Sujet: Bienheureux sont les ignorants [PV Ezeckiel] Jeu 31 Juil - 16:12
Les gens tentaient d'oublier la violence constante que la ville dégageait. Le gouvernement des États-Unis avait classé la ville comme l'une des plus dangereuses du pays. Il fallait se protéger tandis que la police faisait face à quelque chose de sans précédent. Ils ne comprenaient pas la folie soudaine de certaines personnes, ignorant que c'étaient des possédés. Alastair marchait dans les rues, les mains dans les poches, ne réagissant pas vraiment. Personne ne le remarquait car il était tout simplement invisible. Depuis quelques temps, le Dibbouk reposait son énergie qui pourrait lui servir pour une possession. Mais il ne possédait pas encore la victime idéale. Les gens qui sortaient du théâtre lui passèrent à travers et certains tressaillirent mais ne réagirent pas vraiment. S'ils n'étaient pas médiums, ils ne pouvaient pas se rendre compte qu'ils passaient à travers un fantôme. Le Dibbouk se dirigeait vers le port sans vraiment savoir ce qu'il cherchait, une forme de tranquillité, probablement. Les bruits de la ville l'étouffaient, le tuaient à petit feu. Il n'en pouvait plus.
Au milieu de la nuit, le port était vide mais au petit matin, il était rempli des étales de poissons. Alastair se laissa choir au sol et s'y assit. Il ramena une jambe contre lui, le coude sur le genou et observa l'étendue d'eau. Il commençait à en avoir marre d'être sans hôte mais cela demandait une certaine énergie et surtout de harceler sa victime jusqu'au bout. Or, Furfur était particulièrement pénible concernant ses victimes. Elles devaient être obligatoirement des hommes et d'un certain style seulement. Le mauvais esprit se laissa tomber au sol, observant la nuit étoilée. Malgré que le port soit éloigné d'une bonne partie de la ville, il entendait encore les bruits de foule, de fête. Les gens s'enivraient de plus en plus pour oublier la violence omniprésente le jour. Même les plus grands criminologues n'arrivaient pas à expliquer ce qui se passait. C'était tout simplement hors de leur portée. Un bruit dans le dos de l'esprit lui fit redresser la tête et il reconnut une silhouette typiquement d'un esprit. Un sourire paresseux passa sur son visage quand il vit un ami.
« Tiens dont mais c'est Loki ! Tu rôdes toi aussi. »
Le palefrenier ne bougea pas de sa place, continuant de toiser le poltergeist. Ils se connaissaient depuis quelques années maintenant. Quand Furfur était d'humeur particulièrement emmerdante, il aimait appeler l'autre esprit « l'amoureux du Titanic ». Quand on connaissait son histoire c'était tordant. Oui l'humour du mauvais esprit ne volait pas très haut mais on ne pouvait pas lui en vouloir d'agir ainsi. Il tentait depuis quelques temps de convaincre Ezeckiel de rejoindre la cause de Belaam mais ce n'était pas du tout gagné. Alastair le faisait car c'était un opportuniste de base et qu'il préférait être dans le camps des gagnants que des perdants. Il avait été bien assez longtemps dans le camps de ceux qui ne s'épanouissaient pas, à son sens du moins. Son regard clair se replongea dans la mer sombre qui jouxtait le bord. Il était habillé comme quelques heures avant sa mort et ceci depuis 249 années. Une chemise foncée aux manches relevées, un pantalon d'équitation sombre usé, des bottes de cuir dans le même état et un visage non-rasé avec des yeux d'un bleu électrique envoûtant.
« Qu'est-ce qui t'amène ici ? »
Petit regard en coin en direction de l'autre esprit puis Furfur se concentra à nouveau sur le passage devant lui sans vraiment réagir. Oui il était blasé et plus le temps passait, moins cela s'améliorait. Il savait Loki plus jeune que lui de quelques centaines d'année. Pas pour autant qu'Alastair allait le prendre de haut. Le mauvais esprit préférait fréquenter les esprits masculins que féminins. Même quand elles étaient mortes, les femmes continuaient de l'agacer.
« Je ne t'ai pas vu à la réunion de Belaam quelques mois auparavant... Tu m'as fait défaut l'ami. »
Il était ainsi, il ne lâchait jamais une affaire quand il l'avait en tête. Or, il était bien décidé à le convaincre. Mais cela prendrait du temps, il n'était pas dupe. Il n'y avait rien de plus têtu qu'un vieil esprit et plus ils étaient âgés, plus ils se figeaient dans le temps.
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Sujet: Re: Bienheureux sont les ignorants [PV Ezeckiel] Mar 5 Aoû - 22:09
La nuit venait à peine de tomber et déjà les gens se précipitaient chez eux, dans le confort que leur offraient leur foyer. S'ils croyaient y être à l'abri, ils se trompaient sur toute la ligne. La peur les rongeait de l'intérieur, menaçant d'emporter dans son sillage le peu de conscience et de logique qu'il leur restait. Ezeckiel les regardait accourir de tous les côtés, un air amusé sur le visage. Tous marchaient en hâte, leur pas pressé et les yeux scrutant chaque recoin de rue. Tous s'entendaient presque à voir surgir un meurtrier de derrière un bâtiment, mais personne n'osait même imaginer la présence d'esprit rôdant dans les parages. La pensée en était presque risible. A tel point qu'elle fit rire Ezeckiel, qui s'amusait à les voir aussi apeurés que des chiots égarés. Perdre tout son temps à rechercher de potentiels criminels alors que les véritables responsables se trouvaient sous leur nez en permanence. Il n'y avait que les humains pour être aussi stupides, et le gouvernement ne faisait rien pour arranger la chose. Pire encore, les discours du président et autres hommes politiques ne faisaient qu'aggraver la situation déjà tendue. Ezeckiel, quant à lui, se moquait bien de toute cette histoire. Les habitants étaient d'autant plus amusant à effrayer quand la peur les animait déjà, et il n'allait pas s'en plaindre.
Laissant ses pas le porter, l'esprit finit par bifurquer sur le port, désert. Il n'était encore jamais allé dans cet endroit de la ville, préférant les endroits plus animés. Il pouvait d'ailleurs entendre les échos d'une fête non loin. Toutefois, il avait décidé d'errer un peu plus qu'à son habitude, et de laisser les humains tranquille pour la soirée. Il pouvait bien prendre un jour de congé lui aussi. L'éternité c'est long, surtout quand on est mort, alors on fait bien ce qu'on veut. Cela faisait surtout un petit moment que Loki traquait une proie maintenant, et il comptait bien réussir à en faire son hôte. Malheureusement, il manquait d'énergie à trop la harceler, et il préféra donc se reposer quelque peu, avant de revenir à la charge. Il ne fut pas surpris de constater qu'un autre esprit hantait déjà l'endroit. Furfur, un de ses amis -bien que le terme ami soit plutôt superflu aux yeux des esprits- errants.
« Tiens dont mais c'est Loki ! Tu rôdes toi aussi. » L'esprit se contenta d'hocher la tête, sans même prendre la peine de répondre. Depuis sa mort cent ans plus tôt, le jeune poltergeist ne s'exprimait quasiment jamais, sauf s'il s'agissait d'effrayer ses victimes. Il aimait particulièrement leur murmurer à l'oreille ou les effrayer en rédigeant des mots bien sadiques sur un miroir. Certes, cela pouvait se révéler plutôt cliché, mais Loki aimait l'authenticité et les vieilles méthodes. Et de son temps, le plus simple était souvent le plus efficace. « Qu'est-ce qui t'amène ici ? » Le poltergeist rejoint son ami sur l'asphalte, et contempla la mer un petit moment avant de se décider à répondre. Depuis sa mort, il craignait l'eau et tous ses dérivés. Il détestait particulièrement les bateaux, voilà sans doute pourquoi il n'avait encore jamais mis les pieds dans cet endroit, qui ramenait beaucoup trop de mauvais souvenirs en mémoire. Et bien qu'il ne pouvait plus se noyer, l'état délabré et humide de ses vêtements reflétait bien la cause de sa mort. Son smoking, autrefois resplendissant et splendide, n'était plus qu'une ruine dégoulinante et déchiré à plusieurs endroits.
« La même chose, que toi je suppose. Le calme. » Sa voix était rocailleuse, et plutôt grave pour un homme de son âge. Enfin, l'âge qu'il avait à l'époque. Ezeckiel passa une main dans ses cheveux - encore légèrement humides, après cent ans d'errance dans le monde des esprits - et détourna son attention de l'eau. Aujourd'hui encore il lui arrivait de se demander ce qu'il était advenu de son corps. Perdu à jamais dans les profondeurs de l'océan, sans doute. L'heure n'était plus à ce genre de questions, néanmoins.
« Je ne t'ai pas vu à la réunion de Belaam quelques mois auparavant... Tu m'as fait défaut l'ami. » Un rictus vint se dessiner sur les lèvres du poltergeist. Belaam. Il n'appréciait pas l'esprit plus que ça, et n'était pas vraiment décidé à rejoindre ses rangs, malgré les nombreuses tentatives du Dibbouk à ses côtés. Il préférait jouer en solo, comme il le faisait toujours depuis son décès. « J'étais bien trop occupé à traquer une proie. Tu sais aussi bien que moi à quel point il est difficile de trouver un hôte. »
Loki aimait posséder les femmes, sans vraiment savoir pourquoi. Sans doute une façon pour lui de se rappeler de son épouse, elle aussi disparue en mer. Elles étaient bien plus dociles et faciles à manipuler que les hommes. Et pourtant, en un siècle d'errance, il n'avait possédé que trois hôtes. Dont un homme. Il joua avec sa cravate, autrefois noire et rouge, et présentant dorénavant une étrange teinte grisâtre, presque maladive. Il retourna son attention sur le Dibbouk, un sourire moqueur sur les lèvres. « T'aurais-je donc manqué mon cher Furfur ? Tu sais bien que je ne me laisserais pas aussi facilement convaincre, malgré tes douces paroles pour me faire céder. » De son vivant, Ezeckiel était borné. Et dans la mort, il l'était encore plus.
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Sujet: Re: Bienheureux sont les ignorants [PV Ezeckiel] Lun 11 Aoû - 11:12
Contrairement à Alastair, Ezeckiel avait une allure de noyé. Oh bien entendu, la nature faisait bien les choses et si un esprit mourait avec la tête éclatée, il n'apparaissait pas avec une tête éclatée mais une tête entière. Le Dibbouk ne portait aucune trace autour du cou de la corde. Pourtant, il était mort perdu. Jamais il ne s'était demandé pourquoi l'au-delà modifiait légèrement leur apparence. Un peu comme si Dame Nature avait daigné les rendre plus présentables pour que les humains ne se rendent pas compte de suite que quelque chose clochait. Loki était un esprit qui ne causait pas et pour quelqu'un comme l'ancien palefrenier, cela faisait un bien fou. Son regard clair se promena sur l'autre silhouette fantomatique. Le calme, voilà donc ce que les deux mâles étaient venus chercher. Les vagues se jetaient contre les pierres du port, léchant la roche avec patience. Alastair n'avait jamais aimé la mer. Quand il avait fait le voyage depuis l'Irlande, il avait été un malade comme un chien. Il avait cru mourir et seules les paroles rassurantes de sa mère avaient su l'apaiser. Quand on n'avait pas l'habitude des bateaux, il suffisait de peu pour être malade.
Alastair appréciait Ezeckiel et c'était bien pour cela qu'il voulait le convaincre de rejoindre les rangs de Belaam. Avec son ami dans les rangs, cela irait tout de suite mieux. Il vit bien le sourire du poltergeist mais n'en tint pas compte. Il préféra se murer dans un silence qu'on ne lui reprocherait pas le moins du monde. Une proie, ainsi l'autre esprit tentait de se trouver un hôte. Vu le chaos général, on aurait pu penser que la tâche aurait été facile mais bien au contraire. La suspicion des gens les empêchait de tomber dans des pièges et c'était bien agaçant. Plus un humain se rendait compte que quelque chose clochait, moins on pouvait l'avoir avec des subterfuges. Alors oui, ils préféraient encore fermer les yeux, croire la voix du maire qui disait que c'était de la délinquance qui se produisait du fait du taux de chômage mais la vérité était différente. Et la suite qui arriverait prochainement ne ferait qu'embraser encore plus la folie et la peur des gens. Le Dibbouk leva un sourcil interrogatif face au ton de son comparse.
En soi, il ne lui avait pas manqué mais après... Les sentiments étaient difficiles pour Alastair et il était encore plus difficile pour lui de les décrypter. Il était tant malade qu'il ne se rendait pas souvent compte qu'il pouvait porter de l'affection à quelqu'un. C'était tout simplement un handicapé des sentiments.
« Mes douces paroles... On dirait que tu me compares à une fille de joie. »
Lui l'ancien alcoolique qui jouait aux cartes deux siècles auparavant, trouvait cela bien drôle. Il en avait eu des filles de joie dans ses bras avant d'épouser sa femme. Des filles qui avaient donné des enfants et parmi l'un d'eux, l'ancêtre de Sophya. Parfois, il ne suffisait d'un rien, d'un peu de chance pour qu'une lignée s'établisse. Son regard clair sonda Loki.
« Combien de temps crois-tu que tu pourras tenir ? Je conçois que tu ne veux pas nous rejoindre, ne crois pas que je l'ai fait de gaieté de cœur. »
Non, il l'avait fait pour survivre, tout simplement. Alastair, plus qu'un autre, connaissait des astuces pour survivre. Humain, il faisait tout pour s'en sortir, alors une fois mort, cela s'était accentué. Il n'avait jamais été exorcisé, évitant habillement les exorcistes qui auraient pu le piéger. Il fallait parfois la jouer intelligemment pour s'en sortir.
« J'ai vu un esprit tenter de lui résister et ce n'était pas beau à voir. »
Cet inconnu qui avait tenté de prouver qu'il pouvait s'en sortir sans eux. Bien loin de se douter que c'était le père de Sophya, et donc, l'un des descendants d'Alastair. Le monde était très petit quand il s'y mettait et terriblement moqueur aussi.
« Je viens te prévenir Loki. Ce n'est qu'une question de temps jusqu'à que les esprits qui n'ont pas rejoint les rangs reçoivent des sérieux avertissements. Cet esprit ne rigole pas, crois-moi... »
Il ne citait pas volontiers le nom de Belaam car le nom des esprits n'était pas sans conséquence. Savoir le nom d'un esprit permettait de le renvoyer dans l'au-delà. Alastair était naturellement paranoïaque. Il avait vu les capacités de Chase durant l'attaque chez les médiums. Ce n'était qu'une question de temps avant que ces bébés médiums sachent enfin les repousser et les combattre.
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Sujet: Re: Bienheureux sont les ignorants [PV Ezeckiel]