L'invitation avait été lancée plus de deux semaines auparavant. Prêtres vaudou, véritables médiums avaient contacté ceux qu'ils savaient être des leurs et même ceux dont ils étaient moins surs afin d'organiser cette petite réunion. Certains avaient d'ores et déjà répondus positivement à l'appel, tandis que d'autres déclinaient ce dernier et que les personnes restantes avaient décidé de rester dans le flou total.

Ils avaient déjà constitué une petite assemblée de membres éminents du patrimoine paranormal de la Nouvelle Orléans. Pa' Obi, prêtre vaudou émérite et reconnu, Elizabeth Baines médium réputée et Darius Forester, diacre de la paroisse de la ville s'étaient vus imputer la présidence de la soirée, tandis que les autres se contentaient de les appuyer. Bon nombre de médiums seraient présents sans savoir quel serait leur rôle ce soir. Celui de prendre ou non part à la guerre surnaturelle qui se préparait. Concrètement les personnes qui se rendraient ici ne savaient que ce que le carton indiquait, à savoir une invitation à un regroupement avec une petite soirée organisée. Les plus curieux viendraient justement pour savoir pourquoi on cherchait à les rassembler, tandis que les autres, eux viendraient par réel intérêt. Les motivations de chacun leur serait propre mais ils espéraient sincèrement que leur but deviendrait commun.

Peu à peu la salle se remplit, et prirent place sur les chaises qui leur était destinés. Miss Baines fut la première à prendre la parole.

« Bonsoir à tous. Merci d'être venus aussi nombreux nous ne nous attendions pas à un tel engouement de votre part. Je vais entrer dans le vif du sujet sans plus attendre. Bon nombre de mes élèves savent déjà pourquoi ils sont ici, mais je vais éclaircir la situation pour vous tous. Votre point commun ce soir est d'être médiums, de pouvoir communiquer sans aucune barrière avec les Esprits et dans certains cas, de pouvoir les arrêter. »

Des froncements de sourcils se firent voir sur certains visages alors que la dame Elizabeth reprenait.

« La Nouvelle Orléans subit une menace. Certains murmurent que les Esprits se rebellent et que l'un d'entre eux, un esprit majeur et extrêmement dangereux, en est leur chef. Nous n'avons pas encore de certitude sur son réel nom, nous enquêtons toujours. Malgré tout... Les derniers événements et meurtres en série lui sont imputés sans le moindre doute. Nous avons donc besoin de vous. Votre ville a besoin de vous. »

Son visage se résigna alors que la jeune femme prenait une pause.

« Des questions ? »

Spoiler:

Un prétexte d'une bonne soirée entre copines et Sophya avait attiré Calixte dans la place, avant de se diriger vers un siège et de s'asseoir, pas très sure d'avoir fait le bon choix en venant à cette réunion. La jeune femme déposa son sac au sol, croisant les jambes et s'installant, se demandant vraiment ce qu'elle faisait ici. Un regard circulaire l'informa de présences plus que surprenantes et elle daigna enfin écouter ce qui se passait autour d'elle. C'était vaguement qu'elle avait entendu parlé de cette femme, que Pa' Obi tenait en grande estime... l'écoutant avec attention la brune arqua un sourcil, tournant un regard inquiet en direction de Chase puis de Calixte. Finalement, son attention se porta sur Pa' qui semblait un peu... comment dire... un peu concerné. Sa main se leva finalement tandis que la médium posait sa question.

" De quel genre d'aide vous parlez exactement?"

Parfois, je faisais des choses que je n'arrivais pas vraiment à justifier, mais j'étais là à écouter des gens parler, les écouter nous expliquer des choses. Cette réunion de Médium était un peu trop flippante, mais terriblement chiante en fait. Pourquoi se prendre la tête ? Je pense qu'on était assez grand pour savoir quoi les choses était compliqué, quand nous étions en danger. Ils avaient besoin de nous ? Bon ok, c'était plutôt sympa et disons que là, c'était mon éducation qui me faisait rester, car là. Ils demandèrent alors si nous avions des questions et je me demandais bien qui pourrait s'interroger, et ce fut Sophya qui demanda des précisions sur le genre d'aide. Soupirant alors, je sortis mon portable pour lancer un jeu qui me tiendrait occupé le temps que cela termine. Et pitié que cela termine vite.

Il patientait dans le magasin de Nitzan ; assis sur la banquette les jambes pendantes dans le vide qu’il remuait au rythme de cette mélodie de Jazz moderne qui mettait l’ambiance à ce lieu connus des musiciens de la ville. La jeune femme à l’accueil occupée par ses nombreux clients ; il se sentait mieux. Assez bien pour trainer dans la boutique comme si rien n’avait eut lieu. La porte s’ouvre, la personne se dirrigeait directement vers lui comme si… Comme s’il était à vendre… ‘Viens avec moi, Prince.’ Il avait peur, il jetait un regard fuyant vers sa nouvelle tutrice avant de daigner suivre cette personne.

Dans la salle il fut installer devant pour que l’on puisse garder un œil sur lui. Le medium au don particulier et pourtant si fragile… Puis une femme parlait une fois les portes closes ; il ne comprenait pas vraiment de quoi l’on parlait. Il restait tout simplement silencieux. Puis une voix connue s’élevait et il jetait son regard par-dessus son épaule pour la reconnaître. Maddox aussi avait bel et bien une question qui lui brulait les lèvres : Pourquoi était-il ici…

Les questions se bousculaient, certains ne semblaient pas vraiment intéressés. En même temps ce n'était pas vraiment comme si la communauté Médium avait jamais été soudée. La brune jeta un regard ennuyé à son ex-mari... qui agissait comme le plus gamin des gamins et tenta un coup d'oeil prudent en direction de Calixte qui allait finir par... la massacrer tout simplement. En attendant, elle voulait juste une réponse à sa question. Elle faisait confiance à Pa' Obi là-dessus. Il n'aurait pas vendu les noms de ses élèves, s'il n'avait pas une bonne raison.

Ah l'alcool, les fêtes, les soirées entre copines, il n'y avait que ça de vrai à mes yeux! C'était bien pour cette raison que j'avais acceptée sans hésiter la proposition de sortie de Sophya. Vu la semaine longue et monotone que je venais de passer, il était clair que j'attendais cette soirée avec impatience. Une fois notre Barathon entamé, la seule chose que j'avais trouvé étrange, était l'air tendu qui semblait asphyxier Sophya... J'enchaînais quelques bars avec elle, essayant de la dérider un peu avant d'atterrir je ne sais où. Je m'avançais, confiante, me demandant si cette "surprise" dont elle m'avait parlé allait être aussi épique qu'elle me le promettait. Lorsque j'arrivai avec lady justice alias, notre super détective privée et vis cette étendue de chaise devant nous, je crus au départ à une mauvaise blague. Nous prîmes tout de même place et plus les minutes passaient et plus rien ne se passait:

"Merde Sophya, qu'est-ce que tu me fais là? Tu m'as pas amené à une réunion des alcooliques anonymes j'espère?"

Rien, le silence, j'avais juste eu le droit à une petite tape sur l'épaule qui signifiait "ne t'en fais pas Darling la fête va bientôt commencer!". Je continuais à sourire, encore... et encore... Jusqu'à ce qu'une espèce de cinglé vienne nous parler de médium et d'une espèce de menace... Je prenais le temps qu'il fallait pour digérer toutes les informations qui venaient percuter de plein fouet mon esprit déjà bien embrumé par l'alcool avant de me retourner vers la brune:

"Vraiment? Des médiums? So'... C'est quoi ce délire?! Qu'est-ce que t'es en train de me faire là?"

Je fus encore plus paniquée lorsque j'entendis une autre femme poursuivre sur le même sujet. Ni une ni deux, je me levais vivement, faisant au passage tomber ma chaise à la renverse:

"Wow wow wow... des esprits, de l'aide, des dons, mais bon Dieu, où je suis tombée moi?"

Je me retournais vers Sophya:

"Amuse-toi bien dans ton nid aux cinglés, moi, je vais poursuivre notre début de soirée! Tu sais... Celle que tu m'avais promis... Dans des BARS!"

Je fis quelques pas puis me retournant vers la brune l'air un peu ailleurs :

"Ah et pitié, la prochaine, oublies les surprise, surtout si elles sont aussi foireuses que celle-là! Allez à plus honey!"

J'adressais un clin d'oeil à Chase histoire de le saluer avant de me diriger à nouveau vers la sortie...

Si vous voulez une idée des représentants vous parlant::

Bon, j'aurais pu faire l'effort mais là… Ok il fallait apprendre à maitriser pour éviter la possession. Du moins c'était ce que j'avais appris à faire, mais soyons honnête, je partais du principe que temps que l'on respectait ma vie, je respectais celle des autres et donc tant que cela continuait, les esprits n'étaient pas plus dangereux que d'autres. Enfin surtout tout cela, soit je m'en fichais, soit cela ne me touchait pas. Oui c'était sans doute égoïste, mais je préférais m'occuper de mes affaires, et non pas de celle des autres. « Je pense que le minimum serait de respecter tout les avis, dont ceux des personnes ne souhaitant pas envisager vos propositions et solution. », je parlais pour Calixte qui venait de se faire épingler, mais à mes yeux, si elle voulait partir, elle devait partir, pour ma part de toute façon, ça ne tarderait pas, mais pour l'instant, je préférais continuer ce que je faisais en continuer à les écouter de loin. Je pouvais être agaçant, je sais, et je m'en fichais, j'avais le mérite de ne déranger personne pour l'instant.

De quoi tous ces gens parlaient ? A vrai dire, il écoutait à peine. Bien trop concentré à regarder ses lacets dont l’un d’entre eux était quelque peu de travers. Il était devant et il ne pouvait voir le visage de tous ces gens qui parlaient mis à part ceux qui étaient en face de cette assemblée ; c’est alors qu’une femme se mit à rouspéter, l’air… Ivre ; n’osant vraiment se retourner pour l’observer quand l’ordre de s’asseoir fut donné à celle-ci. Est-ce qu’ils étaient prit en otage ici aussi ? Ô non ! Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à lui ! Ô non, il ne voulait pas voir ça ! Se levant enfin comme sur ressors ; un véritable petit démon lorsqu’il était persuadé de quelque chose d’erroné. Il les dévisageait tous, ces gens qui l’avaient conduis jusqu’ici ; crispé comme sur le point d’hurler. Une voix murmure à son oreille, cette personne qui l’avait conduis jusque là « Assieds toi, tout va bien Prince. » ; jetant un coup d’œil craintif à l’arrière c’était comme s’il réalisait enfin ce qu’il faisait là ; les yeux rivés sur lui et ses yeux brillaient de souvenirs qui le hantaient « Aidez-moi… On me force à rester ici… Ils m’ont obligé à venir, aidez moi… Pitié ; ils me retiennent prisonnier. » Déclarait-il alors ; alimentant sans le savoir la tension qui régnait et cette méfiance exprimé par les médiums convoqués.

La brune étira un léger sourire, comme pour s'empêcher de parler. Il valait mieux que de lui avouer " t'inquiètes Cal', tu es juste ici parce que je te soupçonne d'être une médium... qui s'ignore". Pa' reprit alors, leur expliquant qu'il voulait monter une association de médiums. Pourquoi pas, oui... Mais alors que la brune y réfléchissait, elle se surprenait à apprécier l'idée. Surtout si ça pouvait empêcher ces foutus esprits de lui pourrir la vie.

Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle levait son regard vers Calixte. La discussion allait être houleuse et compliquée. Mais après tout... elle aurait aimé que quelqu'un lui prenne la main pour lui expliquer ce qu'il se passait, fut une époque. Sa voix s'éleva doucement, après que Chase eut fait son petit baratin.

"C'est pas une blague Cal'."

La voix de Maddox perça alors et la brune se figea un instant avant de se tourner avec lenteur et d'observer le brun et de se lever pour aller s'asseoir à côté de lui sur un siège vide.

" Plutôt que de donner des leçons de morale, sers à quelque chose et aide-moi à le calmer. "

Elle s'adressait à son ex-mari, tout en attrapant doucement la main de Maddox, répugnant ce contact malgré tout.

" D'ailleurs si tout le monde pouvait redescendre d'un cran, ce serait bien. On n'a pas envie d'une nouvelle crise..."

Sa main se détacha doucement de la main de Maddox pour la déposer sur son bras, en un contact un peu moins... tactile.

Assise? Il me voulait quoi Black Mamba? Pensais-je sur le moment, néanmoins, plus je le détaillais et plus son imposante stature m'obligeait à ne pas trop faire de vague... Me faire étaler par une telle armoire à glace n'était vraiment pas la meilleure des solutions, je tenais à mon minois. Soudain, la délivrance pris d'assaut mon radeau d'infortune afin de m'emporter vers de plus glorieux rivages. Chase et un type que j'avais croisé lors du carnaval venaient de m'offrir une porte de sortie que j'allais saisir sans me faire prier :

"Je suis tout à fait d'accord avec ce gentleman! C'est aussi pour cette raison que je m'en vais, aussi, il vous faudra bien plus qu'un simple "assise" pour me retenir prisonnière ici. Je ne suis pas un chien que l'on tient en laisse et que l'on traîne où l'on souhaite"

Je me dirigeais vers le brun et par la même vers Sophya, puis, d'un air détaché et quelque peu désinvolte je répliquais à lady Justice:

"Aller, pousse-toi de là Juda, tu vois bien que tout comme moi, il n'a aucune envie de faire partie de votre petit musée des horreurs..."

Je me penchais vers l'homme avant de lui dire doucement:

"Hum... Tu t'appelles Maddox c'est bien ça non? Tu te souviens de moi? On s'est rencontré lors du carnaval... Si tu ne veux pas rester ici, viens avec moi, on va partir loin de tous ces timbrés et plus personne ne t'obligera à faire ce que tu ne veux pas faire..."

Je lui tendis une main, tout en lorgnant du côté de la porte principale, bien déterminée à en franchir tôt ou tard le seuil.

Bon, sérieusement, je pouvais pas dire un truc sans me faire tacler ? Car oui, lorsque Maddox fit son petit numéro, Sophya m'épingla me demandant de venir l'aider à le calmer. Ouais, ok, mais entre nous, le faire sortir serait plus efficace. Me levant donc, je venais rejoindre le médium avant que Calixte ne s'occupe de lui pour essayer de le faire sortir. « Ok, donc il reste ou il sort ? » demandais-je brusquement alors que je trouvais une place un peu plus loin. Oui ça me soulait, tout ça me soulait et le comportement de Sophya ne m'aidait pas à être calme pour le coup. Mais passons, il fallait rester calme, éviter les vague non ?

C’est alors que Sophya s’approcha de lui, mais plutôt que de lui venir en aide pour se sauver de cet endroit ; elle venait s’asseoir à coté de lui et il avait senti sa main sur la sienne ; baissant lentement de regard sur celle-ci ; il ne se sentait pas vraiment bien à cet instant. Que faisaient tous ces gens ? Il ne les connaissait pas… Il restait figé alors qu’elle parlait sans qu’il ne comprenne de quoi elle parlait ; une nouvelle crise ? Elle parlait de lui ? Oh il n’avait rien fait… Il voulait juste retourner dans le magasin et écouter un vieil album de jazz… C’est alors qu’une jeune femme à la voix mielleuse s’approcha et doucement il reconnaissait les traits d’une femme habillée pour le carnaval de couleurs fantaisistes… Il se contentait d’acquiescer à sa question. Elle lui fit alors savoir qu’il n’était pas obligé de rester ici ; observant cette main tendue vers lui. Enfin quelqu’un répondait à son appel… Oh il ne voulait pas rester en otage ici ; ni ailleurs. Oh non, il ne voulait plus jamais ça…

Attrapant cette main tendue alors que Sophya lui tenait le bras ; presque tremblant. Il était terrifié à l’idée de faire une nouvelle fois le mauvais choix, de faire le contraire de ce que l’on attendait de lui. Mais il ne pouvait plus rester ici, il suffoquait de tous ces gens qui le regardaient tout à coup. De ce silence et cette façon qu’ils avaient tous de l’écouter. O il avait bien moins peur des amis imaginaires ; les amis invisibles… C’était donc de cela qu’ils parlaient n’est-ce pas ? Ils voulaient tous sa peau ; il l’avait prévenu… « C’est vrai plus personne ne m’obligera ? » Demandait-il, prenant comme toujours les mots aux pieds de la lettre de sa logique étrange et innocente. Il avait l'allure d'un agneau mal traité et abusé par ces mots. Comment refuser de prendre cette main avec une telle promesse, Maddox le candide écorché.

La brune esquissa un sourire à l'entente de la phrase de Calixte, se dégageant légèrement, sans pour autant se bouger. Quelque chose chez Maddox réveillait un instinct protecteur en elle... Peut-être à cause de ce qu'Alexey Eastwood lui avait fait.

" Désolée Cal... Il ne part pas avec toi. Il ne partira avec personne, d'ailleurs."

La lueur décidée dans son regard glissa sur Maddox, tandis qu'elle relevait les yeux vers Pa'Obi. Des petits attroupements s'étaient faits à droite à gauche et un véritable capharnaüm régnait à présent dans la salle. Maddox était sans doute la seule personne qu'on ne pouvait entraîner dans cette histoire, même s'il s'avérait aux yeux de Sophya être un médium plus qu'assumé et aguerri.

" Qu'est-ce que vous attendez exactement de nous? Les Médiums de cette ville ne se connaissent pas, on se retrouve déjà divisés en clan... Comment vous voulez qu'on puisse former une quelconque coalition un jour? Entre ceux qui n'y croient pas, ceux qui n'ont pas envie d'exploiter leurs fichus dons,... Qu'est-ce que vous voulez vraiment dans le fond? Pourquoi soudainement on devrait faire comme si on était une grande et heureuse famille. Tout le monde sait que ça c'est des conneries..."

Ses yeux se posèrent à nouveau sur Maddox, puis sur Calixte, avant de revenir sur le brun.

" Tu sais ce qu'est un Médium, Maddox?"

Après tout, elle ne pouvait pas vraiment être sure que ce fut le cas... Et ça pourrait aussi peut-être faire ouvrir les yeux à Calixte, également.

Un air totalement renfrogné s'inscrivit sur mon visage et la colère commençait à poindre.

"Qu'est-ce que tu me racontes So'?"

Elle ne prit même pas la peine de me répondre et s'adressa directement à l'autre colosse. La garce, qu'elle m'ignore oui, c'était le meilleur moyen pour me mettre sur les dents. Ma colère surgit soudain lorsqu'elle essaya d'embobiner le petit brun qui voulait également s'enfuir. Je saisissais So' par la manche de sa veste, l'empoignant fermement:

"Mais Bon Dieu! Arrête tes conneries!!! Tu te prends pour qui au juste pour décider à la place des autres? Mais regarde le bon sang!"

Je dirigeais mon bras en la direction de Maddox, le désignant ouvertement:

"Tu crois vraiment qu'il a envie de rester ici avec tous ces givrés? Et puis ton Pa'Obi là, il avait rien de mieux à foutre que de nous faire son petit numéro?! Vous vous rendez compte que vous êtes carrément flippants?"

Je jetais un coup d’œil en la direction de l'intéressé:

"Oui c'est bien de vous dont je parle! Il y a d'autres moyens pour faire le buzz et du business que de séquestrer des gens vous savez?"

Je reportais mon attention sur Sophya, ma main droite agrippant toujours le pan de sa veste:

"Tu me dégoûtes... Tu devrais avoir honte d'essayer d'embobiner ce pauvre type, tu vois bien qu'il est perdu et qu'il meurt de trouille! Je te préviens, So' t'as pas intérêt à nous empêcher de sortir d'ici..."

A ces mots, je pris la main de Maddox et commençai à le guider jusqu'à la sortie, fermement décidée à partir d'ici, enfin... Ça, c'était avant que deux gorilles ne nous bloquent le passage:

"ô misère... Vous n'avez aucun droit de nous retenir ici contre notre volonté! Au-cun! Dégagez ou j'appelle les flics !"

Toute cette histoire était loin de me plaire, aussi, je commençais à me sentir mal, je menais une main près de mon cœur, soufflant un instant histoire de me calmer. Oh grand dieu, si en plus ma santé commençait à se faire la malle, je n'étais pas sorti de l'auberge. Cependant, je continuais à faire comme si de rien n'était, conservant à la perfection mon rôle de grande révolté.

C'est moi ou la situation n'allait pas tarder à déraper ? J'en avais bien l'impression et cette optique me dérangeait déjà plus que de raison. Les laissants donc partir dans leurs délires, je finis par soupirer avant de me caler contre un siège en attendant qu'ils se calment, ce qui ne sembla pas arriver. « Ils n'essayent pas de nous embobiner… », levant les yeux, je repris. « Pour ma part je ne vois pas l'intérêt de vouloir forcer des gens, réellement pas, mais après, informer ne serait pas de trop. », repris-je sur le même ton. « Du moins pour tout ce qui relève des risques de mort et tous ça… ». Le seul intérêt était de coacher les nouveaux sur les risques de la possession, mais entre nous, ce n'était pas mon cas et je m'en fichais sérieusement de la suite si ça viré au règlement de compte. « Mais il y a sans doute mieux à faire qu'une prise d'otage pour informer. » concluais-je blasé.

Maddox ne savait plus ce qu’il devait faire, il se sentait de plus en plus crispé par ce qu’il se passait autour de lui. Qu’est-ce qui allait se passer maintenant ? Il ne partait pas ? Ô pourquoi c’était si compliqué ? Pourquoi est-ce qu’on ne l’avait pas laissé tranquille dans le magasin ? Pourquoi est-ce qu’on parlait de dons ? Est-ce qu’on allait encore l’enfermer à parler ainsi des voix ? Il n’avait rien fait de mal, ô pourquoi voulait-on encore lui faire cela ? La question de Sophya le mit mal à l’aise ; son regard se fit fuyant alors que ses lèvres se pinçaient puis enfin répondait à mi voix ce qui semblait plutôt être une supplication « Arrêtez de dire que je suis fou… » C’est alors que la brune s’emporta ; il se sentait de plus en plus mal. Les regards pesaient sur lui, enroulant ses doigts autour du tissu de sa chemise. C’est alors qu’elle lui prit de nouveau la main et se laissa guider vers la sortie sans rechigner, fixant le sol avec un intérêt déconcertant.

Deux molosse se mirent alors au travers de leur trajectoire et les doigts fins du dément se crispaient autour de la main de la jeune femme sans grande force tant il appréhendait les événements à venir. Les émotions prenaient son cœur en étau ; il avait mal et les larmes se mirent à couler le long de son visage. Relevant le regard vers Calixte alors qu’il entendit Chase parler de… Mort… « Aidez-moi… J’ai si peur… Je ne veux pas retourner là bas… Ils me mettent nu et m’attachent toute la journée… » Bien sur qu’il confondait tout, les événements qui se produisaient dans sa vie chamboulaient tout son fonctionnement habitué à la monotonie. Le traumatisme trop présent d’un dernier séjour en psychiatrie d’un personnel qui n’avait prit le temps d’écouter ses plaintes qu’ils voulaient taire à coup de calmant.

Tous ces gens qui le regardaient et qui ne faisaient rien ; il pleurait tout simplement comme un enfant. Il pleurait parce qu’il ne savait rien faire d’autre.

La brune serra les dents lorsque Calixte la saisit par la manche, l'empoignant avec une force qu'elle n'avait pas vraiment soupçonné.

" Et toi tu ne peux pas embarquer les gens parce que tu as décidé que j'étais la mauvaise dans l'histoire. Je suis la première à penser que Maddox n'avait pas à être ici ce soir. Toi, c'est autre chose. Arrête de faire l'autruche trente secondes et écoute ce qu'on a à dire avant de nous prendre pour des cinglés. La seule qui agit comme ça, c'est toi."

Les yeux verts ne cédèrent que lorsqu'elle la lâcha, tandis que son visage reflétait une colère qui montait doucement. La patience n'était pas son fort et il fallait avouer que Calixte n'y allait pas par quatre chemins. Elle prit quelques secondes avant de souffler.

" Chase a raison. Le but c'est de les informer, rien d'autre. Si vous avez besoin de moi, j'en suis. Vous savez où me trouver. Mais votre tentative de nous réunir, elle ne sert à rien. C'est pas parce que vous parlez de danger qu'on va soudainement être les meilleurs potes de la terre et se torcher tous les soirs comme de vieux amis. Non... Nous n'avons rien en commun..."

Son visage se tourna vers l'assemblée, pointant Pearl et d'autres du doigt.

" Il y a ceux qui gardent le silence, qui préfèrent garder en eux, ce qu'ils n'ont pas envie de dire tout haut...Ou qui s'en foutent, tout simplement."

Ses yeux se posèrent su Chase, avant qu'elle ne se tourne vers Calixte et Maddox.

" Et ceux qui soit s'ignorent totalement... qui ne savent pas ce qui peut bien leur arriver. Certains en ont conscience mais ne comprennent pas."

Elle marqua une pause.

"Quoiqu'il en soit, votre tentative d'approche était vraiment plus que pourrie, et n'aura servi à rien."

La médium blonde s'avança, soupirant et posa une main calme sur l'épaule de Pa'Obi. Décidément, ils étaient bien dissipés ce soir. Comme si un feu ardent vibrait en chacun d'eux. Sa voix calme brisa l'hostilité environnante

« Nous sommes une communauté. N'avez-vous pas trouvé une famille chez vos mentors, chez vos semblables ? N'avez-vous pas recherché une personne capable de vous comprendre et de vous épauler ? Nous vous offrons cette possibilité. »

Elle détacha sa main avant de s'avancer vers Maddox, une lueur maternelle dans le regard et resta à quelques pas de lui et de Calixte. Si Pa'Obi dégageait cette impression de force sauvage, il émanait d'elle une douceur sans borne, mais également une volonté de fer, impliable.

« Aucun d'entre nous n'est fou, et tu ne l'es pas plus que moi. Tu as un don précieux en toi, que tu ne peux pas comprendre. On nous a expliqué combien tu étais différent Maddox... Mais cela ne fait pas de toi quelqu'un de moins capable que nous à les repousser. »

Ses yeux se tournèrent vers Calixte.

« Vous vous comportez comme une enfant faisant un caprice. Vous ne prenez pas la peine d'écouter ce que l'on a à vous dire, alors que vous êtes l'une des premières concernées. Cela fait de vous un poids mort, alors si vous voulez partir, partez. Mais ce jeune homme n'ira pas avec vous. Vous êtes libre de partir, mais seule... Ce garçon ne dépend que de l'autorité de son tuteur, qui était d'accord pour qu'il assiste à cette réunion. »

Façon délicate de lui faire comprendre quelque chose, si tant est que c'était possible. Doucement ses yeux se révulsèrent alors et elle dut s'agripper au bras de la personne la plus proche afin de ne pas tomber. La crise dura quelques secondes avant qu'elle ne se retourne vers Pa'Obi et le prêtre.

« Il semblerait que nous allons avoir des visiteurs. »

"Vous me répugnez..."

Je n'écoutais même plus les reproches de Sophya ou des autres, jetant simplement un regard désemparé à Maddox. Le pauvre allait se faire enfumer par cette espèce d'illuminée. Le refrain du : "tu es quelqu'un de spécial" était tellement surfait... L'attitude de l'autre blondasse ne fit que me mettre encore plus en rogne lorsqu'elle osa me comparer à un enfant capricieux. Je commençais à avoir la gorge nouée mais préférais passer outre, puis d'un air des plus dédaigneux, je me contentais de lui répondre:

"Alors laissez-donc cet enfant si capricieux sortir d'ici, c'est tout ce qu'il demande"

J'allais tourner des talons, prête à enfin passer ces maudites portes lorsque la médium s'agrippa à mon bras. J'allais lui hurler un "mais lâchez-moi bon sang" mais rien ne put sortir. Les mots s'étaient étranglés au fond de ma gorge avant de mourir en un souffle rauque. Ce contact physique venait de me déstabiliser, j'étais même comme pétrifiée. Mon souffle s'accélérait sans que je ne puisse rien y faire alors que cette sensation de mal être que je ressentais depuis quelques moments déjà s'accentuait à chaque seconde. J'avais cette désagréable sensation que mon corps était à présent fait de plomb. Je menais lourdement une main à mon front, comme pour me ressaisir, mais rien... Je titubais légèrement, essayant de me rattraper au mur le plus proche afin de me soutenir un minimum. En fait, j'étais au plus mal. J'avais la tête qui tournait et l'impression qu'une masse s'était abattu sur celle-ci, mon cœur, lui, tambourinait de façon malsaine en ma cage thoracique. Et cette nausée qui venait me soulever l'âme. Mon dieu, j'avais l'impression que ma vie elle-même se faisait la malle. Je jetais un regard terrorisé à la blonde, ne percevant même plus ce qu'elle disait, tentant fébrilement d'articuler un:

"Qu'est-ce que vous m'avez fait?"

Là, tout s'accéléra. Je n'arrivais même plus à respirer normalement et tentais vainement de prendre de profondes inspirations afin d'amasser un maximum d'air en mes poumons. Inspiration, expiration, je suivais cette rythmique qui se voulait de plus en plus rapide, lorgnant de temps à autre avec incompréhension du côté de Sophya jusqu'à ce que je m'écroule subitement au sol. Personne n'avait rien vu venir ni ne m'avait rattrapé. J'étais juste là, gisant lamentablement par terre, je m'étais sans doute fais mal à l'arrière du crâne mais, mon corps ne me répondant plus, je ne ressentais rien. Je voulais essayer de me relever, mais c'était inutile. Je ne pouvais tout simplement pas. Plus les secondes défilaient et plus ma respiration se faisait bruyante, rauque, sombre et profonde à la fois. Je ne comprenais pas, je n'étais plus là. Alors que le voile de l'inconscience allait s'abattre définitivement sur moi, un hurlement long et puissant se fit entendre. Je venais de crier à en faire trembler les murs, matérialisant ainsi ces sentiments de haine et de rage qui grondaient en moi sous leur état le plus pur. Grand Dieu, c'était véritablement moi? Mince que se passait-il? Qu'est-ce que? Non!! Je voulais voir! Je... Oh, qu'il faisait froid et noir subitement. Oui il faisait si noir tout à coup, si noir...

Un rire machiavélique, une aura aussi négative qu'impure, j'étais enfin là. Oh que c'était bon que d'avoir enfin le contrôle. Je devais remercier cette gourde pour avoir tout déclenché. Je contemplais un instant les mains de mon nouveau véhicule, palpait un instant son visage. Calixte était ravissante et son innocence face à nous l'était tout autant. Je me relevais avec lenteur, l'air de rien, jouant les pauvres humaines effarées, m'approchant à pas de loup de cette chère et tendre Elizabeth, attrapant doucement ses mains en les miennes avec les larmes aux yeux:

"Je suis désolée, tellement désolée"

Je me penchais ensuite vers elle, glissant un petit "Mais, je te remercie et... tu as les salutations de Belaam!" au creux de son oreille avant de lui rompre joyeusement le cou, brandissant avec allégresse mes bras au ciel afin de m'étirer avec désinvolture:

"Je suis désolé d'avoir mis autant de temps à venir! Vraiment!"

J'avais bien dit que j'allais la remercier... Enfin! Ayant fini mon petit numéro, je déposais mon regard sur cette assemblée de bras cassés et autres médiums au rabais:

"Alors mes agneaux? On ne dit plus rien? Je vous trouve bien calme tout à coup!"

Un des idiots qui gardait la porte voulu me maîtriser. Pour qui il me prenait celui-là? Un humain? Je souriais puis, me dégageant sans le moindre mal de sa prise, lui tordis le poignet afin de le mettre à genoux. Une fois soumis et à ma merci, j'agitais mon index devant ses yeux:

"Hun hun... Ce n'est pas très poli de faire ça tu sais? Tu risques d'abîmer ce joli corps! C'est qu'on y tient tu comprends?!"

Sans attendre la moindre réponse, j'enfonçais mes pouces jusqu'au fond de ses orbites, le laissant hurler de douleur. Le second s'apprêtait à foncer sur moi à son tour mais fut projeté dans la seconde qui suivi contre un mur. Eh oui, je n'étais pas venu seul. Riant comme un diable je m'adressais aux futurs cadavres qui me faisaient face:

"On trouvait qu'il n'y avait pas assez d'ambiance ici, alors je me suis dit que j'allais venir avec quelque amis afin de réchauffer l'atmosphère. C'est tout de suite plus conviviale vous ne trouvez pas?"

Je claquais des doigts, signalant aux autres de verrouiller toutes les entrées et sorties existante:

"Bon. Que la fête commence!"

Spoiler:

Il était perdu. Il ne comprenait plus rien. Une femme approcha, rassurante et douce. Il l’observa alors en silence ; écoutant ses mots bienveillants bien qu’il ne lâcha pas la main de Calixte qui rétorqua. Puis la scène fut horrible.

La femme était morte ; Calixte l’avait… Il avait lâché sa main, incapable cependant de prendre la fuite. La fixant de ses grands yeux bleus qui ne comprenaient rien de ce qu’il se passait. Les issues furent bloquées et quelqu’un approcha de lui pour le faire reculer. Il se laissa faire bien que ces yeux semblaient incapables de quitter Calixte, l'esprit. « Est-ce qu’Harry va venir ? » Sa question resta en suspens, les esprits qui étaient là se regardaient. Harry ? Le dément se retrouva seul. Les medium resserrés au fond de la pièce, autour des premiers rangs ; une allure de chair à canon. Il tourna la tête vers Sophya, les yeux noyés de larmes. Les ombres étaient ses amis n’est-ce pas ? Tendant naïvement la main vers cette ombre menaçante ; tendre agneau qui prenait le grand méchant loup pour son meilleur ami.

Il n'avait pas eu besoin de l'autorisation de Belaam pour lui permettre d'aller rejoindre les médiums mais au moins, il savait qu'il pouvait foutre le boxon comment cela lui chantait. Alors qu'un esprit avait envahi le corps d'une médium, avec d'autres esprits, Furfur apparut. Il vit dans un coin Sophya mais ne broncha pas. Des mois qu'il ne l'avait pas vue mais il ne pouvait rien pour elle. Il y avait Chase, il y avait Pearl, il y avait enfin Maddox. Avec un excès de possessivité évidente, Alastair apparut devant Maddox et envoya bouler un autre esprit qui tentait de l'atteindre. C'était sa victime, celle de personne d'autre. Belaam n'était pas là, bien trop occupé avec les autres esprits sur Harbor. Sa main effleura celle de Maddox.

« Viens gamin, tout ira bien. Je te l'ai promis. »

Sa voix était tentatrice. Il l'avait suffisamment travaillé pour espérer qu'il le suivrait. Son regard se posa un instant sur Sophya, un regard vide. Autour de lui, les autres esprits se jetaient sur les victimes potentielles. La salle vibrait d'énergie négative tandis que des objets volaient, bougeaient pour ceux encore incapables de se rendre visibles ou alors, bien trop prudents, contrairement à Furfur.

Spoiler: