Et c’était parti pour une nouvelle journée de cours, enfin aujourd’hui c’était différent, on avait droit à plein de personnes venant nous parler de leur métier. J’écoutais tous ces gens d’une oreille distraite, non pas parce que cela ne m’intéressait pas, mais plutôt parce que j’étais fatiguée et j’aurai bien voulu pouvoir rester dans mon lit ce matin, surtout si on n’avait pas vraiment cours. Mickael qui était derrière moi devait se faire chier lui, parce qu’il n’arrêtait pas de donner des coups de pied dans ma chaise, chose qui commençait à me taper sur le système.

« Maintenant tu arrêtes tout de suite ou je te jure que je t’arrache les couilles avec mon stylo ! »

Je m’étais retournée après avoir attrapé son pied, mon ton avait été sec et froid et Mickael n’a pas bronché, il est devenu extrêmement pâle et s’est excusé avant de reculer légèrement son banc. Malgré les années qui se sont écoulées, j’avais encore une grande liberté de mouvement et je pouvais encore lutter contre Gorgoroth, mais en général il profitait de la moindre occasion pour prendre le contrôle et quand il le faisait j’avais bien trop peur de l’empêcher.

Les experts s’enchaînaient, puis une jeune femme entra, elle sortait du lot, il n’y avait pas beaucoup d’asiatiques dans le coin. Je me demandais quel pouvait bien être son métier, parce que malgré les clichés, ça m’étonnerait qu’elle bosse dans un resto chinois. Je relevais la tête pour la fixer et l’écouter, mais elle n’avait pas vraiment eu le temps de parler.

Je sentis un courant d’air près de mon visage et puis le bruit d’un verre qui se casse près de la femme et de madame Roussel, qui s’empressa de demander qui a jeté le verre. Tout le monde se regarda, cherchant le coupable, mais personne ne semblait se désigner et surtout personne n’avait l’air coupable. Tout le monde s’interrogeait du regard, se faisant des signes de tête, on voulait tous savoir qui avait eu le cran de balancer un verre en direction du professeur.

« Ne cherche pas, ce n’est pas un des élèves ! Tu ne trouveras pas le coupable pour une simple et bonne raison : tu ne peux pas le voir. »

« Je ne peux pas... le voir ? »

« Tout à fait, nous ne sommes pas seuls ici, je l’avais légèrement senti depuis un moment, mais on dirait bien qu’il y a quelqu’un qui s’est invité. »

« Tu veux dire quelqu’un comme... toi ? »

« C’est possible, en tout cas ce sont rarement les esprits des enfants de chœur qui restent. »

Ça y est, me voilà à nouveau tremblante de peur, il n’y a pas à dire Gorgoroth a vraiment le chic pour m’effrayer là où ça serait bien de me remonter le moral. Je me repliais de peur sur mon banc en tremblotant, me tenant la tête, j’étais au bord des larmes.

« Et bien miss Springfield, devons-nous prendre vos larmes comme des aveux ? »

Le ton de madame Roussel, me tira de ma tétanie un instant, j’étais terrorisée et sa façon de me parler ainsi que le fait qu’elle pensait que j’étais la personne qui avait lancé le verre, tout cela en plus n’arrangeait pas les choses.

« Hey ! Reprends-toi espèce d’imbécile ! Tu penses vraiment que c’est en chialant que ça va aller mieux ? Nan, mais qu’est-ce qui m’a pris de posséder une larve pareille ? »

« Je... Je... Non ! Ce n’est pas moi ! »

Je ne savais plus quoi faire ni penser, d’un côté j’avais madame Roussel le professeur le plus sévère de l’école qui pensait que j’étais coupable, de l’autre j’avais Gorgoroth qui me disait qu’il y avait un autre esprit dans la classe. Bref, j’aurai vraiment mieux fait de rester dans le fond de mon lit ce matin.


[Si jamais il y a le moindre problème, hésite pas à me MP^^ ]

« Pilawan ! Demain vous irez au lycée pour présenter votre métier à des petits merdeux. C'est Madame Roussel qui organise cette journée donc je serai vous je ferais pas la guignole, je vous connais quand vous vous y mettais. Le travail c'est sérieux, faites leur comprendre. »

Son patron lui avait balancé ça dans un couloir avant de s'engouffrer dans un salle de réunion. Elle n'eut pas le temps de répondre et il comptait bien sur sa réunion pour éviter d'avoir à rappeler Mme Roussel pour la contrarier. Beaucoup de personnes l'avaient eu en cours cette vieille bonne femme et elle faisait trembler tous ses anciens élèves encore. Billie l'avait eu en cours donc si elle ne voulait pas y aller elle devrait affronter la tempête seule étant donné que son patron ne serait plus disponible de toute la journée.

C'est ainsi qu'elle se retrouva le lendemain sur les bancs de l'école à écouter des banquiers, des avocats raconter leurs journées barbantes. Elle était sur le point d'envisager de s'enfoncer le talon aiguille d'une de ses chaussures pour mettre fin au supplice lorsqu'elle vit une jeune fille se rebeller contre son tortionnaire qui avait décidé de l'emmerder. Billie manqua d'éclater de rire lorsque Abigail le menaça de lui couper ses attributs avec un stylo mais la professeure devait avoir vu son sourire car lui lança un regard plein de haine qui lui rappela toutes les heures de colle qu'elle avait passé en sa compagnie. Il n'en fallu pas moins pour que Billie retrouve son sérieux.

Après plusieurs passages barbants se fut son tour. Elle se redressa, elle n'avait fait aucun effort vestimentaire particulier, elle arborait toujours un tailleur pour le travail et aujourd'hui elle avait décidé de ne pas changer pour garder un style sérieux. Elle vit plusieurs regards masculins se poser sur son fessier lorsqu'elle se plaça au centre de l'estrade. Elle était en train de réfléchir par quoi commencer lorsqu'elle sentit un courant d'air avant d'entendre un bruit de verre brisé. Mme Roussel ne tarda pas à chercher un responsable.

La jeune femme que Billie avait remarqué était plutôt agitée et les soupçons tombèrent sur elle. Elle tenta de bredouiller une maigre défense mais cela semblait plutôt mal parti. Avec cette prof le mieux c'est d'y mettre un peu de conviction.

« Sauf votre respect Madame Roussel, pour arriver là où le verre s'est écrasé ça ne peut pas être un élève. » dit-elle en sentant la colère de la prof se reporter vers elle.

La vieille femme ne tarda pas à réagir comme à l'époque du lycée de la jeune asiatique. Elle se rapprocha d'elle pour la regarder dans les yeux. Billie tenta de garder son calme et de ne pas s'effondrer face à son regard.

« Mademoiselle Pilawan, vous pensez que ça a été tiré avec un lance patate depuis le couloir ? »

Billie ne put réprimer un sourire à l'idée du lance patate de l'époque. Dans son groupe elles avaient charmé des geeks pour qu'ils construisent un fameux lance patate. Pour rigoler elles avaient recouvert pas mal de murs de l'époque avec des purées de patate. A l'époque elle avait passé une semaine à frotter certains murs avec une brosse à dent sous la surveillance de la vieille Roussel.

« Vous prenez Mademoiselle Springfield et vous allez chercher de quoi nettoyer tout ça. Vous devriez vous souvenir où on range tout ça, non ? Dépêchez-vous je vous attend pour votre présentation. »

La jeune femme ne se fit pas prier et fit signe à la jeune fille de la suivre. Elle attendit à l'extérieur de la salle de cours. Lorsque la fameuse élève la rejoignit elle se dirigea vers la salle où était entreposé le nécessaire de nettoyage. Depuis le temps rien n'avait changé dans ce lycée.

« Au fait, moi c'est Billie, désolée qu'on soit accusée dans cette histoire. Madame Roussel doit toujours m'en vouloir de l'époque où je lui ai menée la vie dure. » dit-elle avec un sourire.

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Tout s'écroulait autour de moi, le regard sévère de madame Roussel me donnait envie de m'enterrer vivante, de plus toutes les autres personnes présentes dans la salle me regardaient, j'étais toute rouge et j'avais du mal à me calmer et d'arrêter de pleurer. J'aurai voulu me lever et partir en courant, mais le professeur était juste devant la porte. Je me demandais ce que j'allais faire et j'entendais en même temps Gorgoroth me disant de me reprendre, j'avais l'impression d'être secouée de l'intérieure. Soudain une voix me sortit de ma crise de panique, une jeune femme venait de parler pour prendre ma défense, elle faisait partie des personnes venues nous parler de leur métier. D'après l'attitude de la professeur, c'était une ancienne élève qui en a fait baver pendant ses années d'étude d'après sa réaction.

D'une voix autoritaire, madame Roussel a ordonné à la jeune asiatique et moi-même d'aller chercher de quoi nettoyer les débris de verre. La jeune femme me fit signe de venir la rejoindre, ce que je fis, en faisant bien attention de ne croiser le regard d'aucunes autres personnes et surtout pas celui de madame Roussel. J'avançais donc timidement vers la porte, le regard par terre, séchant mes dernières larmes.

Tout en se dirigeant vers le local où sont entreposés les balais et autres matérielles de nettoyage, la jeune asiatique se présenta, elle avait l'air gentil et elle confirma le fait d'être une ancienne élève.

Moi c'est Abigail. Non ce n'est pas ta faute, c'est moi qui suis très émotive. Tu étais ici à l'école avant alors?

J'avançais en silence à côté d'elle, me demandant pourquoi elle m'a défendue, d'où elle était, elle n'aurait pas pu voir si oui ou non j'avais bien lancé ce verre. Moi je savais ce qu'il s'était passé, Gorgoroth me l'a dit, même si j'ai du mal à comprendre ce qu'il s'est vraiment passé. L'idée qu'un autre esprit, peut-être tout aussi dangereux que celui qui est en moi, puisse se promener librement en classe me glace le sang.

Dis? Pourquoi tu m'as défendue tout à l'heure? Pourquoi tu me crois quand je dis que c'est pas moi?

Je ne pouvais pas non plus lui dire que le responsable n'était pas humain et puis personne ne me croirait si je devais dire quelque chose comme ça, on me prendrait pour une folle et tout le monde à l'école se moquerait de moi.


[Vraiment désolé pour le retard et la piètre qualité de la réponse ><]

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Je suivais l'asiatique dans les couloirs de l'école, j'étais curieuse de savoir ce qu'elle avait pu faire comme conneries à l'école pour que madame Roussel se souvienne d'elle, mais malgré ma curiosité, j'étais trop timide pour lui demander. En même temps j'entendais la Gorgoroth dans ma tête qui me traitait de lâche, me faisant comprendre que si rien que ça me faisait peur, ça ne sert à rien de continuer d'être curieuse. J'essayais d'ignorer sa voix, mais c'était impossible et il le savait, il me fit remarquer également que je ne lui avais jamais demandé ce qu'il avait fait dans sa vie d'avant. Mais ça c'était différent, ce n'est pas par timidité, mais par peur de ce que je risquais d'apprendre. Mais d'un côté il n'avait pas tort et après une bonne inspiration je me suis jetée à l'eau.

"Euh… vous avez fait quoi pour qu'elle ne vous oublie pas? En tout cas je ne sais pas comment vous avez fait pour avoir autant de courage, moi j'oserai jamais faire la moindre chose, j'ai bien trop peur."

Moi qui croyais avoir réussi à réunir assez de courage pour poser ma question sûre de moi, je n'ai pu le faire qu'à un volume réduit, bien sûr c'était suffisamment fort pour que Billie puisse l'entendre, mais c'était vraiment faible et plutôt haché comme débit vocal. J'étais toute rouge tellement ma timidité prenait de la place en moi et en même temps j'avais les éclats de rire de l'esprit dans ma tête.

La jeune femme sembla surprise de ma question concernant la prise de ma défense et elle prit un moment pour réfléchir à sa réponse. Au final c'est avec un peu d'humour qu'elle me répondit, me disant que si j'arrivais à lancer un objet avec autant d'effet je devrai jouer au foot. Je souris légèrement en entendant ça, j'avais peur qu'elle me dise clairement que si elle a pris ma défense c'est parce qu'elle savait que c'était un esprit qui avait fait le coup. J'avais peur qu'elle soit possédée comme moi, ne sachant pas si un esprit tout aussi dangereux que Gorgoroth pouvait se trouver dans le coin, je ne voulais surtout pas le croiser tout de suite.

"Non ce n'est pas moi et puis je n'ai vraiment rien d'une sportive. Le simple fait de courir pour avoir le bus m'épuise. Mais je te demandais ça parce que tu es la seule personne a m'avoir défendue et comme tu étais face au fond de la classe, je me suis dit que tu avais peut-être vu le coupable."

Bien que ma question était claire, dans ma tête j'entendais l'esprit me dire qu'un simple humain ne pouvait pas voir ses semblables se promener. Et que si c'était le cas la panique aurait déjà envahi toute l'école. Rien qu'à l'idée de savoir qu'un esprit pouvait passer à côté de moi sans que je le sache me fit frissonner. Et Gorgoroth en bon sadique savait très bien comment me faire peur, je devenais toute blanche à l'idée qu'un esprit pouvait se trouver n'importe où. Je voyais déjà un scénario catastrophe se déclencher dans ma tête au moment d'ouvrir la porte de la pièce où se trouvait les balais. Mais avant que je pus l'ouvrir Billie se posta devant moi et me fixa du regard. Ça me mettait légèrement mal à l'aise et je détournais légèrement le regard pour ne pas plonger mes yeux dans les siens. Sa question me fit légèrement sourire.

"Non, comme je te l'ai dit je n'ose pas vraiment faire tout ça. Je suis du genre à rester assise dans mon coin et à me faire oublier. Disons que je me suis déjà faite remarquée une fois ou deux, mais c'est surtout quand je me défends, je ne suis pas le genre de fille qu'il faut trop embêter. Mais je te rassure, je n'ai jamais tué un de mes camarades ou un de mes profs."

J'eus un petit rire pour affirmer le ton de la plaisanterie, après tout j'avais dit vrai, ce n'est jamais arrivé. Ce n'est pas moi qui ai fait tout ça, c'est LUI! Et puis je n'ai vraiment tué aucuns de mes camarades de classe, ni aucuns professeurs. J'en ai peut-être agressé un ou deux, mais ils m'avaient provoquées.

"Mais oui ma petite Abi! Cherches toi des excuses, mais tu sais très bien que si tu avais été assez forte pour m'en empêcher tu l'aurais fait, c'est donc ta faiblesse qui est la cause de tout ça!"

Il savait très bien toucher où ça fait mal, je me suis toujours sentie faible face à lui à cause de la peur qu'il m'inspire. Mais que puis-je faire face à un esprit?




[HJ : désolé, je veillerai à ce qu'un tel retard ne se reproduise plus ><]

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