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Sing with Me [PV Maddox]

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MessageSujet: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyLun 10 Fév - 20:53

Furfur ne bougeait pas, assis sur une chaise usée, il avait son regard bleu clair posé sur la femme ligotée devant lui qui beuglait. On se trouvait dans l'asile de Treme et cette médium qui s'ignorait, subissait les assauts du Dibbouk, elle tentait d'avertir les soignants mais en vain. On la disait schizophrène aiguë et on la bourrait de médicaments sans réfléchir. Alastair la hantait depuis près de dix ans et avait raté l'occasion de la hanter. Alors, depuis qu'elle était internée, il venait lui rendre visite souvent. Il ne savait pas trop pourquoi, probablement parce qu'elle était extrêmement jeune. Quel âge ? Vint-cinq ans peut-être bien. A son époque, à vingt-cinq ans, on avait déjà plusieurs enfants et on était dans la fleur de l'âge. Mais cette époque, cette société, faisait qu'à vingt-cinq ans, on n'était qu'un gamin, rien d'autre. On vivait plus longtemps mais on grandissait plus lentement, étonnement. Enfin elle se tut, elle comprenait seulement au bout de quelques heures que les hurlements ne le feraient pas fuir. Et c'était à chaque fois comme cela, comme si son cerveau remettait les compteurs à zéro. Alastair ne ressentait aucune compassion, aucune empathie. Ces concepts étaient bien loin de lui.

Il n'avait même pas pitié de cette créature. Lentement, le Dibbouk se leva et s'approcha tant d'elle qu'il put lui souffler dans l'oreille. La crise reprit, elle hurla si fort qu'il aurait pu devenir sourd. Les soignants surgirent et tentèrent de la sangler encore plus fortement tandis que la pauvre s'était mise à se mordre le bras, souillant les draps de sang. Elle le fixait, elle le voyait. Furfur lui fit un sourire foncièrement mauvais et sortit de la chambre. Il y avait quelques résidents ici qui étaient des médiums mais qu'on disait « fou », des malades mentaux en somme. Il y avait autant des cas psychiatriques que des cas qui auraient dû être en institution spécialisée comme ils disaient aujourd'hui. Alastair ne comprenait pas vraiment certains fondements de cette société. Quel pouvait bien être la différence entre quelqu'un de fou et quelqu'un ayant d'autres troubles. Vraiment les gens d'aujourd'hui, ils avaient vraiment une drôle de vision des choses se dit-il, pensif.

Alastair sortit finalement de l'asile de la ville pour se diriger vers le cimetière du quartier. Il connaissait l'emplacement par cœur, l'emplacement de sa tombe. Elle n'y était plus, vous pensiez bien, en plus de deux siècles mais elle avait été là, la tombe de sa Rebecca. Aujourd'hui, il y avait une autre tombe, une autre personne. Furfur resta silencieux devant la nouvelle pierre tombale qu'il jugeait intruse et disparut. Il avait besoin de se défouler et fit la liste mentale de ses victimes. Il y avait bien l'une d'elles qui était tout près et c'était Maddox. Il se souvenait l'avoir croisé avec Tamina mais pas seulement. Cet homme avait un problème et était facile à déstabiliser. Quand Alastair apparut dans l'appartement du médium et vit les dessins partout, il se dit que le pauvre type serait parfait pour être dans l'asile avec son autre victime préférée. Ma foi... Le mauvais esprit soupira et d'une poussée d'énergie, se rendit visible. Il vit l'homme dans un coin.

Il ne le comprenait pas et c'était bien cela qui rendait Maddox fascinant, le fait que le Dibbouk ne comprenait pas pareille créature. Même si Alastair n'avouerait pas volontiers, qu'aussi, le pauvre bougre réveillait ses instincts paternels. Le méchant esprit s'approcha de sa victime et souffla un courant d'air frais.

« Qu'est-ce que tu fiches encore ? Tu ne veux pas bosser comme quelqu'un de normal bon sang ! En plus tes dessins sont moches. J'veux dire, même moi je m'en rends compte ! »

Alors que lui, n'était pas ce qu'on pourrait appeler un artiste. Peut-être bien avec les chevaux mais c'était un temps révolu. Alastair s'accroupit devant Maddox et continua d'observer ce qu'il faisait. Son pantalon d'équitation aurait pu grincer mais il ne produisait aucun son. Pareilles pour ses bottes de cuir usées jusqu'à la corne et sa chemise foncée, sa dernière tenue avant la pendaison. Il veillait jalousement cet homme qui attirait les autres esprits comme un aimant. C'était bien difficile de garder les autres à l'écart mais cela occupait le Dibbouk, il fallait bien l'avouer.

« Elle t'a laissé seul, hein ? Quelle idiote. »

Il parlait de Tamina, bien entendu. Il avait adoré tourmenter la femme quelques mois auparavant mais il avait un goût particulier pour Maddox. Il avait affirmé à Lucas, une vieille victime, qu'il préférait les femmes et c'était toujours vrai. Mais là, il n'arrivait pas à expliquer pourquoi cet homme l'attirait autant, comme un aimant, tout simplement. C'était inexplicable ou plutôt, Furfur ne voulait pas s'avouer certaines choses.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyJeu 13 Fév - 9:16

Le silence apparent dans cet appartement où vivait un homme étrange n'était qu'un leurre. Tous semblait si paisible tout à coup, pas une once de désordre dans la cuisine où chaque chose était à sa place, pas un courant d'air. Juste le silence, mais en tendant bien l'oreille on pouvait clairement distinguer le bruit de la mine qui frotte le papier avec énergie. Le regard vitreux alors que sur son front perlait de la sueur comme s'il était en train d'effectuer une tâche particulièrement physique ; les traits étaient presque agressifs alors que l'homme ne l'était pas le moins du monde, probablement incapable d'exprimer de la haine envers qui que ce soit, même tous ces gens qui venaient le torturer. La haine ne lui appartenait pas et il n'appartenait pas à la haine mais à ceux qui la portait sur lui. Les traits étaient rapides parce qu'il avait acquit une bonne dextérité du crayon au fil des années ; sa chambre débordait de croquis en tout genre ; parfois plus ou moins réussit. Tamina disait qu'il avait du talent, il ne faisait pas vraiment cela pour qu'on le complimente, à vrai dire partager ses dessins avec les autres lui donnait la sensation d'être tout simplement à poil. C'était privé à ses yeux, c'était ses affaires, c'était sa vie... Du moins pas pleinement, mais il acceptait de partager tout cela avec sa tutrice et ses amis esprits que les psychologue appelaient « les voix » ; mais il savait qu'ils étaient réels. Il n'en pouvait être autrement. Ses dessins n'étaient que des représentations de ce qu'il voyait ou plutôt de ce qu'on lui faisait voir. Il fallait que ça sorte de lui, mais il ne voulait pas les oublier. Persuadé que c'était lui le sujet de toutes ces morts ; il se dessinait dans les pires tortures, le rendant toujours plus fragile émotionnellement à chaque mort, à chaque supplice...

Enfermé dans son « délire » qui quand on connaît un peu mieux le monde des esprits que l'on pouvait qualifier de transe où un esprit semblait vraisemblablement essayer de fusionner ses souvenirs avec ceux du medium et qui dans cette façon compulsive de dessiner avait développé cette capacité à rejeter ceux qui voulaient se servir de lui comme hôte. Ce mécanisme de défense qui l'avait toujours protégé, dans sa faiblesse mentale il y avait une force réelle. Projeté dans cette image qu'il reproduisait, focalisant tout son esprit sur cette scène. La présence d'Alastair achevait lentement cet état étrange ; entendant ses remarques désobligeantes sans réagir, laissant ses derniers traits achever la couleur sombre de la veste de ce tireur qui se trouvait face à cette femme qui serrait encore son enfant dans ses bras alors qu'elle gisait au sol les yeux ouverts horrifié par la mort. Le tireur était de dos, le tueur c'était lui... C'était fini et il avait lentement décroché le regard de son dessin, qu'avait-il fait ? Alastair c'était accroupi en face de lui, cette tenue étrange Maddox ne savait pas vraiment pourquoi il était mort ; mais il était son ami. Oh bien sur qu'il s'était plus à le torturer, à le pousser à se faire du mal, à le faire hurler de peur et surtout pleurer de tristesse. Mais probablement l'avait-il mérité, probablement avait-il fait quelque chose de mal...

C'est alors qu'il lui demandait si sa tutrice l'avait laissé seul ; baissant lentement les yeux il répondait au Dibbouk « J'voulais plus sortir... Les gens me font peur dehors. » Il n'était pas un exemple de courage, bien qu'il en fallait d'une certaine façon pour avouer ses peurs ; Prince était effrayé par tant de choses en ce monde qu'il n'en était que bien plus fragile encore. Posant son regard sur son dessin ; est-ce qu'il allait finir en prison maintenant ? Le médium l'ignorait mais le tueur avait déjà payé pour son crime par le biais d'une euthanasie médicament assisté en trois injections dans des douleurs atroces qui n'avaient laissées son esprit en paix. Maddox était assez peu présentable avec ses cheveux en épi sur le crâne bien qu'il avait prit la peine de se vêtir correctement il avait fuit l'étape du coup de peigne. S'il n'avait pas de tutrice probablement se plairait-il à demeurer une semaine entière en jogging sans passer par la douche, sans prendre la peine de se raser. Il resterait juste là, à dessiner pendant des heures et à parler avec ses « amis ». Bien sur que ça ne se faisait pas, mais c'était le genre de vie qui lui aurait correspondu dans un sens puisque cela aurait été son comportement naturel.

« C'est quoi bosser normalement ?» Demandait-il en prenant sa feuille entre ses doigts ; Maddox n'avait aucune idée de ce qu'était le travail et il n'avait jamais eu un dollar en poche bien qu'il avait hérité de la richesse de ses parents que les médecins s'étaient plu à vider pour tenter de le soigner ; heureusement protégé par de la famille lointaine pour échapper aux électrochocs sans quoi probablement serait-il légume à l'heure actuelle. La vie en institution l'avait grandement traumatisé par le passé, se laissant abuser par les autres patients ; il avait été une fois de plus la victime idéale. Il lui restait encore beaucoup d'argent sur son compte, notamment par la vente de la maison à la Nouvelle Orléans sans oublier un semblant d'allocation handicapé en tant que pupille de l'état. Fixant l'esprit qui lui faisait face ; pourquoi était-il tant en colère ? Qu'avait-il fait d'aussi mal pour qu'il soit fâché contre lui ? « Dis moi ce que j'dois faire... » Soufflait-il plein de bonne attention, mais le Dibbouk avait toujours eu cette fâcheuse tendance à lui demander de faire des choses qui le faisaient souffrir, mais puisque ça avait l'air de faire tellement plaisir à cet ami pourquoi est-ce qu'il ne le ferait pas...
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptySam 22 Fév - 10:11

Maddox avait un talent terrifiant pour l'art. Alastair était sensible à l'art car lui-même avait été artiste. Il avait été un artiste à cheval, à passer des heures à tenter de communiquer avec une bête. Au fil de son apprentissage, il avait développé plus de respect pour le cheval que pour les êtres humains. Mais aujourd'hui, il n'était plus l'artiste qu'il avait été, il n'était que l'ombre de lui-même. Une ombre qui renvoyait une image bien faussée de l'homme qu'il avait pu être. Insensible à toute forme d'art, fermé à tout mode de communication, il ne connaissait plus qu'un seul langage ; la violence. Non pas qu'Alastair soit devenu violent à sa mort, non du tout. Cela avait été tout un cheminement qu'il avait effectué inconsciemment, à force d'expérience. La violence des pubs, l'alcool, la trahison de sa femme, ça avait été un tout. Son regard clair se posa sur le dessin du médium et il tressaillit. Cette femme qui pleurait son enfant. Aussitôt, il revit Rebecca pleurer, hurler, lui la retenir, la soulever du sol tandis qu'elle refusait une réalité bien plus douloureuse que n'importe laquelle.

La violence de la Mort qui s'en moquait de votre richesse, votre pauvreté, tout. La Mort ne faisait pas de différence entre les gens, bien au contraire. Alastair se revoyait ravaler sa propre peine pour retenir sa femme de commettre un impair devant le rabbin. Il se souvenait de cette peine qu'on devait avaler et prendre sur soi. En faire sa couverture et une couverture qui était devenue une carapace. Le Dibbouk n'aimait jamais se rappeler de son ancienne vie et particulièrement là. Il avait eu beau dire que le dessin du médium était moche, celui-ci ne l'était pas vraiment, bien au contraire. Il était criante d'une réalité qu'un mort comme Alastair ne pouvait plus entendre. Les gens me font peur dehors...La phrase lui fit lever les yeux et il les posa sur Maddox. Des yeux clairs qu'il avait hérités de sa mère. Rebecca avait été ainsi au début, lors de la mort de leur fils, elle refusait de sortir jusqu'à que cela lui passe sans qu'il comprenne. Oh il avait compris quand elle lui avait craché à la figure qu'elle avait un amant. Maddox avait ce don étrange pour confronter le vieil esprit, involontairement, à ses sentiments les plus violents et les plus sombres.

Le Dibbouk ne trouva rien de mieux que de l'agresser, de lui faire la remarque qu'il n'était même pas foutu de bosser normalement. La question enfantine du pauvre médium lui fit lever un sourcil. Furfur ne ressentit pas de la pitié mais de la colère. De la colère envers quelqu'un incapable de le comprendre et qui ne le comprendrait probablement jamais.

« Laisse tomber. Si tu ne connais pas le mot bosser et le terme normalement, on n'arrivera à rien. »

C'était même à se demander parfois comment Maddox pouvait communiquer et tenir une phrase cohérente. Si on avait demandé l'avis d'Alastair, il lui aurait donné un coup de pied au cul et fin de l'histoire. A son humble avis, cet homme n'avait aucune maladie mentale, juste une faiblesse passagère et une flemme évidente. C'était bien pour cela que Furfur n'avait jamais été psychologue. Sa finesse d'esprit s'arrêtait à sa rigidité qui était un rempart bien trop grand à franchir pour lui. Toute à sa colère, Alastair dut en sortir quand Maddox lui dit de dire que qu'il voulait qu'il fasse. Dans l'esprit du mauvais esprit, ce n'était pas aussi simple qu'A+B=C. Il ne pouvait pas simplement demander, il aurait besoin de torturer, de tourmenter juste pour dire au final ça ou ça.

« Tu as de la peinture rouge ? »

Une idée diabolique venait de naître dans son esprit. Une idée qui se mit aussitôt à dévorer son esprit comme la haine quelques minutes auparavant. Alastair se mit à observer les murs décorés de dessin. Il y avait des dessins partout et il ne comprenait pas. Pourquoi afficher pareille horreur que seuls les esprits soufflaient à Maddox ? Car le mauvais esprit se demandait seulement si une seule de ses œuvres était de l'artiste ou non.

« Comment elles te sont venues ? »

C'était la première fois qu'il posait une question sur le domaine artistique de sa victime. Et une question non pas à but agressif. Mais parce qu'entre artiste, on ressentait forcément quelque chose et cet art, même lointain pour Alastair, touchait quelque chose en lui. Quelque chose encore bien endormi et qui ne se réveillait pas, pas vraiment.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyJeu 27 Fév - 12:15

Alastair lui disait de laisser tomber, le prenant pour un idiot fini. Baissant les yeux sous la culpabilité de son ignorance ; il ne savait pas quoi dire alors il se taisait comme bien souvent. Pourquoi était-il à ce point en colère contre lui ? Il ne savait pas vraiment et il n'avait jamais eu le courage de lui poser la question de façon directe et claire. Trop frileux pour affronter ce qui lui faisait peur, pourtant il était bien assez fort pour lutter contre des forces qui le dépassaient et qui essayaient en permanence de le posséder, que ce soit des esprits ou des humains... Demandant à l'esprit qui se tenait face à lui ce qu'il devait faire, ce à quoi celui-ci répondait par une autre question. De la peinture rouge, est-ce qu'il voulait qu'il lui dessine quelque chose ? Pourtant quelques instants plus tôt il lui avait dit que ce qu'il faisait était d'une laideur incontestable. Se contentant d'acquiescer, insouciant avant de se tourner et d'attraper un fond de peinture rouge entre ses doigts propres malgré la peinture quelque peu sauvage qu'il faisait ; c'est alors qu'il lui posait une autre question, l'observant de ses yeux bleus avant de lui répondre le ton quelque peu stressé parce qu'il n'aimait pas vraiment en parler parce que c'était lié à ses propres émotions envers lesquelles il avait toujours été particulièrement pudiques. « Je ne sais pas vraiment, tout à coup tout a disparu et j'ai commencé à les voir. Tout cela a été très vite ; quand j'étais de nouveau ici, j'ai dessiné parce que... Comme tous les autres, j'ai toujours... Peur d'oublier. Je n'ai tué personne... Mais pourquoi je culpabilise comme si je l'avais fait ; pourquoi est-ce qu'elle... Me regarde... Ses yeux me détestent et ils ont peur; je voudrais juste... »

Il voulait juste qu'elle le pardonne... Mais les mots restaient noués dans sa gorge alors que son regard azuré se mit à scintiller d'émotions que lui-même ne comprenait pas. Etait-ce la tristesse, la peur ou la culpabilité ? A vrai dire, il ne savait pas où se situer, il ne savait pas s'il y aurait un retour à la paix un jour pour lui. « Mais je ne veux pas retourner dans cet hôpital, tous ces gens sont fous. Tous ces gens me veulent du mal... Ici personne ne peut voir ce que je fais, personne ne dit que je suis fou. Ces gens qui me touchent me font peur ; je reste ici caché pour toute ma vie. » Il était assez difficile de suivre les raisonnements de Maddox, sortir dehors était toujours une aventure à ses yeux, c'était toujours son lot d'inquiétude, c'était la peur d'être emmené quelque part encore une fois... La peur qu'on abuse de lui, qu'Alexey le suive encore quelque part ; lui qui était dans cette ville et qui pouvait surgir à n'importe quel instant ; Alexey était sa peur oppressante ; il était ce poisson qui coulait dans ses veines et se répandait pour l'étouffer à petit feu chaque jour un peu plus car il n'y avait nul matin où il n'y avait pas son sourire narquois qui le hantait...


Faisant lentement tourner le pot de peinture entre ses doigts avant de lui demander en essayant de ne pas paraître trop effrayer « Qu'est-ce que tu veux que je fasse avec le rouge ? » Toujours aussi avenant pour faire ce qu'on lui disait de faire, obéissent autant qu'il le pouvait quitte à se faire du mal... Il était d'une nature faible et manipulable, incapable de refuser le mal qu'on lui infligeait, incapable de se rebeller... Pourtant, il était toujours là ; en pleine conscience de son âme, en pleine possession de son corps ou plutôt de ce qu'on lui en avait laissé.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyMer 5 Mar - 12:15

Pourquoi se fatiguer avec ce gamin ? Alastair le regarda prendre le pot de peinture de rouge et quand le dessinateur répondit à sa question concernant l'origine de ses œuvres, le Dibbouk comprit. Il était bel et bien médium et servait de portail aux autres pour exprimer le passé, les souvenirs. Furfur se demandait si l'un de ses souvenirs figurait sur ses toiles, difficile à dire. Il regarda parmi les centaines et les centaines qui s'entassaient sans trouver quelque chose de fondamentalement marquant. Peut-être bien qu'il n'y avait rien de lui car il n'avait jamais tenté de communiquer à travers Maddox. Disons qu'Alastair était assez puissant pour communiquer avec qui il voulait, quand il voulait. Visiblement, le médium avait croisé une femme plutôt mécontente car il parla d'un regard furieux. Froidement, sans empathie, Alastair toisa la pauvre créature. Il le voyait inférieur à un équidé, un simple rat qui tremblait face aux démons des autres. Être médium était définitivement un fardeau peu enviable que le Dibbouk n'aurait jamais désiré.

Heureusement qu'il était né humain et l'était resté jusqu'à sa mort. Aucune parole réconfortante ne sortit de sa bouche, il se contenta de regarder l'autre homme, tout simplement. Alastair se pencha au niveau de Maddox quand celui-ci se mit à parler d'hôpital et de gens qui touchaient.

« Qui te touche gamin ? Des gens comme moi ? »

Le médium se rendait-il au moins compte de la différence entre les esprits et les humains ? Furfur n'en n'avait pas l'impression et il était bien conscient qu'il tentait de communiquer avec un être brisé. Un être qui ne pouvait pas comprendre les autres dialogues, enfin c'était ce qu'il pensait. Il n'était pas psychologue, pas thérapeute et encore moins éducateur spécialisé. Cette époque accueillait des métiers qui l'étonnaient et dont il ne voyait pas l'utilité. Alastair avait vécu à une époque où il fallait un minimum de débrouille et il fallait avancer vite si on ne voulait pas finir en arrière à crever comme un chien abandonné sur le trottoir. Malgré son air bourru, le mauvais esprit avait parlé d'un ton relativement doux à Maddox. Comme un père qui aurait parlé à son fils. Le Dibbouk sous-estimait l'impact de son instinct paternel. Un instinct qu'il croyait mort depuis deux cents ans. Mais bon, selon lui, rester caché ici à jamais n'était juste pas le plan de l'année. Comment pouvait-on décider d'une telle vie, hein ? Peut-être qu'au fond de lui, Alastair était lâche mais jamais il ne comprendrait la mentalité de se cacher.

« Pourquoi veux-tu te cacher ? C'est un peu minable, non ? »

Simple question pour savoir. Il voulait comprendre même s'il ne l'avouerait pas volontiers. Il n'aimait pas plus que cela avouer son désir qu'il s'intéressait encore à quelques vivants. Car cela pouvait paraître étrange, voir dérangeant dans certains cas, enfin pour lui. C'était toujours pour Alastair que c'était le plus pénible de se rendre compte qu'il était capable d'une humanité criante et terrifiante. Il craignait plus son humanité que le fait d'être un mauvais esprit. En somme, l'hôpital qui se foutait de la charité. Alastair se rapprocha du pauvre médium perdu quand celui-ci lui demanda ce qu'il fallait faire avec le rouge. Lentement, il ouvrit le couvercle et observa le rouge entassé qui tremblait légèrement. Toucher un liquide était dur pour un esprit. Le liquide était quelque peu animé et demandait énormément d'effort.

« Trempes-y tes doigts. »

Il se redressa rapidement, tourna légèrement, attrapa une feuille vierge et la disposa sur le sol devant Maddox.

« Dessine ce qui te viens, fais-le. »

A la base, ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait demander. Mais Alastair avait une boule au ventre, le jeune médium allait-il dessiner quelque chose qui le concernait ? Non, impossible. Le Dibbouk avait une fascination morbide pour le sang et la peinture rouge, alors, il voulait voir Maddox en avoir sur les doigts. Le Dibbouk avait une fâcheuse tendance à emmener les gens dans ses travers, il n'aimait pas tant que cela être seul dans son bord**.

« Tu as déjà tué quelqu'un ? »

Question peu naturelle et il doutait que Maddox ait tué quelqu'un dans sa vie. Il était trop sage, trop pur. Mais Alastair avait prévenu Tamina, il entraînerait le médium fou en enfer s'il le fallait. Pourquoi ? Juste pour se divertir pardi !
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyVen 7 Mar - 20:22

Maddox avait encore bien du mal à parler de sa vie dans l'asile ; personne ne savait vraiment tout ce qu'il avait vécu et comment il l'avait ressenti et quels impacts cela pouvait avoir sur lui. Se confier à Alastair était une bien mauvaise idée dirait-on, Maddox avait ce don de faire des choix étranges. Qui le touchait ? Maddox l'observait alors, ça avait l'air de vraiment intéresser son visiteur. Il ne savait pas vraiment s'il pouvait parler, surtout s'il allait y arriver. Remuer de tels souvenirs lui était toujours douloureux. Se pinçant lentement les lèvres ; des gens comme lui... Maddox comprenait qu'il y avait des personnes qu'il voyait et que d'autre ne pouvaient voir. Les gens aveugles se considéraient souvent comme appartenant au monde réel ; il n'y comprenait pas grand-chose et parfois il avait bien des difficultés à distinguer le vrai du faux. « Non... Les gens en blouse... Et les autres, ils sont en pyjama toute la journée et ils viennent dans ma chambre... Ils me touchaient... » Son regard se décrochait alors, se sentant assez mal à l'aise. Il préférait rester caché chez lui, pourtant son pire cauchemar l'avait bel et bien retrouvé. Alexey, c'était à cause de lui s'il avait été enfermé à l'hôpital où on avait refusé de le laisser mourir alors qu'il avait supplié qu'on le laisse partir. Il avait juste voulu mourir, il avait juste voulu qu'on le laisse tranquille et cela même si c'était pathétique, même si c'était minable. A présent il était là, plus ou moins à l'abri, se laissant hanter par ces gens qui ne pouvaient le toucher physiquement, se laissant mal mener pour unique compagnie. Acceptant sa vie telle qu'elle était devenue, de ce qu'on avait bien voulu lui laisser. Pourquoi est-ce qu'il voulait se cacher ? Ne venait-il pas de le lui dire ? Pour échapper aux gens, pour échapper au contact, aux coups, aux abus...

« Je ne suis pas vraiment très courageux tu sais... J'ai peur... » Il était au moins honnête avec lui-même ; il savait qu'il était faible. Il savait qu'il ne survivrait jamais seul en pleine nature et que sans Tamina il lui serait arrivé des misères depuis bien longtemps. Il ne savait pas s'occuper de lui ; demeurant un assisté ou un jouet à la proie des manipulateurs comme le fut son ancien psychologue. Il n'y avait de liberté que pour ceux qui savent la saisir et Maddox la laissait lui passer sous le nez.

Reportant son attention sur la peinture qui tremblait, qu'est-ce qu'il faisait ? Le médium relevait les yeux vers l'esprit quand celui-ci lui disait de mettre les doigts dans le pot de peinture, levant légèrement les sourcils assez étonné, c'était assez étrange comme demandé ; observant Alastair se lever et attraper une feuille avant de lui demander de dessiner ce qui lui venait à l'esprit. L'observant de ses yeux bleus avant de demander un sourire sur les lèvres de gosse auquel on autorisait de faire une chose en principe interdite « Avec les doigts ? » Après approbation du dibbouk il plongeait l'index et le majeur dans le pot de peinture ; les yeux rivés sur le second avant de regarder sa feuille de dessin. Posant doucement ses doigts sur celui-ci, c'était étrange, il n'avait pas vraiment l'habitude de dessiner avec les doigts. Caressant le grain du papier avec douceur. Ce qui lui venait... Il ne savait pas vraiment, une courbe étrange et longue ; doucement qui déclinait vers le bas, une jambe puis deux ; puis trois et quatre. Un abdomen à l'allure musclée ; puis une longue crinière qui volait exagérément au vent d'un cheval d'allure de flamme et de sang. Avait-il déjà tué quelqu'un, cette question demeurait en suspens quand il relevait enfin les yeux pour l'observer et répondre « Non... J'n'crois pas... Pourquoi est-ce que je devrais tuer quelqu'un... »

Se grattant nerveusement l'avant bras se badigeonnant à l'occasion de peinture avant de se pencher un peu plus pour observer le dibbouk et lui demander à son tour dans un murmure comme s'il craignait que quelqu'un puisse les entendre, peu étonnant car il était difficile de savoir combien d'individus il était capable d'avoir dans la tête. « Et toi ? ... » Baissant les yeux vers son dessin, affichant une légère moue pas franchement convaincue de la qualité de ses tracés avec la pulpe de ses doigts, un dessin assez brut et pourtant de qualité. Pourquoi ce cheval ? Il ne savait pas vraiment, n'avait-il pas demandé de faire quelque chose qui lui passe par la tête ? Il avait juste pensé à un cheval, est-ce qu'on le lui avait soufflé ou était-ce cet instant qui ne s'explique pas ? Maddox n'avait conscience que de très peu de choses quant a ses dons.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyMer 19 Mar - 18:15

Quelqu'un aurait eu de la peine pour le pauvre Maddox qui s'était fait toucher mais pas Alastair. Il resta là à le fixer sans rien ressentir. Il n'était pas capable d'avoir de l'empathie pour quelqu'un qu'il ne connaissait pas vraiment, ou même pour quelqu'un qu'il aurait connu. Il était de marbre, complètement glacial. Il n'avait pas de mots réconfortants à sortir et automatiquement, le Dibbouk passa à un autre sujet. Ce qu'il y avait d'intéressant avec ce gamin, c'était qu'il semblait tourner en rond comme un esprit, à rappeler qu'il avait peur. Alastair le regarda étrangement, comme si c'était lui le fou et non pas le mauvais esprit. Mais là encore, il n'alla pas plus loin dans la réflexion et se retrouva à ouvrir un pot de peinture rouge. Pourquoi ? Car il voulait faire du mal mais aussi parce que tout au fond de lui il y avait autre chose. Il y avait ce vieil instinct qui grouillait.

« Oui, avec les doigts. »

Répondit-il calmement, comme s'il aurait parlé à son fils. Alastair ne se rendit même pas compte de la douceur de son ton et heureusement. Que dessinerait Maddox, qu'allait-il sortir de son esprit malade ? Il se le demandait bien. Son regard glissa sur la feuille blanche et quelque chose tordit son ventre. C'était une sensation, comme s'il s'attendait à voir quelque chose qu'il n'apprécierait pas. Quoi ? Il ne savait pas vraiment. Peut-être que Maddox était malade mais le médium, bien involontairement vu son état, aidait le Dibbouk à régler des vieux problèmes, à faire remonter le pus pour mieux faire sauter l'abcès. Bien entendu, vu sa dose de méchanceté, le mauvais esprit en aurait pour longtemps à faire ressortir ses mauvaises pensées et ses démons. Mais ce n'était pas le but de Furfur, il se complaisait dans sa violence, dans sa haine omniprésente. Alastair se figea en reconnaissant un poitrail, mais pas n'importe lequel, celui d'un cheval. Mon Dieu... Le Dibbouk se laissa aller en arrière, n'y croyant pas de prime abord. Le médium avait-il perçu des souvenirs ? Non... Comment ? Comment ce maudit don pouvait-il bien fonctionner ? Lentement, Alastair demanda à Maddox s'il avait déjà tué.

Pourquoi ? Le mauvais esprit le regard, n'ayant pas vraiment de réponse de pourquoi on tuait les gens. Parce que, c'était ainsi semblait-il, tout simplement, n'est-ce pas ? En tout cas, c'était son cas, de prime abord. Car sa colère ne se dirigeait que contre les femmes. Il répétait à chaque fois la mort de Rebecca mais elles ne seraient jamais Rebecca, jamais de la vie.

« Oui. »

Un seul mot, une vérité criante. Il tendit sa main et attrapa le dessins qu'il souleva sans peine. Le cheval semblait être libre et le Dibbouk ferma les yeux. Il serra violemment le papier. Il revit le cheval galoper avec élégance, il se revoyait, les mains couvertes de sang tandis que Rebecca était morte sur le dos de l'équidé. Le cheval piaffait avec élégance, se cabrait à la demande de son écuyer qui tentait de donner sa dernière prestation. Ce spectacle, cette beauté, jamais plus il n'y aurait accès. Lentement, Alastair rouvrit ses yeux. Des yeux remplis de haine, des yeux qui disaient qu'il n'avait pas seulement tué une fois mais de nombreuses fois.

« Où as-tu été pêcher cette idée ? D'où te viens ce cheval ? Dis-le moi, dis-le. »

Sa voix était furieuse et vibrante de menace.

« Je t'interdis d'aller dans ma tête, est-ce que je suis clair ?! C'est la dernière fois que tu dessines. »

Il balança la feuille de papier qui représentait le pauvre cheval. Alastair ne savait pas si Maddox avait vu quelque chose dans sa tête mais rien que l'idée le rendait fou de rage. L'homme n'avait jamais été doué avec les gens de son espèce, sauf avec les femmes et encore. Il n'avait su que communiquer avec les chevaux. Des bêtes capables de voir au fond de vous et de s'acclimater. Alastair se leva, pourquoi était-il aussi bouleversé, aussi furieux ? Il n'arrivait pas à savoir pourquoi.

« On oublie le dessin. Tu serais capable de me sortir autre chose qui me déplairait. »

Il se retourna et toisa le pauvre médium. Lentement, il s'accroupit devant Maddox et le regarda droit dans les yeux.

« Il ne faut pas que tu te fasses remarquer, tu comprends ? Sinon...ils viendront pour toi. »

Les autres esprits. Depuis l'annonce de Belaam, c'était la course à l'hôte. Alastair ne voulait pas de Maddox comme hôte, il n'avait même envie de s'y frotte sincèrement. Et égoïstement, il ne voulait pas qu'un autre esprit le prenne. Le Dibbouk avait la fâcheuse manie de changer d'humeur comme de chemise. Il était complètement à côte de ses baskets mais ça, ce n'était pas une nouveauté.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptySam 22 Mar - 14:08

Alastair lui avait alors dit qu’il avait déjà tué quelqu’un ; Maddox baissait tout simplement les yeux comme s’il était désolé de ne pas comprendre pourquoi il avait fait cela, pourtant il ne le jugeait pas. Il avait vu faire des choses tellement horribles qu’il avait juste fini par croire que les gens étaient parfois heureux dans le fait de détruire. Peut-être que lui aussi éprouverait du plaisir, à vrai dire il se sentait incapable d’essayer. Il n’avait jamais été capable de faire de mal à autruit et cela malgré tout ce qu’il avait pu endurer. Dessinant à la demande d’Alastair avec ses doigts, peu convaincue du rendu final. Pourquoi avait-il reculé face à ce dessin ? Puis le dessin quittait le parquet ; fixant l’esprit de ses yeux bleus attendant ce qu’il en penserait bien qu’il imaginait sans peine qu’il trouverait cela hideux. Un regard tueur et froid ; mais Maddox ne faiblissait pas face à ses yeux. Il voulait savoir comment lui était venu cette image ; le fixant sans vraiment comprendre où il voulait en venir ; mais le ton est monté et il se repliait doucement jusqu’à ce que son dos touche le lit. La dernière fois ? Baissant encore les yeux, tirant machinalement sur la manche de sa chemise comme cet enfant qui a volé une confiserie dans la cuisine. Puis la feuille fut jeté, relevant le museau bien que toujours aussi craintif ; observant Alastair de lever avant de répondre hésitant en se grattant le poignet après avoir trituré la manche « Pourquoi tu me dis ça… Il courrait dans ma tête… » Il n’y comprenait décidément rien, lui-même n’avait pas vraiment conscience de son don, de ce qu’il pouvait créer. Maddox était lié aux souvenirs des autres, tant de vies qui n’avaient pas de secret pour lui mais qu’il refoulait dans son inconscient et qui pourtant surgissait tôt ou tard. La présence d’Alastair éveillait les souvenirs enfouis, des souvenirs que l’on veut cacher, des secrets.

Il lui disait d’oublier le dessin, il s’était tartiné le poigné de peinture et avait enfin cessé ses gestes compulsifs alors que Furfur lui faisait de nouveau face. Il ne comprenait pas vraiment de quoi il parlait, mais cette menace le terrifiait. Se recroquevillant un peu plus encore ; sa main sur sa tempe comme s’il essayait de calmer sa peur en l’étouffant entre ses doigts. Mais la peur n’était pas une chose matérielle et c’était difficile de la chasser. Puis enfin il jetait son regard sur l’homme accroupi face à lui « Qui va venir ? Je peux rester caché ici… J’ai peur… » Il ne comprenait pas ce qu’il pouvait faire de si mal pour qu’on lui tourne autour de la sorte. Fixant le Dibbouk ; c’était un esprit malsain et torturé ; pourtant Prince le considérait comme un ami, juste parce qu’il venait le voir. Et il espérait qu’un jour Alastair ne serait plus en colère contre lui ; il voulait juste qu’il l’aime.

« C’est les gens en blouse ? Tamina ne m’abandonnera pas… » Marmonnait-il pour essayer de surmonter ses craintes, replié sur lui-même, Maddox était tout ce qu’il y avait de plus pathétique. Ses allures de chiot abandonné, livré à lui-même dans la jungle de la vie. Il voulait se convaincre que sa tutrice le protègerait toujours ; qu’elle l’aimait suffisamment pour se battre pour lui, pour ne pas le laisser en proie de tous ces démons. Il ne voulait pas que l’on vienne pour lui ; il voulait qu’on le laisse tranquille ici. Se redressant lentement, à genoux face au Dibbouk ; le scrutant du regard avant de lui dire « J’voulais être comme mon père. Mais il est mort… Pourquoi il n’est pas revenu comme toi ? Tous ces gens me disent toujours ce que je dois faire ; je voudrais juste… Je voudrais juste qu’on me croit. Personne ne veut m’aider ; ils veulent toujours prendre quelque chose. Pourquoi je ne peux pas aller courir avec les chevaux ? » Un tissu d’incohérence auprés des gens cohérents ; Prince avait fait le sujet d’étude de psychanalyse particulièrement poussé ; les psychologues étaient bien trop centré sur la science pour envisager le paranormal. Mais comment des idées aussi tordues avaient pu entrer dans l’esprit d’un être au caractère si pur ? Comment toutes ses images lui venaient à l’esprit et pourquoi était-il convaincue de leur réalité. Puis ici, tout avait changé. Il avait rencontré des personnes qui le croyaient ; mais il ne savait pas si c’était un mensonge à présent.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyLun 31 Mar - 22:06

Il avait terrorisé ce gosse et il en payait le prix. La bouche d'Alastair se tordit avec fureur alors qu'il observa Maddox se recroqueviller comme s'il n'était rien, juste un petit insecte perdu. Bon sang ! Ce qu'il pouvait l'agacer, le faire sortir de ses gongs. Le mauvais esprit avait envie de hurler sa rage mais il ne pouvait pas, bien évidemment. Le cheval courait dans sa tête ? L'ancien palefrenier leva les yeux au ciel et étrangement, prit sur lui pour ne pas hurler. Le Dibbouk ne savait pas pourquoi Maddox provoquait de tels sentiments en lui, des sentiments contradictoires mais c'était ainsi. Son regard se posa sur le poignet couvert de peinture rouge et un instant, rien qu'un instant, il crut que le médium fou saignait. Le plaisir traversa ses yeux pour bientôt disparaître et il pinça les lèvres, légèrement contrarié. Il était vraiment à côté de ses pompes aujourd'hui, plus que d'habitude d'ailleurs. Mais il n'y pouvait rien. Furfur voguait au gré de ses sentiments et en subissait les affres, tout simplement. Il n'y avait rien à comprendre, il était malade, tout simplement. Cela était suffisant comme explication, à ses yeux du moins.

Et voilà, Maddox geignait comme une pauvre souris face au chat. Il avait peur ? La belle jambe ! Le gamin avait toujours peur. Lentement, le Dibbouk s'accroupit devant le médium, se mettant à la hauteur de ses yeux. Il ne savait pas pourquoi il venait de faire cela. Probablement car il le faisait quand son fils paniquait et que ce genre d'attitude, se mettre à la hauteur de quelqu'un, pouvait apaiser. C'était ce qu'on racontait mais lui n'y croyait pas. Même s'il avait été bien l'un des premiers à chercher le regard des chevaux quand il les montait.

« Tu ne dois pas avoir peur. »

Mais bien sûr ! Alors qu'il venait à peine de terroriser le pauvre bougre. Il en avait d'autres, des blagues ainsi ? Pas vraiment mais au moins, cela avait le mérite de l'occuper, sortir des bêtises. Bien entendu que Tamina ne l'abandonnerait pas ! Elle était si gentille ! Alastair se retint de dire quelque chose. Il avait maltraité la pauvre humaine et il n'était pas sûr que Maddox serait content d'apprendre que le Dibbouk s'en prenait à sa super copine, ou petite amie ? Allez savoir. Les gens de cette époque étaient si étranges, leurs relations étaient si troublantes. Le mauvais esprit était souvent perdu malgré son don d'adaptation. Il avait su adapter son langage malgré les deux siècles qui le séparaient de cet homme. Il était bien loin de se douter que Maddox était plus vieux qu'Alastair quand il était mort, à trente ans. Furfur se serait sûrement étranglé en apprenant cela. Si seulement cela avait été les gens en blouse qui étaient le danger, franchement, c'était toujours mieux à gérer qu'une bande d'esprits malfaisants, à son avis. Le Dibbouk était méchant mais il n'était pas le seul. Il n'avait pas la palme de la méchanceté, après tout, il y avait toujours plus méchant que vous. C'était la loi de la jungle.

Alastair ne dit rien quand Maddox avoua vouloir être comme son père mais que celui-ci était mort. Un sourire blasé traversa son visage face à la question de l'âme en peine. C'était toujours étrange de se tenir face au médium, d'écouter son tissu d'incohérence, c'était troublant.

« Je ne sais pas pourquoi il n'est pas revenu... Peut-être parce qu'il n'avait pas de raison. »

Jamais il ne se serait exprimé ainsi face à quelqu'un de cohérent mais là c'était différent. Il ne considérait pas Maddox comme une menace, le pauvre médium ne serait pas capable de l'attaquer, même si par le plus grand des hasards, le Dibbouk lui laissait une ouverture. Courir avec les chevaux ? Lui aussi cela lui manquait très franchement. Lentement, il tendit la main mais s'arrêta avant d'atteindre Maddox, il ne ferait que lui passer à travers et la sensation ne serait pas enviable. Ce ne serait qu'un courant d'air frais qui prouverait sa mort.

« Veux-tu vraiment aller courir avec les chevaux ? Je peux t'accompagner Maddox, tu seras le seul à me voir... Mais je serai là, je peux te mener au lieu. Je connais un endroit où ils seront dans un pré et tu pourras courir. Tu aimes les chevaux ? »

Une petite voix dans son esprit lui souffla qu'il ne faisait que parler avec lui-même. Comme si le médium pompait réellement en lui sans s'arrêter. Courir avec les chevaux, oui, il en rêvait depuis près de deux siècles. Il ne l'avait jamais réellement fait mais danser oui. Avoir cet échange avec la bête, un échange unique. Travailler à pied le cheval, profiter de sa présence, de son odeur, de sa force, savoir qui était le dominant et le dominé, connaître les règles. Avec les chevaux, cela avait été toujours si simple. Pourquoi pas avec les vivants ? Malheureusement, Alastair Noam n'avait pas la réponse à cette grande interrogation.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyMer 2 Avr - 11:20

Comment ne pourrait-il pas avoir peur à présent ? Il essayait tant bien que mal de se calmer, mais c’était tellement difficile. Les idées se bousculaient dans sa tête, il ne connaissait pas si bien que cela le monde des esprits même s’il y baignait depuis qu’il avait dix sept ans, il n’avait jamais vraiment compris grand-chose à la vie ni de la mort. Il était quelque peu entre les deux et il semblait toujours absent. Que se tramait-il vraiment dans la tête de Prince ? Les psychologues avaient été nombreux à vouloir le savoir, mais ils restaient tous sans réponses. Tant de souvenirs de vie qui n’existaient pas, pourquoi s’acharnait-il ? A quelle force était-il lié ? Quelle était vraiment la nature de son don ? Le beau brun se mit alors à parler de son frère, supposant alors que ça le détendrait ; mais la réponse d’Alastair le blessait. Baissant les yeux, pourquoi est-ce qu’il n’avait pas voulu revenir pour lui ? Il était son fils pourtant n’est-ce pas ? Maddox ne saurait jamais qu’il avait été adopté, la seule personne qui pouvait le découvrir était Tamina si un jour elle prenait la peine de faire des recherches sur son dossier médical et son acte de naissance ; cependant il valait peut¬ être mieux pour la stabilité mentale du garçon. Il relevait les yeux alors que le Dibbouk lui demandait s’il voulait vraiment aller courir avec les cheveux, adressant un léger sourire sur ses lèvres alors qu’il lui fut proposer d’y aller. D’être accompagné par Alastair, il fallait dire qu’il n’avait jamais vraiment été seul avec un cheval, cet animal qui était tout à fait fascinant. Et c’était comme si tout à coup, ça lui manquait… Comment est-ce que cela pouvait lui manquer puisqu’il n’avait jamais fait cela.

Est-ce qu’il aimait les chevaux ? Oubliant alors ses craintes, comme si le fait de parler des chevaux l’apaisait. « Oui je les aime… Emmènes moi à cet endroit, s’il te plait… » Lui qui refusait toujours de sortir, allait une fois de plus accepter de se traîner dehors encore et toujours sous l’influence d’un esprit. C’était cette façon que ces « voix » avaient de le posséder qui fascinait les psychologues qui se demandaient sans cesse comment celles-ci pouvaient à ce point l’influencer dans sa façon d’être et même de penser. Il fixait cette main tendue vers lui ; est-ce qu’ils allaient y aller ? Il ne savait pas pourquoi il en avait tant envie, mais il avait le sentiment qu’il devait y aller, qu’il en avait juste terriblement besoin. « J’veux y aller. » Il se lève enfin alors ; il ne sait pas vraiment s’il doit prendre quelque chose ; il part à la recherche de ses chaussures qu’il trouve sous une chaise, il s’empresse de les enfiler comme un gamin à qui l’on vient de promettre d’aller à Disney Land. Il finit d’enfiler ses rangers à moitié lacés avant de se tourner vers l’esprit. Il ne pensait plus à grand-chose pour ainsi dire ; oubliant même d’envisager prévenir Tamina qu’il sortait. Il fallait dire que la dernière fois qu’il était sorti avec elle, une femme s’était faite tuer au milieu de la rue. C’était à partir de ce jour que le Dibbouk était venu lui rendre souvent « visite ». Lui-même particulièrement étonné de savoir que sa thérapeute avait pu le voir.

Mais elle lui avait alors expliqué qu’elle ne pouvait pas, qu’elle voyait Alastair parce qu’il en décidait ainsi. Alors pourquoi tous les esprits ne se laissaient pas voir ? Puis ils s’étaient embrassés, le genre de détail auquel il préférait ne plus trop penser, il était assez intimidé par ce fait pour ainsi dire. Elle était belle et il l’aimait, mais il se sentait tout à fait mal à l’aise lorsqu’elle se collait à lui… Maddox avait encore bien du mal avec ses rapports avec les autres et il avait du mal à se dire qu’on pouvait le toucher… Tout était si ambiguë. Mais qu’importe, il irait courir avec les chevaux et il oublierait tout ça. Puis il tend la main vers l’esprit comme un enfant, avant de la laisser retomber le long de son corps. Il ne savait pas pourquoi il avait cherché son contact alors qu’il le fuyait habituellement, mais c’était impossible. « Ne change pas d'avis... »
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptySam 12 Avr - 15:10

Oui, Alastair était dur. C'était une carapace qu'il s'était forgé pour oublier la réalité de ce monde et ce qui l'attendait de l'autre côté. Il avait besoin de voir les chevaux, de retrouver un semblant de réalité qui n'existait plus depuis près de deux siècles. Un tressaillement courut le long de son échine. Il ne savait pas pourquoi le Dibbouk le demandait mais il demanda à Maddox s'il voulait aller voir les chevaux. C'était complètement fou oui ! Il n'était pas sûr d'y arriver, il n'était pas sûr de ce qu'il ressentait. Mais Alastair devait arrêter de réfléchir aux sensations qui le traversaient. C'était ainsi et pas autrement. Il fut heureux d'entendre le médium dire qu'il les aimait et qu'il voulait y aller. Cela réchauffait son cœur aussi froid que de la pierre. Alastair n'aurait jamais pensé que rien que l'idée d'aller voir des chevaux pourrait le réjouir autant. Un léger sourire traversa son visage. Oui ils iraient se promit-il. Ils iraient voir. Furfur pencha la tête de côté quand Maddox se répéta et dit qu'il voulait y aller.

« On va y aller. »

Sa voix grave s'élevait à peine mais apparemment, l'homme l'avait entendu car il se jeta sur ses chaussures comme un chien enragé. Les lacets des chaussures partaient dans tous les sens et Alastair fit claquer sa langue contre son palet en signe de mécontentement. Il n'aimait pas quand les choses étaient mal faites, ce n'était pas professionnel. Les chaussures défaites pouvaient conduire à des accidents et ce serait fort dommage si une telle chose arrivait. Le Dibbouk s'approcha de Maddox et s'accroupit devant lui. Il ne pouvait pas toucher le médium mais les lacets étaient quelque chose d'animé, un objet, un être sans pensée. Soigneusement, l'ancien cavalier fit les lacets avec méthode et rapidité. Il avait une bonne dextérité. Alastair se redressa et vit alors la main tendue du médium. Bien entendu, le mauvais esprit ne prit pas cette main, ce n'était pas l'idée du siècle s'il le faisait. Il ne ferait que passer à travers Maddox et tant pour lui que le médium, la sensation serait désagréable.

« Je ne vais pas changer d'avis, allons-y. Tu me suis, le chemin sera long. »

Il approcha sa main du vivant, ne pouvant produire qu'un effet de courant d'air et rien d'autre. Alastair sourit légèrement. Un sourire un peu figé qui n'avait plus servi depuis longtemps pour être honnête. Faisant volte-face, le Dibbouk s'approcha de la porte qu'il ouvrit sans grande difficulté.

« Il faut qu'on ferme la porte. Je ne sais pas si tu as des clefs. »

Il les chercha du regard. Il devait avoir des clefs quelque part. Il repéra bientôt un reflet métallique et alla chercher les clefs. Il était mauvais mais Furfur savait qu'on devait fermer une porte à clef. Il se chargea de le faire et de tendre les clefs à Maddox. Il ne pouvait pas les garder, et à part faire voir des clefs flottantes aux vivants, ce n'était pas utile. Une fois cela fait, Alastair se mit en marcher, les mains dans les poches. Avec un certain automatisme, il se mit à traverser les différentes rues des quartiers animés. Seul Maddox pouvait le voir, pour le reste des vivants, il apparaissait invisible, ou alors un vague reflet dans les rares miroirs présents. La ville était animée. On avait beau être en début de semaines, de nombreux gens ne bossaient pas, traînaient dans les rues. La crise frappait et cela se ressentait. De temps en temps, Furfur posait son regard sur Maddox mais ne décrochait pas un mot. Les passants voyaient bien l'homme particulier que Maddox était et une armoire à glace s'approcha du brun.

Alastair n'était pas d'humeur à attendre et d'une poussée d'énergie, envoya une planche en bois qui traînait dans les jambes de l'homme qui s'effondra en gémissant. Il ne se releva pas, enfin du moins, le temps pour lui de le faire et les deux hommes avaient disparu. Plus ils se rapprochaient du Mississippi River plus Furfur se sentait joyeux et agréablement léger. Il avait l'impression de voler, ce qui n'était pas forcément faux. Le bruit de la rivière se fit bientôt entendre et l'homme se rendit visible quand il se rendit compte qu'ils étaient à présent seuls. Le long du Mississippi se trouvait plusieurs ranchs, donc des prés.

Furfur s'accroupit au bord de la berge et regarda l'eau qui s'agitait non loin de lui. Il apparaissait brièvement dans le reflet miroitant de l'eau mais son regard était plus porté sur le pré non loin d'eux.

« Viens. »

Le Dibbouk se redressa et se mit à longer la berge pour trouver un coin où traverser. Il trouva finalement un petit bout de terre qui supporterait le poids de pieds humains. L'esprit ne marchait pas, passant à travers les choses. Il passa le premier le long du chemin de boue, sans broncher et une fois de l'autre côté, regarda Maddox.

« Tu dois traverser. »

Alastair était juste à quelques mètres des chevaux. Ceux-ci avaient redressé la tête, ayant ressenti la présence de l'esprit. Le Dibbouk ne s'occupa pas du médium et s'approcha du pré. Il s'arrêta à quelques centimètres des bêtes, étant à moitié dans les barbelés. Un cheval se mit à s'agiter, balançant la tête d'avant en arrière, renâclant. Il ne fuyait pas, pas encore. La preuve que Furfur n'était pas un gentil esprit, il ne s'occupait pas de Maddox et de sa traversée, il le laissait se débrouiller seul, comme un grand.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyJeu 17 Avr - 15:48

Il avait laissé Alastair faire ses lacets comme on le ferait à un enfant ; ne l’était-il pas finalement ? Parfois capable de faire preuve d’intelligence adulte et pourtant, l’on gardé sur lui un regard enfant. Il était si fragile, si brisé. C’était comme si son âme se composé de fragments que l’on se disputait pour avoir les plus gros morceaux. Marchant sur les cadavres sans être effrayé ; pleurant si on l’effleurait. Sans crainte il s’adressait aux fantômes, aux esprits qui hantaient les lieux ; ce n’était pas leur présence qui lui faisait peur comme la plus part des gens ; c’était ce qu’ils faisaient. Et Alastair ne lui faisait pas vraiment peur, il pleurait parce qu’il ne l’aimait pas, parce que lorsqu’il haussait la voix il tremblait parce qu’il ne voulait pas être punie. Puis il lui dit de la suivre ; Maddox obéissait sans rien dire. Il sentait juste son cœur battre dans sa poitrine, il était vivant. Alastair était là, au fond de lui ; il battait dans son cœur comme tous ces esprits qui pouvaient revivre à travers son regard.

La main de l’esprit approchait la sienne, c’était froid… Il souriait faiblement en réponse à celui du Dibbouk qui l’entraina vers la sortie. Les clés ? « Moi je ne sais pas… » Il partie alors les chercher, il le laissait faire et doucement prit la clé qu’il glissait dans sa poche. Que dirait Tamina ? Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il s’en fichait. Oui, il se fichait de savoir ce qu’elle penserait ; les chevaux étaient tout à coup plus important à ses yeux, comme s’il avait le sentiment que jamais ils ne lui feront de mal ; eux. Suivant de façon pieuse l’esprit sans dire un seul mot ; les gens dehors lui faisaient vraiment peur parce qu’ils le regardaient tous avec cette expression si étrange qui le traitait de fou. Il aurait voulu faire demi tour, partir en courant se réfugier quelque part ; mais il ne le fit pas. Un homme approchait et il se sentait tout à fait mal à l’aise ; le type tombait et il empressait le pas effrayé ; fermant les yeux un peu trop fort pour fuir. Il y avait de moins en moins de monde et il respirait un peu mieux. « C’est encore loin ? » Demandait-il innocemment, bien sur une bonne femme se retournait pensant qu’il lui avait adressé la parole, mais non… Le pauvre fou conversait avec le vide.

Plus loin encore, après de longues minutes de marches le bruit de la rivière devenait de plus en plus flagrant. Il ne savait pas où il était et il aurait bien pu se perdre ; après tout. Jamais Alastair n’avait promis de le raccompagner chez lui par la suite. Il devait traverser. Il observait l’homme de l’autre coté.

Il arrivait en courant vers Alastair, un peu de boue sur les mains et fatalement sur sa joue puisqu’il ne pouvait jamais s’empêcher de poser ses mains partout ; son pied avait quelque peu dérapé lors de la traversé et il s’était agrippé parce qu’il ne savait pas nager. Il posait doucement ses mains sur les barbelés et… « Aie… » Il retournait ses mains sales, le sang perlant sur sa peau ; sur ses lèvres se dessinait une moue alors que ses traits du visage montrait à quel point il essayait de retenir ses larmes. Oh non, les fils ne veulent pas me laisser passer… L’animal approchait sa tête énorme de celle de Maddox qui écarquillait les yeux avant de sentir le souffle chaud de la bête sur sa peau ; tendant ses mains doucement pour caresser son doux pelage ; dans ses yeux bleus brillaient l’émerveillement. Pourquoi Tamina ne l’emmenait jamais ici ? Caressant sa crinière un peu sèche ; il était un animal si fantastique. Puis lentement il retournait ses mains, il avait mal. Il voulait passer de l’autre coté à présent. Alastair était passé à travers et il semblait effrayer les chevaux. « Pourquoi ils sont enfermés ? Ils veulent être libres… Il veut s’en aller. Oh et regarde les enclos les mordent ; ça fait mal… » Qui les avait enfermé ici et pourquoi ? Oui, pourquoi être aussi cruel ? L’animal se penchait et d’autres approchait de l’homme inoffensif ; ils étaient nombreux et plus gros les uns des autres ; leurs regards priaient pour qu’il leur offre une friandise ; mais il n’avait rien à leur offrir. Fixant leurs regards immenses et tellement captivant ; il se noyait dans la pupille de celui-ci ; il semblait qu’au fond de celle-ci brulait la dérive d’un homme brisé ; les contours de son visage… Tournant doucement la tête vers Alastair, déglutissant lentement « Alastair… Est-ce que tu as fais du mal aux chevaux ? Est-ce que… » Collant sa joue contre cette gueule gigantesque ; planqué derrière ses cheveux noirs qui tombaient devant ses yeux ; ne me dit pas que toi aussi tu mens… Que toi aussi tes sourires sont faux parce que moi je crois tout ce que tu me dis… J’ai confiance en toi ; tu es mon ami…


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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptySam 26 Avr - 12:37

Tout le long du trajet Alastair avait été silencieux. Physiquement, Maddox était plus vieux que lui mais mentalement, un univers les séparait et bien plus. Enfin ils arrivèrent devant le ranch, devant le pré et l'esprit ne réfléchit plus. Il s'y précipita et se retrouva au milieu des chevaux. Les bêtes ressentaient sa présence et étonnement, ne le touchaient pas. Un des équidés tourna sa tête vers lui et balança son imposant crâne de haut en bas tout en labourant le sol de ses sabots. Le Dibbouk tendit sa main mais s'arrêta, il ne pouvait pas toucher. Il serra rageusement le poing, grinçant des dents comme jamais. La colère pulsait en lui comme un second cœur. Il entendit vaguement du bruit et tourna la tête pour voir que Maddox saignait mais que les chevaux s'approchaient de lui, curieux. Le gamin semblait aimer ce qu'il voyait, tant mieux. Un fin sourire traversa la bouche d'Alastair et un brin de douceur traversa son regard bleu clair. Cette douceur qui lui faisait défaut depuis un sacré moment. Il fut étonné de ce qu'il entendit. Alastair se rendit compte alors que ce n'étaient que les paroles d'un enfant, tout simplement.

« Les enclos les empêchent de fuir. Sinon ils partiraient... Ils savent que les barbelés sont dangereux. »

Lentement, il s'approcha du groupe qui entourait Maddox. Plusieurs bêtes fixèrent l'esprit, on pouvait réellement se demander s'ils le voyaient ou plutôt, le sentaient. Certains s'écartèrent pour laisser passer le Dibbouk. Un cheval tressaillit, sa peau bougeant vivement et il fouetta l'air de sa queue. Alastair aurait voulu s'appuyer sur une de ses bêtes, sentir leurs puissances, sentir leurs odeurs mais tous ses sens lui avaient été dérobés à sa mort. C'était cela être mort, on était là mais on avait perdu des sacrées choses au change. Il continua de regarder Maddox qui semblait perdu dans la contemplation des chevaux.Il se passa alors quelque chose d'étrange. Le médium le regarda comme s'il était un monstre et posa une question fort étrange. A dire vrai, Alastair ne s'y attendait pas. Comment le médium pouvait-il penser qu'il oserait faire du mal aux chevaux ? Il était capable de haïr et de blesser les êtres humains mais jamais les chevaux. L'accusation du médium le contraria, au point que son énergie claqua dans l'air, faisant s'agiter les chevaux qui n'aimaient pas mais alors pas du tout cela.

Alastair n'aimait pas les accusations infondées. Il était une ordure, si on pouvait ainsi dire les choses mais il se vexait particulièrement vite quand il s'y mettait.

« Non, je n'ai jamais fait de mal aux chevaux. »

Il s'approcha lentement d'un Maddox qui se cachait derrière ses chevaux et le toisa de haut en bas avec une certaine autorité. Furfur aurait tellement désirer à cet instant de pouvoir le toucher, de pouvoir lui mettre une baffe pour le remettre à sa place mais c'était impossible. Il continua de toiser le médium avant un long moment avant de soupirer.

« Est-ce que quoi ? Pose ta question gamin, n'aie pas peur. »

Il ne pouvait pas lui faire de mal mais ne le précisa pas. Le Dibbouk avait besoin que Maddox le craigne et recule à son passage, il en avait terriblement besoin. Le peur était son moteur. Il s'en nourrissait comme il s'était nourri de nourriture des siècles auparavant. L'esprit croisa les bras sur son torse, se demandant si Maddox allait dire ce qui lui traversait la tête ou alors se taire. Furfur se rappela soudainement des paroles de Tamina qui avait dit qu'elle ne le laisserait pas mener le médium en enfer. Dommage pour Maddox qu'il soit si faible et ignore l'étendue de ses pouvoirs. Alastair l'appréciait, à sa manière mais avait cette terriblement impression continuelle de s'adresser à un enfant.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyVen 2 Mai - 17:16

Une question qui pouvait paraître insensé evenait de franchir ses lèvres et Alastair lui expliquait malgré tout que les chevaux allaient fuir s’il n’y avait pas de grillage. Maddox trouvait cela affreusement cruel. Pourquoi est-ce qu’on voulait les en empêcher ? Parce qu’après tout s’ils voulaient fuir le pré c’était qu’ils y étaient malheureux n'est-ce pas ? Prince ne savait pas vraiment il songeait que probablement il était trop bête pour comprendre une telle chose. Perdu dans cette réflexion qui pouvait paraître complètement folle, digne d'un enfant qui vivait dans son monde de papillons. Parce qu'il avait bien fuit Alexey en raison des souffrances qu'il avait vécu au quotidien avec celui ci. Le dibbouk approchait et cela semblait déplaire aux chevaux dont certains le fixaient encore, attroupés autour de lui curieusement bien que la venue de l'esprit les mettaient sur leurs gardes comme s'il était une ombre menaçante. Maddox de l’autre coté des barbelés, séparé de ces animaux gigantesques, qu’il aurait tant voulu les traverser lui aussi… Puis il posait une question particulièrement étrange à l’esprit, effrayé une fois de plus par son questionnement. La réponse d’Alastair ne tardait pas et alors qu’il essayait de se planquer l’homme approchait et toisait le medium peu rassuré de la situation. Baissant les yeux, un silence se marquait et seul parvenait à leurs oreilles le bruit de la respiration des imposants bestiaux. « J’ai peur Alastair… Ils voient tout tu sais. » Ils voyaient comme l’âme du Dibbouk étaient sombre ; c’était comme si les animaux étaient capables de voir ce que certains hommes ne peuvent. Il se souvenait du chat borgne de Nitzan capable de voir l’esprit de Nana qui se promener chez elle et dans le magasin alors que Maddox avait lui-même parfois du mal à l’apercevoir lorsqu’elle ne se montrait pas volontairement à lui. Ils ressentaient la couleur des âmes.

« Comment puis-je passer de l’autre coté Alastair, les fils m’ont piqués regardes... Et s’ils ne peuvent pas sortir, moi je ne peux pas entrer… » Il avait peur d’Alastair parce qu’il pouvait lui aussi voir comme celui-ci était sombre, des souvenirs du défunt se mêlaient aux siens dans un grand chaos qui angoissait son esprit brisé et pourtant il avait confiance en cet homme. Il avait cette sensation qu’ils étaient amis. Caressant doucement le museau de ce grand brun qui lui faisait face, agitant la queue pour chasser les mouches qui se déposaient sur son imposant postérieur. Souriant naïvement avant de coller son nez contre la fourrure de l’animal « Il est tellement doux et chaud… Je… » Ses yeux se mirent alors à briller, pleurant doucement d’une joie trop intense. Une bousculade d’émotions, une sensation si étrange comme si cela lui avait terriblement manqué de côtoyer cette créature. Pleurant doucement avant de relever les yeux vers l’esprit qui l’observait « Je me sens bien… Est-ce que les chevaux ont peur de toi Alastair ? » Tendant de nouveau la main vers l’esprit, effleurant à peine son bras. Frissonnant, il rétractait son bras pour venir essuyer ses larmes d’un revers de la manche. « Tu es en colère contre moi ? J’voudrais que l’on soit ami. Ô tu m’as emmené ici, c’est tellement merveilleux. Ne sois pas en colère contre moi et sois mon ami… Personne n'est mon ami et je suis tellement seul. » Il dramatisait car enfin il avait bien quelques amis... Tamina, ce bon vieux Harry, Jillian et Nitzan. Mais Maddox était un gamin en mal d'amour et il en voulait toujours plus, il avait besoin qu'on lui porte attention, qu'on soit tendre envers lui parce qu'on lui avait arraché sa mère bien trop tôt. Parce qu'il avait peur des ombres menaçantes qui dansaient autour de lui, parce que ce bal infernal ne cessait jamais.

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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyLun 12 Mai - 16:00

Alastair regarda les chevaux qui étaient proches de Maddox mais quand les bêtes ressentaient la présence du Dibbouk, elles reculaient. Elles n'étaient pas folles, leur instinct de proie leur soufflait de fuir mais elles ne bougeaient pas encore. Furfur resta pensif quand le médium perdu affirma qu'ils voyaient tous et qu'il avait peur. Parlait-il des chevaux ou des âmes errantes et cruelles ? Le Dibbouk ne savait pas et ne fit aucun commentaire. Il se contenta de toiser le médium qui lui demanda comment passer.

« Tu n'as que passer sous le fil. Accroupis-toi le plus bas possible et tu passeras. »

Il dit cela avec une évidence qui lui éclatait aux yeux. Alastair éprouvait un drôle de sentiment en voyant Maddox caresser les chevaux et sembler si heureux. C'était un peu comme si le médium avait trouvé sa place. Ce qui n'était évidemment pas le cas quand on le voyait dans la société. Il était un paria, un rejeté qu'on pointait du doigt en ricanant car on était lâche, tout simplement. Alastair avait envie de dire à Maddox de ne pas se coller autant aux chevaux, qu'un coup pourrait vite partir. Les bêtes restaient imprévisibles et pouvait piquer la mouche si on n'y prenait pas garde. L'étonnement se peignit sur le visage de l'esprit quand il vit Maddox pleurer. Il ne s'y attendait pas. Le brun aux yeux bleus était rarement étonné mais là c'était le cas. Il voyait les pleures comme un état de faiblesse. Alastair avait pleuré à quelques occasions, dont la mort de son fils mais sinon, il trouvait cet acte inapproprié. Le monde l'avait façonné de telle manière que le Dibbouk se mettait des interdits partout. Lentement, Furfur s'accroupit et continua de fixer Maddox avec un intérêt étrange.

Il se demandait pourquoi le médium posait souvent des questions si perturbantes, comme le fait que les chevaux avaient peur de lui. Il regarda la main du vivant effleurer de loin son bras spectral avant de se rétracter. Franchement, Furfur ne savait pas quoi lui répondre ou ne savait tout simplement pas ce que voulait entendre le gamin.

« Non ils n'ont pas peur, ils savent qu'ils ne craignent rien de ma part. »

Contrairement aux vivants qui risquaient continuellement leurs vies en étant à côté d'un être comme Furfur. Il continua de fixer le médium qui semblait tout ignorer de son potentiel et de ce qu'il pourrait lui faire subir. Le Dibbouk vit alors la brèche que lui offrit Maddox sans même réfléchir. Un médium qui demandait à un mauvais esprit d'être son ami, n'était-ce pas ironique ? Lentement, Alastair Noam se redressa et alla jusqu'à effleurer le médium. Ce qu'il allait faire serait vicieux, cruel et méchant mais au final, il s'en moquait. Il avait un but à atteindre et était bien décidé à y arriver, qu'importe au final la méthode qui serait employée mais il comptait bien emporter Maddox en enfer.

« Non je ne suis pas en colère contre toi Maddox. »

Alastair tendit la main vers l'homme mais s'arrêta avant de le toucher et laissa retomber le long de son flanc sa main.

« Nous sommes amis, n'est-ce pas ? Mais tu dois m'écouter attentivement s'il te plaît. »

Le Dibbouk pouvait être particulièrement cajoleur et vicieux quand il s'y mettait. Il s'accroupit devant le médium perdu et le regarda droit dans les yeux, se demandant s'il allait réagir d'une quelconque manière ou pas. Maddox allait-il tomber dans son piège ou pas ?

« Tamina va t'interdire de me voir ou de me parler, ne la laisse surtout pas faire d'accord ? Ne l'écoute pas. Elle te servira n'importe quel mensonge possible pour tenter de t'éloigner de moi. »

Dit-il durement. Il mentait, l'humaine voudrait sauver Maddox mais Alastair était décidé à ne pas se laisser faire et se battre pour emporter le brun. Il était définitivement décidé à se battre pour l'avoir et ne laisserait en aucun cas tomber. Le mauvais esprit pouvait s'avérer particulièrement têtu quand il s'y mettait et là c'était une preuve parmi tant d'autres. Il n'avait aucun pitié de faire ce qu'il faisait. Alastair le faisait car c'était son droit le plus fondamental de mauvais esprit. Faire le mal pour détruire. Les conséquences ? Il s'en fichait pas mal. N'importait que lui à cet instant, lui et sa haine des autres qu'il devait à tout prix apaiser, étancher.
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MessageSujet: Re: Sing with Me [PV Maddox] Sing with Me [PV Maddox] EmptyDim 18 Mai - 16:55

Passer sous les fils, regardant ceux-ci avec une légère appréhension avant de s’exécuter. Enfin avec les cheveux, si près de ces animaux gigantesques qui apprivoisaient son cœur d’enfant. Le brun se mit alors à pleurer d’émotions qui ne lui appartenaient pas ; il se sentait bien pour une fois. Il n’y avait aucun sentiment négatif ici, dans ce pré verdoyant. L’esprit le rassurer, ils ne craignaient rien ici. Puis le medium fit une demande improbable au Dibbouk, une occasion que celui-ci ne savait manquer bien évidement. Il avait ce don particulier pour se jeter dans la gueule du loup, si fragile pour cet univers cruel. Papillon égaré dans l’obscurité. Il caressait ce cheval qui lui faisait face, essuyant ses larmes en tournant la tête vers Alastair, attendant tout simplement sa réponse avec intérêt. Soulagé d’entendre que celui-ci n’était pas en colère, un sourire naïf d’enfant qui avait peur que son père ne l’aime plus jamais. Une main approchait de lui et il n’avait pas peur même s’il fut parcouru d’un frisson qui le parcourait le long de l’échine ; c’était tellement froid la mort. C’est alors qu’il se mit à lui parler ; de Tamina bien évidement. Maddox se sentait assez mal à l’aise. Pourquoi est-ce qu’elle ne voudrait pas qu’ils soient amis ? Il ne comprenait pas vraiment, cela lui faisait mal au cœur. Elle faisait les choses pour son bien, pourquoi ne voudrait-elle pas qu’il est d’ami ? Baissant les yeux, particulièrement gêné ; se collant un peu trop à l’animal si chaud qui était là ; insouciant du danger qu’ils pouvaient devenir pour lui. Si naïf, incapable d’imaginer qu’ils puissent lui faire du mal. Ô Maddox, le candide écorché.

« Oh elle ne fera pas ça tu sais… Elle ne me ment pas, elle me l’a promis… » Elle avait promis qu’elle ne l’abandonnerait jamais ; il la croyait parce qu’il voulait penser qu’elle était son ami. Qu’elle était sincère parce qu’il était épuisé de tous ces mensonges. Epuisé du temps qui passe et de cette solitude qui le ronge. Il voulait qu’on l’aime et que l’on cesse de le laisser derrière comme un chien au bord des routes lorsqu’il devenait trop encombrant ; il voulait que l’on recolle les fragments de son âme que les ombres brisaient en le tourmentant jour après jour. Oh qu’il avait froid dans ce royaume de folie, il était fou et personne ne voulait l’aimer.

« Tu viendras toujours Alastair… Je veux plus être seul ; sois mon ami et viens me voir tous les jours pour chasser la peur. Tu sais, il est vraiment dur d’attendre tous les jours sans que personne ne croient en toutes ces images dans ma tête… » Personne qui ne lui prenait la main pour le rassurer sur les chemins où il faisait si sombres qu’il ne pouvait y distinguer sa propre ombre. Caressant l’échine de l’animal sans la moindre méfiance ; il était une colombe étendue sur l’autel des vices où les bourreaux si disputaient sa tête. Tout cela allait terriblement mal finir, quelque chose de mal allait finir par arriver et le détruire ; lui aussi deviendrait ombre parce qu’ils ne supportent pas de perdre. Parce qu’il serait un ange magnifique et une ombre sublimement torturée… Ce fut dans cette insouciance qu’il poursuivis cette journée étrangement belle.

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