Un check-up complet. Une multitude d'analyse sur 24heures, tout cela faisait partie d'une routine bien ancrée, tout les deux mois, Tessa avait le droit à tout cette attention. Pour une insuffisante rénal, les médecins devaient être prudents, surtout que les organes ne couraient pas les rues en ce moment. Enfin... Si mais peu de gens pensaient à donner pour aider des malades. La jeune demoiselle commençait à en avoir marre d'attendre que ce foutu bip peur sonne, qu'un rein soit enfin compatible avec elle. Les mois passaient. L'attente était toujours là, implacable. Certains jours, Tessa arrivait à oublier cette maladie. C'était les bons jours, où elle pouvait vivre comme tout le monde, sans douleur qui lui lancinait le creux des reins. Ces jours là étaient ponctués des mauvais, ceux où Tessa avait mal ou elle était obligée de rester des heures à l’hôpital. Les mauvais jours étaient plus nombreux ces derniers temps.

L'atmosphère de la ville, ne l'aidait pas vraiment à se détendre et à oublier ce bazar. La ville était toujours coupée du monde. En soi, Tessa pourrait s'en foutre, puisqu'elle n'a personne en dehors de cette ville. Tout ses proches étaient présents dans cette ville. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle loupait peut être une greffe à cause de sa localisation. Attendre était une chose. Mais ce dire que notre chance était passée à cause d'une connerie, en était une autre. Cela jouait sur l'humeur de la demoiselle qui était souvent morose. Bien qu'elle essayait de continuer à vivre comme n'importe quelle américaine.

Assise sur le lit, Miss Irving attendait les résultats des analyses avant de savoir si elle pourrait rentrer chez elle. Elle n'aspirait qu'à une chose : quitter cette chambre insipide qui puait le désinfectant. Écouteurs sur les oreilles, Tessa se laissait bercer par Breaking Benjamin, tout en griffonnant sur son bloc note. Sa main dessinait des traits crayonnés. Le dessin lui permettait de se vider l'esprit, de ne penser à rien d'autres. Il avait aussi l'admirable faculté de faire passer le temps plus vite. Une exquise prit forme, représentant la Cathédrale Saint Louis. Le bâtiment était lentement en train de se construire sous ses traits. Ce n'était pas une représentation fidèle, puisque l'humaine s'appuyait sur ses souvenirs et son ressenti, mais c'était très approchant. Les détails furent dessinés avec application, les rosaces et autres choses qui rendaient ce bâtiment unique. A force de passer du temps à l’hôpital, le carnet à croquis de Tessa était bien fournis. Mais elle préférait ce passe temps au feuillage des magasines people ou à passer des heures à regarder des programmes insignifiants à la télévision.

Concentrée sur son dessin, Tessa remarqua un mouvement dans son champs de vision. Levant les yeux, elle se figea. Ses pupilles s'écarquillèrent devant l'intrus qui venait d'entrer dans sa chambre. Elle le reconnut aussitôt. Le type de l'église. Le malade de la dernière fois qui voulait fait plus ample connaissance. L'humaine avait réussi à lui échapper, même si il avait failli la tuer sur place. Elle ne prit pas la peine de répondre à la question.

«  Qu'est ce que vous foutez ici ?! » questionna t'elle sans prendre de détour. Parce que la présence de cet individu malsain dans sa chambre d’hôpital n'était pas requise ! Puis surtout, de le voir ainsi affubler d'une blouse médical et agir comme un pacha..cela lui donnerait presque la nausée.

«  Vous jouez au médecin maintenant ? »

Le pire était le titre de musique qui s’enchaînait dans ses oreilles, à cet instant. Dance with the devil Cela tombait tellement bien.

En voyant l'homme entrait dans sa chambre d’hôpital, Tessa avait un mauvais pressentiment. Ce type ne lui inspirait pas la moindre confiance. Assisse sur son lit, ses muscles se crispèrent en sa présence. Elle serra le poing et darda les yeux sur lui. S'attendant à tout de la part de cette homme louche, elle se pensait protéger au sein de cet hôpital, que seule la maladie pourrait l'atteindre entre ses murs. En un coup d’œil, Tessa cherchait le dispositif de sonnette, histoire de pouvoir avertir les infirmières. L'humaine réfléchissait à un moyen de prévenir des renforts potentiels. Sans savoir ce qu'il préparait, Tessa s'attendait à tout.

La jeune femme ne fut pas dupe. Quand il se présenta comme un docteur, elle ne le croyait pas. Certes, elle ne connaissait pas tout les médecins de l’établissement. Mais il n'avait pas le faciès d'un docteur, plus d'un psychopathe à son humble avis. L'enfoiré avait son dossier médical à la main, allait pouvoir lire son dossier et connaître son mal. Cela était inacceptable de son point de vue. Elle soupira exaspérée par cette présence nocive et encore ce n'était que le début... Pourquoi avait il fallu que ce type s'invite dans sa chambre ? C'était pour mieux lui pourrir la journée ? Tessa se posait réellement la question.

En le voyant s’asseoir sur le bord du lit, Tessa se crispa un peu plus. Elle n'aimait pas le voir approcher de sa personne. L'humaine avait l'impression qu'il empiétait sur son espace vital, il envahissait son territoire. Encore heureux que ce n'était pas dans son appartement, sinon elle péterait encore plus un câble. Ses yeux continuèrent à le fusiller du regard, dommage qu'ils n'aient pas de réel pouvoir de frapper l'adversaire.

«  C'est bien vous savez lire. Vous voulez un bon point ? » ajoutait elle sarcastique. Évidement, l'offre était alléchante. Depuis des années, sa patience était mise à l'épreuve pour attendre l'opportunité d'avoir un organe en parfait état de marche. Un seul rein pourrait lui changer la vie et la lui rendrait plus facile et longue.

«  Vraiment ? Et vous avez trouvé votre donneur dans une pochette surprise ? » Elle préférait prendre les choses avec cynisme. Tessa avait déjà assez eu des déceptions à propos d'organe qu'on lui avait promis mais qui ne convenait pas pour une raison ou une autre. De toute manière, elle ne s'attendait à rien de sérieux venant de ce type. La méfiance qu'il lui inspirait était trop forte, pour envisager sereinement et sérieusement sa proposition.

Ce type ne lui inspirait aucune confiance. Tessa avait eu un petit aperçu de ce dont il était capable l'autre fois.. et elle n'avait guère envie d'en voir plus ou d'en subir plus. Elle ne comprenait pas comment il pouvait se promener impunément dans les couloirs de l’hôpital sans personne pour le mettre dehors. C'était parce qu'ils ne savaient pas. Ils ignoraient tout de l'obscurité de cette créature. Même Tessa ne savait pas ce qu’il était vraiment, à part une engeance du mal.

L'humaine ne croyait pas un mot à ces paroles. Avoir un organe à sa portée était ce qu'elle attendait depuis des années, mais c'était trop beau et louche pour que ce soit cet homme qui lui apporte sur un plateau. Pourquoi ? Et surtout où il avait pu trouvé ce rein. D'accord l’hôpital était un bon lieu pour avoir accès à des organes frais et vivants. Une personne de compatible ? Voila la chose qui manquait depuis des années. Trouver un rein compatible avec son corps. Quitte à être charcuter, elle voulait que ça soit pour de bon, pas pour être encore plus malade qu'avant l'opération. Mais elle n'arrivait toujours pas à se réjouir, à croire aux paroles de l'individu. Comme si sa tête ne voulait pas se raccrocher à cet espoir d'une vie meilleure. Puis cet homme ne pouvait lui donner ça, c'était impossible.

«  Je croyais que le don était anonyme ? Vous n'appliquez plus la loi sur la confidentialité des donneurs et des receveurs ? »
Preuve que cet homme n'était pas un spécialiste de la question, après tout il n'était pas médecin, il n'avait que la blouse blanche pour donner illusion.
Tessa commença à se lever, en faisant croire qu'elle se dégourdissait les jambes. Elle ne voulait simplement plus être assise à coté de lui. Une infirmière passa juste à cet instant pour lui apporter un médicament contre les migraines qu'elle avait quémandé quelques minutes plutôt. C'était une soignante à la peau mate que Tessa connaissait bien, depuis les semaines qu'elle venait dans ce service. La femme fut surprise par la présence de ce médecin dans cette chambre. Tessa en profita pour l'interroger.

«  Merci Georgia ! Dis moi, tu es au courant de cette histoire de rein compatible ? Ce monsieur -elle ne pouvait pas l'appeler docteur- vient de m'informer qu'il y aurait un donneur compatible et consentant ? » Tessa haussa les épaules, comme si cela suffisait pour rajouter à son scepticisme. ..

- Non. Pourtant, on devrait être au courant. » L’infirmière sonda le 'docteur ' des yeux pour en savoir plus.

Tessa avait l'impression d'avoir gagné une alliée, mais cela risquait d'être temporaire.

HRP: Pardon pour ce long temps de réponse