Retour au temps jadis [Alesana]

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Une femme grande et élancée se regardait dans le reflet d’une vitrine de jouets pour enfants proche du Municipal Auditorium qui était fermé pour reconstruction. Il était dix heures du soir et une femme seule à cette heure et dans ce quartier n’était pas ce qu’on appelle la prudence. La femme aux cheveux longs et bruns, aux lèvres rouges et aux yeux contournés de noirs, admirait l’image que lui renvoyait la vitrine. Cette image se composait de la même figure, à la même robe chique et au maquillage prononcé, mais la tête était blonde et les traits mesquins. Cette femme avait acheté une robe de soirée magnifique et somptueuse, d’une couleur crème qui allait parfaitement avec son teint d’ivoire. Cette femme s’était pavanée toute la soirée dans ce quartier défavorisé, comme elle le faisait jadis. Cette femme n’avait pas les moyens pour cette robe. Mais elle n’en avait pas conscience. Car Amelia était aveuglée, blasée, perdue dans un tourbillon de pensées qui n’étaient pas les siennes. Elle admirait pourtant son reflet avec une satisfaction étrangère. Un seul mot résonnait dans son esprit : Ancolie. Et un sourire gourmand se dessina sur ses lèvres.

C’est alors que son porte-monnaie qu’elle tenait négligemment dans sa main se vit brusquement arrachée. Amelia se retourna et aperçue une silhouette s’enfuir dans la nuit. Sans réfléchir, elle se mit à poursuivre le voleur. Elle ramassa sa robe entre ses mains pour libérer ses jambes et maudit ses talons. Elle hésita dans sa course en regardant sa tenue. Pourquoi était-elle habillée de la sorte ? Peu importe, elle ne voulait pas abandonner ses cartes et son argent à un moins que rien qui volait les biens d’autrui. Elle enleva ses souliers et partit à courir de plus belle. Elle emprunta une rue plus sombre où elle avait vu s’esquiver le voleur. Elle courait sans cesse, passant d’une boutique à une autre, jusqu’à ce qu’elle arrive dans un partie du quartier qui était plus industrielle. Amelia hoqueta de fatigue, manquant de souffle. Ses pieds brûlaient et elle croit qu’elle s’était enfoncée quelque chose sous son orteil. Maugréant, Amelia regarda les passants, mais ne reconnut pas son voleur. Peut-être qu’il était là, agissant comme un civil, mais comment pouvait-elle en être certaine ? Puis, que faisait-elle seule dans ce quartier à cette heure ? Ses joues étaient rouges par la course et ses lèvres frémissaient de peur. Elle ne savait où elle était. Amelia tenta de retrouver son chemin, transportant l’excès de sa robe et ses chaussures dans ses bras. Elle n’avait même pas de l’argent pour prendre un bus. Des larmes vinrent à ses yeux. Puis, deux grands hommes l’accostèrent avec des mots doux. Elle voulut se dégager et fuir, mais ils l’en empêchaient par leur stature. Elle leur supplia de la laisser tranquille. Puis, elle vit un autre passant et appela son aide. C’était une femme, mais peut-être avait-elle un cellulaire pour appeler la police ? « Aidez-moi s’il-vous-plaît ! » lui cria-t-elle de l’autre bord de la rue. « On va pas te faire de mal… » répliquèrent les deux hommes en ricana et en observant sa curieuse tenue. Amelia regardait ardemment la femme, et puis ses vêtements et hoqueta. C’était elle, la voleuse ! Elle était foutue à présent…

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Le vol ne constituait ni un besoin, ni un mode de vie au fond… C’était juste un moyen comme un autre de se procurer des bouffées d’adrénalines et de vivre de « belles » aventures comme elle aimait le penser. Bien que ce soit immoral il faut admettre que le fait de dépouiller quelqu’un capable de se défendre à tout moment c’est assez excitant, d’autant plus si cela se termine avec une intense course poursuite durant laquelle l’endurance de la jeune escamoteuse lui permet de prendre le dessus sur sa victime du soir et de s’en sortir indemne. Célébrant toujours un vol rondement mené par un bon verre (ou plusieurs) de whisky 10 ans d’âge et parfois même d’un cigare. Au fond la vie de la jeune femme semblait vraiment agréable et elle ne la troquerait pour rien au monde à priori.

Cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait pas volé le moindre denier et elle décidait de sortir de sa cachette pour aller dérober les biens d’autrui. Ce soir elle décidé de se rendre dans un quartier qu’elle ne fréquente que rarement, à savoir le quartier de Treme. Non pas que ce quartier ne lui déplaise mais la plupart des personnes s’attachent à un ou deux coins en particulier, délaissant généralement d’autres endroits tout aussi sympathiques souvent pour des raisons de proximités (de chez eux ou de chez des connaissances).

Il faisait déjà nuit tandis qu’elle parvenait dans la rue sur laquelle elle allait jeter son dévolu. Une rue assez peu fréquentée, pas trop bien éclairée et silencieuse, l’endroit idéal pour couper des gorges ou pour pratiquer le vol à la tire aussi.. (Surtout pour le vol à la tire en fait… hum…).

Rôdant discrètement dans cette rue à la recherche d’une oie à plumer, elle tomba finalement sur une créature tout de blanc vêtue (non ce n’est pas une oie. Enfin vous comprenez non ?).

S’approchant autant furtivement qu’elle ne le pouvait de sa proie du soir, elle parvenait à lui soutirer son porte-monnaie qu’elle tenait dans sa main ce qui n’avait eût pour effet que de lui faciliter la tâche. Le temps que sa victime ne se rende compte de ce qui s’était passé elle avait déjà prit ses distances et prit la fuite. L’art de la fuite est quelque chose que l’on apprend et qui peut s’améliorer à force d’entraînement. Savoir emprunter les bonnes ruelles, savoir éviter les obstacles ou encore savoir se fondre dans la masse en cas de besoin. Tant de choses qui permettaient à Alesana de ne jamais se faire prendre.

Ce soir sa victime n’allait pas manquer à la règle malgré sa grande motivation à vouloir récupérer les biens qu’on lui avait dérobés. C’est finalement une petite ruelle sombre et une rue peuplée qui eurent raison d’elle… Alesana avait définitivement semé la créature tout de blanc vêtue et comme elle n’avait pas eu son quota d’adrénaline elle décidera de rebrousser chemin une poignée de secondes plus tard afin de passer devant elle en essayant de ne pas se faire capter. Plus casse-cou elle il n’y a pas ! Mais c’est alors qu’un imprévu se présentera devant ses yeux… La jeune femme se tenait face à deux brutes et à en croire l’expression de son visage ils ne venaient pas en amis…Prenant quelques instants de réflexion en se remémorant les récents déboires qu’elle avait vécu elle hésitait réellement à lui porter de l’aide. Après tout rien ne l’y obligeait n’est-ce pas ? Mais elle a beau prendre un certain plaisir à voler de pauvres passants elle n’a pas pour autant un mauvais fond. Elle distingue le bien du mal et se souviendra toujours de cette mort quelle à sur la conscience…

Çà la hantera toute sa vie… Si elle peut aujourd’hui sauver quelqu’un ça ne pourra que l’aider dans ce sens… Une vie pour une vie… Même si la jeune femme ne risque peut-être que sa virginité pour le coup. (Faut-il encore qu’elle le soit encore…).

S’approchant discrètement des deux mecs baraqués, elle saisira au passage le couteau qu’elle emporte toujours avec elle par précaution et le glissera juste sous la gorge d’un des deux hommes.

Alors c’est comme ça que vous occupez vos soirées les mecs ? Je vais vous donner un conseil si vous le permettez.

Effleurant la gorge de l'homme avec sa lame pour s'assurer qu'il lui consacre toute son attention elle enchaîna avec un ton autoritaire :

Rentrez chez vous et faites comme tout les moins que rien dans votre genre. Achetez de la bière, commandez des pizzas et mâtez un sport de gonzesse à la télé, genre du Hockey. Ça vous donnera l’impression d’être viril sans porter préjudice à quiconque bande de raclures !

Les deux hommes se jetèrent des regards et sans le moindre mot ils prirent la fuite au bout de quelques secondes à peine.

Une fois seule avec la jeune femme, Alesana rangea son couteau dans sa chaussure et se redressant elle prendra à nouveau la parole.

N’allez tout de même pas croire que je vais vous rendre vos affaires ! Mais bon je pense qu’après ce que vous avez vécu je peux au moins vous payer un verre.

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La voleuse décida enfin de l’aider en menaçant un des deux hommes de son poignard. Ceci leur fit peur à tous les trois. Amelia avait beau être la damoiselle en détresse qui se faisait sauver par sa propre voleuse, elle avait terriblement peur un instant d’assister à un assassinat. Mais qui était donc cette fille si brutale ? Quelle vie devait-elle mener ! En regardant, hébétée, ses deux agresseurs partir en courant, Amelia lâchait un gros soupir, expirant toute l’angoisse qui la tenait en haleine jusque-là. Toute ? Non, encore un poids se faisait serrait sa poitrine. Que ferait-elle maintenant de sa voleuse ? Évidemment, elle ne pourrait lui sauter à la gorge et chercher à reprendre son porte-monnaie, compte tenu du couteau dans son soulier et de sa dextérité à manipuler deux grands mecs. Mais devait-elle lui demander simplement son titre de transport en commun pour retourner chez elle et fuir ces rues dangereuses où elle avait mis les pieds sous un coup de folie (dont elle ne se souvenait guère, en fait) ?

Encore bouche bée, Amelia se fit offrir un verre par sa charmante sauveuse et voleuse. Elle ne s’attendait pas à cela. Elle ne savait alors quoi répliquer. Elle explosa de rire. Pendant un bon deux minutes, Amelia se tenait les côtes, secouée de spasmes de rire, les yeux remplis d’eau. C’était un rire nerveux qui cherchait à reprendre son calme, ce qui se faisait de plus en plus difficilement ces derniers temps pour des raisons inconnues d’elle-même. Puis, elle se calma aussi soudainement que son esclaffement avait débuté.

Et alors, sans trop réfléchir, elle s’élança vers la jeune voleuse, lui tenant les bras avec gratitude. Ses larmes de joies s’étaient transformées en larmes de tristesses. Les traces de détresse emplissaient toujours le regard vert d’Amelia qui cherchait à sourire malgré ses tremblements encore présents. « Merci ! Oh, merci ! Comment puis-je vous remercier ! » Amelia ferma les yeux quelque moment, cherchant de nouveau son calme. Elle recula également pour ne pas encombrer sa sauveuse. Toutefois, quelque sentiment singulier avait bourgeonné dans son esprit. Elle devait connaître cette femme, quelque part d’une quelconque manière… Ou peut-être étaient-elles de lointaines cousines. Il y avait une connexion, une familiarité néanmoins étrangère… Amelia cligna les yeux. Elle s’essuya les larmes en résistant à l’envie de lui demander si elles se connaissaient. Et pour le verre, comment pouvait-elle dire non à cette jeune femme non seulement une inconnue familière et dangereuse, mais sa sauveuse et sa voleuse. Quelle terrible soirée, se dit Amelia en ressentant le début d’un mal de tête. Perdue dans ses pensées contradictoires, Amelia se dit qu’elle devait bien sa vie, ou sa sécurité, à cette jeune femme, qui ne devait pas être beaucoup plus vieille qu’elle, et qu’elle pouvait donc poursuivre cette soirée bouleversante avec elle, même si l’envie lui manquait un peu. « J’accepte volontiers, c’est le moins que je puisse faire ! » Puis, se rendant compte de sa situation financière maintenant déplorable, Amelia plissa des yeux en se disant que cette soirée lui permettrait peut-être de retrouver ses affaires…

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Il s’agissait peut-être d’un coup du hasard… Et si elle tenait là son unique chance de se racheter de son crime ? Ne considérant point le vol comme un crime, le crime qui la hante depuis des années maintenant c’est bel et bien ce meurtre quel a commis. Certes il était question de légitime défense mais le fait d’avoir pris la fuite et que l’affaire n’ait jamais été résolu ça a tendance à la faire culpabiliser. La famille de l’homme ne saura jamais ce qu’il s’est vraiment passé et vivront dans l’angoisse de croiser un jour la personne responsable de cette mort. Aujourd’hui la jeune femme venait peut-être de sauver une vie par le plus grand des hasards. C’est ce sentiment à la fois troublant mais encourageant qui la poussait donc à vouloir venir en aide à cette jeune femme au-delà du simple fait d’avoir fait fuir les deux hommes.

C’est alors que la jeune femme a qui elle avait dérobé son portefeuille un peu plus tôt se mit à exploser de rire et le visage d’Alesana trahissait une complète incompréhension.

Mais qu’est-ce qui pouvait bien être marrant dans ce qui venait de se dérouler ? On ne peut pas dire que la voleuse soit une grande spécialiste des sentiments humains et il lui fallu un bon moment afin de comprendre qu’il devait s’agir d’un rire nerveux. Ça prenait donc tout son sens !

La suite des événements n’allait point arranger les choses… Au moment même ou Alesana semblait rassurée du comportement de la jeune femme elle fût à nouveau surprise lorsqu’elle lui attrapa les bras avant de la remercier à de maintes reprises.

Elle retira ses bras des mains de la jeune femme avant de rétorquer de manière un peu gênée

Quoi ? Me remercier ? Mais enfin je vous ai pris votre portefeuille et au final je suis responsable de tout cela. Si vous ne m’aviez pas poursuivi vous ne seriez jamais tombée nez à nez avec eux !

C’était le comble… C’est bel et bien la première fois que quelqu’un la remerciait après s’être fait dérobé ses biens… Enfin il faut bien admettre que les remerciements de la jeune femme avaient eu un effet positif sur son moral, ce n’est pas comme si la dernière fois qu’on l’avait remercié c’était à l’époque où elle vivait encore chez ses parents après tout…

La jeune femme accepta l’invitation que lui avait formulé Alesana afin d’aller boire un verre. C’était une parfaite occasion de se détendre après tant d’émotions et puis bien qu’elle se refuse d’y penser elle ressentait quelque chose de particulier en regardant la jeune femme, un air de déjà vu, un visage familier. Ça se trouve c’est juste une vulgaire impression comme souvent mais pas moyen d’en démordre pour autant, Il y a quelque chose de spécial chez cette jeune femme.

Suivez-moi je connais un endroit sympa.

Se dirigeant vers une rue assez fréquentée, elle profitait de cette courte marche pour faire le point dans sa tête… Devait-elle rendre le portefeuille ? Après tout c’est tout de même étrange de sauver une jeune femme après lui avoir volé son portefeuille… Peut-être qu’en faisant une exception pour cette fois elle pourrait se faire une véritable amie ? Mais qu’est-ce que l’amitié au fond ? Oui c’est une question qui hante Alesana depuis toujours et la réponse elle ne la connait toujours pas !

Elles étaient sur le point d’arriver au bar en question lorsque soudain Alesana s’empara du portefeuille et s’adressa à sa propriétaire.

Réflexe !!!

Jetant le portefeuille au dessus de sa tête en direction de la jeune femme elle tourna le visage pour s’assurer qu’elle le récupère bien. Franchissant finalement la porte du bar elle jeta un rapide coup d’œil dans la salle afin de trouver une table libre dans un coin pas trop bruyant.

Une fois cette démarche nécessaire réalisée elle alla s’installer à la table en question et héla un serveur afin de passer directement commande. Sa soif était grande, sa gorge était sèche, et elle comptait bien y remédier !

Le sujet n'a pas reçu de réponse depuis 15 jours, merci de ne pas l'oublier =D

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La jeune voleuse prétendait connaître un bon bar non loin, dans ce lieu un peu infernal, du moins, selon Amelia après tout ce qu'elle avait vécut en une soirée. Elle suivit cette femme sur une rue plus achalandée, un endroit qui aurait été beaucoup plus sécuritaire pour Amelia quelques instants plus tôt. Elle aurait pu demander de faire un appel dans un bar pour qu'on lui portât secours. Mais qui donc aurait-elle appelé? Elle ne connaissait personne, enfin, personne qui serait prête à se déplacer pour elle... Personne qu'elle pouvait réellement appeler un "ami".

L'endroit en question était assez rempli, la lumière faible et une chaleur pesante accompagnant le tout. Avant même d'avoir terminé sa découverte visuelle de la place, elle entendit un "Réflexe!" et elle eut à peine le temps de se retourner que la jeune femme reçut son porte-feuille dans le visage et le rattrapa avec difficulté. Toute surprise, elle regarda sa sauveuse, mais celle-ci s'était déjà retournée. Pourquoi lui donnait-elle soudainement ses affaires? Elle jeta un rapide coup d'oeil et vit qu'aucune pièce de monnaie manquait. Hébétée, Amelia n'arrivait même pas à balbutier quelque remerciement. Quelle drôle de tournure prenait la soirée! Et pourquoi cette fille lui disait tant de quoi, la connaissait-elle? L'avait-elle déjà croisée? Avait-elle déjà été cliente à son restaurant?

Mais cette fille n'offrait pas la possibilité, enfin pas tout de suite, de recevoir de telles questions. Elle se dirigeait vers une table, s'assit, et interpella rapidement un serveur. Amelia s'assit devant elle, avec un peu d'hésitation. Elle ne savait quoi faire réellement, comment réagir, comment entrer dans la fonction phatique d'une conversation. Elle demanda un scotch, son nouveau drink préféré, au serveur. Lorsqu'il revint avec les deux commandes, Amelia paya non seulement son verre, mais celui de sa sauveuse aussi. Après tout, elle méritait bien ça après avoir fait une héroïne d'elle-même et lui avoir redonné son porte-feuille! Amelia prit une gorgée, grimaça légèrement et soupira. Elle était plus à l'aise maintenant. Elle regarda enfin sa connaissance droit dans les yeux. Elle se mordit les lèvres et osa parler la première.

"Est-ce qu'on se connaît?"

La question était brusque, lancée de nulle part, aucun sujet amené, Amelia eut soudainement honte d'aller immédiatement vers un sujet qui finirait sûrement vers un silence, parce qu'évidemment, comment pouvaient-elles se connaître? Amelia ressentit soudain le besoin de se justifier : "Je veux dire, quelque chose de familier se dégage de toi, mais je ne pourrais dire. Moi c'est Amelia Thompson. C'est quoi ton nom? Ah enfin, tu n'as pas à t'inquiéter, je ne te dénoncerai pas à la police. On devrait plutôt de donner une médaille de courage, c'est pas à tous les jours qu'on voit une jeune femme tenir tête à deux grands mecs."

Amelia prit une autre gorgée, sentant la chaleur monter à son visage. Était-elle nerveuse? Peut-être avait-elle peur d'avoir à nouveau un de ces trous de mémoires qui arrivaient de plus en plus fréquemment, comme c'était le cas plus tôt, jusqu'à ce qu'elle rencontre cette voleuse. Peu importe, elle n'avait pas de motif pour s'inquiéter, si on néglige le fait qu'elle se trouve dans un quartier qui s'est prouvé dangereux à cette heure, dans un lieu inconnu avec une inconnue qui lui a, certes sauvé la vie, mais également volé sa monnaie. "Merci pour me retourner mon porte-feuille..." finit par dire Amelia avec reconnaissance, avouant à elle-même que la soirée ne s'annonçait que pour le mieux, après tout...

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Se rendre soi-même de l’illogisme de son comportement ça peut prêter à confusion… Le souci étant que le comportement de la jeune voleuse c’est tout bonnement le jour et la nuit. Tantôt humaine et l’instant d’après une véritable peste sans cœur. Si l’on peut dire que souvent le cœur l’emporte sur la raison, c’est assez compliqué dans son cas. Elle pense avec son cerveau, ressent avec son cerveau et aime avec son cerveau. Son cœur n’est là que pour la maintenir en vie ! Cela dit elle éprouve parfois du remord comme on peut le remarquer ce soir. Elle aura non seulement secouru cette jeune femme mais en plus lui aura rendu son portefeuille… Le pire dans tout cela c’est qu’elle n’éprouvait même pas la moindre fierté…

Le bar où elle avait décidé de l’emmener était l’un de ses préférés. Il y avait du raffut, des rires, des gens de toutes catégories sociales et surtout un bon choix d’alcool !

Elle trouva une table et trouva un serveur afin de passer commander sans attendre.

Une vodka tonic s’il vous plait !

Alors qu’elle s’apprêtait à glisser sa main dans sa poche afin d’en sortir de quoi payer, elle fût prit de court par la jeune femme qu’elle venait de sauver qui paya les deux commandes.
Surprise par ce geste, n’ayant que rarement le droit à ce genre de gestes de la part d’autres personnes, et surtout de la part d’une femme…

Merci… Mais fallait pas te sentir obligée hein !

Scrutant la jeune femme dans le blanc des yeux elle semblait chercher des réponses…

Il y avait forcément un truc… C’est indéniable… Se connaissaient-elle de longue date ? L’avait-elle déjà croisé ? Ce ne serait pas la première fois qu’une impression de déjà vu lui effleure l’esprit sans raisons mais cette fois c’était un peu plus troublant…

Une fois que sa commande lui fût apportée elle bu une large gorgée tandis que la jeune femme à sa table aggrava la situation si l’on peut dire. Donc elle aussi avait des doutes ? Fichtre… Si seulement sa mémoire pouvait ne pas être autant défaillante que cela…

Euh oui… Non… Enfin j’en sais rien … Mais vous me dites quelque chose c’est indéniable…

Quelque peu troublée par cette situation, elle terminera son verre d’une traite… Elle aime avoir le contrôle des événements et la situation lui échappait totalement là… mais bon sang réfléchis… Tu la connais d’où cette fille ? Ecole ? Famille ? Nonnnnnn ! Rhaaaaaaa… (Ou l’art de se torturer l’esprit par Alesana Baelish…)

Elle rétorqua suite aux dernières paroles de celle qui se présenta comme se nommant Amélia…

C’est réciproque et ça me fait rager de ne pas savoir d’où je te connais. Mais une chose est certaine… Si je n’avais pas eu ce déclic je ne pense pas que je te serais venu en aide honnêtement… Il faut croire qu’on a eu un lien particulier autrefois pour que j’en vienne à agir ainsi… Ce n’est pas du tout dans mes habitudes ! Ah et au fait moi c’est Alesana…

Hélant le serveur pour qu’il lui apporte la même chose, elle fixait continuellement la jeune femme et lui adressa un léger sourire.

Parles-moi un peu de toi Amélia… D’où viens-tu ? Que fais-tu ?

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Donc le sentiment était partagé. Amelia prit une autre gorgée en souriant à cette Alesana. Ce nom ne lui disait pas grand chose, peut-être aurait-il fallu qu'elle lui demande son nom de famille. Un air éloigné était peut-être la cause de cette familiarité si étrange. Mais ces yeux, ce nez, sa bouche... Ces traits si doux pour un personnage si confiant ne disait rien à Amelia. La familiarité semblait ailleurs, mais d'où? Puis, Alesana lui demandait où elle venait, que faisait-elle dans la vie. Un peu surprise, Amelia ne sut quoi répondre sur le coup, comme si soudainement elle avait oublié qui elle était. Drôle, mais tout de même, cette hésitation la fit rougir. On aurait dit qu'elle était gênée ou qu'elle cachait quelque chose alors que ce n'était pas le cas, du moins pas à ce qu'elle sache.

"Alors... qui suis-je... Eh bien, j'étudie en photographie à temps partiel à l'Université. Je suis, à vrai dire, j'étais serveuse dans un restaurant assez connu, le Marigny Brasserie... Mais disons que cela a mal viré assez dernièrement. Faudrait que je me trouve un autre travail pour payer mon loyer. J'habite à Marigny, mais le prix de mon appartement n'est pas donné! Euh... quoi d'autre... Je viens de New York, cela ne fait un an que je suis à Nouvelles-Orléans. J'ai déménagé suite à une tragédie liée à mes parents," mais que disait-elle donc? Pourquoi parlait-elle de ce passé sombre et lugubre qu'elle essayait tant à refouler? "En fait, mes parents sont morts, créant un scandale auprès de mes proches." Amelia, ça suffit! Tais-toi donc! Alesana n'est pas intéressée par cet auto-flattage de ta souffrance. "J'ai voulu tout recommencer ici, mais disons que je ne pars pas toujours du bon pied!" C'est ça, comme ton asociabilité et tes pertes de mémoires et tes comportements bipolaires et ton renvoi de ton travail... "Et toi, parles-moi un peu de toi!" C'est ça, changeons de sujet rapidement avant qu'elle ne s'enfonce encore plus. Puis, Amelia était curieuse de la vie d'Alesana qui est, déjà en partant, hors norme. Peut-être qu'avec son histoire, elle pourra tisser des liens et comprendre l'étrange reconnaissance qui les rassemblait.

Ah mais puis, vraiment, Amelia était sotte de parler ainsi de sa vie. Était-elle si seule au point qu'elle devait raconter tous ses tralalas à la première inconnue? Et sa manie aussi, de toujours déblatérer comme si cela intéressait vraiment son interlocuteur. Faut croire que la timidité n'était pas loin d'être partie après tout ce temps. Elle se mit à rire nerveusement pour cacher ses maladresses, puis elle reprit une autre gorgée de son scotch. Déjà, une chaleur grandissait dans sa gorge et Amelia voyait la vie plus gaie. Pour être honnête, elle était contente d'être avec cette curieuse voleuse. Cela changeait le cours morne de sa vie, puis, cela faisait différent que d'être toujours seule. Tout ça pour un porte-feuille volé.

Amelia ouvrit grande ses oreilles et sourit pour encourager Alesana à parler d'elle-même. Elle était certaine qu'un seul détail, ne serait-ce que la mention d'une connaissance commune, permettrait d'élucider ce mystère.

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N'étant pas spécialement douée pour entretenir des relations, la jeune voleuse se voyait souvent contrainte de couper les ponts avec ses connaissances et parfois des années plus tard en les revoyant elle arrivait même à ne pas se souvenir d'eux. C'est d'ailleurs probablement ce qui doit se passer avec Amélie, du moins elle tentait de s'en convaincre comme pour se rassurer.

Sana voulu en savoir plus au sujet de la jeune femme afin de mettre le doigt sur le lien qui pouvait les unir. Avaient-elle fréquenté un endroit en commun, fréquentaient-elles les même personnes ?

Amélia lui apprenait qu'elle n'avait pas toujours vécu ici, elle était fraichement arrivée même... Bien que la voleuse soit ici depuis quelques années déjà ça leur faisait un point commun. Et puis elle était serveur au Marigny Brasserie. C'était probablement là qu'elles s'étaient rencontrées. L'un de endroits fétiche de la jeune brunette qui ne se souvenait presque jamais de ce qu'elle y faisait.. Oui l'alcool coulait souvent à flot... Sa mémoire s'évaporait d'autant...

Apprenant la mort de ses parents, Sana eût une réaction étrange en empoignant la main de la jeune femme. Ses parents à elle n'étaient pas morts mais au fond ça n'aurait pas été plus mal... Être abandonnée par ses propres parents il n'y a rien de pire au monde ! Heureusement elle a eu la chance d'avoir un ange gardien a ses cotés...

Scrutant la jeune femme, l'air attristée par ce qu'elle venait d'entendre, des souvenirs de son enfance défilaient dans son esprit... Elle n'avait pas eu une belle enfance mais au moins elle avait apprit à se défendre dans ce monde...

Je suis désolée pour tes parents... De mon coté ils pourraient être morts que ça ne changerait rien...

Baissant la tête un instant avant de la relever, ça lui faisait du mal de repenser à cette époque mais espérait que le fait d'en parler lui ferait du bien...

D'ailleurs pour en revenir à ce que tu disais... Je pense savoir d'où on se connait... Le Marigny c'est un peu comme ma deuxième maison...

Hésitant un instant pour savoir comme formuler ce qu'elle comptait dire, elle paraissait un peu dubitative mais fini par dire :

Sinon Il n'y a pas grand chose d’intéressant à savoir à mon sujet... Comme tu le sais désormais j'aime dérober des choses... Non pas par nécessite mais au fond c'est ce qui me permet de me sentir vivante... Cette poussée d'adrénaline que ça procure et tout...

Le serveur lui apporta sa commande et elle en bu une gorgée sans détacher son regard de celui de la jeune femme.

T'as une idée de ce que tu veux faire comme boulot ? Je pourrais te filer un coup de main limite ! J'ai pas mal de contacts en ville, je suis certain que je pourrais te trouver un truc à faire.

Faut pas croire... Si elle n'est pas vraiment douée pour se faire des amis, elle l'est pour ce qui est d'élargir son cercle de contacts, c'est une grande qualité que de savoir bien s'entourer et c'est particulièrement pratique quand on ne respecte pas la loi...

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Alors qu'Amelia était toute gênée d'avoir autant parlé de sa vie intime, et spécialement de la cause de son déménagement en Nouvelles-Orléans, Alesana lui prit la main avec empathie. Elle lui annonça qu'elle se trouvait dans une situation similaire, ou presque. Amelia crut un instant que sa compagne allait embarquer sur ce sujet qui lui piquait la curiosité. Pourquoi étaient-ils comme morts? Sûrement de mauvaises relations, se dit Amelia. Si c'était le cas, c'était dommage. Mieux vaut toujours essayer d'entretenir une bonne relation, malgré l'impossibilité de bien s'entendre, puisqu'on n'a qu'une seule famille après tout. Mais Alesana continua sur un autre sujet, sur Marigny Brasserie. Ah, ce fameux restaurant où tous allaient. Amelia lui sourit. "Alors j'ai dû te servir une bonne soirée!" déclara Amelia en prenant une autre gorgée. Néanmoins, cela ne fonctionnait pas dans son esprit, enfin, elle n'avait pas l'impression que Marigny Brasserie était la clef de cette familiarité. Peut-être que si, elle l'avait servie, mais il y avait plus, certainement plus.

Lorsqu'Alesana expliqua brièvement son propre boulot et Amelia avala difficilement une gorgée, les yeux grands ouverts, le sourire aux lèvres. Alors cette fille volait pour le plaisir de voler? Que c'était absurde! Mais si drôle en même temps! Avant même qu'elle puisse revenir de son état de surprise, Alesana lui offrit de l'aider à trouver un autre travail. Amelia sourit de plus belle.

"J'apprécie énormément Alesana et je suis tout à fait partante! Par contre, je dois te poser la question, as-tu un boulot autre que voler? Je veux dire, si tu as tant de contacts... Et puis, si tu ne voles que pour le plaisir, il doit bien avoir une source de revenue quelque part d'autre, n'est-ce pas?" Amelia plissait les yeux avec une expression dubitative, mais enjouée. Elle n'arrivait plus à cesser de sourire. Cette fille était si curieuse! En plus, cette familiarité n'était toujours pas expliquée, enfin pas pour l'étudiante. Elle prit une autre gorgée, décidément un peu étourdie était-elle, puis elle ne put s'empêcher de poser la question qui brûlait à ses lèvres. "Comment en es-tu arrivée à ce mode de vie, Alesana? Ce n'est pas à tous les jours que j'ai l'honneur de parler avec des voleuses de profession! Y a-t-il un lien avec la situation avec tes parents?"

Une fois que les mots étaient sortis, Amelia se sentit immédiatement mal. Elle mit même la main à la bouche, comme pour se forcer à se taire. Elle-même détestait qu'on lui pose des questions sur sa famille, et voilà qu'elle demandait des explications. Parfois, elle se demandait se qui se trottait réellement dans sa tête, pourquoi ne pouvait-elle pas respecter les autres comme avant, ou pourquoi l'alcool qu'elle aimait tant dernièrement la rendait si maladroite! Elle devrait arrêter de boire... juste encore une autre gorgée.

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Parler de sa vie n'est pas son fort en temps normal mais il faut bien admettre que les points-communs qu'elle semblait partager avec la jeune femme avaient le don de la mettre à l'aise en sa compagnie. Elle qui d'habitude est plutôt sauvage et peu encline à se dévoiler montrait aujourd'hui un tout autre visage et ce n'était pas sans raisons. Si elle était devenue ce genre de personne c'est principalement en raison de son enfance pour le moins chaotique et sans attaches et tandis que la plupart aiment leurs parents d'un profond amour, de son coté elle ne pouvait ressentir que de la haine...

Amélia aussi semblait avoir eu une enfance difficile et c'est exactement le genre de chose qui permet de se rapprocher. D'ailleurs il semblerait qu'elles se soient déjà croisé à une ou plusieurs reprises au Marigny Brasserie où la jeune brunette travaillait comme serveuse fût un temps.

Le courant passait vraiment bien et Sana proposa naturellement d'aider l'étudiante à trouver un boulot. Il est vrai qu'elle possédait nombre de contacts dans divers secteurs et elle pourrait probablement lui dégoter une place quelque part selon ses envies et ses compétences.

Disons que j'ai reçu une grosse somme d'argent étant plus jeune et elle devrait suffire à subvenir à mes besoins jusqu'à mes 90 ans au moins... Encore faut-il que je vive si longtemps ! Tout l'argent que je peux percevoir autrement c'est du bonus... Disons que je vole non pas par besoin d'argent mais pour m'enrichir...

Une philosophie étranges certes mais il ne faut pas se voiler la face... Beaucoup de gens aiment l'argent et certains sont prêts à faire des choses dingues pour en avoir... Au final le vol c'est pas si terrible que ça n'est-ce pas ?

Amélia semblait vraiment intriguée par le fonctionnement de la voleuse et voulu savoir les raisons qui l'avaient poussé à avoir un tel mode de vie... D'ailleurs elle donna elle même la réponse dans sa question sans le savoir.

Tu as vu juste Amélia. Je pense que tout cela est en partie dû à mon enfance... J'ai pas eu la chance d'avoir des parents aimants et ça m'a clairement porté préjudice par la suite. Mais au fond je ne regrette pas... Je pas aussi malheureuse que j'aime le faire croire.

Buvant une nouvelle gorgée d'alcool, elle ne souhaitait plus parler de sa vie d’antan et s’intéressa au cas de la jeune étudiante.

Bon alors pour en revenir à toi... Tu aimerais faire quoi comme boulot ? T'as des idées? T'es plutôt du genre manuelle ou au contraire t'aimes te servir de ta matière grise ? Ouais en fait je te vois bien dans un boulot un peu intellectuel avec des responsabilités et tout ! Je me trompe ?

Elle s'imagina d'ores et déjà pouvoir tenir le rôle de mentor vis à vis de cette jeune femme avec qui elle semblait bien s'entendre contre toute attente. Comme quoi même en volant quelqu'un dans la rue il peut finir à votre table autour d'un bon verre ! La vie est dingue !

Le sujet n'a pas reçu de réponse depuis 15 jours, merci de ne pas l'oublier =D

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Retour au temps jadis [Alesana]

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