Mon nom est Azazel. Oui, à chaque fois que je me présente dans cette ville, les croyants retroussent leur nez par dégoût, certains prêtres me passent à l’épreuve de l’eau bénite. Mais croyez-moi ou non, je suis qu’un simple humain. Non, je ne suis pas un démon. Non, je ne suis pas possédé par le démon du nom Azazel. Juste mes parents qui avaient toujours eu une fascination pour les noms qui sortaient du commun. Pas pour rien que mon deuxième prénom est Mordred. Teeeeellement commun comme prénom. –Par pitié. Voyez le sarcasme, ici- Oh et aussi, notre chat complètement blanc s’appelait Lucifer. Non, ma mère n’est pas satanique, ni même très chrétienne, mais elle aimait lire la bible, et tout ce qui est démonologie, dans ses passes temps (Moi aussi, soi-disant passant). Mais peu importe. Pourquoi est-ce que je parle de ma mère. Si on devait parler d’elle, je parlerais d’elle. Mais, elle n’est pas vraiment le centre de l’attetion, présentement. Le centre de l’attention, c’est pas compliqué, c’est moi. Ok… Ok… Ça faisait pas mal narcissique, ça. Mais malheureusement, c’est vrai. Donc, enchainons avant que je me calle encore plus...

Juste pour vous dire, je hais parler de moi à la première personne. Surtout quand je parle de mon passé, parce qu’une bonne partie… Je préfère dire qu’elle ne fait plus partie de moi. Alors, laissez-moi vous raconter une histoire.
C’est l’histoire d’un gosse. Azazel, bien sûr. C’est pas comme si j’allais parler de Gabriel ou Castiel ou Michael ou Ezekyel (C’est quoi ma fixation soudaine pour les –iel ?... Weird… Anyway) ou encore moins Jean-Pierre-Jean-Jacques. Donc oui, le gosse s’appelle Azazel. Il est né à Toronto, au Canada. Oui, il parle français. Oui, il a l’accent québécois et en est fier. C’était à l’époque où il avait encore deux parents. L’époque où il parlait français et anglais dans la même phrase. Après tout, son père est anglais d’origine alors que sa mère est canadienne. Et quand tes parents essaient de t’apprendre à grandir avec deux langues en même temps, ça donne des « Can I a have un verre de juice, s’il vous plait, mummy and daddy ? » Mais c’est pas important tout ça. C’était l’époque normale de la vie d’Azazel. Normale jusqu’à ce que quelques incidents étranges apparaissent aux yeux de Mordred. Dites-moi. Combien d’enfants se créent des amis imaginaires afin de se sentir moins solitaires ? C’est assez fréquent chez les gosses. Par contre, concernant Az’, il n’a pas eu besoin de ça. Ses amis, ils n’avaient rien d’imaginaires. Ok. Peut-être que ce qu’il voyait n’interagissait pas tout à fait avec lui –du moins, pas à cette époque- mais il voyait bel et bien des personnes. À dix ans, il ne comprenait pas encore ce qu’il voyait, ce qui est tout à fait normal, mais jamais il ne s’en était inquiété. Pour lui, c’était tout à fait normal. À vrai dire, il se sentait moins seul comme ça. Par contre, lorsqu’il énonçait ces personnes que personne d’autre ne pouvaient voir, soit on lui disait de vieillir (ces gens croyant qu’il ait encore des amis imaginaires à cet âge-là) ou encore qu’il était un freak. C’était plutôt difficile pour Azazel de se faire des amis de son âge après ça. Personne ne le croyait. Et on sait tous comment les enfants sont méchants entre eux. Tous le mettaient à part, comme une bête de foire.

Heureusement pour lui, ces ombres tapis dans les recoins sombres de sa maison, eux, ne l’ont jamais abandonné. Ils ont toujours été là. Même quand le père de Mordred est mort dans un accident de voiture quand il n’avait encore que douze ans. Un moment difficile pour l’enfant unique qui était si près de son père. Celui-ci avait toujours été une forte figure pour le gosse. Un bon réconfort. À vrai dire, son père croyait en lui. Jamais il ne lui a dit de laisser ses ‘’amis’’ derrière ou même dire que tout ça n’existait pas. Et maintenant, il n’était plus là. Qui d’autre comprendrait qu’il voyait des gens coincés entre l’au-delà et leur propre monde ? Surtout pas sa mère qui n’arrêtait pas de lui dire de grandir ou encore de l’engueuler lorsqu’il osait dire qu’il voyait parfois l’âme de son père passer par là. Après la mort de celui-ci, Azazel était de nouveau seul. Sa mère, n’arrivant pas à rester au Canada, ce pays lui ramenant trop de souvenirs douloureux, décida de déménager aux États-Unis. C’est là que Mordred réalisa que les esprits qui lui avaient tant tenu compagnie pendant douze ans ne pouvaient plus le border le soir. Ceux-ci étaient attachés à sa maison d’enfance comme les multiples souvenirs de ses années passées qu’il laissait derrière lui.

Pendant trois ans, Az’ ne vit plus aucuns esprits. Plus aucunes ombres réconfortantes ne rodaient près de lui. À ce moment, il pouvait espérer vivre une vie normale; ne pas passer pour son freak habituel. Le seul hic, c’est qu’il n’avait aucune ‘’conscience sociale’’. Après avoir toujours été seul, il ne savait pas trop comment agir en publique… Donc il restait quand même cet adolescent freak dans le coin de la cafétéria à son bahut, fixant des coins où il avait l’impression qu’il ressentait quelque chose ou encore en lisant des bouquins. Jusqu’à ce qu’il soit obligé d’abandonner le lycée pour s’occuper de sa mère. Azazel venait d’avoir 16 ans quand une maladie de forme dégénérative des cellules a été décelée chez sa mère. Celle-ci a donc commencé à perdre des forces rapidement. Elle a perdu son emploi. Rapidement, l’argent se faisait faible pour leur maison. Ce qui a forcé l’adolescent qu’était Mordred à ce moment à se trouver un emploi rapidement. Au départ, une place de vendeur dans une boutique de vêtement punk n’était pas trop mal comme paiement. Déjà qu’il devait bosser temps-plein –d’où le pourquoi qu’il n’a pas pu continuer ses études, il devait fournir de l’argent pour lui et sa mère- et quand il avait 17 ans, c’est-à-dire quand sa mère est devenue paralysée jusqu’au cou, il fallait qu’il trouve quelque chose qui le paie d’avantage et rapidement. C’est là qu’est commencée la vraie époque sombre d’Azazel. Il a songé à être barman, mais il n’était pas majeur et même si une personne l’engageait dans un bar, si il se faisait chopper par la police, il était dans la merde. Encore plus qu’il ne l’était déjà. Ensuite, il s’est dit qu’il pourrait faire son illégal, faire pousser de l’herbe et être dealer de drogue. Mais encore là, s’il se faisait chopper, il était sûrement encore plus dans la merde. C’est pourquoi que, à contre cœur, il a fini en tant que stripper dans un cabaret gay. Techniquement, il ne touchait pas à l’alcool, donc il était ‘’légal’’. Pourquoi un cabaret gay ? Parce qu’il a toujours été largement plus à l’aise à se pavaner en tenue de peau devant un public mâle plutôt que devant une femme. Disons que lui-même il est gay. Une paire de seins ou une jupe bien courte ne l’a jamais vraiment intéressé. D’après lui, les muscles bien découpés d’un homme sont largement plus attirant. Et il a toujours eu un truc pour les hommes plus vieux que lui. Mais peu importe.

Pendant quatre, voire même cinq ans, Azazel s’est pavané, agenouillé, dandiné devant des hommes puant la testostérone, la sueur et d’autre chose qu’il préférait ne même pas savoir d’où ça venait. C’était difficile au début, pour un gosse de 17 ans. Mais après un certain temps, c’était devenu ‘’naturel’’. Non qu’il appréciait ce qu’il faisait, parce qu’on s’entend que la dignité reste tout de même derrière, mais il arrivait à prendre ça moins comme une corvée. Assez que, pour être payé encore plus, il n’avait pas peur de proposer à un client, à qui il venait de finir un ‘’lap danse’’, de sortir à l’arrière pour une ‘’petite rapide’’, si vous voyez de quoi je parle. Donc, pendant presque cinq ans, il a été une petite putain. Jusqu’à ce que, par simple hasard, une soirée, le vent a finalement tourné. Et d’une bonne façon. Il était à peu près temps, après toutes les emmerdes qu’il a dut subir.

Azazel était de service ce soir-là. Comme à son habitude, il se déhanchait en enlevant lentement des morceaux de vêtements, les uns après les autres. Comme d’habitude, il se cherchait un potentiel client qui voudrait bien le suivre jusque dans les salles privées, plus dispendieuses, pour un lap danse. Et bien sûr, il en voyait un. Un homme bien habillé. Qui n’avait rien à voir avec tous les autres pervers suants et graisseux qui ne semblaient pas savoir ce qu’est une douche. –Bonne invention qui vous permet de rester propre, soi-disant passant- Il semblait bien riche. C’est ce qui a attiré l’attention de Mordred. Plus ils sont bien habillé, plus ils donnent de l’argent. Plus ils donnent de l’argent, plus il peut prendre de congés. C’est donc le regard figé sur lui qu’il s’est avancé, l’a prit par la main et l’a emmené avec lui. Par contre, ça s’est passé différemment. Le lap danse n’a jamais eu lieu. L’homme, qui répondait au nom de James l’a arrêté. Il lui a même refilé son veston en lui disant qu’il voulait simplement parler. Il avait une offre à lui faire. À vrai dire, ce James passait souvent dans les cabarets de différentes villes, mais pas pour un œil pervers. En fait, il essayait de sauver quelques personnes de la honte.

« Je suis surpris de retrouver un jeune homme de ton genre dans ce genre d’endroit. Aussi joli, tu pourrais avoir tout un autre avenir, largement meilleur. »

Pendant un moment, Azazel croyait qu’il se faisait mener en bateau. Que cet homme se foutait de sa gueule. Mais cet homme voulait en fait lui proposer de devenir modèle pour lui. Cet homme était photographe pour des magazines de modes, avait sa propre ligne de vêtements, et au lieu de se trouver des modèles –hommes ou femme- directement dans une agence, il aimait bien donner l’opportunité à de nouvelles personnes de percer.

« Je crois que tu as du potentiel. La caméra t’aimera, j’en suis sûr. »

C’était la dernière journée de Mordred dans le cabaret. Après ça, il a commencé tranquillement quelques séances de photo juste de pratique avec ce fameux James. Il était bien payé, aussi. Il pouvait subvenir aux besoins de sa mère, lui payer une infirmière à domicile qui pouvait s’occuper d’elle quand lui, il était hors de la ville pour des photoshoot. Finalement une vie normale. Une vraie vie. Mais. Il y a toujours un mais avec lui. Ce qui est assez chiant. Mais un jour, il est passé dans une ville. Celle qu’il habite aujourd’hui, d’ailleurs. Quatre ans après le début de sa carrière. Sa mère avait malheureusement rejoint son père après avoir été hospitalisé pendant six mois. Entre lui et James, les choses étaient devenues un peu plus sérieuse. Le photographe trentenaire avait avoué sa flamme pour Az quelque peu après que la mère de celui-ci soit décédée, lui promettant de prendre soin de lui après tout ça. Surtout que Az’ avait décidé de prendre une petite pause de photo, le temps de se remettre se sa perte. Et c’est pas comme si James manquait d’argent avec sa ligne de vêtement et toutes les photographies qu’il faisait. Mordred ne faisait que le suivre un peu partout quand sa douce moitié devait voyager pour aller à un congrès ou autre dans une autre ville. Ils étaient de passage en Nouvelle-Orléans, cette fois-là. Une belle petite ville, mais elle aspirait quelque chose d’étrange, chez Azazel. Un sentiment familier qu’il n’avait pas eu depuis qu’il avait quitté le Canada. Quelque chose, ou quelqu’un se promenait dans cette ville. Il se souviendra toujours de la première fois qu’il en a revu un. Un esprit. Il marchait un soir avec James, après avoir été prendre un verre, puis il vit cette chose, vague, ressemblant à une personne, sur le coin d’une rue. Elle était là. Juste là. À ne rien faire. Comme si elle attendait quelque chose. Quelque chose qui ne viendrait jamais.

Cette ville est devenue petit à petit une obsession pour Mordred. Quelque chose là-bas l’attirait. Pendant un moment, il en est devenu un peu fou. Chose qui a effrayé James qui ne le reconnaissait presque plus. Après un certain temps, ils se sont séparés à l’amiable. Azazel, fasciné par cette ville où il se sentait chez lui, un endroit où il pouvait écouter les morts. Après avoir rompu avec James, même s’il restait en contact avec lui pour aller prendre un café quand il était dans le coin, ou encore pour une petite partie de jambes en l’air quand l’envie leur prenait puisque tous les deux étaient encore célibataires, ou encore pour un photoshoot, il s’est trouvé un appartement en Nouvelle Orléans, trouvé une nouvelle job en tant que barman, et s’est mis à écouter. Depuis longtemps, il savait qu’il avait un certain don. Un don de voyance, mais il était curieux de pouvoir le développer. Déjà, quand il était plus jeune, il arrivait à les entendre, s’il se forçait. Parfois, il entendait les voix des esprits lui chuchoter quelques trucs. Puis, après son arrivé en Nouvelle Orléans, il a commencé une nouvelle technique. Celle de la plume. S’il se concentrait assez à rendre sa main complètement légère, un esprit pouvait canaliser sa propre énergie dans sa main et donc écrire au lieu de lui parler. Une écriture automatique. Ainsi, depuis son arrivé en ville, il y a quelques années, il essaye de jouer un peu les médiums entre les personnes qui meurent et ceux qui cherchent des nouvelles de leurs défunts. Sortant de temps en temps de la ville lorsque quelqu’un le contacte pour un photoshoot quelconque puisqu’il a tout de même décider de garder son poste de modèle à temps partiel, préférant se dire barman.

Flashback. Première journée de l’arrivée d’Azazel en ville.

Il y avait des boîtes un peu partout dans la pièce, éparpillées ça et là autour du simple futon posé à plat sur le sol qui lui servait de lit. Il faisait sombre. Seul le rayon de la demi lune qui entrait par la fenêtre créait une faible lumière laiteuse, permettant de voir la butte enfoui sous les draps sur le matelas. Une forme quasi immobile, le seul mouvement perceptible étant l’élévation et l’abaissement répétitif, soulignant la calme respiration d’Azazel. Soudain, celui-ci se redressa, sortant la tête de sous les couvertures d’un trait. À présent, assit dans son lit improvisé, la mine encore endormie, il se mit à fixer un coin de la pièce. Il avait ce pressentiment d’être observé. Ce fort sentiment qu’il n’était pas le seul dans cet endroit. Qu’il y avait une personne dans ce coin en particulier. Tout près de la porte menant sur le balcon. Une seule personne. Ne petite fille. Azazel se frotta les yeux un instant puis s’étira pour trouver son portable qui trainait pas trop loin afin de jeter un coup d’œil à l’heure. 3 :14 am. Sérieusement ? Le réveiller à 3 :14 du matin après qu’il ait passé tout l’après midi et soirée à défaire des boîtes et placer ses premiers meubles. Quelle belle façon de se faire souhaiter la bienvenue. Az’ poussa un faible grognement puis repoussa les draps. En simple boxer, il fouilla dans une boîte pas loin, se trouva un t-shirt qu’il enfila avant de se traîner les pieds jusqu’à ce fameux coin de la chambre où il pouvait ressentir un courant d’air froid. Il s’y accroupi, resta silencieux un instant puis fini par sourire.

« Je sais. Désolé. J’aurais dut me présenter dès que je suis arrivé. Azazel. Je serai le nouveau résident. Je sais pas si les anciens pouvaient vous voir ou encore même vous entendre et vous parler, mais moi, je ne vous ignorerai pas. Ne soyez pas gêné. Votre présence ne me dérange pas. Vous habitiez ici bien avant moi. C’est votre maison. Je cherche juste une coopération. Contrairement à vous, j’ai besoin de dormir, de temps en temps, s’il vous plait… Vous êtes combien, d’ailleurs, juste comme ça ? Sept ? Six ? Ouais… Six… C’est ce que je me disais… »

Une personne normale penserait que Mordred est simplement fou. Mais depuis son enfance, il parlait à ces ombres dans le coin des pièces. Il ressentait les personnes décédées et toujours présentes. Il les voit, même. Les entends. Il en était venu à cohabiter avec eux. Vivre avec tous ceux qui ‘’hantaient’’ ses maisons, comme s’ils étaient de sa propre famille. Il les adoptait. Ou peut-être que c’était eux qui adoptaient Azazel, en fait. À vrai dire, quand ce-dernier avait choisi son loft, en Nouvelle-Orléans, il avait fait le tour de plusieurs propriétés à la recherche d’une où il savait qu’il ne serait pas seul et c’était donc ce charmant loft, pas loin du centre ville, qui avait emporté haut la main.

« Mais là, c’est ma première nuit ici. J’aimerais pouvoir dormir un peu, après toutes ces boîtes que j’ai défait aujourd’hui, avant celles que j’ai à défaire demain. »

Azazel laissa échapper un rictus avant de faire un geste de sa main gauche, dans le vide, comme s’il tapotait la tête d’un enfant. Puis, il se redressa avant de se rendre jusqu’à la cuisine où il ouvrit la porte du réfrigérateur, quasi vide, soi-disant passant, prit une bière et retourna à sa chambre.

« Oh, aussi. Si vous trouvez des livres de démonologies, flippez pas. C’est l’héritage de ma mère. Elle aimait lire ça. Et je trouve ça plutôt divertissant, moi aussi. Ne vous inquiétez pas, je ne veux pas vous exorciser. Je n’ai jamais fait ça, d’ailleurs. », dit-il en se créant un chemin entre les boîtes, se rendant jusqu’au fond de la pièce, qui se être surélevé de quelques marches, afin ouvrit la porte qui menait sur le balcon. L’air était doux. Ni trop chaud, ni trop froid, mais il était assez fort pour lui fouetter le visage un peu. C’était agréable. Mordred avait tout de même l’habitude de se faire réveiller en plein milieu de la nuit pour des raisons inexplicables que se faire regarder. Ou sentir l’urgence de devoir prendre un message avec son don d’écriture automatique. Mais pour cette nuit, il allait attendre avant de faire connaissance d’avantage avec les défunts qui se trouvait dans le loft. Chaque chose en son temps. Et pour l’instant, un peu de calme. De repos. Se laisser border par le doux bruit lointain de la vie nocturne du centre-ville qu’il arrivait à entendre un peu jusqu’à son balcon. Il attendrait au lendemain, après une bonne nuit de sommeil pour s'asseoir à sa table et laisser sa main, guidée par les esprits, écrire leur histoire.