C'est elle que le doigt de ma mère pointe au loin, que mes yeux ont trouvé repos. Nous sommes à la bibliothèque, et c'est un mercredi tout à fait banal que le soleil à pris en charge, comme le mardi d'avant, le lundi et le dimanche. Comme le jeudi qui suivra, sûrement. Les allés tracent des chemins pour les prunelles jusqu'aux clients inspecteurs de bouquins à baver et une employée aux yeux d'ébène y mâchouille justement quelques travaux.
“
Ce soir, tu le sais, ton père et moi sommes attendus chez Tante Monica. Et je dois passer chez le bouquetier qui ferme à dix-sept heure pour aller chercher quelques fleurs pour son mari à l'hôpital. Ça me rendrait vraiment service...
”
“
Oui d'accord.
”
“
Merci, trésor. Je dois filer maintenant; voici les clefs. On se voit bientôt! Appelle-moi s'il y a quelque chose, j'ai mon cellulaire avec moi.
”
“
Oui d'accord.
”
“
Je vais transmettre tes salutations à ton père et Tante Monica.
”
“
Oui d'accord.
”
Ma main gauche se tend et la Mère y dépose le corps du Christ. Elle concède, à son travail, beaucoup d'importance. Je ne perdrai pas ces clefs que je fixe dans la paume de ma main. Jamais. Il s'agit désormais de leur lit et leur repos éternel.
Le plan est simple; je fait la fermeture de la bibliothèque avec Caleigh à la place de ma mère. J'ai travaillé de nombreuses fois dans cet antre aux merveilles, en tant que conférencier, simplement pour trier les articles fraîchement déballés, ou même pour faire la fermeture. Comme ce soir-même. Depuis mes seize ans j'ose traîner dans ce lieu pour quelques bénévolat ou quelques sous. J'ai vu Caleigh débuté son travail. Je l'ai remarquée, sans l'ombre d'un doute. Simplement parce qu'elle est la plus jeune des employés. Ou parce qu'elle adopte une aura de douceur pour chacune de ses paroles. Je la regarde travailler, parfois, quand le temps passe au rythme des livres à placer sur les étagères. Je ne crois pas qu'elle ait assisté à aucune de mes conférences, quelles qu'elles soient, sans l'auditorium minuscule de verre. Qu'elle sache mon existence serait surprenant aussi.
Ma mère me fait la bise. Je lui souris doucement et la regarde prendre la poudre d'escampette sur ses talons à la symphonie des cliquetis les plus résonnant. Son chignon est impeccable. Comme toujours. Et sa sacoche reste agrippée à son bras par peur de tomber d'une chute de plusieurs pouces de haut. Elle disparaît dans la porte et je regarde l'heure. Une bonne heure reste avant la fermeture. Je soupire et empoigne un chariot de P et de O et me dirige vers leur allée respective. Où je les range à leur dortoir qu'ils passent une nuit sans tracas. Je me cale dans mon chandail à l'effigie de The Doors et dans ma veste capuchonnée et m'affaire à la tâche aussi ingrate qu'admirable à la fois.
Et je continue à regarder Caleigh au loin. Une fixation maladive? Non. Simplement un trac. Peut-être devrais-lui adresser la parole. Bien sûre que je devrai lui adresser la parole. Mes mains deviennent moites à l'idée. Cela fait des années que je n'ai pas eut à adresser la parole à quelqu'un n'étant pas caissier ou agent de production. Parler affaire est aisé; il y a un but précis et une fin recherchée. Rencontrer quelqu'un, se présenter et ajouter une conversation n'a jamais porté ma langue auparavant. Pas dans une telle situation anodine et simplette. Je crains qu'elle me fuit. Qu'elle me prenne pour un fou ou un perdant perdu. Pire encore: qu'elle m'ignore ou ne réalise pas ma présence. Comble de mes cauchemars, encore, et encore. De ma réalité quotidienne que j'essaie de fuir. Avec Rabbit Dickens ou sans.
Je laisse l'horloge faire son œuvre jusqu'à ce que la limite des rencontres m'aborde. Dix minutes avant que l'on barre les portes. L'endroit est vide, et on n'entend que l,air climatiser hurler des chuchotements incessants. Ainsi que les roues de chariots vieillissant à vue d'œil. Je termine de classer certains romans pour jeunes et me redresse avec conviction. M'approcher d'elle, lui dire mon nom, lui informer que je ferme la bibliothèque avec elle... C'est tout. C'est tout, que je me répète en trombe dans mon crâne. Pas plus compliqué. Je fais sans doute un immense plat avec un rien. Un rien que je n'ai jamais manipulé.
Je feuillette de la truffe les allées, une par une. Jusqu'à la voir apparaître, un livre à la main, dans la rangée d'une lettre qui m'est inconnue. Je ne prends pas la peine de la regarder, à dire vrai. Je la contemple et serre les poings pour me donner contenance, ou ce qu'il pourrait y en avoir l'air. Et je coupe de mes pieds les mètres qui nous séparent pour finalement glisser dans l'air avec prudence:
“
Euh... Salut...
”
Elle ne semble m'avoir entendu. Je me racle la gorge et déguste les sueurs froides. Mon cœur bat à la chamade des angoisses. Je réessaie, cette fois plus fort:
“
Salut. Je... Je suis Collin... On va faire la fermeture ensemble... Ce soir... Voilà...
”
Voilà. Tout simplement. Je soupire subtilement et ébouriffe mes cheveux pour démontrer la timidité que je supporte à l'instant. Un sourire en coin, qui ne veut dire que la gentillesse et la gêne, et un regard doux: tout ce que je lui adresse de plus.
hj:
voilà désolé si c'est un peu moche... 3 et désolée du retard. enfin. dis-moi si tout va pour toi surtout <3
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Dim 7 Sep - 16:04
J'avais un peu trop tendance à rêvasser. Surtout ces derniers temps. Vivre avec Connor n'avait rien de facile, surtout quand cet abruti me refusait l'accès à son cœur. Je demeurais désespérément sa petite Callie, qu'il avait vu grandir, sa petite sœur d'adoption et c'était rageant. J'avais tellement envie de l'aider... De le sortir de ses cauchemars. Son regard hanté me faisait énormément de peine. Ah, s'il avait existé un sort me permettant de voir ce qu'avaient vu ces yeux... Hélas, la magie avait ses limites. Et elle avait un prix. Mama me l'avait assez souvent répété, je devais me montrer prudente et ne pas faire n’importe quoi, même s'il y avait quelque chose de jouissif à détenir ce genre de pouvoir. Ce qui l'était beaucoup moins, c'était de voyager dans mes rêves... Parce que la projection astrale n'avait rien d'une promenade de santé... C'était terriblement angoissant. Et je connaissais les risques de m'égarer, de ne jamais pouvoir revenir. J'avais longtemps fui ce don, avant de me décider à apprendre à le maîtriser. L'ignorance ne protégeait pas. Au contraire.
Je rangeais mécaniquement les livres, passant tout en revue pour que ce soit impeccable. Mon petit côté maniaque sans doute. J'aimais bien le travail bien fait. Cela faisait quelques années que je bossais ici et je n'avais jamais fait quoique ce soit qui puisse déplaire à ma patronne. J'aimais bien ce boulot, ça me permettait de découvrir plein d'auteurs, de lire, de conseiller et de faire des rencontres. L'idéal quoi. Et c'était un apport financier à ne pas négliger. Mais perdue dans mes pensées, je ne me rendais même pas compte que cela faisait un sacré moment que je n'avais pas été dérangée par un lecteur en quête de livres. Je tenais en main un roman, que je feuilletais distraitement. Si bien que je n'entendis pas tout de suite la voix timide qui s'adressait à moi.
Par contre, quand elle me parvint, je sursautais, refermant prestement le bouquin pour poser mes yeux sur le jeune homme qui se trouvait non loin de moi. Je lui souris gentiment.
« Oh, oui, je sais qui vous êtes. »
Je rangeais le livre à sa place, m'approchant de Collin. Il semblait terriblement gêné d'être là. Ou mal à l'aise en ma compagnie, je ne savais pas vraiment. Je l'avais déjà vu, mais nous ne nous étions jamais parlés. Mais je savais qui il était et ce qu'il faisait. J'avais même lu ses écrits, par curiosité. J'admirais ceux qui étaient capables de coucher sur le papier le fruit de leur imagination... Gamine, j'avais eu un journal intime, mais rien de très littéraire, juste un moyen d'exorciser mes peurs et elles étaient nombreuses. Voir des fantômes, ce n'était quand même pas très facile à gérer. Cela avait terrorisé la petite fille que j'étais. Comme voir ma mère totalement vide... Son esprit, disparu. Je traînais pas mal de cauchemars finalement. Étonnant que je ne sois pas devenue folle.
« Je n'ai pas vu votre mère partir. »
J'eus un petit sourire désolé.
« Il m'arrive de perdre la notion du temps ici. Le silence est propice aux divagations. »
Je jetais un regard à ma montre.
« Oh déjà ? C'est bien ce que je disais, je n'ai pas vu le temps passer à ruminer. »
Parce qu'on ne pouvait pas vraiment parler de rêveries, étant donné le tour un peu sombre de mes réflexions. Toujours ce maudit Connor qui ne me laissait pas en paix, c'était un supplice.
« Oh à propos, je suis Caleigh, au cas où. »
Au cas où il ne me connaitrait pas. Il pouvait m'avoir vu sans connaître mon nom après tout. Puisque nous ne nous étions jamais parlés. J'espérais aussi le mettre un peu à l'aise, il était trop chou avec son air timide, mais quand même, s'il pouvait éviter de balbutier quand il me parlait, ce serait plus agréable. Je n'avais rien d'intimidant.
Dernière édition par Caleigh G. Laverne le Jeu 2 Oct - 16:00, édité 1 fois
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Mer 17 Sep - 5:06
Mon plan, à ce stade, avait été que je tourne les talons et avale quelques centaines de pas loin d'elle jusqu'au fond de la bibliothèque jusqu'à une heure de fermeture quelconque. J'avais aussi opté pour la saluer et déguerpir comme un voleur, au pire des cas. L'ascension de mes plans n'avait été bien grande; mais certainement décisive. Maintenant qu'elle me répond, qu'elle sait qui ne suis, je ne sais plus rien faire. Caleigh à ce sourire que j'ai envie de prendre dans le creux de ma paume et de poser dans la poche intérieur de ma veste, juste contre mon cœur. Je l'aurais fait, si le compte de fée aurait remplacé les étagères autour de nous.
La brunette m'avait vouvoyé, et je ne sais pas si j'aurais eut le réflexe de faire de même. On ne vouvoie que les vieux et les grands, non? Je n'en sais rien. Je la fixe comme s'il elle m'avait dévoilé un secret inimaginable, et je baisse le menton pour laisser tomber quelques iris curieuses qui soit sur mes mains jouant nerveusement entre elles. La jeune femme s'approche de moi et je joue au lapin dans son terrier. Il y a mon cœur qui ne veut prendre répit des mille et uns galops qu'il a entamé. Et j'essaie de me rassurer que ce n'est la première fois qu'une âme charmante m'offre de ses mots doux. Moi qui ai toujours connu Caleigh de loin comme de proche, peut-être est-ce temps de la rencontrer, pour de bon. Cette idée me terrifie et me cajole jusqu'à la moelle.
La merveilleuse a langue facile, et j'ai toute l'ouïe du monde à lui accorder. Elle dit ses pensées aussi aisément que l'on mange des biscuits sucrés. C'est magnifique à voir et mes mains cessent de trembler. Elle est à craquer, à croquer. Ses lèvres en cœur qui fredonnent tout et n'importe quoi lui donnent des airs de fée égarée et cocasse. Toujours le menton baissé, toujours, je ris dans ma barbe inexistante un instant, puis un deuxième. Le hic unique qui donne accroc à mes réflexions est ses ruminations. Là, je lui porte un œil brillant qui ne sait pas quoi signifier. C'est alors qu'elle se présente.
“
Oui... Oui je sais. Ton nom signifie «mince et équitable»...
”
Je lui retourne avec un sourire très franc. J'arrête mes savoirs sur elle à l'instant près, avant de déborder. Je pourrais lui dire aussi que je sais qu'elle travaille dans cet endroit depuis quelques années, que son nom de famille est Laverne et que des rumeurs courent sur sa mère. Avec un peu de réflexion, peut-être je pourrais trouver sa saveur préféré de chewing-gum ou son album favoris. On parle d'elle, dans les allés de J comme à table en famille au souper. Comme ci, comme ça. Banalités de tous les jours qui renferme un joyaux, et un secret, derrière les phares de ses pupilles grises. Tout cela, je n'en dis rien. La première bonne impression n'est certainement pas celle d'un maniaque traquant l'inconnue liée de loin. Le suis-je, de toute façon? Peut-être. Avec tous ceux qui ont quelque chose d'intéressant à raconter, de leur bouche ou de leurs gestes.
“
Ruminer... Tu ne devrais pas ruminer... Assez de gens sont dans la tristesse dans cette ville. Et on entend de ces histoires bizarres... Tu trouves pas?
”
Des histoires de fantômes, de morts et de lapin parlant, aussi. Lui demander pourquoi elle ruminait plutôt que de rêvasser? Je m'abstiens à me mordre l'intérieur de la joue. Je n'oserais pas, de toute façon.
C'était son sourire, ou la lueur de son regard. Peut-être le reflet sur sa peau ou ses mains gracieuses. On ne sait trop, et on n saura probablement jamais. Mais elle me mettait en confiance, grandement. Je n'aurais jamais cru pouvoir attirer la sympathie d'une inconnue qui n'en est pas vraiment une aussi facilement. Il y a eut celle de Maddox, bien sûre, mais son cœur d'enfants défit tous les sermons que j'eus enduré après des ignorants. Elle, Caleigh, elle est autrement... Elle est... Les mots me manquent. Je ne peux la cerné, ni de vérité, ni d'imagination. Il fallait qu'elle vienne à moi d'abord, sans doute. C'est le Destin.
“
Viens je t'aide à fermer...
”
Je sortie les clefs de ma mère de ma poche pour lui présenter. Et à dire vrai, je préférais laisser la vraie employée faire travail.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Jeu 2 Oct - 16:13
Caleigh adressa un regard surpris à Collin alors qu'après avoir baissé les yeux, s’abîmant dans la contemplation de ses mains alors qu'elle parlait et le saoulait sans doute de paroles (elle était parfois un peu trop volubile), il lui répondait que son nom signifiait mince et équitable. Autant il était resté muet pendant tout le bavardage de Caleigh, peut-être parce qu'il s'en fichait, peut-être parce qu'il était timide, autant par cette simple intervention, il réussit à lui couper le sifflet. Il lui fallait un award à ce type, ce n'était pas souvent qu'il était possible d'obtenir ce résultat chez la métisse.
« Tiens, je ne le savais même pas... »
Elle n'avait jamais essayé de faire des recherches de ce côté là. Et c'était étonnant que lui, le sache comme ça. Conclusion : il avait du faire quelques recherches avant et donc, non seulement il savait très bien qui elle était, mais il s'était intéressé à elle auparavant. Élémentaire mon cher Watson ! Elle se fendit d'un sourire malicieux et pencha un peu la tête sur le côté avec une expression adorable :
« Et comment le sais-tu toi ? Tu as fait des recherches sur mon prénom ? »
Ça, c'était tout Caleigh de mettre les pieds dans le plat sans aucune diplomatie. Il ne lui vint pas à l'esprit qu'elle risquait de le faire se renfermer quand il se rendrait compte des conclusions qu'elle avait tiré à son encontre. Alors non, elle ne le considérait pas comme un psychopathe ou un stalker, mais c'était intrigant quand même... Il l'aimait bien peut-être ?
« Ne tous cas, merci de l'information. Même si j'aurais aimé un truc plus classe du coup... je ne sais pas moi... Divine princesse, déesse du soleil, beauté époustouflante. »
Il aurait été aisé de penser qu'elle n'était que vanité et qu'elle était arrogante, mais si Collin l'observait depuis un moment, il saurait que ce n'était pas le cas, mais juste de l'humour pour le détendre, parce qu'il semblait un peu coincé le garçon. Elle se demandait bien pourquoi d'ailleurs. Il lui annonça alors qu'elle ne devait pas ruminer, parlant des rumeurs bizarres en ville. Il la tutoyait, alors elle était ravie de faire de même et de se laisser aller à cette familiarité bienvenue.
« Si. Mais toutes les histoires trouvent leurs racines dans des faits réels tu sais. »
Elle n'avait pas spécialement prévu de lui dire qu'elle était une prêtresse vaudou. Mais elle ne s'en cachait pas non plus. Le savait-il ? La testait-il en lui posant cette question ? Voulait-il en apprendre davantage ?
« Il y a toujours eu un parfum de magie et de surnaturel à la Nouvelle-Orléans, c'est aussi pour ça que les touristes viennent chez nous, non ? Pour se donner des frissons... mais s'ils savaient ce qu'il en est vraiment, ils s'enfuiraient en courant... »
Elle en disait beaucoup, laissant penser à Collin qu'elle croyait en tout cela. Encore une fois, elle ne cachait rien. Caleigh était quelqu'un de vrai, de franc. On aimait ou pas, mais cela ne laissait pas indifférent. Le jeune homme lui proposa alors de l'aider à fermer et elle sourit.
« Je ne savais pas que tu faisais cela en plus d'écrire. »
Elle était fière de lui laisser comprendre qu'elle savait qu'il était écrivain. Et après, elle lui dirait même qu'elle avait lu ses ouvrages. C'était l'occasion rêver de faire un peu connaissance et il avait l'air d'un garçon bien.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Ven 3 Oct - 3:28
Moi qui avais pensé au rejet ou l'ignorance totale dès mes premiers mots lancés à sa peau de soie m'étais fourré le doigt très profondément dans l'orbite, apparemment. Je la savais très gentille, de loin comme de rumeurs, indulgente avec les clients les plus désespérants. Et je n'avais pas pu mieux espérer d'une merveilleuse à la lèvre d'or. Si mon courage ne battait pas de l'aile, je lui aurais demandé de devenir une conteuse précieuse pendant des nuits et des aurores. Et en redressant mon œil sur son visage qui parle de mille secrets, je remarque qu'elle est interrompue par mon commentaire.
Elle ne le savait pas. Elle ne le savait pas? Elle ne le savait pas. Je me ressasse cette phrase pour des siècles de secondes en rougissant comme si j'eus été fruit d'automne. Elle devine. Je devine qu'elle devine. Ses lèvres se fendent en quelque chose de délicieux et mesquin. Adorable et terrifiant. Je crois que mon cœur oublie comment battre alors que j'analyse ses traits comme un lapin renifle un chantier de chasse. Je n'aurais jamais dû dire ces mots. Jamais. Elle me prendra pour un harceleur, obsédé ou autre terme que je dédaigne sur mes intentions qui sont loin de tout ce que l'on pourrait croire. J'écarquille les yeux et me fige. J'ai presque peur d'avoir reçu un coup de carabine. Je crache la vérité comme il m'est bien difficile dans la gêne et l'embarras, vous devinerez:
“
Je... J'ai... C'est que... Quand... C'est ma mère qui... M'avait parlé de toi... J'ai toujours... Trouvé ton nom... Enfin... Il est beau, quoi... J'étais curieux... Je ne voulais pas... Je ne pensais pas à...
”
...à lui faire croire ce qu'elle pourrait croire. Suis-je intéressée par sa personne? Tout à fait. Comme je le suis avec tout ceux qui croisent ma route d'une manière ou d'un autre. Ils sont peu, alors je me dois de les chérir, après tout. Ma question qui s'avère la plus tonitruante est: me croira-t-elle? Qu'aurais-je à dire d'autre? Soit elle me donnera l'effigie d'un maniaque, soit elle s'en complaira et s'en moquera. Tout aussi blessante et paranoïaque sont ces idées, la seconde m'est préférable pour des raisons de confiance. Parce que j'aurais aimé qu'elle me porte une certaine confiance, j'ose songer tout profondément. Et qui de franc et d'espérant ne le souhaite pas?
J'avale difficilement dans ma gorge sèche soudainement. Tourner les talons et fuir en passant la clef dans la serrure. Annoncer à ma mère que plus jamais je ne mettrai les pieds à sa bibliothèque, ensuite tenter de disparaître dans l'ombre d'un costume à juste taille. Il me fait mieux, apparemment, que la compagnie des autres. Mon aorte tremble.
Et il s'échoue sur une note douce. Elle me remercie et ses gracieuses paroles réussissent à me détendre. Je soupire de mon intérieur et repose bien à terre; il tentait de fuir. Son humour à croquer lui remis sourire sur le visage et les nerfs à la bonne place. Parler aux inconnus était chose rare difficile à casser. Parfois c'est lorsque l'on tien la plus précieuse des figulines qu'elle nous glisse des doigts et se fend sur le sol. Maladresse étroite et stressante, je pense. Alors je me rachète sur un ton qui s'excuse avec un air des plus doux que je sais utiliser:
“
« Mince » et « équitable » sont de très belles natures. Et de toute façon, un nom n'as pas besoin de porter ces qualités quand son visage le fait déjà.
”
Sourire enfantin et maladroit. Je ne sais trop si cette phrase est mieux pour ma cause. Je sais complimenter les gens, pas éviter de ressembler à un détraqué mental. Chacun ses forces et ses faiblesses, il faut croire.
Racine, elle insinue les racines de ses histoires après avoir décortiqué celles de son prénom. Tu sais. Oui, je sais. Et, selon moi, ces racines sont bien plus intéressantes que l'histoire en soi qui en découle. Mais elles deviennent plus personnelles, plus profondes et plus blessantes. Mais apparemment, ce n'est pas de ces douches dont elle fait allusion. Je n'avais compris jusqu'à date qu'elle mettait sur table le sujet tabou. Enfin, je ne sais ce que les gens prêtent à ces histoires de fantômes... Chez ma famille, elles sont tabous. Dans mes craintes les plus viscérales, elles sont tabous. Parce que oui, j'ai peur de ces contes défaits, qui sont réels. Bien trop réels. À qui m'ai-je confié depuis le temps? Maddox, très subtilement. Nitzan, de force, sans grand bonheur.
“
Ils ont raison... Ces histoires sont terrifiantes.
”
Je me recroqueville comme si l'air était devenu quelques chiffres sous zéro. Je suis terrifié par ce qu'on peut apprendre. La magie et le surnaturel me font terriblement peur. Et pourtant, ils m'ont gardé en vie depuis mon adolescence. Et à me faire tourmenter comme le trouillard que je suis, elle m'avoue sans la moindre gêne connaître les fables et les démons, laisse même croire dans l'assurance de sa voix qu'elle les maîtrise du bout des doigts. Je crois que c'est la première fois que l'on m'en parle avec une si fiable contenance. Et j'ignore toujours s'il s'agit d'un bon ou mauvais signe. Alors je me laisse choisir la première option.
Je me gratte la nuque et tente de penser à autre chose. Comme à son élocution, par exemple, qui a l'effet d'une berceuse tendre sur moi. Qui a d'autant plus la facilité à me donner toutes les émotions vivables dans la toile d'une seule conversation. Et pour accentuer ce fait, elle me surprend, d'abord, à me savoir écrivain. Ce n'est qu'ensuite que je devine qu'elle m'a vu faire conférence, sans doute, ou que ma mère a vanter comme n'importe quelle mère le peu qu'elle a à dire sur « son canard ». Je déteste quand elle m'appelle « son canard ». C'est tiré apparemment d'un livre de Stephen King. Je déteste Stephen King. Et pourquoi je pense à cela maintenant? La conversation me rend nerveux. C'est pour ça. Calme toi et tu recevra carotte.
“
Oui! Enfin... J'aide parfois ma mère à son travail quand elle est trop occupé. Je connais assez bien l'endroit, j'imagine... Faudra que tu m'aides un peu. Je connais pas... Toutes les tâches... C'est rare que je bosse ici, en fait. J'imagine que c'est que le hasard qui a fait qu'on n'aie jamais travaillé en même temps. Et la chance qu'on ferme ensemble ce soir.
”
Autre sourire volé à un enfant passant. Comment je pourrais bien lui dire d'autre que je suis content de ma situation? Elle comprendrait vite. Elle sait comprendre les choses, je le devine à son simple regard voleur d'étoiles. Ou à ses paroles dictées avec finesse. Ou à ces gestes qui ne cesseront jamais de m'épater. Quelque chose dans le genre. Et qu'importe; le signal du travail semble avoir sonné de sa langue. Alors je m'active, enfin, termine de ranger les livres traîneurs et pousse le charriot jusqu'à son emplacement approprié dans l'idée qu'elle me suive. Pendant ce temps, je déroule conversation.
“
Et je suis surpris de voir que tu connais en beaucoup sur les histoires noires de la Nouvelle Orléan. Je sais pas... J'aurais jamais cru que tu les avais apprivoisées à te voir dans des situations banales de tous les jours souriante et... très gentille.
”
Vrai, peut-être triste. Je la laisse me guider. Je ne saurais que faire d'autre. Cette fois, je n'ai emprunté le ton du pardon. Du remerciement, peut-être. Et du fait à l'état pure. Je vois Maddox, malheureux et engouffré. Ophelia, définitivement au loin des pleures. Nitzan qui porte toutes les raisons du monde pour s'en faire pour son petit prince. Et Caleigh qui est un rayon de lune, et qui ne frôle la mélancolie du visage que lorsqu'on a le dos tourné. Il s'agit que de mon opinion, je ne saurais dire s'il s'agit, cela aussi, de faits. Et elle, mince et équitable, tout aussi divine princesse, déesse du soleil et beauté époustouflante, plonge le sujet glaciale sans avoir froid. Mystère à l'odeur de safran. Voilà son parfum, le safran. Mielleux et corsé à la fois. Un jour, elle a été l'Ange d'un livre pour enfant. Sinon, elle le sera sous ma plume.
Je sais que je dois rapatrier quelques dossiers et vérifier, sur les feuilles de commandes, les retours de l'heure passée. Je m'excite, maintenant que nous sommes tout juste à côté du comptoir des registres. L'endroit est vide comme une bibliothèque sur le point de fermer ses portes. Silence. Paix. Et Caleigh.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Ven 17 Oct - 14:58
Caleigh laissa échapper un rire cristallin devant l'embarras de Collin. Elle était sans doute trop brute de décoffrage, trop sincère pour un timide cet acabit. Le pauvre, il lui faisait un compliment et voilà qu'elle lui fiasait remarquer qu'il avait du faire des recherches sur son prénom pour savoir ce qu'il signifiait et donc qu'il s'était intéressé à elle bien avant aujourd'hui. Alors d'accord, c'était un peu flippant... Soit Collin était un brave type qui la trouvait jolie et l'aimait beaucoup, soit c'était un psychopathe qui avait flashé sur elle et allait la stalker impitoyablement. Caleigh n'était pas idiote ou naïve. Elle savait que le monde n'était pas peuplé de bisounours. Mais elle préférait quand même opter pour la première option le concernant. Mince, c'était le fils de sa patronne. Pas un dangereux criminel. Sa timidité était adorable.
« Merci. »
Dans sa grande bonté, elle décida de ne pas enfoncer le clou et le pousser davantage dans ses retranchements. Il risquait la crise cardiaque à ce rythme là. Le sourire de la jeune femme était lumineux et chaleureux. Pas de trace de méfiance ou de malaise. Rien ne laissait deviner qu'elle puisse penser qu'il soit un détraqué ou un pervers. Juste un mec mignon et timide qui s'intéressait à une fille qu'il pensait inaccessible. Ce n'était pas le cas. Caleigh était tout ce qu'il y a de plus abordable, mais pour une raison inconnue, elle semblait impressionner Collin. Il était comme ça juste avec elle ou avec tout le monde ? Parce que cela devait être handicapant au quotidien quand même.
« Détends-toi Collin. Pourquoi tu es si nerveux ? »
Elle résista à l'envie de lui demander si c'était parce que c'était elle ou si c'était tout le temps comme ça. Mieux valait ne pas sous entendre trop de trucs ou il allait devenir aussi rouge qu'une tomate et vouloir se terrer dans un trou de souris. Or, elle n'avait pas envie de le faire fuir. Son compliment lui fit plaisir et elle le remercia, non sans plaisanter. Il ajouta que ses attributs étaient de belles natures et qu'elle n'avait pas besoin d'un nom paré de qualités autres quand son visage les avait déjà. Elle lui lança un regard surpris. Comment résister à ces compliments ? On pouvait bien la traiter de petite dinde trop sensible, en attendant, elle se laissait bercer par ces douces paroles. Elle n'en était pas souvent abreuvée et cela remettait du baume sur son orgueil meurtri par l'indifférence de Connor. Elle venait à douter d'elle et de ses charmes. Collin lui redonnait cette confiance qui lui faisait défaut.
« Tu sais remonter le moral à une femme toi. »
Mais après les compliments, vint un sujet bien plus grave et sérieux. Les rumeurs qui couraient sur la Nouvelle Orléans, les fantômes, les possédés... Des histoires terrifiantes. Collin y croyait-il ? Il semblait effrayé. Caleigh, elle, laissait entendre qu'elle y croyait. Elle ne se cachait pas de ses croyances. Cela dit, elle embraya sur ses talents d'écrivain, lui révélant ainsi qu'elle savait ce qu'il faisait.
« La chance oui. »
Cependant, Collin ne s'avouait pas vaincu sur les mystères de la Nouvelle Orléans. Elle rit de nouveau à ses paroles. Parce qu'elle était gentille et souriante, elle ne pouvait pas s'y connaître en fantômes et vaudou ?
« Peut-être que je cache bien mon jeu... Il faut être revêche et méchante pour s'intéresser à ce sujet ? »
Elle pencha un instant la tête, malicieuse.
« Je crois que tu ignores encore beaucoup de choses me concernant... En quoi crois-tu Collin ? »
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Mer 22 Oct - 3:19
Et elle rit à l'orée d'une forêt de livres qui attendaient d'être lus et dévorés. Et à cette réaction, de toutes celles que j'eus attendu elle est bien surprenante, et surtout je ne sais trop comment la mâcher. D'accord, il y a bonne chose; elle n'a pas peur de mon engouement pour les autres. Les autres sont rares, tous si beaux et si talentueux... Je les envie, mais pas autant que je les admire. Je leur dis, quand j'en ai la chance. Ce n'est pas un maniaque obsessif qu'elle voit devant elle, sinon Caleigh aime bien rire au visage de ceux qu'elle croit maniaque obsessif. Tout bonnement, ainsi. Pour en venir à ma véritable crainte: elle se fout de ma gueule. J'ai beau tourner la situation dans tous les sens, j'ai l'impression horrible et vaste, bien trop vaste, qu'elle rit de moi. Comment ne pas rougir? Comment ne pas lui donner raison? Peut-être je n'aurais jamais dû lui tendre la main. Peut-être je n'aurais jamais dû me présenter à elle, et lui parler de tout ce que j'aime chez elle. Peut-être suis-je bon pour l'asile, aussi. Peut-être bien des choses.
Liste incomparable, jusqu'à ce qu'elle me remercie. Hoquet de cœur! Je m'enfle de contentement. C'est tout chaud, et bien trop plaisant pour penser à humiliation et renfoncement encore. Je regarde le visage qu'elle m'offre, et c'est un rayon de soleil. Je suis confiant, beaucoup plus que j'aurais pu l'imaginer. Et je reste franc, car je crois toujours que la franchise est pieux de tout ce qui accroche la confiance et la relation, quelle qu'elle soit, entre deux êtres. J'espère ne pas me tromper, j'espère tellement...
Et elle me dit de me détendre. On ne m'a jamais dit ça auparavant. Enfin, de la bouche du père, de la tante et du professeur, d'un ton rabougris, et d'une voix de douceur, jamais. Je hausse les sourcils. Je ne sais pas quoi répondre. La vérité, d'autant plus que mes propos en sont religieusement étalés. Et pourtant, le creux de mes tripes ne veulent pas, mais pas du tout, lui dire qu'elle est la cinquième personne vivante à me tenir compagnie et conversation en vingt-quelques années. Je cherche une réponse. Mon œil escalade toutes les étagères de la rangée, et mes mains jouent entre elles. Fouiller quelque chose de précis à répondre à cette question pourtant bien évidente et anodine me donne plus de file à retordre qu'il en faudrait. Stupidement, et peut-être trop tard, je crains de passer pour le rejeté que je suis trop facilement.
“
Je suis désolé... Je n'ai pas trop l'habitude... Je veux dire, je n'ai vraiment pas l'habitude de parler aux autres. J'ai peur de gaffer... C'est con, je sais...
”
Rire nerveux. Et à elle et elle seule, je crois bien, j'aurais le courage de dire de tels aveux. D'ailleurs que je n'ose la regarder en disant cela. Les carreaux du sol sont soudainement plus passionnant que le reste du monde. Ils sont confortables pour la rétine. Et ils ne peuvent pas me relancer aucune moquerie, sincèrement. Ce qui n'en fut pas plus de la part de la belle adressée.
Savoir remonter le moral à une femme? Rudiment que j'ignorais depuis peu. Je rougis et ris, cette fois, de bon cœur. Je ne sais qu'ajouter d'autre. Alors j'avais deviné de mille et de plein; la poitrine de Caleigh était lasse d'un mal perdu. Probablement, puisque apparemment j'avais remonté un moral tombé. C'est triste, bien trop pour le visage qui porte une joie et une beauté d'une telle envergure. J'espère que chacun des mots qu'elle puisse entendre est un vent à déraciner les ronces qui empiètent ses amours à la vie. Et la chance que l'on soit réuni à l'instant me vainc. Je suis aux anges. Je prie de tout cœur lui remonter le moral, certainement. Et plus que tout.
Et elle se demande si elle cachait bien son jeu. J'en suis persuadé, mais ne dis rien. Mes croyances en la matière avaient été des dénis total et des bouchages d'oreilles depuis toujours. Les mots des fantômes me donnent des frissons, et je les évite comme ils ont été proscrit autour de la table aux dîners de famille. Je serre les dents, avale difficilement. Je patauge, complètement.
“
Revêche et méchante...? Non... Euh... Je ne sais pas en fait... Je ne peux associer que ces légendes et histoires d'horreur à la tristesse et la crainte... Je n'aurais même jamais crut que tu... Ou que je...
”
Je fronce les sourcils. Mais pour une rare, et peut-être première, fois j'y songe réellement. À me questionner et me demander ce qui est vrai et ne l'est pas. Je pense à Rabbit Dickens. Et je n'ai pas envie de penser à lui. Toujours je l'ai accueillit dans ma vie sans me poser de question. Aucune question. Je lui fais confiance. Et il m'aide. Quoi de plus?
Gracieusement, Caleigh interrompt le fil de mes pensées. Son regard se plisse sur un malice qui n'a rien de rassurant, et son cou s'étire pour laisser courir ses mystères sur mes yeux, mes tempes. J'ignore beaucoup d'elle, apparemment oui. Je n'en doute pas un seul instant. Derrière ses lèvres, elle cache les montagnes d'un passé sinistre de la Nouvelle Orléan. Et sur ses paupières, la vision de tout ce qui a éraflé nos terres. Je ne sais plus quoi répondre. Je ne veux même plus répondre. J'ai peur de la vérité, celle que je chérie tant, pourtant... Sans doute est-il temps que je la saisisse. Enfin.
“
En quoi est-ce que je crois? Je ne sais pas... Je n'ai jamais désiré croire en quelque chose que je suis incapable de saisir. J'aime croire en l'espoir, l'amour, l'avenir... Mais je sais bien qu'il n'y a pas que ça. Pourtant, je n'ai jamais voulu croire aux fantômes, aux esprits et... je ne sais pas quoi, en fait. Ça me terrorise. Et pourtant, j'entends des choses... Je vois des choses...
”
Je hausse des épaules et hoche mon menton en signe de négation. Dans ma réflexion, mon regard s'est perdu dans le vide. Je m'en rend compte à l'instant et l'accroche à l'œil de Caleigh. L'étoile porte ma prunelle, tout comme l'angoisse.
“
En quoi devrais-je croire et ne devrais-je pas croire, selon toi? Et...
”
J'avale difficilement. Laisse tremper mes dents dans l'indécis.
“
...et que sais-tu de plus que les autres?
”
Comme si c'était un fait, qu'elle sache plus que les autres. J'ai l'impression que oui. J'ai l'impression qu'elle pourrait m'apprendre tout. Ce qu'il advient de ce que l'on est après le dernier battement du coeur? Peut-être la réponse se trouve dans le creux de ses paumes, qu'elle me le tendra enchaîné de son irrésistible sourire. Si tendre et magique Caleigh...
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Dim 2 Nov - 19:58
« Non, ce n'est pas con... »
Enfin, il s'enfermait dans une spirale vicieux du coup. Il ne voulait pas parler aux autres de peur de dire des bêtises, mais moins il leur parlait, plus c'était probable qu'il en sorte.
« Mais si tu veux, je serais ravie de t'aider à t'exercer. »
L'aider à se sociabiliser, à être plus à l'aise en public. Bon sang, cela devait vraiment être terrible d'être si maladroit et timide avec les autres ! Aucune relation sociale ? Le cauchemar ! Caleigh n'osait même pas imaginer ce que cela pouvait faire. Elle était d'une nature joyeuse et sociable après tout. La timidité, elle ne connaissait pas. A vrai dire, la seule chose pour laquelle elle se montrait maladroite, c'était pour essayer de séduire Connor. Elle avait beau tenter plusieurs angles d'attaque différents, elle ratait à chaque fois. Soit elle l'amusait, soit elle le mettait hors de lui. Vraiment, elle ne comprenait pas cet homme et cela la rendait totalement dingue. Du coup, discuter avec Collin avait quelque chose de reposant et rafraîchissant. En plus, il la complimentait, ce qui lui faisait le plus grand bien. Connor pouvait presque lui faire oublier qu'elle était plutôt une jolie fille quand même ! Non rectification : une femme ! Pas cette gamine qu'il s'évertuait de voir.
Du coup, la spontanéité bienveillante de Caleigh semblait faire des miracles sur le timide jeune homme qui se déridait et éclatait même de rire. Il bafouillait moins, hésitait moins avec elle. Était-elle en train de le mettre à l'aise ? Sûrement. Et tant mieux ! La magie Caleigh avait encore frappé !
« Et pourtant, il y a plus que la tristesse et la crainte Collin. »
Un instant, la bonhomie de Caleigh disparut pour laisser place à une voix douce et éclairée. La voix d'une prêtresse vaudou qui maîtrisait son art, qui avait l'habitude de côtoyer les morts et qui détenait un savoir qu'elle ne pouvait partager avec les profanes, mais transmis par sa grand-mère et par toutes les femmes avant elle, depuis la première : Marie Laval. Collin ferait-il une syncope si elle lui révélait descendre de cette grande prêtresse vaudou, célèbre dans toute la Nouvelle Orléans et même parfois au delà ? Aurait-il peur d'elle en la pensait mauvaise et dangereuse ? Elle en serait vraiment attristée. Elle n'avait rien de maléfique... Sa magie ne l'était pas. Elle était neutre. Seules les intentions comptaient.
Du coup, Caleigh était tentée d'amener doucement Collin sur ce terrain, en lui demandant d'abord en quoi il croyait. Elle sourit à sa réponse.
« Pourtant, c'est la définition même de la foi de croire en ce qui ne peut être prouvé. »
Mais son sourire disparut doucement quand il avoua ne pas vouloir croire aux esprits. Parce que cela le terrifiait. Elle comprenait. Enfant, elle avait été terrifiée de voir des fantômes, de pouvoir même leur parler. Un don et une malédiction tout à la fois. Sans compter les voyages qu'elle faisait la nuit, hors de son corps, dans un monde où les vivants ne devraient jamais se rendre, où sa mère s'était perdue. Mais Collin, même s'il refusait de croire, voyait et entendait des choses. Il ne faisait qu'un déni de choses qui lui faisaient peur. Sa question la troubla. Ce n'était pas à elle de lui dire en quoi croire.
« Je n'ai pas de réponse. Je te dirais juste de garder l'esprit ouvert. »
En revanche, pour la seconde question.. Elle se passa la langue sur les lèvres. Elle savait énormément de choses, mais pouvait-elle lui en confier sans lui faire prendre la fuite ?
« Je sais que la frontière entre les morts et les vivants est parfois bien mince. Que certains esprits ne trouvent pas la paix et continuent à fouler cette terre, cohabitant avec nous. Que certains sont doux, inoffensifs, perdus, ne sachant même pas qu'ils sont morts. Que d'autres sont malicieux, farceurs, jouant des tours que nous jugeons terrifiants. Qu'il existe des fantômes terriblement malfaisants, qui prennent un malin plaisir à hanter les vivants... A les pousser aux pires exactions. Ce qu'il se passe en ce moment... La hausse de la criminalité et tout... C'est l’œuvre de plusieurs esprits. Ils sont parmi nous Collin. Invisibles à la plupart des mortels. Mais certains d'entre nous peuvent les voir. Et peuvent les appeler. »
Les mediums. Les vaudouns. Et elle était les deux.
« J'étais enfant la première fois que j'ai vu un esprit. Et j'ai été terrifiée. J'ai voulu les ignorer, mais c'était impossible... »
Elle ne continua pas davantage. Elle testait la tolérance de Collin aux informations lancées. Elle devait y aller doucement.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Sam 8 Nov - 23:22
Contradiction. Aussi gentille que puisse être la brillante devant moi, je me sens ridicule jusqu'à la moelle à ses paroles. Impossible de mâcher ces pensées plus longtemps, elle me propose de l'aide comme s'il n'y avait aucune gêne dans ma situation actuelle; sans ami et sans conversation. Si la timidité n'emportait pas tout de moi, je l'aurais pris dans mes bras pour lui dire merci. Ce n'est que mon sourire qui le lui rend grâce, toutefois.
Et autant la présence de Caleigh était un baume et une beauté en soi, le sujet qu'avait pris notre conversation dans un tournent était tout à fait morbide. Je trouvais. J'en avais jamais parlé. Avec qui aurais-je fait, de toute façon? Plus que la tristesse et la crainte, je ne doute pas une seule fraction de seconde qu'il y a bien plus à maudire de toutes ces histoires. Mais déjà, c'est assez pour que j'en eu fuit la totalité en toute une vie. Et elle disait ces paroles d'un chant profond et sérieux. J'aurais eu frissons si je n'avais pas entendu son rire quelques minutes plus tôt.
Et tout me laisse croire que Caleigh pourrait connaître l'entièreté et toutes les vérités des histoires de vaudou. Qu'elle la maîtrise du bout des doigts et qu'il en est outre mesure démoniaque de profiter d'un tel privilège. Si on peut dire qu'il s'agit d'un privilège. Qu'a-t-elle au fond des veines? Je me demande sérieusement si il s'agira d'une découverte en cette soirée de bibliothèque à fermer.
Et bien qu'elle ne put me dire en quoi croire, elle trouva ma définition des croyances bonnes. Peut-être suis-je sur un bonne piste, peut-être que je contraire va me rattraper. Garder l'esprit ouvert... Ce sont des paroles radieuses qui laissent à l'imagination et la foi des opportunités de rêve. D'accord, je garderai l'esprit ouvert. Et tout débuterait par ses paroles, à elle. D'ailleurs, ma question la laisse sur une hésitation et je compris qu'elle ne sait pas par où commencer. Et je cligne des yeux d'étonnement. Bois toutes ses paroles comme le plus attentif des étudiants.
Et pourquoi ai-je tant de facilité à croire à tout ce qu'elle me dit? Elle pourrait très bien être une étrangère au pouvoir de dissuasion terrible qui me fait avaler toutes sortes de mensonges pour le simple plaisir de se payer ma gueule. Et d'un autre côté... D'un autre côté, depuis que je suis adolescent je vois quelqu'un qui n'est pas là. La crédibilité de tous ses propos prend un sens beaucoup plus immense que je ne l'aurais crut. S'établissant à l'échelle de la Nouvelle Orléan en entier, de la déchéance des criminels jusqu'au mauvais coup que l'on croit sorcellerie funèbre. Trop de choses sont expliqués, et peu assez par la même occasion.
J'avale difficilement et regarde par dessus mon épaule. C'est un réflexe agaçant émis par le simple coulis de frissons sur ma colonne vertébrale. Je comprends maintenant combien j'eus été heureux de me terrer dans mes histoires inoffensives toutes ces éternités... Et pourtant, la vérité de ce qui se passe autour de nous semble alléchante.
Et elle dit avoir vu des esprits. Je reste muet et atterri un moment. Ah bon? Ah bon. J'ai l'impression d'être un gamin devant un tour de magie. Suis-je trop naïf à avaler toutes ces histoires? Bien sûre que si. Et pour cette heure, je l'assume en toute impunité. Comme si c'était sur le ton de la confidence, je baisse le ton et approche mon visage du sien, d'un centimètre tout au plus. Mon ton est inquiet et complètement abasourdi.
“
Attends... Pour vrai? T'as... T'as déjà vu... un esprit?
”
Candide comme la plume de Voltaire. Tout naïvement. On disait avoir vu des fantômes et des démons. On ne le disait jamais d'une telle manière, aussi franche, toutefois. Puis je me dis que ceux qui voient des choses pour vrai n'en parle que peu souvent. Comme une gamine, par exemple. Une petite gamine du nom de Caleigh qui voit son enfance complètement détruite par des cauchemars imprimés sur ses cornées.
“
Ça dû être... horrible pour toi...
”
Parce qu'un esprit, ça fait peur, non? Je ne sais plus. Apparemment que mon voisin pourrait en avoir un sous la dent sans que je ne le sache. Cette idée est un glaçon sur mon crâne.
“
De quoi... ont-ils l'air? Sont-ils... je veux dire... sont-ils différentiables de n'importe citoyen dans les rues?
”
Cette fois c'est la curiosité qui enchaîne mes paroles plus que la frayeur, bien qu'elle m'engloutisse toujours. Je me sens ignorant de tout ce qui m'entoure. Et je n'arrive toujours pas à croire que je crois mot pour mot la belle parleuse devant moi. Sur une dernière note, je murmure encore plus bas, par simple doute personnel:
“
Parce que j'ai un ami qui... il...
”
“
Va-t'en.
”
“
On devrait... On devrait terminé la fermeture de la bibliothèque, non?
”
Rire nerveux et les yeux qui s'excusent. L'échos volubile et caverneux m'avait chatouillé le fond des ouïes à en faire sursauter. Et j'espère que Caleigh n'en voit rien à me prendre, pour la millième fois, pour un fou trop nerveux. Mon cœur manque un battement et se fend. Mon ami imaginaire n'est peut-être plus un ami imaginaire. Ou peut-être je panique pour rien. Je panique sûrement pour rien. Je me répète trois mille fois de plus.
Je range le restant des livres que nous avons sous la main en vitesse et sort la clef qui barrera la porte de la bibliothèque.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Mer 12 Nov - 14:43
La jeune fille parlait beaucoup, livrait énormément d'informations difficiles à avaler à ce jeune homme discret à qui elle adressait la parole pour la première fois ce soir. Connor l'aurait sans doute tancé de se montrer si franche avec un inconnu. En oubliant la plus élémentaire des prudences. Mais la jeune femme ne s'était jamais cachée de ses facultés à voir les morts. Ou de pratiquer la sorcellerie. Plus jeune, c'était bien un esprit qui l'avait sauvée d'un viol en bonne et due forme par des adolescents violents qui méprisaient sa couleur de peau, mais ne voyaient aucun mal à la souiller. Ces esprits qu'elle avait fui pendant des années, terrifiée. Elle n'avait pas voulu les voir, pas voulu les écouter. Et puis, il y avait eu ce déclic... On ne pouvait pas nier ce que l'on était. Ni lutter contre sa nature. Il fallait l'accepter, la comprendre. Et apprendre. Et elle avait apprit. Brillamment. Elle était encore jeune, mais avait de grandes facultés. Qui ne demandaient qu'à être travaillées.
Collin accepta tout son petit laïus sans broncher, mais il eut une réaction quand elle parla des esprits. Du premier qu'elle avait vu. Il était incrédule. Fasciné peut-être ? C'était possible. Elle hocha doucement la tête avec un petit sourire sincère. Elle avait vraiment l'impression qu'il la croyait alors qu'il aurait pu penser qu'elle se moquait de lui ou qu'elle était folle à lier. C'était le risque à prendre quand on se livrait ainsi. Elle vivait aussi très bien avec cette idée d'être prise pour une illuminée. Elle, elle savait que tout était vrai. Mais certains esprits n'étaient pas prêt à admettre le surnaturel. C'était trop difficile pour eux. Comme Connor.
« A vrai dire, j'en ai déjà vu plusieurs... trop pour en tenir le compte. Et j'en vois toujours. »
Elle se racla la gorge. Il ajouta alors que cela avait du être terrible pour elle. Elle eut un petit sourire crispé.
« Ça l'a été. J'avais 8 ans. Je venais de perdre ma mère... »
Elle se mordit la lèvre. Les termes n'étaient pas adéquats. Enfin si, elle avait perdu sa mère, puisque son esprit s'était perdu dans les limbes, mais elle était toujours vivante.
« En fait, ma mère est toujours en vie, mais son esprit... n'est plus là... Enfin, je vivais avec ma grand-mère. Je te laisse imaginer dans quel était d'esprit j'étais à cette époque. J'ai refusé de croire. J'ai refusé tout ça. Mais ce n'est pas parce que l'on nie une chose qu'elle n'existe pas... »
Elle soupira. Toute joie avait quitté son visage. Le soleil était voilé par quelques nuages venus du passé. Toute gaie soit Caleigh, aussi forte soit-elle, elle avait ses propres démons, ses propres ombres. Parfois, elles refaisaient surface. Pas longtemps, elle ne le permettait pas. Toujours, elle cherchait la force de les chasser. A côtoyer la mort, elle chérissait la vie et l'embrassait. Il lui demanda alors à quoi ils ressemblaient et elle lui jeta un regard curieux. Il était intéressé. Il y croyait.
« Ils ne sont pas visibles la plupart du temps. Pas pour ceux qui n'ont pas quelques dons de mediums. Hormis les esprits vraiment puissants. Et donc malfaisants. Eux, ils peuvent se rendre visibles. Et il est difficile de les différencier des vivants... Ce ne sont pas des formes indistinctes et blanchâtres... Ils ressemblent à ce qu'ils étaient quand ils sont morts. »
Il ajouta alors qu'il avait un ami qui... Qui quoi ? Il ne termina jamais sa phrase, s'interrompant brutalement, pour rappeler qu'ils devaient faire la fermeture. Déboussolée, Caleigh cligna des yeux plusieurs fois. Euh... Ils parlaient d'au delà et soudain, il revenait à quelque chose d'affreusement normal. Comme ça ? Elle le regarda s'affairer, avant de prendre son courage à deux mains et de poser sa main sur le bras de Collin pour attirer son attention.
« Collin ? »
Elle s'humecta les lèvres.
« Je ne veux surtout pas que tu ai peur de moi après ce que je t'ai dis... Qu'importe ce que je vois ou ce que je suis capable de faire, je ne suis en rien différente de la jeune fille que tu as osé abordé il y a quelques minutes. Si... Si tu as besoin d'aide... De réponses... Pense à moi. Cela me ferait vraiment plaisir. »
Elle sentait bien qu'il avait envie de parler, mais quelque chose le retenait. Elle ajouta dans un sourire malicieux :
« Ou si tu as juste envie de sortir et boire un verre. »
Il n'était pas obligé de s'intéresser à elle juste pour le côté curiosité surnaturelle. Elle pouvait aussi lui offrir une facette plus normale. Elle lui offrait son amitié, tout simplement.
D. Collin King Lapin de conte défait
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Mar 23 Déc - 23:35
C'est curieux à quel point la journée que nous vivons peut prendre des tournures extravagantes. Certains se réveillent riches et se rendorment dans la rue. Pour d'autres, plus chanceux, c'est l'inverse. Certains, sans même croire au coup de foudre, voient leur vie chamboulé par quelque Cupidon qui soit. Certains même trouvent la mort à la seconde la moins attendue. Et je vois maintenant mes croyances chamboulées par la plus belle des voix. Le monde dans lequel je pataugeais sans grande direction vient de changer, complètement. Mes doutes, mes craintes et mes frayeurs n'en sont plus. Ils sont maintenant des paroles que la plus franche des prêtresses ou la meilleure des menteuses affirme sous mon nez. Et j'ai l'impression que je glisse bien trop vite dans toutes ses histoires; ce qui est plutôt logique puisque je vois un énorme lapin me suivre partout depuis mes seize ans. Des fantômes, des esprits, des possédés... Ce matin je ne vivais pourtant pas dans ce monde. Enfin, si. Mais je ne le voyais certainement pas de cette manière.
Je la fixe sans cesse. Je n'espère même plus qu'elle ne me prenne pas pour un dégénéré. Je n'y pense pas, en fait. Elle avoue en voir beaucoup, toujours en voir... Des histoires à faire hérisser la fourrure de mes oreilles. Comment fait-elle? Comment peut-être garder les yeux ouverts après avoir vu des morts et des démons? Peut-être ne sont-ils pas aussi pire que les légendes le prétendent. Peut-être Caleigh est-elle plutôt plus forte que j'aurais pensé. D'ailleurs, perdre sa mère à l'enfance n'a rien de joyeux et en refroidirait plus d'un. Mes yeux lui donne un air à la fois attristé et terrorisé. Puis ma bouche s'ouvre pour lui demander si on se trouve dans un scénario de Jay Anson, se referme immédiatement après. Parce que je sais pertinemment que non. Parce que ce n'est pas parce qu'on nie une chose qu'elle n'est pas, exactement.
J'avale difficilement et baisse le menton pour réfléchir sur les dalles trop vieilles de la bibliothèque. C'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui me parle autant de tout ce que l'on dit sur la Nouvelle Orléan. D'autant plus qu'elle me parle de son lourd passé qui ne laisse aucune trace au sourire. J'aimerais lui dire quelque chose. Que je suis désolée. Que tout cela m'attriste. Par dessus tout j'aimerais ne pas la croire et la traiter de menteuse. Mais je crois avoir fuit la réalité assez longtemps, non? S'enfermer dans les contes de fées ne peut pas durer éternellement. Surtout pas quand on rencontre la plus mince et équitable des Caleigh. Je prends un moment pour encaisser le tout et porte à ma compagnie un sourire compatissant. Jusqu'à ce que le rongeur se pointe.
C'est un ton acerbe que je n'aime pas. Je m'affole, de peu. C'est trop, peut-être. Mon pouls qui avait appris à ne plus galoper reprend la pompe de l'angoisse. Quand le lapin a peur, il s'enfuit. J'ai un frisson tiède qui me parcourt le corps, et un sursaut du cœur. Sur mon bras, il y a la main de Caleigh déposé comme si un papillon s'y était endormi. Sa voix et ses yeux sont des perles inquiètes. Je m'arrête et la regarde en fermant mon visage dans l'appréhension. Je la regarde. Elle semble peser ses mots. Je crois que je vais me liquéfier sous la moquette inexistante avant que je ne puisse entendre la gravité de ses paroles. Et ce qu'elle me dit, plutôt, m'abats abrutis. D'autant plus qu'elle m'invite prendre un verre le dialogue d'après. Je la regarde, cligne des yeux, puis annonce d'une frêle parole:
“
Non... Oh non. Comment avoir peur de toi?
”
Je lui fais un léger sourire. Peut-être parce que je n'ai jamais été autant en confiance avec une inconnue pas si lointaine de ma vie. Pas en si peu de temps. Je me racle la gorge et froisse mon visage d'inconfort.
“
C'est plutôt de la vérité que j'ai peur...
”
Presque un murmure. Le fond de ma gorge couine trop à dire vrai. Je pourrais ajouter que je suis un sale trouillard, mais depuis le temps elle l'a probablement comprit. Et je reviens à la proposition du verre en redressant les épaules. Un verre. Je n'ai jamais but d'alcool. Certes, j'ai goûté. Mais je n'ai jamais été prendre un verre. La proposition est formidable, pour moi qui n'a jamais cru aux miracles.
“
On... On peut aller prendre un verre... Si tu veux...
”
Sourire en coin. Une manière comme une autre d'accepter une proposition dont j'ignore l'issue. Je lui tends la clef de la bibliothèque et prend le chariot pour aller le conduire à sa place un peu plus loin. J'ai le sourire aux lèvres et le bonheur en boîte.
“
Tu n'iras pas.
”
Je me fige. Ah? Et pourquoi? Mon ami de tous les reflets m'avait toujours protéger. Et fais ce qui était bien pour moi. Il m'avait aidé, et soutenu... Pourquoi ne voulait-il pas que j'ai prendre un verre avec Caleigh. Non, au contraire! Ça serait bénéfique pour moi... Non? Dans un autre sens, si je commence à réfléchir comme un fou à lié, ou si je garde l'esprit ouvert, comme dirait Caleigh, peut-être que Rabbit Dickens serait... terriblement malfaisant. L'idée est saugrenu à mes yeux. Carrément irréel. De penser que mon meilleur ami est un fantôme et qu'il veut le Mal. Alors je pourrais en parler à Caleigh?
Elle m'a dit que si j'avais besoin d'aide ou de réponses de penser à elle. Je pense à elle, très fortement. Je serre les poings. C'est très peu commode de parler de quelque chose à une prêtresse alors que jamais même les psychiatres n'ont eut ouïe de la chose. Peut-être deviens-je complètement taré. Ou peut-être est-ce que la ligne entre le monde des morts et des vivants est aussi mince que ma compagne le prétend.
“
Euh... Caleigh?
”
Je lui lance. Je piétine sur ma nervosité et je serre des poings. Ou je m'apprête à sauver ma vie, ou à faire une belle connerie.
“
En fait... Je sais pas si je vais pouvoir... Aller prendre un verre... C'est que...
”
J'inspire fortement et m'approche d'elle. Chacun de mes pas m'approchent de la catastrophe. J'ai l'impression que mes tripes bouillent. Nous sommes les seules âmes qui vivent dans la bâtisse au grand complet. Je lui murmure tout de même, presque sur le ton de la confidence.
“
Tu trouves pas un peu bizarre que je... te crois aussi facilement? Je veux dire... Je trouve ça bizarre... Ce que tu dis c'est... c'est fou. Hein. En fait... En fait c'est que... C'est possible que... Que j'ai vu des choses... Ou que j'en vois aussi... Non?
”
Je croise les bras, parce que mon corps veut feindre la nonchalance. Mais je transpire le stress et pue la trouille. C'est sûre.
“
Parce que... Parce que je crois que des fois... Je vois quelque chose... Quelqu'un... Je vois et j'entends quelqu'un en fait. Et les autres... ils ne le voient pas...
”
Rire qui trébuche dans on ne sait pas trop quel malaise. Je me gratte le fond de la tête.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Mer 31 Déc - 16:44
Elle eut un petit sourire, soulagée quand il lui répondit qu'il n'avait pas peur d'elle. Pourtant, il aurait pu avoir d'elle... C'était une medium, une sorcière vaudou, elle pouvait causer bien du mal, elle l'avait déjà fait, dans le passé, pour se venger de ceux qui l'avaient blessé et humilié. Parce que Caleigh était gentille, souriante, battante, mais qu'elle ne pardonnait pas à ceux qui l'outrageaient, parce que Caleigh possédait un pouvoir qu'il pouvait parfois l'enivrer. Mais elle n'avait pas avoué à Collin qu'elle était une prêtresse vaudou et surtout une descendance de la plus célèbre et la plus puissante d'entre tous. Marie Laveau. Peu étaient ceux qui ignoraient ce nom. Et sa puissance avait traversé les générations, se déversant dans les veines de ses descendantes. Mais dire qu'elle voyait des esprits depuis qu'elle était enfants aurait pu faire fuir n'importe qui et elle n'était pas certaine que cela ne trottait pas encore dans la tête de Collin d'ailleurs.
« Je ne sais pas, tu pourrais me prendre pour une folle, tu pourrais penser que j'attire les esprits, le mauvais œil ou je ne sais quoi. Tu pourrais avoir peur de ce que tout cela implique et comme ça passe par moi... »
Elle haussa une épaule. Elle aurait compris, même si elle en aurait été meurtrie. Mais il ne la taxait pas de folie, non, il semblait y avoir dans ses yeux une dualité qu'elle ne comprenait pas, mais aussi une foule d'interrogations. Il avait besoin de savoir. Il avoua alors en une grimace qu'il avait peur de la vérité et elle hocha alors la tête.
« Je sais. »
Comment aurait-il pu en être autrement ? Ils étaient tous passés par là... Même elle, avant que tout ne se déclenche. Elle proposa d'aller boire un verre, sortir entre amis, même s'ils ne se connaissaient pas depuis bien longtemps. Mais c'était l'occasion n'est-ce pas ? Il accepta d'ailleurs et le sourire lumineux de la jeune femme revint. Il lui confia les clés de la bibliothèque et elle le regarda aller ranger le chariot qui servait à promener les livres. Elle détourna le regard, se dirigeant vers la sortie et attendant que Collin la rejoigne, jouant avec les clés pensivement, le cœur battant un peu plus rapidement alors qu'il apparaissait clair qu'elle allait devoir lui révéler encore des choses, lui parler de l'au delà... Elle s'arrêta de jouer quand Collin l'appela d'une voix mal assurée.
« Oui ? »
Qu'est-ce qui se passait ? Voilà qu'il changeait d'avis et elle le regarda sans comprendre. Il avait oublié un rendez-vous important ? Il avait une petite amie jalouse ? Il avait peur finalement ? Elle ne dit rien, le laissant s'expliquer tout seul sans le presser de questions. Il approcha d'elle, lui demandant pourquoi elle ne trouvait pas bizarre qu'il la croit si facilement. Elle fronça les sourcils, se demandant pourquoi il semblait tourner ainsi autour du pot. S'il voyait des choses lui aussi ?
« Oui, c'est possible. »
Certains humains le pouvaient, parce qu'ils étaient un peu plus sensibles, sans être mediums. Ou il en était un qui s'ignorait. Il ne semblait pas aller très bien. Il était tellement nerveux qu'il lui communiquait son stress. Il avoua alors voir quelqu'un que personne ne voyait. Tiens... Pourquoi est-ce que Caleigh ne le voyait pas ? Il n'était peut-être pas là en ce moment. Mais Collin avait besoin d'être rassuré. En espérant, bien sûr, que lui, il ne souffre pas d'une pathologie mentale qui n'avait rien à voir avec les esprits. Caleigh préférait se montrer prudente.
« Normal ? Pas vraiment... La plupart des gens ne voient rien. Certains le peuvent, parce qu'ils sont plus sensibles aux esprits, qu'ils ont déjà vu la mort, qu'ils l'ont frôlé... Ou parce qu'un esprit veut être vu spécifiquement par cette personne. Je parle des gens qui ne sont pas mediums, qui n'ont pas de dons, mais une sensibilité exacerbée. Donc tu vois quelqu'un ? Toujours la même personne ? »
Et dans ce cas, ce n'était pas forcément une bonne nouvelle. Se faisait-il hanter ? Elle ne lui montra pas son inquiétude ou ses interrogations, continuant sur le ton de la conversation avec un sourire rassurant et charmant.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Lun 19 Jan - 0:38
Non, il est en rien rassurant d'apprendre que le bagage que porte la médium devant moi s'avère de plus en plus réel. Parce que les idées semblent s'emboîter et que trop de chose prennent le clair des lacs de montagnes. Quand une idée nous frappe, comme celle d'avoir connu les esprits avant de connaître leur existence, laisse échapper au corps un immense soupir d'incertitude. Mais quand c'est une Caleigh rayonnante qui se dresse devant nous, et qu'elle nous sourit comme la plus pieuse des prêtresses de joie, on peu affronter le risque. Ce que Caleigh avait put voir m'effrayait. Ce dont elle était capable de faire aussi. Ses ancêtres et tout ce qu'on peut savoir à leur sujet; plus que tout. Mais j'ai appris que le chien de chasse, aussi vorace peut-être sembler et aussi affutée peut paraître ses canines, parfois il devient la meilleur compagnie qui soit. Qu'il soit compagnie de Marie Laveau ou non, à dire vrai. Je hausse les épaules.
“
Oui. Je pourrais. Je pourrais aussi te faire confiance et donner une chance à la porteuse de superstitions. Jusqu'à maintenant, rien ne me laisse croire que tu as l'intention d'être méchante envers moi.
”
Et de toute façon, pour le moment... C'est plutôt moi qui passe pour un fou, non? Pour le moment, elle est un précieux enlacements qui me sert de compagnie et de bouée de sauvetage, à la fois. Elle a trop à me dire. Et j'ai trop à boire d'elle. Caleigh aurait été le Diable en personne à l'instant que je n'aurais rouspéter. Mais elle est bien mieux, je sais. D'ailleurs, elle sait aussi. Que j'ai peur de la vérité. Tout le monde a peur de la vérité. Et tout le monde doit l'apprendre un jour ou mourir sans verdict. Tristement. Pour se retrouver errant les maisons hantées à leur tour? L'idée est loufoque et bien trop probable à mes yeux. Peut-être est-il temps que la prêtresse des prêtresse m'enseigne tout ce qu'il faut savoir, à défaut de vivre dans un terrier toute ma vie. Je suis adulte, non? Peut-être devrais-je cesser de me boucher les oreilles une bonne fois pour toute?
Mais il y a quelque chose qui m'arrête. Il y a lui qui m'arrête, à dire vrai. Il le fait pour mon bien? Je ne sais pas. Mais ce que je dis à Caleigh, je crois le faire pour mon bien. Et elle me dit, clair et net, que c'est possible. Je me fige. Ouvre grand les yeux. Ah, d'accord. Et ce n'est pas normal. Ou pas tout à fait. Me croit-elle médium? J'ai l'impression de ne pas l'être. Je suis bien trop faible et mou pour cela. N'importe quel démon aurait choisit d'attribué un don à mon poisson rouge avant de me choisir. Mais, pour ne pas m'enfariner dans mes idées, je dois avouer que je ne connais rien à la chose. Je laisse alors le doute planer dans mon esprit. Elle me demande qui est-ce que je vois exactement.
Mon cœur s'emballe. Elle est magique. Elle est extraordinaire. Elle est la première personne à qui je parle de tout cela sans devoir m'adresser à une manuel de médecine sur la schizophrénie. J'aimerais la prendre dans mes bras et lui dire à quel point je la trouve splendide. Le genre de chose que je n'arriverais jamais à faire, cela va de soi. Mais j'ai quelqu'un pour me comprendre et m'écouter. J'ai un léger sourire sur la tête et serre les poings à m'emporter d'un bonheur sporadique qui s'échoue sur sa question. Parce que le sérieux et les vérités que je veux bien croire de sa bouche me dépassent toujours plus que le voudrais.
“
Comment il est? Comment il est... Il est... Comme...
”
Comme un gros lapin géant. Je la regarde la bouche ouverte et ne termine pas sa phrase. Je la fixe un moment à me trouver plus ridicule que la veille encore. Impossible que je puisse articuler quelque chose qui ne sonne pas complètement stupide. Et d'un autre côté, je doute que la grande Caleigh ne soit surprise de grand chose à l'heure qu'on se parle. Je devrais tout lui dire?
“
Non.
”
Non... bien sûre que non. Je devrais lui montrer.
J'hésite un moment à gesticuler de mes mains puis me décide enfin et agrippe sa main. Je l'attire au pas rapide jusqu'à la salle de bain sans d'autres mots. Je ne saurais quoi dire de toute façon. Et un simple «accompagne-moi à la salle de bain s'il te plaît» dérape bien trop sur ma langue pour pouvoir sortir convenablement. Qu'importe ce que je dis, je crains me retrouver dans les chaussons du vrai débile devant la prêtresse des prêtresses que je ne veux surtout pas faire fuir. Ni elle, ni son joli sourire.
La salle de bain n'est rien de coquet ou de spécial. Quelque chose pour les hommes et les femmes à la fois qui définit bien l'utilitaire et non plus de la bibliothèque. Des carrelages blancs, une toilette impeccable, un lavabo parfumé et un miroir pour se rendre justice. C'est le miroir qui m'intéresse. Parce que lorsqu'il me parle, il vient me voir. Et quand il vient me voir, je le vois dans mon propre reflet.
Et comme je l'avais prédit, quand j'allume la lumière de la petite pièce, mon reflet dans la glace est un énorme costume de lapin froissé et pendouillant. Celui qui s'occupe d'être mon meilleur ami et mon ange gardien depuis de nombreuses années. Et celui qui fait couler l'irrémédiable doute dans ma poitrine. Ma respiration est lourde; c'est l'anxiété. Et je cale toujours ma tête dans mes épaules en gardant mes poings bien longés le long de mon corps.
“
Est-ce que tu le vois?
”
J'ai envie qu'elle me dise non. Pour ne pas réaliser que la chose qui m'a tenu la main tout ce temps est un mort. J'ai envie qu'elle me dise oui pour que j'aie des explications et savoir que je ne suis pas seul. J'ai envie qu'elle me réponde, tout simplement, parce que sinon je vais sombrer volontairement dans un comas de mille ans, le temps que toutes ces histoires se trouvent des refuges loin de ma conscience.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Lun 26 Jan - 17:34
Un joli sourire fleurit sur les lèvres de la jeune femme quand Collin lui rétorqua qu'il préférait lui laisser une chance et la croire, car rien en elle n'indiquait qu'elle puisse avoir de mauvaises intentions. Il était adorable. Naïf mais adorable. Et quelque part, elle sentit son cœur se serrer en pensant à tout le mal qu'on pourrait lui faire en se servant de cette naïveté. Il y avait tant d'esprits malfaisants et mêmes de mauvais humains qu'il pourrait tomber entre leurs griffes. Il serait une proie tellement facile. Elle se promit de ne pas laisser cela arriver, de veiller sur lui et l'aider autant qu'elle pourrait. Elle pouvait essayer de lui créer un charme, qui le protégerait un peu.
« Je n'ai pas l'intention de l'être Collin. »
Elle avait parlé doucement, sereine, sincère. Elle était une main tendue, il fallait qu'il puisse la saisir. Il avait l'air de lui faire confiance, c'était heureux, mais il avait de la chance de tomber sur la bonne personne.
« Attention, je ne suis pas un ange, quand on me fait du mal, je suis capable d'en faire aussi, mais je ne suis pas méchante. J'ai envie de t'aider. »
De le protéger aussi, mais elle garda cela pour elle. Parce que Collin était déjà la cible d'esprits à ce qu'il lui dit. D'un esprit en particulier. Etait-il hanté ? Cet esprit avait-il de bonnes ou de mauvaises intentions ? Elle pouvait sans doute le découvrir. Elle comprenait mieux pourquoi il la croyait si facilement. Il voyait des choses lui aussi et s'il avait pu se croire fou, maintenant, il se disait qu'il n'était pas seul et avait juste développé une capacité spéciale. L'esprit qu'il voyait existe. Alors elle lui en demanda davantage, sincèrement intéressée et naturellement curieuse. Il commença à chercher ses mots pour le décrire, mais s'interrompit, cherchant ses mots. Elle ne se doutait pas que l'esprit intervenait, peu ravi d'être ainsi découvert.
Soudain, il s'empara de sa main et l'entraîna à sa suite. Bien que surprise, elle ne broncha pas et le suivit, intriguée. Qu'est-ce qu'il avait donc en tête ? Il ne lui avait pas décrit l'esprit, semblant renoncer à le faire, mais voilà qu'il l'emmenait vers la salle de bain. Avait-il besoin d'un miroir ? Apparemment oui, parce qu'il se présenta devant et à la stupéfaction de Caleigh, ce ne fut pas le reflet de Collin qui fut renvoyé par la surface réfléchissante, mais... un costume de lapin géant. Fascinant. C'était bien la première fois qu'elle voyait ça tiens. En général, les morts venaient à elle avec leur apparence lors de leur décès. Cet esprit était-il mort ainsi déguisé ? Ou bien avait-il réussi à s'approprier l'essence de Collin, de modifier son apparence pour totalement faire partie de lui et prendre l'apparence d'un... doudou ? Un peu flippant le doudou, mais bon.
« Oui... »
Ce n'était qu'un souffle. Elle s'approcha encore, regardant tour à tour Collin et son reflet.
« Fascinant. »
Elle était émerveillée. Un peu inquiète aussi. Pour Collin. Il n'avait pas peur de cet esprit, donc, il avait du être... gentil, avec lui. Mais c'était ainsi qu'il fallait procéder pour prendre possession d'un corps. C'était aussi possible par la hantise, en harcelant l'hôte. Mais Collin n'était pas traumatisée.
« Il a toujours eu cette apparence ? Ça fait combien de temps qu'il est avec toi ? »
Elle aurait pu tenter de s'adresser à l'esprit. Mais elle avait l'impression que l'esprit n'avait pas envie de lui parler. Il ne s'était pas matérialiser dans la pièce, mais par le truchement du miroir. Lié à Collin.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Sam 7 Fév - 22:04
C'est comme une douillette qui vient se reposer dans le fond de mon estomac. Celle qui réconforte, que l'on devine bourrée de plumes au touché, et qui, jamais, n'est tricotté en laine qui pique. Sur la douillette, il y a un lapin qui est au repos. Et ce lapin est en rage noire. Et moi je suis trop éblouit par la joie qui me borde pour m'en soucier. De toute façon, la comptine de la plus belle des sorcières m'emporte vers le Tout Bonheur de ce monde de morts fantômes. Cette prêtresse qui n'a pas l'intention d'être méchante, et dont je bois chacun des mots avec délectable envie. Bien sûr qu'elle n'est pas méchante. Elle n'est pas hypocrite non plus. Je ne veux pas qu'elle soit hypocrite. De toute façon, dans les contes, on trouve souvent une femme de coeur blessé derrière la plus laide des nécromanciennes. Et la mince et équitable n'a rien de laid; je devine déjà sa poitrine renfermant un trésor de diamants. Oh! Elle est si gentille. Je l'aime, je l'aime comme on aime son propre petit messie personnel. Un messie qui n'est pas un ange et qui sait se défendre. Et qui voit les morts.
Ses yeux, d'ailleurs, scrutent la surface du miroir avec fascination. Même qu'elle prononce cet adjectif sans que je n'en ressente inquiétude ou joie. Je n'ai aucune idée ce que cette fascination représente, et je suis simplement dans l'ivresse de cette minutes à cinquante-six milles battement de pouls que mon coeur crie de joie. Je soupire, même, pour faire passer quelques pulsation intrépides coincées dans ma gorge.
“
Ah! C'est... Ah! C'est... Je suis tellement content, c'est... Je suis pas fou!
”
Je ris, comme pour me libérer, un petit moment de débordement, du poids de ces quatre dernières années. Mes joues ont rosies. Mon museau me chatouille. Puis je croise les bras, me renfrogne dans le concret et les mots pesants. D'accord, elle le vois aussi. Mais avant que je ne décolle sur mon nuage de paix, j'aimerais garder les deux pieds sur terre une dernière minute de réflexion. Elle voit les mort. Donc Rabbit Dickens est... un fantôme? Il n'a rien d'un pyromane de garderie. Ni d'un drap volant de Scooby Doo. Je dois admettre qu'il n'a pas la gueule du meilleur ami du quartier pareillé depuis les trente dernières années non plus. Et pourtant, c'est mon ami. Il est gentil. Avec moi, en tout cas. Mon meilleur ami est sans doute un mort. J'aurais trouvé la mise assez angoissante si ça n'avait pas été de la mémoire du charmant sourire de Caleigh la Prêtresse dès que je pense aux histoires noires de la Nouvelle Orléans. Là, je ne crois pas trouver le tout bien effrayant, ou sinon, pas encore. Je trouve le tout un peu ridicule. Et assez nul pour un adulte qui vit seul en appartement.
Ses questions me tirent de ma réflexion. Oui, je dois admettre qu'elle pourra mieux répondre à cette roue tournante dans ma tête bien mieux que quiconque dans mon entourage. Je redresse mon menton et hausse les épaules. Mon enthousiasme est contenu, mon hésitation rôde dans l'air. À chacun de mes mots, je crains que Rabbit Dickens ne m'interrompe et me dispute. Je ne voudrais pas qu'il m'envoie dans un coin porter les oreilles d'âne, encore moins qu'il me boude. Je sais qu'il saurait faire les deux à merveille.
“
Je l'ai vu la première fois à mes quinze... seize ans environ. Tu sais, à cette époque ou on se demande si on est malade mental pour un rien...
”
C'était ma vie, en tout cas. Et je devine, celle de bien d'autres adolescents tourmentés.
“
Depuis, il me quitte jamais. Ou presque. Et je l'ai jamais sans... son costume. Il s'app- il veut qu'on l'appelle Rabbit Dickens. Et il m'aide beaucoup... Je jure qu'il n'est pas méchant. Grâce à lui je...
”
...me déguise le soir pour effrayer les gens la nuits et ça me comble de bonheur. Non, je ne dirai pas ça, allons. Ça serait la goutte qui donnerait vraiment envie à Caleigh de me prendre pour un psychopate pour de bon.
“
... j'ai un peu d'interaction sociale par-ci et par-là, disons... C'est mon meilleur ami.
”
Je conclue, en murmure. La gêne me secoue une bonne frousse de fois, et je baisse le menton pour porter mon pouce à ma lèvre inférieure. Devant la plus sublime des Prêtresse, le mot «naze» se grave lentement sur mon front en lettre capitale. Au moins, je l'ai. Ma sauveuse. C'est ce qui m'importe le plus en ce moment. Je me gratte la tete. Le lapin dans la glace fait de même. Je souris à pleine dents, et le rongeur de costume m'imite. Pas compliqué puisqu'il sourit toujours à pleine dent sur son visage de plastique. J'hésite de longue seconde, reniffle, et évanouit mes lèvres étirées. Puis j'ose quémander les choses qui m'effraient, pourtant, qui sortent comme des perles de la voix de ma messie mince et équitable.
“
[i]Alors...?[i]
”
J'ai l'impression que ma langue va continuer avec «est-ce que je vais mourir, docteur?» mais elle n'en fait rien. Je la contemple. C'est étrange, comme moment, ou ce qui planne dans l'air est soit magnifique ou terrible. Mais c'est fort et présent. Puis, je me demande, stupidement, si Caleigh transporte toujours ce genre de présence sur son passage. Celle quif ait fondre les gens et qui défie les montagnes. Stupidement car, après coup, je suis persuadé, et en toute évidence, que oui: la plus grande Prêtresse de nos foulées est magique comme ça.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Jeu 19 Fév - 16:05
Elle tourna doucement la tête vers lui alors qu'il semblait libéré par les paroles qu'elle avait prononcé, par le fait qu'elle puisse voir elle aussi cet inquiétant lapin silencieux qui ne semblait vouloir se montrer que par le truchement du miroir.
« Non, tu n'es pas fou. Je suis désolée que tu ai pu le penser. »
Parce qu'il n'avait osé en parler à personne et s'était forgé sa propre opinion vis à vis de son entourage, forcément fermé à ce genre de choses. Elle avait du mal à comprendre pourquoi. Ils étaient à la Nouvelle-Orléans bon sang ! Ici, il se passait tout le temps des choses étranges... les histoires et légendes étaient légions. C'était une terre de magie, de mysticisme, de spiritisme. Comment pouvait-on l'ignorer ? Comment pouvait-on encore prendre pour fou celui qui voyait des morts ? Davantage encore maintenant, alors que la ville devenait folle... Collin était soulagé, au point de rire, presque exalté, avant de se calmer tout aussi subitement et de croiser les bras, moins amusé soudainement. Etait-il possédé ? Ce drôle de lapin était-il un ami qui le hantait en douceur, ou bien un esprit bien plus dangereux qui prenait le contrôle du jeune homme de façon sournoise depuis des années ? Un frisson de peur la parcourut à cette hypothèse. Curieuse, elle interrogea le jeune homme sur son ami, apprenant ainsi qu'il était hanté par ce drôle de fantôme depuis plusieurs années maintenant. A l'adolescence... période difficile, où l'on se révèle fragile. Un terrain de prédilection pour la possession. Mais la jeune femme préférait taire ses hypothèses. Elle hocha la tête quand il lui avoua qu'à ce moment là, on se demande si on a toute sa tête. Avec les hormones qui s'affolent en plus, ce n'est pas évident.
Il ajouta que le fantôme ne le quittait jamais, qu'il avait toujours eu cette apparence là et voulait qu'on l'appelle Rabbit Dickens... D'accord... Ça c'était flippant quand même... un fantôme en forme de lapin géant qui s'appelle Dickens.
« Comme Charles Dickens ? »
Elle se demandait si c'était un hasard, ou si le fantôme l'avait fait exprès, pour une raison encore obscure... un hommage, une fascination, un clin d’œil... un truc glauque. Collin continua en jurant qu'il n'était pas méchant et que grâce à lui il avait quelques interactions sociales. Caleigh haussa un sourcil dubitatif. Comment un fantôme pouvait réussir à faire ça ? Qu'il soit le meilleur ami de Collin était... touchant. Cela révélait une telle solitude chez lui que Caleigh en eut le cœur brisé. Son meilleur ami est un fantôme lapin. C'était pathétique quelque part. Mais la jeune femme ne voyait pas les choses ainsi. La question était de savoir si Collin était naturellement solitaire et que le lapin avait comblé cette solitude si bien qu'il s'y était raccroché ou si c'était ce fantôme qui avait coupé Collin des autres, entretenant sa solitude pour avoir davantage de pouvoir sur lui. Caleigh n'était pas si naïve, elle connaissait la malveillance et la ruse des esprits.
Le lapin faisait tout comme Collin. Il était... attaché à lui. Il se superposait à lui. Caleigh n'était pas une experte dans le domaine. Cela l'intriguait. Elle ferait des recherches. Collin reprit alors la parole, semblant attendre quelque chose d'elle.
« Tu le vois toujours par le truchement d'une surface réfléchissante ? Il n’apparaît jamais à côté de toi, dans la même pièce ? »
Elle hésita un instant, s'approchant de Collin, avant de poser la main sur son torse.
« Il est... là ? »
A l'intérieur de lui, faisant partie intégrante de lui ? Ça, elle n'aimait pas. Parce qu'alors, Collin était réellement possédé... Et que parfois, le lapin prenait possession de lui. Mais elle préférait y aller doucement et surtout, ne pas braquer le fantôme contre elle. Car alors, elle ne pourrait plus aider Collin.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Mer 4 Mar - 17:07
Désolée qu'elle ait pu le penser? Je secoue la tête, tout en la penchant vers le côté. Non, elle n'a pas à être désolée d'aucune façon. Je suis certain, au bien creux de mes côtes, que tout le monde a déjà cru, ne serait-ce qu'une seconde de trop, à sa démence ou sa folie. C'est tout à fait normal, supposons, avec un cerveau tel que celui de l'être humain. De toute manière, je ne dois pas être le seul... non? Non, certainement pas. Si je croise Caleigh, par tout hasard dans ma vie, et qu'elle me parle de phénomènes récurrents et, pour le moins, effrayants de la sorte, c'est que je ne suis pas seul. J'aime bien le croire, en tout cas.
Remarque que je n'en sais rien de rien. Je n'ai jamais eut d'ami, ni de bien grande famille à part celle qui porte le sujet tabou celui du monde des morts. Et, à force, je me suis enfermé dans mon petit monde. Celui des fées et des maisons d'édition. Lorsqu'on est le rejeton de la société, c'est tellement évident de passer dix pieds sous ce qu'on veut à tous prix éviter: la crainte. Avec le temps, je dois dire que cette situation de solitude m'avait bien plût. Jusqu'à tout récemment, à dire vrai.
Comme Charles Dickens? Cette question me tire de mes réflexions abruptement. Je redresse le menton, les sourcils et le coin de mes lèvres. Oui, bien sûre. C'est un auteur que je ne peux qu'aimer profondément, et il adonne bien trop parfaitement que le lapin aime porter ce nom. Je commence à douter qu'il s'agisse d'un hasard, maintenant qu'on m'explique tout cela.
“
Oui. Oui comme Charles.
”
Ça s'est apaisé dans mon esprit. Pas dans mes tripes, mes dans mon esprit, oui. Et avec tout cela, Caleigh semble réfléchir. Lourdement. J'ai l'impression d'attendre le verdict d'un docteur. Et j'imagine un moment, par pure fantaisie, la prêtresse m'annoncer que j'ai le cancer du cerveau. Ce n'est plus rien de marrant quand je découvre qu'elle est capable de le dire avec une si grande aise. Qu'elle a les traits parfaits et la voix toute comblée pour annoncer le pire. J'avale difficilement. Et elle poursuit avec une question sur laquelle je réponds avec hésitation:
“
Non... Enfin... Je pense pas... Qu'il est.. Je l'ai toujours vu dans les surfaces comme dans les miroirs ou les écrans de téléviseurs éteints...
”
Ce me coupe le clapet c'est le pas qu'elle fait vers moi pour poser sa main sur mon torse. Je cramoisis des joues, surpris par le geste, et mes pensées se mettent à balbutier comme des folles. Si il est... là? Quelle question absurde et beaucoup trop concrète à la fois. Si j'ai un lapin géant dans le bedon - quel beau titre de conte, sinon rien qui fasse germer des réponses bien réalistes dans ma cervelle. J'ai envie de lui demander qu'est-ce qu'elle veut dire par-là, mais je sais déjà très bien qu'est-ce qu'elle veut dire par-là. Je froisse les sourcils, soudain beaucoup trop inquiet. Je ne réponds pas, parce que j'attends, stupidement et naïvement, comme un gamin, que Rabbit Dickens m'envoie une réponse. Tout ce qu'il me donne c'est un silence de boudeur. J'espère ne pas l'avoie renfrogné.
“
Euh... Il me parle... des fois... j'ai l'impression que c'est une voix qui vient... de l'intérieur.
”
J'espère que cette réponse est suffisante. Parce que, c'est tortueux, simplement que de dire:
“
Oui... Oui je pense qu'il est là d'dans...
”
Avec la voix écorchée.
Ça y est, elle va m'annoncer que j'ai le cancer du cerveau ou quelque chose de pire. Je le vois déjà dans ma tête. Au moins, c'est Caleigh. Donc c'est très doux, et soyeux.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Ven 27 Mar - 23:41
Intéressant que le lapin porte le nom d'un célèbre écrivain. Caleigh avait lu quelques unes de ses œuvres naturellement. Si elle était assistante dans cette bibliothèque, ce n'était pas par hasard, ni pour faire de la figuration, c'était parce qu'elle aimait également profondément les livres et en avait lu beaucoup dans sa vie, de styles très variés. Pas toujours de la grande littérature. Il y avait les classiques, il y avait la poésie, il y avait les essais, les nouvelles, les romans de gare, les romance à l'eau de rose, les romans historiques. Elle aimait un peu tout, même la fantasy, le fantastique ou la science fiction. Certains romans invitaient le lecteur à voyager, d'autres à réfléchir. Pour Dickens, ne serait-ce que le célèbre Christmas Carol donnait le ton. Et Caleigh pensa, non sans un frisson, que ce qu'il se passait aujourd'hui dans ces toilettes avait un petit quelque chose de cette œuvre qui l'avait terrifiée plus jeune...
Avec ces nouvelles données, elle devait découvrir qui était cet esprit qui se dissimulait ainsi derrière un pseudonyme et derrière un costume. Elle avait peur qu'il soit bien plus malfaisant que Colin ne le pense. Elle n'était vraiment pas rassurée. Ce lapin lui foutait la trouille, même si elle ne le montrait pas. Mais elle préférait se montrer prudente et ne pas commettre d'impair au risque d'éloigner Colin d'elle ou de provoquer une catastrophe. Collin était-il possédé ? C'était étrange que cet esprit ne se montre à lui que dans les surfaces réfléchissantes. En général, c'étaient les humains sans aucun don qui voyaient les fantômes de cette manière. Collin n'avait aucun don, mais s'il était possédé... Ou hanté peut-être ? Elle n'arrivait pas à le déterminer et elle savait qu'elle allait se retourner le cerveau avec ce casse-tête pendant un moment.
Finalement, elle lui demanda si l'esprit était à l'intérieur de lui, soulignant son propos en posant une main délicate sur son torse, sans se douter de l'effet que ce simple geste pouvait provoquer chez le jeune homme. Souvent, Caleigh était inconsciente de son charme. Et elle l'était davantage encore vis à vis de Collin, bien loin de se douter de la façon dont il la voyait, qui l'aurait sans doute flattée, mais aussi terriblement gênée si elle en avait été informée. Il fronça les sourcils, d'abord muet et elle espéra que l'esprit n'était pas en train de semer le trouble dans son cerveau. Tout semblait calmer autour d'eux, mais cela ne la rassurait pas spécialement. Il lui confirma alors que parfois, l'esprit lui parlait, comme si c'était une voix dans sa tête. Mais sentait-il sa présence pour autant ? Il ajouta alors d'une voix différente qu'il pensait qu'il était effectivement à l'intérieur de lui.
La jeune medium sourit doucement, rassurante. Elle pouvait sentir le cœur de Collin battre follement sous sa paume et elle retira alors sa main.
« D'accord. »
Elle ne savait pas ce qu'elle pouvait se permettre de dire ou pas. Il était peut-être trop tôt pour continuer ainsi l'interrogatoire. Repousser les limites n'était pas forcément la meilleure idée qui soit.
« Détends-toi Collin. Depuis tout le temps que Rabbit Dickens est avec toi, il ne t'a jamais fait de mal, n'est-ce pas ? Et vous n'en avez jamais fait à d'autres. »
Elle essayait d'être sûre d'elle. Mais ce n'était pas le cas et elle espérait sincèrement que ses paroles réconfortantes étaient aussi la réalité, que Collin ne se transformait pas en dangereux psychopathe de temps en temps. Mais si c'était le cas, il ne s'en souviendrait peut-être pas... probablement pas. Il ne lui parlerait pas ainsi si c'était le cas de toutes façons.
« J'avoue que je me demande pourquoi il t'a choisi... »
Connaissance de sa vie mortelle ? Cible de choix par sa naïveté et sa fragilité ? Tant de questions qu'elle ne pouvait poser directement...
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Ven 3 Avr - 23:12
Un simple d'accord qui ne veut tellement rien dire, et le premier contact affectif que je n'ai jamais reçu d'une femme qui ne soit pas de mon sang s'achève. À m'en chambouler le sang dans chacune de mes veines, bien que je ne sois nullement amoureux de la femme presque inconnue en face de moi. Et qu'importe, ami réciproque ou non, cette sorcière de tous les charmes m'aura fait passé par une gamme d'émotions incroyablement divergentes. Avant que tout cela ne tourne au cauchemar, j'affirme clairement que notre rencontre est une perle de ma vie.
Et avec tout cela, Caleigh me dit de me détendre. Bien trop rationnelle pour une femme qui maîtrise la magie de la couleur qu'elle le désire. Et, étrangement, le contraste de ce qu'elle prononce et ce qu'elle peut faire – selon ses dires, en tout cas – me calme profondément. Si une prêtresse vaudou aussi grande qu'elle peut mentionner l'être sait avoir les pieds sur terre et trouver la corrélation simple dans une situation plus que loufoque, alors je devrais m'en sortir. C'est vrai, si Rabbit Dickens ne m'a jamais fait de mal, pourquoi je m'en préoccuperais.
La part de sa phrase qui me fait rougir et rire nerveusement, c'est celle qui mentionne que l'on a jamais fait de mal à quiconque. Je hoche de la tête, peut-être exagérément, comme pour appuyer son point odieusement. Non, nous n'avons jamais fait de mal à personne. Nous en avons terrorisé une bonne centaine, mais jamais nous n'avons fait de mal. Inutile de lui dire que je prends plaisir à effrayer les autres pour trouver le réconfort de prouver mon existence sociale sur cette terre. Inutile de dire que je fais tout ça depuis mes seize ans. Ce n'est pas mal. Pas vraiment. Peut-être illégal, mais pas mal pour autant. C'était quand même son idée... Mais c'est pas mal... Je devrais arrêter d'y penser aussi fortement.
Son dernier doute me fait perdre ce fil de pensées douteux et malaisant. Je sais exactement pourquoi il m'a choisit. Je crois les bras et parle d'une petite voix – on aurait dit plus au tuile du plancher qu'à la jeune femme, mais je n'y peux rien. Et c'est sans trop d'insistance à me dénigrer mais assez d'assurance à faire confiance à Caleigh que je commence:
“
Je sais... Je sais pourquoi il est venu vers moi... Jusqu'à ce jour, je savais pas qu'il pouvait être... Un fantôme, peut-être, ou un esprit ou... Un mort... J'ai jamais su d'où il venait non plus... Mais je savais que... Qu'il était venu pour m'aider. J'ai toujours été assez introvertis et depuis que je suis né je suis vraiment... solitaire.
”
Je me gratte le sourcil. Ce que je dis là est tellement évident que j'aurais très bien put lui dire qu'elle portait un nez au milieu de son visage, ça aurait été tout aussi surprenant, j'imagine.
“
Mais ça n'a jamais été par... choix. Tu comprends. J'ai toujours passé inaperçu, c'est comme ça. Certain rayonne, comme toi. D'autre reste plus discret dans leur manière d'être...
”
J'ose enfin la regarder et lui fournis qu'un sourire gêné. C'est mieux que de continuer à fixer le sol.
“
Puis, lui il est arrivé pour qu'on soit ami. Et il m'a donné des trucs pour que je me sente moins seul. Il a toujours été gentil. Tout ce qu'il a fait était pour m'aider...
”
C'est dit avec tellement d'assurance, mais j'écorche la fin de ma phrase. Caleigh disait qu'il n'était point dangereux, mais peut-être que oui. Peut-être devrais-je douter de lui après presque dix ans d'amitié. Rien ne me disait qu'il ne se jouait pas de moi. Peut-être profitait-il simplement de ma tristesse et de ma faiblesse? Je ne suis pas niais; je sais que je suis plus que ténu. Et c'était son idée d'effrayer les gens, ce qui n'est pas très gentil à la base, sinon pour moi-même.
Je le regarde, dans la glace. Je cherche de sa présence pour me donner quelque chose de beau à croire. Habituellement, quand je cherche de sa présence, il vient à moi. Mais là, rien. Je ne sens pas qu'il est parti. Ou qu'il laisse le champ d'honneur à Caleigh. Non, je sens qu'il me boude. Carrément.
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Ven 24 Avr - 17:19
Bien, bien... L'esprit avait approché Collin parce que c'était un gamin introverti, qui manquait singulièrement de confiance en lui. Timide, transparent... insignifiant. Une proie idéale pour un esprit qui voulait se servir d'un humain. Cela dégoûtait la jeune femme. Pas de la part de Collin, non, elle était plutôt compatissante à son égard. C'était plutôt l'esprit qui la dégoûtait. S'il était malfaisant, il avait vraiment bien réussi son coup avec son hôte. Et s'il était bienfaisant... Ben franchement, un esprit qui ressemblait à un mec dans un costume de lapin et qui s'appelait Rabbit Dickens, ça la faisait grave flipper. Cela faisait film d'horreur, psychopathe et tout. Alors peut-être qu'elle partait avec un mauvais a priori, mais en attendant, elle n'avait pas trop confiance en la gentillesse de cet esprit. Aucun n'était vraiment gentil de toutes façons. Au mieux, ils étaient farceurs, et leurs farces n'étaient pas toujours de très bon goût, ni très gentilles. Si Collin avait su le dixième de ce qu'elle savait, il aurait été horrifié et il n'aurait jamais laissé approcher ce spectre... Et maintenant ? Pour l'aider, elle devait savoir si le fantôme était bienveillant ou malveillant, si Collin était possédé parfois, ou totalement conscient de ses actes et ayant le fantôme juste en compagnie. Mais elle risquait de se frotter à Rabbit Dickens et là, elle perdrait Collin. Elle devait se montrer subtile. Sauf que ce n'était pas forcément son fort.
Mais pourquoi Collin était-il si solitaire ? Elle ne comprenait pas. Il était gentil, charmant, intéressant. Elle ne s'ennuyait pas avec lui. En plus, il écrivait bien. Pourquoi choisir de s'isoler ainsi des autres humains ? Pourquoi craindre leurs regards ? Et avant qu'elle ne se décide à l'interroger à ce sujet, il continua en avouant avoir toujours été transparent. C'était comme ça. Quand elle, elle rayonnait, attirait les regards, était ultra sociable, lui, il se cachait dans un trou de souris.
« C'est dommage. Tu gagnes à être connu Collin. Tu es quelqu'un de bien. On ne croise pas beaucoup de garçons comme toi. »
Gentil, sincère, vrai. Collin semblait incapable de duplicité. Il disait ce qu'il pensait, même si c'était en bégayant. Il avait un visage franc et ouvert et un regard bleu où on aurait pu se noyer. Il attirait la sympathie. Et la tendresse. Un peu comme les bébés chiens. Adorables, qu'on avait envie de câliner. Voilà, c'était ce sentiment qu'il réveillait chez Caleigh. Il n'aurait peut-être pas apprécié qu'elle le lui dise d'ailleurs. Ce n'était pas forcément très flatteur pour son ego de mâle.
Il ajouta que Rabbit était alors venu, comblant sa solitude et faisant des choses pour aider Collin. C'était justement ça qui inquiétait Caleigh. Qu'avait fait le fantôme pour aider Collin ? Ce dernier semblait protéger l'esprit, cherchant absolument à ce que Caleigh le voit aussi comme un être bienveillant. Mais elle n'était pas aussi naïve et avait une certaine expérience avec les esprits. Trop pour se laisser duper.
« C'est ce que font les amis, pas vrai ? »
Elle sourit. Autant ne pas les brusquer, tous les deux. Elle ne sentait pas la présence de l'esprit. Collin était-il tout seul avec elle maintenant ? Elle allait devoir plancher un peu, voir interroger sa grand-mère à ce sujet et lui demander conseil. Peut-être existait-il un rituel pour savoir ce que voulait cet esprit ou même pour en débarrasser Collin si c'était une mauvaise chose... Heureusement que les esprits n'étaient pas télépathes quand même !
« Moi aussi je t'aiderais Collin. Si tu veux bien me faire une petite place dans ta vie. »
Elle lui dédia un joli sourire alors qu'elle lui demandait son amitié. Elle le sortirait, lui apprendrait ce que c'était que d'avoir de vrais amis. Vivants. Pas morts. Que tout le monde voyait et qui n'avaient rien à cacher et surtout pas leur visage...
« On va se le boire ce verre ? »
D. Collin King Lapin de conte défait
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Sam 23 Mai - 1:39
Des belles paroles à me faire rougir jusqu'à l'oreille. Je penche le regard et je souris si bien qu'on ne pourrait plus deviner que j'eus tourment dans les dernières minutes passées. On ne m'a jamais prononcé ces paroles, et jamais je n'aurais imaginé ces phrases d'or. Qu'ils viennent d'une âme aussi douce que celle de Caleigh, je note mon pouls qui cogne de bonheur contre une cage thoracique qui devra apprendre à faire de la place. Ce fut mes lèvres finement étirées qui la remercièrent, parce qu'un mot placé aurait été un mot de plus. Un mot bégayeur, d'autant plus. Rien qui ne m'aide, et tout pour gâcher ce moment que je ne peux que savourer dans la plus délicate des gêne.
Parlant de Rabbit Dickens, Caleigh met de valeur l'amitié entre nous. J'approuve d'un hochement de tête. Toujours, je nous avais considéré amis, Rabbit Dickens et moi. Peut-être, finalement, avais-je eu raison sur ce point? Avec ce qu'elle m'avait dit, j'eus douté et j'eus été convaincu. À me faire mordre l'intérieur de ma joue, ou ouvrir le cœur, de la minute à laquelle elle s'adonnait. Et qu'importe, j'étais très heureux d'avoir put connaître Caleigh de la sorte. M'en faire une amie? Je souris, et laissé échapper un petit rire. Bien sûre que j'avais toute la place du monde pour Caleigh, dans ma vie. Pour quiconque ayant un cœur pure et une oreille d'or. Mince et équitable, comme une princesse, je lui donnerais importance, et à jamais, cela va de soi.
“
Bien sûre que je le veux.
”
Dis-je un peu bêtement. Comme l'enfant qui découvre son âme sœur à bac-à-sable. Sorti par elle-même, cette phrase qui ferait bien son chemin de toute façon. Avec Caleigh, il n'y avait plus beaucoup de timidité dans la voix, et c'était pour le mieux et pour mon bonheur. En échange de sa bonne volonté et de son aide, je lui donnerais bien ce que j'ai à la tonne et ce que je donne aux plus précieux de ce monde qui croisent ma route: de l'amour. Qu'aurais-je de mieux à lui rendre? Je n'en savais trop rien, ce qui faisait de cette décision un choix judicieux. Échange d'un sourire, le sien aussi beau que le soleil, et je sentit une fleur éclore dans mon estomac. Moi qui croyait connaître Dame Amitié avais-je peut-être sous-estimé mon reflet de rongeur quelques fois de trop. Et pourtant...
“
Oui, bien sûre. Allons-y.
”
Et je pense à cette seconde près, mort d'impatience, que cette soirée ne peut être que magnifique à partir de maintenant.
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Caleigh G. Laverne Viens jouer à la poupée
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Sujet: Re: reste auprès de ce que je suis. | CALEIGH Jeu 4 Juin - 14:49
Les dés étaient jetés. Collin et elle seraient amenés à se revoir. A s'apprécier. Oh elle l'appréciait déjà, il la touchait avec cette naïveté peu commune qui le caractérisait. Bien sûr, le fait qu'il y ai cet esprit qui le suive, qui fasse partie de sa vie intriguait la jeune femme qui voulait l'aider. Mais même sans cette curiosité, elle aurait aimé compter le jeune homme dans ses amis, le sortir de son isolement, l'aider à lutter un peu contre sa timidité. C'était un mec bien. Qui devait être heureux, qui devait profiter de la vie, sortir, avoir des amis. Sans que cela ne soit forcé bien sûr. Caleigh se doutait un peu que si elle prenait les décisions, il la suivrait, sans que cela ne lui plaise forcément. Juste pour ne pas décevoir la jeune femme. Or, elle voulait qu'il découvre ce qu'il aimait. Pas ce qu'elle, elle désirait. Ce serait délicat, mais c'était un formidable défi !
Elle remarqua qu'il semblait déjà plus ouvert avec elle. Il ne bégayait plus, il n'avait plus le regard fuyant. A croire qu'il n'était pas si associal que cela finalement, il fallait juste lui donner confiance en lui et lui faire confiance. Cela lui faisait plaisir qu'il s'ouvre ainsi avec elle. Cela ne laissait augurer que du bon pour la suite. Si Rabbit Dickens le permettait bien sûr. Caleigh allait devoir la jouer fine quand même, ne pas éveiller les soupçons de l'esprit, ne pas lui laisser voir qu'elle se méfiait de lui et allait enquêter. Déjà, elle allait devoir déterminer si Collin était possédé. Il y avait des moyens magiques pour cela, ce ne serait pas un problème. Ensuite, il faudrait voir à quel point ils étaient liés. Si l'esprit avait déjà prit possession de Collin, au point de lui faire faire ce qu'il voulait sans que Collin ne puisse rien y faire, sans qu'il ne puisse s'en souvenir. Là, ce serait inquiétant.
Il fallait aussi savoir si l'esprit était dangereux. Parce qu'il y avait des fantômes bienveillants des fantômes perdus qui ne savaient pas qu'il étaient morts. Et puis, il y avait les malfaisants, qui possédaient les humains pour accomplir leurs méfaits. Et la jeune prêtresse n'avait aucune confiance en cet esprit en forme de lapin géant. Cela lui semblait vraiment... creepy. Comme un mauvais film d'horreur. L'esprit se cachait. Pourquoi ? Etait-il mort déguisé ainsi ? Était-ce son ancien métier ? Ou un dangereux tueur qui aimait se déguiser en lapin ? Cela foutait la trouille, non ?
Mais en attendant, la jeune femme allait juste inviter Collin à boire un verre, tranquillement, discuter de tout et de rien, de ce qu'elle faisait, de ce qu'il aimait, de ce qu'il voulait faire à l'avenir... Une discussion normale entre deux jeunes gens, sans tout ce paranormal, quand bien même cela faisait partie intégrante de Caleigh, qui avait baigné dedans dés son âge le plus tendre, qui avait du sang de sorcière vaudou dans ses veines, descendant d'une lignée émérite et reconnue. Puissante. Une puissance qu'elle n'avait encore jamais utilisé. Une puissance pas encore totalement maîtrisée. Elle était jeune, elle apprenait encore, avec des peurs humaines qui la freinaient.
« Alors, c'est parti ! »
Ils fermèrent la bibliothèque ensemble et se dirigèrent vers un bar branché et fréquenté, à l'ambiance chaleureuse. Pas trop de monde, mais pas désert non plus. Caleigh entraîna ainsi Collin dans son monde, un monde bien vivant, tourbillonnant, léger, insouciant. Fait de rires, de plaisanteries, d'écoute, de douceur. Scellant ainsi le début d'une belle amitié.
RP TERMINE
HJ:
J'ai pris la liberté de conclure ! Je pense qu'on pourra se refaire un sujet post event, va y en avoir des choses à exploiter
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