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Show must go on — Libre

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MessageSujet: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyMar 24 Sep - 18:35

Le cri lui parvint aux oreilles avant la vision, il fallait bien un peu de temps pour repérer d’où venait le bruit dans toute cette foule, jusqu’à ce qu’elle repère un bras levé qui essayait désespérément de se raccrocher à quelque chose. En un éclair, Valerie fendit la foule pour passer un bras autour de la taille de la femme qui avait crié et en enroulant son bras autour de son cou.

« Je vous tiens ! »

La femme qui devait bien avoir la petite trentaine ouvrit les yeux en grand comme si elle voyait un extraterrestre et se cramponna à son cou. La brune fit une petite grimace de douleur et essaya de faire abstraction du bruit autour d’elle lorsque la femme qu’elle venait de sauver lui hurla dans les oreilles :

« Vous l’aviez dit ! Je suis passée tout à l’heure et vous m’avez dit de me méfier d’un étranger brun ! Vous l’aviez vu ! » 

Pépia t-elle deux ou trois octaves trop hauts que ce à quoi ses oreilles étaient habituées. Valerie ne put s’empêcher de fermer un œil en sentant les ultrasons lui traverser le cerveau et jeta un coup d’œil derrière elle pour voir le malotru qui avait osé bousculer la pauvre femme et manquer de la faire piétiner avant de s’enfuir comme un voleur sans même un regard en arrière. Ce que les gens pouvaient être mauvais parfois. La brune soupira de nouveau et resserra le bras de la jeune femme autour de son cou en espérant de voir un peu les choses du bon côté.

Au moins, ça lui ferait de la publicité.

Cette journée avait pourtant commencé n’importe quelle autre. Valerie avait déjeuné en écoutant ses voisins du dessus se balancer des amabilités au visage à tour de bras puis était partie s’habiller tandis que les deux enfants d’Esme, son mentor et voisin de pallier envahissaient le salon pour regarder les dessins animés sur sa télévision étant donné qu’ils n’en avaient pas chez eux et le temps qu’elle finisse de se sécher les cheveux, elle les avait vu repartir pour aller à l’école dans le cas de Simon et au lycée pour Salome. La seule chose qui aurait pu lui faire deviner que sa journée allait être différente de toutes les autres était son programme un peu différent des autres jours. Aujourd’hui, elle était censée aller démarcher de nouvelles cibles en faisant une démonstration de ses talents d’embobineuse de première dans la rue. Sur le parvis de la cathédrale pour être précise.

Voilà pourquoi elle se retrouvait, après deux bonnes heures de présence, avec une bonne femme à moitié piétinée qui criait dans ses oreilles. Avec un petit soupir agacé, Valerie hocha patiemment de la tête et aida la femme à revenir près de son stand pour la faire asseoir à sa place tandis qu’Esme dispersait la foule en disant que le show était fini pour le moment, qu’il n’y avait plus rien à voir. Ouais sauf que non, il en avait de bonnes lui mais elle ne pouvait pas se permettre de laisser partir ceux qui avaient potentiellement un téléphone portable sur eux pour appeler les urgences étant donné que ce n’était certainement pas lui qui allait pouvoir faire quoi que ce soit avec le frigo miniature qu’il se trimballait depuis le début des années 2000 qui allait les appeler. Valerie se redressa d’un bond en lissant le col de sa chemise.

« Vous êtes formidables ! Vraiment formidable ! » 

Valerie acquiesça pour la remercier et se retourna vers les dernières personnes qu’il restait encore. La pauvre avait l’air enthousiaste malgré la grimace qui déformait son visage dès qu’elle remuait un peu trop.

« Attendez, est-ce que quelqu’un pourrait appeler les secours ?  »

Demanda t-elle à la cantonnade.
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptySam 19 Oct - 10:50

Alastair ouvrit un œil. Allongé contre une statue vaudou du musée, il écoutait le premier gardien allumer les lumières pour les visiteurs. Ah, dix heures approchait, c'était ça ? Un esprit ne dormait pas vu que théoriquement, les morts n'avaient plus besoin de sommeil mais il fallait bien avouer qu'il fallait recharger ses batteries. Avec toutes les conneries que le Dibbouk faisait, s'il ne se chargeait pas un minimum, il perdrait de sa faiblesse. Quand il fermait les yeux, il avait des flash de son passé, de sa vie et revivait des scènes. Il ne rêvait pas vraiment, il n'était plus humain depuis longtemps. Il aurait préféré éviter de revoir certaines scènes cette nuit. Des scènes qui le mettaient en rogne. Le mauvais esprit se leva, épousseta son pantalon usé et lissa sa chemise foncée. Sa tenue depuis 249 ans, sa dernière tenue avant son exécution. L'esprit mauvais entrevit son reflet dans un vieux miroir. Mouais, toujours la même gueule, rien de nouveau. Ce visage avec une barbe de quelques jours et cet air terriblement canaille. Le pas léger, il passa aux côtés du gardien sans que celui-ci ne se rende compte de rien.

Furfur eut un sourire mauvais en voyant le gardien se retourner, ayant un coup de froid dans la nuque. Ah... La sensibilité au monde paranormal, intéressant ! Le Dibbouk bailla encore plusieurs fois avant de se promener dans les rues du quartier français. Il ne bronchait même pas quand les gens lui passaient à travers. Il n'était pas tangible, il avait l'habitude de passer inaperçu. Un bruit devant le parvis de l'église attira son attention. Le Dibbouk s'arrêta net en entendant du bruit et observa une espèce de folle qui remercia une jolie brune. Cette brune lui disait quelque chose. Alastair plissa les yeux avant de reconnaître les traits de Valerie. Oh sa fausse médium qui faisait de la belle arnaque ! Le mauvais esprit se rapprocha d'elle, mains dans les poches et toujours invisible.

« Les secours, pourquoi faire ? C'est juste une folle de plus. »

Souffla-t-il. Il lui fallut une poussée de pouvoir et il devint visible. Ce n'était pas facile de se rendre visible, cela bouffait de l'énergie mais vu le repos qu'il avait eu, aujourd'hui il pouvait s'amuser à cela. Et aujourd'hui, le Dibbouk était d'humeur emmerdeuse, comme d'habitude allez-vous me dire. Il fallait bien avouer que quand on voyait Furfur pour la première fois, on pouvait le prendre pour un personnage historique d'un roman, ou alors d'un cavalier perdu ici. Ses bottes d'équitation en cuir étaient usées mais à l'époque, c'était une preuve de son bon travail. Il avait toujours les mains dans les poches et toisa la pauvre folle sur la chaise de Valerie.

« Cette vieille femme s'en remettra. De toute manière, vous ne racontez que des cracks, pas vrai Valerie ? Vous permettez que je vous appelle Valerie, pas vrai ? »

Un sourire enjôleur sur le visage, Alastair savait quelle gueule il avait et il avait parfaitement conscience de son pouvoir attractif. Si on aimait le genre canaille mal-rasé un brin charmeur.

« Vous faites quoi ? Du démarchage pour votre petite blague ? Ça m'a l'air sympathique dites-voir. »

Alastair attrapa un prospectus. Il pouvait attraper les choses inanimés. Même si ce genre d'acte demandait de la puissance. Il fallait avouer que cela faisait plaisir à l'esprit de pouvoir provoquer ouvertement la fausse médium. D'habitude, il venait lui chercher des noises autrement. En lui faisant croire qu'un sale esprit la hantait, ce qui était le cas. C'était leur premier face à face et il était excité comme un gosse. Car lui savait qu'il était le prédateur et elle la proie. La proie qu'il mangerait toute crue avec un plaisir évident.
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptySam 19 Oct - 23:17

Le seul point positif qu’elle pouvait retirer d’avoir une pauvre femme blessée dans son stand, c’était qu’au moins, la petite séance de bête de foire était terminée pour la journée. Après ça, Valerie pouvait être certaine que son associé allait passer toute l’après-midi aux côtés de cette femme à l’hôpital en attendant d’apprendre qu’elle allait bien et qu’il pouvait reprendre sa petite vie en toute tranquillité sans avoir à se torturer. Elle connaissait Esme depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’il était du genre à triturer les méninges en quête de la rédemption dès qu’il écrasait une fourmi, à tout suranalyser deux fois pour savoir ce qu’il faisait de bien ou de pas bien. La jeune femme s’étonnait qu’il ne soit pas encore tomber d’un accident cérébral à réfléchir autant. Mais bon, c’était peut-être justement parce qu’il était ainsi qu’elle évitait les procès et les crises d’hystérie de la part de ses clientes un peu trop zélées. A croire que sa grande stature et son regard paisible avaient le don d’apaiser les esprits. Il était un peu comme un diffuseur d’ambiance géant. On ne pouvait pas faire sans.

Ceci dit, la brune n’avait pas vocation à faire l’infirmière et elle n’avait pas non plus toute la journée devant elle. Si quelqu’un pouvait avoir la charité d’appeler les secours avant qu’elle ne prenne racine, Valerie s’en serait sentie nettement mieux. Une voix souffla soudain quelque chose dans son oreille. La brune sursauta comme si on l’avait piquée, elle était pourtant sûre et certaine qu’il n’y avait personne dans son dos. Elle grimaça avant de se retourner vers l’homme qui avait parlé, la jeune femme avait une sainte horreur des surprises et celle-là en était une de très mauvais goût. Plus étrange encore, c’était comme si cet homme était apparut de nulle part. Comme s’il n’était pas là, et d’un coup, il était là. Peut-être que c’était un ninja en formation pour être aussi discret, ou peut-être que Valerie n’avait simplement plus l’habitude de la discrétion.

« C’est sûr que vous pouvez parler, vous. Le carnaval n’est pas encore aujourd’hui. »

Répliqua t-elle en jetant un regard qui valait mille parole sur sa panoplie romantique avant de reporter son attention là où en avait le plus besoin, ce qui n’était certainement pas vers cet homme. Il avait s’était sans doute échappé d’un asile psychiatrique, à moins qu’il ne fasse simplement partie du prochain carnaval et sortait d’une répétition. Malgré tout, elle préférait pencher pour la première option, c’était plus drôle. Ce qu’il dit ensuite fit glisser une sueur froide dans son dos. Comment est-ce qu’il pouvait … ? Valerie fut volte-face pour dévisager l’inconnu qui en savait un peu trop.

« Comment est-ce que vous… »

Mais sa victime lui coupa la parole avec un air choqué sur le visage.

« Comment pouvez-vous dire ça, voyons ? Elle a un vrai don ! Vous n’êtes qu’un sceptique qui n’y connaissez rien ! »

Se faire défendre par une vieille femme qui ne savait rien à ce qu’elle disait et qui n’avait pas conscience de s’être faite bernée était à la fois touchant et culpabilisant. Heureusement Esme revint avec deux brancardiers et la fit débarrasser le plancher en rentrant dans sa diatribe. Valerie arracha le prospectus des mains de l’inconnu et le reposa sur la pile avec les autres en le dévisageant, glacée jusqu’aux os. Il n’y avait qu’un petit nombre très réduit de personnes qui étaient au courant de la supercherie et c’était justement pour ça que ça marchait. S’il y avait une fuite, alors ils étaient très mal. Elle la première, une pensée qui lui était parfaitement intolérable.

« Qui êtes vous, comment vous me connaissez et qu’est-ce qu’il vous faut pour que vous la fermiez ? »

Demanda t-elle sur le même ton atone. Elle était prête à débourser autant qu’il fallait pour garder son petit secret qui ramenait son lard tous les soirs dans sa marmite.
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyJeu 24 Oct - 16:22

Sa tenue ne convenait pas ? Alastair fit un drôle de sourire, le sourire du méchant garçon qui se moquait de la gentille petite fille. Il aurait pensé qu'elle se serait montrée plus polie avec lui mais il s'était trompé sur le personnage. Elle ne serait pas gentille pour un sou, surtout s'il l'acculait dans un coin et prouvait qu'il connaissait son vilain petit secret. Tout le monde avait un secret et il s'agissait alors de découvrir lequel en soulevant la couverture qui pouvait cacher la réalité. Visiblement, elle n'aimait pas être acculée, et lui il n'aimait pas se faire insulter. Un sourire franchement mauvais apparut sur son visage quand elle demanda comment il pouvait savoir avant que l'autre folle ne l'interrompre. L'esprit posa son regard sur la femme et peut-être que ce qu'elle vit lui fit peur, car elle eut un mouvement de recul étrange. Heureusement pour lui, un tiers intervint et l'ambulance apparut. Alastair était encore plus amusé par la situation. La fausse voyante défendue par sa cliente, comme c'était mignon !

« Elle croit véritablement en vous, magnifique. »

Elle savait bien manipuler, visiblement. C'était intéressant pour quelqu'un comme lui de voir quelqu'un d'aussi manipulateur. Car cela s'appelait de la manipulation et rien d'autre, vous pouviez en être sûr et certain, aux yeux de Furfur c'était ça. Une fois seuls, la fausse médium l'agressa de questions et son sourire s'élargit encore plus. Vraiment amusante cette petite. Elle croyait qu'elle pourrait l'acheter, le faire taire ainsi ? Visiblement, elle était inquiète pour son gagne-pain très peu scrupuleux, il la comprenait. Enfin pas tout à fait, lui, il n'avait jamais escroqué les gens à ce point. D'accord il avait été un grand joueur de poker et ce genre de choses mais bon. De là à monter une combine pas croyable, il ne l'avait pas fait. Alastair était un peu vexé qu'elle lui ait retiré le prospectus des mains mais par chance, elle ne semblait pas s'être rendue compte qu'il n'était pas un être vivant et qu'il suffirait d'un geste pour qu'elle lui passe à travers. Quelque chose de pas forcément agréable quand on y réfléchissait trente secondes.

Ce n'était pas parce qu'il était mort qu'il appréciait qu'on lui passe à travers hein. Alastair leva trois doigts.

« Trois questions, on fait des devinettes ? »

Il était extrêmement joueur, et il aimait encore plus jouer avec ses proies potentielles. Ils pourraient jouer au génie et aux trois vœux accordés. Pour lui c'était l'occasion de mieux cerner les envies et les peurs des femmes qu'il côtoyait. Il était très rare que ses victimes soient des hommes. Alastair préférait punir les impies, souiller leurs corps pour s'assurer qu'elle ne ferait jamais plus de mal comme sa femme lui en avait fait.

« Bon je réponds à laquelle en premier ? Comment je vous connais ? Vous êtes connue Valerie. Une grande voyante, qui vous prévoit tout et en plus cela se réalise, hallelujah ! »

Dit-il de manière ironique tandis que Furfur se rapprocha d'elle, encore menaçant. Il ne pouvait s'empêcher de l'être, c'était plus fort que lui, il fallait bien l'avouer.

« Je réponds à laquelle ensuite ? Dites-le moi. »

Une lueur d'amusement brillait dans son regard bleu clair. Il était extrêmement joueur mais aussi extrêmement dangereux, mine de rien. Il devait tout de même veiller à ce qu'elle ne le touche pas. C'était pour cela qu'il laissait une certaine distance entre eux deux. Pour l'instant le jeu en valait la chandelle. Visiblement, cette humaine allait animer sa journée, c'était le cas de le dire. Alastair n'était pas un justicier à la gomme mais il n'aimait pas les gens qui mentaient comme elle. A cause d'elle, des gens qui s'y connaissaient vraiment pouvaient s'intéresser à cette ville et donc, à la longue, lui tomber dessus. Cela faisait 249 ans qu'il était ici, qu'il connaissait des gens, les voyaient mourir, enfanter mais lui, ne bougeait pas d'un pouce. Et ce n'était pas cette arnaqueuse à deux sous qui risquait d'attirer un prêtre qui allait le déloger de cette ville.
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyDim 27 Oct - 17:53

Il y avait quelque chose qui clochait chez cet homme mais Valerie n’arrivait pas à mettre précisément le doigt sur ce qui la gênait. Ce n’était pas sa tenue mais autre chose, un autre chose qu’elle avait sur le bout de la langue sans pouvoir trouver de mot adéquat à ce qu’elle ressentait vis-à-vis de cet inconnu. C’était comme s’il n’était pas naturel et la jeune femme n’avait jamais ressenti ça auparavant. A le regarder, elle avait la chair de poule et des sueurs froides dans le dos, ce qui n’allait certainement pas l’empêcher d’obtenir ses réponses. Après tout la peur n’évitait pas le danger et tant qu’elle ne le quittait pas des yeux, la brune ne voyait pas du tout ce qu’elle avait à craindre de cet homme. En entendant sa remarque sur sa cliente qui s’éloignait soutenue par Esme en pestant sur l’impolitesse des jeunes de nos jours, Valerie dut prendre sur elle-même pour retenir une remarque bien sentie.

Etant donné qu’elle comptait négocier avec lui pour que son petit secret reste précisément ce qu’il était, mieux valait qu’il soit en bonne disposition pour discuter avec elle, ce qui impliquait qu’elle contrôle son humeur et ferme la machine à injures qu’il lui servait de bouche. Sa narine frémit en l’entendant proposer de faire des devinettes comme s’ils avaient la journée pour plaisanter comme deux bons vieux copains qui, dans le cas présent, ne se connaîtraient pas. Et là, elle était désolée, mais c’était non.

« Non, on ne va pas faire de devinettes. Venez-en au fait. »

Quand il s’agissait d’elle et de son argent, Valerie devenait beaucoup moins patiente et tolérante — enfin si elle l’avait été déjà en temps normal, ce qui n’était le cas — mais plus que tout, elle ne voulait pas jouer. D’autant qu’il était surtout occupé à se payer sa citrouille que de faire vraiment des jeux avec elle. La jeune femme croisa les bras sur sa poitrine en attendant qu’il s’exécute et réponde à sa question, ce qu’évidemment, il n’avait pas l’air très pressé de faire. Comme elle le comprenait ! Ça devait être génial d’être celui qui était en position de force, d’être le maître chanteur. Comme il devait prendre son pied cet abominable petit vicelard. Valerie lui jeta un regard témoignant de son antipathie avant de détourner le regard pour le poser sur la cathédrale en espérant avoir la patience de ne pas sceller son sort à cause d’un mouvement d’humeur. Elle avait l’impression d’être une élève prise en faute qui devait à présent subir la punition que lui avait attiré l’erreur qu’elle avait commise. Très désagréable comme sensation. Son ton ironique ne manqua d’ailleurs pas de le lui rappeler.

« Haha, vous êtes un comique, vous ! Vous voulez me faire chanter, alors pourquoi ne pas me dire tout de suite ce que vous voulez au lieu de nous faire perdre notre temps à tous les deux ? »

Puisqu’elle avait encore deux questions et qu’il n’avait pas l’air de vouloir en démordre au sujet de sa petite séance de jeu, autant abonder en son sens et poser une nouvelle question pendant qu’elle en avait encore. Même si elle n’aimait pas du tout l’idée de jouer la distraction ambulante tandis qu’il faisait les préambules à sa demande d’argent à tous les coups. Ces derniers temps, son commerce révélait avoir une énorme fuite d’argent de toute part entre les frais d’immobilisation, de main-d’œuvre qui en demandait toujours plus, des frais généraux de publicités plus les dépenses pour les soirées qu’elle organisait et maintenant ça ! Son honnête business — hey ! comme il l’avait si bien dit, tout ce qu’elle disait se réalisait ! — n’était rien d’autre à présent qu’une vraie source d’emmerdes depuis qu’elle commençait à se faire un nom.

« Très bien alors …»

Souffla t-elle avant de planter son regard clair dans le sien. S’il voulait jouer, il avait intérêt à se plier aux règles qu’il s’était lui-même posé et il avait intérêt à ne pas lui jouer du pipeau grelot.

« Vous êtes qui ? »
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyDim 3 Nov - 10:39

Il avait déjà observé Valerie durant une séance et franchement, elle était plus marrante là-dedans qu'ici. Mais le Dibbouk ne pouvait passer à côté d'elle. Il adorait tourmenter les gens et comptait le faire avec elle. Il était hors de question qu'elle l'emporte au paradis, tout simplement. Si paradis il y avait bon sang, ce qui vu les événements commençaient à devenir un doute concernant Furfur. Il fit une petite moue de bouderie quand elle dit qu'ils ne feraient pas de devinettes. Dommage, il était plus d'humeur joueuse qu'autre chose et on venait lui dérober son joujou. C'était bien triste selon lui mais bon. Le mauvais esprit pencha la tête sur le côté quand il se fit traiter de maître chanteur. S'il disait ce qu'il attendait d'elle, il dévoilerait sa véritable nature et ne voulait pas. Il ne pouvait tout simplement pas dire, ce n'était pas possible. Il détailla ses mèches brunes, elle n'avait pas la beauté de Rebecca. A cette pensée, le mauvais esprit entendit le rire de sa défunte femme résonner à ses oreilles.

Ce n'était que le fruit de son imagination, et il le savait pertinemment. C'était comme si le fait de l'avoir tué avait amené à qu'il ait une partie d'elle sur lui, sans arrêt. Pour ne jamais oublier qu'il avait tué la femme qu'il aimait le plus au monde. Un amour si passionnel et si fort qu'il avait amené la mort. Comme quoi, aimer pouvait tuer et Alastair était bien placé pour le savoir. Il s'en moquait de perdre son temps, il avait l'éternité devant lui, théoriquement parlant. Car même les morts n'avaient pas l'éternité, fallait pas charrier. Mais là, Furfur s'amusait, il s'en moquait du temps qu'il perdait. Par contre il devait clairement se méfier de l'énergie qu'il utiliserait sinon il se retrouverait bien assez vite à plat. Le mauvais esprit s'appuya contre un pilier de la cathédral, se demandant si l'humaine allait entrer dans son jeu ou pas. Tout le monde était joueur et la jeune femme sauta à pieds joints dans le jeu.

« Dis-moi ce que tu manges et je te dirais qui tu es. »

Fut sa réponse avec une pointe d'amusement dans le regard. Ce n'était pas par sa culture qu'il avait appris cela, mais en fréquentant Rebecca qui descendait d'une famille extrêmement bien éduquée. Comme quoi, on pouvait tout à fait évoluer en venant d'un milieu dit comme pauvre.

« Je suis un homme d'âge moyenne, brun, les yeux clairs. »

Il se moquait d'elle, clairement mais il adorait jouer avec les mots. Si aujourd'hui trente ans était considéré comme un âge moyen, à son époque, il avait été qualifié de vieux. Il avait vécu à une époque où les gens mouraient à quarante ans maximum et c'était ainsi. Furfur se demandait vraiment si cela avait une utilité de vivre aussi vieux aujourd'hui. Si c'était pour finir dépendant des gens, des soins, franchement, à quoi bon ? Il aurait haï vivre ainsi et dépendant des gens. Lui qui était libre et fier comme un étalon sauvage. Même si du point de vue du caractère, le mauvais esprit s'affichait plus comme un prédateur que comme la proie que le cheval serait toujours. Si Valerie n'apprenait pas à faire des questions, elle passerait son temps à se faire entuber.

« Vous ignorez avec quoi vous jouez et ce que vous provoquez ma chère Valerie. Tout nous retombe sur la tête, exactement tout. »

Et c'était le mauvais esprit qui disait cela car lui savait exactement les conséquences des choses. Il était mort pour s'être vengé. Rien ne restait impuni. Sauf qu'aujourd'hui, plus mort que mort, il n'avait plus rien à perdre, sauf croiser la route d'un prêtre. Peut-être qu'Alastair donnait l'impression de la prévenir, mais en réalité, il la menaçait. Il serait le premier esprit à s'en prendre à elle. Cette petite garce ignorait ce qu'elle provoquait avec ses bêtises et qu'en plus, cela ferait un portail pour les autres esprits. Alastair n'était pas partageur. Il n'aimait pas partager ses proies avec les autres esprits. C'était un chasseur solitaire qui dégustait les choses seul et seulement seul.
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptySam 9 Nov - 15:08

Voilà qu’il se mettait à philosopher maintenant ! Les sourcils de Valerie se baissèrent d’un nouveau cran, formant une barre furieuse sur son visage. Est-ce qu’elle pouvait savoir ce qu’elle avait fait exactement pour qu’il décide de s’accrocher à elle pour l’emmerder de la sorte ? La brune le dévisagea en cherchant à comprendre s’il était victime de son business ou simplement vénal. Son visage ne lu disait rien du tout, peut-être qu’il avait déjà eu l’occasion de se glisser dans une de ses soirées de spiritisme mais dans ce cas-là, la voyante ne comprenait pas comment elle avait pu faire pour ne pas le remarquer. En général, Valerie n’oubliait pas le visage d’un client plus sceptique que les autres ou simplement mécontents, quant à ceux qui lui faisaient un scandale quant à ses prétendus dont de voyance, ceux-là restaient comme gravés au fer blanc dans son esprit. Avec sa mémoire, autant dire que la brune était franchement étonnée de ne pas se souvenir d’un homme habillé comme d’Artagnan et qui comptait lui faire cracher des billets verts.

Restant immobile à sa remarque sur la nourriture, Valerie tiqua pourtant sur sa réponse suivante et dut serrer encore plus fort ses bras contre elle pour se retenir d’un geste qu’elle aurait tôt fait de regretter. Que c’était drôle de sa part de jouer sur les mots. Ainsi, même si elle refusait de jouer à son petit jeu en répondant à ses devinettes, il ne perdait pas sa journée et semblait même bien s’amuser. Rien que pour ça, elle aurait pu le claquer. La brune prit un air faussement amusé comme si elle venait tout juste d’entendre la blague du siècle.

« Très drôle d’Artagnan ! Vraiment très drôle, mais autant que je sache, je ne suis pas encore aveugle et je peux très bien voir ça toute seule comme une grande. À vrai dire, c’est plus à votre identité que je m’intéresse.»

Maintenant, voilà qu’il se la jouait oiseau de malheur avec ses sombres prophéties. La jeune femme se retint à grand peine de lever les yeux au ciel, refusant de battre en retraite en lâchant son regard, ce qui aurait été admettre de s’avouer vaincue. Alors à la place, Valerie avança de nouveau d’un pas, plantant résolument son regard de glace dans celui de cet homme comme s’ils s’affrontaient par le regard. Ceci dit, elle aurait été bien curieuse de savoir ce qu’elle provoquait puisqu’à ses yeux, elle ne faisait de mal à personne et même bien au contraire, la brune rendait des services publics à la ville toute la sainte journée. Pour beaucoup, elle était comme une sorte de psy mais en plus ludique et avec du thé et des petits gâteaux offerts, presque même moins cher. Pour d’autres, elle était une sorte de bonne amie qui disait clairement ce que l’on arrivait pas ou refusait simplement de voir ou d’accepter. Pour d’autres encore, Valerie était une entité mystérieuse qui apportait un frisson nouveau dans la vie de certains. Alors franchement, elle aurait vraiment été curieuse de savoir ce qu’elle risquait à continuer de la sorte.

« J’ignore ce qui va me tomber dessus ? Et bien éclairez donc ma lanterne ou essayez d’être un peu plus clair sur ce que vous voulez de moi.»

Parce que sinon, elle ne saurait jamais ce qu’elle allait devoir débourser pour avoir la paix et que cette inconnue la dérangeait vraiment pour le moment, tout comme le fait de nager dans le brouillard en ignorant à qui elle avait à faire. Quoique le surnom d’Artagnan lui collait parfaitement à la peau, elle aurait aimé n’avoir qu’à lui offrir une bonne bouteille de vin et un copieux repas à la française pour s’offrir un peu de temps et de liberté d’esprit avec son chevalier de pacotille.
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyLun 18 Nov - 21:45

Alastair se retint de dire qu'il ne pouvait pas être d'Artagnan vu qu'il était mort au 18ème siècle et que l’œuvre de Dumas datait du 19ème, soit un siècle de différence. Bon, il connaissait l'histoire mais n'empêche, il ne ressemblait pas du tout à d'Artagnan, si ? Les jeunes filles de cette époque ! Vous aviez un peu de barbe – pour ne pas avouer beaucoup - et de moustache et vous deveniez le célèbre mousquetaire. Le mauvais esprit fit un sourire charmeur tandis qu'elle lui demanda son identité. Il fit une courbette élégante digne de l'époque. Même s'il n'avait été qu'un simple palefrenier durant sa vie de mortel, il descendait d'une grande famille d'écuyers qui avait été reconnue en Irlande. Son père avait toujours tenu à ce que ses enfants sachent les bonnes manières et il fallait bien l'avouer, avec le père Sullivan, personne n'avait jamais ri. Il avait fallu être droit dans ses bottes. Alastair Noam avait été la honte de ses parents quand il était descendu en enfer avec Rebecca. Cette histoire d'amour passionnelle et destructive avait fait qu'à l'époque, Furfur avait coupé les liens avec sa famille.

« Alastair, pour vous servir madame. Je ne vous demande pas de vous présenter. Je sais déjà qui vous êtes. Au fait, je suis sûr que je suis meilleur cavalier que d'Artagnan. »

Un sourire canaille sur le visage, il se redressa calmement. D'Artagnan était un mousquetaire, pas un palefrenier qui connaissait par cœur la physionomie des chevaux. Alastair avait connu mieux les chevaux que les femmes, mais il avait aussi appris que comme les chevaux, les femmes demandaient de l'attention et de la patience. C'étaient des créatures qui pouvaient s'avérer nerveuses et pour ouvrir leur jardin de plaisir, il fallait être fin avec. Et voyiez où cela l'avait mené aujourd'hui. Furfur se demandait si en étant charmant cette créature brune, elle s'apaiserait. Elle avait beau ne pas ressembler à Rebecca, plus elle bougeait, plus elle parlait et plus le mauvais esprit se retrouvait fasciné par sa chevelure. Il avait envie de toucher, se demandant si c'était aussi soyeux que cela en avait l'air. Alastair réagit quand il vit la femme se rapprocher de lui. Il ne pouvait pas reculer, il était trop orgueilleux mais si elle continuait de s'approcher, elle allait se rendre compte de quelque chose. Il pouvait se rendre « tangible » dans le sens où il pouvait se rendre visible et avoir des interactions avec les objets inanimés mais les vivants non.

Si seulement il avait pu toucher les êtres vivants. Cela lui aurait facilité la vie. Mais s'il voulait interagir avec les vivants, il lui fallait un corps d'emprunt. Un corps d'emprunt qu'il n'avait pas encore trouvé, bien entendu. Sinon ce serait déjà la grande fiesta de sang. A dire vrai, Alastair ne savait pas vraiment ce qu'il voulait d'elle. Il s'amusait, comme tout prédateur. Il était comme un félin qui s'amusait avec la souris sans savoir si au final, il la boufferait ou laisserait son cadavre.

« M'amuser. »

Sa voix était basse et grondante en disant cela. Il se laissa aller encore plus contre le pilier contre lequel il s'appuyait avec nonchalance. Il était provocateur et le resterait encore un moment. Jusqu'à que le mauvais esprit sente que cela devienne chaud, ce qui pour l'instant n'était pas le cas. Même si Furfur devrait trouver un objet pour tenir cette charmante tigresse loin de lui. Il ne voulait pas qu'elle découvre qu'il était un esprit. Déjà elle gueulerait, sûrement, ensuite, si un prêtre venait à savoir ce genre de choses, gare aux fesses de Furfur !

« Je ne sais pas ce que je gagne à vous rendre service de vous éclairer. Même si à ce stade, je me dis qu'il faudra tout l'éclairage de la ville pour réussir à éclairer votre petite tête. »

Il fit un sourire moqueur. Vilain, vilain jusqu'au bout le petit. Il se foutait royalement de sa tête, en prime. Un jour, Furfur allait vraiment s'en prendre plein la tête mais pas aujourd'hui. Enfin cela restait à voir avec la réaction de Valerie.

« Qui va tenir votre stand pendant que vous jouez avec moi ? Vous avez peur que je dévoile votre petit secret ? Alors j'ai eu juste ! Vous êtes une charlatante. »

Bien entendu qu'elle était une charlatante. Si elle avait été une vraie médium, elle aurait compris qu'il n'était pas vivant. Il y avait des signes qui ne trompaient définitivement pas. En pis, Alastair adorait lui faire perdre du temps mais ce n'était pas lui qui allait l'accompagner sur son stand pourri. Il préférait largement lui faire perdre de l'argent pour le coup. C'était plus drôle voyons !
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyJeu 21 Nov - 22:05

Valerie manqua de reculer de trois pas comme si elle venait soudainement de comprendre qu’il était atteint d’une maladie très sérieuse et très contagieuse en le voyant se courber en deux comme aurait très bien pu le faire… et bien d’Artagnan en l’occurrence. Autant pour la comparaison, mais il y avait vraiment de quoi se poser des questions quand on le voyait autant se prendre au jeu. Peut-être que ce n’était pas de la répétition pour la parade du carnaval qu’il s’était échappé mais de l’asile de fou. Pour le peu qu’elle savait de lui, cet Alastair comme il venait si gentiment de se présenter, aurait bien pu être un de ses dingos qui se prenaient soient pour Cléopâtre, soit pour Napoléon ou encore Superman. Le regard de la brune glissa de nouveau sur sa panoplie en se demandant pour qui il pouvait bien se prendre si ce n’était pas d’Artagnan.

« J’en n’en doute pas une seule seconde. »

Répliqua la jeune femme avec une moue des plus sceptique tandis qu’il se redressait avec l’air d’être particulièrement fier de lui. C’est sûr, faire tourner en bourrique des pauvres âmes qui se contentaient simplement de faire leur boulot, comme c’était drôle ! C’était même si amusant, tout le quartier se fendait la poire ! Ha ha ha. Valerie plissa les yeux en se demandant d’où lui venait ce soudain accent de retenue et de civisme qui avait pourtant tendance à lui faire défaut d’habitude et qui l’empêchait actuellement de se jeter sur cet homme comme une furie à qui il faudrait rendre des comptes. Ce qu’elle détestait se faire mener en bateau, et c’était bien ce que cet homme était en train de faire, et si l’on en croyait ses paroles, il avait même l’air de passer un bon moment à se marrer avec elle. Pourtant, il y avait quelque chose chez lui qui faisait froid dans le dos à Valerie et qui l’empêchait de céder à son mauvais tempérament.

C’était presque si elle n’avait la chair de poule. Comme si son instinct, ou son subconscient, ou une parcelle de sa conscience qui était plus observatrice qu’elle ou quoi que ce soit, lui criait de faire attention à ce qu’elle faisait. Parce que son subconscient, contrairement à elle, savait pertinemment que la jeune femme était à la lisière d’un monde que sa raison était loin d’être prête à accepter et dont elle ferait mieux de se tenir loin tant que ce ne serait pas le cas. Mais têtue comme elle était, Valerie préférait ne pas se laisser faire et continuer de tenir tête à cette espèce d’enquiquineur qui semblait bien décidé à lui tenir la jambe tant que le dernier client potentiel pour sa petite affaire ne serait pas loin. D’accord, elle non plus n’était pas très chaude pour reprendre ces simagrées que lui faisait faire Esme et profitait donc de chaque seconde où son associé était loin et occupé à faire autre chose que la pousser à reprendre sa panoplie de mystificatrice. Mais quand même.

«  Wow, quelle ambition dites moi. J’espère que vous vous amusez bien, alors. »

Quitte à perdre son temps avec Alastair, autant que ce soit productif et instructif, s’il devait s’amuser, alors qu’il ne soit pas le seul à le faire. S’il voulait s’amuser à lui sortir des phrases mystérieuses avec de terribles prédictions, il avait intérêt à les assumer jusqu’au bout et les explique. Valerie aussi voulait rigoler un peu. En l’entendant se moquer d’elle, insinuant presque qu’elle était complètement débile, la brune le regarda, l’air complètement abasourdie avant de croiser les bras sur sa poitrine en levant un sourcil.

Incroyable. Cet homme était parfaitement incroyable. Quelle rudesse ! Il fallait absolument qu’elle se maîtrise, qu’elle ne lui donne pas l’impression que ses paroles l’atteignaient parce que sinon, il allait forcément s’amuser encore plus et elle refusait totalement de lui laisser ce plaisir là. Non, ça, elle refusait.

«  C’est vraiment gentil de votre part d’être aussi coopératif. Vraiment, j’apprécie le geste, vous n’imaginez pas à quel point. La subtilité est-elle donc une notion qui vous est complètement inconnue ? »

Espèce de taré, ajouta t-elle dans sa tête avant de soupirer exagérément comme s’il commençait sérieusement à la gonfler. La brune secoua la tête en essayant de reprendre un visage détaché, comme si toute cette situation ne l’atteignait pas pour que cette moue moqueuse sur le visage de cet homme disparaisse au lieu de s’étendre comme elle était justement en train de le faire. La jeune femme tiqua légèrement sur sa constatation, comprenant soudain qu’il n’était pas sûr de la chose jusqu’à ce qu’elle lui avoue sans le faire exprès. Ce qu’elle pouvait être bête parfois !

«  Je vous signale que pour le moment, tout ce que vous faites, c’est aboyer plutôt que mordre et me faire perdre mon temps. Peut-être que vous voyez ce que je fais comme une arnaque mais ce que je fais est fait à fond, je donne aux gens ce qu’ils sont venus chercher. Que ce soit espoir, frisson, vérité… tout ce qu’ils veulent entendre ou refusent de voir. Je ne trouve pas que ce soit vraiment une arnaque. »

Alors oui, peut-être que ses sources n’étaient pas celles qu’attendaient les gens. Que ce n’étaient pas les esprits mais un détective privé accrédité qui lui donnait les réponses aux questions de ses clients, mais le résultat était le même. Valerie n’était pas une arnaqueuse.

«  Puisque vous n’êtes pas décidé à me dire ce que vous voulez, est-ce que vous pourriez prendre le large pour me laisser travailler ? Si vous n’y croyiez pas, c’est le cas d’autres personnes et je ne veux pas les décevoir. »

Conclut-elle en croisant les bras sur sa poitrine en prenant un air agacé.
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyJeu 28 Nov - 14:49

Qu'avait-il vu dans son regard ? Quelque chose d'intéressant, somme toute. Cette brebis égarée était intéressante, divertissante même. La bouche en cœur, Alastair s'amusait. Il se demandait juste jusqu'où irait le jeu, jusqu'où il pourrait la pousser pour qu'elle se brise comme une poupée de chiffon maintenue bien trop longtemps sous pression. Les narines dilatées comme un cheval nerveux, l'esprit aurait adoré sentir son odeur, mais impossible. Il ne saurait pas de sitôt et il le savait. Furfur avait perdu certains de ses sens en mourant, l'odorat et le goût en faisait parti. Quant au toucher, il ne pouvait que toucher les choses animées. Les êtres vivants lui étaient hors de porté, cela impliquait d'avoir un corps d'emprunt. Alastair fit un sourire charmeur quand elle sembla se moquer de lui en disant qu'il avait une belle ambition.

« Tu n'as pas idée. »

Susurra-t-il. A cet instant, on aurait dit un serpent prêt à se jeter sur la pauvre souris sans attendre plus longtemps. Dommage qu'il ne puisse pas le faire, même si cela le démangeait terriblement. Une démangeaison qui partait de ses mains et allait dans tout son corps. C'était plus fort que lui et donc, Furfur devrait prendre sérieusement sur lui pour ne pas sauter au cou de cette fille. Ah quelle dommage ! Tant de temps qu'il perdait à tenter de la fasciner, de l’appâter. Car oui, selon Alastair, la proie était toujours fascinée par son prédateur, comme un lapin pris dans les phares d'une voiture qui allait l'écraser au bout de trente secondes. Coopératif ? Elle devait se moquer de lui pas vrai ? Il était la dernière personne au monde qui était coopératif. Il ne l'était pas, bien au contraire. Il se braquait complètement et devenait la pire tête de mule au monde si soudainement, cela le piquait. Alastair n'aimait pas les moqueries mais il fallait bien avouer que pour le coup, il l'avait sérieusement cherché. Le Dibbouk s'amusait tellement qu'il aurait pu presque oublier les gens qui l'entouraient sauf que ce n'était pas le cas.

Son regard s'attardait de temps en temps sur les passants qui défilaient à côté d'eux, se contentant de les toiser sans jamais s'arrêter. Alastair avait presque envie de leur tirer la langue comme un gosse de cinq ans sauf qu'il avait bel et bien dépassé cet âge depuis longtemps pour le coup.

« Subtilité ? Qu'est-ce que c'est ? »

Bien sûr qu'il le savait, il ne faisait que pousser le jeu encore plus loin. Le Dibbouk avait envie de s'approcher de cette femme, toucher la texture de ses cheveux pour savoir ce que cela faisait mais il prenait encore sur lui. Il savait que s'il s'approchait d'elle, elle risquait de tendre la main pour le toucher et alors, elle découvrirait qu'il n'était pas réel, juste un mirage et alors, elle hurlerait comme un putois. Alastair adorait entendre les femmes hurler de peur mais il n'avait pas envie qu'un prêtre surgisse de la cathédrale et comprenne alors qu'un très vieux et mauvais esprit rôdait ici, sans réel but. Cela ne serait pas fin sincèrement. Un mot l'interpella et il revint à la réalité quand il entendit le mot « frisson ».

« Vous ? Vous donnez des frissons ? »

Un rire gras s'échappa aussitôt de sa gorge.

« C'est une blague j'espère ?! »

Il continua de rire un moment avant de s'arrêter soudainement. Elle ne devait avoir aucune idée de la peur. Elle avait vraiment une gueule d'ange.

« Vous faites peur en bougeant des tables et des bougies ? Petite amatrice ! »

Un vrai esprit, un fort, savait même briser de la vaisselle, bien entendu les non médiums ne le savaient pas s'ils n'avaient pas affaire aux esprits. Il pencha la tête de côté, continuant de la fixer. Alastair était étonné qu'elle reste autant de temps en sa présence mais flatté quand même, il fallait bien l'avouer.

« Décevoir ? Tu utilises des mots qui te sont inconnus. Tu ne veux pas décevoir alors que tu déçois déjà. Un jour, ils comprendront que tu racontes des bêtises et que pire leur tombera dessus. Pire encore, tu joues avec un feu que tu ne vois pas. Je me demande quel genre de choses va te tomber dessus. Ça pourrait être intéressant remarque. Tu as peur que je fasse peur à tes clients peut-être ? Oh j'oubliais ! D'Artagnan fait peur. »

Dit-il en faisant un sourire mauvais. Alastair ne pliait pas aussi facilement, surtout pas face à une femme. Chez lui, c'était beaucoup une question d'honneur.
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyDim 22 Déc - 20:58

Qu’est-ce que c’était, en effet. Valerie esquissa une moue exaspérée en se retenant de partir en cédant à l’énervement comme une gamine de quatre ans à peine que lui inspirait cet individu. Ce qu’il pouvait l’hérisser aussi ! On lui avait demandé l’heure ? Pas qu’elle sache ! S’il n’était pas content ou pas croyant, qu’il s’éloigne donc de son stand et ailler casser les pieds du marchand de hot-dog un peu plus loin. Ce qu’il n’énervait !

Non en fait… ça allait au-delà de ça. Elle était à la fois partagée entre l’envie de lui mettre une paire de claque ou de sauter sur lui pour lui arracher les cheveux et l’envie d’éclater de rire avant de l’applaudir d’être un tel phénomène. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on rencontrait un tel emmerdeur. Le pire, c’est qu’il avait même l’air de bien s’amuser dans cette histoire. C’était même évident vu sa dernière remarque.

« Quelque chose dont vous manquez cruellement de toute évidence. »

Rétorqua t-elle d’un ton insolent, le sourire aux lèvres avant de secouer la tête. Les choses auraient pu en rester là mais leur discussion glissa doucement mais sûrement dans une direction tumultueuse. Oui ils arrivaient sur un sujet qui fâchait. Valerie n’aimait pas qu’on critique ce qu’elle faisait, elle était la seule à pouvoir le faire et ne laisserait jamais personne au monde l’ouvrir et se moquer de ses pratiques. La brune jeta à l’homme en face d’elle un regard venimeux. Qu’il continue donc de se marrer comme un bossu s’il voulait, ce n’était certainement pas comme s’il y connaissait quelque chose.

« Absolument pas. »

De nouveau les piquants surgissaient et elle recroisa les bras sur sa poitrine. Ce n’était pas comme si elle se contentait de juste bouger quelques chaises, faire trembler la table et éteindre des bougies, ça ce n’était que de la poudre aux yeux et rien de plus. On pouvait faire peur avec des mots, des silences et des insinuations. On pouvait faire peur en touchant le subconscient des gens et c’était ce que Valerie faisait, de la psychologie. Peut-être de bas étage, mais c’était du beau travail et elle n’acceptait pas qu’on lui retire ça encore moins par un énergumène qui semblait s’être échappé de son centre de repos. Il croyait lui faire peur ?! La bonne blague ! Peut-être que c’était ça son fantasme, terroriser les gens, les autres. Valerie haussa un sourcil en le regardant faire son cirque, terminant sa pauvre petite tirade avec un sourire mauvais qu’elle aurait juré avoir vu sur le bouledogue de sa voisine pas plus tard que la veille.

« Wow… effrayant, vraiment. Terrorisant même. Tu as presque l’air convainquant. Oui, vraiment presque. C’est ça qui fait la différence entre toi et moi. Et pour ton information, oui, d'Artagnan fait peur parce qu'il est censé être à l'asile avec les autres mousquetaires. »

Siffla t-elle d'un air mauvais en le fusillant du regard, espérant très fort qu'il finirait par disparaitre au bout d'un moment. Quel espèce de crétin ! Valerie aurait bien aimé lui dire de se calmer sur le tutoiement parce qu'aux dernières nouvelles, ils n'avaient pas élevé les canards ensemble mais elle comptait bien s'en servir à son tour.

« Je ne sais pas quel est exactement ton problème, petit malin, si tu t’es simplement levé du mauvais pied, si tu es juste né con ou si tu l’es devenu par la suite et c’est pas mon problème. Libre à toi d’être sceptique et de te comporter comme un abruti mais là tu es devant mon stand et tu es insultant en plus de ça, donc fais moi plaisir et casse toi. »
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MessageSujet: Re: Show must go on — Libre Show must go on — Libre EmptyMer 1 Jan - 17:00

Cette brunette l'amusait, il n'y avait pas à dire. Alastair ne pouvait s'empêcher de sourire quand elle dit qu'il manquait visiblement de subtilité. Il ne fallait jamais oublier que le mauvais esprit venait d'une couche sociale pas forcément élevée et qu'en prime, traîner dans les pubs à jouer aux cartes, ce n'était pas le milieu des riches. Rebecca avait réussi un peu à l'éduquer et le rendre moins roturier. On avait tendance à perdre les bonnes manières quand on passait son temps non pas avec des humains mais avec les animaux. Les animaux étaient plus simples, ils ne faisaient jamais la tronche, ils sentaient les choses et pouvaient vous anticiper. Un être humain mettait les pieds dans le plat, s'avérait franchement maladroit, non vraiment, Alastair ne les aimait pas tant que cela. Et il fallait avouer qu'avec cette brunette, l'animosité était bien présente. Ils ne pouvaient pas se voir en peinture, c'était évident comme le nez au milieu de la figure. Le Dibbouk rêvait de l'humilier publiquement tandis que la femme en face de lui sortait bec et ongles pour protéger sa petite industrie d'escroc. Le regard clair de Furfur se posa sur elle quand elle répondit par un « absolument pas ».

A quoi répondait-elle ? A laquelle des nombreuses provocations ? Il se le demandait bien même s'il ne le formula pas à voix haute. Se contentant de la toiser comme si elle n'était un peu rien. C'était le cas mais pas complètement, sinon il ne se casserait pas autant la tête sur elle. Un sourire mauvais apparut sur son visage tandis que Valerie ne manquait pas de se moquer de lui. Sale garce, elle serait une de ses victimes si elle continuait autant à lui faire du charme haineux. Alastair ne restait pas longtemps insensible quand on lui tendait des perches pour frapper, bien au contraire. Il adorait se défouler sur autrui et ne manquait jamais de trouver une bonne occasion de mettre une femme sur sa liste immense de futures victimes. Encore heureux qu'il peine autant à trouver un corps d'emprunt sinon ce serait bien l’hécatombe dans la ville.

« Tu n'es pas si convaincante que cela. Sinon, tu ne serais pas si terrorisée à l'idée que je dévoile ton vilain petit secret. »

Lui, à l'asile ? Un rire gras surgit de sa gorge quand elle ne manqua pas de l'insulter. Alastair se souvenait des asiles à son époque et aujourd'hui, il fallait avouer que les gens étaient bien lotis. A l'époque, on n'avait pas autant d'égard, bien loin de là.

« L'asile ? Désolé de te décevoir, mais j'en ai moins besoin que toi. »

Il le trouvait vraiment. Alors, il se contenta de hausser les épaules de ce mouvement qui voulait à la fois tout et rien dire. Ce genre de geste qui pourrait agacer n'importe qui car il sentait qu'il n'aurait pas raison sur l'autre. Alastair ne se laisserait pas autant dominer. Cette fille pouvait lui faire autant de sifflement reptilien et de regard noir, il ne bougeait pas. Il se contenta de cligner des yeux et de faire un sourire moqueur. Le souci, quand vous atteignez 249 ans, au bout d'un moment, vous preniez vraiment les vivants comme des enfants malgré que physiquement, ils aient votre âge. Il voyait bien que cette femme n'était pas plus âgée que lui à sa mort. Mais c'était plus fort que lui. Comme quoi, devenir vieux rendait sérieusement con et c'était peu le dire. Si Chase ou Sophya l'avaient vu en ce moment entrain de terroriser une humaine, ils lui auraient tiré les oreilles et encore. Alastair savait que la médium lui aurait fait sa fête pour s'être comporté comme un goujat face à une femme. Il s'avérait tellement mufle quand il s'y mettait. Et même sa beauté, à cet instant, ne pouvait faire oublier que le Dibbouk était un sacré malade.

La haine occupait bien trop son être et de ce fait, progressivement, sa beauté disparaissait, c'était ainsi. Par contre, son regard se durcit quand elle se mit à le secouer un peu trop. Il était vieux quand même et il n'aimait pas être secoué, ce n'était pas sa tasse de thé.

« Je vois que la politesse ne fait pas parti de ton métier. Méfie-toi, dis encore une seule bêtise de ce genre et je te jure qu'on te retrouvera sur ta chère table crucifiée. »

Il se rapprocha d'elle, une onde de colère pulsait contre sa peau mais il s'arrêta devant l'humaine.

« Tu as gagné cette manche Valerie. Mais ne crois pas que pour la seconde, tu aies autant de chance. »

Il fit un sourire de bête acharnée, la prochaine fois, il gagnerait. C'était un joueur, un parieur et quand il voyait un bon moyen de jouer, il s'y engageait à fond. Le Dibbouk fit volte-face et profita d'un passage de personnes entre lui et Valerie pour disparaître comme un courant d'air, tout simplement.
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