Les rues de la Nouvelle Orléans devenaient de moins en moins côtoyées lorsque le soleil commençait à tomber. Habituellement Sophya n'était pas un oiseau de nuit, bien loin de là. Il lui arrivait de rester des heures assises dans son fauteuil à regarder la télé pour finir par s'écrouler de fatigue vers les onze heures du soir. Mais ce soir pourtant, elle sentait qu'elle ne trouverait pas facilement le sommeil. Pourquoi ? Parce que depuis la prise d'otage, ce dernier semblait la fuir comme la peste. La médium revoyait sans cesse le visage d'Harry dès que ses yeux se fermaient et se réveillait en sursaut dès qu'elle parvenait à s'endormir, ses rêves virant au cauchemar où elle ne parvenait pas à aider le médecin. Sans aucun doute avait-elle surestimé sa capacité à reprendre le dessus sur cet évènement traumatisant. C'était une réalité qu'elle ne cessait de repousser, allant toujours encore plus au-delà de ses limites et réfutant aller mal. Ses parents avaient insisté pour qu'elle revienne les voir au moins tous les week-end et téléphonaient aussi souvent que possible et la demoiselle devait avouer se sentir largement rassurée de cela. Quelqu'un veillait sur elle. Son frère était venu installer un nouveau système de verrou chez elle, afin qu'elle se sente un peu plus en sécurité. Même si maintenant, et ce grâce à Alastair, elle savait qu'ils pouvaient la tuer sans même qu'elle ne le remarque.

La jeune femme repoussa rageusement ses couvertures avant de se redresser doucement et de se passer une main fatiguée sur le visage. Elle était perturbée c'était indéniable mais fallait-il encore l'avouer. Assise au bord du lit, Sophya remarqua qu'elle n'avait même pas pris la peine de se mettre en pyjama. En même temps, il n'était que vingt heures. Pas de quoi en faire toute une histoire. Mais la jeune femme se sentait tellement épuisée qu'il fallait bien compenser un peu. La journée elle étudiait, le soir elle cauchemardait. Aucun équilibre, aucune balance dans sa vie. Sa main se tendit vers sa table de nuit où son portable trônait et elle finit par le saisir, cherchant fébrilement le nom de son ex-mari dans son répertoire.

« Je peux venir ce soir ? J'apporte le repas. A dans vingt minutes.»

Elle n'attendit même pas la réponse et partit enfiler ses boots et son perfecto avant d'attraper son sac et ses clés de voiture. Elle aurait pu s'arrêter dans un supermarché de nuit pour prendre de quoi cuisiner mais la brune sentait bien que ce n'était pas encore ce soir qu'elle franchirait ce pas. Au contraire, elle s'arrêta plus loin au chinois de la rue. Un c'était son pêché mignon, deux, il n'y avait presque personne alors autant ne pas se priver. Elle ressortit de l'échoppe avec un sac dans une main et une tasse de café dans l'autre et retourna à sa voiture.

Arrivée devant chez son ex-mari, elle poussa un léger soupir. La situation entre eux était toujours très étrange mais gérable, beaucoup moins tendue que quelques temps auparavant. Ils prenaient leur temps, et c'était tout. Brûler les étapes ne les mèneraient nulle part et Sophya en était bien consciente. Alors elle mordait sur sa chique et patientait. Parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Elle se pencha et attrapa le sachet contenant la nourriture et son café dans l'autre main. Elle finit par sonner à la porte, attendant patiemment qu'il vienne lui ouvrir. Ce n'était plus vraiment dans leurs habitudes de s'imposer à l'autre mais ce soir, elle n'avait envie que de venir ici, et elle n'avait rien trouvé pour la retenir dans son appart'.

Un sourire mutin éclaira son visage alors que ses opales se posaient dans les yeux gris de Chase.

« Salut toi. »

Naturellement elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa à la commissure des lèvres.

« Chinois, ça te va ? »

Il y avait des choses qui ne changeaient pas et d'autre qui évoluaient, mais à leurs rythmes, ce qui était sans doute le cas de ma relation avec Sophya. Ne pas trop nous en demander avait au final été la clé. Et même si j'avais pris mes distances dans bien des choses, je ne pouvais nier que nous avancions. Pour ma part, les affaires allaient mieux depuis qu'Alastair c'était fait moins présent, me permettant de prendre des travaux plus sérieux sans devoir prendre sur ma marge. Certes, une grande part de mon travail resté artistique étant donné la nature de mes dons, ma nature, qui me permettaient de capter des choses plus vague, plus étrange. Mais j'avais surtout pu stabiliser mes activités, ce qui n'était pas négligeable, surtout avec les frais que j'avais. Ainsi donc, je m'éloignais lentement de certain de mes démons. Mais il ne fallait pas non plus croire au miracle, car celui que j'avais été était toujours là, j'étais juste… Plus tranquille dans ma normalité et loin de l'être dans la part de surnaturel qui m'entourait. L'un ne semblant pas vouloir s'améliorer sans l'autre. J'aurais pu alors passer des heures à y penser, mais quelque chose me tira de mes réflexions. Levant les yeux de mon bac de développement, je vis au loin mon portable émettre une lumière quelque peu diffuse m'indiquant que j'avais de toute évidence, reçu un nouveau message. Sortant le cliché du révélateur, je le pinçais sur l'un des très nombreux cable afin de le faire sécher. M'avançant donc, je refermais la porte coulissante avant de saisir mon portable et de voir le nom de Sophya apparaitre. Que voulait-elle ? visiblement passer et l'on pariait combien qu'elle n'avait pas attendu ma réponse pour partir ? Inutile de répondre. Retournant donc à mon travail, je me rendis à nouveau compte de combien ce métier me passionné quand à peine avais-je replongé dedans, la sonnette de la porte retenti et un rapide coup d'oeil à l'horloge me fit comprendre que oui, vingt minutes étaient passé. Finissant donc ce que j'avais commencé, je fis en sort de ranger tout ce qu'il y avait de déplacé avant de fermer la pièce et de revenir dans le coté plus habitable de la propriété. M'approchant donc de la porte, je finis par lui ouvrir avant de sentir ses lèvres se poser sur la commissure des miennes. Si manger du chinois m'allait ?

« Je ne serais pas sans coeur de dire non ? »

Demandais-je alors que je m'effaçais pour la laisser rentrer à l'intérieur. Passant donc mes mains dans les poches de mon jean, je ne pensais pas une seule seconde à changer quoi que ce soit à ma tenue, car certes, ce n'était pas une tenue correcte que de porter un jean et un débardeur, mais entre nous, je me fichais grandement du moralement et vestimentairement correcte.

« Une raison à ton débarquement surprise ? »

Lui demandais-je sans même chercher à faire preuve de tacte. Il y avait une raison à son arrivée soudaine, et je pense que je pouvais la connaitre.

Un sourire flotta sur les lèvres de la jeune femme alors qu'elle raffermissait sa prise sur son café et avançait dans la pièce principale. Son regard ne put s'empêcher de détailler les alentours. Rarement, Sophya avait mis les pieds dans le nouveau logement de son ex-mari, car elle devait bien avouer qu'entre les deux, c'était Chase qui faisait l'effort de se déplacer. Tout dans cet endroit laissait sous-entendre la maniaquerie du photographe. Pas un grain de poussière, pas une once de désordre pour troubler l'endroit. Tout semblait parfaitement équilibré, comme l'image qu'il pouvait bien renvoyer. Avisant une table basse près du canapé, la jeune femme déposa son sachet avant d'engloutir le reste de son café – inutile de gâcher un tel breuvage – devenu presque froid et de s'asseoir avant de déballer les deux plats.

Un haussement d'épaules répondit à la question presque gênante du médium alors que le regard de l'ancienne juriste se faisait légèrement plus vague. Certes, Chase ne pouvait vraiment pas savoir ce qui trottait dans la tête de la brune en cet instant, mais elle devait avouer avoir été mise mal à l'aise par l'interrogation. Peut-être parce qu'elle n'avait jamais vraiment aimé se justifier mais aussi parce que la question la renvoyait à des justifications et des réponses qu'elle n'était pas prête d'affronter.

« Oh. Je n'arrivais pas à dormir. Et donc je me suis dit que sortir faire un tour serait une excellente idée. Et plutôt que de finir la soirée toute seule, j'ai poussé l'idée plus loin à te rejoindre. »

Ou plutôt elle s'était indéniablement imposée. Mais bon ce n'était pas vraiment comme si c'était une réelle surprise pour lui, pas vrai ? Et comme il ne s'était pas donné la peine de lui répondre, elle s'imaginait bien qu'il n'était pas contre non plus. Sinon il n'avait qu'à lui dire qu'il ne préférait pas qu'ils se voient ce soir, voila tout. Mais en regardant bien l'heure, et en se rendant compte que dormir à vingt heures trente à son âge n'était pas vraiment normal, la jeune femme dut bien s'avouer que quelque chose chez elle clochait. Peut-être parce que dans le fond quelqu'un était mort entre ses bras, qu'un autre avait été abattu à côté d'elle et qu'indirectement elle avait poussé Alastair à tuer quelqu'un pour elle. Enfin elle lui avait juste demandé silencieusement de l'aider, elle n'imaginait pas qu'il allait assassiner quelqu'un pour elle.

Elle ouvrit les deux plats et disposa les baguettes devant celui de Chase tout en gardant les siennes. Soudainement, la médium devait avouer que son appétit venait d'être largement coupé. Sophya Turner, l'estomac coupé devant un chinois. On aura vraiment tout vu. Son regard vert se releva vers Chase et elle le détailla du regard avec une certaine tendresse avant d'esquisser un petit sourire mélancolique. Farfouillant dans son pot, elle commença malgré tout à manger précautionneusement. Elle n'allait pas non plus se laisser dépérir, ça allait être stupide, pas vrai ?

« Et puis je sais que tu aimes le chinois. J'aime le chinois. Alors partageons le chinois. Ses souffrances ont été brèves, je n'ai fait que le menacer de me cuisiner son fameux poulet sauté. Tadaaaa. »

Elle sourit légèrement avant de réattaquer son plat. Son regard s'obscurcit légèrement alors qu'elle s'apprêtait à lui poser une des questions qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps maintenant.

« Tu as eu des nouvelles de Lucas dernièrement ? »

Un autre mensonge serait de dire qu'elle n'avait pas été interpellée par la violence dont leur ami avait fait preuve lors de la prise d'otage. Malgré tout, Sophya se doutait parfaitement que la situation n'était pas si évidente à gérer pour lui. Il avait été entraîné à ce genre de situation et avait réagi comme un professionnel, même si elle trouvait personnellement qu'il avait fait un peu d'excès de zèle ce jour-là. Elle n'était pas quelqu'un qui appréciait la violence en temps normal et ce qu'elle avait vécu avait eu raison de ses dernières défenses à ce niveau. Il lui fallait juste le temps de digérer voila tout.

C'est moi ou clairement, là elle cherchait à m'embrouiller ? Oui j'en avais l'impression, elle n'était pas clair, réellement pas. Comment j'étais censé accepter le fait qu'elle soit là à cause d'un défaut de sommeil. À 20 heures ? Sérieusement  ? Ne lui montrant pas mon étonnement, je la laissais s'expliquer et peut-être me donner une raison valable, oui peut-être. Car pour le moment, je ne pouvais pas prendre cela pour argent content. Surtout que voilà, nous gardions quand même nos distances, nous ne dormions pas chez l'autre et jusqu'à présent, nous mangions qu'à l'extérieur. Gardant donc le silence, je la laissais s'avancer jusqu'au salon ou elle déballa son sachet. Elle s'expliqua alors en disant qu'elle savait que j'aimais le chinois, tout comme elle. Elle se risqua alors à un trait d'humour qui ne fit pas le moindre effet chez moi. Non son comportement clochait et me faisait un peu trop tiquer à mon gout. M'avançant donc vers elle, je m'approchais avant de débarrasser ce qu'elle venait de mettre, à savoir un sachet qui allait salir la table avec la condensation. Faisant donc un aller retour à la cuisine, je jetais ce dernier avec de revenir avec une serviette et deux set de table. Levant donc les plats, je passais la serviette avant de poser un set et d'enfin m'asseoir.

« Ok. »

Soufflais-je alors qu'elle me demandait si j'avais eu des nouvelles de Lucas. Levant donc les yeux vers elle, je haussais les épaules avant de répondre.

« Pas vraiment, je préfère profiter du calme physique causé par l'absence d'Alastair pour travailler sérieusement, j'ai presque aucune vie social et c'est pas plus mal. »

J'étais pas plus fragile qu'un autre, mais disons que depuis quelques temps, les contacts avec les esprits étaient de plus en plus courant, leurs présences l'étaient et cela m'arrangeait clairement de ne pas m'isoler pour travailler. Et puis j'avais perdu beaucoup d'argent à cause d'une certaine production seche. C'était le moment de rebondir, mais aussi de limiter les tentations. Limiter ce qui pourrait me faire repartir à zero.

« Pourquoi ? »

La question n'était pas sans raison, j'en étais certain, mais allait-elle encore éluder pour se cacher ? J'en savais rien, mais tout devait-être lié, son comportement étrange, comme sa présence.

L'absence d'Alastair le rendait sûrement moins nerveux qu'elle c'était certain. Peut-être aurait-elle dû lui parler de sa présence lors de la prise d'otage, et là trouverait-il que cela sonnait louche. D'ailleurs, la jeune femme s'était aussitôt précipitée à sa recherche et avait mis la main sur lui. Et leurs petites retrouvailles n'avait pas été des plus tendres, loin de là. Un sourire prit brièvement sa place sur son visage pourtant si sérieux et Sophya ne put que lever les yeux au ciel face à tant de maniaquerie. Enfin soit, elle avait toujours fait avec ce côté de la personnalité de Chase et était prête à toujours l'accepter.

Elle continuait de manger, en l'écoutant, finissant pourtant par lui poser la question qui la taraudait depuis un moment déjà. En vérité, elle aurait très bien pu appeler Lucas elle-même et lui demander ce qu'elle avait à lui demander. Mais il était un peu trop tôt pour elle de faire face à cette nouvelle facette de la personnalité du brun. Si en temps normal la jeune femme avait du mal à cerner le policier, ces derniers temps, elle ne le comprenait tout simplement plus. Et il était vraiment très très étrange de ne pas connaître ses amis pas vrai ? Les baguettes légèrement en l'air, la brune repartit quelques semaines auparavant, à cette date où tout avait basculé dans sa vie.

« Comme ça. Je n'ai pas vraiment cherché à en avoir non plus mais je me demandais comment il allait après... Enfin, voila. »

Peut-être qu'elle continuerait à avoir du mal à parler de cette fameuse nuit comme il lui était toujours difficile de rentrer dans une boutique ou un magasin sans regarder deux fois en direction des caméras de surveillance et de surveiller derrière son épaule. Du coup, se rappeler de la réaction du jeune homme durant la prise d'otage était en quelque sorte extrêmement compliquée à gérer. Lucas avait réussi à choquer la partie d'elle qui pourtant ne pouvait plus vraiment l'être. Peut-être aussi parce qu'un homme était mort entre ses mains cette journée-là, et qu'un autre avait été abattu juste pour sa protection.

Depuis la prise d'otage, elle avait bien remarqué que l'activité spirituelle de cette ville avait bien changé. Elle n'avait pas envie de s'attarder sur cette journée, elle repoussait tout ce qui y avait trait par ailleurs. Cette prise d'otage l'avait vraiment contrariée et traumatisée, à tel point qu'elle ne pouvait même plus y penser sans avoir des sueurs froides.

« Tu ne l'as pas vu depuis longtemps Alastair ? »

Elle avait jeté la question en l'air, sans espérer qu'il ait une réelle réponse. Si elle avait eu un contact plus ou moins récent avec l'Esprit et que cela avait d'ailleurs été plus que houleux entre eux. Mais il lui semblait que Chase avait l'air plus que soulagé que l'Esprit ait disparu de sa ligne d'horizon. Pourtant aux yeux de la médium, c'était le sentiment inverse qui primait. Malgré tout, la jeune femme continua sur le ton désinvolte qu'elle avait emprunté auparavant.

« J'ai démissionné. Je voulais passer le barreau mais... non. Je vais changer de plan de carrière je pense. J'ai besoin de me sentir un peu plus utile... de mettre mon don à contribution des autres. Ce sera sûrement une erreur mais... en quelques sortes, j'ai besoin de faire prendre un tournant à ma vie. »

Elle reprit une nouvelle bouchée, constatant qu'elle avait réellement faim dans le fond.

« Ça fait des jours que j'y pense. Depuis... la prise d'otage, je n'arrive pas vraiment à dormir. Du coup, je réfléchis beaucoup. Je vais ouvrir un cabinet de recherches de personnes disparues. Dans le sens complètement disparues, voire mortes. Combien d'affaires ne sont pas soldées sur des échecs ? Si je peux apporter ne serait-ce qu'un minimum de soutien ou même d'aide, je dois le faire. »

L'ancienne juriste releva les yeux vers Chase avant de pousser un léger soupir. Dans le fond, elle craignait toujours de le décevoir, de décevoir n'importe lequel de ses proches. Sophya était une sorte de guerrière qui semblait blindée à tout. La vérité pourtant était bien autre. Elle était fragile et avait sans cesse besoin d'approbation. Elle souriait et semblait toujours de bonne humeur alors qu'elle pouvait être une véritable furie l'instant d'après.

« Qu'est-ce que tu en penses ? »

Elle soupira avant de reprendre.

« Je ne vais pas me mettre à devenir un radar à esprit. Mais j'en ai sincèrement de voir tous ces gens se faire avoir par des menteurs perfides... Alors que nous autres médiums, avons de réels talents. Peut-être qu'avec un peu d'aide, je pourrais vraiment arriver à faire quelque chose. Je veux dire avec une aide extérieure et... invisible. »

Entamer une étroite collaboration avec des Esprits. Pourquoi pas ? Elle n'avait rien à y perdre après tout. Et puis tant qu'on était sur la carte de l'honnêteté, autant aller jusqu'au bout pas vrai ?

« Dis-moi... jusqu'à quel point tu connais Lucas ? »

Ok, depuis quand elle interrogeait sans arrière pensée, surtout sur ce genre de sujet ? Je n'en savais rien, mais il y avait clairement anguille sous roche et je n'avais aucune envie d'insiste surtout lorsque je voyais avec quelle précision elle repoussait le sujet. Et puis alors que nous commencions à manger, il fut question d'Alastair, à quoi elle jouait sérieusement ? À quoi jouait-elle ? Certes j'en avais parlé, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle insiste à ce point ? Je n'en savais rien, réellement rien.

« Je sais pas, le temps passe plus vite quand j'ai pas à attendre qu'il se calme. ».

Bizarre, je continuerais à le dire, d'autant plus lorsqu'il fut question de ses changement d'objectif. Elle avait donc démissionné, elle voulait passer le barreau, mais elle avait changer de plan, oui, c'était pas encore affirmé dans ses propos, mais soyons honnête, en la connaissant je savais que c'était déjà décidé. Elle avait besoin de se sentir utile, de mettre son don au service des autres. Oui elle avait conscience que cela serait sans doute une erreur, mais elle avait besoin de prendre un tournant dans sa vie. Cette idée lui tournée en tête depuis la prise d'otage, et elle n'arrivait pas à dormir, elle n'arrivait pas à s'en remettre surtout et du coup, elle allait prendre une décision risqué qui ne lui assurerait sans doute pas une vie facile, ni de quoi payer les facture. Elle avait de l'espoir, elle voulait être utile, mais à quel prix ? Elle me demanda alors ce que j'en pensais et je dois bien reconnaitre que pour le coup, je n'étais pas certain de son histoire.

« T'arriveras pas à rejoindre les deux bouts et même si tu auras l'impression de faire quelque chose, ça risque fort d'être bien plus éprouvant qu'aujourd'hui. »

Sans compter qu'elle allait en plus, devoir faire face à sans doute, des esprits plus puissant qui s'en prendrait à elle. Elle voulait combattre les imposteur, prouver que nous avions de réel pouvoir. Le seul truc serait qu'elle aurait besoin d'aide et je suppose de soutiens. Le seul truc,c c'est qu'elle voulait s'allier à un esprit… Pourquoi ? C'était risqué, surtout depuis les récents événement.

« Ils n'ont rien à perdre… Toi si, ne l'oublie pas. »

Elle me demanda soudainement jusqu'à quel point je connaissais Lucas.

« On a grandit ensemble pourquoi ? »

Soufflais-je avant de me mettre debout et poser mon repas. Contournant le canapé, je me glissais dans le dos de Sophya avant de glisser mes bras autour de son cou et de souffler à ses oreilles.

« Je te connais Sophya, Lucas a fait quoi devant toi qui te fait à ce point douter de lui ? »

Elle ne put qu'hocher positivement la tête. Il était vrai qu'en réalité, les crises d'Alastair n'avaient d'égales que les siennes et que le Dibbouk devait vraiment se lâcher sur Chase depuis pas mal de temps. Et vu ce qu'elle savait de Furfur, lorsqu'il avait envie de faire chier son monde, il le faisait bien et longtemps. De quoi vous rendre chèvre la dernière personne saine dans cette ville, sans le moindre doute. Pourtant la jeune femme ne pouvait nier l'attachement qu'elle éprouvait envers l'esprit, complètement hors de contrôle et de logique. Comme si Alastair avait eu une quelconque influence la concernant. Mais bon, depuis qu'il avait abattu quelqu'un pour elle, la donne changeait et sa patience à son égard, ainsi que sa façon de réagir avaient largement évoluées.

« Il a abattu un des types pendant la prise d'otage...Alastair, je veux dire. »

Donner plus de détails ? Peut-être si Chase en demandait. Toujours était-il que de parler de ce jour-là restait vraiment pénible. Malgré tout, cela donnait une poste sur la façon d'être du Dibbouk. Il n'était pas si mauvais que ça, c'était indéniable et parvenait encore à s'attacher aux gens. Il s'était attaché à elle, c'était tout ce qu'elle avait pu noter lorsqu'elle l'avait confronté. Quoiqu'il en soit, parler de lui n'était pas son but premier. C'était de passer une bonne soirée loin de tout ce qui embrumait son esprit. Marrant comme directement elle s'était tournée vers son ex-mari pour cela d'ailleurs et pas une autre personne de son entourage. Une bouchée plus tard, la médium exposa donc son futur projet de vie et... souleva un parfait tollé. Il avait raison elle le savait, mais si les choses n'allaient pas à leur bout, jamais la brune ne connaîtrait la paix qu'elle recherchait depuis cette fameuse nuit où le doc' était mort entre ses bras. Elle imaginait à peine ce que les policiers avaient pu annoncer à sa famille et pourtant cette dernière avait eu le droit à des explications. Pourtant, Sophya devait être honnête avec elle-même : jamais elle n'avait essayé de retrouver le moindre membre de sa famille biologique, pourtant parfois la curiosité l'emportait. Certes, eux avaient fini par la recontacter – ce qu'il fallait avouer était loin de lui plaire – mais dans le fond, elle ne savait rien de son histoire. D'autres voulaient peut-être en apprendre plus sur leur vie et seraient capables d'y mettre le prix. Si elle était prête à donner des milliers de dollars juste pour savoir le nom de ses parents, d'autres devaient pouvoir le faire aussi.

« Je sais. Mais... Mais je suis capable de le faire. J'ai envie de le faire, vraiment. Et si je deviens trop impliquée alors j'arrêterais tout. J'ai déjà acheté la boutique. Un vieux bâtiment dans le Vieux Quartier. Il nécessite quelques travaux, mais c'est plutôt mignon. Dans le genre rustique et fonctionnel. »

Elle y avait mis ses dernières économies également mais ça, Sophya se garda bien de le dire. Nouvelle bouchée, alors que son cerveau fonctionnait à plein régime. La brune pensait véritablement qu'elle le méritait bien après tout. Elle avait donné suffisamment dans le passé. La conversation s’enchaîna alors sur Lucas et la jeune femme étira une grimace lorsqu'il lui dit qu'ils avaient grandi ensemble. Oui, c'était souvent une preuve solide pour se dire que l'on connaissait les gens, pourtant elle-même avait retrouvé Daniel et... les choses n'avaient pas été aussi évidentes qu'elle ne l'avait d'abord pensé. Bien loin de cette idée là d'ailleurs. Alors elle n'avait pas pu s'empêcher de faire une moue étrange à l'évocation de cette réponse presque trop facile. Les gens changeaient, évoluaient, parfois bien plus que ce à quoi on s'attendait. Il parut pourtant comprendre que quelque chose la chiffonnait, alors qu'il abandonnait son repas et venait l'entourer de ses bras. La brune se crispa dans un premier temps, comme à son habitude, avant de relâcher prise et de se laisser aller, son emballage dans une main, l'autre autour du bras de Chase. Lentement, elle traça des dessins invisibles, se donnant le temps de trouver comment répondre à cette question sans trop le choquer. Le tact et elle, ça n'allait pas forcément de paire.

« Il... J'imagine que ça vient de son entraînement de flic, tout ça mais... c'était tellement... violent. Surprenant. Et il avait l'air de faire ça avec un tel naturel. Comme si c'était normal. »

Un soupir franchit ses lèvres alors que ses yeux s'envolaient dans le vague, se repassant en boucle la prise d'otage.

« L'un des braqueurs... était particulièrement enragé et quand... »

Elle déglutit difficilement avant de reprendre.

« Quand tout a tourné à la mutinerie, que ce médecin avec qui j'avais travaillé sur un cas s'est fait tirer dessus, ils ont été deux à tomber sur le dos du braqueur. Le premier l'avait mis à terre et... il l'a achevé... »

Le dernier mot avait été dit avec hésitation, presque murmuré, comme si la jeune femme n'y croyait pas vraiment. Sa main s'était agrippée au bras de Chase tandis qu'elle lui racontait cette scène. Le détachement dont le policier avait fait preuve l'avait vraiment surprise en réalité. C'était ça le bon mot, le détachement.

« C'était tellement étrange. »

Aussi bizarre que l'étreinte qu'ils partageaient en ce moment-même. Doucement, elle laissa retomber sa tête vers l'arrière pour se rapprocher de lui un peu plus, se sentir juste en sécurité. Plus en sécurité qu'elle ne l'avait été ces dernières semaines. Tentant d'occulter ses pensées noires, la brune souffla mielleusement.

« Je pourrais m'habituer à cet espèce de câlin. C'est plutôt agréable pour tout t'avouer. »

Alastair avait tué quelqu'un ? Oui, c'était quelque chose qui pouvait arriver, du moins cela ne m'étonnait qu'à moitié, mais ce n'était pas ce qui la perturbé le plus, je le savais, je le sentais. Pour le reste, elle voulait changer, elle voulait ne plus faire ce qu'elle avait voulu. Mais ce n'était pas sans risque et je voulais le signaler, lui dire. Elle se savait donc capable de faire cela, mais que si jamais les choses se corsaient, elle saurait s'arrêter. Et puis elle avait déjà acheté une boutique dont il faudrait assurer les travaux, mais qui était bien. Ok, elle avait acheté ça avec quoi ? Genre elle avait déjà du mal à joindre les deux bouts, mais bon…

« Si tu le dis. »

Soufflais-je comme ne voulant pas insister, bien sur ce n'était pas le cas, mais à quoi bon ? Elle devait faire ses expériences. Me levant donc, j'avais rejoints Sophya pour me glisser dans son dos et la forcer en un sens à m'en dire plus, surtout concernant Lucas, car c'était lui le problème. Elle commençait donc en disant que cela venait peut-être de son entrainement, mais il avait été violent, assez pour la choquer, assez pour qu'elle ne sache pas quoi faire. Il avait eu l'aire de faire ça naturellement, et dans un sens ce n'était peut-être pas faux. Elle reprit en expliquant qu'un braqueur avait été violant, et qu'il avait tué quelqu'un. La sentant donc s'accrocher un peu plus à mon bras, je finis par souffler.

« Il a fait ce qu'il avait à faire Sophya. Aussi surprenant cela puisse t-être, c'était sans doute ce qu'il y avait à faire »

Elle rejeta alors la tête en arrière pour me signifier qu'elle pourrait s'habituer à cet espèce de calîn, car c'était plutôt agréable pour tout avouer. Me dressant un peu plus au dessus d'elle, je glissais mon visage au dessus du sien afin de poser mes lèvres sur les siennes et de lui voler le temps d'un instant ses lèvres.

« Disons que ça te change les idées. »

Du moins elle se laissait aller et sans pour autant rentrer dans les engagements de la morts qui tue, je lui prouvais que j'étais là et ce même si j'avais pas mal pris mes distance avec mon monde ces derniers temps.

Elle lui adressa un léger sourire à sa remarque. Dire qu'il n'était pas emballé n'était qu'un euphémisme. Mais bon, Chase devait aussi savoir depuis le temps que dès qu'une idée s'infiltrait dans sa tête et faisait du chemin, il lui était impossible de l'y déloger. Elle germait, se développait et devenait une véritable obsession. Son ambition n'avait d'égal que sa volonté et c'était ça, le problème principal de la jeune femme. Foncer tête baissée, sans forcément avoir réfléchi beaucoup auparavant, ce qui pouvait s'avérer très désavantageux. Mais le médium devait bien avoir deviné que quoiqu'il dise sa décision était prise et que son avis n'y changerait rien.

La conversation continua et Sophya se laissa aller avant d'hausser doucement les épaules et de le regarder droit dans les yeux, songeuse. Peut-être mais cela ne changeait pas grand chose à la façon dont elle se sentait par rapport à tout ça. Une moue incrédule se glissa sur son visage tandis qu'un nouveau soupir s'échappait de ses lèvres. Peut-être avait-il raison dans le fond, et sans doute que Lucas avait sauvé la vie de bien des gens par ce geste ce jour-là, notamment celle de Daniel. Gary ne l'aurait pas épargné, c'était certain. Mais toute cette scène finissait par brouiller son esprit et ne pas la laisser en grande paix avec elle-même. Sans doute parce que les conséquences de son geste avaient été catastrophiques et avaient tout de même conduit à la mort du doc'.

« Peut-être. Je devrais en parler avec lui directement... De toute façon, il faut que je lui demande un truc. »

Ses cas n'allaient pas s'inventer tous seuls après tout. Dans un premier temps, il lui faudrait des informations de la part de policiers ou tous ses efforts se réduiraient à... rien. Nada. Elle ferma cependant les yeux lorsqu'il captura ses lèvres, s'abandonnant doucement à l'étreinte rare qu'il lui offrait. Pour une fois qu'il faisait le premier pas, la brune n'allait certainement pas le repousser, bien loin de là. Un sourire se glissa sur ses lèvres tandis qu'il se détachait et lui avouait qu'il venait de trouver le moyen de lui changer les idées. C'était presque mignon à vrai dire, et c'était dans ce genre de moments qu'elle savait pourquoi elle continuait à nourrir des sentiments pour lui. Loin de l'étouffer de bons sentiments, il se contentait d'agir pour lui prouver les choses. Parce qu'il avait toujours compris qu'elle n'était pas le genre de femme à se laisser avoir par de belles paroles et des beaux sentiments mais qu'elle préférait que l'on joigne le geste à la parole. Et en plus, il était plutôt doué dans ses objectifs, le bougre.

La jeune femme se cambra légèrement pour pouvoir le voir un peu mieux et finit par glisser mutine.

« Je trouve que tu t'en sors bien... Peut-être que tu devrais persévérer, je sens des pensées noires se repointer. »

Mutine, elle lui offrit une bouille innocente avant de se tendre pour réclamer son dû. S'il le lui proposait et lui donnait sur un plateau d'argent, sans aucun doute qu'elle allait saisir l'occasion sans rechigner. Après tout, la médium se languissait presque de ce genre de moments volés au hasard où il lui démontrait l'attention dont elle avait besoin, surtout en ce moment spécifique.

Oui elle avait meilleur temps d'aller lui parler directement, car je n'étais sans doute pas la meilleure personne pour parler de Lucas. Bien évidemment je le connaissais et ce même très bien, mais il y avait des choses que je savais et que je n'étais pas en mesure de partager. Il était mon ami, certes, mais cela ne signifie pas que je devais confier ses secrets au monde. Ainsi, il était préférable qu'elle aille lui parler elle même.

« Il sera le seul à pouvoir se justifier de toute façon. »

Le seul à pouvoir lui répondre. Quoi qu'il en soit je l'avais rejoints, la prenant dans mes bras sans rien dire avant de l'embrasser. Je savais comment lui changer les idées, je savais agir en ce sens, et ce qu'elle ajouta à ma suite me confirma que j'avais bien fait. Je m'en sortais bien, mais je devais donc persévérer car elle sentait des idée noires se pointer ? C'était moi elle réclamait là ? Oui et puis le regard qu'elle me lança ne fut pas pour me détromper, elle voulait en profiter. Soupirant doucement, je plongeais mon regard dans le siens, silencieux, calme, j'essayais de décider si oui ou non, je lui donnais raison. Certes l'embêter pourrait avoir un intérêt, mais je n'étais rarement aussi puéril. Me penchant donc à nouveau, je retrouvais ses lèvres pour un baiser chaste avant de lui souffler.

« Depuis quand tu te sens obligé de réclamer ? »

Depuis toujours étant donné que je n'avais jamais jugé utile de me perdre dans une succession sans fin d'attention faisant au final, perdre le véritable fil de tout cela. Le véritable sens. Mais là, elle en demandait plus, elle en voulait plus. En manque d'affection ? J'en doute, disons simplement qu'elle profitait de la situation. Retrouvant donc ses lèvres, je lui volais son souffle avec un peu plus de conviction et de passion. Non pas que je simule quoi que ce soit, mais je me doutais bien que là, en jouant un peu, je pourrais la faire réagir. Non je ne jouais pas, mais je ne faisais que lui donner ce qu'elle réclamait.

« Je suis si absent ? »

Finis-je pas lui demandant en sachant très bien que je ne changerais pas, j'étais ainsi.

Elle acquiesça doucement à sa réflexion. Oui en effet Lucas serait le seul capable de lui donner les réponses à ses questions. Quoiqu'il en soit, il lui semblait que Chase avait prévu tout un autre programme pour eux, loin des idées noires et des démons venant vous hanter. Instantanément, la brune se tendit pour en obtenir plus, réclamant sans avoir à forcer quoique ce soit. C'était un peu dans sa nature, dès qu'on lui donnait quelque chose, il fallait qu'elle en demande encore et encore, très peu encline à se laisser aller dans le sens contraire. Une moue mutine prit place sur son visage tandis que ses traits laissaient place à une innocence clairement feinte. Fronçant le nez dans une attitude de sainte nitouche ratée, Sophya finit par lui répondre après s'être laissée embrasser une seconde fois.

« Depuis que tu es si radin. »

L'ex juriste lui tira légèrement la langue avant de se laisser faire à nouveau bien que la position soit légèrement inconfortable. Mais le jeu en valait la chandelle et la jeune femme n'allait pas se plaindre pour si peu, très certainement pas. Lorsqu'il se détacha, le photographe lui posa une question qui lui fit légèrement froncer les sourcils tandis que son front se barrait sous l'incompréhension de sa question. Un soupir finit par s'échapper d'entre ses lèvres alors que Sophya se détachait de lui pour poser son repas sur le set de table et se retourner vers lui, face à face, en prenant bien soin de surtout ne pas toucher le fauteuil. Sa main se tendit vers celle de Chase et elle entrelaça ses doigts au sien avant de pencher la tête et de répondre.

« Non. Enfin... Tu n'es pas aussi présent que je l'aimerais, mais tu n'es pas non plus un fantôme... »

Un sourire prit finement place sur son visage tandis qu'elle le laissait apprécier le peu d'humour dont elle faisait preuve à l'instant. Ses yeux se plissèrent avant qu'elle ne poursuive.

« Je savais à quoi je m'engageais, et c'était les conditions, pas vrai ? Alors je n'ai pas à me plaindre... Et puis tu te fais plutôt bien pardonner jusqu'à maintenant. »

Un haussement de sourcils suggestif ponctua cette phrase tandis qu'elle se penchait enfin en avant pour capturer ses lèvres de sa propre initiative. Sophya n'était pas le genre de femme passive à attendre que leur gentil petit mari rentre à la maison et remplisse enfin ses devoirs conjugaux après qu'ils soient passés à table et mis les enfants au lit. Son passé était suffisamment chaotique pour qu'elle ne s'intéresse qu'au présent avant de regarder l'avenir. Chase lui laissait l'espace dont elle avait besoin pour s'épanouir et vivre sa vie comme elle l'entendait et il était normal que de son côté Sophya accepte de faire les mêmes sacrifices. Qui n'en étaient pas vraiment d'ailleurs. Elle se dégagea légèrement avant de passer ses propres bras autour du cou du brun et de lui souffler doucement à quelques centimètres de son visage.

« Je préfère quelques heures volées avec toi et avoir un silence radio que de ne rien avoir du tout. Ça pourrait être le cas et j'en suis consciente. Alors autant profiter du temps que l'on se permet d'avoir ensemble, sans se poser de question, que de commencer à se fustiger de l'absence ou non de l'autre dans sa vie. »

Sur ce elle se repencha sur lui et l'embrassa à nouveau avant de se dégager soudainement et de lui tirer une moue moqueuse.

« A moins que tu ne préfères qu'on ne discute... C'est toi qui vois... »

Elle en réclamait autant depuis que j'étais si radin ? Avais-je seulement une fois été expressif ? C'était là qu'était la question, car je n'étais pas certain de cela, pas certain d'avoir déjà été présent. Alors étais-je si absent ? Là était la question. Elle se redressa donc pour me faire face, le dossier du canapé nous séparant. En réalité je n'étais pas aussi présent qu'elle l'aurait souhaité, mais je n'étais tout de même pas un fantôme. C'était moi ou elle était fière de sa connerie là ? Oui un peu. Quoi qu'il en soit elle savait dans quoi elle s'engageait et de toute façon c'était les conditions. Et elle n'avait donc pas à se plaindre, surtout en voyant comment je me faisais pardonner. Elle finit en disant qu'elle préférait quelques heures volées avec moi, plutôt qu'un silence radio. Et elle savait, en me connaissant, que cela était possible avec moi, car quand j'étouffais, je disparaissais de la circulation. Alors oui, autant en profiter et non, je ne préférais pas qu'on discute.

« J'ai jamais été un grand orateur. »

Soufflais-je en m'approchant à nouveau d'elle et de glisser mes mains sur elle, de manière à réussir à la porter pour la faire passer la barrière du dossier de mon canapé, ou je la fis s'asseoir. Glissant mes mains sur ses cuisses, je l'embrassais à nouveau, avec un semblant de fougues avant de lui rendre son souffle et de murmurer contre ses lèvres.

« En fait, tu commences vraiment à bien me connaitre. »

Et encore c'était un euphémisme, mais je pouvais faire un effort de plus, du moins je ne devais pas être aussi distant.

« Tu veux que je passe te voir plus souvent ? Histoire de ne pas être qu'un coup de vent ? »

Oui je venais de faire une telle proposition. Et alors ?

Hochant la tête pour confirmer la chose, Sophya ne pouvait qu'être d'accord avec ça. Il était vrai que dans leur relation ils ne discutaient pas vraiment. Ils se connaissaient et n'avaient pas besoin forcément de paroles pour se comprendre. Un point rudement positif si l'on en croyait Sophya qui appréciait réellement le silence à sa juste valeur. La brune ne put retenir un cri lorsqu'il la souleva, s'accrochant à ses épaules pour être certaine de ne pas être déstabilisée et de finir sa course sur le sol. Ses mains aggripées sur le col de sa chemise, les yeux agrandis de stupeur, le coeur cognant contre sa poitrine la jeune femme adressa un léger regard de reproches à Chase qui le fit taire d'un glissement de mains sur ses cuisses, remuant quelque chose au fond de son estomac avant qu'il ne reprenne possession de ses lèvres, la faisant réellement languir. Et bien sûr, la jeune femme ne pouvait pas rester sans réagir et se pressa légèrement contre le brun, ne pouvant ensuite retenir le sourire qui vint se loger sur ses lèvres alors qu'il lui murmurait qu'elle commençait à trop bien le connaître. Un rire presque inaudible s'étouffa dans sa gorge à cet instant et elle lui adressa un regard amusé.

Elle se recula légèrement à l'entente de sa proposition, remettant une certaine distance entre eux. La médium avait été loin de se plaindre de la situation, vraiment, et le fait qu'il lui propose ce genre de choses lui fit monter les larmes aux yeux tout en douceur. Sophya aimait ces moments où Chase se montrait parfaitement accessible et ouvert et où il lui prouvait qu'il tenait à elle, tout simplement. Pendant un moment, la jeune femme garda le silence, se contentant de le regarder comme s'il venait juste de lui proposer de l'épouser – et probablement que cette fois-ci elle lui aurait répondu à l'affirmative sans hésiter. A vrai dire, elle était touchée qu'il ait pris en considération ce qu'elle venait juste de lui dire, alors qu'elle ne pensait pas vraiment qu'il y aurait un quelconque écho – qu'elle ne cherchait pas d'ailleurs.

Elle se pencha finalement vers lui et déposa ses lèvres sur les siennes avec une douceur surprenante, avant de se détacher et de caresser sa nuque d'une main distraite, le regardant avec une tendresse rare. Parce que Sophya pouvait le blâmer autant qu'elle le voulait, mais elle n'était pas la personne la plus douce et démonstrative existant sur cette Terre. C'est peut-être ce qui les avait tant rapprochés cette similitude d'attitudes.

Finalement la jeune femme lui répondit, d'une voix amusée.

« Qui serais-je pour refuser ? »

Avant de reprendre possession de ses lèvres avec une ardeur toute renouvelée. Elle entrevoyait enfin une nouvelle histoire pour eux, bien plus que ces derniers mois et n'avait aucun doute concernant un possible futur. Elle glissa sournoisement ses jambes autour de sa taille pour affirmer ce moment de tendresse entre eux. C'était rare, aussi bien d'un côté que de l'autre, alors Sophya n'était pas vraiment prête à le laisser partir comme ça. Et puis, elle doutait sérieusement de son équilibre alors se reposer contre lui un peu n'était pas superflu. Intéressée ? Oui un peu voire beaucoup. Elle glissa l'une de ses mains dans son dos, passant sa main sous le tissus, caressant tout ça avec langueur, avant d'enfouir sa tête contre son épaule. Il était tellement rare de la voir si abandonnée après tout.

« Et si tu me montrais comment tu fais quand t'as pas envie de parler ? Je pense que j'ai oublié... tu t'es montré particulièrement très bavard ce soir. »

Je faisais un pas vers elle, j'essayais de ne plus être une personne avec qui elle était liée mais qui n'était pas là, plus là en fait. Une proposition, faite, sans vraiment y avoir réfléchit mais qui pourrait nous faire avancer, nous aider aussi, enfin surtout elle. Elle me demanda alors qui elle serait pour refuser cela et presque aussitôt, je soufflais contre ses lèvres ces quelques mots.

« Une femme de raison ? »

Sans doute avais-je raison, mais elle ne me laissa pas penser plus longtemps en glissant ses mains sous mon haut. Déjà que lorsqu'elle avait refermé ses jambes autour de moi j'avais cru perdre patience,mais là… Elle me souffla donc qu'elle voulait que je lui montre comment je faisais quand je n'avais pas envie de parler, car elle pensait l'avoir oublier et elle me trouvait particulièrement bavard ce soir. On pouvait dire ce que l'on voulait, mais pour moi, ça, clairement, c'était une invitation que je ne pouvais pas refuser, vraiment pas… Retrouvant donc ses lèvres, je glissais mes mains sur la chute de ses reins avant de l'attirer à moi et de la soulever jusqu'à la commode derrière moi. L'asseyant plus stablement sur cette dernière, une main s'occupa d'ouvrir son pantalon avant de le faire glisser le long de ses jambes et de me laisser retrouver la peau de ces dernière puis de ses cuisses. L'embrassa à nouveau avec plus d'envie que je ne l'aurais voulus, je redécouvrais sa peau et sa douceur avant que mes mains ne glisse sur son chemisier pour commencer à en déboutonner les boutons.

« T'as mémoire revient ? »

Ou c'était toujours aussi floue ? Finissant d'ouvrir son chemisier, je fis glisser ce dernier sur ses épaules avant de laisser glisser mes lèvres sur son cou, pour sur cette peau que je venais de libérer. Nous n'avions pas vraiment été aussi proche depuis que nous avions décidé de nous retrouver ? Pourquoi ? Disons que nos emploies du temps et locataires invisibles n'étaient pas toujours cumulable, mais là… personne à la maison, et visiblement le reste de la nuit sous nos doigts. Et si elle voulait vraiment que je cesse de parler, je n'allais pas récidiver de si tôt.

Un éclat de rire s'échappa du fin fond de sa gorge tandis qu'il lui soufflait qu'elle serait une femme de raison. Sophya devait s'avouer que ce serait en effet le cas mais... Elle ne l'avait jamais vraiment été, surtout pas avec lui. Alors elle se contenta de raffermir sa prise et de se laisser soulever alors qu'il la glissait sur la commode. Finalement, c'était plutôt sympathique d'essayer d'autres meubles que les siens, alors qu'elle faisait glisser ses ballerines de ses pieds tandis qu'il s'attaquait aux boucles de son pantalon et le faisait glisser le long de ses hanches et de ses jambes. Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres alors que ses mains rencontraient ses cuisses et la jeune femme se crispa légèrement, cambrant le dos et retrouvant derechef le corps du brun, le réclamant plus que jamais.

Sa propre main s'attaqua à la boucle de la ceinture de son jeans, la défaisant avec quelques difficultés comme si ce geste s'était rouillé. Ce qui était le cas. Retrouver quelqu'un après Chase s'était avéré impossible parce que... personne n'était lui, dans le fond. Ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser échapper un gémissement alors que son chemisier rejoignait son pantalon au sol et qu'elle succombait déjà aux baisers qu'il déposait sur son cou. Lorsqu'il rejoignit à nouveau ses lèvres la brune achevait d'ouvrir son pantalon, lui laissant le loisir de le retirer lui-même, pour plus de facilité et surtout parce que sa position actuelle l'en empêchait. Détachant doucement ses jambes de sa taille pour lui faciliter la tâche, la jeune femme ne put s'empêcher de sourire tout contre ses lèvres, frottant son nez contre le sien avant de murmurer à son tour d'une voix plus rauque.

« Hmm... Je pense qu'avec un peu plus de persuasion, ça sera parfait. Ca commence à revenir mais... »

Elle s'arrêta de parler alors que ses lèvres retrouvaient les siennes et qu'elle faisait passer son t-shirt par-dessus sa tête. Hors de question qu'elle ne soit la seule à se retrouver sans haut non mais. Vraiment hors de question. Sophya se détacha quelques instants afin de le faire glisser totalement, lui faisant rejoindre ses propres vêtements. Elle passa doucement ses mains sur ses épaules, avant de rougir légèrement et de se resserrer contre lui, presque timide. Elle qui était loin de l'être habituellement. Tout simplement parce que c'était une nouvelle étape, que ça l'effrayait encore de se rendre compte que ses sentiments envers lui avaient été si forts qu'elle en avait été à renier tous les principes qu'elle s'était alors imposé. Elle mordilla légèrement la peau qui s'offrait sous ses lèvres, l'embrassant en même temps, la tiraillant comme elle le pouvait, tout en enlevant la chaîne qui retenait son alliance de sa propre nuque et de le jeter négligemment sur la pile de vêtement. Inutile de s'attarder sur ce détail ce soir, alors qu'ils s'apprêtaient à passer un moment décisif.

« Je suis un peu rouillée, désolée. »

Elle avait soufflé cette phrase avec douceur contre son oreille avant de retrouver la possession de ses lèvres, avec une ardeur toute renouvelée. Rouillée certes, dépassée, certainement pas. Bien loin de là. La brune glissa ses mains dans le bas du dos du photographe, caressant doucement la surface qui s'offrait à elle, avant de passer ses ongles doucement sur celle-ci et de replacer ses jambes autour de la taille de Chase, retrouvant la fougue qui la caractérisait tellement des années auparavant.

C'était étrange dans un sens de se retrouver ainsi de se redécouvrir sans pour autant s'être oublié. Soyons honnête, avec Sophya j'avais toujours été bien, moi même, et lorsque nous divorçâmes, il fut presque évident que retrouver une femme comme elle, même pour une nuit serait difficile. Alors oui, j'avais sans doute enchainé les expériences moyennes sans pour autant oublier. Mais là, la sentir réagir sous mes doigts, la sentir me chercher, s'imposer ou se soumettre sous mes actions étaient ce qui m'avait sans doute le plus manqué. Toutes ces petites action, tous ces petits détails qui aujourd'hui me faisaient clairement sourire. Tous comme ses mains glissant sur ma ceinture, tout comme cette introduction à la nudité qui me força à laisser glisser mon pantalon, le long de mon corps pour le laisser choir un peu plus loin. Cherchant à retrouver ses lèvres, je dus me résigner à m'en séparer lorsqu'elle reprit ma mise à nue en m'ôtant mon dernier vêtement n'étant pas un sous vêtement. Elle retira alors son alliance, laissant tomber la chaine un peu plus loin, chute que je suivis du regard avant que sa voix me fasse retrouver ses yeux. Elle s'excusait d'être rouillé ? Souriant contre ses lèvres, mais mains glissèrent sur ses hanches afin de l'attirer un peu plus contre moi, pour lui faire épouser davantage mon corps.

« Je te trouve encore bien sur de toi pour quelqu'un de rouillé. »

Mais bon, au final, cela voulait aussi dire que depuis moi… Elle n'avait pas eu grand monde. Fierté masculine gonflé ? Oui sans aucun doute, mais en même temps, elle ne m'avait sans doute pas aider à faire le contraire en me soufflant cela.

« Mais ça ne s'oublie pas… »

Rajoutais-je en remontant lentement mes mains sur corps jusqu'à glisser mes doigts sous l'attache de sous vêtement.

« Tu voudrais peut-être aller dans la chambre ? »

Ajoutais-je alors que mes lèvres se dérobaient sur sa peau. Si elle était si rouillé, elle y serait peut-être plus à l'aise.

La brune se cambra pour lui donner tout l'accès qu'il semblait désirer en cet instant, mettant toute raison de côté et se laissant complètement aller dans l'étreinte qu'il lui offrait. Malgré elle, la jeune femme n'en demandait vraiment pas plus que ce qu'il s'apprêtait à lui offrir – même si elle l'attendait depuis un certain temps déjà, si elle devait s'avouer honnête avec elle-même. Un sourire répondit à celui du photographe alors qu'elle effleurait ses lèvres avec douceur sans pour autant approfondir le baiser. Oui elle était rouillée, sans aucun doute, mais cela n'enlevait tout de même rien à la pratique qu'elle avait eue auparavant. Parce que quoiqu'ils puissent en dire l'un et l'autre, dans un lit – ou tout autre endroit – ils s'entendaient merveilleusement bien et se retrouvaient parfaitement. Elle mordilla doucement ses lèvres, le regardant droit dans les yeux alors qu'il se glissait sous l'attache de son soutien-gorge et haussa les sourcils de manière suggestive tandis qu'elle suivait du regard la courbe qu'il décrivait. En effet, ça ne s'oubliait pas, vraiment pas. La jeune femme se cambra d'avantage lorsqu'il atteint son épaule et qu'il lui proposa alors de rejoindre sa chambre.

La moue mutine, la voix légèrement voilée, la brune finit par opiner doucement du chef, avant de repasser ses bras autour de ses épaules.

« Si tu proposes je dispose. »

Encore une fois qui serait-elle pour refuser ? Ce n'était pas son genre par ailleurs de contredire les autres... Sauf quand ça n'allait pas dans son sens. Or, en cet instant, tout allait parfaitement dans la ligne directrice d'une soirée bien sympathique. La perspective des complications que cela allait engendrer était loin de l'effrayer. Si elle voulait un jour qu'ils se retrouvent réellement ce n'était pas en jouant avec des cartes autour d'une bière, non. Il faudrait aussi qu'à un moment ou un autre, elle consente à faire des concessions et à plier un peu l'échine pour écouter ce que lui désirait. Mais pour l'instant, ils étaient loin d'en être là et Sophya avait vraiment hâte que la soirée continue. Parce qu'elle pressentait qu'elle serait extrêmement intéressante. Vraiment intéressante. Elle croisa alors les jambes dans le dos du brun, lui faisant comprendre par la même occasion que ce soir elle décidait d'être traitée comme une reine et que si elle acceptait de se rendre dans sa chambre, elle ne comptait pas déposer un seul pied par terre. C'était sa faute après tout, de l'avoir trimbalée du fauteuil au dossier pour ensuite venir la mettre sur sa commode. Il n'avait qu'à y avoir pensé auparavant et puis c'était tout.

Elle glissa une main délicate sur sa nuque avant de commencer à la caresser, totalement détendue, totalement offerte. Elle ne réfléchissait pas, se laissait guider par le moment présent et surtout par son ex-mari. Peut-être l'une de seules personnes en qui elle avait eu suffisamment confiance pour revenir alors que la logique lui aurait fait tourner le dos et regarder dans une autre direction. Mais quand on sentait quelque chose au fin fond de ses tripes, on devait parfois l'écouter, tout simplement. Les yeux verts se logèrent dans les orbes grises, se délogeant quelques secondes du décor avant qu'elle ne lui offre sa moue la plus mutine.

Dire que les choses prenaient une tournure intéressante serait un euphémisme et dire qu'en cet instant ma passion pour elle renaissait de ses cendres en serait aussi un. Certes, quand je l'avais vu arrivé je n'avais pas pensé à cela, ni même à quoi que ce soit d'autre, j'avais pensé passé ma soirée à chercher à comprendre le pourquoi du comment lorsque finalement, j'avais décidé qu'il en serait autrement à attaqua la peau de son cou de mes lèvres. À présent, elle entourait mon corps de ses jambes et elle s'apprêtais à me suivre dans la chambre, bien qu'en cet instant, la présence d'un lit n'eut pas été requis. Glissant donc mes mains le long de son corps, je l'avais attiré un peu plus contre moi avant de la soulever du meuble pour la porter en direction de ma chambre. Dire que l'arrêt que j'avais fait en route contre un mur était du à la fatigue serait mentir, il m'avait juste permit de trouver ses lèvres, de lui voler son souffle et sa chaleur. Reprenant donc notre périple, j'avais finis par nous faire franchir la dernière porte et une fois que cela fut fait, je l'allongeais sur le lit, mon corps toujours entre ses jambes, mais mes lèvres glissant le long de son cou pour en savourer la douceur. Oui, tout revenait naturellement avec elle, et si je n'avais pas arrêté de vivre après mon divorce, j'avais clairement oublié la perfection de nos moments. Elle avait toujours été différente, mais elle avait surtout toujours était l'unique avec qui je n'avais jamais eu à réfléchir, la seul à savoir m'appeler sans avoir à parler.

« Tu ne serais pas légèrement en train de t'habituer à ce qu'on te porte toi ? »

Soufflais-je doucement en laissant à nouveau glisser mes lèvres sur les siennes. Mais c'était bien beau tout ça, seulement, il n'y avait pas que mes lèvres qui avaient le droit à sa chaleur, laissant donc mes mains parcourir son corps, je me laissais aller à quelques contact plus précis, plus aventureux aussi. Retrouvant rapidement la naissance de ses hanches, je finis par m'approcher de son intimité, pour l'effleurer, pour la redessiner. Oui, j'avais de plus en plus envie d'elle, pourtant, il restait une douceur et une précaution dans mes mouvements que je n'avait qu'avec elle, un comportement dont elle était la seule à bénéficier et ce depuis des années. Il y a des choses, qui malgré le temps ne s'effacent pas.

Elle avait laissé un rire s'échapper d'entre ses lèvres alors qu'il la portait à nouveau et qu'elle nichait sa tête contre son épaule, embrassant doucement la peau qui s'offrait à elle. Sophya s'accrocha un peu plus pour s'assurer une véritable stabilité et lui rendre la tâche un peu plus facile afin d'alléger son poids sur lui. Certes, elle ne pesait pas bien lourd, mais là n'était pas la question. L'arrêt contre le mur la laissa légèrement pantelante, tandis qu'elle soudait ses lèvres à celle de Chase, sans réfléchir plus qu'il n'était nécessaire. Sensation grisante qu'était celle de l'abandon alors qu'il reprenait son chemin et poussait la porte, alors que la brune souriait contre lui. Elle se laissa tomber sur le matelas alors qu'il se positionnait au-dessus d'elle, ses jambes toujours autour de son bassin, sa nuque entièrement offerte. Si l'occasion qu'était ce soir s'était présentée des mois auparavant, la médium était heureuse d'avoir su attendre, parce que cela rendait la sensation unique, le moment parfaitement équilibré. Ils le voulaient autant l'un que l'autre. Et dans le fond, c'était tout ce que Sophya avait jamais demandé depuis qu'ils s'étaient plus ou moins remis ensemble. Alors maintenant, la jeune femme ne voulait qu'une chose, en profiter un maximum.

« Il ne fallait pas faire tous... mes caprices. »

La voix été voilée de désir, rendue rauque par la situation alors que la jeune femme se cambrait contre lui, avide d'en recevoir davantage. La brunette glissa ses mains sur le torse du brun, caressant la peau qui s'offrait à elle, comme pour en connaître les moindres détails, pour les regraver dans sa mémoire, comme si elle avait pu oublier quoique ce soit le concernant, les concernant. Sophya remonta doucement l'une de ses mains dans les cheveux du photographe, glissant l'autre dans son dos, dessinant des figures géométriques inventives dans ce dernier, avant de chercher à capter son regard. C'était étrange, grisant, revigorant. C'était presque revivre leur complicité passée, la retrouver de plein fouet. Une chose qu'elle n'avait vraiment pas envie de perdre et qu'elle n'était pas sure de pouvoir laisser partir une fois ce moment particulier terminé. Un sourire tendre se glissa sur son visage alors qu'elle retrouvait les lèvres du brun, haletant contre celles-ci, avant qu'elle ne puisse murmurer doucement.

« Qu'est-ce que tu attends ? »

La future détective était légèrement fébrile, presque tendue, mais étrangement... cela ne la dérangeait pas vraiment. C'était pour elle comme donner un second souffle à leur relation, comme retrouver quelque chose de naturel qui parvenait encore à la surprendre et à la faire vibrer de tout son être. C'était quelque chose d'unique, qu'elle n'avait jamais partagé qu'avec lui et qu'elle avait refusé de revivre depuis qu'ils avaient divorcé. Parce qu'il lui avait juste fallu du temps pour comprendre ce qu'elle voulait vraiment. Et ce qu'elle voulait réellement, elle l'avait juste devant elle, pour éloigner tous ses démons, tout ce qui parvenait à lui mettre la tête complètement à l'envers. Et Sophya était tout juste prête à s'abandonner pour de bon.

Voilà, nous y étions, nous étions à deux, dans une position et une situation qui n'avait rien d'innocent, non, tout comme mes mouvements, mes caresses sur son corps. Je la redécouvrais sous mes doigts, je redécouvrais sa peau, sa chaleur, la texture de cette dernière. Une multitude de détail qui n'en étaient pas au final, pas dans cette situation. Il y avait une époque, nous nous connaissions par coeur, nous savions tout de l'autre, du moins dans ce genre de situation. Lui soufflant alors quelques mot, elle répondit qu'il ne fallait pas accéder à tous ses caprices. C'était moi ou en cet instant, elle était plus sensible à mon contact que jamais ? Non c'était ça, elle y était sensible, tout comme moi à ses réactions. Frissonnant sous ses doigts, je sentais une fièvre me gagner, une fièvre qui ne faisait que grandir à son contact. Retrouvant ses lèvres avec plaisir, je la sentais glisser sur mon corps, je la sentais faire tout comme moi. Elle me demanda alors ce que j'attendais et après quelques secondes à la regarder quelque peu étonner.

« Je sais pas vraiment. ».

Soufflais-je avant de retrouver ses lèvres un instant et de la débarrasser de ses derniers vêtements. Quelque chose me disait que nos retrouvailles ne seraient pas si calme que ça. Dans un sens cela ne m'étonnait pas, vraiment pas étant donné que nous n'avions pas refranchi le cap depuis longtemps. Rien d'étonnant donc… Me penchant donc un peu plus sur elle je me libérais rapidement avant de découvrir plus clairement que moi, Sophya avait toujours cette capacité de me rendre fou d'elle, et je ne sais même pas pourquoi j'avais douté de ça en fait.

Tendant alors un bras vers ma table de nuit, j'avais trouvé ses lèvres pour lui voler son souffle tandis que je cherchais quelque chose qui nous éviterait bien des ennuies. Je ne pouvais pas deviner ce qu'elle faisait ou avait fait, mais de toute façon, il était évident que je n'allais pas oublier ce détail. Dérobant mes lèvres sur son corps, je laissais mes mains s'occuper de libérer la protection avant de la passer autour de mon corps. Laissant alors mes mains retrouver son corps, je glissais l'une d'entre elle le long de sa cuisse avant de la tenir contre moi tandis que je la faisais mienne d'un coup de bassin. Je ne dirais pas que c'était un acte comme les autres, bien au contraire. C'était différent, et pourtant, je la connaissais, je savais à quoi m'attendre et pourtant, la vague de plaisir qui me prit lorsque je la fis mienne ne fut pas contrôlable, bien au contraire. Commençant donc à la retrouver à nouveau au travers du mouvement qui s'épousait contre son corps, je quittais ses lèvres pour son cou, à nouveau avant qu'une de mes mains ne se perde sur ses courbes, encore, oui, encore, mais je ne pourrais pas me lasser de ces dernière.

Un sourire se glissa sur la moue mutine de la jeune femme tandis qu'elle laissait sa tête reposer sur l'oreiller. Elle se sentit débarrassée des derniers vêtements, cambrant légèrement le dos pour lui permettre de finir son ardue tâche plus rapidement. Elle sentit la pression de son corps diminuer alrs qu'il se tendait pour attraper quelque chose sur la table de nuit. La jeune femme en profita pour repousser les dernières barrières qui pourraient les gêner avant de profiter à nouveau de ses lèvres. Sa jambe rejoignit la hanche de son ex-mari et la brune se contracta légèrement avant de se détendre progressivement, soufflant en rythme, glissant ses mains sur ses épaules, enfouissant son visage contre son épaule alors que les lèvres du brun parcouraient son cou, qu'elle lui offrait sur un plateau d'argent. Ses mains resserraient leur prise tandis que la médium rejetait la tête en arrière avant de laisser échapper un gémissement. Sa seconde jambe retrouva sa jumelle sur la hanche du photographe tandis que Sophya cherchait à se rapprocher de lui le plus possible. Elle retrouvait en cet instant cette sensation étrange de se trouver là où elle le devait, d'être là où sa place était réellement. L'une de ses mains quitta le dos de Chase pour retrouver son visage, lui relevant et l'attirant vers le sien pour l'embrasser à nouveau. Des gestes emplis d'une douceur que Sophya ne lui prodiguait uniquement que dans ces moments d'une rare tendresse. Et qui n'avaient jamais été destiné qu'à lui. Chaste, elle ne l'était pas. Patiente encore moins. Mais Chase avait toujours eu une place spéciale, avait occupé ce que personne n'avait jamais pu lui ravir.

Elle mourrait d'envie de lui murmurer ces deux simples mots, qu'elle ne lui avait presque jamais dit. Il le savait et elle n'aimait pas les répéter, leur faire perdre leur saveur. Peut-être avait-ce était la pire de ses erreurs somme toute, mais il était trop tôt pour briser ce moment qu'ils venaient d'instaurer. Ses yeux s'ancrèrent quelques secondes dans ceux du brun, avant qu'elle ne laisse à nouveau sa tête basculer vers l'arrière tandis qu'un nouveau gémissement se glisser d'entre ses lèvres. Sophya ne maîtrisait plus vraiment grand chose en cet instant, s'abandonnait entièrement aux bras de celui qui avait été presque deux ans auparavant son mari. Celui avec qui elle avait tant partagé, celui qui lui avait appris à rester fière de qui elle était, qui l'avait entièrement conciliée avec sa véritable nature. Celui qui l'avait initiée à des choses inédites, lui avait à voir les choses différemment de son esprit si carré. Une part d'elle espérait que Chase comprenne qu'elle le laissa à nouveau pleinement entrer dans sa vie, qu'elle le voulait, entier. Que ce soir, elle lui prouvait pleinement. La main qui se trouvait autrefois sur le visage du médium se posa finement sur la hanche du brun alors qu'elle se rapprochait encore plus de lui, déposant ses propres lèvres contre son épaule, embrassant celle-ci, glissant ses dents contre son cou, frottant son visage contre lui. Ses ongles s'enfoncèrent une demi-seconde dans la chair du brun avant qu'elle ne détache l'une d'entre elles pour venir serrer le drap. Sensations intenses, explosives, qui semblaient la consumer entière et l'embraser pour la laisser totalement pantelante. Ses lèvres s'entrouvrirent, laissant filtrer une respiration hachée, rendue irrégulière par leur union, avant qu'elle ne se morde la lèvre et ne vienne blottir son visage contre l'épaule du brun, prête à imploser.

Je ne voulais pas penser à ce qui était dit, déclaré implicitement ici. Je ne voulais pas y penser, je ne voulais pas prendre ce risque, je ne pouvais pas le prendre. Alors, je chassais cela de mon esprit, me plongeant entièrement dans la passion qu'elle faisait naitre en moi. Son contact me rendrait sans doute fou, fou d'elle, comme à chaque fois. Me perdant donc dans son corps, je laissais nos corps danser, s'épouser et se chercher. Ils se connaissaient bien mieux que nous j'avais l'impression. Ils savaient mieux que nous comment se répondre et cela n'avait jamais changé au final. Jamais nous ne nous étions oublier, notre mariage nous avait simplement éloigné, là ou nos corps n'avaient jamais cessé de s'unir, de nous rapprocher. Et en cet instant encore, je ne savais pas si c'était nous ou bien nos corps qui cherchaient à ne faire qu'un. Je ne savais pas si c'était vraiment elle, ou simplement notre passions qui la faisait chercher le rapprochement et cela ne me déranger pas. Me laissant donc guider au travers de cet instant, de ses réaction et des miennes. Rien n'était simulé, rien n'était simulable en fait et elle me le fit comprendre en se perdant dans un océan qui ne tarda pas à me prendre. Essoufflé, poussé à bout, mais loin de vouloir revenir sur la chose, je restais tendu contre elle à la rechercher d'un calme qui ne reviendrait pas de suite. Cela avait toujours été intense, mais l'absence de relation l'avait rendu bien plus forte, si bien que oui, il me fallut un moment pour me reprendre. Un moment ou elle blottit son visage contre mon épaule. Mais lorsque le calme commença à me reprendre, je me laissais tomber à côté d'elle, m'allongeant sur le lit quelque peu transpirant.

« T'étais venu pour quoi déjà ? »

Soufflais-je doucement avant de fermer les yeux. Oui j'allais dire quelque chose que je n'étais pas certain d'assumer, mais tant pis, les mots avaient déjà filtré sans que je ne puisse faire quoi que ce soit.

« Tu… m'as manqué. »

Fermant les yeux, je sentais déjà que je regrettais cela, mais au moins, j'avais réussi à retenir d'autres mots qui auraient été plus dangereux encore, des mots que je n'aurais pas su assumer, réellement.

La jeune femme se laissa retomber avec précaution sur l'oreiller tandis qu'elle sentait le photographe se reposer sur elle. La situation avait évolué d'un cran, et loin de l'agitation précédente, mettait Sophya sans dessus dessous. Elle n'était pas très douée pour exprimer ses sentiments, avait beaucoup de mal à tirer au clair ce qu'elle ressentait pour le coup. Excitation, peur du rejet, angoisse, sentiment d'accomplissement, bonheur ? Tout se bousculait pour la laisser pantoise et un peu perdue pour le coup. Ses yeux se posèrent sur Chase qui se dégageait alors qu'ils gardaient tous les deux le silence et se reprenaient peu à peu. Les yeux verts de la brune papillonnèrent quelques instants avant qu'elle ne se tourne vers lui, les mains sous la joue, les cheveux éparpillés dans tous les sens. Un sourire fleurit sur ses lèvres tandis qu'il lui demandait pourquoi elle était venue.

« Me changer les idées au départ. Discuter avant de dormir. J'ai toujours apprécié ta notion de discussion. »

Elle fronça du nez avant de laisser échapper un petit rire. Ses yeux pétillèrent légèrement avant qu'elle ne se glisse sous la couverture pour ne pas attraper froid tout de même. Certes, ce serait difficile vu qu'elle n'avait pas spécialement froid, mais elle serait mieux ainsi tout de même. Pudique ? Un peu sur les bords. Si son comportement avait grandement changé, il n'en restait pas moins que certains traumatismes de l'enfance l'avaient toujours obligée à garder une certaine retenue avec les autres. Et là tout de suite, elle avait besoin de remettre une petite carapace autour d'elle, comme pour se protéger en cas de riposte possible.

La phrase du brun la laissa sans voix cependant alors qu'elle reposait à nouveau la tête sur l'oreiller et se tournait avec lenteur vers lui. Chase n'était pas l'homme le plus démonstratif verbalement qu'il soit et Sophya avait toujours apprécié ce trait de caractère, même si de temps à autres, la jeune femme aurait bien eu besoin de paroles réconfortantes. Ses yeux brillèrent d'une toute autre lueur alors qu'elle le voyait fermer les yeux et qu'elle ne lui répondait pas de suite. La médium se contenta de se rapprocher et de déposer ses lèvres sur la joue du brun avant de mettre sa tête sur son torse et de fermer les yeux, glissant une main non loin de son minois. Ses doigts se mirent à tracer des dessins imaginaires tandis qu'elle appréciait pleinement la situation. Aimer ce que l'on nous offrait, parce que cela ne pouvait durer que quelques secondes seulement, était devenu sa devise principale. Pouvoir apprécier tout cela n'était pas aussi facile qu'on le pensait, pour quelqu'un qui développait ses sentiments autant qu'une cuillère de bois.

« Tu m'as manqué aussi. »

Si la jeune femme avait été capable de lui dire à d'autres occasions, cette phrase tremblait d'une sincérité étonnante. Se livrer lui restait toujours difficile, même lorsqu'il s'agissait de Chase. Elle ferma les yeux à son tour, continuant de dessiner sur le torse de son ex-mari. Rester sur cette note nostalgique ne lui plaisait pas vraiment, et la brune tenta alors de se montrer un peu plus légère.

« Et ça m'avait manqué aussi... tu sais... »

L'un de ses sourcils se haussa de manière suggestive alors qu'elle rouvrait les yeux et le regardait d'une manière plus que mutine. Bah oui, tant qu'à faire... Autant continuer là-dessus non ?

Pourquoi était-elle venu ? Telle était la question, car bien que je n'étais pas certain d'avoir oublier, je pouvais bel et bien me poser la question du pourquoi du comment. Elle m'affirma que c'était principalement pour se changer les idées, pour parler avant de dormir, ce qui lui fit souligner qu'elle avait toujours apprécié ma notion de la discussion. Certes ça avait bel et bien changé entre deux, mais je ne pense pas que cela soit, dans le fond un problème. « Je t'avouerais que je l'apprécie aussi. », soufflais-je avant de rajouter quelque chose que je n'aurais sans doute jamais dit en temps normal. Oui j'osais, j'osais vraiment, mais après, je pense que l'occasion ne se représenterait pas deux fois de suite, clairement pas. La sentant donc s'approcher de moi, elle prit appuie sur moi avant de s'y reposer et de se laisser aller à quelques familiarités qui ne me dérangés pas. Elle souffla alors que je lui avais manqué avant de préciser que ce que nous venions de faire lui avait aussi manqué. Sentant alors son regard sur moi, je baissais mes yeux avant de nous faire basculer légèrement. L'allégeant donc sur le lit tout en la gardant toujours dans mes bras, je posais mes lèvres sur les siennes avant de lui dire.

«Si j'étais raisonnable je t'aurais bien dit de nous arrêter là.»

Si j'étais raisonnable ce qui n'avait pas été le cas depuis un moment. Mais en même temps, était-il intelligent de continuer sur la même voie ? Je n'en savais rien, mais rien n'était logique ce soir, que ce soit notre discussion ou ce que nous venions de faire. Certes cela nous avait manqué, il n'y avait aucun de doute la dessus, mais de là à dire que nous pouvions continuer sans dommage, c'était autre chose, réellement autre chose. Oui, il serait raisonnable de s'arrêter là, et j'en pris conscience. L'embrassant sur le front, je retrouvais ma place dans le lit avant de lui dire.

« Il nous faudra sans doute plus de temps pour oublier la raison. »

Sans doute, mais je préférais repartir sur des bases saines et non prendre le risque de tout perdre, surtout maintenant.

Un sourire se plaça sur son visage tandis qu'elle glissait son minois dans le cou du brun, avide d'un contact empli d'une tendresse qu'elle se créait d'elle-même. Ses yeux papillonnèrent quelques instants, se posant sur la décoration de la chambre, avant de se relever avec difficulté pour observer le visage de son ex-mari. Apparemment ce dernier avait eu la même idée, avant de la faire basculer sur le dos, emprisonnée contre lui, ses yeux se fermant alors qu'il posait ses lèvres contre les siennes. La brune se mordilla la lèvre, l'humectant doucement tout en l'observant.

« Je suis raisonnable...Et comble de tout je suis surtout épuisée. »

Ce n'était même pas un mensonge, après tout, la jeune femme ne dormait qu'à peine durant ses nuits, hantée par des fantômes bien plus présents que les esprits de la Nouvelle Orléans. Il l'embrassa alors sur le front et se dégagea, alors qu'elle se tournait à nouveau vers lui, le visage à moitié envahi par l'oreiller. Monsieur ne s'était pas refusé une literie agréable en plus, pour sur, la jeune femme pourrait s'endormir sur le champ si elle ne luttait pas contre le sommeil avec autant d'énergie. Sophya finit cependant par se relever légèrement avant de poser sa joue sur son front pour s'élever légèrement avant de souffler doucement.

« Comment ça ? »

Elle n'arrivait pas vraiment à comprendre ce qu'il voulait dire, surtout parce qu'elle s'écroulait réellement de fatigue. Mais bon autant demander des précisions avant de tirer des conclusions hâtives qui pourraient s'avérer complètement idiotes. Et puis... c'était aussi la base d'une relation que de savoir accepter qu'on était parfois stupide au point de ne pas saisir la moindre allusion. La brunette remit une mèche de cheveux en place derrière son oreille tandis que cette dernière la gênait réellement. Sa bouche étira un léger sourire avant qu'elle ne glisse doucement.

« Tu veux que je reste ou tu préfères que je parte ? Ne te sens pas obligé de dire oui, tu sais très bien que ça ne me vexera pas. »

Certes, la médium préférerait largement qu'il dise oui. Mais bon, il n'était pas obligé et peut-être que ce serait un peu trop d'affronter tout...ça. Peut-être dans le fond qu'il parviendrait aussi à le regretter déjà dans l'instant. Après tout, elle ne pouvait pas être dans sa tête en cet instant. Les yeux verts de la brunette se fermèrent durant quelques secondes, le temps qu'il donne sa réponse, avant qu'elle ne les rouvre. Elle était décidée tout de même à comprendre ce que Chase avait voulu dire auparavant et surtout ne pas partir comme une sacrée voleuse. Ce serait très idiot et surtout très immature. Ils avaient quand même l'âge d'affronter ce qu'ils venaient de faire non ?