Il était là, écroulé dans le canapé ; le Prince au Bois dormant enroulé dans une couverture au point que l'on pouvait se demander s'il pourrait en sortir. Un peu de peinture sur la joue, cette fois ce fut le parquet qui fut la victime de son art. Au sol gisait la représentation d'une pendaison les pieds liés. Et le visage de cet homme était masqué dans un sac, cependant ; ses bras nus désignés des tatouages qui étaient bels et bien ceux de Maddox. Erreur de jeunesse ? Non, il était assez satisfait de ses tatouages, il les avait réalisés sans vraiment savoir pourquoi ou ce que ça signifiait, c'était cette voix qui lui avait dit de le faire et il avait fait. Le petit Prince au bois dormant vivait des scènes surréalistes et il était mort un bon nombre de fois selon ses dires, il savait ce que c'était de mourir et cette nuit, il avait été pendu. Pourquoi ? Il ne savait pas, il en avait été tellement terrifié qu'il avait retranscrit ce qu'il avait vu. La peinture était encore fraîche quand il s'était endormi épuisé. On frappait à la porte, il n'avait pas entendu cela, ni les pas dans les escaliers et encore moi les voix dans les couloirs. Cela n'avait pas d'importance après quelques minutes, une clée fut insérée dans la serrure et la porte s'ouvrait, le médecin possédait bien évidement le double. Il était tant de présenter à Maddox sa nouvelle future tutrice car jusqu'à la preuve du contraire ; il ne l'était pas. Il avait expliqué à la jeune femme le cas de ce garçon et elle ne semblait pas effrayé, il lui en avait simplement expliqué les grandes lignes et lui avait parlé du précédent psychologue du dément. Doucement, ils pénétraient dans le salon quand un « Seigneur dieu ! » S’échappait de la bouche du psychologue à la vue de la fresque au sol. Un cri de surprise qui ne semblait pas perturber le sommeil du petit Prince ; rependant ses esprits, il se dirigeait vers le canapé pour secouer légèrement le jeune homme pour le tirer du pays des rêves ; c’est à cet instant qu’il ouvrait ses yeux azurés encore endormi, resserrant instinctivement sa couverture contre lui avant de reconnaitre l’homme qui avait soigné son corps des coups et blessures. « Bonjour Maddox, bien dormi ? » Mais le dessinateur restait silencieux, son regard se posait vers la jeune femme qui se tenait là, se redressant doucement. Est-ce que le médecin la voyait comme lui voyait ? Il ne savait pas vraiment, il avait cessé de poser cette question depuis bien longtemps... Silencieux, il contemplait cette fille de petite taille mais avec un charme époustouflant, il la fixait de ses yeux bleus si purs d’un air d’incompréhension la plus totale de sa présence ici...

« Tu te souviens, je t'avais parlé d'une nouvelle psychologue qui s'occupera très bien de toi... Dis lui bonjour voyons. » Cette phrase résonnait dans sa tête, il avait l'air surpris que le médecin puisse la voir aussi ; il était tellement primitif et transparent dans sa façon de ressentir les choses... Il se souvenait bien de ces conversations où le médecin avait discrètement mis le sujet sur le tapis ou avait glissé des sous entendu sur le fait qu'il ne pourrait pas toujours rester avec lui... C'est à cet instants qu'il parut, effrayé, se recroquevillant contre l'accoudoir en fixant son soignant avec insistance en laissant échapper de ses lèvres sa voix enivrante « Aujourd'hui ? Tu vas partir ? Pourquoi tu me laisses tout seul ? Tu me detestes... » Un véritable discourt d'enfant venait de sortir de son adorable bouche, dejà ses yeux se voilaient de larmes d'un mélange de peur et de tristesse, se laissant prendre dans les bras chaleureux de cet homme qui lui répondait « Bien sur que non, je ne te déteste pas... Mais j'ai plein d'autres patients qui ont besoin de moi, je viendrais toujours te voir Maddox ; mais cette dame s'occupera de toi tous les jours. Aujourd'hui, elle va juste passer la journée avec nous et elle reviendra la semaine prochaine, d'accord ? » Il ne lui révélait pas immédiatement que la semaine prochaine il serait seul avec elle, il devait le préparer par étape, c'était un garçon plein de repères et les bouleverser pouvait lui causer bien du tord. Mais ce médecin n'avait aucune qualification en psychiatrie et il ne pouvait pas répondre pleinement à la demande de Maddox pour l'aider à se stabiliser. Il refusait de gaver son patient de médicaments pour en faire un légume, Maddox était un être plein de vie et il ne voulait pas lui ôter cela. « D'accords... Mais dis lui qu'elle marche sur mon genoux et ça va me faire mal... » Finissait-il par lâcher en pointant du doigt son dessin fort heureusement sec, elle avait son talon posé sur le genouxdu pendu. Tout était parfois dans le détail et le dément ravala ses larmes quand elle levait le pied comme s'il était soulagé.« Tu sais, tu peux lui parler par toi même Maddox. N'aie pas peur, elle ne te fera aucun mal. » C'est à cet instant que le médecin fit un signe à la belle inconnue de tenter sa première approche avec ce garçon extraordinaire...

Il l’observait s’approcher de lui, la fixait de ses beaux yeux azurés. Il n’avait pas trop peur parce qu’il savait que son médecin était là et pourrait le protéger du mal qui le guettait. Est-ce que celle-ci allait l’abandonner ? Est-ce qu’elle allait le frapper ? Il avait peur, comme out ce qui était trop nouveau pour lui. Elle s’excusait alors pour lui avoir marché sur le genou et son visage laissait exprimer un léger soulagement bien que toujours méfiant. Elle lui demandait alors si elle pouvait s’asseoir dans le fauteuil. Il tournait lentement la tête vers son médecin qui lui adressait son célèbre sourire bienveillant, le beau brun se poussait alors un peu en tournant de nouveau la tête vers la petite brune pour lui répondre « J’aimerai mieux que tu t’assoie là... » Appuyant ses propos en tapotant l’assise du canapé à coté de lui en se poussant au maximum bien qu’elle n’était pas bien grosse. Tirant sur sa couverture pour s’y cacher jusqu’au cou sans pour autant la quitter du regard. Elle était vraiment jolie et étrangement elle avait l’air absolument gentille et douce. Cependant, il ne pouvait pas s’empêcher de se méfier d’elle, après ce qu’il avait vécu c’était compréhensible. Alors qu’elle prenait place à coté de lui, il continuait de la dévisager avant de lui dire « Je n’ai pas vraiment mal, t’es pas très lourde... » Tutoyer les professionnel de santé, c’était là une grand caractéristique de la psychiatrie. La relation soignant et soigné avait une grand importance et il ne devait y avoir le moins de barrière possible pour facilité la création de ce climat de confiance. C’était un humain qui parlait à un autre humain...

Doucement il avait baissé les yeux vers son dessin, il n’avait pas l’air totalement satisfait ; cependant le coup de pinceau était absolument parfait. Il était un artiste à part entière, il avait cette façon de savoir le faire. Pourtant il n’avait été à aucune école, c’était un talent innée chez lui. Personne ne le comprenait et sur la table gisait de nombreux croquis, des yeux qui pleurent, d’autre en colère... Des fleurs fanées, une porte close, le visage d’une femme sublime... « C’est arrivé hier... Ils sont venus me chercher et ils m’on emmené là haut... J’arrivais plus à respirer... Mais j’ai guéris. » Non, on ne guéris pas de la mort, mais on peut se réveiller d’un mauvais rêve... Revenir d’une vision... Mais Maddox ne faisait pas vraiment la différence. Elle avait échangé un regard avec le médecin, il avait tourné la tête vers celui-ci, la curiosité apparente sur son visage. Il offrait aux deux professionnels un sourire qui dévoilait une belle rangée de dents d‘un air convaincu de ce qu’il disait. Puis il se tournait vers la jeune femme avant de lui demander « Comment tu t’appelle ? Et pourquoi tu veux venir ici ? » Il avait tant de questions qu’il se posait... Il était un homme qui oscillait entre l’âge adulte et l’enfant, il avait toujours été dépendant pour tout... Enfin presque... Il était un être absolument particulier, il détestait être seul, mais dans le fond il était angoissé par la présence de la jeune femme. Elle le rendait anxieux parce qu’elle troublait son environnement, parce que c’était trop nouveau...

Maddox la fixait de ses yeux bleus tellement expressifs, on pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, alors comment peut-on lui en vouloir lorsqu'il racontait quelque chose d'aussi terrible et d'aberrant alors qu'il y croyait pleinement et que cela se faisait tout simplement ressentir ? Elle lui disait qu'il ne risquait plus rien ici, il lui avait adressait un léger sourire avant de lui répondre « Ils m'ont fait ça parce que j'ai fait quelque chose de mal... Ils m'ont dit que je serais pardonné si je montais là haut... Je ne sais pas ce que j'avais fait, mais c'n'est pas grave puisque je suis pardonné ; c'n'est pas vrai ? » Il fixait de nouveau son dessin, il ne relevait rien à propos du fait qu'il dessinait bien, lui il n'en doutait pas. Mais personne ne croyait en lui, il aimait montrer ses oeuvre, s'il aimait montrer ce qu'il vivait. Mais on le prenait juste pour un fou... Elle se présentait alors à sa demande, il l'écoutait avec attention alors qu'elle lui disait qu'elle resterait avec lui et on pouvait clairement voir sur son visage qu'il avait peur. Il essayait de canaliser cette peur, mais c'était difficile, mais en faisant cela, ce comportement raisonnable et non primitif prouvait qu'il était bel et bien un adulte dans le fond. Ce n'était pas deux personnes distinctes que le Maddox enfant et celui adulte. Mais c'était un complexe particulier.

Doucement il déglutissait en jetant un coup d'oeil à son médecin qui lui adressait un léger sourire qui lui disait qu'il ne devait pas avoir peur. « Pourquoi tu veux t'occuper de moi ? On t'a obligé à venir ici ? Je ne veux pas moi.... » Il se tournait directement vers son médecin pour lui ajouter la crainte dans le regard, Maddox se réveillait doucement et il commençait à comprendre de plus en plus la situation au point qu'il se mit quelque peu à trembler « J'veux pas que tu m'laisse Harry... Comment j'vais faire ? Ne me laisse pas avec elle... Pourquoi tu m'abandonne ? Je peux retourner à l'hôpital avec toi... Tu vas pas me laisser, promet moi... » Le médecin lui fit signe de se taire et il obéissait bien qu'il aurait encore pu lui continuer à lui poser des questions pendant des heures « Mad', il est hors de questions que tu retournes à l'hôpital mon grand. Tamina va t'aider à apprendre à vivre de façon plus autonome. Je dois cesser de tout faire à ta place, elle est là pour t'accompagner. Et crois moi, en faisant cela, je fais tout sauf t'abandonner. C'est ce qui est bon pour toi. » Le beau brun avait à nouveau les yeux pétillants de larmes avant d’escalader l’assise du canapé pour s’enfuir dans la chambre et s’enfermer dans la penderie comme un enfant capricieux... Le médecin fit signe à la jeune femme de le laisser et les minutes s’écoulaient avant que l’homme refit son apparition ; il en avait profité pour s’habiller de façon plus descente. Les deux professionnels le regardaient alors qu’il avait les cheveux en pétard et le visage marqué par les larmes... « J’ai faim... » Lâchait-il tout simplement en baissant les yeux. Le médecin sortait de sa poche la clé du frigo qu’il confiait à la jeune femme. Oui, même cela avait été mis sous clés sans quoi il aurait bien été capable de manger toute la journée non stop... Il était incapable de se débrouiller seul n’est-ce pas ?

Maddox était revenu vers eux comme bien souvent il le faisait en cas de caprice et dans la solution où l'on ne lui cédait rien. Il semblait bien qu'il devait accepter au moins de passer la journée avec cette fille même s'il était particulièrement anxieux à propos du départ du médecin. Elle lui demandait ce qu'il voulait manger, il regardait le médecin avec insistant mais celui-ci lui fit signe d'aller avec elle dans le coin cuisine. Le beau brun prit alors sur lui et suivait la charmante jeune femme qui lui parlait de fait qu'elle était bonne cuisinière et de son mari... Elle s'était retenue d'en parler comme si c'était mal de parler de son époux, il demandait alors sans la moindre gène, indiscret comme les enfants... « Il était méchant avec toi ? » Mais elle n'eut pas le temps de répondre qu'Harry venait corriger son patient en lui disant d'un ton bienveillant comme pour vouloir rassurer la jeune femme sur le fait qu'elle n'était pas obligé de répondre « Maddox, ça ne te regarde pas voyons... » Il avait alors baissé ses yeux bleus en signe de remord même s'il ne comprenait pas vraiment ce qu'il avait fait de mal. Peut-être que l'on viendrait à nouveau le pendre pour avoir posé cette question impolie ? Cette idée lui traversait subitement l'esprit et il avait porté l'une de ses mains autour de sa gorge en souvenir de cette douleur oppressante...

Il relevait alors le regard vers la jeune femme pour lui pointer du doigt le restant des pates de la veille avant de lui dire en la fixant droit dans les yeux l'air apeuré de dire encore quelque chose de mal « Je veux ça... Et... J'peux prendre autre chose avec ? » Avec la présence du médecin, il testait déjà un peu la jeune femme face à la demande. Il avait un peu moins peur de la savoir ici tant que le médecin était là. Il demandait déjà ce qu'il pouvait avoir à manger ; si elle lui disait qu'il pourrait avoir tout ce qu'il voulait, il risquait fortement de se comporter en enfant roi, mais le médecin lui avait déjà enseigné beaucoup au sujet de Maddox qui ignorait ce fait ! Il la fixait de ses beaux yeux azurés comme s'il essayait de comprendre cette fille, de voir si elle mentait. Elle était vraiment très gentille et cela lui apparaissait assez étrange, est-ce qu'elle faisait semblant parce qu'Harry était là ? C'est à cet instant que le docteur déclarait aller aux toilettes. On pouvait déjà lire la hantise sur le visage de l'artiste à l'idée de se retrouver tout seul avec elle juste une paire de minutes... Doucement il relevait son regard vers la jeune femme avec cette petite mine de chien battu en lui disant « Ils disent que toi aussi tu dois demander pardon... Ils disent que tu as fait quelque chose de mal, c'est vrai ? » Les voix ne cessaient jamais de lui parler, le thème de la persécution était quelque chose de très courant dans ce genre de psychose... Mais c'était sa peur qui influençait les dires des voix, Maddox avait l'air absolument mal, il avait peur et il semblait complètement perdu surtout... Il venait nerveusement gratter des doigts au point qu’il finirait par vraiment se faire du mal, une mutilation assez rare chez lui et vraiment bénigne (fort heureusement) qui était bien souvent un résultat d’angoisse et non pas un toc comme beaucoup des cas psy... « Tu vas me faire du mal ? Ils parlent tous en même temps, j'comprend rien... » Esprit frappeur qui voulait le torturer ? Vision ? Ou hallucination ? Comment pourrait-il le savoir ? Il ne savait pas faire la différence entre ses trois notions, il était juste incapable de prendre conscience de son don...

Son mari était donc décédé ? Maddox mourrait d’envie de savoir pourquoi et comment ! Et depuis combien de temps ? Tellement de question indiscrète que finalement il restait juste muet de crainte de dire quelque chose qu’il ne fallait pas une seconde fois... Elle lui disait alors qu’il pouvait prendre autre chose, du moins cela dépendait du produit choisi et elle lui proposait également de prendre de la sauce, il se contentait d’acquiescer. Le beau brun regardait à l’intérieur du frigidaire avant de pointe de l’index une mousse au chocolat, le met préféré des enfants ! Il adressait à la jeune femme un très léger sourire d’un air de dire : me dis pas non, j’suis trop mignon... Et cela avait l’air de marcher, il en fut assez content et il avait légèrement pincé les lèvres pour masquer sa satisfaction, mais il était bien trop expressif pour parvenir à le cacher complètement. C’est alors que les voix venaient lui parler, du moins c’était ainsi qu’il ressentait la chose. Elle semblait peu rassurée par les propos qui sortaient de son adorable bouche, il avait peur... Elle lui demandait de dire ce qu’ils prétendaient qu’elle avait fait, mais il n’arrivait plus à se concentrer. Il observait la jeune femme alors qu’elle approchait lentement ses mains vers lui et il avait fermé les yeux apeuré à ce premier contact physique... Elle avait les mains tellement douces et il aimait cette caresse... Le medium ouvrait lentement les yeux pour l’observait à nouveau alors qu’elle lui assurait ne pas lui vouloir de mal. Il voulait juste la croire. Elle avait l’air tellement gentille... Elle parler de chanter, est-ce qu’elle voulait qu’il chante ? Il se sentait assez intimidé pour le coup, mais elle lui disait de fermer les yeux, il semblait hésiter avant de laisser ses paupières le plonger dans l’obscurité...

N’écouter que sa voix à elle ? C’était compliqué, quelqu’un était en train de lui parler, il lui disait de faire attention, il lui disait que le malheur allait arriver... Il avait tellement peur... Puis il y finissait par se focaliser sur la voix de la jeune femme qui était des plus mélodieuses... Il soufflait lentement, retournant avec douceur ses mains dans celles de la jeune femme avant d’ouvrir à nouveau les yeux « Ils ont dis que tu avais peur et... J’n’ai pas entendu... Ma mère faisait ça aussi, mais elle m’a laissé tombé. Comme ton mari. » Quel choc s’il apprenait qu’en réalité sa mère, n’était pas s amère biologique ! Il y avait certaines vérités qu’il valait mieux ne pas révéler. Jamais. Le beau brun relâchait les mains de la jeune femme avant de montrer du doigts ne bombe de chantilly quand il entendait la voix d’Harry gronder avec amusement « Tu veux vraiment être malade toi ! » Maddox ne pu s’empêcher de rire faiblement, le premier rire depuis que cette fille avait franchi le seuil de chez lui. Il se tournait vers le médecin en lui faisant une petite moue avant de recevoir une pichenette sur le nez. « Ça peut pas me rendre malade, c’est tellement bon ! » déclarait-il comme stupéfait. Harry ne pu s’empêcher de rire et ébouriffait les cheveux déjà en pétard de son petit protéger en lui disant qu’il faisait l’enfant avant de lui dire de s’installer à table. Là était déjà le commencement du problème, il ne mettait même pas la table. Il ne savait strictement rien fait tout seul, du moins dans ce qui n’était pas purement primaire... Il se mettait à sa chaise habituelle en face de la fenêtre, il ne pouvait pas envisager changer de place... Il restait silencieux, attendant que tout arrive devant lui par la force du saint esprit. En même temps, c’était difficile de lui refuser quelque chose, il était tellement adorable n’est-ce pas ? Il n’en avait pas confiance, c’était probablement cela le plus déroutant...

Sa main venait se poser sur la sienne pour le sortir de cette torpeur qui le poussait à agir d’une façon déraisonnable, une fois de plus. Le pauvre dément, se figeait, relevant lentement les yeux vers la jeune femme qui avait l’air de culpabilisé avoir qu’il se montrait des plus anxieux qui soit... Lui montrer ? Pourtant... Oui, il savait à quoi devait ressembler une table mise correctement, mais... Il ne savait pas comment le réaliser, sa logique était assez altérée. Il l’observait faire avant de prendre la dernière fourchette pour la poser à la gauche de l’assiette de façon assez bancale et enfantine, il regardait la jeune femme cherchant son approbation qu’il obtenu assez rapidement, il avait baissé les yeux assez troublé parce qu’il savait bien qu’il n’était capable de rien faire de ses dix doigts. Pourtant, il avait une dextérité étonnante pour dessiner alors que c’était là un art bien compliqué, c’était à n’y rien comprendre n’est-ce pas ? Elle lui souriait encore quand il relevait les yeux vers elle et il avait affiché un léger rictus assez nerveux avant de déplacer ses pupilles vers Harry qui avait assisté à la scène sans rien dire. Le beau brun s’asseyait lentement à sa place habituelle alors qu’elle lui demandait s’il voulait manger, il se contentait d’acquiescer de façon assez timide et elle prit son assiette pour le servir. Harry aussi prenait place, cette fille avait prit la place d’Harry et cela avait le don de le perturber... Cela signifiait clairement à ses yeux que l’homme finirait par partir et le laisser avec cette inconnue. Son assiette fit son retour devant lui, mais ses réflexions avaient diminué son appétit...

Il plantait sans rien dire sa fourchette dans son assiette avant de la porter à ses lèvres et de mastiquer lentement, tapotant nerveusement son index sur le bord de la table, l’air particulièrement pensif. En fait, il pensait aux crêpes pour le lendemain. Il ne comprenait pas vraiment... Elle reviendrait déjà demain ? Il ne savait pas s’il arriverait déjà à la tolérer cette journée... Il était de plus en plus anxieux et semblait de moins en moins stable. Il finissait par planter sa fourchette dans la nappe avant de dire « Je ne veux pas d’elle. Je ne veux pas que tu t’en aille ! » Il se levait assez brutalement, dans ses crises d’angoisse il n’était pas rare qu’il se comporte de façon assez brute malgré lui. Harry s’approchait de lui en lui disant de se calmer et que tout se passerait bien. Le bellâtre reculait comme un animal apeuré ; son regard fuyant montrait qu’il ne savait clairement plus quoi faire et risquait malheureusement de se blesser. Ce fut pour cela que le médecin n’hésita pas une seconde de plus pour t’attraper par la taille alors que celui-ci s’apprêtait à prendre ses jambes à son cou. Cela n’avait rien à voir avec son petit caprice précédent, cette fois ci Maddox risquait fortement de se mettre en danger. Aussi dans son mouvement, il se mit à crier, se débattant des bras et des pieds alors qu’il ne touchait plus le sol. Il criait aussi fort qu’il le pouvait de peur et de tristesse... Mais bien plus de peur que la fois d’avant... Il finissait par se recroqueviller et Harry le posait à terre en l’accroupissant le dos contre son torse en le gardant bien enfermé dans ses bras. L’artiste se mit à trembler alors que les larmes coulaient sur ses joues « C’est normal d’avoir peur Maddox... Mais il ne faut pas rester comme ça... Dis lui ce qui te fait peur. » Il poussait un dernier cri, plus faible que les précédents alors que la jeune femme se mettait à sa hauteur. Il l’observait de ses yeux azurés « Tu l’as trouve trop laide peut-être ? » Plaisantait Harry, Maddox venait cacher son visage derrière au creux du bras de son médecin avant de dire en devenant rouge intimidé « Non... » Harry riait alors en ébouriffant les cheveux de son protéger avant de l’encourager à parler à Tamina, doucement il l’observait de ses yeux humides et de ses joues rosées sans rien lui dire, mais on lui avait laissé le temps de s’exprimer « Je... Je n’sais pas... J’ai peur... Je ne te connais pas... J’voudrais qu’Harry reste, je lui fais confiance à lui... » Tentait-il enfin.

Il se sentait affreusement mal, il savait que ce n’était pas à cause de cette fille tout particulièrement, il avait juste peur du changement. C’était trop brusque pour lui, c’était trop de changement en une seule fois. Il avait besoin de plus de temps, il ne se sentait pas prêt à accepter sa présente permanant, quotidienne. Et puis, il s’était attaché à Harry et il avait cette horrible sensation que celui-ci était en train de l’abandonner. C’était trop dur à ses yeux que de se dire qu’il ne le reverrait peut-être plus sur du long terme, il avait besoin de lui, il en était intimement persuadé. Il avait été tellement gentil avec lui lors de son hospitalisation alors qu’il avait eut tellement peur... Il l’avait aidé, il ne s’était pas contenté de le gaver de médicament, il avait tout fait pour lui éviter cela. Bien sur, il avait forcement un certains traitement à prendre pour combattre les fois, un neuroleptique le soir avant de se coucher, il trouvait cela raisonnable en comparaison avec le traitement qu’on lui avait infligé après son dépôts de plainte au commissariat. Le bellâtre se laissait faire dans les bras d’Harry qui étaient à ses yeux tellement rassurant, il e laissait aller contre son torse, il était tellement chétif à coté du médecin qui avait tout de même son âge et son poids. Le beau brun l’écoutait lui dire qu’elle n’était pas ne sorcière, il n’avait su s’empêcher de rougir sur le fait qu’il puisse dire qu’elle n’était pas laide. Il était tellement innocent dans le fond. Elle se qualifiait de gentille, il avait tellement envie de la croire. Il la fixait alors quelle se mettait à sa hauteur, il angoissé à la simple idée de se retrouver seul avec cette inconnue.

Elle lui proposait alors de faire connaissance, il restait immobile contre son protecteur qui lui demeurait silencieux, mais sa présence était suffisante pour Maddox. Il répondait d’une voix faiblarde à l’adresse de la jeune femme « Il voulait pas que je dessine, il disait que j’étais méchant... Personne ne veut comprendre que j’en ai besoin, personne ne veut me croire... » Harry hochait légèrement la tête l’air de culpabiliser parce que lui non plus ne pouvait pas croire, parce que la raison lui disait que c’était juste impossible... Il fit sa petite mine d’animal battu avant d’approcher la main de la jeune femme, il tremblait de toute évidence effrayé... Mais il affrontait sa peur en venant prendre la main de la jeune femme en la fixant si intensément comme il tentait de d’exceller quelque chose chez elle, la décrypter tout simplement. « Si tu veux je peux te montrer tout ce que j’ai dessiné ? Enfin... Ce qu’il en reste... » Une larme venait rouler le long de sa joue, cela avait eu lieu il y a un an déjà, mais un bien grand nombre de ses œuvres avaient été détruites par son tyran... Il avait juste la sensation que par ce fait on avait tué une partie de lui... Doucement il se relevait avec l’aide de Harry, ne lâchant pas la main de la jeune femme pour la conduire dans sa chambre, son médecin les suivait pour aider Maddox à se sentait à l’aise. Le beau rêveur lui montrait déjà les murs de sa chambre tapissé des ses œuvres. Il en montrait l’une d’entre eux où il se trouvait là à porter un enfant avec un léger sourire aux lèvres « C’est Suzy, ma fille ! » Puis il lui montrait toujours aussi précipitamment une peinture qui représentait à la perfection Venise alors qu’il n’y avait jamais mis les pieds « J’ai épousé Donna ici, mais je suis mort ce même jour. Je ne me souviens pas vraiment, mais c’était le plus beau jour de ma vie. » Il croisait le regard de son médecin qui semblait juste désarmé, aucun diagnostique ne pouvait expliquer cette façon qu’il avait de se faire toutes ses vies... Il se tournait vers la jeune femme pour lui dire au bord des larmes « Je n’suis pas fou... Toutes ses vies sont les miennes... » Puis les larmes venaient couler sur ses joues, il se sentait tellement incompris et par ce fait détruis...

Il lui avait parlé seulement de deux vies, ce n’était que de tragiques existences, quoi de lus normal puisque son don lui permettait de parler avec les morts, en conséquences, il était mort pour toutes ses vies. L’avantage dans tout cela, c’était que la mort ne lui faisait pas peur, il prenait cela un peu pour une maladie qu’il avait contracté puisqu’il guérissait à chaque fois. La mort n’était pas une fin à ses yeux. Elle avait regardé Harry et il semblait qui avait deviné ce qu’elle cherchait dans son regard, il avait légèrement baissé les yeux avant d’enchainé sur Venise et elle observait les traits de son tableau avec une concentration qui était rare de la part du personnel soignant qui regardait ce qu’il était capable de faire. Il se mit alors à pleurer parce qu’il pensait qu’elle se disait qu’il était juste fou, parce qu’il savait qu’elle ne comprendrait pas... Il sentit ses mains sur ses joues trempées de larmes, il l’observait de ses yeux tristes alors qu’elle tentait d’effacer son chagrin. Les mots qui sortaient de son adorable bouche lui faisaient du bien mais aussi beaucoup de peur, il voulait savoir pourquoi elle disait cela, pourquoi est-ce qu’elle ne disait pas comme les autres et ne pensait pas qu’il était fou. Mais est-ce qu’elle le pensait vraiment ? « Ce ne sont pas des rêves... Je le sais, j’y étais... J’entends encore le bruit de l’eau, les applaudissements... Elle me souriait, tu sais elle n’était pas très belle ; mais elle avait un beau sourire. Je... J’étais heureux... Ce n’était pas un rêve... J’y étais vraiment... » Doucement il reculait pour se défaire des mains de la jeune femme alors que les larmes continuaient de rouler sur son visage d’ange. Il tournait la tête vers Harry qui semblait désolé, son sourire mentait, mais Maddox ne lui en voulait pas.

Il savait que personne ne pouvait le comprendre, il était bien trop différent. Il ouvrait un tiroir du bureau, sortant un paquet de feuille où il avait dessiné cette fois si au crayon. Souvent revenaient des mains sur ses dessins, des yeux, des bouches qui hurlent, c’était sa façon à lui de dessiner les voix et cette façon dont il les ressentait... « J’en ai tellement... Je... Tu peux en prendre un si tu veux... Lequel tu voudrais ? J’ai... Celui là... Ou celui-ci... » demandait-il malgré son état. Si elles intéressaient vraiment à ce qu’il faisait elle choisirait probablement quelque chose qui signifierait pour lui ou pour elle une chose ? Il montrait un enfant qui chassait des papillons, lui-même qui se jetait du vide les yeux bandés, une petite fille battue, lui-même allongé dans un lit d’hôpital.... C’était assez morbide comme art, mais les morts n’étaient pas des gens heureux. Dans sa fouille pour tenter de trouver quelque chose pour elle, il tombait un dessin qu’on lui avait rendu au poste de police après enquête. Un dessin de lui-même, debout dans la baignoire à pleurer alors qu’un homme l’étranglait avec une colère noire sur le visage... Sur ce dessin, Maddox était atrocement maigre et torse nu on pouvait voir des hématomes et l’un de ses bras œdèmatié semblait juste vouloir signifier qu’il y avait là une belle fracture... Une scène réelle. A la vue de ce dessin, le dément se tournait vers Harry qui avait posé une main sur son épaule et l’autre sur le dessin pour le faire reposer sur la table « Tu es sur que tu veux encore garder ces dessins là Maddox ? » demandait-il bienveillant alors que le beau brun se mit à sangloter ; il essayait de dire quelques mots alors que les soignants s’échangeaient un regard comme pour se communiquer que cette fois ce n’était pas la représentation d’une scène imaginaire « Oui... Je... J... Je dois le garder... Ils l’ont dit... » Il se laissait conduire jusque son lit pour s’y asseoir, Harry lui ôtait ses chaussures ce qui fit redoubler ses larmes, il ne voulait pas dormir... Il se mit à pousser à nouveau des cris effrayé avant d’attraper la jeune femme par le bras en disant dans une voix brisée par le désespoir « Non... Je ne veux pas... Je ne veux pas ! Je ne veux pas... » Le médecin se sentait assez désarmé par le comportement de son protégé c’était au dessus de ses compétences et Harry avait lui-même détourné la tête pour essuyer le coin de ses yeux... C’était tellement dur de n’être qu’humain, de ne pas pouvoir l’aider... Oui, vraiment dur.

Elle entendait des voix elle aussi, il l’avait regardé intrigué quand elle lui avait annoncé ce fait, il se mit alors à fouiller dans ses tiroirs pour qu’elle puisse prendre quelque chose, il était rare qu’il accepte de se défaire d’une de ses œuvre... Qui était cet enfant, il répondait tout simplement « C’est Nolan, il s’est perdu en jouant et jamais ses parents l’on retrouvé... Maintenant il joue toute la journée avec les papillons... » C’était à ses yeux absolument normal. Les gens trouvaient ses dessins déprimants et surtout lorsqu’il racontait leur histoire, c’était probablement parce qu’ils avaient peur. Peur d’un moment d’émotion qu’ils voulaient absolument détruire pour ne pas en souffrir. C’était un mode de défense assez habituel pour ainsi dire en ce monde... Il lui montrait tout un peu en vrac, il se souvenait de chacune de ces vies, mais quand il retombait sur celle-ci, son cœur manquait un battement. Il ne l’avait pas oublié, mais le revoir le plongeait à nouveau dans cette torpeur vécue. Maddox se mit à pleurer comme l’enfant qui venait de voir le croque mitaine... Il pleurait alors qu’Harry tentait de la réconforter, il parlait des voix qui lui disaient de ne pas jeter ce dessin, qu’il devait le garder pour toujours... C’était ce dessin qui l’avait aidé à s’en sortir, à mettre un pied en dehors de cet enfer... Elle lui demandait si elle pouvait garder ce dessin, il eut cependant bien du mal à le lâcher ; mais encouragé par les mots de la jeune femme, ses doigts ses déliaient peu à peu. « D’accord... D’accord, tu peux le prendre... » Soufflait-il avant d’ajouter brisé « Je ne pourrais jamais oublier... Il voulait que tout change, il disait qu’il avait la méthode qu’il fallait pour me guérir... Il disait... Que j’en avais besoin... » Il n’arrivait pas à en dire plus, les sanglots firent leur grand retour et il se laissait faire par Harry. Il ne pouvait plus répéter ses mots, dire que c’était pour son bien. Qu’il l’aimait et que c’était bien pour cela qu’il devait l’empêcher d’agir. Qu’il devait casser sa folie, mais c’était le patient que cet homme avait brisé...

Harry n’en pouvait plus, c’était devenu trop dur... Cela faisait un an qu’il essayait de recoller les morceaux de l’âme de Maddox et il se rendait compte qu’il n’y avait pas grand progrès, il pleurait toujours autant. L’artiste n’avait pas fait son deuil et c’était dur d’admettre son échec, il ne voulait pas échouer. Il voulait aider son patient. Mais le psychisme ne se résolvait pas à coup de bistouris et de quelques points de suture... C’était hélas bien plus complexe... Le beau brun fixait la jeune femme qui essuyait ses larmes alors qu’elle allumait la lampe de chevet, il était presque plongé dans le noir et il essayait tant bien que mal de se calmer. Il ne voulait pas dormir, il ne voulait pas s’endormir comme ça... Pourtant, avec tout ce qu’il avait pleuré, il en avait bien besoin au moins une bonne paire d’heure avant que ses nerfs le lâche et le pousse à agir de façon démesurée... Harry lui tendait un mouchoir et un verre d’eau avant de s’asseoir dans le fauteuil, il semblait déboussolé et cela avait un peu calmé ses pleures. Il ne voulait pas que son seul ami soit triste par sa faute... Il se laissait bordé par la jeune femme alors  qu’elle lui parlait, il la fixait de ses yeux baignés de larmes avant de lui répondre « Je veux pas dormir... Je veux... » Il attrapait le calepin de feuille blanche et le crayon de papier posé sur la table de chevet avant de se mettre à griffonner par des traits rapides et précis ; il semblait déjà visualiser le résultat au fond de ses prunelles azurés. Au bout d’une paire de minute il avait terminé de dessiner le visage d’une femme, mais pas n’importe laquelle... Elle apparaissait sur de nombreux dessins qu’il avait pu réaliser et son portrait était peint sur la porte de sa chambre qui était en quelque sorte son sanctuaire où personne n’avait le droit d’effacer ce qu’il faisait... Pour ce qui était de la pendaison, il savait que son œuvre disparaitrait et même si ça lui fendait le cœur, il acceptait cette limite désormais... Une larme venait tomber sur la joue de la femme qu’il venait de dessiner ; en demi assit dans son lit, il avait laissé sa tête tomber sur l’épaule de la jeune femme. Il n’avait que dix-sept ans quand elle est morte et jamais il n’avait oublié le visage de sa mère, jamais... « Maman... » Lâchait-il alors dans un murmure, épuisé et tellement attristé...

Quand il dessinait, Maddox se sentait juste dans sa bulle, protéger des autres et du monde, il était incompris et ses dessins étaient de toute évidence les seuls qui puisse le comprendre, qui puisse lui apporter l’image de ce qu’il ressentait et de ce qu’il pouvait voir parfois. Il n’avait jamais revu sa mère, mais il pensait à elle tellement souvent que c’était comme si elle était là. Il l’aimait et son père aussi, il s’était d’abord senti abandonné et ce manque affectif avait réveillé chez lui des dons de médium que personne n’a jamais compris, même lui. Ses histoires, ses vies... Comment pourrait-il avoir une imagination aussi morbide ? Quand on apprenait à le connaitre, on pouvait voir que ce n’était pas dans son caractère de faire de telles choses, il était assez doux comme individu, sensible... Pourquoi se ferait-il autant de mal en pensant ? Il y avait tellement de belles choses auxquelles il pouvait penser. Subsistait quelque dessins heureux pour le prouver, comme des sourires, le visage d’amis ou de moment d’émotion qui lui avaient fait tellement de bien, qui l’avaient fait sentir heureux et tout simplement soulagé. Mais on s’entêtait  à dire qu’il était juste fou, que ce n’était pas normal. Il se laissait faire parce qu’il aurait beau hurler et pleurer qu’il n’était pas d’accord ; cela en sera toujours ainsi.

Il avait enfin terminé son œuvre, cela avait eut le don de le calmer, comme si le fait de dessiner cette femme lui donnait le sentiment qu’elle était là, juste à coté de lui et qu’elle lui chantait encore ses même douces paroles, qu’elle le regardait avec amour et qu’à nouveau il devenait Prince... Il avait soufflé son nom, du moins son surnom affectif quand la jeune femme venait effacer les restes de larmes sur son visage. Belle... Il continuait à fixer ce qu’il venait de dessiner, il aurait voulu qu’elle sorte de ce dessin pour venir l’embrasser, juste une dernière fois. Quand elle est partie, il n’était pas prêt. Son petit Prince avait encore besoin d’elle... Elle disait que sa mère veillait et qu’elle aussi n’en avait plus, elle voulu lui prendre son bloc note mais il se ravissait quelque peu. Le conservant encore quelque secondes pour admirer sa mère avant de rapprocher doucement celui de ses lèvres pour u chaste baiser sur sa joue. Maddox laissait ensuite Tamina le prendre pour le poser sur la table de nuit puis elle le prenait dans se bras sans qu’il ne cri bien qu’il tremblait quelques instants le temps de s’habituer, de s’adapter à elle. Si douce.... Lentement il fermait les yeux en répondant à la jeune femme dans un souffle « Je ne dors pas.... »

Mais la fatigue l’avait emporté sur sa volonté et d’abord il semblait récalcitrant dans son sommeil superficiel. Le moindre nuit était capable de le faire remuer ; puis tel un ange il sombrait dans son sommeil profond qu’une explosion n’aurait jamais pu réveiller. Il ne savait pas si Tamina et Harry étaient restés la tout ce temps, il ignorait s’ils avaient parlé et de quoi. Mais quand il avait ouvert les yeux après un sommeil paradoxal modérément agité ; ce réveil le fit légèrement sursauter. Il fallait dire qu’il avait tellement voyagé les vingt dernières minutes qu’il n’avait pas envisagé une seule seconde qu’il aurait pu se retrouver dans son lit. Il savait que ce n’était que ses rêves, les visions apparaissaient le plus souvent lorsqu’il était seul et probablement que la présence des deux soignants avait effrayé les esprits et les avait tout simplement dissuadé de venir le tourmenter. Quoi qu’il en soit, quand il s’était réveillé, il était allongé dans son lit et il avait senti les bras de la psychologue autour de lui, allongée à ses cotés. Il avait doucement relevé la tête quand il se rendait compte qu’Harry dormait dans le fauteuil et que Tamina en avait fait de même mais dans son lit. Il ne pu s’empêcher de rire faiblement pour ne pas les réveiller, il avait temporairement oublié son chagrin. Il se levait et couvrait la jeune femme avant de prendre son bloc note et de s’asseoir sur le bureau. Détachant le dessin de sa mère pour dessiner les thérapeutes endormis. Cela lui prit un peu plus de temps car les traits de Tamina étaient inconnus à son crayon, mais il y parvenait avec une aisance déroutante. Elle fut la première à se réveiller alors qu’il dessinait une cote maritime dont il n’en avait existence à la Nouvelle Orléans. Il ne s’était pas même rendu compte qu’elle l’observer, puis lentement la dernière vague et c’était terminé. Il relevait les yeux et il la trouvait là assise et il ne pu retenir un sursaut de surprise et prit une posture de défense comme s’il venait de se faire prendre en plein délit. Mais l’absence de mouvement de la jeune femme, l’incitait à se détendre et avec quelque minutes de ce doux silence il descendait du bureau et de pas hésitants il atteignait le lit pour s’asseoir sur le bout des fesses en serrant son bloc note contre son torse bien que ses yeux semblaient juste vouloir dire : regardes les...

Est-ce que c’était lui qui l’avait recouverte, doucement il avait pincé les lèvres avec appréhension de sa réaction, mais elle le remerciait pour cela il avait baissé les yeux assez intimidé par cette femme qui était déjà très belle... Vraiment belle... Ce serait un mensonge de dire qu’il ne la trouvait pas charmante ou à son gout, en fait il serait même quelque peu attiré par celle-ci physiquement... Mais depuis quand n’avait-il pas échangé un simple baiser avec une femme ? Si ce n’était dans ses nombreuses autres vies bien entendue... C’était il y a trop longtemps à ses yeux, dans le fond il se sentait également bien seul de se coté là... Il avait juste besoin qu’on l’aime, qu’on lui dise qu’il comptait vraiment... Qu’il était plus qu’un fou, mais ils étaient loin d’en être là et pour le moment elle lui faisait bien plus peur qu’elle ne l’attirait vraiment... Il acquiesçait seulement à ses questions avant de lui répondre d’une voix assez intimidée « Je voulais pas dormir, j’me suis senti fatigué et maintenant j’ai faim... » Oui, avec tout ça ils avaient tous sauté le repas, il se rendait bien compte de la conséquences de sa petite crise et il s’en voulait vraiment parce qu’à cause de lui, personne n’avait mangé. Il ne savait pas vraiment l’heure qu’il était, mais il savait bien qu’il était trop tard. Pourtant il n’aurait bien mangé cette mousse chocolatée... Douce nature soucieuse de l’autre, il était parfaitement adorable dans ces moments là...

Il avait resserré son bloc de dessins contre lui comme pour se donner du courage à l’affronter, elle lui demandait si elle pouvait les voir et il semblait dans le fond assez content qu’elle lui pose cette question. Il était comme un enfant qui aimait montrer ce qu’il faisait bien qu’il y avait des dessins qu’il gardait jalousement dans ses tiroirs parce qu’il lui arrivait de dessiner des scènes un peu plus osées et il avait plus de pudeur sur ceux-ci que sur la mort... Doucement il s’installait un peu mieux sur le lit, relevant ses yeux bleus vers elle en décollant le bloc de son torse pour la fixer et capter ses réactions... Voici cette belle cote en première page, il lui expliquait brièvement... « C’est à Dalkey Island en Irlande. J’n’y suis pas allé, mais j’y ai juste repensé... Tu sais c’est beau, mais il fait froid là bas. » Comment pouvait-il se souvenir d’un endroit où il n’avait jamais mis les pieds ? Cela ne s’expliquait tout simplement pas, c’était bien la le mystère chez Maddox. C’était ce que l’on ne comprenait pas, il était capable de donner bien des détails sur des choses véridiques dont il était sensé être ignorant car parfois cela relevé du privé. Il s’était contenté d’un léger sourire pour appuyer ses propos, il ne mentait pas. Il se souvenait et cette plage, il ne l’avait pas inventé...

Après lui avoir laissé regarder il tournait la page pour lui montrer la reproduction d’Harry qui dormait dans le fauteuil. Mais la jolie brune avait bien vu qu’il avait attrapé deux pages pour cacher un dessin entre les deux, doucement il se laissait faire pour lui dévoiler celui qu’il avait fait d’elle. Elle était semblable à un ange... Elle avait un air tellement serein dans son sommeil. L’artiste ne pu s’empêcher de virer à l’écarlate une fois de plus. Il avait détourné le regard quand elle l’avait relevé pour le regarder, il se sentait atrocement gêné par la situation. Il ne savait pas vraiment comme elle allait réagir et il avait même fini par lâcher son bloc à dessins pour se lever du lit amorçant déjà un geste de fuite vers la porte presque apeuré « Tu peux le détruire si tu veux. Mais s’il te plait ne te met pas en colère... Je ne veux plus entendre la colère... » Il s’était senti en paix pendant son sommeil, il n’en pouvait plus de la colère des autres, de la solitude...

Elle lui avait dit que son paysage était très beau et il en avait été ravi. Encouragé par ses mots, il avait fini par lui montrer le dessin d’Harry qui dormait et il l’avait observé rire. Mais elle voulait voir le dessin qu’il avait tenté de lui cacher et autant dire qu’il n’était pas vraiment à son aise ave cette idée. Il lui montrait avec beaucoup d’appréhension. Son ancien psychologue n’avait pas du tout aimé quand Maddox le dessinait à son insu et souvent il avait vu les dessins qu’il avait dessinés de lui même en train de se faire battre, déchiré. Et en plus, il avait eu le droit la plus part du temps à des remontrances qui semblaient juste vouloir dire : arrête de faire ça. Mais il ne pouvait pas, il en avait besoin. C’était on moteur, cela l’aidait à s’exprimer, à se sentir mieux. Beaucoup mieux. Il avait donc eut tout naturellement peur de la réaction de la jeune femme face à ce qu’il avait fait. La surprise sur son visage le fit lâcher le bloc et adopter un comportement de défense de crainte que cela ne lui plaise pas du tout. Elle s’était levé doucement et il n’avait pas vraiment l’air de savoir quoi faire, c’est à cet instant qu’elle lui disait ne pas vouloir le détruire, elle disait qu’elle ne serait jamais en colère ? Pourquoi elle disait ça ? Tout le monde se mettait en colère un jour, même lui tout à l’heure quand il était allé bouder dans la penderie... Elle voulait le garder, il la fixait sans vraiment savoir que répondre à cette demande de sa part... Il lui avait déjà donné un dessin, il avait un peu peur qu’elle s’approprie un peu trop ce qu’il faisait, mais après tout c’était bien elle qu’il avait dessiné. « D’accord... » finissait-il par lâcher même s’il n’en avait pas vraiment envie dans le fond parce que ça commençait juste à l’inquiéter.

Elle lui tendait la main et il semblait hésiter une fois de plus, sa main tremblait encore avant de venir se glisser lentement dans celle de la jeune femme, il la fixait intensément lui faisant passer tellement d’émotions à la fois. Ses craintes, son inquiétude... Il finissait par prendre la main de la jeune femme un peu plus franchement en la fixant de ses beaux yeux bleus. Maddox suivait la jeune femme jusque la table où il s’asseyait à nouveau face à ses nouilles froides et sa mousse au chocolat. Après avoir jeté un coup d’œil à la jeune femme qui regardait encore le dessin, il ouvrait délicatement l’opercule de son dessert avant de prendre sa cuillère entre ses doigts pour commencer à la déguster avec bien du plaisir. Il avait déjà englouti la moitié quand il relevait les yeux vers la porte pour voir que son médecin c’était réveillé et le beau brun avait dessiné un immense sourire sur ses lèvres comme il n’avait su le faire jusque là en la présence de Tamina. Le médecin lui rendait son sourire en s’approchant et mettant le doigt dans son désert pour le gouter, un geste qui fit pouffer de rire le grand enfant il poussait un peu le médecin qui éclatait de rire et chatouillait son patient qui se mit à rire, sensible au touché. « Mais ! Haryy ! » Rouspétait-il en riant. Il s’était levé comme pour s’enfuir parce que les chatouilles devenaient une véritable torture. Puis il l’observait de ses beaux yeux bleus quand ils eurent fait la paix, il venait prendre celui qui était comme un grand frère dans ses bras.

Ils avaient l’air de deux grand enfants, Maddox se tournait alors vers Tamina qui observait la scène et il dessinait un léger rictus sur ses lèvres avant de s’asseoir à nouveau à sa place sans la quitter pour autant des yeux « Je... Tu t’occupais de quelqu’un d’autre avant ? Pourquoi tu viens pour moi maintenant ? Et il est où maintenant ? Pourquoi elle est plus avec lui Harry ? Pourquoi c’est ici qu’elle vient ? Moi j’n’comprend pas... J’voudrais que tu restes... J’t’en supplie pars pas Harry... » Il avait changé d’interlocuteur en cours de route, il s’était senti assez gêné par cette façon qu’elle avait eu de les regarder, et lui... Il s’était rendu compte que ça lui manquerait terriblement de faire les fous avec lui, ils avaient mis tellement de temps à le faire marcher à nouveau, avec ses fracture et son alitement, il avait quelque peu perdu de sa motricité bien heureusement retrouvé à ce jour. Mais le dément ce souvenait de tout ce qu’ils avaient fait ensemble et à ses yeux seul Harry pouvait l’aider...