route avec quelqu’un que tout seul non ? Attends-moi là, je vais te chercher un étui.

Je me levai et allai farfouiller dans la réserve, puis constatai, soulagée, qu’il était toujours là. Je posai l’étui près de lui.

Tu peux le mettre dedans, ça sera plus facile pour le transporter. Allez viens, on y va.

On remonta au rez-de-chaussée et je l’entendis parler de quelque chose d’étrange par rapport à son don. Il semblait lier ça à une sorte de réincarnation. Peut-être que c’était la seule explication qu’il s’était trouvée. Heureusement, je n’avais aucun client, et je me contentai juste d’attraper mon sac et de donner un tour de clé à la porte du magasin. En chemin, j’essayai d’en savoir plus.

Je n’ai pas plusieurs vies… J’ai la mienne, tout simplement. Par contre, une fois que les gens sont morts, il reste quelque chose d’eux. Leur esprit, ou leur âme si tu veux. La plupart des gens n’arrivent pas à sentir la présence de ces esprits. Mais certains y arrivent. Moi par exemple. J’entends quand ils me parlent. J’ai l’impression que toi aussi tu peux communiquer avec les esprits de personnes mortes, mais ils ne viennent pas te parler, comme à moi. C’est par les images qu’ils communiquent avec toi, les images que tu dessines…

J’essayai d’être la plus claire possible mais c’était pas gagné…
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyMar 15 Oct - 22:41

Elle lui demandait s'il voulait qu'elle le raccompagne chez lui, il avait juste envie de lui dire que non et de se barrer de cet endroit en courant comme jamais il ne l'avait fait ; mais il ne bougeait pas ; il continuait de la fixer de ses beaux yeux bleus l'air complètement égaré, petit agneau égaré par son troupeau... Il était de ceux qui avaient été sevré trop tôt, pourtant à dix-sept ans on commence à réclamer son indépendance ; mais il n'avait jamais passé ce cap. La mort de ses parents l'avait anéantis et l'alternative avant d'avoir une tutrice fut de l'internet e c'était bien le genre d'endroit où l'on perd toute son autonomie quand on allait moins vite que le groupe... Il espérait bien ne plus avoir à y retourner une troisième fois dans sa vie, non pas qu'il y avait été maltraité, mais à chaque fois qu'il y était allé il avait perdu encore plus de son autonomie au point qu'à l'heure actuelle il ne sache même plus mettre la table sans angoisser... La mort de ses parents, la maltraitance subie de la main de ce tuteur... Deux épisodes tragiques de sa vie ; mais ce n'étaient pas les seules biens que les plus marquants... L'abandon de la seule femme qu'il avait aimé de sa vie, celle qui lui avait tant appris sur lui-même et cet homme qui avait détruis tout ce qu'il avait acquis avec elle... Oui, il était bien plus difficile de faire apprendre que de détruire... C'était perdu dans ses pensées morbides qu'il avait attendue le retour de la jeune femme qui venait lui proposer un étui. Il n'était pas convaincu de l'utilité de celui-ci... Il le glissait cependant dedans avec l'aide de la jeune femme en se demandant pourquoi est-ce qu'elle voulait qu'il le cache... Mais il n'osa lui poser la question.

Remontant lentement un étage plus haut, il osait de nouveau prendre la parole pour lui exposer ses doutes et surtout ce qu'il ne comprenait pas. Il était vrai que cette fille lui avait fait un peu peur avec ses histoires de fantômes... Il avait atrocement peur de ses choses là, comme tous les enfants d'une certaine façon, mais il se disait que s'il n'avait jamais eu peur de ses vies, pourquoi aurait-il peur maintenant ? Elle disait n'avoir qu'une seule vie et il semblait assez déçu pour ainsi dire. Elle lui expliquait entendre des esprits... Elle supposait que lui voyait des images d'esprits... Il essayait de réfléchir à ce qui lui arrivait ; mais c'était très compliqué pour lui de construire une logique et elle allait rapidement s'en rendre compte... « Pourquoi toi si t'entend des voix comme moi t'es pas allé à l'hôpital ? Mais j'dessine des souvenirs de moi... J'te jure... C'n'est pas des... Fantômes... » Il avait un peu hésité sur le dernier mot, mais il devait le dire. Cette fille avait l'air aussi taré que les gens qu'il avait pu croiser à l'hôpital psychiatrique... La porte fermée à clé, il marchait à pas lents jusqu'à la voiture avec une véritable appréhension à l'idée de monter dans celle-ci. Regardant ses pieds, il ne savait pas comment elle allait réagir face à son obstination ; il se souvenait que sa mère lui avait dit de ne pas monter en voiture avec des inconnus, mais elle ne l'était plus n'est-ce pas puisqu'il savait son prénom ? Maddox avait une logique tout à fait particulière... « Tout le monde pense que j'invente tout ça, mais c'n'est pas vrai... J'y suis vraiment allé et je suis vraiment tous ces gens là... J'suis une partie d'eux et personne n'y peut rien, tu sais il m'en en fait avaler des médicaments et si j'n'voulais pas... » Il préférait ne pas parler des injections, c'était à ses yeux un horrible souvenir dont il préférait ne plus y penser... Oui, ce fut un réel traumatisme pour lui. A ce jour, il prenait juste un cachet avant de dormir et cela semblait lui convenir.

Elle lui ouvrait la portière et il se sentait tout à fait mal à l'aise... Fixant longuement la jeune femme avant de daigner s'asseoir coté passager avec une peur logée au creux du ventre comme une boule. Il serrait l'instrument dans son étui contre lui alors que la porte se refermait. Heureusement qu'il n'avait pas de phobie en plus de tout ça, la paranoïa lui était bien suffisante... « J'habite à Trème... Et... J'ai un peu peur tu sais... » Lui disait-il en baissant les yeux honteux... Trème, ce n'était pas le quartier d'à coté et en plus de cela il était venu à pied juste pour cet instrument, qui le ferait si ce n'était pas pour soit même ? Prendre autant de risques... Le moteur démarrait et ses pupilles s'agitaient dans tous les coins à la recherche de quelque chose de rassurant, mais il finissait par jeter encore un coup d'oeil sur l'instrument enveloppé et demeurait silencieux en observant par la fenêtre les gens qui passaient comme s'il n'avait pas vu ce spectacle depuis longtemps, c'était le cas.

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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptySam 19 Oct - 16:29

Il me suivait docilement alors que je fermai la boutique et me dirigeai vers ma voiture, garée à l’arrière du magasin. Comme s’il était rassuré d’avoir enfin quelqu’un à suivre, à ne plus avoir à prendre toutes les décisions tout seul. Et même dans ses réflexions j’avais l’impression de parler à un enfant. Il avait la même logique. Sa question sur l’hôpital était tout sauf bête, et elle me fit sourire.

Tout simplement parce que j’ai eu de la chance. Mon don est une affaire de famille. Ma grand-mère l’a, et elle m’a préparée car elle savait que je risquais de me retrouver à vivre des choses que la plupart des gens ne sauraient pas expliquer. Depuis toute petite elle m’a parlé des esprits, m’a expliqué comment ils pourraient se manifester. C’est pour ça que la première fois qu’ils m’ont parlé, je n’ai pas eu peur. Je savais comment ça allait se passer. Mais pour des gens comme toi, dont la famille ne connaît rien… c’est normal de croire qu’on est fou…

Je me trouvais tellement maladroite de tenter d’expliquer quelque chose avec quoi je vivais depuis presque dix ans. C’était une expérience à vivre, pas à raconter, et de toute façon, à part ma grand-mère, je n’avais parlé de mon don à personne. Personne jusqu’à cet homme complètement perdu qui dessinait les esprits.

Je pense que les esprits se manifestent aux mediums de différentes manières. Comme je te l’ai dit, je peux les entendre, surtout, en voir certains, et ressentir leurs émotions. Je sens si l’esprit est en colère, s’il a peur, ou si au contraire il est apaisé. Je pense qu’ils se manifestent à toi par des images. Des images qu’ils impriment si fort en toi que tu te sens obligé de les dessiner. Et que ces images te poussent à faire des choses, comme venir récupérer ce saxophone. Je sais que tu n’inventes rien, et que tu n’as pas besoin de médicaments… Vraiment pas. Tu as juste besoin de savoir ce qui t’arrive, et comment te débrouiller avec ça…

Je jetai de temps en temps de petits coups d’œil à mon passager, pour voir si ce que je tentais tant bien que mal de lui expliquer touchait au but. Il était anxieux et crispé. Peut-être qu’une fois rentré chez lui, il serait plus enclin à me parler. Je n’en savais foutre rien et c’était ça le pire. Pendant que je suivais ses instructions, je tentai de trouver des arguments pour le convaincre.

Tu n’as pas de raison d’avoir peur… D’ailleurs, tu as peur de quoi ? Si tu veux, je pourrais te faire une démonstration de mon don une fois qu’on sera arrivés chez toi. Qu’est-ce que tu en dis ?

J’attendais sa réponse avec un peu d’appréhension, espérant qu’il accepte.
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyDim 20 Oct - 15:57

Pourquoi n’avait-elle pas été enfermée tout comme lui ? Elle lui disait parce que sa famille ‘avait aidé, son regard fut emprunt d’une grande tristesse... Papa et Maman étaient morts et quelques jours plus tard les premières visions avaient apparues... Il n’avait eu que dix-sept ans, il n’était pas préparé à ce genre de choses, on ne l’est certainement jamais. Il s’était retrouvé livré à lui-même et rapidement il était passé du foyer à l’hôpital psychiatrique pour une pare d’année où il s’était pas mal enfermé dans cette confusion qui avait demeuré jusqu’à ce jour. Cette fille voulait l’aider à y voir plus clair, mais cela commençait quelque peu à lui faire peur à présent. Ses yeux tristes avaient fixé le sol, il ne voulait pas pleurer, il ne voulait plus y penser... Mais ses parents lui manquaient tellement, il aurait tellement voulu qu’ils restent encore un peu plus avec lui. Il avait tellement besoin d’eux... Des baisers de sa mère, des jeux avec son père... Cette façon qu’ils avaient eut de le pousser à tout faire, à devenir un garçon autonome... Ils étaient ceux qui l’avaient vraiment aimé dans ce monde, mais ils étaient morts beaucoup trop vite... Si seulement ils avaient mit cette foutue ceinture de sécurité. D’ailleurs à cette pensée il venait mettre la sienne... Elle lui disait que les esprits entraient en contact avec lui pour qu’il dessine ou fasse des choses pour eux. Il avait relevé les yeux assez apeuré, pourquoi est-ce qu’ils voulaient qu’il fasse cela ? Est-ce que tout ce qu’il dessinait n’était pas de lui finalement ? Et s’il n’avait en réalité aucun talent pour le dessin ? Il ne savait pas, il se sentait tellement perdu... Peut-être que finalement tout cela avait été plus simple avant ? Il n’aurait pu rester dans cette ignorance pour toujours après tout n’est-ce pas ? Le beau brun la fixait de ses beaux yeux apeuré et tellement mélancolique, il faisait peine à voir tellement il était expressif.

Il n’avait rien dit, jusqu’à enfin lui avouer sa crainte... Elle lui disait qu’il ne devait pas avoir peur, il avait lentement baissé les yeux parce qu’il ne pouvait pas s’en empêcher, aussi il avait son histoire de vie qui faisait que tout lui faisait peur, y compris être dans la voiture de cette fille... Elle voulait lui faire une démonstration, il ne répondait rien. Il semblait complètement perdu. Une fois la voiture arrête, il ouvrait la portière et constatait que la voiture de Tamina n’était toujours pas là... Elle oubliait souvent de fermer la porte à clé, l’homme songeait surtout qu’elle n’aimait pas l’idée de l’enfermer, imaginez qu’il y est un incendie... Elle était également descendue de la voiture alors qu’il s’était enfermé dans son silence, il posait ses beaux yeux bleus sur elle pour lui dire enfin quelques mots « Viens avec moi... » Il poussait la porte de l’immeuble et conduisait la jeune femme en la précédent jusque chez lui en montant les marches assez rapidement comme si quelque chose lui faisait peu, ceci dit si elle pouvait vraiment ressentir les esprits elle pourrait se rendre rapidement compte de cette menace qui lui faisait peur et hantait les marches qu’il avait dessiné un bon nombre de fois d’un prisonnier se rendant à la potence... Mais en poussant la porte de chez lui, elle pourrait rapidement se rende compte qu’il demeurait auprès de lui un nombre effrayant d’esprits qui le hantaient, des âmes solitaires, perdues, tristes, martyrisées...

Il refermait doucement la porte derrière eux... Elle semblait troublé, comme si... Y avait-il trop d’esprits ? Il ne se rendait compte de rien, souvent ils restaient avec lui parce qu’ils leur ressemblaient, parce qu’ils étaient tous seuls, des victimes ou des incompris... Carl devait être là ou il le serait bientôt... Il ne savait pas, il ne ressentait pas leur présence sic e n’était à travers de certaines visions... Sur la table trainaient bien des dessins, il l’observait avant de lui dire « Tu sais, ils disaient que j’étais fou bien avant que j’ai toutes ces vies parce que j’entend des voix... Enfin, j’y connais pas grand-chose moi, mais ils disaient que j’étais malade. Mais c’était pire après, ils disaient que j’inventais tout ça parce que j’étais triste à cause de la mort de mes parents. Mais c’est pas possi... Est-ce que ça va ? » Il cherchait à regarder dans la même direction qu’elle, est-ce qu’elle voyait quelque chose ? Est-ce que les monstres présents sur ses dessins étaient réels ? Est-ce que ses gens, les écorchés vifs et les mutilés existaient vraiment, du moins ils étaient là avec eux ? Est-ce que ce n’était pas lui ? Il avait peur à présent, vraiment peur... Pourquoi est-ce que lui ne voyait rien ? Il n’entendait rien, les voix se taisaient bien souvent quand il était en compagnie de quelqu’un, à vrai dire il n’en contrôlait absolument rien...
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyDim 20 Oct - 18:44

Plus les minutes passaient en compagnie de Prince, et plus je sentais que je faisais plus de mal que de bien. Je voulais l’aider, je voulais sincèrement qu’il aille mieux, mais chaque chose que je disais, chaque mot qui franchissait mes lèvres, semblait lui enfoncer la tête encore plus profondément sous l’eau. Comme si j’étais en train de faire s’effondrer le château de cartes sur lequel il avait péniblement construit un semblait de vie. Et moi j’étais venue, avec mes gros sabots. Le moins que je pouvais faire, c’était limiter la casse. Mais pourquoi, bon sang, pourquoi est-ce que je m’étais prise de la lubie subite de jouer les bons samaritains ? Si ça se trouve ce pauvre type allait péter un plomb à cause de moi et de mes conneries. J’arrêtai la voiture en bas d’un immeuble cossu et, à ma grande surprise, je l’entendis me murmurer qu’il voulait que je le suive. Au moins il ne me rejetait pas, c’était déjà ça !

Sauf qu’à peine dans le hall je commençai à me sentir mal. Le sentiment d’être plongée dans une baignoire d’eau froide. Beaucoup d’esprits, et surtout, beaucoup d’esprits tristes. La douleur, le malheur, tout ça collait à la peau de ce pauvre type comme les puces au dos d’un chien des rues. Pas étonnant de péter un plomb quand son quotidien est fait de tant de noirceur. Pourtant, au moins, ces esprits ne sont pas malfaisants. Juste malheureux et perdus. Je me demande combien il y en a. Arriver à grimper jusqu’à son appartement n’est pas chose facile. La même impression de solitude, d’angoisse… J’en avais du mal à respirer et les larmes aux yeux. Je ne savais pas exactement ce qu’il était, mais il attirait les âmes en peine comme un véritable aimant.

Il fallait que je fasse quelque chose, et pas seulement pour lui. Moi aussi j’avais l’impression d’étouffer ici, d’être submergée par tous ces sentiments. Je ne tiendrai pas longtemps comme ça.

Oui oui, ça va… mais… il y a beaucoup d’esprits ici. Ils sont tristes, et je ressens trop leur tristesse… Je… je vais te montrer que moi aussi je suis capable de les percevoir, t’en dis quoi ? Tu permets que je jette un coup d’œil à la cuisine ? Super !

Je trottine rapidement et commence à ouvrir les placards. Ok c’est pas très poli, mais c’est une urgence. Heureusement, je dégote rapidement ce qu’il nous faut. Une bougie sombre, du sel et du thym séché. Je remplis le bol de thym et j’y plante la bougie, que je pose sur la table. Ensuite, je trace un cercle de sel autour de la table, pour qu’on soit protégé si un esprit décide de devenir hostile. Je fais signe à Maddox de s’asseoir face à moi et lui prends doucement la main.

Je te promets qu’il ne t’arrivera rien. Détends-toi et garde l’esprit ouvert.

Je craque une allumette et la flamme de la bougie s’élève dans l’obscurité ambiante de ce début de soirée. Pour l’instant, il va bien.

Quoi qu’il arrive, reste assis, et si ça ne va pas, dis-le-moi et on arrête tout ok ?

Je ferme les yeux, lui tenant toujours la main, et commence à réciter doucement une vieille incantation de chez moi, un mélange de latin et de roumain médiéval, dont les racines se perdent dans la nuit des temps. Les mots chantent et roulent dans ma bouche alors que je les répète encore et encore. Petit à petit je sens que les ténèbres sont moins épaisses, l’air se fait plus léger. Et surtout, je sens une chaleur et une douceur reconnaissable entre mille. Celle que je voulais appeler est là.

Je te présente mon arrière-grand-mère, Nana. Je ne l’ai jamais connue mais c’est à elle que j’ai parlé la première fois où j’ai entendu des esprits. Depuis, on discute souvent ensemble.

Une voix de grand-mère s’élève, douce et un peu chevrotante. Et l’image d’une très vieille dame, au visage ridé comme une vieille pomme s’impose à son esprit. Son visage et doux et souriant, et ses cheveux gris sont enserrés dans un foulard coloré. Des boucles d’oreilles en or à pendants ornent ses oreilles et un châle à fleurs réchauffe ses épaules et elle fume une vénérable pipe en terre cuite. A son contact, il ressent une grande chaleur, de la bonté et de la gentillesse. Elle prononce quelques phrases puis finit dans un petit rire étouffé que je partage avec elle. Je traduis pour Maddox.

Elle dit que tu dessines très bien, et que tu es joli garçon !


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyMer 23 Oct - 23:08

Maddox l’avait observé sans vraiment comprendre, avait-il bien fait d’inviter cette fille ici ? Il ne savait pas vraiment, après tout elle lui avait tout de même fait un beau cadeau. D’ailleurs, il venait le poser sur le fauteuil avec délicatesse sans la quitter pour autant du regard. Elle semblait regarder beaucoup de choses à la fois et il avait tenté de suivre son regard mais il ne voyait rien. La jolie jeune femme lui disait que ça allait, il fallait dire qu’il avait été assez soucieux de le savoir en raison de son comportement « étrange ». Beaucoup d’esprits ? Il ne voyait rien... Pourquoi est-ce qu’il ne voyait rien lui ? C’était tellement déroutant... Ils étaient tristes ? Mais pourquoi ? Le visage expression de Prince témoignait son incompréhension et surtout son appréhension sur la suite des événements... Est-ce qu’il devait avoir peu maintenant qu’il savait qu’il y avait plein de fantôme chez lui ? Et pourquoi est-ce qu’il était là ? Cuisine ? Elle avait disparue et il la suivait timidement, une bonne partie des placards étaient sous clés et le beau brun l’observait fouiller dans les épices l’air contente de ses trouvailles... Il observait ce qu’elle faisait sur la table avant de jeter un coup d’œil au fond du bol assez perplexe... Il ne pensait pas que sa recette soit très bonne pour tout avouer... Il s’asseyait en face d’elle, sa main dans la sienne, c’était tellement étrange... Il avait fait entrer une inconnue chez lui et cela n’avait rien de rassurant à ses yeux parce que c’était vraiment un exercice difficile, mais cette fille avait ce coté marginal qui le rassurait de façon paradoxale... Nitzan lui promettait qu’il ne lui arriverait rien de mal et il se contentait d’esquisser un léger sourire en guise de réponse. La bougie allumé, il continuait de la fixer alors qu’elle lui donnait d’autres instructions « D’accord... » soufflait-il tout simplement bien que tendu comme un string, elle lui avait demandé de se détendre mais c’était assez compliqué de faire cela à présent.

Elle se mit à parler dans une langue étrange et il avait senti ses doigts se crisper sur ceux de la jeune femme parce que cela lui faisait assez peur. Il ne comprenait pas, ce qu’elle faisait. Il avait fini par fermer les yeux avant de les ouvrir lentement, drôle de sensation... Il ne ressentait pas la présence des esprits pourtant, mais celui-ci... Son arrière grand-mère ? Il ne voyait rien... Mais il entendait sa voix à présent, une nouvelle voix... Ce n’était pas ses voix à lui, celles de d’habitudes... Il s’était crispé et avait amorcé un geste de recul pour chercher la source de cette nouveauté qui ne parlait pas dans un langage qui lui était familier... Mais il sentait les mains de la jeune femme, puis il sentait un contact étrange... C’était tiède, doux et rassurant... Est-ce que c’était réel ? Il se sentait complètement perdu, il entendait rire... La jeune vendeuse riait également et il persistait à se crisper avant de se calmer entendre ces mots l’air assez étonné. « Je... Merci ? » A vrai dire, il ne savait tout simplement pas quoi dire... Détournant le regard avant de la regarder à nouveau pour lui dire « Je... Je ne comprends pas... Est-ce que... Tout ces gens que tu vois peuvent me parler ? Pourquoi je les vois pas ? Pourquoi je ne les entends pas ? » Il se calmait quelque peu, le beau brun fixait la jeune femme comme s’il se sentait apaisé par une force qui lui était inconnue... Il était assez gêné par cette intrusion et il finissait par lui dire en resserrant un peu plus ses doigts autour de ceux de la jeune femme « Promet moi que c’est réel tout ça... Que... Je ne suis pas fou... Personne ne me comprend, promet moi que tu le peux vraiment... »
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyJeu 24 Oct - 19:31

J’avais débarqué dans son appartement, et du coup dans sa vie, comme un boulet de canon. Avec la même délicatesse et la même discrétion. Normal. J’avais bousculé les certitudes de ce pauvre garçon, à moi de me démerder pour payer les pots cassés. Ma grosse crainte, était surtout que je le laisse dans un état encore pire que celui dans lequel je l’avais trouvé. Et je ne savais franchement pas si le mettre en contact avec un des esprits qui est le plus proche de moi est une bonne idée, mais tant pis. Il faut que je fasse quelque chose, il faut que je lui montre.

Je remarque son air intrigué, ses grands yeux bleus perdus qui cherchent des réponses. Qui tentent de comprendre pourquoi je ramasse des choses aussi étranges dans sa cuisine. Mais grand-mère m’a appris à faire comme ça, et ça marche. Heureusement pour moi, il semble quand même assez ouvert pour accepter de faire part de la démonstration, et ne s’est pas braqué comme plus tôt au magasin. Tant que les choses sont comme ça, j’ai encore mes chances. Je souris même quand il murmure un faible ‘’D’accord’’ à mon encontre. Bien. C’est parti, ça passe ou ça casse.

Je le sens observer tout ce qui se passe, cherchant un lien, un sens à ce que je fais. Heureusement, Nana est présente au rendez-vous et je sens la main du petit prince serrer la mienne plus fort. Ca marche ! Il l’entend et il la ressent.

C’est normal si tu ne comprends pas ce qu’elle dit, elle parle roumain… Une partie de famille vient de Roumanie, d’une très ancienne lignée de gitans… Chez nous le don se transmet par les filles. Ma grand-mère l’a, et m’a préparée à le recevoir à mon tour… Je te traduirai ce qu’elle te dira.

Il semble un peu apaisé, comme si ce qui était en train de se passer avait du sens pour lui, et en même temps, il semble avoir besoin d’autres explications. Je lui souris, pour le rassurer, avant de lui répondre.

Je pense que ton don est un peu spécial. C’est la première fois que j’entends parler de quelqu’un qui dessine ce que les esprits lui font voir. Moi, ils me parlent, depuis que j’ai quinze ans, je peux en voir certains et je ressens leurs émotions. J’ai l’impression que, pour toi, les esprits communiquent avec toi grâce aux images. Ils te font voir ce qu’ils veulent te dire. Comme pour le saxophone…

L’étreinte autour de ma main se fait plus forte, et il me regarde avec une telle détresse que j’en suis émue. Il a l’air prêt à accepter tout ce que je lui dis, à condition que je le rassure. Il a besoin de savoir qu’il peut me faire confiance, et la dernière chose dont j’ai envie, c’est de le décevoir. De le tromper. Il est trop perdu pour que je lui fasse ça. Alors à nouveau je souris.

Je le promets. Je n’invente rien. La preuve, tu sens la présence de mon arrière-grand-mère. Je t’ai vu sursauter quand elle s’est mise à parler et quand elle a ri. Ce n’est pas un tour de magie idiot, d’ailleurs, je ne savais pas que tu allais venir dans mon magasin cet après-midi, et encore moins que j’allais te ramener chez toi. Tu n’es pas fou, petit prince. La vie t’a juste fait un cadeau et tu n’étais pas prêt à le recevoir. Si tu veux une preuve, demande-moi quelque chose que tu es le seul à savoir. Et Nana me donnera la réponse. Je t’écoute…
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptySam 26 Oct - 18:33

Il avait tellement peur, il avait passé toute sa vie à se dire qu'il était différent, à essayer de convaincre les autres qu'il n'était pas fou avant d'abandonner, tout le monde le pensait. Et même si des gens comme Tamina disaient ne pas croire qu'il était fou, ils ne pouvaient pas s'empêcher de chercher une cause à tout ça, un traumatisme, un rêve... C'était faux, il le vivait tous les jours, tout le temps... Il voyait des choses, il était ses choses... Ces vies, elles lui appartenaient par fragments... Maintenant on lui disait que ce n'était pas le cas, que c'était ces gens là qui voulaient lui montrer des choses, alors... Pourquoi lui ? Il ne comprenait pas et ça lui faisait peur parce qu'il n'était pas près pour ça, parce qu'il ne c'était jamais attendu à une chose pareille... Un don spécial ? Il comprenait ce qu'elle disait, mais c'était tellement invraisemblable, quand il pensait qu'il avait été battu à cause de cela... Il avait juste envie de pleurer mais sa fascination pour ce qu'il se passait autour de lui l'empêcher de le faire, sa peur retenait ses larmes et il avait resserré ses doigts autour de la main de la jeune femme tel un enfant qui ne veut pas être perdu dans la foule... Elle lui demandait de lui poser une question, c'était assez effrayant de se dire qu'un esprit savait tout sur vous... Il la fixait de ses beaux yeux bleus avant de lui dire assez hésitant « Je ne suis pas sur de vouloir faire ça... » Il avait le mérite d'être un homme d'une franchise exemplaire, il fallait dire qu'il mentait atrocement mal... Il avait quelque peu baissé les yeux anxieux de la réponse de la jeune femme, mais cette présence était une source de chaleur comme jamais il n'en avait rencontré et sans trop savoir pourquoi il avait relevé les yeux vers elle de lui-même ; ses yeux ne la quittaient pas quand il finissait par ajouter toujours aussi peu rassuré de cette situation qui bousculait tous ses repères « Demande lui... Pourquoi j'ai peur... » Il avait longuement hésité, il n'était pas sur lui-même de connaitre la réponse à cette question et il saurait si elle mentait ou pas si elle la trouvait...

Non, il n'avait pas peur de la magie, il n'avait pas peur de la mort... Qu'est-ce qui lui faisait peur à ce point ? Comment aurait-il pu faire le lien entre sa peur de vivre et ce qu'il avait vécu ? Non pas toutes ses morts, non pas ses visions, non pas ses milliers de vies qu'il pensait vivre... Un homme, le visage du mal... La peur de le voir surgir de nulle part, la peur que cela recommence, la peur d'avancer et de faire les choses... Il se laissait bouffer par cet enfer, il semblait que dans le noir, cet homme était encore là. Que ce tortionnaire l'attendait quelque part pour lui faire payer de l'avoir dénoncé... Quand le soir venait et qu'un bruit venait le faire sursauter ; c'était à cet homme qu'il pensait... La peur se propageait en lui comme un cancer et puisque personne n'avait su le consoler en temps voulu, puisqu'il n'a jamais eu la certitude qu'on ne lui ferait plus jamais tant de souffrance, que jamais plus il ne serait obligé de s'enfuir avec la douleur d'une fracture de la hanche, que l'on finisse par vous ramasser dans une voiture de flic parce que vous faisiez peur aux passants parce que vous criez à l'aide... Quand tout élément devient une source d'angoisse... Il avait peur à présent, peur que ce soit vrai, peur de partager la vérité avec elle... Certes il avait fait la une des journaux il y a un an de cela, mais c'était du passé. « Non... Je n'veux pas... Ne demande pas ça... » coupait-il les larme aux yeux mais c'était trop tard « S'il te plait... » ... Il avait tenté de rompre le contact, mais elle l'avait retenue avec douceur, il l'avait fixé en laissant une larme rouler sur son visage d'ange alors que la voix de la vieille dame s'élevait à nouveau dans son langage inconnu... « Tamina... J'veux que tu rentres... » soufflait-il dans son début de chagrin, il ne voulait pas plonger à nouveau dans ce passé, il voulait que sa tutrice revienne maintenant...

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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyLun 28 Oct - 14:46

J’ai l’impression d’avoir été jetée dans le grand bain sans savoir nager, de devoir me démerder au pif pour chaque centimètre parcouru. Evoluer dans le monde des esprits était quelque chose d’aussi naturel que de respirer, de manger ou de boire pour moi, mais initier quelqu’un à cet univers, quelqu’un qui vivait dans son propre monde, c’était une toute autre paire de manches. L’idée du siècle que j’avais eue semblait être prometteuse. Il avait l’air curieux de ce qui était en train de se passer, effrayé mais pas trop. Le contact de nos deux mains qui se serraient, et la promesse qu’il ne lui arriverait rien suffisaient. Enfin, jusqu’au moment où je lui demande de poser une question à Nana, pour qu’il ait la preuve que je n’inventais rien. Mais là où je pensais le convaincre, le mettre dans ma poche, c’est l’effet inverse qui se produit. Comme une huitre qui se referme. Je le sens perdre pied, et se noyer dans les visions et les sensations dont il est prisonnier depuis si longtemps en pensant que c’est de la folie.

Comme question, je dois demander pourquoi il a peur, et Nana m’a répondue, mais j’ai à peine commencé à traduire sa réponse qu’il change d’avis. Dans une tentative désespérée, je continue de traduire. Qui sait, la réponse va peut-être le convaincre.

Non attends… Elle me dit qu’il… qu’il y a une présence auprès de toi. Un esprit effrayant. Il n’est pas comme les autres, il n’est pas juste triste ou perdu… Il est mauvais…

Mais rien à faire, il m’échappe. Autour de nous Nana, et quelques autres esprits que je connais tentent tout pour faire régner une atmosphère bienveillante, apaisante et réconfortante. Qu’il se sente entouré, épaulé. Mais plus les secondes passent plus son regard devient fuyant. Sa gorge se noue, sa voix s’enroue et il cherche quelqu’un du regard. Peut-être la femme qui s’ocupe de lui. Je n’arriverai plus à l’aider.

Je suis… je suis désolée. Je voulais vraiment t’aider… vraiment. Je n’ai jamais voulu te faire de mal…

Je souffle la bougie tout en demandant mentalement à Nana et aux autres de ne pas le laisser seul, pour que la transition ne soit pas trop brutale. Je ramène les quelques babioles dont j’ai eu besoin dans la cuisine avant d’attraper mon sac.

Je… Garde le saxophone, il est à toi. Je… je suis désolée de n’avoir rien pu faire.

Je file jusqu’à la porte d’entrée, et je descends les escaliers à toute allure, la gorge nouée. Je me sens tellement impuissante, j’ai l’impression d’avoir tout foutu par terre, que j’ai fait plus de mal que de bien. Je déteste cette impression de m’être plantée sur toute la ligne. Et surtout, j’espère que Maddox ne va pas s’enfoncer plus profondément dans sa folie.

Je me laisse retomber sur le siège de ma voiture, mais mes mains tremblent trop pour arriver à mettre le contact, et je finis par laisser les clefs retomber sur mes genoux, de gros sanglots commençant à agiter mes épaules. Après quelques minutes, je me suis assez calmée pour pouvoir conduire et je rentre chez moi, avec le gout amer de la défaite en bouche.

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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyLun 28 Oct - 20:08


L'angoisse avait envahi ses yeux bleus tellement expressif, il sentait que ça n'irait pas, il n'était pas près, priant pour que sa tutrice revienne et en d'autre terme « chasser » cette fille, pourtant il ne lui en voulait pas... Il n'était pas homme qui puisse être vraiment rancunier si on ne lui faisait pas de mal de façon volontaire. Il lui avait demandé de se taire mais elle avait insisté et les mots qui sortaient de sa bouche le faisait souffrir, il espérait voir la frimousse de Tamina maintenant et il savait qu'il lui fendait le coeur, cependant... « Elle se trompe, ce n'est pas un esprit... Un souvenir... » Oui, c'était toujours des souvenirs à ses yeux, mais cette fois si il savait que ce n'était pas quelqu'un de mort, enfin il n'en était pas totalement certains et il n'avait pas vraiment envie de se soucier de l'état de santé de celui qui l'avait battu des jours durant... Sa voix était plaintive comme s'il était sur le point de piquer une crise d'hystérie ce qui pouvait être aussi dangereux pour elle que pour lui. Tout cela prit fin de façon précipité, il l'avait fixé de ses beaux yeux aller dans la cuisine et revenir vers lui en lui disant qu'il pouvait bel et bien garder le saxophone, ses yeux baignés de larmes ne savaient plus quitter la jeune femme... Il se sentait tellement perdu, il ne comprenait plus rien et elle partait maintenant. Il aurait voulu lui dire de rester mais sa gorge demeurait nouée d'émotion.

La porte se fermait et il s'était lentement levé comme un fantôme, se dirigeant vers la fenêtre pour coller son front contre la vitre, d'ici il pouvait voir toute la rue et il l'apercevait monter dans sa voiture sans partir. Il laissait ses larmes couler le long de son beau visage quand il regardait la voiture partir et l'abandonner ici... Il se comportait comme ce gentil animal de compagnie que l'on abandonne sur le rebord de la route alors que c'était de sa faute si elle était partie de cette façon. Et pourquoi était-elle restée aussi longtemps en bas ? Avait-elle pensé qu'il viendrait lui demander de rester ? Mais il n'avait pas osé descendre en bas de chez lui et affronter la rue, sans l'influence des esprits il n'était pas un grand courageux, bien au contraire, un peu lâche sur les bords après tout ce qu'il avait vécu. Elle s'éloignait et lentement il se retournait après avoir versé ses larmes silencieuses. Mais il ne voulait pas y penser maintenant, s'empressant de récupérer l'instrument dans le living pour le planquer dans son armoire à vêtement avant de retourner dans le salon. Attrapant un feutre noir dans le tiroir du meuble il approchait le mur blanc et après avoir quelque peu hésité il appuyait la mine de son feutre sur le mur avant de trace un trait, un autre, une courbe, une boucle... Cela lui prit plusieurs minutes avant que son oeuvre gigantesque soit achevé, il terminait avec cette frange noire qui la caractérisait... Il y avait dans le regard de cette fille une grande tristesse, un sentiment d'impuissance et de frustration... Encapuchonnant son feutre, il se retournait en se disant que Tamina ne serait pas contente du tout... Il ne devait pas dessiner sur les murs, le sol ou alors les tables... Fixant ce qu'il venait de dessiner alors qu'il pouvait entendre les pas de sa tutrice monter les escaliers ; le visage encore marqué de ses larmes il demeurait immobile avant de souffler « Dans une semaine... » Il l'ignorait, mais c'était le commencement d'une véritable amitié...

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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyLun 18 Nov - 15:39

Le sujet n'a pas reçu de réponse depuis 15 jours, merci de ne pas l'oublier =D
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyLun 18 Nov - 17:25

Il est terminé en fait XD
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Sophya A. Turner
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MessageSujet: Re: Somewhere, over the rainbow Somewhere, over the rainbow EmptyLun 18 Nov - 18:31

D'accord, je l'archive alors^^
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Somewhere, over the rainbow

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