Contrairement à lui Valérie avait changé de voie, elle n'avait donc plus les rêves d'espaces qu'elle avait autrefois. C'est dommage, mais elle avait surement choisi un autre chemin qui lui convenait plus. Du moment qu'elle fait quelque chose qui lui plait, c'est l'essentiel, n'est-ce pas ? Avant qu'il ne puisse poser plus de questions pour en savoir plus, elle l'entraina vers le bar. Il se laissa faire et parvient à attraper un verre tout comme son amie. Tout le monde était agglutiné au buffet ce qui les empêcheras de pouvoir se nourrir d'un petit canapé délicieux. C'est là qu'il crut voir une sorte de forme, ce fut furtif, légèrement flou, mais c'était bien assez pour lui pour comprendre que c'était un esprit. Le pauvre se raidit, il n'aimait pas ça. Pourquoi ce fantôme venait-il de faire renverser le verre de Valérie sur une autre invitée. D'ailleurs, la victime sembla assez énervée. Drake resta immobile, le teint légèrement livide, jusqu'à ce qu'un baiser sur la joue le sorte de son état léthargique. Ses yeux s'ouvrirent plus grand et il reconnut la jeune femme du carnaval. Elle allait bien, il était content qu'elle s'en soit sorti et visiblement elle aussi était heureuse de voir son héros en pleine forme."Oh, c'était rien. C'est mon boulot et puis je n'allais pas vous laisser en danger." Au loin, il revit la forme flou faire tomber cette fois-ci un plateau. Drake attrapa le bras de Valérie et s'approcha doucement de son oreille : "Faut qu'on parte d'ici, rapidement. Je ne peux pas t'expliquer pourquoi, mais on doit trouver un moyen de faire sortir tout le monde de cet endroit !" Il espérait que son murmure n'avait pas été assez fort pour que la fille qu'il avait sauvé au carnaval et les deux hommes ait pu l'entendre. Si on lui pose des questions qu'est-ce qu'il pourra répondre ? Qu'il a vu des esprits ? Que Casper le fantôme est en train de mettre le bordel ? Qui voudra le croire ?

Alastair était apparu avec dans les autres dans le bar. Invisible, il se rapprocha de Valerie et lui effleura la nuque d'une main. Il vit dans un coin Drake qui paniquait comme jamais. Le pauvre semblait paniqué et parlait de partir. D'une brève poussée d'énergie, il s'approcha du pompier et se pencha à son oreille.

« Il est trop tard Drake, bien trop tard. »

Un sourire mauvais invisible aux yeux des mortels passa sur son visage. Le jeu allait débuter ! Divers objets commençaient à s'agiter, à voler. Certains des habitués se faisaient bousculer sans rien comprendre. La colère des esprits grondait en silence.

Spoiler:

Oups. La brune encaissa le regard de la femme qu'elle venait d'asperger d'alcool parce qu'elle en avait le droit et répondit :

« Quelqu'un m'a bousculé. »

C'était forcément ça parce qu'elle n'avait pas Parkinson et contrôlait parfaitement ses mouvements. Valerie répondit d'un regard assassin à celui de l'homme qui l'a fusillait du regard après avoir donné un mouchoir à sa malheureuse victime. Oh ! C'était un accident ! Ça arrivait à tout le monde et c'était pas sur lui qu'elle avait renversé la moitié de son verre mais s'il voulait le fond qui lui restait sur la tête, qu'il le demande clairement au lieu d'essayer la télépathie par les yeux.

« Et vous si vous voulez ce qui reste dans mon verre sur la figure, continuez à me fusiller du regard comme ça alors que je ne vous ai rien fait. »

Drake attrapa son bras avant qu'elle n'ait eu le temps d'exprimer tout le fonde de sa pensée à ce malotru pour lui dire que tout le monde devait partir immédiatement. Un courant d'air glacé passa dans sa nuque et Valerie frissonna avant de passer sa main dessus comme pour chasser cet étrange impression et de tourner ensuite le regard vers Drake sans comprendre.

« Quoi ?! »

Bon. Ceci dit, il était devenu pompier professionnel, il devait savoir de quoi il parlait mais elle ne voyait pas ce qui pourrait le paniquer ainsi. Il avait l'air pâle et mal à l'aise.

« On peut déclencher l'alarme incendie… »

Tout semblait prendre une tournure étrange, inquietante... Il laissa Jillian s'éponger avant de récupérer son mouchoir pour éponger les quelques éclaboussures qu'il avait reçu. Oh certes, ce n'était pas énorme, mais ce regard qu'il jetait à l'autre femme était plus pour Jillian et qu'elle s'excuse. C'était peut être une maladresse, mais ça restait franchement pas poli s'il n'y avait pas au moins des excuses... D'ailleurs, elle signala qu'on l'avait bousculée... Heu... Encore qu'il pouvait l'admettre, vu qu'il y avait des trucs qui se cassaient la gueule sans raison apparente... mais au lieu de s'excuser, elle l'agressait, lui, pour le regard noir qu'il lui adressait...

-"Si l'on ne compte pas les éclaboussures, qui ne sont effectivement rien, votre manque de politesse et de courtoisie envers cette demoiselle justifie parfaitement ce regard."

Mais bon, c'était peut être pas le moment de se prendre le chou... Certains semblait savoir ce qu'il se passait... Il n'aimait pas ne pas savoir...

Soudain, je me crispe. Je n'en voie pas, mais je les sens. Un courant d'air, un souffle glacé sur ma nuque, un objet animé, d'autres qui tombent sans raison, mon palpitant qui part en vrille... Partout à travers la salle, des petites actions qui pourraient paraître anodines si elles étaient isolées. En si grand nombre, ce n'est pas anodin du tout. Ce n'est que mauvais signe. Un "bonjour, prêt à t'en prendre plein la tronche ?". Je commence doucement à paniquer, regarde les autres qui s'échangent des mots discrètement, me demandant s'ils comprennent. Au moins James ne comprend pas, ça, c'est sûr. Hors de question que je me retrouve à nouveau coincée au milieu de rageux de l'au-delà.

"Restez pas plantés là, faut sortir d'ici !"

Je m'adresse au petit groupe puis pose un regard insistant sur James et ajoute à son intention.

"Fais-moi confiance, suis-moi."

Je me lance alors à grands pas vers la porte, non sans devoir éviter des verres volants. J'atteins la porte, la pousse... Et me retrouve soudainement des pas en arrière à récupérer mon équilibre alors qu'une force invisible a refermé violemment le battant.

"NON !"

Cri de rage. La panique le fait vibrer. Je me rue sur la porte et tente vainement de la rouvrir. Pourquoi ils sont toujours dans les parages ? Pourquoi ils continuent à me pourrir la vie ?

La plupart des gens avaient l'air de l'ignorer, mais pas Drake. Il sentait que les choses n'allaient. Les esprits étaient là. Combien ? Voilà une chose qu'il est impossible de définir pour le jeune homme. On ne peut pas dire que son don soit développe et encore moins voulu. Tout ce qu'il souhaite au fond de lui c'est ne plus voir ou entendre ce qu'il ne devrait pas avoir lieu. Inquiet, il murmura à Valérie qu'ils devaient partir sans en expliquer la raison. S'il lui disait qu'il ressentait et voyait des esprits, elle risquait de le prendre pour un fou ou simplement de croire que c'était un fan du film "Sixième sens". L'autre homme s'adressa à lui, mais il n'eut pas vraiment le temps de faire attention à ce qu'il venait de lui dire quand une voie qu'il connaissait que trop bien à présent s'invita derrière lui. Alastair. Son corps se raidit, son teint était déjà blafard, mais il le devint encore plus. C'était difficile pour lui de contenir les tremblements de son corps dû à la peur. Doucement, il se tourna à la manière des personnages dans les films d'horreur quand ils savent que le tueur est juste derrière eux. L'esprit désirant son âme était bel et bien là. Intérieurement, il hurla de colère et de peur. Le pauvre en avait ras le bol d'être persécuté par ce monstre. Heureusement, Valérie le ramena à la raison en lui proposant de déclencher l'alarme incendie. Le pompier ne pensait pas que c'était la meilleure solution, ça risque de déclencher un vent de panique, mais il ne connait pas de meilleur moyen pour faire sortir tout le monde. Sans demander la permission, il attrapa la main de son amie et fit un signe de tête à l'homme qui pensait le connaitre pour qu'ils les suivent. Le petit groupe suivi Jillian jusqu'à la porte qui se claqua devant eux. C'était foutu, il n'allait pas pouvoir sortir. "Les fenêtres ! On peut passer par là... Avant on doit faire sortir tout le monde dans le calme..." L'idée de l'alarme lui semblait toujours trop brutal. Peut-être que s'il parle assez fort, il parviendra à convaincre tout le monde de sortir. Vu le bruit et l'occupation des gens ça ne marchera pas. Un micro... il lui faudrait un micro !

Valerie ouvrit la bouche pour rétorquer quelque chose mais la jeune femme qu'elle avait malencontreusement baptisé à l'alcool appuya l'étrange requête de Drake et insista pour sortir. La brune allait protester mais son objection mourut dans sa bouche lorsque la main du pompier s'enroula autour de la sienne et elle décida de ne pas argumenter et les suivre. En essayant d'ignorer l'avalanche de verres volants… quoi ? Mais d'où ils venaient ceux-là ? Quel abruti dégénéré s'amuserait à balancer des verres en pleine mairie, sérieusement ? La fille s'arrêta en se retrouvant bloquée par la porte qu'un petit malin avait cru bon de fermer juste devant son nez. Une étrange inquiétude naquit au creux de son ventre. Et s'il s'agissait d'un acte terroriste ? Dans ce cas-là, oui, les gens risquaient de panique, mais ce serait mille fois pire s'ils restaient coincés là pendant qu'il se passait quelque chose.

« Non, c'est clairement pas le moment de poser de question. »

Rétorqua Valerie à l'homme bouclé qui était prêt à se défenestrer — selon ses propres mots. Elle lorgna l'alarme incendie avec envie mais si les portes étaient bloquées et qu'il se révélait que TOUTES les autres portes l'étaient aussi, alors ils allaient être vraiment dans la mouise. Inconsciemment, Valerie resserra sa prise sur la main de Drake.

« Et si on trouvait simplement les petits malins qui ont décidé de transformer cette salle en un magnifique cirque et qu'on les défenestrait eux. »

C'était brillant.

La panique était le meilleur arôme qu'on pouvait goûter aux yeux du Dibbouk. Il voyait les pauvres humains se débattre, hurler et finalement ne rien comprendre à ce qui leur arrivait. Alastair suivit le petit groupe comme un bon chien de chasse. Un rire lui échappa quand un homme parla de se défenestrer et que Valerie parla de coincer les petits malins qui avaient fait cela. Ils avaient tous énormément d'imagination mais ce n'était clairement pas cela qui allait sauver leurs peaux. Furfur fit signe à d'autres esprits de s'approcher et d'une poussée d'énergie, le Dibbouk se rendit visiblement devant le groupe. Lentement, il redressa la tête pour les dévisager chacun leur tour.

« Salut Valerie. Je crois que ça va être dur de nous défenestrer tu sais.... »

Son regard se posa sur Drake et il fit un sourire carnassier avant de poser son attention sur les autres, curieux.

« Bon, alors qui est le premier qui veut sauter de la fenêtre que je l'aide ? »

Il se retenait de rire et cela se voyait aux petites rides aux commissures de ses yeux et de sa bouche qui se contractaient.

Spoiler:

C'était à ne plus rien y comprendre. La panique gagnait l'assemblée restante, les évènements n'avaient plus rien de rationnel... James n'était peut être pas tout à fait préparer à cela... En entendre parler à demi mot, commencer à avoir de la curiosité... tout ça ne donnait pas un aperçu en mode verres qui volent et portes qui claquent...

Jillian s'adressa à lui... lui demandant de lui faire confiance. Après tout... Elle n'avait pas rejeté sa demande de conversation, s'était adoucie quand il lui avait parlé de son interet, alors il lui devait bien ça... Et puis, avait-il le choix? Il hocha doucement la tête pour signifier qu'il la suivait.

Sauf que les idées pour fuir étaient abérantes... et la porte se claqua résolument au nez de Jillian... Et il put voir un homme se matérialiser, provoquant l'ecarquillement de ses yeux... Putain de merde... Il pigeait plus rien... Sauf que ça puait salement... surtout vu ce que venait de dire le... l'esprit? Oh bordel...

Drake aurait aimé trouver une solution miraculeuse pour faire sortir tout le monde de cet endroit. Les portes étaient verrouillés. Si celle-ci l'était à cause des esprits c'était sûr et certain qu'elles ne bougeront pas d'un pouce. Oh, il n'y connaissait toujours pas grand-chose dans le domaine des esprits, mais il en savait juste assez pour savoir que s'ils vous veulent à un endroit, vous y resterez. La fenêtre n'était pas très haute, la chute ne sera en aucun cas mortel, enfin tout dépend comment la personne atterrit sur le sol. Trois ou quatre mètres de chute, c'est pas grand-chose. Maintenant qu'il se trouve devant, il trouve l'idée assez idiote. Ici il y a des personnes âgées et des enfants, ils refuseront de sauter, c'est trop dangereux. Le gars à côté de lui voulait savoir ce qu'il se passait. Sans le savoir, il avait déjà la réponse. Le visage de Drake devint plus grave confirmant l’hypothèse des esprits. Juste après la proposition de Valérie, quelqu'un se matérialisa devant eux. Alastair. Le sang du pompier se glaça et il se crispa, la panique était sur le point de l'envahir, mais il devait rester fort. Là, il n'était pas seul, la vie d'autre personne était en jeu. Le jeune homme savait de quoi était capable cet esprit. Voyant qu'il connaissait en plus le prénom de la jeune femme à qui il tenait la main, il se mit machinalement devant elle pour la protéger. C'était surement une mauvaise idée, Alastair risque de comprendre que c'est une personne à qui il tient et il pourra un jour s'en prendre à elle pour le blesser. Tant pis, s'il ne fait rien là, il pourrait tout aussi bien lui faire du mal. "Alastair, va-t-en ! Tu n'as pas besoin de faire du mal à toutes ces personnes. Si tu dois t'en prendre à quelqu'un c'est à moi et à personne d'autre !" Voilà qu'il va se sacrifier une nouvelle fois. C'est plus fort que lui, malgré la peur qui inonde chaque cellule de son corps, il ne peut pas s'empêcher de mettre sa vie en jeu pour celle des autres.

Sa mâchoire manqua de tomber lorsqu'elle vit le visage d'Alastair apparaitre dans la salle. Que faisait son hallucination ici ?! Ce n'était vraiment pas le moment pour être en proie à des visions. Au bord des larmes, Valerie s'efforça de garder un visage impassible pour ne pas trahir son trouble aux autres mais à sa grande surprise, il continua en s'adressant aux autres, comme s'ils pouvaient le voir. Et plus grande surprise encore, Drake la poussa derrière lui pour faire rempart entre lui et d'Artagnan.

Pire encore, lui aussi semblait le voir et surtout, il connaissait son nom. Elle attrapa le policier par la main pour attirer son attention.

« Tu peux le voir ? »

Demanda t-elle, bouleversée.

Un esprit apparut devant nous. Et certainement pas un qui était là pour nous aider. Ça m'apprendra à m'intéresser aux discours politiques... Je hausse un sourcil en lançant un coup d’œil au pompier alors qu'il tente son autorité sur le mort. Il se croyait dans un film ? Je reste cela dit muette, le regard fixé sur l'ectoplasme dont je redoute la prochaine action. Ces dans ces cas-là que j'ai envie d'obliger Tamsin à arrêter de me squatter pour pouvoir faire quelque chose. Mais elle refuse toujours, cette trouillarde.

"Est-ce que quelqu'un sait comment on peut se défendre contre des saloperies immatérielles ?"

Avec un peu de chance. Ou beaucoup. Je peux bien espérer, au moins deux personnes ont l'air de connaître l'esprit.

Comment agir quand on doit se battre contre une chose qui n'est même plus de ce monde ? Même avec toute la bonne volonté du monde, Drake était totalement impuissant face à Alastair. Ce dernier réduisait déjà bien assez sa vie à néant en ce moment. Le jeune homme fut surpris d'entendre la question de Valérie. Ça voulait dire qu'elle le voyait aussi ? Son visage se tourna vers elle avec un regard interloqué. Lui qui pensait être le seul à voir les esprits. Est-ce qu'elle aussi avait cette espèce de malédiction ? Jillian lui fit comprendre la même chose quand elle posa sa question. Serait-ce possible que d'autre soit hanté comme lui ? Il ne savait pas trop si c'était bon signe ou pas, mais dans le fond ça le rassurait de savoir qu'il ne perdait finalement pas la tête. "J'en ai aucune idée ! Comment on pourrait tuer un mort, de toute manière ?" s'exclama-t-il. Son regard parcouru de nouveau la salle, mais il ne voyait toujours pas de sortie.

Ce qu'Alastair avait un peu oublié, c'était son histoire d'hallucinations avec Valerie. Il n'y avait qu'à la voir, demander au pompier si lui aussi le voyait alors que notre super-héros venait de la protéger. Comme c'était mignon ! Sauf que Furfur ne voulait pas plus que cela qu'ils jouent aux détectives et comprennent la vérité. Il délaissa du regard les deux personnes pour poser son regard sur une rousse. Il la reconnaissait pour l'épier souvent dans l'hôpital. Un sourire moqueur traversa son visage tandis qu'il disparut. Il avait ravalé son énergie et prit soin de disparaître à la vue de tous et toutes. Un courant d'air, voilà ce qu'il était. Les objets bougeaient à son passage alors que comme un fauve, il s'était mis à tourner autour de ses victimes. Il cherchait la bonne, la première à attaquer en premier. A chaque fois qu'il passait derrière quelqu'un, il l'effleurait.

Spoiler:

Des rires s'élevèrent dans la salle, tandis que toutes les armoires du fond se renversaient au sol pour ne plus laisser place qu'au silence le plus total. Les gens qui s'étaient cachés se relevaient, crissant sur le verre au sol, brisant les derniers restes de la vaisselle transparente. Tout le monde se regardait en chien de faïence, priant pour que cette soirée ne soit qu'une immense farce. Au loin, dans l'escalier menant au bureau du maire, celui-ci prostré dans l'escalier, relevé par ses agents de sécurité. Il toussota légèrement, époussetant ses vêtements, avant de descendre quelques marches et d'écarter les bras.

« Il semblerait que nous soyons à nouveau victime d'une mauvaise blague. Les délinquants doivent se trouver parmi nous. Assurez-vous de noter tout comportement suspect et d'en rapporter la source à notre sécurité. Les policiers sont en route, ils arriveront sous peu, merci de patienter jusqu'à leur arrivée pour votre témoignage, afin que nous puissions arrêter les responsables au plus vite. »

Il se dirigea ensuite vers le bas de l'escalier, puis vers la porte, tentant de l'ouvrir sans succès. D'un geste, il ordonna à l'un de ses sbires de s'exécuter également, sans que sa tentative ne soit pour autant plus fructueuse. Et c'est en se retournant vers ses citoyens qu'il se rendit compte que sa maigre tentative pour garder les apparences n'avait pas vraiment fonctionné.

« Ils ont dû sortir et nous enfermer... »

Essayait-il de se convaincre lui-même, ou essayait-il de convaincre les autres ? Il remonta précipitamment dans son bureau, s'enfermant avec le reste de son équipe. Ils devaient prendre une décision et vite. Et si le calme en bas était encore relatif, il était certain que cela allait changer... Après tout, les Esprits étaient toujours là, silencieux, mais présents.

De leur petit groupe, tout le monde semblait savoir se qu'il se tramait dans cette maison de fou. Tout le monde sauf elle. La disparition de sa prétendue hallucination coïncida avec la réapparition du maire qui n'avait pas l'air d'en mener large et même de ne rien contrôler du tout. Un étrange sentiment lui parcourut l'échine et elle serra les dents.

« Je veux sortir d'ici. Immédiatement. »

Si la façade de la mairie n'avait pas été faite de verre, Valerie aurait retiré ses talons pour sortir mais en l'état actuel des choses… La jeune femme chercha le premier extincteur de la pièce et s'avança vers lui pour le décrocher et retourner près d'une des portes avec la bonne intention de la défoncer. Qu'ils la poursuivent pour destruction de biens gouvernementaux, elle n'en avait rien à faire !

James était... totalement paumé, troublé, voire légèrement choqué... Tout se bousculait et ils étaient apparement fait comme des rats, en proie au courroux d'une bande d'esprits pas contents... Pas content du tout... Il était resté proche de Jillian, seule personne de "confiance" là dedans... Et puis, il tenait à la protéger quand même... Il lui effleura le dos avant de lui murmurer.

-"Faudra VRAIMENT que vous me parliez de tout ça... On... a une chance de s'en sortir entier quand même?"

Histoire d'être sur... Parce que c'était pas le maire qui allait le rassurer, vu l'intervention plus qu'inutile...

Pour les infos qui pourraient nous aider, c'est raté. En même temps, je n'espérais pas grand-chose en posant la question. Il fallait que quelqu'un sache comment se défendre contre des esprits et, au surplus, avoir les moyens à disposition... Bref, peu de chance d'avoir autant de veine. Au moins, je ne suis pas déçue. Le mort disparaît. Rien de vraiment rassurant. Surtout quand je vois une rousse se faire malmener... Et si on croyait comme des cons à la théorie du maire, elle jouerait à la comédie. Oui parce que c'est impossible que quelqu'un d'invisible s'en prenne à elle, n'est-ce pas ? C'est forcément une bande de délinquants qui s'amusent à nous foutre la trouille... Bien sûr. De l'extérieur. Des verres qui volent. Des personnes agressées sans agresseur. Les portes impossibles à ouvrir. Toutes les armoires qui tombent toutes seules. Bien sûr, des délinquants agissant de l'extérieur. Si je n'étais pas si terrifiée, j'aurais pu applaudir l'élu.

Je tourne la tête vers James, mâchouille ma lèvre inférieure avant de lui répondre d'un ton hésitant :

"J'espère. Étant donné qu'on ne peut pas se défendre, qu'on ne les voit que s'ils le veulent... Je crois que ça va dépendre d'eux. Ou de la chance. Peut-être que des personnes de l'extérieur pourraient trouver le moyen de nous faire sortir de là..."

Instinctivement, j'agrippe la main du styliste. Je la serre à cause de la peur, de la panique et des souvenirs qui remontent. Je ne veux pas me retrouver seule face à un esprit. Je ne veux pas refaire la même connerie qu'il y a dix ans. Je ne veux pas les écouter, les croire, leur faire confiance.

"Hé !" Je hausse la voix pour que le pompier m'entende. "Tu peux appeler tes collègues ? Tu crois qu'ils peuvent nous libérer ?"

Pour la première fois depuis ma plus tendre enfance, je prie. Les esprits ont recommencé leur numéro d'épouvante. Soudain, verre cogne mon omoplate. La surprise me fait faire un pas en avant et me tire un cri. Le coup a été bien porté, la douleur commence à fuser. Comme si ce n'était pas suffisant, un esprit se tourne vers moi, m'adresse un sourire à la fois mauvais et joyeux. Puis disparaît. Sans prévenir, je plonge dans les bras de James et enfouit mon visage dans son cou.

"Les laisse pas m'approcher, les laisse pas m'approcher, les laisse pas m'approcher... S'il-te-plaît, s'il-te-plaît..."

Je ne veux pas redevenir un monstre.

Spoiler:

Les choses ne vont pas en s'arrangeant et ce n'est pas la maigre prise de parole du maire qui va changer ça. Ici, il se passe des choses qui ne sont pas normales, mais lui continue de penser que ce sont juste des rigolos qui font ça. Et puis quoi encore ! Depuis quand les objets volent tout seul d'un bout à l'autre de la pièce ? Il faut croire que ce mec n'a jamais regardé Ghostbuster de sa vie ! Alastair ayant disparu, il peut de nouveau se concentrer un peu mieux surtout que Valérie s'éloigne pour prendre un extincteur. Qu'est-ce qu'elle voulait faire avec ça ? Aucun feu n'était en train de bruler dans le coin ! Il comprit quand elle commença à fracasser la porte avec. Le bois étant épais et il allait falloir plus d'un extincteur pour la casser. Dans ce genre d'endroit, il y a certainement une hache qui peut servir au pompier. Drake regarda vers les murs et vit dans un coin la boite rouge qu'il cherchait ou se trouvait une belle hache qui n'attendait que lui. Sans plus attendre, il bouscula tout le monde, brisa la vitre qui protégeait la hache pour s'en saisir. Pour le retour, il n'eut pas besoin de pousser les gens, tous se bougèrent d'eux même en voyant un homme avec une arme telle une hache. C'est à ce moment-là que Jill lui posa une question. Vu la situation, plusieurs personnes avaient déjà dû prévenir les secours, que ce soit la police, les pompiers ou de simple ambulance. "Je pense qu'ils sont déjà en chemin !" lui cria-t-il avant d'aider Valérie. Il abattit sa hache sur le bois et c'était drôlement plus efficace que l'extincteur. Maintenant, il faut juste un peu d'huile de coude et la sortie s'offrira à eux.

Spoiler:

Le premier coup qu’elle porta sur la porte fit tressaillir le bois avec force et attira les regards sur elle mais elle n’en avait cure. Plus vite elle sortirait d’ici, mieux elle se porterait. La peur la tenait en alerte et l’adrénaline la rendait plus forte que d’ordinaire. Seulement, il allait en falloir plus que ça parce qu’elle ne tirait des éclats de bois de là où elle frappait. Heureusement, Drake arriva quelques minutes après avec une hache et elle dut reculer pour ne pas risquer de se prendre un coup par accident d’autant qu’elle risquait de les gêner. Elle put voir en se mettant sur le côté qu’une jeune femme rousse venait de les rejoindre. Un peu d’aide serait la bienvenue mais autre chose l’inquiétait et après avoir laissé Drake s’escrimer sur la porte avant de poser la main sur son épaule pour l’arrêter quelques instants.

« Fais une pause, deux secondes et montre ta hache aux autres, ou on risque d’affronter un mouvement de panique. »

Il fallait être lucide. Tout le monde voulait sortir et il ne fallait pas être idiot pour comprendre que tout le monde voudrait sortir le plus vite possible. L’arrivée de cette fille montrait bien que leur essai ne passait pas inaperçu et vu qu’il avait déjà mit à mal la porte, elle pouvait se charger de finir de briser le bois pendant qu’il tenait en respect la foule manquant de déborder. Une fois tout le cadran dégagé, elle balança l’extincteur de l’autre côté, passa un bras sur son front humide et traversa la porte, heureuse de sortir enfin de cette pièce.