Il se sentait bien dans les bras de la jeune femme et alors qu’il lui avait répondu niais comme toujours qu’il avait guérit de sa cécité en un claquement de doigts, elle lui caressait le visage et il aimait cela. Et quand elle venait déposer un autre baiser sur ses lèvres, il se sentait un peu plus rassuré encore bien que dans le fond il avait toujours cette crainte des mots d’Alexey qui lui disait qu’elle le manipulerait. Est-ce qu’elle le manipulerait à coup de bisous ? Il ne voulait pas y croire, il refusait tout simplement d’envisager qu’elle puisse le manipuler, cependant il y pensait tout de même. Mais même si elle le manipulait comment pourrait-il le savoir et surtout pourquoi est-ce qu’elle ferait une chose pareille. La fixant de son regard d’amoureux transit alors qu’elle lui disait qu’on ne guérissait jamais aussi rapidement, l’observant assez perplexe, comment pouvait-elle affirmer une telle chose ? Avait-elle seulement déjà été aveugle pour le savoir ? Lui oui… Elle prit l’exemple de sa main blessé, un souvenir quelque peu traumatisant pour lui parce qu’il n’avait pu se réfugier derrière un autre « lui ». Il avait prit toute cette violence en pleine face et avait encore du mal à s’en remettre, il se passait tant de chose dans sa vie, des choses qui lui faisait peur et quand cette femme était morte, son visage le hantait encore… Pourquoi est-ce qu’on lui ferait voir des choses fausses, il se sentait tellement perdu. Tout cela était réel, il n’avait rien inventé, il le savait. Elle lui demandait de ne pas faire ce que les « esprits » lui disent de faire. Elle baissait les yeux et il répondait dans un souffle « Mais… Ce sont mes amis… » Il c’était battu pour que les esprits l’aiment, pour faire tout ce qu’ils voulaient pour qu’ils ne soient plus en colère contre lui, parfois les esprits partent et d’autres viennent. Et il doit recommencer sans cesse à faire ce qu’ils veulent pour être aimé. Il avait juste besoin qu’on l’aime…

Il lui avouait que la journée était vraiment compliquée et elle s’approchait tellement de lui que ça le troublait, il n’avait pas l’habitude d’être aussi proche d’elle et en fait il aimait vraiment cela. C’est alors qu’elle lui proposait un nouveau programme pour la journée, restant près d’elle, ses mains toujours logées dans sa chevelure magnifique et soyeuse, il comprenait qu’elle le voulait pour lui tout seul et il ne savait pas si ses amis allaient le laisser seul avec elle. Fermant doucement les yeux, il ferait comme si les esprits n’étaient pas là pour lui faire plaisir parce qu’il ne voulait pas qu’elle s’attriste à cause de lui. Redressant doucement la tête pour plonger son regard dans celui de la jeune femme pour lui dire « D’accord… Juste tous les deux… » Est-ce qu’il pouvait lui mentir au point de lui cacher qu’ils n’étaient jamais seuls, est-ce que c’était ce qu’elle voulait pour être heureuse ? Il faisait bien tout pour plaire aux esprits, il pouvait bien faire ça pour elle. Il espérait seulement que ce serait possible, il ne voulait pas que ses amis se fâchent contre lui s’il les ignorait.

Se relevant en tenant la main de la jeune femme pour l’aider à se hisser sur ses jolies jambes, elle était toute petite à coté de son mètre quatre vingt, elle était tellement belle surtout. Caressant doucement sa joue avant de l’emmener dans le couloir pour aller dans la cuisine où il pouvait découvrir sur la table un petit déjeuné préparé avec tant d’attention. Se tournant vers sa tutrice une nouvelle fois pour lui dire « Pourquoi… Pourquoi tu m’aimes ? » Se pinçant doucement les lèvres assez mal à l’aise par sa propre question, il fallait dire qu’il voulait vraiment le savoir, il voulait comprendre parce qu’il n’était pas comme Damien n’est-ce pas ? Alors qu’est-ce qui avait pu lui plaire chez lui en tant que Maddox ? L’observant avec insistance bien qu’assez anxieux, tentant d’ignorer les voix qui lui parlaient, celles qui se moquaient et celles qui lui demandait de l’aide… C’était tellement difficile, de faire comme si personne ne l’appelait, comme si personne n’était là avec eux. C’est alors qu’une fois plaintive se fit agressive en lui disant qu’elle lui fera payer d’avoir osé l’ignorer, inquiétude dans le regard ; voila maintenant elle était fâchée…

Elle disait que tous les esprits n’étaient pas ses amis ; il ne répondait rien. Elle ne pouvait pas comprendre et il ne se sentait pas capable de lui expliquer ce qu’il vivait, il ne se sentait pas capable de lui dire qu’il pensait bien avoir fait des choses mal pour qu’on lui fasse tant de reproches. Il tentait de masquer sa déception avant d’accepter de ne passer la journée qu’avec elle ; ce qui déplut fortement à la voix qui se tenait là avant de renoncer pour le tourmenter à un moment plus propice, allant voir ailleurs se trouver une autre victime bien que Prince lui restera toujours à l’esprit. Elle lui disait qu’ils feront ce qu’il désire ; mais avant tout il désirait en savoir plus et il s’était assis du bout des fesses sur l’accoudoir de la jeune femme, se trouvant ainsi à la hauteur de la jeune femme qui était si petite et parfois il avait cette sensation que c’était lui qui devait la protéger. Les mots de la jeune femme le rassurait dans un sens bien qu’il avait du mal encore à cerner sa propre personnalité pour savoir si tout ce qu’elle disait était vrai ; était-il aussi gentil qu’elle le prétendait ? Il voulait juste la croire. Puis elle parlait de Damien et son regard azuré se décrochait quelques secondes du visage de la jeune femme ; et si ce Damien était là lui. Et si Damien était un esprit, pourquoi est-ce que Damien ne disait rien ? Reportant son regard vers la jeune femme qui lui disait qu’il avait un physique agréable et doucement ses joues viraient au rose alors qu’il se pinçait les lèvres assez stressé par la situation ; Maddox avait une image corporelle particulièrement perturbée ; et le regard de la jeune femme qui puisse le trouver acceptable l’intimidait.

L’observant de nouveau quelque instant, tenant toujours sa main dans la sienne, caressant sa peau du bout des doigts avant de se pencher pour se relever et la fixer longuement et enfin lui adresser un faible sourire avant de la suivre jusqu’à la table de la cuisine où les attendait déjà le petit déjeuner. S’essayant avant de constater que les bols étaient froids ; se dirigeant vers le micro onde après avoir prit le bol de sa thérapeute pour le réchauffer avant le sien ; lui posant son bol fumant devant elle ; leur regard se croisaient de nouveau et il se sentait plutôt bien. Puis il retournait devant le micro onde pour mettre à chauffer son chocolat chaud avant de la rejoindre pour s’asseoir face à elle tout en lui adressant un tendre sourire. Avant de manger sans dire un mot depuis tout à l’heure. Une fois terminé, il laissait la jeune femme débarrasser la vaisselle alors qu’il la suivait avec le beurre qu’il rangeait dans le frigo avant de se retrouver de nouveau face à sa belle thérapeute qu’il observait quelques instants avant de poser doucement ses mains de chaque coté de son doux visage et d’enfin parler de nouveau « Moi aussi je me sens bien avec toi, mais souvent… J’ai du mal encore à dire ce que je ressens, j’ne comprends pas toujours… J’ai l’impression que je ne comprends rien à ce que je ressens, je suis idiot. » Soupirant faiblement en lui caressant doucement le cou et d’ajouter toujours aussi pensif « Mais je sais que je t’aime… Parce que… Quand t’es pas là, je sais que ça n’ira pas, mes yeux attendent de te revoir. J’veux juste que tu restes avec moi pour toujours ; même quand on sera des anges. » Souriant faiblement, il ne savait pas vraiment si les anges existaient, mais c’était une croyance qu’il aimait parce que c’était rassurant ; parce que les anges étaient doux et plein de sagesse.

S’approchant pour l’embrasser doucement, de façon très innocente car il fallait dire qu’il ne savait pas grand-chose de l’amour ; souvent malmené, il n’en disait cependant rien. Il n’avait jamais parlé à Tamina d’Alexey ou de ses amours. Très secret sur son passé qui l’apeurait. Reculant doucement, un léger sourire sur les lèvres « J’veux encore apprendre avec toi… »

Il s’était approché d’elle, se noyant dans son regard si tendre. Elle lui souriait alors qu’il lui parlait, il se sentait compris c’était étrange et vraiment agréable. Tamina lui expliquait qu’il était parfois compliqué de savoir ce que l’on ressent, elle avait cette façon de toujours reformuler son mal être pour qu’il parvienne enfin à se l’approprier. Maddox observait la jeune femme qui lui disait qu’il apprendrait à trouver les mots, qu’il finirait lui aussi par cesser de se comporter comme un petit animal qui ne sait vraiment exprimer ce qu’il ressent se contentant de satisfaire des besoins primaire nécessaire à sa survie. Il devenait un homme à ses cotés et même si parfois il y allait à reculons il avait déjà grandement progressé grâce à sa nouvelle thérapeute même si cela fut loin d’être gagné sur les premières semaines où il eut beaucoup de mal à accepter la simple présence de la jeune femme chez lui, ne comprenant pas pourquoi Harry ne voulait pas rester avec lui et surtout comment faire confiance à celle qui n’était qu’une étrangère menaçante qui entrait dans son refuge à lui. Caressant doucement la peau de son cou, assez timide mais il ne renonçait pas parce qu’il avait juste envie de le faire. Elle avait cette courbe audacieuse qui formait son cou qui avait toujours attiré son regard. Elle le rassurait sur le fait qu’elle ne l’abandonnerait pas, il ne désirait qu’une chose : lui faire confiance. Et c’était ce qu’il faisait à présent, acceptant même de la suivre à des manifestations ou même d’aller au cinéma avec elle.

L’embrassant tendrement avant de la laisser venir se coller contre lui, c’était vraiment une drôle d’impression, il sentait son odeur et… Il ne savait pas vraiment ce qu’il ressentait, ce n’était pas désagréable mais elle le perturbait tout entier et il ne savait pas comment réagir. Elle voulait l’aider, mais il se sentait complètement perdu. Elle caressait sa joue et Prince sentait la proximité de leurs corps qui était vraiment nouvelle, elle s’était mise tout contre lui sa poitrine contre son torse, il sentait qu’il perdait le contrôle de son corps, qu’il lui appartenait à elle. Est-ce que ça allait recommencer ? Est-ce qu’il n’allait plus être le chef de son propre corps ? Reculant doucement, se décollant de la jeune femme qui n’avait pas l’air de comprendre le comportement de son patient. Prince fixait sa tutrice avec une légère inquiétude dans le regard, passant sa main sur son torse comme pour s’assurer que son corps lui appartenait toujours, que tout ça était bien à lui. Maddox et son schéma corporel était particulièrement perturbé. Le problème résidait dans le fait qu’il était incapable de l’expliquer.

Il ne voulait pas la fuir, mais quand elle venait à son contact de façon aussi insistante il se sentait perdu dans elle. Retenant ses larmes face à son mal être, il détournait le regard fragile comme toujours. « Je suis désolé… » Soufflait-il, elle riait encore de lui ; cette vieille dame. Elle lui disait qu’il n’était qu’un âne et il voulait bien la croire. Tous ses esprits qui rodaient autour de lui, finalement il n’avait jamais su s’en accommoder. Elle lui disait de sa voix brisée par l’âge de ne pas être stupide, l’encourageant même à l’embrasser. C’était à la fois bienveillant et malsain… « J’voudrais qu’on arrête de me regarder… » Finissait-il par lâcher à l’adresser de l’esprit ; relevant doucement les yeux vers sa tutrice, la journée sans esprits étaient alors très mal parti… Mais comment faire quand tous ces gens l’observent de la sorte ?

Il ne savait plus vraiment quoi penser, perdu dans son regard noisette dans lequel il acceptait de se noyer sans chercher à se débattre, trouvant presque refuge en s’abandonnant à elle. Que pourrait-il lui arriver à présent tant qu’il serait avec elle. Il aurait voulu s’abandonner, mais il n’y parvenait pas. Le souvenir encore brûlant des coups d’Alexey, il voulait croire qu’elle ne lui ferait jamais de mal, qu’elle ne pouvait pas même l’envisager. Pourtant, c’était au-delà de la pensée que son corps réagissait, une fois de plus craintif et perturbé. Reculant, sentant le poids du regards sur ses épaules, cette personne qui se tenait derrière lui et jugeait tous ses faits et gestes. Elle voulait savoir ce qu’il se passait, mais elle était aveugle et il n’était qu’un pauvre fou n’est-ce pas ? Adoptant un comportement de fuite ; s’éloignant d’elle alors qu’on l’accablait de reproche. Il aurait voulu qu’on cesse de l’observer, qu’on le laisse vivre. Puis il baissait les yeux, dans toute cette peur, le seul regard qui le hantait était le regard azuré d’Alexey… Prisonnier de son passé, ce n’était pas toujours le monde des esprits qui le torturait, mais bel et bien les individus de ce monde qui se disait si normal…

Il sentait alors qu’elle prenait sa main et doucement il adresser un sourire tendre ; il voulait revenir vers elle. Devait-il lui dire à présent qu’il avait revu Alexey ? Qu’il était terrifié à l’idée de sortir dehors et de tomber de nouveau sur lui ? Il aurait tellement voulu lui dire, il ne savait pas ce qui l’empêchait de le faire… Manipulé comme toujours, il croyait aux mots de cet homme ; il voulait croire qu’il ne lui ferait plus jamais de mal. La fixant silencieusement alors qu’elle lui disait qu’il devait prendre le pouvoir, il ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire par là, comment pourrait-il avoir le contrôle sur tout ces gens ? Des esprits… Peut-être, mais comment pourrait-il avoir un pouvoir sur eux ? Et pourquoi devrait-il faire ça ? N’avaient-ils pas el droit de venir ici après tout ? « Peut-être qu’ils ont nulle part d’autre où aller… » Il hésitait à poursuivre son raisonnement, il ne savait pas si elle comprendrait… C’était bien cette crainte d’être désigné comme fou qui le forçait à se murer dans le silence. « Ils disent que si je peux les voir, c’est ce que je suis avec eux. Mais alors, si je te vois ; je suis avec toi… J’voudrais juste qu’il arrête de me regarder, lui. Je sais qu’il veut que je ne voie que lui, mais ça n’a jamais été de ma faute. Enfin je crois… Je sais qu’il va revenir, il me fait bien plus peur que ceux que tu ne peut voir. » Il n’arrivait pas à prononcer son nom ; pas encore…

Inspirant, fermant doucement les yeux avant d’ajouter « Je sais pas ce qu’il veut me faire, mais si je ne peux pas ne voir que lui ; je n’arrive pas à me défendre parce que… Parce que quand ses yeux me regardent je sens que je suis en train de mourir. » C’était son ami et alors de leurs retrouvailles Alexey lui avait dit encore l’aimer ; mais Maddox sentait que lui n’arrivait plus à l’aimer… Il été son ami, mais le corps de Maddox ne savait plus réagir face à cet homme autrement que par la fuite, le rejet dans cette lutte contre la mort. Cette peur qui le paralysait par le simple regard de cet homme ; par son simple souvenir. Ouvrant les yeux, il fixait Tamina l’air franchement brisé ; c’était la première fois qu’il parlait d’Alexey, de ce qu’il ressentait. Il ne savait pas s’il était près pour ça à vrai dire il sentait juste qu’il allait s’effondrer sous le poids de tant de souffrance.

Comment repousser les esprits alors qu’ils ont toujours été auprès de lui, parfois de façon malsaine, mais Maddox ne voulait que leur amour. Il avait juste besoin d’une présence auprès de lui et peu importe qu’elle soit réelle ou non tant que pour lui elle l’était. Les psychologues avaient longtemps parlé d’ami imaginaire avant de se pencher sur la psychose et les hallucinations, désarmé face à l’absence de raisonnement et le refus du patient d’admettre que toutes ces personnes n’étaient pas réelles. Elles avaient été ses amis et il ne pouvait pas les rejeter sous prétexte qu’il y avait Tamina dans sa vie, ce serait tellement injuste et cela ne lui ressemblait pas. Elle lui disait que les esprits pouvaient aller ailleurs, il se contentait de baisser les yeux. Il ne voulait pas la croire, il ne voulait pas être aveugle comme les autres. C’était terrifiant pour lui de changer de vie finalement il avait ses repère dans ce monde quelque peu fou. Il essayait de lui exprimer son mal être, de ce regard qu’il craignait toujours. Quand il sortait dehors, cette peur qui le rongeait de voir son visage sortir de nulle part et ses mains se poser sur lui pour le posséder tout entier comme jadis ou peut-être même pire. Etait-il seulement possible de faire pire ? Sa main dans celle de la jeune femme, il essayait de garder confiance en elle pour s’exprimer un peu encore. Elle lui disait qu’il ne faisait pas parti du monde de esprits parce qu’il avait un corps, mais tout comme les esprits il avait une âme. Maddox se sentait juste perdu à cet instant, effrayé comme toujours. Fixant la jeune femme avec une tristesse infinie alors qu’elle caressait tendrement son visage. Elle voulait savoir qui était cette personne qui lui voulait du mal, détournant le regard instinctivement, cherchant des yeux un refuge qu’il ne trouvait pas pour fuir cette question. Tamina lui promettait de trouver une solution, mais il savait pertinemment que rien ne pouvait arrêter Alexey, il était bien revenu alors qu’on lui avait promis que jamais plus il ne le verrait.

Il se laissait alors conduire jusqu’au canapé ; assez craintif il adoptait de nouveau cette posture recroquevillée alors qu’elle l’encourager à lui en dire davantage en lui proposant même de quitter son foyer où étaient tous ses repères pour se cacher chez elle ; apeuré il finissait par répondre « Pitié laissez moi… » Repliant ses jambes sur le canapé, passant son bras autour de ses genoux avant de poser la tête sur le plis du coude en laissant couler les larmes sur son visage enfoui « Pitié… Il va me retrouver je le sais ; il va revenir et je serais volé… » Oui, il allait voler son corps, ses pensées, sa dignité de nouveau ou plutôt ce qu’il en rester, il allait tout lui prendre une nouvelle fois. Il était terrifié et vivait avec cette boule au ventre depuis tellement longtemps et pendant ce temps Alexey attendait dans l’ombre tout à fait conscient de l’effet de leurs retrouvailles, il attendait qu’il soit assez fragile pour le briser encore mieux, laisser germer les graines de la discorde qu’il avait semé dans son esprit. « Ne parle pas Prince… Ne parle pas ou il arrivera quelque chose de grave… Tu va être sage Prince, tu vas attendre… Il faut attendre… » Attendre quoi… Qu’il revienne certainement…

Relevant brutalement la tête, le beau brun aux fonctions cognitives quelques peu altérées fixait la jeune femme de ses yeux bleus noyés de larmes « T’as dis qu’on regarderais un film... » Il s’était refermé sur lui par ce changement brusque de l’humeur tout à fait typique de sa psychose, comportement de fuite ou mécanisme de défense tout à fait inconscient ; c’était bien difficile d’en faire la différence quand l’on connaît l’histoire de Maddox ; la fuite n’était-ce pas finalement aussi une façon de se défendre après tout…

Comment pouvait-elle dire que personne ne le volerait ? Que personne ne lui ferait de mal ? C’était trop tard, son miroir avait été brisé et il avait été jeté au sol avec une telle violence, il avait senti ses mains sur sa peau le serrer, lui promettre encore bien des supplices avant de le libérer avec la promesse d’un amour qui n’existait plus aux yeux de Maddox. Non, il n’aimait plus Alexey, il s’était même réjouit de son absence. Ô oui, il savait combien c’était mal, mais il en avait été réjouis… Rapportant des propos qu’il ne voulait pas dire, se balançant nerveusement d’avant en arrière avant de sentir les bras de la jeune femme l’envelopper et le sortie de sa stupeur. Brutalement, il revenait à une pseudo raison, observant la jeune femme avec cette mine de chien battue avant de lui demander de regarder un film. Etait-ce un trouble ambivalent ou un mécanisme de défense ? C’était toujours aussi compliqué à définir. Les voix s’étaient éteintes, ce silence était d’un soulagement. Il sentait les mains douces de la jeune femme sur son visage dont les traits s’adoucissaient ; elle essuyait son chagrin et doucement se dessinait sur ses lèvres un tendre sourire amoureux. Elle le lui rendit et lui disait de choisir le film, il se vit alors attribué la télécommande et elle s’en allait après un doux baiser sur sa peau. L’observant s’éloigner avant de regarder l’objet qui servait à manier la télécommande quand une gamine à coté de lui venait lui dire qu’il fallait appuyer sur le bouton rouge, ce qu’il fit. L’écran plasma s’allumait et il dessinait un sourire fier avant d’écouter les autres conseil de la petite fille qui lui fit composer sans qu’il le sache le code qui permettait de débloquer de décodeur et d’accéder à toutes les chaînes de la télévision, même les plus trash.

Va la voir, je vais te choisir une chaîne. Alors il se lève et se dirige vers la salle de bain, il sait que c’est mal d’écouter aux portes ; mais il entend sa tutrice parler. C’est alors qu’il entendu le nom d’Alexey, déglutissant avant difficulté ; le medium se figeait sur place. « A ce soir. » Quoi… Tout à coup, il avait froid. Secoué de frissons, qu’est-ce qu’il se passait ? Il restait figé là, quand la porte s’ouvre poussé par un esprit qui jubilait de cette atmosphère qui pesait. Il la découvre là, en larmes. Est-ce qu’il était en danger maintenant ? Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? « Je ne veux pas qu’il revienne pour moi, je m’enfuirais encore… » Disait-il a mi-voix ; se précipitant vers sa chambre en claquant la porte ; la respiration entre coupée, il attrapait en tas des dessins qui étaient disposaient là ; il fallait sauver toutes ces vies, elles devaient toutes venir avec lui. Pleurant à chaudes larmes ; comment avait-il pu se tromper à ce point ? La logique de Maddox jouait une fois de plus un tour des plus malsains où il tirait des conclusions hâtives et particulièrement mauvaises. La porte s’ouvre, ses dessins en vracs tombent au sol et la panique déformait les traits de son visage « Pourquoi tu pleures ? J’croyais que tu m’aimais… Je ne veux pas que ça recommence… Je n’ai rien fait de mal… » Balançant la tête en signe de négation, il n’avait rien fait de mal pour qu’elle veuille le renvoyer chez Alexey, il avait trop parlé. C’était ça. Plus elle s’approchait, plus il se sentait perdu. Elle pleurait et il ne savait plus quoi faire, il ne savait plus où se mettre. Se recroquevillant doucement à même le sol, emprisonnant ses tempes entre ses mains « Au secours… Au secours… Maman… Viens m’chercher… » Retombant dans sa folie qui l’emprisonnait, cette peur qui le conduisait à ce comportement insensé invoquant encore ceux qui n’étaient plus là pour l’aider.

Il avait si peur, c’était la terreur qui l’envahissait et le poussait à avoir des raisonnements plus qu’illogique. Le beau brun fixait la jeune femme apeuré ; ses dessins en vracs entre ses doigts ; elle pleurait parce qu’elle disait qu’elle ne parvenait pas à l’aider ; lui aussi avait envie alors de pleurer. Pourquoi est-ce qu’elle disait qu’elle était incapable de l’aider ; il se sentait tellement mal à l’aise. Il sentait que c’était de sa faute, tout comme Alexey n’avait pas pu l’aider, et maintenant qu’il avait mal agi elle voulait le renvoyer à son ancien thérapeute pour qu’il lui fasse du mal. Oui, c’était une certitude. Il voulait pleurer parce qu’il n’était qu’une mauvaise personne, parce qu’il ne faisait aucun effort et que tout le monde allait finir par le détester. Plus elle approchait, plus il reculait. Elle prenait ses mains et s’agenouillait devant lui ; bonté divine que c’était gênant. Les larmes roulaient sur ses joues ; il ne comprenait plus ce qu’il venait de se passer. Ils c’étaient embrassés et maintenant elle voulait se débarrasser de lui. Ce qu’elle lui disait calmait ses peurs ; elle avait l’air tellement mal. Il cessait doucement de se balancer, elle lui avait prit les mains et l’avait sorti de sa bulle de délires. Il la fixait de ses yeux brillants « J’ai peur Tamina… J’ai peur… » Soufflait-il ; après tout il n’était qu’un enfant dans le fond, les enfants peuvent avoir peur.

« J’ai peur… Quelque chose de grave va arriver… Ce sera que de ma faute, mais je ne le voulais pas… » Il pleurait encore ; il était tellement fatigué. Dans le salon, le volume de la télévision augmentait et des bruits érotiques résonnaient entre les murs. Le beau brun se réfugiait dans les bras de la jeune femme ; bien sur que les voisins allaient se poser des questions ; c’était cette adolescente qui avait dit de choisir une chaîne à la télévision. Un esprit qui hantait les murs de cet immeuble et qui aimait profiter de la compagnie de Prince. « J’ai besoin de toi… » Soufflait-il logé contre elle ; il était un homme mais il se comportait d’une façon si déroutante. Restant là, près d’elle. Il avait peur parce que leurs corps se mélangeaient, parce qu’il était contre elle et qu’il avait encore beaucoup d’appréhension sur le toucher avec l’autre. Mas il avait besoin qu’elle reste avec lui, il était près à lui donner n’importe quoi pour qu’elle ne s’en aille pas. Oui, il ferait tout ce qu’elle voulait ; il voulait être son Damien pour qu’elle ne l’abandonne pas. Il voulait qu’elle l’aime tout simplement. – Aimes-moi par pitié, j’ai le cœur en lambeaux…-

« Je ne veux plus être seul Tamina… Je t’en supplie ne me laisses pas, j’ai… Je serais sage… Ne le laisse pas m’emmener, je sais qu’il veut me faire du mal. Il faut me croire. J’ai peur… J’n’veux pas que tout ça recommence, je préférais mourir mais personne ne m’a écouté. » C’était la première fois qu’il parlait de ce qu’il avait ressenti pendant cette galère qu’il avait vécu auprès d’Alexey et contrairement à ce qu’il avait craint : il ne s’écroulait pas en sanglot. Ne sachant vraiment comment se mettre dans ses bras, il se recroquevillait contre elle, particulièrement stressé. C’était elle qui avait voulu le coller quelques instants plus tôt et lui… Il ne savait pas vraiment comme ça marchait toute ces choses là ; il se souvenait brièvement de certaines choses qu’il n’osait pas imaginer répéter avec elle. La tête contre sa clavicule, replié sur lui ; il voulait juste sentir la chaleur de son corps ; se rassurer de sa présence. Fermant doucement les yeux, il s’endormait là dans ses larmes lâchant un murmure désespéré « Aimes-moi… » Pendant que s’égosillait dans le salon une bonne femme qui grimpait au rideau ; il s’endormait si paisiblement pourtant la crainte la rongeait encore.