Pas très expérimenté, qu’elle avait le sens de la critique c’était une certitude. Il se contentait d’un léger sourire presque complice ; une promesse silencieuse de la faire grimper au rideau comme elle le méritait vraiment. Se débarrassant de ses vêtements ; il lui offrit un délicieux moment de bonheur. Quand il cessa ; il sentait qu’elle n’en avait pas eu assez. Il n’avait voulu que lui ouvrir l’appétit et la chose fut faite. Il fut à la hauteur de son joli visage duquel il approchait doucement ses doigts alors que dans ses yeux luisait une sournoiserie presque malsaine. Elle était fébrile ; tremblait contre lui et il la trouvait si adorable. Presque nerveuse, une allure de possédée. Oh, c’était probablement ce qu’elle était. Mais d’une autre manière à cet instant. Puis sa langue glissa sur sa peau ; il la regardait avec satisfaction. Doucement, puis elle l’enferma entre ses cuisses. Ses mots résonnaient dans son esprit ; il la fixa avec ardeur et doucement ses doigts déformaient sa joue alors qu’il lui adressait un sourire narquois. Il n’était pas du genre à humilier ses partenaires ; bien au contraire. Mais il fallait avouer que c’était amusant de les provoquer de la sorte ; il retirait lentement ses doigts avant de venir l’embrasser avec bien plus de respect.

Puis il allait parcourir son cou délicieux, se frottant doucement contre le bassin de la jeune femme. Il allait doucement chercher les mains d’Amelia ; les faisant glisser sur son torse. Plus bas, encore ; toujours. Puis il la l’abandonna au niveau de son sous vêtement ; livrée à elle-même. « Ne sois pas timide… » Soufflait-il alors, un sourire taquin avant de s’emparer de ses adorables lèvres. Soupirant légèrement lorsqu’enfin elle semble avoir trouvé le chemin. C’était bon il fallait l’avouer. Il s’abandonnait alors ; son corps s’enflammait et même si ses doigts n’étaient que peu adroits elle faisait de son mieux et c’était suffisant à ses yeux. Une de ses mains vient à son aide ; laissant alors la promesse d’une nuit folle se dévoiler à ses yeux. Il la laissait tranquillement faire connaissance avec ce qui l’attendait. Puis enfin approcha les portes de son royaume. Il sentait l’entrée étroite ; il était loin d’avoir le gabaries d’un jeune homme en pleine croissance. Il la vit grimacer un peu ; la fixant de ses yeux bleus bien qu’il refusa par son regard de faire marche arrière.

Il captura ses lèvres avec délice ; soupira au creux de son cou alors qu’enfin ses hanches heurtaient celles de la jeune femme ; doucement. Puis lentement recommença ; il la laissait s’habituer à lui. Puis il se redressait doucement, attrapait sa taille entre ses mains ; fixait son jolie corps sans cesser les ondulations de son corps. Un peu plus fort encore ; toujours plus. Le sommier du canapé commença alors à grincer ; un bruit finalement pas si dérangeant que ça tant il se laissait guider par les réactions de la jeune fille. « Ça va ? » Interrogeait-il en se penchant doucement pour l’embrasser. Il ne cessait cependant pas ; ses main la caressait lentement ; une douceur tranchante avec ce début de brutalité. Il attendait cela depuis quelques minutes et ne fut pas déçu. Il lui était difficile de contrôler ses envies pour ses beaux yeux ; il se sentait particulièrement excité et sérieusement en manque. Il ne savait plus à quand remontait la dernière fois où il avait pu approcher intimement une femme. Il n’avait osé. Par pudeur, par respect pour son mariage foutu, par appréhension et pour son attirance troublante pour les femmes plus jeunes ; la crainte d’aller trop loin dans cette perversité nouvelle. Mais il ne voulait plus penser à cela pour l’heure ; il était juste avec elle. Elle lui appartenait une nuit.

Because of the rain

Amelia K. Donovan & Adam Zéèv Elbaz

Je ne pouvais prétendre au titre d'une femme chaste et pure. Je ne l'étais pas. Cependant, j'étais loin d'être la dévergondée qui avait sauté des dizaines, voire des centaines de mec qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Ève. Je n'avais jamais été une fille frivole ou osée qui se lançait dans de nouvelles expériences sexuelles. Les quelques expériences que j'avais eu avaient réussi à me retirer le peu de désir que j'avais pour les hommes de mon âge. Les hommes plus vieux, plus expérimentés avaient toujours allumés une flamme en moi. Je l'avais remarqué à l'école, particulière lors d'un cours de français. Alors que tout le monde regardait le footballeur en première rangée de classe, moi j'observais souvent le professeur. Un homme d'une trentaine d'année, les cheveux commençant à se colorer poivre et sel. Il avait cette petite barbe de quelques jours sur laquelle je rêvais de faire glisser mes ongles. Le désir avait longtemps été interdit pour moi. Ma majorité et ma libération sexuelle était malheureusement tombé au même instant que l'arrivée d'Evan dans ma vie. Je n'avais donc en mémoire que des souvenirs insatisfaisants et une profonde amertume.

Ce soir, j'avais entre mes bras, ou plutôt entre mes cuisses, un homme comme j'en avais toujours rêvé. Un corps bien formé, qui avait connu la vie et les plaisirs avant moi. Un homme qui savait comment rendre le sexe plus agréable qu'une simple baise de quelques minutes. Je me trémoussai sous ses mains et sous sa langue. Je n'étais pas humilié d'être à sa merci, bien au contraire, je ne demandais que ça. Ses doigts jouaient dans ma bouche et déformaient ma joue et je n'en ressentais qu'un long frémissement d'excitation. Tout dans son regard me disait que cette nuit allait être merveilleuse. Comment aurais-je pu en douter alors qu'il m'offrait déjà beaucoup plus que ce que j'avais connu jusqu'alors. Il avait cette manière d'être brusque un instant, poussé par le désir, puis doux l'instant suivant, surement par compréhension à mon égard, mais aussi par respect. C'était du moins ce qu'il me faisait ressentir alors qu'il saisissait ma main pour lui indiquer le chemin.

Entre mes mains se trouvaient maintenant un membre chaud face auquel je restai un peu surprise. Il était vrai que ma première fois remontait à un moment déjà et que je n'avais eu comme partenaire qu'une jeune homme sans expérience. Il n'y avait pas de comparaison à faire. Si je n'avais rien ressenti ou presque la première fois, je commençais à comprendre qu'il en serait tout autre maintenant. Saisit-il mes pensées pour me murmurer à l'oreille ainsi? Je ne sus, mais immédiatement cela me détendit et la gêne d'elle-même me quitta un peu. Je m'efforçais à lui offrir des caresses aussi plaisantes que possible. Comme je me sentais gauche, mais j'étais rassurée par ses râles au creux de mon cou. Je caressais ce qui allait bientôt prendre place en moi et je l'avoue, j'eus peur pour la première fois depuis que je m'étais jeté dans ses bras. Pas peur de lui, ni qu'il puisse être rude, mais de ne pas être à la hauteur d'un homme comme lui. Peut-être cela parut-il quand il s'approcha de moi pour se glisser en moi. Je grimaçai légèrement et j'eus honte de constater qu'il l'avait remarqué. Sa douceur fut mon réconfort et je m'accrochai à lui comme à une bouée alors qu'il s'introduisait en moi.

Cela n'avait rien à voir avec ce que j'avais connu. Mon corps se cambra pour l'aider à trouver son chemin en moi et je renversai la tête vers l'arrière pour laisser échapper un râle. Mes jambes tremblaient légèrement alors qu'il accentuait ses mouvements de bassin. Je le sentis, chaque centimètre en moi, chaque fois qu'il venait buté contre mes hanches, je le sentais. Ce fut inconfortable plus que douloureux au départ, mon corps cherchait à comprendre cette intrusion et moi-même je réalisais à peine que nous en étions rendu là. L'inconfort céda la place à un plaisir que je n'avais jamais connu. Difficile à décrire, mais pourtant, c'est un plaisir que je ne pourrais oublier. Mes mains s'accrochaient à ce qu'elle pouvait trouver : l'une au tissu du canapé et l'autre à sa nuque. J'entendis à peine sa question quand il me le posa et je faisais des efforts considérables pour continuer de le regarder et ne pas simplement fermer les yeux. Je finis par lui faire oui de la tête, incapable de parler si ce n'était de petits gémissements de plaisir.

Il se fit plus brusque, plus rapide dans ses mouvements et je dois avouer que je m'y habituais bien. Mon corps se cambrait plus encore et je ne pouvais m'empêcher de bouger mon bassin pour l'inviter un peu plus en moi. Je le regardais, observant son front devenir légèrement luisant, tout comme son torse. Il était désirable et je ne le voulais que plus encore à le regarder. Redressant le haut de mon corps, je récupérai de nouveau ses lèvres pour un baiser, ma main agrippant sa nuque alors que l'autre me permettait de rester redresser un moment. Je ne sus quelle impulsion me prit. Un bref instant, je nous forçai à nous séparer, poussant de ma main sur son torse pour le faire reculer jusqu'à qu'il s'assoit. Ce ne fut qu'un bref instant, quelques secondes au maximum et déjà, j'étais par-dessus lui. Les jambes de chaque côté de son corps, je l'embrassai voluptueusement en laissant mon corps descendre doucement. J'en profitais pour le sentir pleinement en moi avant de recommencer à le faire pénétrer en moi. Sur mes genoux, je remontais et descendais mon corps à un rythme presque brutal, glissant mes mains sur son torse que je griffais malgré moi dans des impulsions bestiales.

À cet instant, je n'étais que la petite novice en découverte de nouveaux plaisirs. J'ignorais s'il aimait ce que je lui faisais, mais je voulais essayer, savoir ce que je ça faisait. Je sentis mon corps brûlant qui ne pouvait arrêter de trembler de plaisir. Je ralentis un instant mes mouvements de bassin contre lui, prenant ses lèvres dans un long baiser de désir. Je ne savais où j'avais trouvé la force et l'audace, mais maintenant j'étais prête plus que jamais à m'ouvrir au plaisir qui m'était offert.

«Fais-moi ce que tu veux...»

J'accentuai encore plus mes mouvements contre lui. Complètement et pleinement en moi. Je m'en mordais les lèvres et j'en gémissais. J'ignorais ce qu'il voulait faire de moi, mais en ce moment, je n'avais aucune crainte. Je voulais qu'il m'offre le plaisir, c'était tout et de toutes les manières qu'il voudrait. Peut-être étais-ce trop offrir à un homme que je ne connaissais pas, mais l'envie était plus forte que la raison. Je glissais contre son corps, mes mains cherchant à découvrir les moindres parcelles de sa peau quand elles n'étaient pas occupées à s'agripper au tissu du canapé. Ma tête vint trouver place dans son cou et des murmures quittaient mes lèvres pour prononcer un simple mot à répétition : encore.
.

Cela avait l’air douloureux, il n’était pas vraiment capable de comprendre la femme. Il n’avait jamais ressenti de sensation douloureuse ; il avait souvenir d’une première fois assez cauchemardesque avec une ‘femme’ qui couinait au creux de son oreille alors qu’il se sentait tout bonnement essoufflé. Puis cette sensation d’être parti trop tôt. Cela avait été particulièrement court et on ne pouvait pas qualifier cela d’intense. Cela ne le fut pas. Certes, l’on se souvenait toujours de sa première fois ; mais elle était loin d’être la meilleure. Le vrai plaisir venait avec le temps et l’expérience. Il avait compris cela là fois où il eut fait l’amour à une vrai tigresse ; à moins que ce soit elle qui l’ai prit. Quoi qu’il en soit ; il n’avait pas forcément cherché à s’améliorer. Il avait appris à écouter les désirs de la femelle et ceux-ci finalement étaient la clé de son propre plaisir. C’était un réel partage et Skyler pouvait dire quand dans ce domaine il était particulièrement généreux. Elle avait l’air si mal ; alors il essaya d’être aussi tendre que possible. Difficile quand l’instinct dictait de la dévorer entière. Il se freinait et observait les traits de son joli visage avec intérêt. Cherchant un signe d’apaisement. Il pouvait sentir comme c’était sec et rude ; alors il poursuivait dans cette tendresse puis l’interrogea pas vraiment certain de ce qu’il pouvait interpréter.

Elle acquiesça ; alors doucement donna un peu plus de sa personne. Puis encore. C’était si bon. Elle l’embrassa et il se laissait faire. Sa jugulaire palpitant follement alors que son corps à l’exploration de celui de la jeune femme brulait d’une passion dévorante. Elle le poussait ; il ne savait pas pourquoi elle faisait cela. Ralentissant doucement ; il n’avait pas vraiment envie de lâcher prise mais finissait par s’asseoir. Elle s’échappa et il laissa échapper un léger grognement du fond de sa gorge. Elle l’allongea ; il n’aimait pas vraiment laisser la femme gouverner. Mais il comprenait qu’elle avait se besoin de s’essayer. Comme si elle craignait de ne plus avoir l’occasion de prendre du bon temps avec un homme avant bien longtemps. Elle le chevaucha et il posait ses mains sur sa poitrine dansante. Elle griffa et elle se fit adroite de son corps bien qu’il craignait un instant qu’elle fût désagréable. Elle semblait épanouie. Alors que son joli corps dansait au dessus du sien, doucement l’une de ses mains venait titiller un morceau de cher si sensible histoire de stimuler un peu plus sa gourmandise. Elle prit possession de ses lèvres et alors qu’elle susurrait des mots indécents ; ses doigts malins ne cessaient de tourmenter son intimité.

Elle suait énormément, c’était une activité particulièrement épuisante. Elle persistait cependant ; stimulé par le plaisir seul. Elle se collait à lui ; se nicha au creux de son cou et gémissait à son oreille. Il s’installa un peu mieux. Passa une main derrière le dos de la jeune femme pour qu’elle demeure contre son torse. Replia à son tour les genoux et donna la cadence. Des coups peu profond mais virulents ; partagé par la tendresse de ses lèvres et cette langue qui jouait dans la bouche de la jolie libraire. Elle était si sucrée ; il avait la sensation de croquer un délicieux bonbon. Probablement devrait-il rougir de honte ; mais il ne le fit pas. Elle le voulait et ce désir était partagé. Qu’il y avait-il de mal à cela ?

Puis enfin, il la basculait doucement de coté. Tout deux étendu sur la minuscule surface du canapé ; l’un contre l’autre. Jouissant alors de la beauté de son échine qu’il caressa doucement alors que sa seconde main soulevait sa jambe ; cherchant un angle propice avant de se redresser au dessus d’elle. La forçant à plier l’échine pour ne plus être dérangé par la jolie courbe de son postérieur. Posa la plante du pied gauche au sol pour plus de stabilité alors que cette fois ci il pu enfin la visiter au plus loin que son anatomie lui permettait. Redoublant d’effort et de délices ; il caressait tendrement son fessier. Chatouillant du bout du doigt la seconde entrée du paradis bien qu’il ne la senti pas prête pour ce genre de prouesse glissa doucement par pur perversité probablement.

Bercé par les cris de la demoiselle ; ces coups se faisaient bien plus énergique. Il ne savait même pas s’il prenait le temps de respirer ; à vrai dire il s’en fichait. Il était si bien. Lui-même soupirait de bien être. Le canapé souffrait cette nuit là ; avançant certainement de quelques centimètres sur le parquet sans qu’ils ne s’en rendent compte bien trop porté par un autre voyage. Le temps semblait si court ; pourtant chaque minute fut ressentie par chacun des protagonistes. Puis enfin, il grogna entre deux soupires alors qu’elle criait de plus bel ; partageant un instant glorieux d’une ascension apocalyptique ou divine « Je viens… » Ils ne s’étaient pas protégés ; cela était arrivé d’une façon si soudaine. Il doutait qu’elle prenne de contraceptif et il se passerait volontiers d’un enfant. Cependant ; il ne songeait pas à tout cela. Ses pensées étaient bien trop concentrées sur elle. Elle était si belle… Alors il ne suggéra rien et grogna encre une fois ces deux mots qui clamaient les dernières secondes ; la dernière minute avant qu’il ne se soulage et connaisse à son tour l’extase cette nuit là.

Because of the rain

Amelia K. Donovan & Adam Zéèv Elbaz

C'était une soirée que je n'étais pas prête d'oublier. Je connaissais de nouvelles sensations. D'abord désagréable, la présence du membre en moi était rapidement devenu un plaisir plus intense que ce que je n'avais jamais connu. Il savait comment me toucher, comme si mon corps n'avait aucun secret pour lui. Je voulais tester le sien, le goûter et le découvrir. Je n'avais pas la prétention de l'expérience, mais j'avais la volonté et le désir aussi ardent que n'importe quelle femme d'expérience, peut-être bien plus. Je découvrais la sensation de la chevaucher et j'en éprouvai un plaisir. Cette position me permit de m'habituer complètement et définitivement à sa présence en moi. Ce fut bref, simplement pour connaître cela. Simplement pour essayer et découvrir pendant que j'en avais la chance. Cela ne se reproduirait peut-être plus jamais, alors mieux valait dévorer son corps pendant que j'en avais encore l'occasion.

Je sentis sa main glisser contre mon corps et descendre vers mon intimité où il commença à titiller mon bouton d'or. Mon corps se tendit comme un arc et je dus délivrer mes lèvres des siens pour gémir. Je tremblais, je gémissais de plaisir et je me languissais sous ses doigts. C'était là une sensation plus merveilleuse que je n'eus jamais connu. Je connaissais bien sur mon corps et sa sensibilité. Il faudrait être idiote pour ne pas savoir comme ce point précis était sensible. En pleine action, pendant qu'il continuait de me pénétrer, c'était une toute autre chose. Plus sensible encore. Tout mon corps réagissait et j'avais l'impression de fondre.

Je lui demandai de faire de moi ce qu'il voulait et je compris vite qu'il aimait avoir le contrôle. Je ne m'y opposai pas le moins du monde, bien au contraire. Il donna la cadence et je n'en gémis que plus fort, n'en ressentait que plus de plaisir. Il n'avait rien des jeunes garçons qui pilonnaient comme des idiots et se vidaient immédiatement. Lui savait jouer de la cadence, la changer. Nos baisers étaient fougueux et j'aurais voulus connaître des relations comme celle-ci plus souvent. Je connaissais les plaisirs pour la première fois et mieux valait ne pas penser que cela pourrait être la dernière. Evan s'était tue, mais ce n'était pas une chose qu'il ferait plusieurs fois. Je doutais que Zéèv soit du genre à revenir plusieurs fois au même endroit. Je doutais en fait qu'il s'adonne ainsi avec des inconnues. Que savais-je de sa vie? Une chose était certaine : je ne m'attendais pas à ce que cela se reproduise. Non pas que je ne le souhaiterais pas, mais j'étais une femme réaliste.

Comme une poupée soumise à sa volonté, il me fit bouger pour me positionner selon son désir. Comme il le voulait, je lui offris comme vue mon dos. Il souleva ma jambe et je me fis un plaisir de la tendre pour l'aider. Une fois de plus, il sut retrouver son chemin en moi. Mon corps avait maintenant pris l'habitude et la douleur m'avait définitivement quitté. Il atteint le fond de mes entrailles et mes jambes en tremblèrent de plaisir. J'ignorais jusqu'à quel point mon corps pouvait ressentir du plaisir avant de s'effondrer. Une chose était certaine : je me soumettrais à tous les plaisirs qu'il me ferait connaître ce soir. Je lui offrais ma croupe qu'il caressait et je sentis même l'un de ses doigts glissé jusqu'à l'entrée interdite. J'ignorai pourquoi j'en eus un frisson. Ce n'était pas du déplaisir, simplement le sensation d'un plaisir interdit qu'il venait de frôler. Un jour peut-être, mais pour ce soir, je connaissais déjà bien des premières.

Ma gorge me brûlait à force de crier et de grogner. Je serrai le moindre tissu sous mes doigts. Je me mordais les lèvres, mais rien n'y faisait. Le canapé criait sous nos ébats et je n'en avais rien à foutre. Il aurait pu brisé que je n'aurais pas réagi. Je voulais seulement avoir du plaisir et connaître cette sensation incroyable d'être possédée... enfin... dans un sens bien différent de celui que nous connaissions tous les deux. Nos ébats continuèrent, jusqu'à ce que mon corps devienne si brûlant que j'eus voulus me griffer la peau. Le plaisir devenait intense et je comprenais que cette fois je connaîtrais l'ascension ultime. Il parla et je l'entendis à peine trop prise par le plaisir qui montait en moi. Avais-je pensé au fait que nous n'étions pas protégés? Pas le moins du monde. Je n'avais pas la tête à penser à moi. Cela m'importait peu à cet instant, je ne voulais que le plaisir ultime. Je le réclamais de toute mon âme et de tout mon corps.

«Oui, vas-y... viens... »

Je ne lui demandai pas de se retirer de moi, je ne voulais pas qu'il le fasse. Bien sur, je ne voulais pas d'enfant, mais je ne pensais pas au risque. Seulement au plaisir. Mon corps se cambra et se colla au sein. Qu'il se soulage, qu'il le fasse je n'en avais cure. J'étais soumise à mon propre plaisir. Cela partait de mon ventre et glissait jusqu'à mon intimité. Je le sentais en moi et je ne pouvais pas le retenir. Je murmurai à voix basses à plusieurs reprises rapides que j'allais venir moi aussi. Ma voix se casse et mon corps fut secoué par un violent frisson de plaisir à l'instant même où l'explosion de plaisir se fit sentir dans mon bas-ventre. Tout mon corps tremblait, toujours arqué et je gémissais de plaisir. Je cherchais quelque chose à quoi m'accrocher et mes mains ne trouvèrent que le tissu du canapé. Mes muscles se relâchèrent lentement et je retombai légèrement vers l'avant. Je continuai de trembler, sentant une sensation de secousse toujours assaillir mon bas-ventre. Peu m'importait qu'il soit venu en moi, le plaisir que je ne venais de connaître n'avait pas de précédent. J'avais enfin connu le plaisir d'un vrai homme et cela me faisait sourire. Un sourire béat qui régnait sur mes lèvres alors que je tremblais légèrement, cherchant à reprendre mon souffle.

Les mots indécents qui sortaient de ses lèvres. Il l’entendit bien qu’elle lui tournait le dos. Son corps brulait ; sa respiration le bousculait. Il suffoquait. Grogna de plaisir, ses lèvres entre ouvertes ; son corps épousant celui de la jeune femme. Il n’en pouvait plus ; c’était si divin. Un râle animal sorti de sa gorge ; il tenait ses hanches entre ses mains alors qu’elle était venu se coller à lui. Un plaisir ultime ; un soulagement délicieux. Il le sentait ; parcourir son cheminement et s’échapper de son corps sans qu’il ne puisse le retenir davantage. Elle criait et il bascula doucement la tête en arrière ; ses orteils se crispaient sans qu’elle ne puisse le voir. C’était son truc à lui ; il avait toujours replié les orteils au moment fatidique. C’était parti si vite ; sous pression. Elle s’immobilisa et il caressait son dos à bout de souffle. Puis elle se relâcha ; épuisée. Il caressait lentement ses jolies fesses avant de se retirer d’elle ; tachant le tissu de son joli divan. Il n’y prêtait aucune attention. Il s’asseyait doucement ; attrapa la jeune femme pour l’aider à se remettre sur le dos ; une position bien plus propice à la reprise de la respiration. C’est alors qu’il découvrit son sourire. Sereine, ailleurs. Doucement il se pencha au dessus d’elle, l’embrassant tendrement avant d’enfouir son visage au creux de son cou ; respirant son odeur divine de jeune femme.

Il ferma les yeux un instant ; ses muscles étaient douloureux. L’effort physique excessif ; la sensation de légèreté pourtant. Elle était si belle. Il ne l’écrasait cependant pas. Posant son poids sur ses coudes ; il ne voulait pas lui faire de mal. Oh non. C’était étrange d’avoir fait cela avec cette fille. C’était comme s’il avait franchi la ligne qu’il ne fallait pas ; il avait fait l’amour avec une femme bien trop jeune et pourtant… Quel pied… Il s’était réjouis de la savoir inexpérimenté ; assouvi une pulsion d’une telle perversité que la sensation de bien être commença à cédé pour celle d’une amertume qu’il tenta de ravaler tant bien que mal. Il se releva cependant ; elle souriait toujours et doucement caressa son beau visage. Sa poitrine se gonflait sous sa respiration et avec son pouce il dessina la courbe de son sourire avant de le lui rendre gentiment. Il toucha lentement sa peau ; elle était brulante mais avait la chair de poule. La chute de la température était vertigineuse après cela ; comme après un bon jogging ensuite l’on a froid parce que l’air ambiant était glacé sur la peau. « Tu as froid… » Lâchait-il alors doucement, il la fit asseoir contre lui ; il commençait aussi à sentir la chute de la température. Elle se colla un peu à son corps viril ; il joua un instant avec ses cheveux alors qu’il était rongé par ce qu’il venait de faire. Et alors ? En quoi cela serait-ce un crime ? Elle avait l’air… Heureuse. Pourquoi ne pouvait-il pas s’épanouir lui aussi un instant ?

Elle tremblait, pas de froid. C’était une réaction de son corps secoué par ce qu’il venait de vivre. Il l’aida alors à se mettre debout ; la dépassant largement. Il passa son bras autour de sa taille nue et l’escorta jusqu’à sa chambre. Ouvrit les draps et l’aida à se mettre au chaud. La bordant un peu trop ; un peu comme le père qu’il était. Putain que c’était mal sain. A son regard, il comprenait qu’elle priait sans oser le lui dire qu’il reste. Il avait chassait cette ombre qui le hantait ; elle avait chassé la sienne et finalement il avait découvert comme il était lui aussi monstrueux. Doucement fit le tour ; jeta un coup d’œil à la fenêtre et vit la pluie battante qui ne cessait pas. Il était tard ; très tard. Mais pas trop tard pour jouir d’un sommeil entre de doux bras. Alors il se glissa sous ses doigts ; vit ses lèvres entre ouverte et déposa doucement son index sur ses lèvres gourmandes et bien trop bavardes. « Shhutt… » Il ne voulait rien entendre ; il ne voulait pas de compliment ou qu’elle lui demande si cela lui avait plu. Juste le silence et cette sensation de fait accompli. Alors il lui ouvrait ses bras et lui prêta ses pectoraux en guise d’oreiller. Elle mit son oreille contre son palpitant ; il ne su pourtant il fut gêné. C’était ici qu’Elle aimait dormir… Mais elle n’était plus là.

Quand il ouvrit ses yeux bleus ; il était couché sur le coté ; la jeune femme nue contre lui blottie contre son torse. Il n’avait pas vu le temps passer. Elle dormait ; elle avait l’air d’un ange. Il se leva sans bruit et parti se doucher et réapparue dans la chambre près à partir. Il aurait pu s’en aller comme ça, sans un au revoir. Mais il n’était pas ce genre de type à filer à l’anglaise. Alors après avoir jeté un coup d’œil à l’heure ; il s’asseyait à coté d’elle et caressa doucement ces cheveux « Réveilles toi… Hey… Boucle d’or… » Elle ouvrait les yeux, il la fixait avec un air inquisiteur pour s’assurer que ce n’était pas son double « maléfique ». Par son sourire. Non. Il lui rendit alors son sourire ; remonta doucement le drap pour la couvrir avant de lui dire « Bonjour… Je me suis permit d’utiliser ta douche… Uhm… Parfum cerise… C’est très viril. » L’approche était assez détendue ; il craignait au fond de lui qu’elle dramatise ce qu’il c’était passé entre eux. Il lui adressait un petit clin d’œil avant d’ajouter « J’dois aller bosser dans une heure ; je voulais m’assurer… Que tout allait bien. » Que tout irait bien pour elle par la suite. Il ne la touchait pas ; il ne voulait qu’elle pense qu’il y avait quelque chose de sérieux entre eux. Ce n’était pas le cas. Il n’était pas amoureux d’elle, juste terriblement attiré par son physique et cette innocence qu’il avait bafoué. Quant a la femme qu’elle était, il craignait ne pouvoir faire grand-chose pour elle. Ils étaient deux fous. Que pouvaient-ils faire ? Il ne voulait pas qu’elle pense pouvoir l’aider ; c’était trop tard. Au fond, il ne voulait pas qu’elle s’attache à lui ; c’était bien trop effrayant.

Because of the rain

Amelia K. Donovan & Adam Zéèv Elbaz

Sa main glissait sur ma croupe et j'en eus un autre frisson. Nos ébats prenaient fin, mais je ressentais toujours mon corps frissonner du plaisir qui s'éteignait lentement. Je ne vis pas la tâche qui venait de se créer sur mon divan et peu m'importait. Il me faisait bouger à sa guise comme une poupée de chiffon. Maintenant sur le dos, je pus enfin reprendre mon souffle convenablement. Je fus légèrement surprise qu'il se penche sur moi pour m'embrasser, ou plutôt ce fut sa douceur qui me surprit. Je savais bien que nous venions de vivre un moment extraordinaire, mais j'étais toujours surpris de la douceur dont il avait fait preuve durant cette soirée. Il aurait pu me prendre et cesser ensuite les gentillesses. Au contraire, voilà qu'il enfouissait son visage dans mon cou. Sa respiration frôlant ma peau m'offrit un nouveau frisson.

Il était par-dessus moi et je glissai mes mains sur mon corps. Je m'attardai sur ses muscles que je sentais tendu. Après tout, nous venions de vivre une forme d'effort physique. Je me faisais douce, essayant surtout de soulager la raideur et la douleur de ses pauvres muscles. Je lui souriais, d'un sourire un peu idiot. J'aurais dû me sentir sale, regretté peut-être d'avoir été si insouciante, mais au contraire, j'avais plutôt un intense sentiment de fierté. Je l'avais fait. Evan s'était tue en moi et j'avais connu un plaisir des plus intenses, je ne demandais pas mieux. Il continuait de passer sa main sur moi, me donnant d'innombrables frissons alors que ma peau était encore si sensible, bien que le froid commençait à se faire sentir sur ma peau nue. À peine avais-je eu cette réflexion qu'il m'en fit le commentaire, m'aidant à m'asseoir pour me coller un peu plus contre lui. Il était attentionné et c'était un peu étrange de le constater alors qu'il avait bien failli m'étrangler dans le taxi plus tôt.

Je fermai les yeux un instant alors que je sentais sa main dans mes cheveux. Mon corps tressaillait doucement, les derniers effets du plaisir ressenti plus tôt. Je n'avais pas dis un mot qu'encore une fois, il me manipula à sa guise, me faisant me lever pour ensuite me mener jusqu'au ma chambre et le lit. Je crus à cet instant que l'instant des au revoir était arrivé. Il me glissa dans mes draps. J'aurais tellement aimer qu'il reste, que pour la nuit! C'est tout ce que je voulais et la surprise s'empara encore de moi quand, après un tour de la pièce, il revint vers le lit et se glissa à mes côtés. Vraiment? Il allait dormir là? J'ouvris la bouche pour parler, mais il m'interrompit. J'aurais dû être vexée, mais je ne le fus pas. Au contraire, je compris que c'était mieux ainsi. Je m'étendis et accepter l'invitation silencieuse de me coller contre lui. Ma tête alla reposer contre son torse où j'écoutai son coeur battre. Je repensais à cette nuit et je souris. Mieux valait que le silence nous berce jusqu'au sommeil. Comme j'étais bien...

Je n'avais pas eu conscience de l'instant où je m'étais endormi. La première chose que je sus, c'est qu'une main caressait mes cheveux. J'ouvris les yeux de peine et de misère en entendant la voix de Zéèv. Je restai un moment surprise de le trouver là, mes souvenirs prenant un moment à se reconstituer. Je le regardai et finit par lui sourire en m'étirant. Toujours aucun signe d'Evan en moi, c'était mieux ainsi, du moins jusqu'à ce que Zéèv parte. Je le laissai remonter le drap sur moi avant de me redresser avec un petit gloussement.

«Bon matin... Heureuse que tu aies fait comme chez toi. Désolé pour l'odeur fruité, il faut avouer que j'ai pas l'habitude qu'un homme prenne sa douche ici..»

Je ris à nouveau, légèrement, baillant malgré moi pour que le sommeil quitte définitivement mon corps. Son clin d'oeil me fit sourire, mais je vis dans son regard une inquiétude non dite. Enroulant le drap autour de moi, je lui fis face avec un petit sourire malicieux et un sourcil légèrement redressé.

«Que tout allait bien? Comme tu peux voir, je crois pouvoir dire que je me porte plutôt bien.»

Nouvel éclat de rire et je pose un baiser sur sa joue avant qu'il n'est le temps de réagir. Je me redresse alors, me levant en tenant le drap bien enroulé autour de moi. Je dois avoir fière allure dans cet accoutrement du matin. Passant devant le miroir, je replace rapidement mes cheveux avec désinvolture avant de le regarder à nouveau.

«Tu veux un petit déjeuner avant de partir?»

Je prononçai cette phrase en réalisant que quelque chose sonnait étrange à mes oreilles. Allait-il pensé que c'était une... sorte d'invitation à quelque chose de plus qu'à un simple déjeuner. Je ne voulais pas qu'il pense que j'étais une de ces femmes folles qui allaient s'amouracher pour une nuit d'amour... aussi incroyable qu'elle ait pu être. Je reviens m'asseoir sur le lit près de lui, en le regardant.

«Écoute... Je ne veux pas que tu crois que je te propose plus qu'un déjeuner. Ce n'est rien de sentimental ou peu importe quoi d'autres... C'est juste un déjeuner. Pour te remercier de la nuit dernière. Je ne veux pas que tu crois que je suis une fille un peu idiote et naïve qui croit que la nuit dernière était le début d'une histoire entre nous deux... On avait tous les deux besoin... de ça.»

Elle avait gloussé à sa plaisanterie ; il n’était pas le genre de mec qui se croyaient bien trop viril pour songer se mettre un savon de femme sur le corps ; l’important n’était-il pas d’être propre ? Cela faisait drôle de découcher de chez lui ; non pas que quelqu’un l’attendait chez lui. Seulement, d’habitude c’était Yâaqov qui prenait le contrôle de sa vie une fois la nuit tombé et le forçait à faire des choses immondes. Du moins, s’il n’était pas complètement fou. Il préférait qu’elle ne sache rien de ce qu’il avait pu faire ; il était bien assez rongé de culpabilité et ne saurait supporter son regard sur lui si elle apprenait ce qu’il était. Du moins ce qu’il était devenu. C’était difficile pour lui d’admettre qu’il y avait une personne dans sa tête ; un raisonnement digne d’un fou. Elle lui confessa qu’elle n’avait pas habitude de faire entrer des hommes chez elle ; il s’était contenté d’un léger sourire. Il aurait pu aisément le deviner à vrai dire. Il lui adressait un léger sourire ; il n’avait pas grand-chose à lui répondre pour être honnête à cet instant. Skyler se fit très pensif ; il appréhendait le moment où cette personnalité lugubre se réveille en lui. C’était effrayant. En y repensant, la soirée n’avait pas du tout présagée qu’elle s’achève de la sorte. Mais il en fut ravi, ravi d’avoir enfin passé une bonne nuit. Il avait su trouver le sommeil sans trop se tourmenter ; il avait essayé de se foutre de ce qu’il avait pu faire, ne pensant qu’à cette blondinette qu’il serrait contre lui. Mais la réalité les rattrapait vite.

Elle se redressa et il lui laissa de l’espace ; il lui fit part de son inquiétude. Celle un peu trop paternelle qu’il essayait de chasser peut-être par ses pulsions sexuelles. Il n’ne savait rien, il fallait vraiment qu’il trouve le courage d’en parler à son psy. Une belle connerie ça aussi de voir un psychologue ; il avait bien trop mis d’espoir en ce brigand pour qu’il trouve la solution à son problème. Elle lui disait alors que tout aillait dans le meilleur des mondes ; lui servant un sourire radieux de bon matin. Elle l’embrassa sur le joue avant de se lever ; il ne l’avait pas vraiment vu venir et cela ne l’avait pas vraiment déranger bien qu’il se montra avare de caresse et de douces attention ce matin là. Il s’inquiétait surtout de ce qu’il pouvait se tramer dans la tète de la jolie blonde après une nuit pareil. Il se surprenait d’avoir envie de revenir un jour ; pour s’extraire de cette solitude. Mais il doutait que Yâaqov le laisse encore gaspiller du temps ; déjà que celui-ci était obligé de patienter quand Skyler travaillait. Mais il fallait bien vivre de quelque chose et la torture ça n’apportait rien si ce n’était de la culpabilité et de la honte. Comment des mains ayant pu se montrer aussi tendres et exquises ; étaient aussi capable d’infliger d’horribles supplices.

Elle lui demanda s’il voulait manger ; c’était affolant. On aurait juré une ménagère. Son regard azuré la fixait, ce déhanchement qui éveillait alors ses sens. C’était certain qu’il en reprendrait bien un bout. Elle venait s’asseoir à ses coté et il ne répondait pas. Il ne lui coupait pas la parole cette fois ci, c’était le genre de conversation qu’il leur avait épargné hier soir en demandant à la jeune femme de se taire tout simplement. Elle le rassura mine de rien sur ses intentions, il lui adressa alors un léger sourire ; levant la main pour caressait sa joue avec douceur ; enfin un contact. « Tant mieux ; parce que ça n’arrivera jamais. » Répondait-il alors ; cela pouvait sonner cruel ce ‘jamais’ ; qu’importe. C’était un mot d’impact qui ne laissait alors aucune possibilité. Il avait accompagné ses mots d’un tendre sourire avant d’ajouter « Je suis incapable d’aimer, sans quoi porterais-je une alliance à mon âge. » Il mentait ; et même si son regard se fit dur à cet instant pour l’empêcher d’avoir le moindre doute de ce qu’il disait. Son corps lui se leva et fuyait même si ce n’était pas bien flagrant. Il s’était juste levé et fit face à la jeune femme ; il était presque glacial dans sa façon d’agir. Mais il savait que c’était nécessaire. Au fond, il l’aimait bien cette pauvre gamine perdue dans ses songes, un peu rêveuse ; elle n’avait pas froid aux yeux et pourtant elle avait peur de l’avenir c’était flagrant. Il l’aimait bien pour toutes ces contradictions. Mais une chose était sure ; il lui serait nocif.

« Je n’ai pas la prétention de cuisiner à merveille ; mais si tu as des œufs et du bacon à ta sortie de douche ça sera prêt. » Et puis mieux valait qu’elle s’habille sans quoi il allait finir par avoir de nouveau des idées peu convenables. En espérant qu’elle ne se vêtirait pas de façon trop affriolante pour son esprit tordu. Elle semblait apprécier l’idée qu’un homme lui fasse à manger ; alors ils quittaient la chambre et se séparaient à la porte. Lui vers la cuisine et elle vers la douche. Il ouvrit un peu tout les placards à la recherche d’une poêle et d’une cuillère en bois. L’odeur du pain grillé et du bacon envahissait l’appartement. En ouvrant un placard il découvrait un paquet de corn flakes et songea qu’il avait peut-être un peu trop imposé son mode alimentaire et qu’elle mangeait comme 80% des américains un bol de céréales le matin. Rien d’étonnant que les jeunes de nos jour soit aussi gringalet ! Sa mère anglaise lui avait toujours enseigné que le repas le plus important était celui du matin et il en avait toujours été ainsi dans sa vie ; c’était le moment de la journée où il se régalait le plus. Sans cette découverte, probablement aurait-il fait la peau aux saucisses dans le frigo ; mais il songea qu’il serait malvenu de dévaliser son garde manger. Aussi il prévoyait de se garder dix minutes pour s’acheter un hotdog quelque part en ville avant de véritablement commencer cette journée.

Evidement, il finissait par se bruler un doigt. Rien de bien dramatique, mais cela en suffit pour balancer à la poêle une insulte typiquement New-Yorkaise que l’on employait que très peu à la Nouvelle Orleans. Bien sur, elle fit son entrée en scène à cet instant. Il tourna la tête en sa direction avant de couper le gaz « D’habitude les femmes mettent une éternité sous la douche… » Se défendit-il un sourire amusé sur les lèvres quant au fait que tout n’était pas déjà à table. Il posa la poêle au centre de la table sur un support qui éviterait de mettre le feu aux lieux. Il se passa les mains à l’eau et quand il se retourna elle était juste là. Trop près. Probablement avait-elle repensé à ce qu’il avait dit ; il ne savait pas. Il ne pu s’empêcher de la regarder avec appréhension. C’état étrange, sans Yâaqov finalement ; il se sentait faible et démuni. L’envers du décor.

Because of the rain

Amelia K. Donovan & Adam Zéèv Elbaz

Je le regardais, enveloppé dans mon drap comme s'il avait été une robe. J'aurais dû être gêné, ou peut-être mal à l'aise, mais je ne l'étais pas. Zéèv ne me faisait pas cet effet. Au contraire, je me sentais profondément bien. La proposition du déjeuner lancée, j'avais cependant vu l'éclat du doute dans ses yeux. Il avait cru surement que c'était une invitation à plus et je m'empressai de le rassurer. Cela sembla fonctionner et je sentis alors sa main glissée jusqu'à ma joue. Un contact qui m'offrit un long frisson alors que ses paroles étaient plus que claires quant à ce qu'il croirait sur des possibilités d'avenir. Celles-ci étaient impossibles, mais en étais-je triste? Pas vraiment. J'avais mes propres démons à gérer et lui les siens. Se retrouver c'était bien, mais une histoire de couple entre deux fous comme nous seraient idiots. Et puis, j'aimais les hommes plus vieux, ils m'attiraient bien sur, mais nous avions des vies complètement différente. Ce qui ne m'empêchait pas, encore ce matin, de le regarder avec une certaine appréciation de ce que j'avais sous les yeux. Dieu qu'il était beau!

À mon tour, je lui souris quand il me fit part de son incapacité d'aimer. Surement étais-ce le fardeau des possédés. Aimer était un interdit que nous ne pouvions transgresser. Pour ma part, il y avait en moi plus d'amour que je ne pouvais en supporter. L'amour d'Evan était étouffant et je le sentis qui m'écrasait un peu plus chaque jour. Je ne pus répondre à Zéèv, car je ne savais pas ce qu'il avait connu. Bien sûr, il s'en disait incapable, mais je savais qu'aimer n'était pas toujours quelque chose de volontaire. Peut-être avait-il déjà été blessé à ce niveau dans le passé, mais... non, il était hors de question que j'aborde le sujet. Nous avions une promesse secrète, je le voyais ainsi : nous ne parlerions pas de nos vies respectives, de nos malheurs. Nous cherchions un peu de bien-être et de consolation et nous allions en profiter. D'ailleurs, il me proposait le petit déjeuner et bien que j'en fus surprise, je ne pus le lui refuser.

«C'est un marché qui me semble correct»

Je filai donc vers la douche. Une douche qui me fit un bien énorme. Je laissai l'eau coulé sur moi, nettoyant ce corps qui avait connu un plaisir si intense la veille. Je me nettoyais en repensant à cela, en me disant que hors de la salle de bain, il était encore là. Je m'en mordis la lèvre, des images de la veille me revenant en tête. Les images s'interrompirent soudain et je sus qu'Evan était de retour. En partie du moins. Il avait toujours peur de Zéèv, mais seule dans la chambre de bain, il pourrait au moins évité que je ressasse des souvenirs qu'il trouvait douloureux. En pensée, j'essayai de lui faire comprendre que ce n'était pas une mauvaise chose, que ce n'était pas de l'amour, mais un besoin. Le silence radio se fit lourd, comme s'il boudait. Peu m'importait, pour l'instant je devais sortir de la douche au plus vite et aller retrouver Zéèv. Après m'être séché, j'enfiler un short en jeans et un simple débardeur.

Je sortis le rejoindre, les cheveux encore humides collants sur ma peau. Je l'entendis pousser un juron à l'instant même où j'entrai dans la cuisine. Une insulte que je n'avais entendu et qui malgré moi me fit rire. Sa remarque sur les femmes et les douches me fit sourire alors que j'ouvrais le robinet d'eau froide en m'approchant de lui, l'invitant à glisser son doigt brûlé sous le filet d'eau, ce qu'il fit avant de se retourner vers moi. Nous étions près l'un de l'autre et j'avoue avoir eu plusieurs pensées à cet instant. Il était beau et j'imaginais bien que l'on puisse recommencer les ébats de la veille. Cependant, il semblait avoir été clair et j'ignorais si cela serait une bonne chose.

«Si tu veux, je peux retourner sous la douche pour te donner le temps de finir le petit déjeuner?»

C'était une moquerie et j'avais le sourire aux lèvres. Il me regardait d'une drôle de manière. Avais-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Je ne voyais pas ce que cela aurait pu être. Je lui souris donc et prit doucement sa main dans la mienne, pour regarder son doigt brûlé.

«Ça va aller? J'espère que tu ne t'es pas brûler trop fort, tout cela pour nous faire un petit déjeuner?»

Elle avait prit sa main pour le diriger sous l’eau, il l’observait elle. Ses cheveux humides ; comme la veille. Elle lui demandait s’il souhaitait qu’elle reparte sous la douche et il esquissait un sourire amusé sans répondre pour autant. Il n’avait par remarquer la naissance d’une fossette sur son visage la nuit dernière et il la trouva adorable. Elle avait sa main et il l’observait encore. Il était sale. C’était la seule chose qui lui venait à l’esprit. Il avait honte en quelque sorte ; mais pourquoi ? L’homme était un animal comme les autres, mis à part qu’il était doté d’une conscience qui le poussait à faire de mauvais choix. Mais fut-ce un mauvais choix que de prendre du bon temps avec cette fille. Sa question le reportait au monde réel bien qu’il ignorait jusqu’où il était partie à cet instant ; pas assez loin pour être sur le point de lui sauter dessus c’était déjà ça. « Ça va aller, je pense que je devrais pouvoir survivre… » Répondait-il un sourire en coin. Il avait connu pire, il avait causé pire. Il ne savait pas comment se passait sa cohabitation avec Evan, il devait avouer ne parler que très peu avec Yâaqov qui lui parlait souvent en hébreux et il n’y comprenait pour ainsi dire : rien du tout. Il avait du mal à se dire que le blondinet qu’il voyait dans le miroir était une victime de la seconde guerre mondial ; il ne comprenait pas pourquoi celui-ci s’entêtait à torturer les autres après ce qu’il avait vécu. Pourquoi ne voudrait-il pas rejoindre les autres dans la paix plutôt que de continuer à se tourmenter dans cette vie où on lui avait voulu du mal. Dans l’hypothèse bien que où Yâaqov existait vraiment.

Mais dans le fond, il le comprenait un peu. Il comprenait sa douleur, celle d’avoir perdu sa famille. D’avoir souffert pour rien alors qu’il n’était qu’une personne normale qui n’avait rien demandé à personne. Oui, il comprenait ses peines ; mais pas sa haine. C’était étrange. Lui aussi avait été en colère d’avoir tout perdu ; mais que pouvait-il faire ? S’en prendre aux autres n’était pas une solution c’était une certitude. Skyler était un garçon pacifiste qui ne se laissait pas marcher sur les pieds rien de plus, en rien un homme rancunier. Il pensait qu’une bonne bagarre suffisait de se défouler ; car après tout il était un homme et il était une certitude que cette espère adorait se taper dessus. Mais il n’arrivait pas à comprendre ce qui poussait le juif à de tels agissements et craignait particulièrement la suite des événements.

Il contourna la jeune femme, sans s’éloigner de trop ; attiré comme un aimant. Ouvrait le frigo, sorti une brique de jus de fruit et du beurre. Elle en profita pour sortir deux assiettes et ils purent s’asseoir cote à cote. Il prit la poêle au risque de se brûler de nouveau et partagea la ration en deux. Du bacon. Il espérait que le juif ne le verrait pas engloutir du porc sans quoi il risquait avoir la même crise que la fois où il avait osé avaler un hotdog. Il prit le pain grillé et mangeait avec un appétit certains. C’était silencieux, c’était qu’elle devait trouver cela à son gout. « Merci pour l'invitation. » Lâchait-il tout de même, son estomac en était plus que ravi. Il pu manger son bacon et même s’il s’appelait Elbaz désormais, il était loin d’être juif. Parfois il se demandait d’ailleurs si ce n’était pas ce nom Israélite qui lui montait au cerveau et lui avait fait inventer cette histoire folle de déporté juif quelque part dans son cerveau. Puis quand il eut fini, constata qu’elle avait terminé depuis un bout de temps et qu’elle se contentait de le regarder. Il avait l’air apaisé ici ; c’était le cas. Il n’y avait pas de démons ou de cadavres ce soir là. C’était plutôt agréable il fallait l’avouer.

Il lui adressait un léger sourire, tendit la main dans sa chevelure pour chasser une miette de pain qui s’était déposée. Ses yeux bleus fixaient son si joli minois ; il aurait voulu dire quelque chose ; mais quoi ? « Je sais ce que j’ai dit… Mais je crois que ça va être difficile de ne pas se revoir. C’est une petite ville finalement et… Tu me plais. » C'était physique, peut-être pas que. Mais il était incapable de le desceller. Elle l'attirait c'était tout ce dont il était certain. Putain, pourquoi est-ce qu’il disait cela… Il s’en voulait, mais c’était trop tard. Beaucoup trop tard, parce qu’il s’aventura à l’embrasser encore une fois. Quel idiot… Pourtant, il apprécia. Ses doigts autour de sa mâchoire sans la brusquer ; un jeu brulant entre leurs lèvres puis il recule. « Désolé. » Il grimace, c’était vraiment de genre de phrase qu’il détestait dire tant ça sonnait faux ; il n’était pas désolé ; mais pas convention il était sensé l’être. Il soupira alors ; se leva de table et commença à réunir ses affaires sans oublier bien évidement sa boite magique. Quand il se retourne elle est sur ses talons ; il se pinçait les lèvres. Elle l’attire, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire pour lutter contre ça ?

Because of the rain

Amelia K. Donovan & Adam Zéèv Elbaz

Son doigt sur l'eau, je l'observais un instant avec un sourire aux lèvres. Il me faisait rire et je pouvais difficile nier apprécier sa compagnie. Pourtant, il m'était inconnu. L'était-il vraiment? Après tout j'avais appris à connaître une importante partie de lui hier : son corps. Cette pensée me fit sourire et ce fut l'instant qu'il choisit pour m'assurer qu'il devrait survivre à sa petite brûlure. Je lâcha sa main et il s'éloigna de moi. Je crus un instant qu'il cherchait à prendre ses distances et pourtant il ne fit que me contourner. Comme s'il n'osait pas s'éloigner de moi, mais peut-être n'étais-ce là qu'une impression étrange de mon imagination. Je le regardai donc faire, toujours souriant, le voyant aller ouvrir le frigo pour en sortir le jus et le beurre. Il en avait déjà fait beaucoup et je me décidai donc à mon tour à participer, ouvrant l'armoire pour en sortir des assiettes que je déposai sur la table. Je voulus l'aider davantage, mais déjà il nous servait. Il fallait avouer que je n'avais pas l'habitude à un tel traitement. Loin de moi l'idée de vouloir émettre des jugements, mais j'étais légèrement surprise de voir à quel point il était attentionné. J'étais déjà surprise qu'il soit encore là à mon réveil, alors qu'il me serve le petit déjeuner comme ça, c'était... un peu surprenant.

Je pris donc place devant mon assiette et le remerciai d'un sourire gratifiant en prenant mes ustensiles. J'avais l'habitude des déjeuners rapides, rarement de déjeuner aussi complet. Cela sentait délicieusement bon! Je commençai à manger et cela me laissa un peu muette. C'était délicieux. Il fallait bien dire qu'avec du bacon, on se trompait rarement. Tout de même, c'était un petit déjeuner que je n'en avais pas eu depuis longtemps. Je restai un peu surprise en l'entendant me remercier. J'essuyai mes lèvres en riant, le regardant avec un petit sourire moqueur.

«C'est à moi de te remercier. Je suis une hôte plus ingrate pour t'avoir laisser préparer le petit déjeuner, mais j'avoue que c'est délicieux. Merci»

Je continuai de manger. J'étais peut-être un peu chétive, mais cela ne m'empêchait pas de manger amplement. J'étais simplement de petite constitution, mais je faisais parti de ces femmes qui mangeaient sans jamais vraiment prendre de poids. Un cadeau du ciel? Peut-être, bien qu'en réalité j'aurais aimé être un peu plus ronde. Je me trouvais trop maigre, mais ce n'était pas le moment pour avoir des réflexions sur l'estime de soi. Et puis, mon corps n'avait pas sembler déranger Zéèv, il avait même sembler l'apprécier.

Je finis mon assiette avec une satisfaction non feinte. J'étais plus que repus, ayant manger plus qu'il ne le fallait, mais il était difficile d'en faire autrement quand on mangeait si bien. Je relevai la tête et je vis qu'il mangeait toujours. Il semblait ailleurs, ayant un air pensif sur le visage. Je n'osai pas l'interrompre et me contentai donc de l'observer en silence, jusqu'à ce qu'il semble revenir à lui et me regarde à son tour. Sa main glissa vers moi et je le laissai faire avec un petit sourire au coin des lèvres. J'aimais son contact et je ne pus qu'aimer ses paroles bien qu'elles me surprirent. Avouer que je lui plaisais en tenant compte de ce qu'il avait dit plus tôt? C'était étrange, mais pas déplaisant.

«Comme tu l'as avouer le premier, j'imagine que j'ai le droit de te dire que tu me plais aussi.»

Un petit rire de ma part précéda l'instant où il posa ses lèvres sur les miennes. Alors là, j'avais été prise par surprise. Lui qui avait sembler vouloir en rester là, voilà qu'il m'embrassait à nouveau. Cela n'était pas pour me déplaire, je mentirais si je disais que je n'y avais pas penser aussi. Cet homme m'attirait terriblement, comme un aimant. Je ne le connaissais pas et c'était surement pour cela qu'il me plaisait. Ses doigts glissaient sur sa mâchoire et je posai mes mains sur sa nuque, simplement l'instant de profiter du baiser un peu plus jusqu'à ce qu'il se recule. Je le laissai faire, j'étais un peu déçue, mais je devais bien m'y en attendre. Je le vis alors réunir ses affaires et je me levai pour finalement me retrouver face à lui.

«Ne sois pas désolé, ce n'est pas comme si je n'avais pas eu envie de t'embrasser aussi...»

Je le regardai, jouant nerveusement avec les poches de mon short. À quoi pensais-je? À plusieurs choses et je sentais qu'Evan n'aimait pas ses pensées. Le regard de Zéèv sur nous l'empêchait cependant toujours de se manifester. Cela suffisait à me faire apprécier encore plus la présence du chauffeur de taxi dans mon appartement. Même sans le vouloir, il avait une influence sur Evan qui m'offrait un répit apprécié. J'étais près de Zéèv, il ne m'aurait suffit que de me hisser sur la pointe des pieds pour l'embrasser et je réprimais mal cet envie. Pourquoi m'attirait-il autant?

«Tu sais, pour ce que tu as dis à table... C'est vrai que nous sommes dans une petite ville et. il y a aussi le fait que tu saches maintenant où j'habite. Je suis souvent seule et tu sais, si jamais tu avais besoin d'un endroit pour dormir un de ces soirs, tu sais où cogner.»

Ma proposition me gêna un peu. Je ne savais pas si j'avais mal fait. Après tout, peut-être avait-il comme principe de ne pas coucher avec la même fille plusieurs fois, ou encore peut-être n'en avait-il pas envie. Pourtant, moi l'idée me plaisait. Il me plaisait.

Avouer une attirance certaine, c’était une chose de coucher ensemble ; mais une tout autre chose que d’être véritablement attiré par quelqu’un. C’était indéniable ; pourtant. Il savait qu’il n’y avait nul sentiment entre eux ; du moins pas qu’il ne puisse se rendre compte pour le moment. Il aurait voulu en rester là, mais il faut croire que la solitude c’était plus facile de la supporter lorsque l’on avait quelqu’un avec qui la partager. Il avait la sensation qu’elle pouvait lui comprendre et lui apporter un bref moment de… Paix. Il savait qu’en franchissant cette porte, il retournerait à ses tourments, ses angoisses vis-à-vis de sa vie et de ce qu’il devenait. Il avait peur dans le fond et chercha du réconfort contre ses lèvres avant de ranger ses affaires. Il était temps. Elle lui fit face et lui demanda de ne pas s’excuser. Il lui adressait un léger sourire ; elle était nerveuse. Comme si elle voulait lui dire quelque chose qu’elle n’osait. Elle avait voulu ses lèvres, son corps. Il lui avait tout donné si ce n’était son cœur et maintenant il devait s’en aller et chacun retournera à ses démons. Ils se contemplaient mutuellement, il dégageait doucement sa main pour tenter de la rassurer d’une douce caresse sur son épaule. Là, doucement.

Elle lui proposa alors de revenir la voir un jour. Elle semblait mal à l’aide et il comprenait bien qu’elle se sentait intimidé. Il n’était pas un jeune adolescent près à se jeter à ses pieds si elle lui demandait d’être son petit ami. Zéèv était un personnage singulier et mystérieux. Il cachait bien plus de secrets que quelques impacts de balles sur son torse. Il lui adressait alors doucement un petit sourire en coin, celui attendri. Il était tendre, il s’en surprenait. La sensation étrange d’être de nouveau Skyler l’envahissait. Où était Yâaqov ? C’était drôle, mais il c’était habitué à lui. A cette présence et cette sensation de ne jamais être désarmé. Oui, il avait perdu sa carapace de brute finie ; il se sentait délaissé et il était partagé entre la joie et l’inquiétude. Yâaqov allait-il se manifester une fois la porte close ? Ou l’avait-il abandonné comme tous les autres ? Pourtant, il était indéniable qu’il avait peur de ce qu’il pouvait faire avec lui à ses cotés ; mais il ne voulait plus être seul. Yâaqov était la force qui l’empêchait de se tirer une balle dans la tête. Epuisé. Il était épuisé de cette vie et de tout ce qu’on lui avait dérobé. – Je suis là… - Un frisson, rassuré. Skyler aurait pu froisser son ‘ami’ en se comportant de la sorte depuis la veille ; il craignait les représailles. Mais Yâaqov avait beaucoup d’affection pour son hôte bien qu’il le torturait psychologiquement. Il avait besoin de sa force pour vivre, il avait besoin de ses souffrances pour continuer à le hanter.

« J’y penserais Amelia. Les choses ne sont jamais simples ; tu le sais. Mais tu as raison. J’ai un clair avantage sur toi si je veux te retrouver alors je vais te laisser mon numéro. » Il fouille dans ses poches ; cherche son porte feuille et tire une carte de son taxi. Ce n’était pas un numéro personnel. Mais puisqu’il pourrait la trouver dans sa vie privé, elle le trouverait dans sa vie professionnelle. « Si un jour tu as besoin d’un carrosse Cendrillon. N’hésite pas. » Il lui adressait un léger clin d’œil. Refermant doucement les doigts de la jeune femme autour de sa carte de visite. Le temps de séparation semblait venu. Ils se fixaient, il savait qu’elle en avait envie. Mais il devait s’en aller ; c’était bien plus sage. Il la prend un instant alors, dans ses bras juste le temps de respirer une dernière fois. Sa tête contre sa clavicule, il sentait son odeur et ça lui fit un bien fou. Il recule ; dessine un sourire sur ses lèvres « A bientôt. » Concluait-il, marchant jusqu’à la porte ; il tourna la clé restée sur la serrure et ne se retourne pas. Il referme la porte. Il se retourne. Il ne sait pas si elle l’observe à travers le judas ; il se pince légèrement les lèvres avant de prendre la direction des escaliers, le chemin vers ses démons.

Because of the rain

Amelia K. Donovan & Adam Zéèv Elbaz

C'était étrange d'être face à lui et de se dire qu'il était encore un inconnu. Un inconnu peut-être, mais un inconnu avec qui j'avais partagé bien des choses en peu de temps. J'aurais pu parier que nous nous connaissions, qu'il me comprenait du moins, mieux encore que plusieurs personnes que je connaissais depuis des années n'avaient pu le faire. C'était une drôle de sensation, pas vraiment déplaisante, mais assez déstabilisante. Et à cet instant, je savais qu'il allait partir et que je ne devais pas le retenir. Le mieux que je pouvais faire était de lui rappeler qu'il serait le bienvenue chez moi et que, par conséquent, j'aimerais bien le revoir. Il posa sa main sur mon épaule, comme s'il avait voulu me consoler. Je n'étais pas triste, peut-être l'étais-je un peu, mais j'étais surtout effrayée par l'idée que le sentiment de bien-être que j'avais connu allait s'estomper quand il sortirait. Oh oui, nous avions encore nos démons à affronter et ils n'attendaient que notre séparation pour réapparaître.

Je ne forgeais pas de carapace, j'avais l'habitude d'être peu démonstrative, mais tout de même fidèle à mes émotions. Ainsi, je ne lui fis pas une scène, je ne lui demandai pas de rester. Je lui souris, car nous avions passé un beau moment et je lui étais reconnaissait d'être resté jusqu'au matin. Il aurait pu partir, il ne l'avait pas fait et je savais que cela voulait dire quelque chose. Il était un mec avec un passé difficile, un présent qui l'était tout autant, mais il n'était pas un salaud. Il ne me promit pas de revenir, il m'assura simplement qu'il y penserait. C'était mieux que rien. Je dus cependant avouer être totalement déstabilisé par sa proposition de me donner son numéro de téléphone.

«Je veux pas que tu te sentes obligé de me le donner tu sais, je comprends si...»

Mais déjà il fouille dans ses poches pour poser dans ma main sa carte de taxi. Je n'argumentai pas, je ne fis que sourire. Je regardai la carte un moment avant de relever la tête vers lui et d'acquiescer avec un grand sourire. Son clin d'oeil me fit plaisir, confirmant que ce n'était pas des paroles en l'air. Je n'avais pas l'intention d'abuser de ce numéro, mais je le garderais en sureté, assurément. D'ailleurs, il prit soin de refermer mes doigts autour de cette carte et il y eut un nouvel éclair entre nous. Une envie qui refit surface, mais le temps du départ avait sonné. Je veux reculer pour ne pas nous tenter davantage, mais il me prend dans ses bras. Il ne cesse de me surprendre, plus attentionné que je n'aurais pu l'imaginer. Je le serre contre moi, avec une certaine force. J'avoue avoir respirer son odeur et avoir sourit en constatant qu'il sentait un peu comme moi, à cause de mon savon. Je le laissai finalement s'échapper à notre étreinte et je lui rendis son bref au revoir. Je le suivis et le regarde sortir et refermer la porte derrière lui. Une porte qui restera close. Il ne m'a pas regardé et moi, je m'approche de la porte. J'hésite un instant avant de regarder dans le judas, une envie qui est plus forte qu moi. Cette fois, sans pouvoir me voir, il s'est retourné. Je le vois, hésité, mais finalement partir. Et moi, je reste là, prenant un moment avant de retomber sur mes talons. Je reste face à la porte, mes mains y étant appuyées... Mon esprit refit jouer le film des dernières heures et je souris avant de retourner à ma vie et à Evan qui déjà commencé à grogner dans ma tête.