Peu de choses et peu de gens faisaient encore de l’effet à Alesana. Au fil des années la jeune femme semblait de plus en plus blasée par la vie et elle ne parvenait plus à s’émerveiller et ce même devant le plus merveilleux des spectacles. Autant dire que la vie était devenue pour elle une perpétuelle quête de nouveautés, d’adrénaline et de rêve et il était de plus en plus compliqué pour elle d’assouvir ce besoin qui la rongeait un peu plus de jour en jour. Un cercle vicieux en quelques sortes.

C’est justement à ce moment qu’entre en jeu le dénommé Scarlet avec ses critiques taillées dans la roche, son franc parler et sa manière d’aller droit au but. Ses critiques sont autant salées que les frites des fast-foods américains et procurent cette petite décharge au niveau du cortex de la jeune femme à chaque fois qu’elle à l’occasion de lire une de ses critiques. Autant dire qu’elle le considère comme un nouveau souffle dans sa vie quelque peu morne depuis trop longtemps. Une bouffée d’air frais, une décharge… Appelez ça comme vous voudrez, le résultat étant le même au fond.

D’ailleurs sa dernière critique en date lui avait particulièrement plu. C’était clair, net, concis. Il ne faisait pas de détour, les phrases étaient justement tournées, on ressentait très bien sa signature et ce à chaque expression, à chaque mot.

C’est d’ailleurs à la suite de cet article que la jeune Alesana décida de prendre les choses en main et s’imagina rendre la pareille à ce dénommé Scarlet qui lui faisait un bien fou il faut l’admettre. Elle voulait lui offrir un présent de taille, quelque chose qu’il ne saurait se procurer par ses propres moyens et qui à coup sur lui plairait.

Elle n’eût guerre besoin de réfléchir longuement, ce qu’elle s’apprêtait à faire était en rapport direct avec la dernière critique de Scarlet. Elle allait directement s’attaquer au groupe Firefly à sa manière à elle !

Comment s’attaquer à un groupe si ce n’est pas une critique acerbe ? Cette question est tout à fait légitime mais si vous saviez vraiment de quoi est capable la jeune femme cette question n’aurait pas lieu d’être. Elle allait bien entendu leur voler un objet. L’objet le plus précieux du groupe, le plus symbolique. L’objet dont la disparition allait marquer un tournant dans la vie du groupe, et peut-être même être à l’origine de son implosion. Je parle bien d’implosion et non d’explosion et ce à juste titre. Car la disparition seule d’un objet ne saurait avoir un tel effet boule de neige, c’est justement l’interprétation qu’en feront les membres du groupe qui sans s’en rendre compte vont s’autodétruire.

Explication du plan :

Firefly bien qu’étant un groupe encore assez peu connu à eu l’occasion de remplir quelques salles de concerts et tentaient tant bien que mal de percer dans ce milieu compliqué qu'est la musique...

Donc pour en revenir au plan, il s’agissait bien entendu de dérober ce trophée et de laisser suffisamment de preuves pour que chaque membre du groupe puisse en accuser un autre.

Profitant de leur départ en tournée pour s’incruster dans l'appartement du dénommé Nitzi dont la boutique se situait à l'étage en dessous (et elle comptait bien aller y faire un tour également), elle aura tout le loisir de dérober un collier en or dont la valeur réelle ne devait point égaler la valeur sentimentale à en croire le soin qui lui avait été porté et son emplacement bien en évidence , de feindre un cambriolage, de mettre le feu à une partie du de la boutique avant toutefois de laisser des preuves un peu partout visant à faire accuser ses camarades. Un plan machiavélique pour prouver à quel point elle tenait à ce Scarlet… Si seulement il savait… Justement il allait savoir ! Elle n’oublia pas de prendre de nombreuses photos durant toute la durée de son opération afin d’avoir un souvenir de son passage ici !

Elle profitera alors de l’absence du dénommé Scarlet dont elle avait obtenu le vrai nom et l’adresse en faisant jouer son talent au sein de son journal (pas besoin de vous faire un dessin si ?), et l’attendra « sagement » chez lui sur un fauteuil, faisant dos à la porte d’entrée (un peu à la « The Voice »), en attendant que l’artiste ne débarque chez lui et puisse profiter de sa surprise !
Une fois que le jeune homme passa le seuil de la porte elle lui lança :

Enfin vous voilà Scarlet… Ou plutôt devrais-je dire Anthony !

Elle appuiera finalement sur la télécommande de la chaine Hi-Fi pour l'allumer et la radio qu'elle avait au préalable choisi avant l'arrivée de Scarlet se lança et justement une chanson démarrait à peine ... ICI

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Exécutés. Firefly avait tâté de la plume de Lui, alors que je ne voulais pas être à ce point virulent dans mes propos, il en a profité pour laisser éclater toute sa cruauté, du pur trolling comme les jeunes disaient. Une critique non pas pour critiquer de manière constructive, mais une critique pour casser les ailes de la mouche de feu afin qu'elle ne puisse plus prendre son envol. Abattus cruellement, de sang froid, comme un animal à achever. Par courtoisie, j'avais présenté des excuses à la chanteuse de ce band en lui laissant ma carte. J'étais revenu à la maison sur ma Harley. Mais curieusement, je n'étais pas tranquille. Je sentais la présence de quelqu'un dans les murs de ma demeure. "Prend garde, Tony" me disait Lui... Pour une fois, je suivais son conseil.

Je passais à la cave avec un vieux fusil de chasse même pas chargé avant d'arriver devant ma porte d'entrée, faussement armé. Une musique à consonnance hard blues, un peu façon ZZ Top qui transpirait la Californie dans sa basse, dans ses riffs de gratte, dans ses lyrics retentissait dans mon chez moi. Je ne connaissais pas ce groupe, mais il envoyait du pâté, c'était certain. C'est alors qu'une demoiselle s'était retourné de ma chaise de bureau tournante en m'appelant par mon pseudo de critique puis par mon prénom. Comment avait-elle su où j'habitais, comment avait-elle su mon nom ? Comment ?! Derechef, je faisais mine d'armer mon arme à feu sans munitions avant de la pointer vers celle qui s'était invité chez moi en mon absence...

- Comme je suis quelqu'un de fondamentalement gentil, je vais te laisser trente secondes... Et d'un, pour m'expliquer qui tu es, et de deux pour me donner une bonne raison de pas refaire mes cloisons avec le contenu de ton crâne... Et de trois... On oublie le trois, vu qu'il te reste que vingt secondes !

J'étais colère. On avait profané mon domaine. Depuis combien de temps était-elle là ? Qu'avait-elle déjà fait chez moi ? Je paraissais peu crédible avec ma vieille carabine pas chargée, mais ça, elle l'ignorait. "Laisse moi m'en occuper" me disait Lui... Non. C'était à moi de m'occuper de ça, je n'allais pas demander à mon second moi de prendre le relais à la première couille qui me tombe dessus... J'avais le canon de mon arme juste devant le crâne de la personne à qui je faisais suivre mon interrogatoire relativement musclé. Je verrouillais la porte derrière moi avant de mettre dans ma poche les clés. Elle n'allait pas pouvoir sortir avant d'avoir répondu... Qui était-elle ? Elle ne disait rien. le temps s'écoulait.

- Dix secondes...

Elle ne manquait clairement pas d'assuranceet de culot pour se présenter comme cela devant cet homme pour qui elle avait tant de respect et d'admiration.

Au moment de se retourner afin de faire face à ce dénommé Scarlet, elle avait un certain trac... Qui se mêla rapidement à un soupçon de peur en voyant l'arme braquée en sa direction.

Affichant un air trahissant la plus complète incompréhension devant la tournure des événements, son esprit était pour le moins troublé et elle n'entendit que la moitié du discours du critique.

Cela dit elle comprenait bien qu'il n'avait pas l'air de rigoler et le compte à rebours ne devait certainement pas jouer en sa faveur... Elle se leva brusquement du siège et positionna ses bras devant elle comme pour dire "STOP".

Attends bordel... Ne tires-pas ! Laisses moi m'expliquer bon sang !

Reprenant peu à peu ses esprits, elle s’avança lentement vers le jeune homme sans changer la position de ses bras. Elle était tétanisée mais encore une fois elle comptait bien user de son culot légendaire pour se sortir de cette situation délicate.

Bon ok ! Je te dois des explications... Tu ne me connais pas mais moi je te connais très bien. j'adore te lire, je suis probablement ta plus grande fan... D'ailleurs je t'ai ramené un présent de taille !

Une de ses mains se dirigea vers son sac à main et ne voulant pas se mettre en danger elle ajouta :

Ne tires pas hein... Laisses moi juste te montrer ce que je t'ai apporté...

Piochant dans son sac en s'assurant de ne pas faire le moindre geste brusque, elle en sorti le collier dérobé dans l'appartement de Nitzi, l'un des membres du groupe Firefly et le tendît vers Anthony. Au fond elle aurait très bien pu le garder pour elle... Soit pour le revendre ou encore pour le porter. C'était vraiment un joli pendentif et la jeune femme raffole de ce genre d'objets précieux. Il ne le savait pas mais c'était un beau geste de la part de sa fan.

Tiens... C'est pour toi... Ça appartenait à l'un des membres de Firefly et je mettrais ma main à coupé que cet objet avait une certaine valeur à ses yeux.  De plus saches que j'ai mis un sacré bordel dans son appart et il s'en souviendra probablement longtemps !

Il restait à savoir quelle allait être la réaction du jeune critique désormais. Allait-il apprécier ce présent ou est-ce que ça allait l’énerver encore plus ? Elle se tenait immobile désormais et scrutait Scarlet droit dans les yeux, l'air toujours craintive et ne voulant surtout pas faire le geste de trop.

J'avais la chance qu'elle croie que mon arme était chargée malgré la poussière qu'il y avait dessus. Elle s'expliquait, j'avais arrêté le compte à rebours annonçant mon tir en réalité à blanc entre ses deux yeux. Une fan, ah la bonne heure. Le courrier des lecteurs était là pour ça, pour justement éviter d'avoir des fans hystériques chez soi. Elle avait gardé ses mains en l'air et lentement elle en mit une dans son sac à main. Elle m'avait apporté un cadeau. Quand je vis un collier d'or, je baissais mon arme avant de regarder le bijou et les photos qu'elle avait prise. Le collier de la chanteuse de Firefly. Je vis rouge un instant avant de reprendre mon calme. Elle avait fait un bordel monstre dans l'appartement de la dame aux cheveux aile de corbeau pour lui voler quelque chose à quoi elle tenait dans la mesure où je l'ai déjà vue porter ce bel accessoire doré uniquement parce que j'ai -enfin... Il- a écrit une critique sanglante sur son groupe. C'était ma faute. D'un geste de la main, je l'invitais à se rassoir, attrapant au passage une chaise sur laquelle je m'assis pour lui faire face.

- Mettons au clair les choses tout de suite, mademoiselle... Je suis touché de l'intérêt que vous portez à mes critiques.

J'étais sérieux. En effet, avoir un public, me faire entendre, c'était important pour moi, je me sentais bien, avoir cet anonymat, me faire connaître sous le nom de Scarlet Feather et par aucun autre nom, être adulé de façon indirecte, ça me faisait du bien, ça me changeait de mon passé où je me faisais harceler à l'école... Une belle revanche que j'ai prit...

- Cependant, le courrier des fans est là pour ça, vous auriez plus vite fait de me contacter et que l'on plannifie d'un rendez-vous ensemble, j'aime être proche de mes fans, j'aurai certainement accepté.

Là, j'étais un peu plus réservé quant au fait de parler avec mes fans. Non pas par orgueil ou que je souhaite ne pas me mélanger à la populace, mais juste au cas où je tombe sur quelqu'un qui a envie d'en venir aux mains avec moi par divergences d'opinions... J'étais cependant content de rencontrer une de mes fans paradoxalement...

- Sachez, mademoiselle que je suis critique, mon travail consiste à faire des critiques pour aider les groupes à avancer, à progresser, je ne suis pas là pour les pourrir ou les faire se séparer, ce que vous avez fait est un vol et un saccage pur et simple. J'ai moi même eu un entretien avec la chanteuse qui n'était en effet pas enjouée à l'idée de me voir. J'accepte votre présent. Mais venez en au fait.


La musique s'était arrêté et je m'approchais d'elle, mon visage était très proche du sien, je la regardais droit dans les yeux. Elle avait intérêt à bien répondre à la question que j'allais lui poser... Ma voix était calme, pas froide mais cependant avec une pointe de fermeté...

- Qu'est-ce que vous voulez au juste ? Je doute que vous ayez volé ce collier par plaisir pour me voir... Qu'est ce que je peux faire pour vous ?

Sa capacité à éprouver des sentiments pour autrui était absolument dérisoire mais allez savoir comment elle avait cette capacité d’éprouver un immense respect pour de rares chanceux. Souvent il s’agissait de personnes intellectuellement supérieures qui ont voué leurs vies à mettre le doigt sur les travers de ce monde imparfait. Il y a trop de lâches sur cette terre et le fait d’avoir découvert Scarlet lui avait fait le plus grand bien… Enfin quelqu’un qui parlait franchement, qui ne faisait aucun détour.

N’allez cependant pas croire un instant que ce genre d’initiatives était une habitude chez elle… A vrai dire si elle en est arrivée là c’est en raison de plusieurs choses. Une critique parfaite, d’un auteur qu’elle respect, qui expose son point de vue sur un groupe qu’elle déteste. Firefly n’avait pas de chance il faut dire mais au final elle n’avait eu aucun remord à accomplir ce genre de choses. Elle s’imaginait même avoir fait quelque chose de bien. Ce groupe n’avait aucune raison d’être selon Scarlet et elle partageait cette opinion.

Voyant le critique baisser son arme, elle pouvait enfin respirer… Ce n’est pas la première fois qu’elle est menacée de cette manière mais si elle respect ce dénommé Scarlet il faut dire qu’elle le craint tout autant.

Le courrier des fans hein ? Vous lisez vraiment tout ce que vous envoient vos prétendus fans ? Moi je préfère prendre les choses en main et vous voir en vrai… C’est largement plus plaisant que de recevoir une lettre signée de votre part, si tant est que vous preniez le temps de répondre aux courriers…

Son assurance reprenait le dessus et elle ne comptait pas se laisser traiter de simple fan… Elle était bien plus que cela et il allait le comprendre !

Se levant du fauteuil, elle s’approchait de quelques pas en direction d’Anthony et tandis qu’il lui expliquait qu’il était revenu sur sa critique et qu’il était allé jusqu’à rencontrer la chanteuse de ce fichu groupe. Voilà une information intéressante…

Il était dur genre à écrire des choses et à ne pas les assumer au final ? Jusque là elle s’était faite une idée bien précise de lui et il risquait de ternir cette image s’il continuait dans cette voie…

Il voulu savoir la  vraie raison de sa présence…  C’est alors qu’un déclic se produisit dans la tête de la jeune voleuse… Elle qui avait fondé tant d’espoirs dans cette rencontre se rendait compte qu’elle était face à une sorte de lâche …

Qui plus est, il se permettait d’être assez désagréable et donnait l’impression de ne pas avoir beaucoup de temps à lui consacrer.

Attendez… Vous voulez me dire que ce que vous écrivez ça compte pour du beurre ? J’adule une personne qui n’est même pas fichu d’assumer ses écrits ?

C’en était trop… Elle contourna l’homme et s’apprêtait à sortir mais lança une ultime pique en espérant le faire réagir et qu’il montre enfin son vrai visage... Celui de Scarlet et non celui de ce lâche d’Anthony.

Dire que j’ai fait tout ça pour rien… J’aurais du me douter que ce Scarlet semblait trop parfait pour être réel. Mais qui eût cru qu’en fait il s’agissait d’un individu aussi inintéressant que vous semblez l’être..

Le sujet n'a pas reçu de réponse depuis 15 jours, merci de ne pas l'oublier =D

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