Une fois n'était pas coutume, le musée de la Nouvelle Orléans avait décidé de mettre les petits plats dans les grands. Les coutumes du Vaudou étaient quelque chose d'extrêmement inconnu et pourtant la culture dont cette pratique venait, était réellement intéressante. C'est pourquoi il avait été décidé par le conseil administratif d'organiser une journée spéciale, réunissant folklore et découverte gustative autour du Vaudou Haïtien. Mambos, petits plats gourmands, peintures, dessins, masques, fausses reconstitutions avaient été déplacées dans ce haut lieu de NOLA pour que la journée se passe de la meilleure manière possible et que l'intérêt des visiteurs soit largement suscité. Des invitations avaient été lancées aux journaux locaux, et la population s'était déplacée en masse.


Note aux joueurs :

Spoiler:

On était tout un groupe devant le musée immense, avec devant nous le professeur qui nous donnait les dernières consignes. On avait tous reçu une sorte de brassard avec le nom de l'école au cas où l'un de nous se perdait dans la foule. Car oui beaucoup de monde s'était déplacé pour venir voir la nouvelle exposition sur le Vaudou et bien sûr notre professeur avait insisté pour que l'on y aille également, car cela faisait partie de notre culture. De plus je pense que le Vaudou est quelque chose de très présent chez lui, que ce soit au niveau de ses ancêtres ou de lui-même.

Aller tout le monde reste groupé et on ne se perd pas de vue ! On ne commence pas à aller chacun de son côté sinon ça va vite être le chaos !

Sur ces mots, nous sommes tous rentrés et nous avons vite été rejoints par un guide et nous avons commencé la visite sans plus attendre. On passait rapidement devant certaines vitrines pour se retrouver au centre d'une grande pièce dans laquelle se trouvaient des vitrines avec diverses amulettes et des objets de rituels d'invocation d'esprit. Si j'ai bien compris, les « chamanes » utilisaient ces objets pour invoquer les esprits des guerriers défunts pour leur donner force et courage. Mais je n'écoutais que d'une seule oreille, mon œil était attiré par la vitrine des amulettes, j'étais comme attirée par l'une d'elles. Une petite amulette se trouvant en bas à droite, elle n'était pas la plus jolie de toutes, mais elle avait quelque chose de captivant. Elle ressemblait à un œil pris dans une patte d'aigle, l'œil était une sorte de perle en nacre dans laquelle on se reflétait. Je me demandais à quoi elle pouvait bien servir, est-ce que c'était comme dans les films, une amulette pour contrer le mauvais œil ?

J'aurais voulu la prendre en main, la mettre autour de mon cou, j'entendais la voix de Gorgoroth qui résonnait dans ma tête, il me disait de la prendre si elle me plaisait tant que ça, mais même si j'étais captivée par ce bijou, je n'étais pas une voleuse. J'avais déjà du mal à vivre avec toutes les personnes que j'avais tuées, alors si en plus je devais encombrer ma conscience avec le vol, je ne tiendrai pas longtemps. Non, je préférais rester devant la vitrine en fixant l'amulette, je pouvais presque entendre une voix murmurer quelque chose, comme si elle m'appelait, mais je devais rester forte et résister à la tentation.

J'étais tellement absorbée que je n'avais pas vu que le groupe était déjà parti dans la pièce d'à côté. À un moment, je fus bousculée par une femme qui voulait voir les objets de la vitrine. Je sentais monter en moi une sorte de boule de rage, comme si j'étais jalouse que cette femme regarde l'amulette que je contemplais. J'aurai eu envie de la massacrer sur place, ce bijou est à moi et à moi seule !

Quand je me suis rendu compte que je devenais étrange à cause de l'amulette, je fis deux pas en arrière avec les yeux grands ouverts effrois. Est-ce que ce truc est vraiment magique ou bien est-ce qu'il y a quelque chose d'autre ? Après tout, les esprits existent est-ce que d'autres trucs incroyables sont présents aussi ou alors est-ce qu'un esprit s'amuse ici aussi ?

Je voulut appeler les autres pour leur montrer l'amulette et voir si eux aussi auraient été fascinés par elle ou si ce n'était que moi. Mais quand je me retournai, il n'y avait plus une seule personne de la classe, ils avaient continué la visite et n'avaient pas vu que je ne suivais pas. Je sentis monter un vent de panique en moi, ce musée est gigantesque, il y avait un monde de fou et je ne le connaissais pas puisque c'était la première fois que je venais ici.

Je parcourais la deuxième salle, puis la troisième et finalement j'étais arrivée à un carrefour avec trois possibilités, j'étais complètement désespérée et bien évidemment je n'avais pas pris mon téléphone avec moi. Quand je pense que ce matin mon frère s'était foutu de moi en me disant de ne pas me perdre, il rigolerait bien maintenant. Avançais au hasard en tournant en rond, je n'arrivais pas à me repérer dans ce musée et je commençais à paniquer de plus en plus, j'avançais à pas rapide en jetant des regards furtifs autour de moi au cas où j'arrivais à voir quelqu'un. Mais à force de regarder autour de moi et je ne vu pas la personne devant moi et je lui rentrais devant, en retombant sur les fesses en poussant un petit aïe.


[s'il y a un problème, n'hésitez pas à me le dire ^^ ]

Je lisais cette invitation dans le journal qui semblait assez intéressant, depuis toujours j'aime aller dans les musées et surtout pour connaitre encore plus de détails sur l'histoire du passé. Donc j'avais bien envie d'y aller, mais je ne voulais surtout pas laisser Maddox tout seul. Il avait vu mon intérêt pour cette invitation et il venait même me dire que je pouvais y aller et que lui il irait voir Nitzan, c'était un amour, parfois j'avais l'impression qu'il me comprenait. Il savait que j'avais peur quand je le laissais tout seul et surtout qu'il n'était pas encore pret pour sortir dehors, il lui était arrivé encore beaucoup trop de choses. Puis nitzan allait l'aider, c'était une fille bien, j'avais appris à la connaitre et maintenant j'avais confiance en elle. Elle apportait beaucoup à Maddox. Je passais donc ma matiné avec lui avant d'aller me préparer pour cette après-midi au musée. En plus ça parlait du vaudou, j'avais bien envie d'en apprendre plus sur le sujet. Une fois prête-je restais un peu avec Maddox avant qu'il ne parte et je le suivais pour se séparer ensuite. Je gardais mon téléphone sur moi, j'avais besoin de savoir qu'il allait bien. Depuis cette prise d'otages j'avais encore plus peur. Il lui était arrivé beaucoup trop de choses, je ne supporterais pas que ça recommence. Perdre quelqu'un où on aime et quelque chose qui laisse beaucoup de trace et je savais qu'il n'allait pas s'en remettre du jour au lendemain.
Une fois arrivé je commençais à me rendre dans une salle où beaucoup de dessin était accroché aux murs, de très beaux dessins et tout de suite je pensais à Maddox, il se plairait ici, lui qui adore les dessins. Je faisais un sourire en prenant une photo d'un des dessins, comme ça j'allais pour le lui montrer. Il n'avait pas eu envie de venir, mais il voulait savoir ce que j'allais voir. Donc je prenais tous les documents que je trouvais pour les ranger dans mon sac alors que je continuais de marcher en observant tout ce qui m'entourait. C'était un très bel exposé, ils avaient eu une très bonne idée, ça me permettait d'en savoir un peu plus et surtout d'oublier le monde des esprits pendant une après-midi. Je prenais un document que je regardais tout en marchant jusqu'à ce que quelqu'un me percute ce qui me faisait un petit sursaut et je laissais tomber le petit livret que j'avais.
-Pardon je ne vous ai pas vu.
Je me baissais pour reprendre mon livret mais aussi pour tendre ma main vers cette jeune fille qui semblait un peu perdue. Je faisais un sourire pour la rassurer.

J’étais assise dans la pièce, plusieurs personnes me regardaient et je sentais mes joues devenir toutes rouges tellement j’étais gênée. La femme s’excusa et me tendit la main pour m’aider à me relever, tout en me souriant. Je saisis sa main pour me relever et je ramassais mon sac qui était tombé un peu plus loin. Je lui souris aussi, toujours rouge de honte.

Non, c’est ma faute, je suis désolée. Je courrais pour retrouver mon groupe et je ne vous ai pas vu, c’est ce qui arrive quand on regarde partout sauf devant soi. Je ne vous ai pas fait mal au moins ?

Quelle question stupide, ce n’était pas comme si je venais de lui rentrer violement dedans non plus, je ne suis pas une joueuse de football américain. Je frottais mon pantalon pour enlever les poussières et je refis un sourire à la jeune femme. J’ai de la chance au moins elle ne me crie pas dessus parce que je l’ai bousculée.

Vous n’auriez pas vu un groupe de personne de mon âge par hasard ? Je suis venu ici en visite scolaire et je me suis trop attardé dans une salle et du coup j’ai perdu le groupe de vue.

J’étais encore plus gênée en lui racontant ça, il fallait vraiment être stupide pour se perdre dans un musée, surtout quand on arrive en groupe. Soudain j’entendis une voix s’adressant à la jeune femme, je fis un bond en arrière en poussant un léger cri de surprise. D’où sortait cet homme ? Je ne l’ai même pas vu arriver, c’était comme s’il était sorti de nulle part. Et puis même si je n’écoutais pas vraiment les dernières modes, c’est quoi ce style vestimentaire ? On se croirait dans les vieux films. Puis il se tourna vers moi en me souriant et me demandant si j’allais bien. J’avais une étrange impression, comme si je le connaissais, mais que je n’arrivais pas à me rappeler qui il est. J’avais la voix toute tremblante encore quand je lui répondis.

Euh… oui ça va, je me suis juste perdu et…

Tiens tiens, Alastair, j’ignorais que tu flottais dans le coin, cela fait un bail. Je ne savais pas que les musées t’intéressaient, bien que en te voyant on croirait presque apercevoir une relique du passé.

Je ne contrôlais plus rien, Gorgoroth était remonté et il avait décidé de me retirer le commandement de mon corps comme il faisait bien souvent quand il avait besoin de se défouler, je n’étais qu’un pantin entre ses mains, il me laissait « vivre ma vie » uniquement pour masquer le fait qu’il me possède. Et en même temps qu’il me contrôlait je compris que ce n’est pas moi qui connais cet homme à l’allure étrange, mais que c’était lui. Nos souvenirs étaient-ils reliés ? Je ne sais pas, ça se trouve, ce n’était qu’une impression comme tant d’autre. Mais c’est en pensant à ça, et puis comme je ne sais plus bouger mon corps ni rien, penser c’est tout ce que je peux faire, si Gorgoroth et ce type se connaissent, ça veut dire que l’homme est… un esprit ! J’étais totalement paniquée intérieurement, j’aurai voulu partir en courant et en criant, mais je n’arrivais pas à faire le moindre geste.

Mon regard vide se posa sur la femme que j’avais bousculée, Gorgoroth la regarda de bas en haut avant de se tourner vers celui qu’il a appelé Alastair.

Une amie à toi ? Rassure-moi, ce n’est pas une exorciste au moins ? Mais à ce que je vois tu terrorises encore du monde.

Un sourire s’afficha sur mon visage sans émotion, ça devait me donner un air des plus effrayants, bien que je n’aie jamais su le voir, c’est ce que je pensais en imaginant mon visage quand il reprenait les commandes.

Puis il reposa son regard froid sur la femme.

Alors comme ça madame parle avec les fantômes ? Mon ami ici présent a l’air de prétendre que vous auriez fait exprès de nous rentrer dedans, est-ce vrai ?

Quand il finit sa phrase, je sentis un frisson me parcourir l’échine, il n’allait quand même pas s’en prendre à cette pauvre femme, en plus il savait très bien que c’était moi qui l’aie bousculé et non l’inverse. Mais ce qui me fait le plus peur, c’était sa manie de « punir » les gens.