De prime abord, la vie d’Alexey jusqu’à récemment n’a jamais rien eu d’extraordinaire. Né à la Nouvelle Orléans dans une famille modeste, il vivait au calme avec des parents aimants et une petite sœur qui l’enquiquinait parfois comme dans bien d’autres familles. Dès son plus jeune âge, Alexay savait ce qu’il voulait de sa vie : sauver des gens, devenir médecin. Beaucoup d’enfants ont ce rêve mais avec les années, en grandissant, ils changent et leurs aspirations également. Ce ne fut pas le cas d’Alexey qui intégra une école de médecine. Travaillant énormément, se donnant à fond dans ses études, il était persuadé de réussir ses études. Il n’avait jamais échoué jusque là lorsqu’il s’était fixé un but et il lui était impensable que cela puisse arriver un jour. Le choc et la frustration n’en furent alors que plus grands lorsqu’il fut recalé à ses examens. Il n’avait jamais baissé les bras de sa vie, il aurait pu et il aurait même du recommencer, retenter sa chance – même si la chance n’avait rien à voir là-dedans – mais pour lui, si il avait échoué c’est que la médecine n’était finalement pas faite pour lui, pas la médecine générale en tout cas. Il se tourna donc vers la psychologie. S’il ne pouvait pas soigner le corps, il s’occuperait de l’esprit. Les médecins étaient limités par la science, certaines maladies étaient malheureusement incurables, mais dans le domaine de la psychiatrie, tout était réparable si on était à la hauteur. Au fond cela lui convenait mieux même si son échec ne passait toujours pas, il avait vraiment du mal à le digéré.

Toujours aussi consciencieux et assidu, il termina ses études avec les éloges de ses professeurs et obtint son diplôme avec la meilleure note de sa promotion. Meilleur… c’est tout ce qu’il voulait être. Le meilleur psychologue de la Nouvelle Orléans et plus encore. Il commença par traiter toutes sorte de pathologies différentes, allant du toc le plus minime à la psychose profonde. Il faisait des merveilles, s’occuper des patients avec une grande patience et continuait à les suivre même lorsqu’ils semblaient rétablis. Certains pensaient qu’il ne cherchait qu’à faire plus d’argent mais ils avaient tords. Certains problèmes psychologique pouvaient semblaient guéris mais parfois il y avait juste des passes où le patient se sentait mieux mais n’était pas guérit pour autant. D’autres pouvaient aussi tout simplement replongé facilement comme bien des dépressifs. Il faisait des merveilles avec ses patients, ses confrères ne tarissaient pas d’éloges sur lui et on lui consacrait souvent des articles dans les magazines spécialisés et même dans la presse. Il était fière de lui et le sentiment de changer des vies grâce ç ses paroles, à ses exercices… cela lui procurer un sentiment de pouvoir sur les autres et il aimait ça. Cependant il voulait plus, cherchant plus loin, des patients plus difficiles à soigner, ceux abandonnés par les autres psychologues les pensant incapable d’être traités.

Sa notoriété lui apporta le succès auprès des femmes, mais ce ne fut pas pour une bimbo ou une intellectuelle se pressant à sa porte que son cœur s’épris. Alice. Elle n’était pas magnifique mais d’une beauté moyenne. Elle n’avait pas le même esprit que lui mais elle n’était pas sotte pour autant. Elle avait un humour absurde qui le faisait rire et le sien à elle était un son merveilleux à ses oreilles. Pour Alexey, elle était parfaite même s’il était conscient de ses défauts, cela s’appelle l’amour. Ils s’étaient fiancés et il était enfin prêt à la présenter à sa famille, chose qu’il n’avait jamais fait. C’était un grand moment pour lui et il se sentait heureux, son monde était parfait mais lorsque l’on est au sommet on ne peut que tomber. En arrivant dans la maison où il avait grandis il eu une vision d’horreur : sa mère et sa petite sœur, mortes, leurs corps affreusement mutilés. Et son père où était-il ? Dans son rocking-chair, couvert de sang, le regard perdu au plafond, ne cessant de répéter qu’il fallait nettoyer. Aveuglé par sa réussite autant professionnelle que sentimentale, il n’avait pas remarqué que son père couvait la folie, une folie qui avait fini par exploser et emporter sa mère et sa sœur sur son passage. Suite à ce drame sanglant, le père d’Alexey fut interné dans un établissement de haute sécurité pour les criminelles psychotiques et Alice s’en alla auprès de ses parents pour oublier mais elle ne revint jamais malgré ce qu’elle avait promis. C’était absurde ! il aurait pu l’aider lui ! Il aurait pu l’aider à passer ce choc, ce traumatisme, c’était simple pour lui et pourtant il s’agissait de sa famille à lui !

Sa famille détruite, son amour parti, il ne lui restait plus que son travail, celui dont il était tellement fier. Il se plongea encore plus dans ce dernier si cela était possible. Quelques mois plus tard il eu un nouveau patient plutôt intéressant. Un homme incapable de faire la différence entre réel et imaginaire, le rendant dépendant dans la vie de tous les jours tant cela pouvait s’avérer dangereux pour lui. Il avait eu à faire à des patient certains d'être suivi par un esprit ou même possédé... cette bonne blague. Se sont des délires de gens malades, mais au moins, eux étaient assez sains d'esprit pour venir consulter contrairement à toutes ses personnes dehors persuadées que leur ville était la proie de fantômes... Il traita Maddox avec soin et patience pendant plusieurs semaines, mais il n’y avait aucune progression avec Maddox. Il faisait des dessins de ce qu’il voyait, de ce qu’il le choquait, mais tout ceci n’avait aucun sens, faisant partie de son imaginaire pour Alexey. Frustré après plusieurs mois de thérapie sans résultat, il commença à le punir, la privation pouvant être un déclencheur chez certains patients. Cela ne marchait pas vraiment alors il se fit plus rude, l’insultant, le dénigrant puis il le priva de ce que Maddox avait le plus besoin : ses dessins. A partir de là, le patient ne cessa de pleurer, de supplier ce qui avait le don de mettre Alexey hors de lui. Les tortures commèrent alors. Il le laissait sous l’eau glacée de la douche, lui criant dessus. La douleur était réelle elle, il devait bien comprendre que dans son monde imaginaire, il ne ressentait pas de telle chose, il tentait de lui mettre le pied dans le monde réel de cette manière. Il devait se l’avouer, Alexey aimait contrôler Maddox mais n’arriver à aucun résultat avec lui malgré les mois qui s’écoulaient le frustrait. Cependant il souffrait de voir Maddox amaigri et si faible, mais il refusait de tout arrêter ! Il était capable de soigner n’importe qui, Maddox ne ferait pas exception ! Il déverser sa colère et sa frustration sur son patient alors qu’il voulait l’aider, le soigner, mais il ne faisait aucun effort de son côté !

Un jour, Maddox s’échappa et alla le dénoncer à la police grâce à un de ses dessins. Alexey était furieux : Maddox n’avait aucune reconnaissance envers lui, envers tout le travail qu’il avait fourni pour le soigner. Alexey fut condamné à six mois de prison avec sursis grâce à son avocat horriblement coûteux mais terriblement talentueux. Il évita donc la prison mais on lui retira le droit d’exercer. Il avait tout perdu. Maddox lui avait retiré sa vie. Il ne cessa de penser à lui, aux différentes méthodes qu’il aurait pu utiliser pour le soigner au point qu’il en devint une véritable obsession, mais Alexey se tint à l’écart de son ancien patient afin de s’éviter la prison.

Un an plus tard il l’a retrouvé et le temps a transformé son envie de l’aider en besoin de le posséder. Maddox lui appartient, il est à lui et il compte bien le lui faire entendre.

Depuis quand n’avait-il pas été de si bonne humeur ? Une éternité ! Certes la ville vivait quelques moments obscurs, on parlait d’esprits meurtriers, de fantômes faisant éclater les vitres des lieux saints… foutaises ! Les gens cherchaient à se faire peur plus que de raison. Tout ceci n’était l’œuvre que de fanatiques et de délirants adeptes de sang. Les gens aimaient-ils se faire peur avec des choses qu’ils ne pouvaient pas voir ? ou pensaient-ils préférable que se soit l’œuvre d’entités invisibles que d’un fou ? Les croyances locales n’aidaient pas et cela avait tendance à faire grincer Alexey des dents. Mais pour l’heure il se moquait bien de tout ça. Il venait d’apprendre une nouvelle, une grande nouvelle ! Tamina allait quitter la ville pour des raisons personnelles. Quoi de plus merveilleux ? Elle allait cesser de tourner autour de Maddox et de tenter de soigner ce qu’il avait brisé. Personne n’avait le droit de la faire, lui seul en avait le pouvoir. De plus il n’avait jamais supporté de voir la tendresse qu’elle avait pour lui, ni même son comportement vis-à-vis d’elle. Il lui appartenait, il a pu le lui faire comprendre que jamais il ne se débarrasserait de lui après avoir réussi à le ramener chez lui, même si Maddox l’avait rejeté. Il l’avait suffisamment manipulé pour lui faire croire que Tamina n’était pas celle qu’il pensait et surtout pour qu’il ne parle de leur rencontre à personne. Il avait toujours de l’influence sur lui et c’était jouissif ! Sans Tamina dans l’équation, Alexey allait avoir le champ libre. Bien entendu, il avait entendu dire que son ancien patient allait avoir une nouvelle tutrice et Alexey en était soulagé dans le sens ou sans elle, Maddox aurait été interné. Ce qui le rassure surtout c’est que cette personne n’est pas psychologue, autrement dit, Alexey aurait plus de pouvoir sur son ancien patient.

Tout ceci mettait Alexey en joie. Il se promenait dans les rues avec le sourire aux lèvres pensant avec délice à ses futures rencontres avec Maddox et dans sa tête cela semblait tellement jouissif qu’il trépignait d’impatience.