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Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya]

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MessageSujet: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyMar 25 Fév - 21:35

L'homme courait et courait. Soudainement, un couteau vola non loin de sa joue. Le pauvre bougre s'effondra dans la ruelle et se mit à prier en pleurnichant. Alastair qui se tenait dans l'ombre avisa sa victime. Elle n'était pas encore prête pour la possession mais cela ne serait tarder. Il avisa une poubelle, en attrapa le couvercle qu'il lança comme un frisbee. L'objet s'écrasa sur le bougre qui couina. Le Dibbouk fit un sourire profondément mauvais et s'éloigna, l'air de rien. Les rues devenaient de moins en moins sécurisés pour les gens. C'était la volonté de Belaam et aucun esprit ne s'élevait contre lui. Alastair déplorait la disparation de Cameron, peut-être que la jeune esprit avait disparu ? Peut-être bien. Mais au final, il s'en moquait comme de l'an quarante. Le Dibbouk se dirigeait vers le Mississippi River. Non loin de la célèbre rivière, il y avait un petit ranch local et il avait besoin de retrouver des chevaux. Il devenait de plus en plus instable. Les pensées tournoyaient dans son esprit, se mélangeant avec ses souvenirs.

Chaque nuit, quand il fermait les yeux, il revoyait les mêmes images. Rebecca qui lui riait à la tête, lui, furieux et la tuant. Il se voyait la violer, elle se débattre, tantôt hurlant, tantôt riant, complètement folle, faisant une dissociation lors de ce moment atroce. Il se souvenait l'avoir mutilée, l'avoir tuée avant de la mettre sur un cheval et avoir fait danser l'animal. Son dernier contact avec un cheval s'était fait dans le sang. Enfin contact avec son véritable corps. Car à chaque possession, il ne manquait pas de se rendre dans une écurie pour retrouver l'odeur et le contact de ces animaux qui avaient façonné toute sa vie. L'homme s'engouffra dans le ranch et resta de longues minutes sans bouger. Les chevaux le sentirent et s'agitèrent. Les animaux avaient toujours été plus sensibles que les hommes aux esprits. Ils n'avaient pas autant de barrière psychologiques, ils étaient constamment ouverts sur l'autre monde. Alastair passa entre les différents boxes, observant les chevaux.

La plupart était de fiers quarter horse magnifiquement bien bâtis. Ici et là, il y avait quelques appaloosas et leurs robes si particulières. Il n'y avait pas des chevaux d'équitation classique, on était dans un ranch et non pas dans une écurie qui travaillait le dressage qu'avait fait Alastair. L'homme s'arrêta devant une bête trapue qui arborait une robe souris foncé. Le cheval redressa la tête, roula des yeux et renâcla, nerveux. Il sentait le Dibbouk et en tant que proie, l'équidé s'agitait. Furfur s'éloigna de la pauvre bête, dépité et s'approcha des selles et brides. Il caressa le cuir usé, la rudesse de la selle glissait sous sa main et il ferma les yeux. Il se sentait chez lui. Un bruit retentit dans son dos et il ouvrit les yeux. Il était trop tard pour qu'un palefrenier ou le propriétaire vienne ici. Il faisait nuit. Alors qui osait pénétrer l'écurie ? Alastair fit volte-face et se figea en voyant Sophya.

Que faisait-elle ici ? Depuis des semaines il l'évitait, en faite, soyons honnête, depuis l'annonce de Belaam. Il ne pouvait pas lui avouer ce qui se tramait mais il tenait suffisamment à elle pour céder s'il venait à la croiser. Alors il l'évitait. Le mauvais esprit se doutait bien pourquoi la médium était ici. Elle connaissait son nom d'esprit et ce lieu lui était cher... Et mer**. Il attendit quelques minutes, se disant qu'il était paranoïaque sauf que la femme prononça son prénom. Aussitôt, Furfur se sentit attiré et il fut impossible pour lui de résister. D'une poussée d'énergie, il se rendit visible. Il posa son regard clair et furieux sur la jeune femme.

« Qu'est-ce que tu fous ici ? »

C'était bien Alastair, même pas un salut comment vas-tu ? Surtout après plus d'un mois d'absence ! Malheureusement pour lui, Sophya n'était pas idiote, sinon, elle n'aurait pas pensé à venir le chercher ici. Furfur gardait ses distances. Il la savait puissante et si cela la piquait de le renvoyer dans l'autre monde, il était foutu.

« Il fait nuit je te rappelle ! Tu es complètement folle d'être dehors. »

Complètement folle car plein d'esprits rôdaient. Alors lui, il l'épargnait car il était attaché à elle mais ce n'était qu'une question de temps avant qu'un esprit ne tombe sur Sophya. Alastair ne voulait pas que cela lui arrive. Il tenait suffisamment à elle pour l'avoir protégée lors du braquage. Chose qu'habituellement, le mauvais esprit ne faisait pas.
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptySam 1 Mar - 23:25

Ses mains serraient compulsivement le volant de la voiture de son frère alors qu'elle conduisait pour la première fois depuis un long moment. Conduire à la Nouvelle Orléans relevait toujours de la pire des difficultés et en cet instant, Sophya la ressentait réellement. L'angoisse d'un accident lui tordait l'estomac et la jeune femme ne se souvenait en plus pas très bien des routes à emprunter. Certes, le gps la conduisait en dehors du centre ville, se rapprochant des bayous et autres fermes du coin mais.. elle avait toujours une peur panique de se tromper ou de provoquer une collision avec une autre voiture. Une douce musique avait envahi l'habitacle tandis que la médium éloignait ses pensées sombres et se concentrait sur la route.

Ces dernières semaines avaient marqué un vrai tournant dans sa vie. Elle avait démissionné de son emploi et avait décidé de ne pas passer le barreau, faisant demi-tour alors qu'elle se trouvait sur place, le jour de l'examen d'entrée. La brunette ne pouvait plus s'imaginer passer sa vie derrière un bureau, à attendre que les choses se passent et à vivre dans une routine un peu trop rassurante. Beaucoup trop endormante. Il était temps qu'elle change de style et vive vraiment. Qu'un peu de piment vienne s'imiscer dans sa vie. Et puis, après la prise d'otage elle avait beaucoup réfléchi. Pourrait-elle défendre des meurtriers, voleurs, assassins, pères violents ? Pourrait-elle vraiment supporter de voir une famille se déchirer au vu de son propre passé ? La réponse était négative et la demoiselle le savait bien. Alors elle avait tout raccroché et avait entamé de nouvelles recherches d'emploi... Sans trouver un véritable bonheur. Alors la jeune femme avait décidé de poursuivre ses allégations et de parvenir à retrouver son Alastair de compagnie. Enfin celui de Chase, mais ils l'avaient suffisamment partagé pour qu'elle se sente un minimum attachée à lui.

Au souvenir de l'esprit, la jeune femme pouvait ressentir les goutelettes de sang l'éclaboussant alors qu'il tuait quelqu'un pour la protéger. Elle le savait, Furfur n'avait agi que pour ses beaux yeux, parce qu'elle l'avait supplié du regard. Avait-elle une once de remord à cette idée ? Pas vraiment. Son instinct avait pris le dessus. Elle était une survivante, elle n'avait pas décidé que son heure était venue. Alors elle avait pris ce qu'elle pouvait prendre pour rester en vie, tout simplement, et avait compté sur l'attachement du Dibbouk à son encontre.

« Vous êtes arrivé à destination. »

Une écurie. La jeune femme ne fut même pas surprise que son instinct la mène dans ces lieux. Elle avait toujours su qu'Alastair avait un rapport étrange avec les chevaux, sans savoir vraiment lequel. Il faisait déjà nuit et il pleuvait. Le terrain allait être un véritable champ de boue. Une grimace se logea sur ses traits alors qu'elle descendait du pick-up et poussait un profond soupir. D'un geste négligeant, Sophya ferma la voiture, écoutant distraitement le bruit de la fermeture automatique. Son regard balaya les alentours et elle rabatit la capuche de son Sweat-shirt pour éviter de se faire tremper de la tête aux pieds. Elle s'avança pestant contre la boue, chuchotant des Alastair à tout va. Mais bien entendu, ce satané fantôme avait décidé de ne pas l'entendre. Bien sur, monsieur venait la faire chier quand il le voulait, mais dès que ça pouvait venir d'elle, il fuyait.

« Furfur ! »

Elle était arrivée aux écuries, se cachant sous le toit précaire. La pluie tombait à verse maintenant et la jeune femme ne put s'empêcher de regarder les immenses chevaux à ses côtés. Elle n'avait jamais été très portée sur les animaux. Un chat c'était bien. Un chat c'était indépendant, ça pouvait survivre sans maîtres. Un chat lui ressemblait en caractère. Et puis, elle n'avait jamais été très nature non plus, enfermée dans ses livres et ne regardant qu'à cela et rien d'autre. Les chevaux n'avait jamais été son truc mais si elle s'était penchée dessus, peut-être aurait-elle compris ces animaux. Peut-être aurait-elle appris à se libérer d'un poids qui resterait toujours au fond de son estomac après tout.

La voix de l'esprit la fit se retourner et elle abaissa la capuche avant de darder un regard vert furieux dans celui du Dibbouk. Monsieur était de mauvaise humeur ? Tant mieux, elle, elle était d'humeur bagarreuse.

« Tu te cachais, je te cherchais. Il faut qu'on parle. Vraiment. »

Le sang. Quelque chose qui l'avait hantée réellement. Ces tâches qui étaient rester séchées sur son visage le temps du retour, le temps qu'elle puisse enfin prendre une douche après sa déclaration. Elle s'était sentie comme une preuve à conviction lorsque les policiers prenaient les photos de son corps éclaboussé.

Un sourire sarcastique s'étala sur son visage alors qu'Alastair lui faisait remarquer qu'il faisait nuit.

« Merci papa, maman m'a donné la permission de minuit. »

Elle haussa un sourcil devant sa remarque avant de croiser les bras et de détendre son corps. Mine de rien il l'avait surprise et depuis la prise d'otage Sophya était sur le qui-vive.

« Je ne vais pas me terrer dans un coin à me morfondre, Alastair. Surtout s'il faut venir te débusquer au fin fond des Bayous. Ça fait trois mois que je n'ai pas entendu parler de toi. Je me posais des questions. »
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyLun 10 Mar - 15:07

Bien entendu, Sophya n'était pas d'une excellente humeur, le contraire l'aurait étonné. Alastair l'affronta du regard, ne sachant pas vraiment comment agir. Il était un peu perdu et c'était le cas de le dire. Il avait eu l'habitude de faire le beau salopard depuis plus de deux siècles. Un rôle qu'il avait parfaitement intégré mais là. Il y avait comme une brèche dans son histoire et il ne savait pas comment se situer, il était perdu, tout simplement. Le mauvais esprit affronta le regard furieux de la médium. Il avait tué pour elle. Furfur ne cherchait pas à comprendre pourquoi il l'avait fait, il l'avait fait, point. Il avait tué un homme, avec plaisir, juste pour les beaux yeux de cette gamine. Enfin gamine, elle ne l'était pas mais comparé à lui, elle le serait toujours. Il se rendait bien compte que si elle l'avait appelé, ce n'était pas si anodin que cela. Alastair serra les dents, légèrement mal à l'aise. Il sortit alors une connerie, une connerie aussi grosse qu'une maison en disant à Sophya qu'il faisait nuit. Il était inquiet et c'était extrêmement difficile de le cacher.

Le mauvais esprit était inquiet car il savait précisément ce qui se tapissait dans le noir. Il savait très exactement ce qui attendait Sophya si elle n'y prenait pas garde. Le Dibbouk se rendit alors compte, que bien malgré lui, il s'était attaché à elle et pas qu'un peu. Une petite voix souffla dans son esprit que c'était un peu de sa faute mais pas complètement non plus. Que pouvait-on y faire si la femme face à vous était attachante ? Non mais il déraillait complètement oui ! Le mauvais esprit foudroya du regard Sophya, quand elle se moqua de lui. Elle n'était pas gonflée celle-là !

« Tu riras moins un jour, quand je ne me soucierai plus de toi. »

Siffla-t-il entre ses dents, mordant. Bien entendu que Sophya n'allait pas se terrer, elle n'avait juste pas la personnalité qui faisait qu'elle, elle s'écraserait. Non pas qu'Alastair le fasse volontiers mais c'était une question de survie dans son cas. Trois mois déjà ? Il ne se rendait pas forcément compte qu'il perdait la notion du temps, bien au contraire. Il comprenait dans ce cas pourquoi la médium venait le chercher par le bout de son âme. Elle était inquiète, c'était évident comme le nez au milieu de la figure, malgré son air terriblement craquant de bagarreuse. Alastair n'irait néanmoins pas le dire, de peur de s'en prendre plein les gencives. Mort mais pas bête et il se rendait bien compte que la médium aurait la rage de le dénoncer à un exorciste pour le faire se renvoyer dans l'autre monde.

« Quel genre de questions ? »

Et voilà, il avait fallu qu'il demande, qu'il s'intéresse à elle sans même faire gaffe. Alastair prit une moue contrariée, c'était fait donc de toute manière, autant assumer pour le coup. Serait-il possible que Sophya ait eu peur de sa disparation ? C'était vrai que d'habitude, le mauvais esprit ne mettait jamais autant de temps entre chaque visite.

« Tu étais inquiète ? »

Dit-il avec une pointe de sarcasme. Il n'était probablement pas le mieux placer en ce moment pour faire preuve de sarcasme mais là, il n'avait pu s'empêcher. C'était son très vilain côté qui était ressorti, tout simplement. Comme quoi, quand on était une grande gueule, on le restait à vie. Le mauvais esprit s'appuya contre une paroi de bois qui se trouvait dans son dos, croisant les bras sur son torse. Alastair avait comme l'impression qu'il ne pourrait pas s'en sortir ainsi et que tôt ou tard, Sophya poserait les mauvaises questions. Cette fille était un peu trop maligne, malheureusement pour elle. Il ne pouvait pas lui dire de se taire et de partir sagement. Elle ne supporterait pas et surtout, ne lui obéirait pas. Donc, Furfur partait du principe qu'il était inutile de se fatiguer pour rien et pour cela, la meilleure solution était d'accepter ce qui risquait d'arriver. Jusqu'où pouvait-il parler de Belaam avec Sophya ? L'autre Dibbouk risquait de lui tomber dessus si Furfur faisait cela. Mais dans quoi s'était-il mis encore ?! C'était une excellente question qui lui faisait craindre le pire dans l'état actuel des choses.
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptySam 22 Mar - 18:54

Un rictus crispé prit place sur son visage. Oh, elle en avait des choses à lui raconter à son petit Furfur. Inconsciemment, elle se mit à le dévisager sans pouvoir s'en empêcher. Aucune similitude entre elle et lui si ce n'était ce caractère de cochon qu'ils semblaient bien partager. Non, cet homme qui était venu frapper à sa porte avait dû tout simplement mentir. Ou alors il existait bien plus de gens dans cette famille qu'elle ne l'avait pensé dans un premier temps. Sophya ne put empêcher un petit ronronnement dans sa gorge, prouvant de cette manière qu'elle ne croyait pas un mot de ce qui sortait de la bouche du Dibbouk.

« Si tu n'en avais rien eu à foutre de moi Furfur, tu n'aurais pas abattu ce possédé. Et quand on tue quelqu'un pour une autre personne, ça s'appelle une preuve d'affection. J'en conviens que cette notion doit t'être devenue étrangère.»

La brune commença à faire les cents pas dans l'écurie, avant de s'arrêter devant un cheval. Ces animaux étaient comme elle. Difficiles à atteindre, mais une fois maîtrisés, on s'en assuré l'affection éternelle. Un cheval savait aimer sans artifices, sans aucune difficulté. Le tout était de l'apprivoiser. Avec une lenteur presque exagérée, elle approcha sa main du museau de la bête avant de déposer ses doigts sur ce dernier et de les glisser sur le poil ras et rêche. Un sourire discret se plaça sur son visage alors qu'elle continuait cet artifice sans prendre la peine de lui répondre encore, le laissant mariner dans son jus. Après tout, il avait passé des semaines en silence, il pouvait bien endurer quelques minutes, pas vrai ?

Ses mains glissèrent sur le naseau de l'animal, passant délicatement sur celle-ci. Paraissait-il aussi doux qu'il l'était vraiment.

« Pourquoi est-ce que tu te réfugies ici ? »

La question avait filtré ses lèvres sans qu'elle ne puisse la retenir. Il fallait qu'elle sache, qu'elle ait un minimum de pistes. Il fallait qu'elle comprenne et trie les informations déjà en sa possession. C'était une question vitale, un besoin viscéral. Jamais elle ne s'était penchée sur la question parce qu'elle avait trop peur de ce qu'elle pourrait découvrir. Parce que la blessure ne s'était jamais refermée dans le fond. Et que bien profondément, Sophya avait toujours souffert de cette situation. Même encore aujourd'hui.

« Pourquoi est-ce que tu as disparu du jour au lendemain ? Je n'étais pas inquiète. Tu sais très bien que j'ai un problème avec l'absence des gens. »

Ou comment lui dire qu'il l'avait abandonnée. Il avait tué quelqu'un de sang froid pour elle et avait fait comme si c'était normal et qu'il pouvait s'évaporer dans l'air pour disparaître complètement. Sophya n'avait pas vraiment besoin de lui demander s'il se serait montré dans l'hypothèse où elle ne serait pas venue à sa recherche. Bien sur que non. Alastair s'était caché et ce pour une bonne raison. Ne lui restait plus qu'à savoir laquelle.

« C'est un bel endroit. J'ignorais que tu aimais les chevaux. Tu sembles toujours plus enclin à la destruction qu'à aimer de telles choses. »

C'était une constatation cruelle plus qu'une affirmation ou même une question. Sophya avait toujours eu ce don de pointer du doigt ce qui pourrait faire souffrir quitte à être d'une cruauté sans pareille. Combien n'avait-elle pas fait pleurer à l'orphelinat quand on cherchait à la blesser elle ? C'était sa vengeance, son moyen de faire passer la douleur qui lui vrillait la poitrine lorsqu'on la pointait du doigt en la traitant de folle. Sa main remonta doucement le long du cou de l'équidé. Ses lèvres se retroussèrent en un nouveau rictus sévère alors qu'elle s'apprêtait à continuer.

« Tu as peur que je parle. Je peux le sentir. Tu es crispé, nerveux. Il le sent aussi. Il est dans le même état d'esprit. Sans mauvais jeu de mot. »

Elle détacha sa main de l'animal avant de se tourner vers le Dibbouk.

« Pourquoi ? Qu'est-ce que tu aurais pu faire de plus horrible que de tuer un homme et de t'enfuir par la suite pour éviter toute confrontation gênante ? »
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyMar 1 Avr - 22:45

Il était bien loin de se douter de ce qui les reliait. Ce sentiment qui habitait Furfur chaque fois qu'il voyait Sophya, ce n'était pas anodin mais il ne pouvait pas deviner. Le mauvais esprit tentait de tenir son rôle mais c'était fini. La médium devinait aisément en lui. Elle savait pourquoi il avait tué mais il resta muet comme une carpe. Il se contenta de la regarder. L'esprit resta silencieux en la voyant approcher d'un cheval. Le cheval était probablement, avec le chat, l'animal qui l'inspirait le plus. Rien qu'un instant, en voyant Sophya de dos, sa main contre les naseaux de l'équidé, Alastair eut comme un flash du passé. Il cligna des yeux, impossible. L'ondulation des cheveux, la voix, et le dos... Il plissa les yeux. La brune lui faisait penser à quelqu'un, mais qui ? L'ancien palefrenier s'était amusé avec des nombreuses femmes avant d'épouser Rebecca. Il n'avait pas été chaste, bien au contraire. Son physique de tombeur lui avait apporté quelques avantages auprès des cavalières émérites qui avaient envie d'une pointe d'excitation, rien qu'un instant.

Le Dibbouk fut déstabilisé par la question de Sophya, ne sachant pas vraiment quoi répondre. En faite, il savait la raison de sa présence ici, pourquoi il ne pouvait se décoller des chevaux, c'était dans son sang. Mais il n'avait jamais dit à la médium qui il était réellement. Il n'était qu'une forme, un nom, deux noms même et voilà. Il n'avait parlé de son passé, de sa raison ici. Qu'est-ce qui se passerait s'il avouerait ce qu'il avait été ? Alastair avait déjà sa réponse et parla.

« J'étais palefrenier... Quand j'étais vivant je veux dire. » Il fit une pause tandis que des souvenirs qu'il croyait perdu lui revinrent. « Mon père était écuyer... On n'a toujours eu ça dans la famille, les chevaux. »

Il s'approcha lentement de Sophya. L'équidé redressa la tête et dilata les naseaux, renâclant mais sans s'agiter plus. Il avait eu le temps de s'habituer à la présence du Dibbouk. Les chevaux, il n'y avait que ça de vrai quand on descendait d'une famille d'écuyers. Son fils serait-il devenu palefrenier ou écuyer, s'il avait survécu ? C'était une question qu'Alastair s'était toujours posé mais qui n'aurait jamais de réponse. Le Dibbouk poussa un bref soupir face à la seconde question de la médium. Il se trouvait juste dans son dos. Oui, il savait qu'elle avait un problème avec l'abandon. Elle ne lui avait jamais dit mais il avait une fois épié une conversation entre Chase et la jeune femme. Il avait été peiné pour elle. Il avait beau être mauvais, il avait aimé son fils de toute son âme – quitte à la perdre – et se doutait que cela devait être dur d'être une enfant abandonnée.

« Sophya... »

Dit-il mais les mots restèrent bloqué. Et surtout, qu'elle l'acheva avec sa phrase de chipie. Il grogna, sale garce. Elle pouvait s'avérer infecte quand elle s'y mettait. Mais Alastair se doutait bien qu'elle était méchante pour le punir de son absence. Lui aussi avait été peiné de ne plus la voir. Il avait dû résister quant à l'envie de la visiter, elle aurait pu le ressentir et se douter de quelque chose. Ce qu'il ressentait en ce moment, cela ne s'expliquait pas vraiment. Il n'avait plus senti de telle chose depuis près de deux siècles. C'était difficile de mettre des mots sur quelque chose, de définir un état. Même si au fond de lui, Alastair savait ce qui se passait. Sophya se donnait tout de même des droits qui ne plaisaient pas au Dibbouk. La médium le décortiquait, affirmant qu'il était nerveux, elle et son rictus mauvais, elle le tuait.

« Ça suffit. »

Il n'élevait pas la voix mais parlait d'un ton tranchant. Cela suffit pour que le cheval redresse le museau et recule en rouflant des naseaux, soudain nerveux. La bête avait perçu l'agressivité endormie du mauvais esprit. Furfur avait effectivement de l'affection pour la médium mais ne la laisserait pas lui marcher sur les pieds parce qu'il avait disparu. D'accord, il avait merdé mais ne pouvait-elle pas comprendre qu'un être comme lui ne pouvait pas forcément accepter ce qu'il ressentait ? Au fond, ils savaient tous les deux ce qui en était. Ils savaient qu'il avait tué ce possédé pour sauver la médium car il tenait à elle. Il la regarda droit dans les yeux, affrontant ses questions, ses remarques. Alastair ferma un instant les yeux et grommela quelque chose en vieux irlandais, un irlandais vieux de plus de deux siècles. Il rouvrit ses yeux clairs.

« Parce que j'aurais pu recommencer, rien que pour toi. Je pourrais tuer à nouveau pour toi... Quand tu m'as regardé, j'ai compris et je n'ai pas pu te dire non. Je devais te protéger Sophya. »

Il secoua la tête de gauche à droite, témoignage d'une agitation qu'il connaissait rarement.

« Je ne voulais pas qu'ils te tirent dessus, qu'ils te prennent. Ils n'avaient pas le droit ! »

Dit-il d'un ton orageux et son énergie flamba. Les chevaux se mirent à s'agiter et à hennirent, paniquant de plus en plus.

« Je... Je ne voulais pas te faire mal mais... Si d'un simple regard tu me fais ça, un simple regard Sophya ! Tu m'as juste regardé et j'avais envie de t'offrir la Terre entière rien que pour ce regard. »

Car il était attaché à elle et d'une manière qu'il n'avait plus connu depuis longtemps. Comme si c'était une enfant et qu'il devait la protéger. Le Dibbouk détourna la tête, honteux, furieux. Ni lui, ni Sophya, ne brillaient par leur facilité de communication. Il avait fui car il avait peur, peur de ce qu'il ressentait. Alastair doutait pouvoir gérer son affection pour la jeune femme tout en se cherchant un hôte pour le plan de Belaam. Ce n'était pas compatible, tout simplement.
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptySam 5 Avr - 15:22

Sa main continuait de caresser les naseaux de l'animal, tandis qu'elle écoutait Furfur. Délaissant l'animal pour se tourner vers lui, la brune ne put retenir un claquement de langue énervé lorsqu'il lui ordonna de se taire. Ses sourcils se réhaussèrent sous l'injonction, avant qu'elle n'étire un sourire particulièrement détestable. Ses sentiments autant que son être étaient confus et la seule façon que la jeune femme avait trouvé pour évacuer tout ça avait été de s'en prendre à ceux qui composaient dans l'équation de la prise d'otage, Lucas en moins. Son corps pivota par la suite pour faire face à l'esprit alors que son regard le détaillait avec une précision qui aurait pu mettre n'importe qui mal à l'aise. Ses yeux verts passaient avec une lenteur exagérée, imprimant chaque détail du visage, de la corpulence de cet homme, cherchant la moindre similitude avec elle. Ce médecin avait réellement dû se tromper comme elle l'avait pensé de prime abord, c'était impossible autrement.

« Milles excuses monseigneur. Loin de moi l'idée de vous offenser. »

Son sarcasme ne devait passer invisible, certainement pas avec la courbette qu'elle venait de lui adresser pour ponctuer ses paroles. La brune souffla légèrement avant de détourner le regard et de se redresser avec une lenteur exagérée. Ses perles vertes se reposèrent alors sur le cheval, tandis que son esprit méditait sur ses paroles.

Recommencer. Tuer à nouveau, juste pour elle. Comment pouvait-elle pousser quelqu'un à faire quelque chose d'horrible juste pour ses beaux yeux, alors que jamais elle n'avait voulu compter sur personne ? La médium poussa un soupir tout en se réfugiant dans la contemplation du sol boueux. Bon sang, ses chaussures allaient être d'une difficulté à nettoyer. Sans parler du tapis de voiture de son frère. Et la moindre tache la conduirait à une errance éternelle dans les limbes de l'enfer. L'idée était à peine exagérée, vraiment.

Un rire mal à l'aise franchit ses lèvres, alors que la jeune femme relevait les yeux, évitant toutefois de regarder l'esprit, préférant poser son regard n'importe où ailleurs. Son visage finit cependant par se fermer tandis qu'elle se tournait vers les chevaux agités. Elle ne partageait pas sa passion, elle ne se sentait pas proche de lui. Pas dans ce sens. Dans la torture et la peur oui, dans la difficulté à accorder son amour, son affection, mais pas dans le reste. Et quand elle le regardait là, présentement, elle ne se sentait pas le moindre lien. Excepté cette fascination pour cet esprit, excepté le fait qu'il ait tué pour elle.

« Je ne t'ai pas demandé de le tuer. Ne remets pas ça sur mon dos ! C'est peut-être courant pour toi ce genre de choses, mais pas pour moi. Pour moi c'est pénible, invivable. C'est à peine si je dors. Outre le sang que j'ai sur les mains, un autre homme est mort. Un homme que je connaissais, que j'appréciais d'une certaine manière. Et bon sang, personne ne se demande si quelque chose ne peut pas clocher chez moi après tout ça ? Ce n'est pas normal. CE N'EST PAS NORMAL ! »

Elle avait crié, la voix montant et descendant au fur et à mesure de sa tirade. Elle admettait enfin que la mort d'Harry la bouleversait, qu'elle l'avait même traumatisée. Parfois même, lorsque la jeune femme s'endormait, elle pouvait sentir le sang des ravisseurs éclabousser son visage, la réveillant alors en sursaut, l'empêchant de refermer l'oeil de la nuit. Ou même de la journée. Mais personne, vraiment personne, n'avait songé que cela pouvait avoir travaillé son esprit plus que de raison. Parce que la rationnelle et logique Sophya était tout simplement perdue face à un déluge d'émotions qui ne la mettaient vraiment pas à l'aise.

« Pour mes beaux yeux tu m'offrirais la Terre ? Ne sois pas si romantique, je pourrais croire que tu m'apprécies vraiment Alastair. Or, tu n'aimes personne d'autre que toi. Comme tous les autres, tu n'aimes que toi. »

La médium était injuste et le savait pertinemment. Pourtant en cet instant, elle se sentait le droit d'envoyer balader tout ce qui la dérangeait. Elle se sentait l'occasion de faire ressentir une partie de ses sentiments, même si ce n'était qu'avec Furfur.

« Tu veux savoir ? Ça n'a pas été le cas de mes géniteurs que de vouloir m'offrir le monde rien que pour mes beaux yeux. Ils les ont vu s'ouvrir et ils m'ont abandonnée, sans même un prénom, sans même une identité à laquelle me rattacher. Personne n'a jamais rien fait pour mes beaux yeux sinon me laisser derrière, à la traîne comme le boulet que je semble être pour tout le monde. Même Chase a fini par se rendre compte que je n'en valais pas la peine. »

Son ton était amer, difficilement géré. Elle s'essoufflait, s'énervait, les pensées embrouillées par ce que la révélation de Furfur impliquait. Les sentiments n'auraient jamais dû voir le jour entre eux, aussi platoniques qu'ils puissent être. La brune commença alors à faire les cent pas, bras croisés, dans cette attitude fermée qu'elle adoptait toujours lorsqu'elle était contrariée. Les minutes défilaient alors que Sophya cherchait à se calmer de la sorte, avant qu'elle ne finisse par demander d'une voix d'outre-tombe.

« Est-ce que tu as eu des enfants ? »
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyDim 13 Avr - 13:07

Alastair lança un regard noir à la médium quand elle le provoqua. Elle pouvait être particulièrement arrogante quand elle s'y mettait. Le mauvais esprit fut poussé à parler, à s'ouvrir et qu'est-ce qui l'accueillit ? Un rire étrange de la part de Sophya. Bon sang, à cet instant, il détestait la médium. Il avait l'impression d'avoir en face de lui ce que les gens de cette époque nommaient une adolescente. Il avait l'impression de voir une gamine perdue qui se défoulait sur lui. La différence entre cette époque et celle d'Alastair, c'était la mort. Petit, il avait vu la mort sur le béton. On veillait les morts, on voyait quelqu'un s'éteindre. Cette époque-ci était moderne mais ils cachaient leurs morts, incapables de les affronter. Pourtant, la mort était un processus naturel, c'était fermer la boucle. On naissait pour mourir. Dès le premier instant de vie, on vieillissait, nos cellules faiblissaient et au final, on mourrait. Ce n'était pas normal ? Au contraire, cela l'était. Tuer ne l'était peut-être pas mais mourir oui.

« Tu rejettes la Mort alors qu'elle est un cycle, un tout. Tu ne fais que te battre contre le vent. La faucheuse se moque de toi alors hurle, hurle autant que tu veux. Tu ne feras que faire rire les morts. »

Dit-il sombrement. Il ne savait pas quoi lui dire pour la réconforter car il ne savait pas réconforter. Le Dibbouk encaissa l'insulte quand elle dit qu'il n'aimait que lui. Il eut un sourire mauvais. Elle avait probablement raison mais il l'aimait, à sa manière, certes. Il continua de la laisser parler. Il préférait se taire qu'en rajouter une couche, l'observer. Pourtant, plus le temps passait, plus Alastair avait envie de la frapper. Elle était complètement hystérique. Un soupir rauque franchit sa bouche quand Sophya partit dans sa litanie qu'elle n'était qu'un boulet, que Chase l'avait abandonnée. Il regarda durement la médium. Il connaissait bien Chase et il les avait vus tous les deux. Ils étaient mignons mais il fallait bien avouer que quelque chose clochait, forcément.

« Je ne suis pas ton père Sophya. Alors arrête de me prendre pour ce que je ne suis pas. Concernant Chase... C'est un homme et je pense qu'il ne veut pas t'abandonner. Il a ce côté St-Bernard, il aime bien recueillir les gens. »

Depuis le temps que le Dibbouk le hantait, il voyait bien que Chase était un type sympa, peut-être bien trop. Furfur était étonnement calme mais intérieurement, la rage bouillonnait. Il se retenait d'exploser et de faire du mal à Sophya. Il serait facile d'attraper une longe ou une bride et de faire claquer le cuir sur le beau corps de la médium. Elle était si vulnérable à cet instant, une petite poupée de chair et de sang qui pourrait se défaire à ses pieds. Il la regarda tournoyer comme un cheval fou. Il avait comme la nette impression que cette conversation allait être longue et pénible. Alastair ne pourrait s'en défaire facilement. L'esprit s'appuya contre une cloison de bois et croisa lui aussi les bras, continuant de la suivre du regard. Elle pouvait donner le tournis quand elle s'y mettait sérieusement. Le Dibbouk ne broncha pas quand elle demanda s'il avait eu des enfants. Il ne savait pas s'il devait dire la vérité ou pas. Vu les derniers propos de Sophya, il se méfiait comme de la peste de ce qu'elle pourrait sortir et retourner contre lui.

Le Dibbouk n'était pas d'humeur à la supporter longtemps elle et sa magnifique crise de nerfs. Si c'était pour lui balancer qu'il était un mauvais père, il lui ferait la peau. Si Alastair avait réussi quelque chose, c'était élever un fils qui n'était pas le sien durant deux ans, avant que le pneumonie ne l'emporte. C'était un sujet extrêmement sensible chez Furfur. Il avait eu 249 ans pour accepter le fait que son fils n'avait jamais été le sien et de pardonner, ainsi de l'aimer tout en fond de lui.

« Oui, un fils. »

Sa voix n'avait été qu'un vague murmure méfiant. Il se demandait où il voulait en venir. Bien entendu, il ne se doutait pas une seule seconde que Sophya et lui étaient liés. Alastair avait été voir plusieurs femmes avant de connaître Rebecca et de l'épouser. Il avait laissé des bâtards dans son sillage. A l'époque, on s'en fichait des bâtards, on les laissait sans père et sans avenir. Sauf que l'un d'eux avait réussi à s'en sortir et au fil des générations, avait perduré. Ce qui à la longue, au détour d'une rencontre, avait donné Sophya. Plus de deux siècles séparaient le vieil esprit et cette femme. Le temps avait fait son œuvre, effacé les traits semblables à force de mélanger le sang.

« Pourquoi cela t'intéresse ? Je ne suis pas d'humeur d'avoir des remarques d'une femme qui n'a pas donné la vie. »

Alastair était dur quand il s'y mettait. Sophya n'avait que vingt-cinq ans mais à l'époque de l'esprit, une femme de cet âge avait eu au moins un enfant. Après tout, Rebecca avait été plus jeune que lui quand ils s'étaient rencontrés. Il ne leur avait fallu que très peu de temps de fornication pour qu'elle tombe enceinte, certes porter un enfant d'un autre et qu'ils l'élèvent durant deux ans. Mais oui, son enfant, il y avait tenu alors la médium avait intérêt à se gaffer à ce qu'elle dirait.
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyMer 16 Avr - 19:50

La jeune femme ne put retenir un haussement de sourcils tandis qu'elle croisait les bras dans une attitude purement défiante. Elle n'avait jamais craint Furfur, peut-être était-ce là la plus grande erreur qu'elle ait pu faire dans cette relation qu'elle entretenait avec l'esprit. Ses yeux s'attachèrent aux perles du Dibbouk tandis qu'elle étirait une moue narquoise sur son visage et que toute son attitude montrait clairement qu'elle n'appréciait pas ce qu'il lui soufflait. Une médium n'avait pas peur de la mort étant donné qu'elle l'affrontait tous les jours à cause d'abrutis dans son genre. Que toujours ils pouvaient mettre la main sur un esprit rien qu'en relevant les yeux ou en écoutant la petite voix qui résonnait à leurs oreilles, quand ils ne se donnaient pas le plaisir de lui parler au fin fond de son cerveau.

« Oh je pense que vous vous foutez déjà suffisamment de ma gueule comme ça. Pas besoin que je fasse quoique ce soit pour que ça change. »

Acculée, dos au mur, elle se montrait particulièrement peste. C'était dans sa nature, sa façon de réagir. Ses crises de colère avaient pu se montrer redoutable, surtout à Atlanta lors de sa petite discussion avec Daniel. Le pauvre. Et les disputes qu'elle avait pu avoir avec Chase n'avaient jamais été de tout repos non plus. La brune finit par délier les bras avant de ricaner à nouveau.

« Oh par pitié Alastair, ne joue pas les Esprits Psychologues. A ce propos, tu devrais penser à consulter, je pense que tout ne tourne pas très rond dans ta tête... »

S'il pouvait se montrer blessant, Sophya devait reconnaître que c'était un trait de caractère qu'ils partageaient tous les deux. Et puis la jeune femme n'avait jamais laissé personne lui marcher sur les pieds, écrasant ceux des autres avant qu'on ne puisse toucher les siens. Alors ce n'était certainement pas un fichu Esprit qui allait commencer à l'enquiquiner de la sorte, vraiment pas. Le regard vert se plissa, laissant deux fentes coléreuses fixer dangereusement l'homme en face d'elle. Si il la poussait un peu trop loin, la médium serait sans doute capable de le faire réexpédier tout droit en enfer, sans aucun remord. Avec Furfur, elle en avait les moyens et là tout de suite, surtout l'envie. Alors qu'Alastair ne la tente pas trop parce que le retour du bâton ne serait pas très loin, du tout.

La brune orienta d'elle-même la conversation sur les possibles enfants du Dibbouk. Comment pouvait-elle avoir cette certitude de ce lien qui semblait les lier ? Elle ne faisait pas dans les affaires familiales en dehors des Turner, ayant parfois déjà du mal avec certains aspects de ces derniers. Alors être liée à un homme qui n'avait aucune honte de tuer pour elle. C'était vraiment étrange, dérangeant, stupéfiant. Elle s'attendait presque à ce qu'il réfute le fait d'avoir eu une descendance, d'avoir été volage sans aucune trace, comme on le faisait à cette époque. Mais la médium avait tendance à oublier qu'il ne venait pas du même monde qu'elle, à tout niveau, tant il avait su s'adapter.

« Tu...Non... MERDE ! »

Elle se remit à faire les cent pas sans pouvoir s'arrêter, cherchant un moyen de remettre tout cela en ordre. Elle et lui ne pouvaient pas venir de la même famille, c'était impossible. Pour un peu la détective en aurait tapé du pied au sol, rien que pour évacuer sa frustration. Elle ne voulait pas, tout simplement, être liée d'une quelconque manière à l'esprit, c'était aussi simple que de faire a plus b. C'était quelque chose qui la dérangeait profondément, cette théorie que cet abruti était venu lui soumettre, avec ses arbres généalogiques et ses histoires abracadabrantes de colons irlandais, ou elle ne savait quoi. Si elle était un tant soit peu Irlandaise, sa couleur de cheveux aurait été rousse nan ? Tous les Irlandais étaient roux...

Un soupir bruyant s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle le regardait à nouveau.

« Et est-ce qu'il a eu des enfants ? D'où tu viens d'ailleurs. Tu traînes un accent bizarre... Il serait pas Irlandais par hasard ? Ou un truc du coin ? Genre Londonien ou de ce style. En fait avec ton caractère, tu pourrais être écossais. Rassure-moi tu es écossais, gallois ou je ne sais quoi, mais tu n'es pas Irlandais. »

Elle se détourna, soupirant à nouveau, murmurant entre ses dents qu'elle espérait sincèrement qu'il n'était pas Irlandais , peu pressée d'entendre ce qu'il avait à lui dire. Pourtant Sophya finit par se retourner avant de siffler perfidement. 

« Et celle qui n'a pas enfanté t'emmerde Alastair. Profondément. A tel point que t'imagine même pas comme tu me fais chier là ! »
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyMer 23 Avr - 14:58

Alastair fit un sourire mauvais quand Sophya affirma que les esprits se foutaient déjà pas mal de sa poire. Elle avait effectivement raison, la pauvre enfant mais pour le coup, il n'avait pas du tout pitié. La conversation prenait un tour étrange, un tour qui pourrait déranger. Le mauvais esprit se sentait étrangement agité, et la médium ne faisait rien pour le calmer, bien au contraire. Elle dégageait une angoisse évidente qui le prenait aux tripes. Oui, il n'était pas son père et la brune ne manqua pas de l'envoyer voler sur les roses. En réponse, le Dibbouk montra ses dents plus ou moins blanches en grommelant quelque chose. Il détestait quand elle agissait ainsi. Il n'avait pas besoin de consulter, selon lui car franchement, oui il devrait, il lui manquait une case en moins, c'était peu dire mais on n'était pas vraiment au courant quand on avait une case en moins. C'était le propre des maladies mentales, le malade ignorait cet état. Médium et esprit se regardaient en chien de faïence. Furfur lisait bien le message dans le regard de Sophya. S'il la poussait trop loin, elle prendrait soin de l'entraîner dans sa chute avec elle, il n'était pas dupe.

Un rire pince-sans-rire franchit sa bouche. Il avait envie de l'étrangler, de secouer sa petite tête de poupée. Il ne comprenait pas où elle voulait en venir avec ses histoires d'enfants. Alastair se sentait de plus en plus nerveux et lui aussi se mit à s'agiter. Sauf que l'effet qu'il produisait était tout autre que celui de la vivante. Son mouvement produisait une sorte de courant d'air qui faisait claquer les cuirs autour d'eux. Les chevaux continuèrent de s'agiter, comprenant que quelque chose se cachait dans l'air. On avait vite tendance à oublier que le Dibbouk avait près de deux siècles. Ce n'était pas marqué sur son front. Pas vraiment du moins. A son époque, les femmes ne s'adressaient pas aux hommes comme le faisait Sophya, sauf si elle avait rang supérieur à l'homme. Il vit bien ses yeux sa réaction quand il l'accusa de ne pas avoir d'enfants à son âge. Un sourire mauvais traversa son visage, fier de lui, quand elle balança un merde sonore. Ah tiens, il arrivait encore à provoquer quelque chose chez la jeune femme. Il en fut tout simplement ravi.

Son regard s'assombrit quand elle demanda si son fils avait enfanté. Alastair commençait à flairer le piège. La blessure qu'elle ravivait le plongea dans une humeur ombrageuse qui n'annonçait rien de bon, bien au contraire.

« Il est mort avant d'être devenu adulte. »

Sa voix était lointaine, glaciale, dure. Une blessure se sentait, une blessure pourrie qui l'avait complètement détruit, qui l'avait poussé à tuer Rebecca. Elle l'avait trompé, enfanté dans son dos et fait passé Alastair Junior pour son fils. Même si le petit avait eu la chance de devenir adulte, le sang des Sullivan n'aurait pas été transmis. Il se demandait pourquoi Sophya s'inquiétait autant pour son accent, c'était tout simplement étrange. Il continua de la dévisager, réfléchissant quoi dire. Avec le temps, il avait réussi à adopter un semblant d'accent de la Nouvelle-Orléans mais il avait toujours la sale habitude de manger les mots et quand la colère s'exprimait, son accent ressortait plus violent que jamais. Alastair grimaça, il n'était pas écossais, tout sauf l'autre, il préférait se crever les yeux.

« Pourquoi tant de questions ? Que me caches-tu Sophya ? »

Elle devait lui dire. Il se rapprocha d'elle. Que cachait-elle qui ne pouvait être dévoilé ? Le mauvais esprit s'arrêta tout près d'elle tandis qu'elle l'envoya voler sur les roses. Il eut un drôle de sourire, ce genre de sourire blasé qui voulait dire qu'il n'était pas dupe, elle cachait quelque chose. Quand elle s'énervait ainsi, elle avait un petit côté mignon qui lui rappelait l'ancien temps, les autres femmes avant Rebecca, leurs rires, la joie dans les pubs. Lentement, il tendit la main et attrapa une mèche de cheveux, pensif. Il ne savait pas quoi dire, il ne savait pas ce que la jeune femme voulait précisément entendre. Qu'attendait-elle de lui ? Un tressaillement courut le long de son échine. Il aurait tellement voulu lire en elle, comprendre ce qui se cachait là-dessous. Il décida de lui dire la vérité.

« Je viens d'Irlande... Nous avons fui à l'époque pour des questions religieuses. Ce que vous nommez Amérique du Nord aujourd'hui, n'était à l'époque pour nous que le Nouveau Monde. Tout n'était que promesse et était à construire. »

Il resta silencieux de longues minutes, relâcha la mèche de cheveux et regarda les chevaux.

« Avant ma femme... J'ai fréquenté d'autres femmes. Des filles de passage, des filles de joie, des filles qui fréquentaient les pubs sans aucun avenir. Elles étaient là... Pour nous divertir. »

Il reposa un regard dur sur elle.

« Nous n'avions pas la même conception de la femme que vous ne l'avez aujourd'hui... Il est possible que j'ai laissé des enfants dans mon sillage mais ce n'étaient que des bâtards. Ce ne seraient jamais des Sullivan. »

Il la regarda, attendant une réaction. Il croyait comprendre ce qu'elle cherchait et pourquoi elle posait autant de questions. Il avait peur de le découvrir mais il le sentait au fond de lui. Cette fille n'était pas n'importe qui, dès le premier jour où leurs regards s'étaient croisés chez Chase, il y avait eu comme cette connexion, ce désir étrange.
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyVen 2 Mai - 13:08

Ses yeux s'ancraient au visage d'Alastair. Inutile de préciser que ce dernier semblait extrêmement mécontent, c'était un euphémisme. Pourtant Sophya continuait de le dévisager, d'apprendre chaque courbe de son visage comme si elle le découvrait pour la première fois. Cela faisait pourtant des années qu'ils se connaissaient et la médium n'avait jamais suspecté qu'ils puissent partager une once du même sang. Ils ne se ressemblaient pas, sauf si l'on regardait leur caractère. Mais rien dans la génétique ne permettait de définir que nos parents – inconnus d'autant plus – influençaient une quelconque part de notre façon d'être. Il s'énervait et cela se sentait. Autant par les brusques changements de température que par les mouvements qui se déroulaient autour d'elle. Pour un peu, la jeune femme aurait pu craindre que le Dibbouk s'en prenne à elle. Mais comme il le lui avait dit précédemment, il ne pourrait pas lui faire de mal. S'il savait la vérité, peut-être aurait-il une toute autre conception des choses.

Un soupir de soulagement s'échappa d'entre ses lèvres alors qu'il lui disait que son fils était décédé. Que ce dernier ne pouvait pas avoir d'enfant. Ce n'était pas vraiment sympathique mais en l'état des choses, ça la soulageait réellement. Parce qu'elle pouvait supporter beaucoup de choses, mais pas celle d'avoir partagé Alastair avec quelqu'un. Pas le fait qu'ils puissent être de la même famille et qu'elle ne l'ait jamais su.

Elle l'observa alors qu'il lui demandait ce qui lui passait par la tête, ce qui la motivait à le questionner de la sorte. S'il savait. La jeune femme se contenta de l'envoyer bouler avant de continuer son petit interrogatoire. Ses yeux s'ouvrirent sous la stupeur tandis qu'il lui racontait comment avait été sa vie, comment les détails coïncidaient avec l'étrange révélation de cet homme dont elle n'avait aucune idée de l'identité. Une nausée la prit et la brune dut s'éloigner progressivement d'Alastair, secouant la tête de droite à gauche. Elle ne voulait juste pas, ne pouvait envisager. Pour elle sa famille se résumait aux Turner et à ses géniteurs. Ces derniers ne signifiaient rien pour elle, il lui était impensable d'imaginer qu'ils aient pu eux aussi descendre de quelqu'un. Surtout de lui. L'image de l'homme l'éclaboussant de son sang lui revint en tête et la jeune femme se plia alors en deux, répandant le contenu de son estomac au sol. Alastair était un meurtrier, un homme qui n'avait vécu que dans la débauche avant de se caser pour finir comme un Dibbouk avide de sang et de terreur. Et elle était lié à cet homme qui n'avait de morale qu'au moment de la protéger. Qu'avait-elle donc du faire dans une vie antérieure pour s'en prendre autant dans la figure ? Se faire abandonner par ses propres parents n'était déjà pas assez difficile, il fallait qu'on lui impose une famille de dégénérés ?

La dernière phrase lui fit pourtant l'effet d'un poignard, lui faisant monter les larmes aux yeux sans qu'elle ne puisse le contrôler d'une manière ou d'une autre. Ils n'étaient pas des Sullivan. Ils n'étaient que des bâtards. Des enfants sans père, sans famille réelle. Comme elle. Il avait instauré cette débauche, cette douleur dans ses gènes, dans sa vie. Il était l'erreur qui avait conduit à sa naissance. Les perles salées déboulèrent sur ses joues sans qu'elle ne puisse les retenir, et Sophya abandonna la poutre à laquelle elle s'était appuyée pour se laisser tomber au sol. Jamais, la jeune femme n'avait voulu savoir d'où elle venait réellement. Elle s'en fichait. Sa génitrice l'avait abandonnée. Point. Sa véritable famille était celle qui l'avait recueillie. Alors pourquoi cela faisait si mal, de voir l'homme à qui vous deviez votre malheur renier encore plus votre appartenance à sa famille ? Elle ne voulait plus le regarder, ne plus le voir, ne plus en entendre parler. Juste le mépriser et rêver de voir ses cendres brûler dans l'enfer jusqu'à la fin des temps.

« Tais-toi. »

L'ordre avait claqué tandis qu'elle relevait ses yeux brouillés sur lui, une rage innommable dans le regard. Combien de fois avait-elle fini par imaginer, malgré ses bonnes résolutions, se retrouver en face d'un membre de sa famille naturelle ? Combien de fois avait-elle imaginé des retrouvailles beaucoup plus sympathiques qu'en ce moment ?

« Tu n'as donc rien compris ? Tu ne vois vraiment pas où j'en venais ? »

Un rire désabusé, frôlant l'hystérie s'échappa d'entre ses lèvres avant qu'elle ne continue, glaciale et terrible, prête à dévoiler la vérité.

« Tu es donc aussi stupide que tu en as l'air. Tu as devant toi la preuve vivante que tes non Sullivan n'ont pas eu besoin de toi pour se trouver d'autres filles de joies et perpétuer ta foutue lignée. Qu'ils ont été s'envoyer en l'air autant de fois qu'ils l'ont voulu et que comme toi, ils ont commis l'erreur de mettre au monde des putains de bâtards. »

Elle émit un hoquet de douleur, repliant les jambes sous elle avant de souffler d'une voix brisée, bloquant la mâchoire, respirant à peine.

« Sophya la bâtarde. Ça sonne bien pas vrai ? Ça représente toute la vérité dans le fond. L'adoptée, la rejetée. La bâtarde. »
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyJeu 8 Mai - 20:47

Alastair la regarda vomir sans vraiment réagir. Il resta complètement stoïque, ses yeux ne voulant pas lui montrer ce qu'il y avait réellement. Il se doutait au fond de lui qu'elle et lui étaient liés à travers le sang et les générations. Le Dibbouk ne bougea pas, continuant de fixer cette femme. Finalement, la médium l'appela au silence et Alastair redressa fièrement le menton, la même rage que dans le regard de Sophya brillait dans son regard clair. A cet instant, il haït son regard posé sur lui. Il haït ce qu'elle pensait tout bas mais qu'il lisait sur son visage. Elle ne l'appréciait pas, elle semblait... Dégoûté par lui ? Peut-être s'imaginait-il des choses, il pouvait s'avérer particulièrement paranoïaque quand il s'y mettait. Oui il avait compris mais il ne voulait pas voir. Il ne voulait pas avouer que cette femme qu'il avait vu coucher avec Chase était de son sang. Il s'y refusait. Alastair ferma les yeux et serra le poing. Soudainement, il eut envie de la tuer comme il ne l'avait jamais osé penser. Il avait envie de la décharner, de lui faire mal, de l'entendre le supplier.

Il ouvrit lentement les yeux, il avait dû laisser un fils, un fils de son sang qui s'était lui-même amusé avec une autre femme. De génération en génération, les Sullivan avaient disparu, se mélangeant avec les autres et laissant des gens étrangers à ce qu'était Alastair. Il posa son regard sur Sophya qui semblait complètement hystérique. Il oubliait souvent qu'elle était comme un animal blessé. Elle jouait la fière mais elle était mortellement blessée. Comme un fauve attiré par le sang, le Dibbouk s'approcha d'elle. Les chevaux s'agitèrent, sentant le danger rôder. Sophya avait réveillé autant son instinct de protection que son instinct qui faisait qu'il avait détruit des femmes sans une once de pitié. Lentement, il s'accroupit devant elle, la toisa, penchant la tête su le côté. Elle avait un petit quelque chose intéressant mais rien physiquement ne les reliait. Il tendit la main et attrapa une mèche de cheveux qu'il tira.

« Si ce que tu dis est vrai, alors tu n'as rien hérité de moi. Pourquoi t'apitoyer sur quelque chose qui a été fait et qui est du passé Sophya ? »

C'étaient les paroles de Rebecca le soir où il lui avait hurlé à la tête alors qu'elle avait avoué qui était le père d'Alastair Junior. Elle lui avait dit que s'apitoyer sur quelque chose qui était déjà arrivé ne servait à rien. Il l'avait violée, tuée, mutilée pour ça. Il lui avait prouvée que le passé pouvait avoir un impact sur le présent alors que maintenant, il tenait le même discours que sa femme défunte sans même s'en rendre compte.

« Es-tu réellement seule en ce moment ou au contraire cherches-tu la solitude ? Tu es seule car tu as rejeté Chase, car tu me rejettes. Je ne t'ai pas mis au monde, et je ne t'ai pas abandonné, j'ai même tué pour toi. Sais-tu quand j'ai tué pour une femme ? Jamais, sache-le. Même ma femme n'a pas eu cet honneur. Alors accepte cet honneur et conduis-toi comme le protocole de mon époque l'exigeait. Redresse-toi et ravale ta peine. Cette peine ne te servira à rien, sauf finir comme moi. »

Il avait terriblement conscience de son état mais il ne pouvait rien faire pour s'y extraire. Il le subissait, l'embrassait à bras ouverts sans jamais broncher. Alastair poussa un bref soupir et se redressa, surplombant la brune. Il n'était pas désolé pour elle, et ne voyait pas pourquoi il devrai l'être. Il n'avait pas menti, il n'avait jamais tué pour personne, il avait tué à cause de Rebecca, ce qui était légèrement différent.

« Je ne sais pas ce qui nous sépare, tu ne ressembles à personne que j'ai connu, sauf un petit air qui me rappelle quelque chose... Mais nous sommes si séparés que tu n'es que le reflet du passé alors que je suis ton passé. Au fait, tu vas attraper froid. » Dit-il en la toisant étrangement. Après tout, elle traînait dans la boue. « Ne te fais pas autant de mal Sophya. Tu es née en tant que femme libre, te flageller ne t'aidera pas. »

Il la regarda comme si elle était un petit animal blessé. Il n'arrivait pas encore à comprendre qu'elle était de son sang. Une partie d'Alastair jouait l'autruche, c'était ce qui lui permettait de tenir bon mais il y avait quelque chose qui clochait en lui. Il était bien trop calme, trop distant. La tempête couvait et une agitation habituelle semblait flotter autour de lui. L'orage risquait de bientôt exploser, il était une bombe à retardement. Son esprit figé mettait du temps à capter mais quand il comprendrait, il serait en aussi mauvais état que Sophya. Il s'accrochait à son éducation, au protocole, bref au passé pour rester stoïque. Mais ses yeux bougeaient étrangement et on lisait une lueur spectrale dedans voire mauvaise. S'il explosait en présence de la médium, allez savoir ce qui arriverait à ces deux-là.
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyMar 13 Mai - 11:51

Les yeux dans ceux d'Alastair, la jeune femme émit une grimace de mépris profond. Son visage se brisa soudainement, laissant passer la carapace de l'enfant délaissée qu'elle avait été dans son passé. La peur de ne pas être aimée, la peur d'être rejetée, la peur d'être trop différente. Son refus d'approcher les gens, de se laisser apprivoiser. Tout ça pourquoi ? Parce qu'on l'avait laissée, parce qu'elle n'avait aucune connaissance de ses origines. Et maintenant qu'elle savait, c'était comme si seize années n'avaient pas passées. Comme si elle était toujours l'enfant abandonnée. Sa tête suivit le mouvement lorsqu'Alastair tira sur ses cheveux et la brune ne prit qu'à peine conscience de leur proximité. Il n'agissait pas comme quelqu'un qui découvre qu'il est parent... Il agissait comme quelqu'un qui avait noué des sentiments qu'il ne comprenait pas. Un sourire cruel se plaça sur les traits de la brune tandis qu'elle lui soufflait avec violence.

« Je suis heureuse de ne rien avoir tiré de toi, ou de ta famille. Tu as raison, je n'en fais pas partie, et je n'en ferais jamais partie. Je ne m'apitoies pas, j'exulte. Je partage peut-être ton sang... Mais je ne partage rien de la personne que tu es ou que tu as été. Je ne suis pas ta famille. Tu n'es rien pour moi. »

Elle se dégagea alors que le contact s'amenuisait déjà, se recula contre la poutre afin de mettre autant de distance qu'il lui était possible entre eux. Son contact la dégoûtait, lui rappelait tant de choses, faisait remonter autant de souvenirs pénibles. Son nez se fronça alors que son front se barrait et le regard vert de Sophya tendit vers l'orage alors qu'elle crachait. 

« TU t'es immiscé dans ma vie ! TU y as foutu autant de bordel que tu le pouvais ! Chase et moi ne pouvions pas durer tant que tu interférais entre nous, tant que ces foutus esprits que vous êtes ne nous foutaient pas la paix... Vous avez tous contribué à notre séparation... Vous et nos fichues familles. En nous mettant des bâtons dans les roues, en nous forçant à renoncer à notre liberté et à nous attacher comme si cela représentait la moindre chose. Qu'est-ce que tu sais de ma vie à part ce que tu en as vu Alastair, hein ? Qu'est-ce que tu en sais ? Est-ce que tu as vécu quoique ce soit avec moi, partagé un seul moment crucial de celle-ci ? Non... Tu ne savais même pas toi même que tu avais eu d'autres enfants. Déjà à ton époque, quand tu étais en vie, tu étais trop lâche pour prendre conscience de tes actes... Ne t'étonne pas qu'en tant que spectre tu ne vaux pas mieux. Alors ne me donne pas de leçon. Parce que je ne deviendrais jamais comme toi. Jamais. »

Sa cage thoracique se soulevait au rythme du débit de ses paroles. Le Dibbouk s'était relevé, la toisant de toute sa haute taille. Elle-même était déjà petite en temps normal, alors lorsqu'elle était échouée sur le sol, cela donnait une situation plutôt cocasse. Sophya finit par reprendre douloureusement.

« Tu me prends comme excuse pour avoir tué quelqu'un. Comme tu me prends comme excuse pour ne pas l'avoir fait à d'autres occasions. La vérité, c'est que ce ne sont que des excuses. Tu tues parce que tu aimes ça, parce que ça te procure une joie que personne ne peut comprendre. Tu es malade, Furfur. Complètement malade. Aussi bipolaire qu'Abraham Lincoln... »

Sous ses indications la jeune femme finit par se relever, se redressant autant que son corps le lui permettait. Défiante, insolente, méconnaissable. Preuve inébranlable de ce que l'abandon de ses géniteurs avait créé sur elle. Une douleur sans faille, une plaie béante que rien ne pourrait jamais refermer.

« Tu as raison, je vais attraper la mort ici. La liberté, ce n'est qu'un mot... une inutilité de plus, une illusion que l'on nous donne, que l'on nous fait goûter pour mieux nous enchaîner. »

Ses yeux flamboyèrent à nouveau alors qu'elle reprenait.

« Je m'en vais. Reste loin de moi pendant un moment il vaut mieux pour toi. J'ai besoin de digérer, j'ai besoin de temps. Beaucoup de temps. Je ne sais même pas si je serais capable de te regarder encore droit dans les yeux après tout ce qu'il vient de se passer... »
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyMer 21 Mai - 13:41

Il la tenait, sondait son regard mais ne trouvait pas ce qui les reliait. Dis-le, dis-le avait-il envie de hurler. Alastair était incapable d'accepter ce lien entre eux deux. Ils n'étaient rien d'autres que des vulgaires étrangers. Elle le blessa et il relâcha légèrement son emprise sur elle. Jamais elle ne serait de sa famille, elle n'était rien, rien du tout. Il avait mal, elle lui faisait tellement mal. Elle n'était pas la descendante de Rebecca mais lui rappelait douloureuse sa défunte épouse. Alastair avait toujours adoré les femmes fortes qui mordaient. Et il les haïssait. Son ambivalence pour le sexe féminin le conduisait à des situations étranges. Furfur ne voyait pas les choses comme Sophya. Non il ne s'était pas immiscé, il s'était contenté de regarder, tout simplement. Son regard clair se posa sur elle alors qu'elle dit qu'elle ne serait jamais de sa famille.

« Tu l'es et tu le seras à jamais. Tout le temps que tu vas consacrer à m'effacer de tes gênes mais donnera de la force. Tu fais partie de mon sang et la femme qui a mis tes ancêtres au monde a bien existé. »

Souffla-t-il étrangement. Alastair était dans un étrange état, un état menaçant. Il ne manquait que très peu de choses pour qu'il explose à la tête de Sophya et lui fasse le plus de mal possible. Il désirait tellement la voir souffrir. Elle souffrait en ce moment, elle semblait tant souffrir son adorable petite médium. Elle était si belle dans sa rage. Alastair continuait de la détailler, n'ayant aucune gêne de s'attarder sur sa poitrine, son ventre, ses jambes. Tout ce qui faisait d'elle une femme. Elle était une femme majestueuse, royale. Elle descendait d'une lignée de bâtards mais à cette époque, cette notion n'existait plus. Certes, on était à la Nouvelle-Orléans mais les enfants hors mariages étaient courant même aux États-Unis où la pratique gênait encore. Alastair refusait d'admettre que c'était sa faute si Chase et Sophya avaient divorcé, jamais. Les vivants étaient les seuls fautifs de leurs fautes et ils devaient assumer car Furfur n'assumerait pas à leurs places, pas du tout dans son tempérament. La gamine lui faisait quand même mal au cœur. Elle se faisait du mal pour rien, elle tentait de se débattre avec la génétique.

Elle pouvait tourner les choses dans tous les sens, ils appartenaient au même sang, point à la ligne. Rien n'y changerait sincèrement. Un rire lui échappa quand elle mit le doigt sur quelque chose, son plaisir à tuer. C'était vrai, pourquoi s'en cacher ?! Elle croyait l'avoir domestiqué ou quoi ? Il n'était pas un esprit domestique, il était un dibbouk ! Son énergie claqua comme un énième avertissement.

« Pour qui me prends-tu ?! Tu avais oublié ce que je suis. Oui j'adore tuer, oui tu n'as aucune idée de la jouissance que cela apporte. A côté, le sexe est si fade. Tu ignores le goût du sang. »

La lueur franchement malsaine qui s'allumait dans son regard pouvait faire peur mais c'était ce qu'il était. Il était mauvais jusqu'à la moelle. Si Sophya n'était pas encore morte face à lui c'était pour plusieurs raisons. Elle était médium, elle avait un lien avec Chase et finalement, Furfur s'était attaché à elle. Malgré son caractère de cochon, elle savait s'attirer la sympathie, aussi étonnant cela pouvait-il paraître. Il la regarda se redresser sans broncher. Il semblait y avoir un monde entre eux et c'était vraiment le cas. Alastair la regarda froidement, avec un détachement mortel. Il avait mal quand elle lui dit de se tenir loin d'elle. Peut-être qu'ils ne pourraient jamais plus se faire face et la douleur que cela engendrait chez Furfur fut atroce. Son seul moyen d'y faire face ? D'être méchant, abject. Finalement tous deux se ressemblaient énormément.

« Cours petite fille et ne te retourne pas. Si je t'attrape, tu n'auras plus la même chance qu'autrefois. »

Souffla-t-il. Les liens du sang ne sauveraient pas Sophya, jamais, au contraire. Alastair disparut sans plus de cérémonie. Les chevaux s'apaisèrent et le calme envahit l'écurie. C'était fini mais pour combien de temps ? Une ombre se refléta dans un rétroviseur de voiture tandis que la grille du cimetière de la ville bougea et qu'Alastair la franchit, l'air de rien. Il avait besoin de repos, il avait besoin de panser ses plaies, c'était vital.
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MessageSujet: Re: Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] Dis-moi ton nom et je te dirais ton âme. [PV Sophya] EmptyMer 21 Mai - 13:41

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