Le silence. Le blanc de la pièce capitonnée. La jeune femme tournait en rond, les bras croisés sous sa poitrine, jetant des regards anxieux à la poignée de la porte d'entrée qui s'abaissait, avant que la planche de bois ne s'ouvre sur du vide. Un tremblement l'agita furieusement alors qu'un couinement sonore s'échappait de ses lèvres et que sa respiration devenait de plus en plus hachée. Compulsivement, elle tourna la tête de droite à gauche, en des mouvements extrêmement saccadés et secs.

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Un sourire étira les lèvres de l'esprit. Déjà lors de cette parade, il s'était amusé à terroriser cette pauvre fille, ce déchet humain, cette... sorcière. Il y avait bien longtemps maintenant qu'il était mort, par la faute de ces chiens. Tué par un enchantement connu seul de ces sauvages. Ces êtres inférieurs qui n'avaient pas su rester à leur place, alors qu'il était gouverneur de Louisiane, résidant à la Nouvelle Orléans, à cette si belle époque où la suprématie des blancs était incontestée. Oui, il avait toujours été pour la traite des noirs et ne lésinait pas sur les moyens. Il aimait les belles choses, la musique classique, l'argent, le pouvoir. Il n'avait jamais aimé être contesté dans ses décisions. Il régnait en maître parce qu'il était le maître. Mais il n'avait fallu que d'une nuit pour que son destin ne change. Cette petite idiote l'avait énervé, contredit devant sa magnifique assemblée et il l'avait punie. Non, il ne levait jamais la main sur ses esclaves, du moins pas sa main. Il avait ordonné à l'un de ses stupides congénères de frapper aussi fort qu'il le pouvait sur cette petite insolente s'il ne voulait pas endurer lui aussi le fouet. Mais cette brute épaisse ne frappait pas assez. Alors il lui avait ordonné de la jeter par-dessus le balcon, de la faire s'écraser au sol. Et lorsque la police l'avait interrogé sur l'incident, il avait tout de suite accusé ce pauvre homme en pleurs, qui fut pendu dans la nuit.

Son sourire disparut, laissant une grimace prendre sa place. Il ne savait pas alors qu'il déclencherait la colère de ces prêtresses. Il était mort la nuit suivante, dans la terreur absolue. S'il ne pouvait plus saigner, il se rappelait de ce sang qui s'était écoulé en flot de ses lèvres alors que ses entrailles se déchiraient. Il se souvenait de la peur, de la douleur.

Ces chiens allaient payer, il y veillerait.

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Fuir. Il lui fallait fuir. Sans attendre. Elle ne prit pas la peine d'attendre, se ruant dans le couloir de cet asile, recherchant la liberté. Elle n'était pas folle, juste hantée. Et elle allait mourir. Alors autant mourir libre non ? Elle atteignit péniblement la porte, ses jambes trébuchant sans cesse et poussa le verre épais, traversant le dédale de couloir. Comment elle parvint jusque la sortie ? Elle n'en avait aucune idée. Elle se retrouva dans la rue, se précipitant dans le tram le plus proche. Elle descendit à Warehouse, se fondant dans la masse des gens qui se regroupaient sur le port, échevelée.

Elle ne sentit pas le coup venir, la foule se disperser. Elle ne les entendit pas crier alors que le sang s'échappait de sa gorge. Tout ce qu'elle voyait, c'était le blanc qui se profilait à l'horizon et cette ombre qui se penchait vers elle.

« Tu resteras ici. Tu ne connaîtras pas la paix. Tu verras tous les tiens se faire décimer par les miens. »

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Il fixa ses compagnons d'un air amusé. Tous ces gens qui avaient souffert et qui étaient morts à cause de ces foutus adeptes du Vaudou allaient être vengés.

« Cela ne fait que commencer... »

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Le corps s'effondra au sol sous les yeux ébahis des passants. La panique commença alors à s'installer tandis que des cris se faisaient entendre un peu partout sur les docks. Chacun essaie de se mettre à l'abri, cherche du regard le coupable.

Mais personne ne sait vraiment ce qu'il vient de se passer.


NOTE AUX JOUEURS :

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