Sujet: Errance solitaire [Alastair] Jeu 27 Fév - 14:55
En quête de réponses, en quête de savoir qui pourrait l’aider. L’endroit ressemblait à ces anciens cafés que fréquentait Papa. Elianor n’avait jamais eu l’occasion de pénétrer dans l’un d’entre eux, lorsque son père la laissait son frère et elle en compagnie de la nourrice. Déçue, Elianor ne comprenait pas « Ton père doit parler affaires avec les messieurs, il serait temps de grandir mademoiselle. Mais cela ne lui convenait pas du tout. Si on lui demandait de passer dans la cour des grands, Elianor ne voulait pas. Qu’on la laisse tranquille ! Parfois, elle regrettait de ne pas avoir vu assez son père, trop souvent absent de la maison. Et puis elle oubliait, comme toujours, retrouvant les leçons, le piano et le parc pour jouer. Papa pouvait être absent, elle finissait par oublier et comblait le manque de la figure paternelle autrement. Cela, c’était avant. Maintenant, elle se confrontait à un autre type de problème : où était Papa ? Où était Maman ? Où était son frère ? Elle les recherchait sans relâche, seulement il n’y avait aucune trace d’eux, nulle part. Le problème était d’autant plus compliqué que le chemin de retour à la maison demeurait introuvable.
Son cauchemar s’était refermé sur elle-même, la condamnant à être perdue pour toujours. Cependant, Elianor se battait et ne laisserait pas ses rêves l’emprisonner. Ses pleurs et ses cris finissaient par cesser et elle se motivait à poursuivre ses recherches. Que pouvait-elle faire d’autre ? Il fallait se sortir de cet endroit, alors, peut-être que Papa s’y trouvait également, dans la même posture qu’elle. D’abord hésitante, l’enfant finit par entrer à l’intérieur de l’établissement. Tout aussi étranges les uns que les autres, les individus s’y trouvant portaient des vêtements sombres et ternes. L’odeur de fumée embaumait la pièce, et les serveurs ne portaient pas de costumes on les reconnaissait juste à leur tablier serré autour de la taille. Apercevant un tabouret vide, sachant déjà que sa présence passerait inaperçue, comme toujours l’enfant y prit place. Personne ne la verrait car c’était là sa malédiction : personne ne semblait vouloir ou pouvoir communiquer avec elle. C’était comme être spectatrice d’une scène dont il n’y avait aucun rôle à jouer. Peut-être que sa famille se trouvait coincée ici aussi ou bien était l’objet de son cauchemar. Il arrivait à ce que la petite fille remette en cause ses théories : depuis le temps, elle aurait être réveillée ! Cependant, rien.
Regardant autour d’elle, Elianor observait la pièce étrange : le bâtiment avait revêtu des fenêtres plutôt grandes avec des chaises très inconfortables et des tables étroites. Et les femmes présentes portaient des pantalons ! Presque toutes celles de son rêve d’ailleurs. Tournoyant autour de son tabouret, personne ne sembla remarquer le mouvement du meuble, chacun étant bien trop occupé à ses affaires. De père, aucune trace, de visage familier, point de détection. Chacun passait devant elle sans se poser la moindre question, comme si elle n’existait pas. Comme toujours, elle était seule, toute seule avec personne en qui parler. Son ourson, bien dissimulé dans la planque aménagée n’était pas aujourd’hui dans ses bras, au cas où elle le perdrait. Elle voulut déranger les personnes, leur parler, leur dire quelques mots « Excusez-moi, excusez-moi …. » mais personne ne lui répondait. Au moins avait-elle essayé. Et elle allait tester également dans cet établissement, au cas où quelqu’un l’entende ou la voit… cependant sans trop y croire.
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Jeu 27 Fév - 17:28
Alastair était assis sur un des bancs de la cathédrale, silencieux, il observait les décorations. Il n'était pas chrétien, les cathédrales ne lui parlaient pas mais il n'était pas d'humeur à se rendre dans une synagogue. Quand il se rendait dans le lieu de culte de sa religion, il y avait l'impression que quelqu'un de l'autre côté le regardait et le rappelait à l'ordre. Le mauvais esprit n'aimait pas plus que cela se faire rappeler à l'ordre, bien au contraire. Le Dibbouk n'avait toujours pas acquis un corps, comme demandé par Belaam, et cela commençait à l'inquiéter. Oui, lui, le mauvais garçon, s'inquiétait. Chose particulièrement rare mais qui lui arrivait de temps en temps. Alastair passa une main sur son visage mal-rasé, un tressaillement courant le long de son échine. Un soupir rauque franchit sa bouche, pour un vivant, cela ne serait que le bruit du vent qui passait. Il se sentait soudainement ronchon et s'il avait eu quelqu'un à porter de main, il s'en serait pris à lui mais il n'y avait personne. A croire que ce n'était pas le moment de prier. Y avait-il vraiment une heure pour prier ?
Furfur avait oublié ce genre d'habitude, cela faisait bien deux siècles qu'il ne s'était plus concentré sur ce genre de chose. Le Dibbouk se leva et fourra ses mains dans ses poches. C'était un homme d'action et là, action, il y en avait aucune. Il tourna simplement les talons et commença à s'éloigner l'air de rien. Le pas léger, l'air vaguement élégant, il se mit à déambuler dans les rues bondées. Les gens lui passaient à travers sans vraiment réagir. Mais de temps en temps, une personne réagissait. Un médium ou un quelqu'un qui s'ignorait l'être. Alastair posa alors son regard sur l'homme qui venait de s'arrêter car il avait traversé le Dibbouk. Il ne le voyait pas, tentait de se convaincre Furfur mais difficile de penser cela quand il voyait l'homme poser ses yeux sur lui. Le voyait-il ou pas ?
« Et ben, quel drôle d'homme tu es. »
Un médium pourrait l'entendre mais l'homme ne réagit pas. Mouais, donc ce n'était rien. Juste un humain à vif qui se rendait compte que quelque chose clochait. Cela arrivait de plus en plus. Alastair reprit sa marche solitaire et s'enfila dans le premier bar venu. Pour un ancien alcoolique, ne pas boire lui manquait sacrément. Néanmoins, étant mort, il n'avait plus vraiment l'effet du manque d'un alcoolique. Cela lui manquait, comme une bonne part de tarte pouvait manquer mais ce n'était plus une question de dépendance mais plutôt d'envie. Le mauvais esprit s'arrêta net en voyant une gamine sur un tabouret. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Il fronça les sourcils et remarqua alors que personne en regardait la fillette. Personne ne faisait attention à elle car elle était un esprit. Alastair tressaillit, il n'aimait pas les esprits enfants. Cela réveillait quelque chose de douloureux en lui. De l'autre côté, il n'avait pas retrouvé son fils. Le Dibbouk grommela bien bas, il pouvait tourner les talons mais il se figea en entendant la petite voix fluette qui disait « excusez-moi... » d'un air presque désespéré. Le Dibbouk ne pouvait pas la laisser, cette voix réveillait quelque chose en lui.
La voix de son fils résonna alors à ses oreilles « papa... ». Alastair ravala un sanglot et finalement, s'approcha de la petite fille avec un air complètement revêche. Son visage mal-rasé, sa tenue usée de cavalier, tout ceci n'aiderait pas à le rendre plus sympathique. Beau, il l'était, mais il dégageait quelque chose qui pouvait aussi faire sonner des alarmes internes.
« Ne te fatigue pas, ils ne t'entendent pas. »
Il s'installa sur le tabouret à côté d'elle en la toisant. Elle semblait si jeune et sa tenue laissait entrevoir une petite fille d'une autre époque. Les fillettes de cette époque ne s'habillaient pas ainsi. Alastair s'était adapté, il avait toujours été capable d'une grande adaptation et cela n'avait pas changé à sa mort. Cette petite fille esprit était donc bien plus ancienne qu'il ne le supposait à la base.
« Ils sont vivants et nous pas. A moins qu'un médium traîne ici et s'ouvre à nous, tu n'as aucune chance. Tu ne le sais pas ? »
Son ton était rude, on aurait dit un ours mal-léché et de prime abord, il pouvait faire sérieusement peur. Alastair fronça les sourcils. Il avait traîné deux siècles seul et en prime, quand il était vivant, il n'était pas l'être le plus sociable du monde, sauf pour aller jouer aux cartes et séduire les femmes. Mais bref, là n'était pas la question. Furfur attendait calmement que la petite voix s'élève de nouveau et réveille quelque chose de lointain en lui. L'instinct paternel, instinct qu'il avait tâché soigneusement de gommer.
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Ven 28 Fév - 15:00
Restant sur son tabouret, elle cherchait du regard son père. Si personne ne daignait lui répondre, comme d’habitude, elle userait d’autres moyens pour se faire remarquer ! Il n’était pas question de tout briser comme la dernière fois, que son cauchemar ne se transforme pas en désert en ruines ! Si elle avait peur ? Evidemment. D’ailleurs, elle réprima un sursaut quand il lui sembla que l’on s’adressait à elle. Elle manqua presque de chuter de son tabouret et pourtant regarda l’adulte avec étonnement. Il la regardait. Oui, c’était bien vrai, on la regardait ! Pour la première fois depuis un temps qu’elle ne parvenait même pas à compte, quelqu’un la regardait intensément dans les yeux, chose inespérée qu’elle n’aurait jamais cru revoir un jour. Tous la dévisageaient dans le blanc des yeux et pourtant pas lui ; tout ce qu’elle avait envie, c’était le prendre dans ses bras. Enfin. Seulement, il pouvait aussi bien être une menace, quelqu’un qui lui voudrait du mal. Personne ne pourrait l’aider, personne ne semblait le voir ou faire attention à lui également. Etait-il piégé lui aussi ? Est-ce que ce rêve ne touchait pas qu’elle mais d’autres, dans le même état ? Elianor avait du mal à se dire que ce gars venait de la voir, venait de lui parler.
« Je le sais, je ne suis pas une idiote ! »
Réaction directe à ce qu’il venait de dire, ce qui arrivait relativement souvent quand elle avait l’impression qu’on lui parlait. Il semblait continuer de la regarder, sans avoir ce regard creux et perdu dans le vide, de ceux qui semblait lorgner dans sa direction mais qui au fond, ne l’avait pas vue. Il la regardait bien, elle voulut même vérifier parce qu’elle n’y croyait. Agitant ses mains devant elle, son regard ne se détachait pas des yeux de l’inconnu dont elle suivait les moindres faits et gestes. Alors c’était vrai. Ne cessant de se le répéter dans sa tête, elle resta à sa place et ne bougea pas. Ses vêtements semblaient étranges, ils ne ressemblaient pas à ceux qu’elles connaissaient. Elianor portait sa robe bleu ciel, celle qui lui allait plutôt bien. Un peu froissée par tout ce remue-ménage, elle y était attachée et ne voulait pas la perdre ni la trouer. Maman ne serait certainement pas contente qu’elle l’abime. Il parlait avec des termes inconnus. C’était peut-être un américain après tout. Elianor ne savait pas grand-chose de leur patois et finirait certainement un jour par comprendre leur langage. C’était un peu comme la bonne et son accent terrible sauf qu’elle la comprenait. Lui parlait vraiment avec des mots bizarres. Medium ? Qu’est ce que c’était ? Plutôt que de montrer son ignorance et avoir l’air encore plus enfant qu’elle ne l’était déjà, la petite fille fit comme si elle avait compris ses propos. D’autant plus qu’elle ne comprenait pas qu’on lui dise dans son cauchemar que les vivants, c’était ceux qui ne lui répondaient pas ! Elle lui pardonnait cette erreur, connaissant la vérité du bout des ongles. A moins que ce ne soit qu’un stratagème supplémentaire pour lui faire croire qu’elle ne pourrait jamais sortir de ce labyrinthe inconscient.
« Je ne savais pas »
Haussant les épaules, elle fit mine qu’elle s’en fichait. Après tout, cela n’avait pas d’importance en fait. Par contre, il aurait du se présenter avant même de lui parler. Cela faisait après tout partie des règles de bienséance non ? Et il n’avait même pas de haut de forme, comme les gentlemen ! Qui était-il ? Son rêve avait retiré tous les codes de bonne conduite à adopter en société. C’était Maman qui lui avait appris les règles et le livre de leçons aussi. Descendant de son tabouret, elle se permit une petite révérence devant l’inconnu. Adoptant sa propre langue, celle du début du XXème siècle, elle s’adressa à lui de manière très polie et courtoise.
Le Monsieur était le premier à se présenter à la Dame et ensuite, celle-ci dévoilait son identité. L’inverse ne fonctionnait pas, c’était toujours à l’homme de parler le premier. Maman lui avait bien tout appris et il n’était pas question de manquer de respect au Monsieur qui avait daigné lui adresser la parole. Gentil ou pas, il n’était pas question de le froisser. La voix enfantine s’éleva à nouveau dans l’air. Comme elle pouvait maintenant communiquer, il savait peut-être des choses !
« Je cherche mon Papa. L’auriez-vous vu ? »
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Jeu 6 Mar - 21:13
Cette gamine avait bien plus d'énergie qu'elle ne laissait paraître. Elle répondit avec une certaine rapidité aux paroles d'Alastair. Durement, le mauvais esprit la toisa comme si c'était une sale gosse. Probablement le sentit-elle car il la vit se tendre, ou alors l'imagina. Le Dibbouk tiqua encore plus quand elle agita les mains devant lui comme s'il était un fou avant l'heure.
« A ta place, je ne ferais pas ça. »
Premier avertissement d'un homme âgé face à une gamine. Sa voix était basse et grondante mais contenait une légère trace de douceur. Il n'avait pas encore oublié comment s'adresser à une enfant, même si une partie de lui était terriblement bourrue. Alastair s'avérait néanmoins extrêmement brusque, et déjà les mots sortaient de sa bouche sans qu'il n'ait eu le temps de réfléchir plus loin que le bout de son nez. Ce fut bien après l'avoir ouverte, que le palefrenier se dit qu'il venait de mer** et pas qu'un peu. A force de traîner seul, il en oubliait les usages de politesse. Au grand étonnement du Dibbouk, la gamine ne se laissait pas démonter, bien au contraire, elle semblait s'accrocher à quelque chose et lui répondait du tact au tact, comme si elle savait tout. Furfur pencha la tête de côté, encore plus captivé par cette gamine. Jamais il n'aurait pensé qu'elle savait tout cela vu son comportement. Il aurait cru au contraire, qu'elle ignorait tout. Le Dibbouk s'était manifestement trompé et pas qu'un peu. Il l'avait sous-estimée. Il sous-estimait souvent les autres, se croyant le plus fort et oubliant que là-dehors, il y avait toujours plus fort que vous, toujours.
Alastair se figea en voyant la demoiselle faire une révérence. Aussitôt, comme si on venait d'appuyer sur un bouton, des souvenirs lui sautèrent à la figure. L'élégance des dames dans l'écurie tandis qu'il préparait les chevaux et de temps en temps, donnait des leçons si ces dames s'accordaient à l'écouter, chose particulièrement rare. Il avait passé trop de temps à parler la langue de cette époque et adopter leurs coutumes. Furfur savait extrêmement bien s'adapter, quitte à perdre ses propres habitudes d'ancien vivant. Le mauvais esprit descendit de son tabouret et comme s'il avait un chapeau imaginaire, imita le mouvement de retirer quelque chose de sa tête, le poignet élégant et souple. Palefrenier mais fils d'une grande famille d'écuyer et quelque part, il avait appris à être élégant. C'était d'ailleurs ce qui avait fait son succès auprès des gentes dames de l'époque.
« Alastair Noam Sullivan, mademoiselle. Et à qui ai-je l'honneur ? »
Il la regarda avec le respect que cette gamine méritait. Il n'y avait qu'à voir sa robe, elle était supérieure à lui et il lui devait un minimum de respect. A une époque, il aurait dit « pour vous servir » mais là, il n'y avait pas de cheval, et au fond, il était mort. Il ne devait plus servir personne, il était libre, entièrement libre d'être qui il voulait. Il avait payé le prix extrêmement fort pour devenir ce qu'il était. Alastair, après les présentations, retourna sur son tabouret, les mains croisées. La gamine l'interpella de nouveau et quelque chose en lui se serra. Elle semblait si désespéré et il comprit qu'elle était seule et qu'elle cherchait probablement un autre esprit.
« Je ne pense pas que je l'aie vu. A quoi ressemble donc votre père ? »
Il était passé au vouvoiement avec une certaine facilité, la gamine le renvoyait à ses propres souvenirs et ses coutumes d'usage. Peut-être bien l'avait-il croisé, peut-être pas. Mais dans sa mémoire, il ne voyait aucun esprit paternel cherchant sa gamine. Peut-être qu'il était parti et que la fillette l'ignorait. Alastair avait compris avec le temps, que certains d'entre eux restaient ici et d'autres pas, d'autres au contraire, réussissaient à s'enfuir de l'au-delà. Pourri par sa soif de vengeance, le Dibbouk ne partait tout simplement pas. Ce qui était sûr en tout cas, c'était que Furfur n'avait pas souvent croisé des esprits enfantins et il détestait cela. Il avait conscience qu'il était mauvais et s'en accommodait très bien mais pourquoi donc une gamine était coincée ici ? Qu'est-ce qui la retenait ? Étonnement, il n'était pas pressé de savoir. Alastair n'aimait pas traîner avec les mômes, cela réveillait quelque chose de désagréable en lui. La douleur d'un père qui avait perdu son petit. Même si génétiquement, son fils n'avait pas été le sien, sentimentalement, le palefrenier l'avait considéré comme le sien. Et ça, ça comptait plus que tout.
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Sam 8 Mar - 0:37
L’homme l’avait vraiment vue alors elle cessa tout mouvement à son encontre. On la voyait, enfin. Cet homme la regardait dans les yeux et lui accordait dans l’importance. Elle existait. Depuis le temps, les jours, les mois qu’on l’ignorait, qu’on ne la voyait pas. Maintenant, elle existait pour cet homme. Une personne suffisait et elle aurait été capable de le prendre dans ses bras comme elle aurait salué son père revenant après des semaines d’absence. Pourtant, il ne s’agissait pas de manière dont on l’avait éduqué, alors elle se retiendrait de réagir de la sorte. Elianor n’oubliait pas les bonnes manières, rêve ou non. L’homme ne portait pas de chapeau mais fit comme s’il en avait un. Elianor en fut presqu’émerveillée. Cette personne la rassurait. Tous ces gens qui l’ignoraient, ceux là agissaient de manière tellement étranges et portaient des vêtements également bizarres… mais lui, en dépit de son étrangeté, venait de se comporter comme un noble, alors elle répondit également, toujours aussi étonnée qu’il n’ait pas de couvre-chef. Ce dernier représentait le statut social d’un homme et elle ne pouvait en déterminer le sien. Aucun problème pour autant mais c’était assez étrange pour elle en réalité.
Son père, qu’elle cherchait depuis longtemps. Le gentil monsieur acceptait de l’aider à le trouver, encore fallait-il lui donner une description afin qu’il puisse le retrouver. Son nom ? Papa… Non, ce n’était pas Papa, c’était… Lockhart, comme elle. Ses pensées cherchèrent à se réorganiser afin de trouver une description convaincante. La demoiselle avait du mal mais essayait de lui apporter une réponse qui pourrait lui convenir.
« Il est grand. Il a un chapeau haut de forme, un costume et il s’appelle Monsieur Lockhart. »
Description des plus vagues qui ne pourrait vraiment aider l’homme à le retrouver. Combien de monsieur Lockhart depuis le temps ? L’enfant n’avait même pas conscience qu’elle avait plus d’un siècle et pas onze années. Et puis le temps avait son chemin, lui avait fait oublier, comme toutes ces choses insignifiantes à laquelle on ne pense plus…. Jusqu’au jour où on a besoin de se rappeler et se remémorer. Que la mémoire est devenue un chaos et que les fantômes du passé ne sont plus présents. Elle regarda l’homme, et ses yeux se remplirent de larmes. Elle était triste que son père s’en aille, triste de tout ce qui lui arrivait. Triste… les gouttes roulèrent sur ses joues, sans qu’elle ne puisse calmer. Un torrent glissa et une plainte se fit entendre au loin. Même les humains présents dans le bar eurent l’impression de l’entendre. L’atmosphère était devenue lourde et pesante.
Dans un sanglot, la plainte se fit plus forte, bouleversant les clients qui se demandaient d’où pouvait venir les pleurs. Pas d’enfant dans les lieux. Alors elle s’enfuit, voulut courir, pour ne pas qu’on la voie en larmes. Ce n’était pas digne d’une demoiselle de se mettre à sangloter. Elle se dirigea vers la porte du bar et se mit à courir dans tous les sens, se mettant à hurler, et crier. L’agitation se faisait sentir, l’esprit déplaçant les objets sur son passage, effrayant ces pauvres humains qui ne comprenaient pas la raison de tout ce remue-ménage. Elle courut, complètement désemparée, complètement effrayée.
« PAPA ! Papa ! S’il te plait …. MAMAN ! Maman ! Où êtes-vous ? »
Elle continua à courir et se fraya un chemin vers une ruelle d’où elle se roula en boule sur le sol, en position fœtale. Qu’on la laisse tranquille, qu’on l’oublie. Elle était piégée dans ce cauchemar qui ne cesserait jamais, jamais plus.
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Sam 22 Mar - 22:09
Alastair n'avait jamais côtoyé à ce jour un esprit enfantin et il ne savait pas vraiment comment la prendre. Il était déboussolé et ce n'était rien de le dire. Meredith Elianor, elle en avait deux jolis prénoms ! Par contre, le nom de famille ne lui disait rien du tout. Bien loin de se douter que quand la gamine était vivante, lui, était déjà mort. Alastair se demanda bien pourquoi il posa la question concernant la père de la gamine. Il entrait dans son jeu. Il voyait bien qu'Elianor était seule et si elle l'était, cela voulait dire une seule chose, ses parents étaient déjà passés de l'autre côté. Si Furfur avait eu la chance de trouver son fils une fois mort, jamais il ne l'aurait laissé et il était convaincu qu'un autre parent esprit aurait fait comme lui. Cette gamine allait probablement souffrir en découvrant la vérité. Les informations du petit esprits n'étaient en rien une aide. C'était une description vague et le pire arriva quand il vit les larmes. Alastair se tendit, ne sachant pas vraiment quoi faire ou quoi dire.
Il avait su à l'époque réconforter son fils mais Elianor n'était pas son enfant et il était tellement rouillé dans son rôle de père qu'il ne savait plus vraiment comment s'y prendre. Le Dibbouk faillit lui dire de se taire quand elle poussa une plainte et que certains humains levèrent la tête. Elle faisait bien trop de bruits à son goût. Pourquoi cela ne l'étonnait-il qu'à moitié qu'elle ait oublié la véritable apparence de son père ? Mais là encore Alastair resta stoïque, figé, incapable de réagir. Le Dibbouk regarda la petite fille se lever et se mettre à s'agiter, faisant peur aux vivants qui voyaient les objets bouger sans vraiment comprendre ce qui se passait. Où, comment, pourquoi ? Alastair devait l'arrêter sinon quelqu'un les signalerait et alors, cela serait fini d'eux, tout simplement. Furfur se leva et se fut ce moment qu'Elianor choisit pour quitter le café tout en continuant de hurler.
Le Dibbouk traversa la porte et suivit la trace de la petite fille avant de la trouver en position fœtale dans une ruelle. Elle semblait si fragile, si défaite qu'il ne savait pas quoi faire. Alastair continua de s'approcher, lentement et s'accroupit devant elle. Quoi qu'il dise, le mauvais esprit savait qu'il ne pourrait jamais la soulager et jamais ramener ses parents à la vie. Furfur resta de longues minutes à regarder Elianor, sans la toucher puis finalement, tendit sa main et effleura la frêle épaule.
« Vous n'êtes pas seule Elianor, je suis là. Nous les retrouverons, d'accord ? Alors, mademoiselle Lockhart, si vous vous releviez ? J'ai connu des jeunes dames comme vous et je sais que vous ne devriez pas donner une telle image de vous. »
Il ne savait pas pourquoi il faisait cela mais il tentait d'ancrer la jeune fille dans leurs conventions, leurs propres règles. Le mauvais esprit lui tendit la main. Aussi mauvais soit-il, il y avait encore une pointe de douceur en lui. Une pointe si bien cachée qu'elle pouvait défier la loi de la gravité.
« Je ne vous laisserais pas, soyez-en assuré. »
Il lui fit un petit sourire un brin canaille. Ce sourire qui avait séduit des femmes riches et qui pétaient plus hauts que leurs culs. Il savait bien que la petite Elianor était d'un rang social supérieur aux siens mais elle devait encore ignorer qu'elle pouvait le remettre à sa place, le rejeter. De toute manière, en aurait-elle envie alors qu'elle semblait si seule, si perdue ? Une gamine, voilà ce qu'elle était et serait à jamais, rien qu'une gamine. Peut-être bien que le simple contact de la toucher sur l'épaule était le premier depuis longtemps que recevait la gamine. Alastair ne la lâcha pas regard, l'invitant à bouger, à réagir. Personne ne les voyait, personne ne les remarquait et heureusement, la scène était assez bizarre ainsi sans en rajouter une couche.
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Dim 23 Mar - 12:55
La peur au ventre, elle avait couru, se laisser guider au hasard des rues et des ruelles. Parfois, les nerfs se relâchaient, faisant d’elle une boule de sentiments contradictoires mêlant peur, crainte, colère, tristesse. Parfois, rien n’arrivait, et elle supportait plutôt cette absence de présence parentale. On faisait avec, on survivait, on se battait pour sa propre survie. Et pourtant une chose anéantissant la petite fille qui, pour avoir été entourée toute sa vie, ne supportait pas cela dans sa nouvelle vie : la solitude. C’était toute seule qu’elle devait faire face à ce monde, toute seule que son cauchemar l’envahissait. L’optimisme ne durait jamais éternellement, l’optimisme ne tenait jamais bien longtemps, car il se forgeait par sa propre énergie et celle de son entourage. Et parfois, il partait, au loin, sans que l’on puisse expliquer quoi que ce soit là-dessus. Alors elle resta là plantée dans cette ruelle dont elle n’avait encore jamais explorée, et les larmes coulèrent. Trouver sa famille était trop dur, ils ne seraient certainement plus là quand elle arriverait là où on les aurait vus et ce serait une course infinie. Alors elle luttait contre ses démons pour ne pas se laisser happer et c’était trop difficile à accepter.
L’homme du bar revint, alors qu’elle ne lui avait rien demandé. Présent et à ses côtés, revenu pour l’aider. Etait-il sincère ? Elle voulait le croire, voulait vraiment lui faire confiance et se relever également. Restant en position fœtale, elle le laissa approcher et le laissa faire. C’était, au fond la première personne qui la regardait, lui accordait de l’importance, la voyait et surtout la considérait comme une personne de son rang.
« C’est vrai. Vous avez raison. »
Il avait parfaitement raison, ce n’était pas le rang d’une demoiselle, ce n’était pas un comportement qu’il fallait montrer en public. Cette image, ce qu’elle était, c’était comme porter un masque au regard du public : on ne pouvait se permettre de pleurer ou de perdre ses moyens devant une cour, une réunion familiale ou un repas important. Il fallait garder la tête froide, tenir bon, les caprices d’enfants n’étant pas les bienvenues sur la table des festivités. Alors elle lui prit sa main, cette main chaleureuse qui ne voulait certainement pas de mal, qui lui donnait la force d’avancer et de continuer. Elle se laissa entrainer, se laissa aller à lui pour se relever. Il était temps de se reprendre en main, et avancer.
« Avez-vous une idée d’où ils pourraient être ? »
Cette idée n’était pas prête de s’en aller, car elle tenait vraiment à les retrouver. Papa, maman, grand frère, même les domestiques. Qu’une tête familière approche, la retrouve et la rassure afin qu’elle puisse au moins garder espoir d’un jour se sortir de ce terrible cauchemar. Car elle était maîtresse de ses rêves, c’est qu’elle devait au moins avoir la capacité de faire apparaître qui elle voulait non ? Et pourtant, personne n’apparaissait, personne hormis des inconnus dont le visage ne lui rappelait rien du tout. Etaient-ils nés du fruit de son imagination ? Cela non plus elle ne le savait pas, l’ignorant complètement. Alors pour cet homme si gentil, elle se permit une question pour se convaincre à elle-même qu’il était bien présent.
« Est-ce que vous allez disparaître vous aussi et me laisser toute seule ? »
La peur de l’abandon. La peur de la solitude. La peur… qu’on l’oublie.
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Mer 2 Avr - 11:30
Ce n'était qu'une gamine mais vu sa robe, Alastair savait qu'elle aurait été promise à un grand avenir. Cette gamine innocente aurait dit devenir une lady respectée, et lui, il aurait été celui qui aurait sellé, brossé et tendu la bride de son cheval. Malgré son caractère affirmé, il avait toujours su comment s'exprimer face à ses femmes supérieures à lui. Elle n'était qu'une enfant et les instincts tueurs du Dibbouk s'apaisèrent. Il n'allait pas la tuer mais en faire un mauvais esprit. Pour l'instant, elle ne faisait pas peur, enfin pas volontairement, mais s'il la poussait du mauvais côté, elle pourrait devenir puissante. Il pouvait accomplir ce qu'il n'avait pas pu faire avec son fils. L'idée était excitante et effleurait son esprit, le plongeait dans une euphorie sans nom. Néanmoins, il cachait les sentiments qui le traversaient pour ne pas inquiéter la belle. Il hocha la tête quand elle affirma qu'il avait raison. Il serra sa main qu'elle venait de donner et l'aider à se redresser. Mais pour l'atteindre, Furfur allait devoir entrer dans dans son jeu et tenter de retrouver ses proches. Sincèrement, il se doutait bien qu'ils étaient de l'autre côté et ne reviendraient jamais.
Sauf que s'il le disait à miss Elianor, elle ne se laisserait pas corrompre et ne resterait probablement pas en sa compagnie. C'était sûrement l'idée de retrouver sa famille qui la poussait à fréquenter un homme comme lui. Un homme de bas rang.
« Non, je n'en n'ai pas la moindre idée. Mais la ville est grande mademoiselle. Il nous faudra du temps mais nous allons les retrouver. »
Il ne promit rien, il se contenta de penser qu'il les retrouverait, sachant bien au fond de lui, espérant très fortement que cela n'arrivait pas. Il n'avait pas de tristesse à l'égard d'Elianor, il espérait juste pouvoir la formater comme il le désirait. Elle semblait si fragile, si éphémère qu'il en avait envie. La bonté attirait toujours le mal, comme du miel pour les mouches et là c'était plus vrai que jamais. Alastair Noam garda ses mains le long de son corps, ne cessant de fixer la petite femme. A l'époque, on pensait qu'un enfant n'était qu'un adulte miniature. Les pensées avaient bien évolué depuis. Un enfant était un enfant. Mais que ce soit lui ou Elianor, ils étaient enclavés dans leurs principes du passé. Près d'un siècle les séparait mais aucun des deux ne semblait le remarquer, bien au contraire. Alastair avait toujours un petit pincement au cœur quand il pouvait s'exprimer comme dans le passé, sans user du langage d'aujourd'hui. Bien entendu, il parlait l'anglais de la Nouvelle-Orléans, retrouvant son accent de jadis mais jamais il ne prononçait un traître mot de son irlandais natal.
Il n'avait plus personne avec qui le parler depuis bien longtemps. La question de la petite fille le surprit et il afficha sa surprise sans honte. Sa question était bien entendue légitime.
« Non, je ne disparaîtrai pas. Cela fait bien longtemps que je suis ici et que je ne disparais pas. J'imagine que c'est le sort que nous a voué le destin, tout simplement. »
Son regard s'assombrit légèrement à cette pensée. Juif d'origine, jamais il ne pensait à Lui. Il se l'était interdit depuis sa mort. S'il était là, alors c'était qu'il le méritait et qu'il n'avait plus le droit de penser à Lui. Non pas qu'Alastair ait été particulièrement croyant. Sa vie de débauche n'était pas un exemple mais tout au fond de lui, il y avait toujours un peu cru, à cet Être. Sa mère s'était avérée particulièrement croyante, surtout quand il avait fallu faire la traversée en direction de l'Amérique du Nord pour fuir la rage des chrétiens envers les juifs. Ils étaient venus ici sans savoir ce qu'ils trouveraient ni comment ils s'en sortiraient.
« Éloignons-nous. Trouvons un endroit où s'asseoir et voyons où commencer les recherches de vos proches, cela vous va-t-il ? »
Furfur se redressa et posa son regard clair sur la petite fille. Il inclina la tête de côté, laissant le soleil jouer avec sa peau usée. Déjà, l'homme commença à se déplacer, rejoignant l'artère principale de la rue. Les gens passaient sans les voir mais si Alastair avait tenu à s'éloigner c'était pour éviter que par le plus grand des hasards, un médium capte leur présence. Le mauvais esprit baissa légèrement la tête pour poser son regard bleu clair sur la fillette. Elle ne connaissait pas ce monde, les médiums, les esprits, elle ne semblait au courant de rien du tout.
« Nous devons éviter certaines personnes qui pourraient nous faire du mal. Vous allez devoir me faire confiance, mademoiselle. On va avoir du travail pour retrouver vos proches. »
Il parlait des médiums, eux, la menace. Il était encore étonné que la gamine ne soit pas tombée plus tôt sur un exorciste. Cela voulait dire que malgré tout, elle restait discrète, intéressant...
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Jeu 24 Avr - 19:59
Elianor ne se posait même pas la question de l’identité de cet homme. Ces manières indiquaient qu’il avait reçu une certaine éducation, sans pour autant avoir été promis à devenir aristocrate. La joie sans non de la demoiselle à avoir trouvé quelqu’un communiquant avec elle était si forte qu’elle se fichait bien en l’état actuel des choses, de son rang. Après tout, elle jouait bien avec les enfants des domestiques il fut un temps maintenant qui lui paraissait fort lointain. Ce qui importait, c’était de retrouver sa famille, de pouvoir à nouveau être auprès de ses parents et de son frère. C’était le but qu’elle s’était fixée. Dans ce cauchemar insupportable, la demoiselle devait avoir un objectif si elle voulait s’en sortir, ou il était temps d’abandonner son combat contre ce cauchemar incessant. Abandonner, c’est ce dont elle rêvait depuis longtemps : mais que deviendrait-elle si elle ne trouvait pas ses proches ? C’est ce qu’elle ne souhaitait pas penser à l’heure actuelle, parce qu’elle ne s’imaginait pas les retrouver… morts. Que deviendrait-elle ? Les larmes commencèrent à perler par cette horrible pensée de ne jamais les retrouver. Elle avait peur, la peur de la solitude.
« Oui, mais je ne sais pas par où commencer. Le monde est des plus étranges »
Il lui semblait parler comme un adulte, avec ce côté très soutenu. Pourtant, c’était une voix enfantine qui s’élevait, comme si à l’époque d’aujourd’hui, ce n’était pas ainsi qu’un enfant se comporterait. Elle faisait partie de cette génération où la bonne conduite était importante, où il fallait se tenir à table, et où le but dans la vie de chaque femme était de se trouver un mari. Et elle n’était pas suffisamment grande pour se chercher un mari.
« Pourquoi voudrait-on nous faire du mal ? »
Un énorme chien surgit alors de nulle part, semblant en colère et courant sur les deux protagonistes. Les dents serrées, la bave coulant le long de ses babines, Elianor cria de peur. Il était effrayant, moche et semblait se ruer sur eux sans même les avoir vus. Elle allait se faire manger tout cru, sans pouvoir se défendre.
« Ah ! »
Il allait la tuer ! Lâchant la main qu’elle tenait d’Alastair, elle s’enfuit à nouveau à toute jambe, voyant le chien se ruer sur eux. Il lui semblait que cette bête de poils était aussi grande qu’elle ! Avec ses yeux et sa taille, elle avait l’impression de se trouver face à un géant alors qu’il s’agissait juste … d’un chien. On ne pouvait pas dire que la demoiselle avait eu l’habitude d’être exposée aux dangers, loin de là. Allant retrouver Alastair, elle se rendit compte que ce dernier ne semblait pas aussi effrayé et elle salua sa bravoure exemplaire par une expression du visage très étonnée.
« Vous n’avez même pas eu peur ! Je vous trouve bien courageux monsieur. »
Très courageux même, alors qu’elle s’apeurait elle, pour rien.
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Sam 3 Mai - 22:13
Oui, ce monde était étrange. Le 21ème siècle avait inventé des choses mais les gens semblaient plus perdu que jamais. Les hommes ne savaient plus s'imposer, les femmes s'offraient à la débauche sans jamais s'offusquer de faire apparaître un bout de chair. Les enfants étaient insolents et les parents ne les frappaient même plus. C'était un monde qu'Alastair avait cessé de comprendre depuis bien longtemps. Lentement, le Dibbouk tendit la main et essuya les larmes de la petite fille.
« Le monde est étrange mais je vous aiderai à le comprendre. Tout a changé mais vous n'êtes pas seule. Soyez forte mademoiselle, c'est qu'aurait probablement voulu vos parents. »
Sa voix forte s'élevait avec une patience que peu de gens avaient entendu. Avec les habitudes, Alastair retrouvait une patience qu'il croyait morte depuis des années. Le Dibbouk se figea quelques secondes, il n'avait plus eu l'habitude de réconforter depuis bien longtemps et le faire maintenant le choquait tout au fond de lui. Il s'en croyait incapable et en réalité, il venait tout à fait de prouver le contraire. Il tentait de se convaincre qu'il faisait cela pour mieux l'atteindre au final, pour pouvoir la corrompre à sa cause. S'il arrivait à la convaincre de se méfier des médiums, de les voir comme le mal, alors il aurait réussi son tour de main.
« Car ils sont ainsi, ils nous veulent du mal. Il ne faut jamais les écouter mademoiselle, jamais, d'accord ? »
Il ne sortait pas le terme médium. Moins elle en savait, mieux ce serait et plus facile ce serait de la manipuler ! L'esprit eut à peine le temps de répondre qu'un chien se jeta sur eux. La bête avait les babines retroussées et la bave au bord des lèvres mais Alastair ne broncha pas, sachant pertinemment que cette créature ne pouvait rien lui faire. Ce qui ne semblait pas du tout le cas d'Elianor qui lâcha sa main et se mit à courir en hurlant. Le Dibbouk jura, il détestait par-dessus tout se faire remarquer et cette gamine allait attirer l'attention sur eux. Son regard sombre se posa sur le chien qui finalement laissa tomber. La petite fille revint et salua sa bravoure inexistante. Il la remercia en pliant légèrement le buste, la main sur sa clavicule pour accompagner ce mouvement. Furfur croyait avoir tout gommé de son ancienne vie mais il semblerait que non. Les souvenirs étaient toujours là, aussi vivaces et tenaces. Il était ce qu'il était malgré la méchanceté que le possédait depuis des siècles. Sans un mot de plus, il commença à s'éloigner pour leur trouver un coin où se poser en ayant un semblant de paix.
L'avenue était bordée de quelques arbres et finalement, il trouva un banc isolé qui ne semblait attirer la sympathie d'aucun passant. Alastair se posa sur le banc et invita Elianor à faire de même.
« Ce n'est pas du courage mademoiselle mais un apprentissage. Il ne peut rien nous faire, beaucoup ne peuvent rien contre nous sauf des gens particuliers... Ils nous voient mais ne nous veulent pas du bien. J'en ai rencontré certains mademoiselle et ils ne sont pas ce qu'ils disent. Ils nous traquent. »
Il se pencha légèrement en avant pour tenter de capter le regard de la petite fille.
« Nous ne sommes pas seuls, il en a beaucoup comme nous, des gens perdus. Peut-être que vos parents sont avec eux. Ou peut-être que quelqu'un les a vus. »
Oui, il tentait de l'entraîner vers Belaam, ensuite, elle serait prise dans les filets et ne pourrait rien faire contre, bien au contraire. Elle serait encore obligée de les suivre. Alastair n'éprouvait aucune pitié à l'égard de cette fillette qu'il se préparait à livrer en pâture. Il savait que c'était ainsi et pas autrement, tout simplement. Il espérait juste qu'il pourrait la formater un peu avant tout cela.
« Mais je crois que nous allons d'abord chercher un abri. Il faut vous reposer. »
Il le fallait pour que ses petites batteries se rechargent. Le fait qu'ils viennent du même siècle mais qu'elle ne soit pas aussi mauvaise que lui et aussi, soit ignorante de sa situation et du monde qui l'entourait, était une preuve qu'elle était vulnérable. Qu'importe, Alastair allait se charger de la former pour la faire plus féroce que jamais. Une vraie petite guerrière à venir !
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Jeu 26 Juin - 22:36
Ce sujet n'a pas eu de réponse depuis 1 mois, merci d'y remédier ou de le signaler pour le faire archiver =)
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Mer 2 Juil - 18:10
Tout avait changé. Elianor ne se posait qu’une seule question : pourquoi. Pourquoi ce monde, pourquoi les cauchemars, pourquoi les monstres. Alors elle s’accrochait à ce auquel elle pouvait croire, bien que ce temps-là soit terminé. Elle venait de rencontrer un ami, une personne prête à l’aider, qui lui parlait, qui la considérait comme tel comme une dame et qui ne disait pas de méchancetés. Il avait l’air bon et gentil avec elle, c’est pourquoi Elianor semblait prête à lui accorder sa confiance. Toute sa confiance.
« Vous croyez ? »
Il savait beaucoup de choses, il allait lui apprendre et elle saurait aussi. Naïve, la demoiselle ne connaissait rien du monde qui l’entourait, n’ayant passé son temps qu’à errer à la recherche de ses parents. Maintenant, il ne restait qu’à les trouver et il lui semblait que c’était le cas, qu’Alastair allait l’aider, ayant probablement une idée de leur localisation. Aveuglément, elle semblait prête à l’écouter et faire tout ce qu’il lui demanderait. Les enfants finissent par oublier, avec le temps, ce qui leur fait du mal, ce qui les fait souffrir, sauf si cette douleur est le moteur qui leur fait garder espoir. Et si Alastair lui apprenait de quoi le monde était fait, tout en lui enseignant tout ce qu’elle devait savoir et faire dans n’importe quelle situation ? Se battre contre les méchants de ce monde. Les défier et les vaincre. Alors, peut-être qu’elle finirait par oublier sa famille, ses origines et ses parents, parce qu’elle aurait appris autre chose, savoir défier les méchants. Son but initial serait oublié et elle ne serait plus de questions sur sa famille à chercher. Le sujet avait déjà dévié, Elianor écoutait attentivement.
« D’accord. Est-ce qu’ils pourraient nous attaquer ?»
Les méchants ne pourraient rien contre nous, ils ne pourraient pas. Elianor semblait avoir moins peur, se sentait même gravir des montagnes avec Alastair. Il lui semblait qu’il la protégerait en toutes circonstances, qu’il serait là, gentil et bienveillant comme il l’était avec elle. Cependant elle ne comprenait pas pourquoi il pouvait avoir autant de mauvaises personnes dans ce moment. Il était frustrant de ne pas comprendre les buts de tout à chacun. Parce qu’Elianor se comportait mal lorsque c’était justifié et ici il ne lui semblait pas que ce fut un jour le cas, s’ils ne la voyaient pas pourquoi lui vouloir du mal ?
« Savez-vous pourquoi ils sont aussi méchants ? Nous ne leur avons rien fait ! Et puis, ils ne me voient pas, jamais.»
Elle ne se remettrait plus à pleurer. Les larmes avaient suffisamment coulé pour aujourd’hui. Il était temps de se reprendre et d’agir. Elianor avait retrouvé du courage et de l’énergie pour avancer, même si elle avait peur comme jamais. L’étendue des problèmes n’avait pas été évaluée ainsi et maintenant que la petite fille savait tout cela, eh bien tout changeait. Il y avait en lui ce quelque chose qui lui intimait de le suivre et de l’écouter, probablement parce qu’il lui parlait d’un langage poli, courtois et normal, pas comme ses cauchemars et leurs phrases vulgaires et parfois incompréhensibles. Acceptant de reprendre des forces, elle hocha bravement la tête.
« Je vous suis. Vous ne partez pas tout de suite, n’est-ce pas ? »
Elle ne se reposerait uniquement si Alastair lui promettait de ne pas la laisser toute seule. Avant de s’endormir, Elianor avait encore des questions à lui poser, pour savoir et attendre patiemment. Une lueur d’espoir avait fait son apparition, patiente et présente. Elle pourrait compter sur lui, voulait y croire. Elle avait surtout hâte.
« Par quoi commencerons-nous ? M’apprendrez-vous dès demain ? »
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Sujet: Re: Errance solitaire [Alastair] Ven 8 Aoû - 21:03
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